lundi 13 janvier 2014

Gaz (et huile) de schistes : l'Académie des Sciences favorable à des forages exploratoires



C'est un rapport du 15 Novembre 2013 qui serait presque passé inaperçu si de rares médias (Le Point  2 /1/2014) ne l'avaient pas signalé. J'ai parcouru le rapport (1) que l'on peut télécharger sur internet : sans minimiser les contraintes, le Comité de Prospective en Energie (C.P.E.) de l'Académie des Sciences considère que les risques sont maîtrisables . 

Cela suppose des études complémentaires mais elles doivent - en premier lieu - reposer sur des forages exploratoires

"Le Comité souligne la nécessité de recourir à des expérimentations depuis l'échelle de l'échantillon jusqu'à celle d'un site " (p 9 )

De la même manière le Comité (voir p. 4) souligne les efforts à faire en termes de recherche, d'études (portant notamment sur la gestion de l'eau ). Mais tout cela suppose que "l'on procède à des tests en vraie grandeur ". Le Comité suggère par ailleurs que soit mise en place une autorité indépendante.

Au moment où de nombreux pays européens ont donné leur accord à des forages exploratoires (Royaume-Uni, Pologne, Hongrie, Lituanie , Espagne (régions d'Aragon et Pays-Basque), Allemagne (13 Landers) , il serait paradoxal que la France (comme la Suisse) ferme sa porte sans chercher à y voir clair...sauf à enfoncer sciemment son col dans le schiste ainsi que le feraient certainement les autruches.

 En tout cas, le rapport de l'Académie des Sciences est susceptible de faire "bouger les lignes"...pour , au moins, accepter d'ouvrir les yeux et d'évaluer les enjeux.

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(1)www. academie-sciences.fr/activité/rapport/avis151113

mercredi 8 janvier 2014

Etats-Unis / Palestine : constantes et variations



C'est une surprenante évolution (dont on se réjouit) d'assister au "ballet" du Secrétaire d'Etat américain, John Kerry . Son opiniâtreté est telle qu'il semble avoir des chances de réussir : la reconnaissance d'un Etat Palestinien par Israël serait un gage de paix . 

Constantes : les Présidents Carter et Clinton ont "mouillé leur chemise" pour favoriser une issue dans un conflit qui empoisonne le Proche-Orient . L'un en obtenant de l' Egypte la reconnaissance d'Israël (Camp David), l'autre en amenant (accords d'Oslo ) à une reconnaissance réciproque d'Israël et de l' Organisation de Libération de la Palestine. 

Variations : Si les Etats-Unis œuvrent désormais pour trouver un accord global  comment expliquer qu'en 2012 ils se soient (avec seulement 8  autres Etats) opposés à la reconnaissance de la Palestine lors du vote de l'Assemblée Générale des Nations Unies ? Il faut croire que l'affaire n'était peut-être pas suffisamment mûre et qu'il était trop tôt pour "franchir le Rubicon ". 

Quoi qu'il en soit on ne peut qu'admirer le mal que se donne le Secrétaire d'Etat Kerry : les obstacles sont nombreux (droit au retour, position du Hamas, colonies, retrait de Tsahal de Cisjordanie etc...)... et scepticisme de l'opinion publique israélienne . Mais il semble bien que , de part et d'autre, le bon sens soit un élément de poids à mettre - comme les américains disent - "sur la table". 

Certains se posent une question : est-il miraculeux, est -ce le hasard si les Etats-Unis ont changé de doctrine (apparemment ) tant à l'égard de l'Iran qu'au sujet du conflit israélo-palestinien ? La fin du mandat du Président Obama qui se profile suffit-elle à expliquer les choses ou bien est-ce lié au nouveau regard que les Etats-Unis portent désormais sur un Moyen-Orient devenu non stratégique au regard des enjeux en Asie/ Pacifique ? Difficile de répondre à cette interrogation .

 Ce n'est pas, en tout cas, le gouvernement des îles Palaos (1) qui sera à même de répondre...

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(1) Les Palaos sont l'un des 9 Etats (avec je crois d'autres Etats de Micronésie) à s'être opposé en novembre 2012 à l'O.N.U. à la reconnaissance de la Palestine.

samedi 4 janvier 2014

Europe : La France " morose "



Un récent sondage Ifop (1) indique que 30 % seulement des Français se disent confiants en l'avenir . Comment expliquer cette morosité qui s'amplifie ? Probablement par le chômage et la perspective de ne le voir diminuer qu'en 2015. Peut-être aussi par le manque de lisibilité des mesures prises par les Pouvoirs Publics et/ou un déficit de communication. Un horizon caché par le brouillard en quelque sorte .

 Mais ce n'est là qu'une explication très partielle : on ne retrouve pas cette "morosité " dans d'autres pays aussi durement touchés : Espagne, Portugal, Grèce, Italie ...En tout cas pas à ce niveau. 

Les Français sont probablement "désorientés" : leur esprit traditionnellement cartésien est de nos jours mis à mal : Non seulement par une situation économique dont ils ressentent les effets sans en comprendre tout à fait les causes mais aussi par l'effondrement de "valeurs" traditionnelles emportées par une société de consommation et d'immédiateté . Or, ces "valeurs" (ou croyances) structuraient la vie de nombre de nos concitoyens . La déstructuration des "modèles" anciens déconcerte. 

 Peut-être,finalement, les Français sont-ils à la recherche d'un bonheur inatteignable alors que d'autres pays se contentent - à défaut de bonheur - de simples plaisirs ? C'est, pour assez bien les connaître, la philosophie de vie des Espagnols (cf. leur expression "manana sera otro dia "). C'est probablement aussi celle des Grecs et des Italiens.

 Mais les Français raisonneurs et sceptiques ne croient plus aux "lendemains qui chantent"... : ils peuvent ainsi - radicalement - vouloir changer d'air et écouter les apprentis-sorciers . Danger !

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(1) sondage réalisé les 20/21 décembre 2013 pour Dimanche Ouest France (source Le Point 4 janvier et AFP ).

mardi 31 décembre 2013

Israël / Palestine : Y a-t-il du gaz dans l'eau ?



La Paix entre Israéliens et Palestiniens est l'un des vœux que l'on peut former pour 2014 au-delà d'une simple annonce d'accords du type "Oslo"qui - comme on le sait - n'ont jamais été respectés . Au moment où les Etats-Unis semblent être sur le point de faire des propositions on peut se demander, en passant, quelle est l'influence des enjeux économiques dans les négociations en cours .

L'interrogation "du gaz dans l'eau ? " n'est pas une boutade . Car il y a bien du gaz dans la mer  : des réserves évaluées à quelques mille milliards de m3  ont  été mises en évidence dans les eaux territoriales israéliennes (1) mais aussi au large de la bande de Gaza (Palestine).

Et , sous les poches de gaz, il pourrait y avoir du pétrole; des forages commencent : c'est dire que les enjeux économiques ne sont pas négligeables. 

Le partage et l'exploitation de ces ressources rendent d'autant plus essentiel un plan de paix véritable : il finira bien par s'imposer car il relève du bon sens et dépasse les conservatismes.

Puissent le Dôme du Rocher et le Mur du Temple - enfin - faire Alliance .

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(1) Gisement baptisés "Léviathan", "Tamar", "Dalit " ( contestés par le Liban qui considère que ces "poches" se trouvent dans ses eaux territoriales...).

jeudi 26 décembre 2013

2014 à venir...


 Mettre en équation 2014 est évidemment impossible sauf à prolonger les tendances constatées . Mais ce ne sont là que des lignes de force qu'un évènement majeur peut bouleverser à tout instant . Le pire étant - comme on sait - exceptionnel , on peut toujours tenter d'observer le sens des courbes actuelles. 

1-En France il est , hélas, improbable que l'on assiste à une résorption du chômage avant  2015 : Le taux de croissance ne le permet pas. Les Pouvoirs Publics devront donc continuer à mobiliser les ''emplois aidés '' et entamer une réflexion en profondeur sur le fonctionnement de "Pôle Emploi'' tout en incitant les entreprises à investir ( avec des marges réduites , ce défi n'est pas mince )....A moins de mettre en oeuvre un plan de relance "à la japonaise" tel que conçu par le Premier ministre Shinzo ABE et qui semble tirer le Japon de l'ornière dans laquelle il se trouvait depuis plusieurs années.

Tout aussi improbable est une réforme territoriale : les rapports de force politique s'y prêtent mal. Qui plus est le sujet est complexe et - bien que majeur - un projet de réforme (cf. le mille-feuilles administratif) ne passionne pas les Français. La voie référendaire (qui permettrait de passer outre les réticences d'élus prébendaires ) risque de ne pas mobiliser. Pour autant, il s'agit là d'un chantier essentiel (économies + simplification).

2- Le résultat des élections européennes - sans être un tsunami - va probablement rebattre les cartes. Les oppositions vont se manifester : celles des Etats du Sud (Grèce, Portugal, Espagne, Italie) qui ont supporté des cures d'austérité draconiennes et qui ne perçoivent encore que médiocrement les bénéfices de ces "remèdes de cheval "; celles aussi des Etats (du Nord et du Sud) où l'extrême droite attire les frustrations de toutes origines en proposant de fallacieuses stratégies alternatives. 

Il est plus que temps que l'Union se fasse entendre (il ne reste que quatre mois) en adressant un vrai message politique et "citoyen " (c-a-d- non technocratique) . On peut ,certes, espérer que la campagne électorale révèle un nom, un visage et que le futur Président de la Commission (issu des urnes ) ait un profil rassembleur et mobilisateur . 

3-L'environnement international - en 2014 - sera probablement marqué par le succès ou non des négociations entre israéliens et palestiniens tout autant que par le Genève II concernant la Syrie. Le risque étant celui d'une "Balkanisation" du Moyen-Orient sur la base de critères confessionnels. Partagerait-on le Moyen-Orient comme jadis ce fût le cas en 1916 (accords Sykes-G.Picot) en prenant, cette fois, pour critère une ligne de démarcation chiites/sunnites? A souhaiter que la Russie et - peut-être - l'Union européenne (?) comblent le vide que les Etats-Unis pourraient laisser derrière eux en se portant vers l'Asie-Pacifique, région où la Chine "montre ses muscles '' désormais avec complaisance et où les Etats du Sud-Est asiatique sont plus que jamais à la recherche d'un "protecteur ".

 L'Afrique est devenue un terrain d'affrontement : les taux de croissance vont repartir grâce notamment aux investisseurs étrangers (après les "crises" asiatiques et occidentales) attisant les ambitions et alimentant les corruptions pendant que la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté . Dans ce contexte, le vœu d'une coexistence confessionnelle devient incantatoire et appartient au passé: les luttes "djihadistes" semblent s'être ainsi déplacées des montagnes d'Asie Centrale vers d'autres "terrains de chasse" , une autre Reconquista  en quelque sorte dont on ne connaît pas, pour l'heure, le vainqueur.

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Ainsi 2014 pourrait être une année de transition sur le plan économique (sortie de crise pour l'Union ) et une année essentielle sur le plan politique à chacun des niveaux- national et international-.

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NB- Sans être devin - ni le prétendre - il ne fait guère de doutes qu' Alain Juppé se mette en orbite en 2014 en vue ...de 2017.

lundi 23 décembre 2013

SNCF : Quand les trains arrivaient à l'heure ...



J'entendais hier un jeune étudiant dire que le jours de ses examens il se gardait bien de prendre le train par crainte d'arriver en retard. Je le comprends et - lorsque je dois prendre l'avion - j'évite de prendre le train pour me rendre (via une navette ) à l'aéroport pour les mêmes raisons que l'étudiant.

 Qu'il est loin le temps où (encore dans les années soixante dix) la quasi totalité des trains arrivaient à l'heure dite : où plutôt à la minute dite (15 H 01, 14 H 24 etc...) !

 Désormais les retards - sans être la règle - ne sont pas l'exception . Et, chaque fois, même leitmotiv de la part des passagers : absence de communication.

 Et, pourtant, M. Pepy donne l'exemple : il est présent sur les quais , sur les plateaux de télévision : il "communique" . Car la SNCF s'efforce de communiquer ...souvent a posteriori. 

Ainsi, alors que le matin (17 Décembre) d'une "opération de communication" SNCF (cafés, croissants...) pour célébrer le plan rail midi-Pyrénées , le train est arrivé dans la capitale régionale avec un retard de 35 minutes ( 50 minutes : durée normale du  trajet) à la suite d' incidents sur la voie de chemin de fer , la SNCF est restée muette .

 Réponse du contrôleur :

"cette voiture n'est pas sonorisée''.

Et il poussa un profond soupir ...(regrettant sans doute , lui aussi, les trains qui - jadis - arrivaient à l'heure) .

 Evidemment, il ne s'agit pas de verser des larmes sur un éphémère "temps des cerises'' mais d'éviter de raisonner à l'aide de trop faciles équations  : ainsi vitesse n'égale pas toujours rapidité.

 Au moins pourrait-on espérer que la SNCF communique en temps réel et non a posteriori .... sauf à imaginer:

a) soit que l'absence de sonorisation de wagons (en 2013) ne soit pas une galéjade

b) que le conducteur du train  (ou le contrôleur) soit dans l'obligation de faire "remonter" et valider son message d'information ...Par...M.Guillaume PEPY, à Paris. Ce dont je ne doute...qu'à moitié ...

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NB- actualisation du 22 Janvier 2014 : le train TER (en provenance de Rodez et à destination de Toulouse a eu ce matin un retard de 1 heure . Dire que l'Orient-Express arrivait jadis à l'heure exacte à la minute près. Mais c'était jadis...

vendredi 20 décembre 2013

Syrie : un " Genève II " sans l'Iran ?



Si la conférence sur la Syrie se tiendra probablement le 22 janvier, il semble - à la demande notamment des Etats-Unis - que l'Iran ne soit pas invité. 

Troublant : l'Arabie Saoudite (qui a fourni des armements à l'opposition ) figure bien dans la liste des Etats invités .

 Le "jeu " américain risque dès lors d'échapper à l'entendement : Si l'Iran a été - comme l'Arabie Saoudite - partie prenante dans le conflit syrien à travers du Hezbollah quelles raisons justifient son éviction d'une conférence dont le but est la cessation des violences ?

 A moins que l'on ne veuille donner des gages à l'Arabie Saoudite en la réintroduisant sur un échiquier dont elle se sentirait désormais éloignée  ?

 L'Iran semble avoir donné (accord intérimaire sur le nucléaire ) quelques preuves de sérieux : l'écarter de la Conférence reviendrait (il me semble ) à vouloir aviver la tension entre chiites et sunnites en marginalisant les premiers.

Faut-il vraiment - au titre de je ne sais quels savants calculs - prendre ce risque et allumer une mèche avant même que l'autre ne soit éteinte? 

jeudi 19 décembre 2013

Europe : L' Union en ordre de marche


L'accord intervenu aujourd'hui sur l' union bancaire démontre aux sceptiques que l'Union (à tous le moins la "Zone euro ") n'a pas interrompu sa marche en avant. 

C'est un pas important vers une gouvernance économique (qui ne peut - comme la souligné hier la Chancelière Merkel - qu'aller de pair avec une gouvernance politique). 

Ainsi, nous allons peu à peu vers une intégration des Etats de la Zone euro quand bien même les débats continueront entre partisans de la rigueur budgétaire et les tenants d'une relance économique (ce qui d'ailleurs n'est pas forcément incompatible s'il s'agit d'accroître les investissements ). 

Il restera évidemment à s'interroger sur l'Europe de la Défense et nous demander si l'Union doit continuer à dépendre intégralement ou presque de l'OTAN. Les crises africaines serviront-elles de révélateur? 

Mais le vrai révélateur sera , en mai 2014, l'élection des députés européens et - dans la foulée - celle du Président de la Commission. Il aura la dure tâche d'incarner l'Union et de porter un projet qui devra aller au - delà des ornières technocratiques.

Ce sera aussi un moment de vérité pour le Royaume- Uni qui devra ne pas tarder à choisir son camp et la chaise sur laquelle , finalement, il veut s'asseoir.



mercredi 18 décembre 2013

Ukraine : capitale Moscou ?



Le titre est , certes , provocateur mais il exprime bien la situation présente : Kiev s'aligne donc sur Moscou en  entrant dans sa zone de libre-échange (en échange non pas d'un "plat de lentilles" mais d'une baisse du prix du gaz...pour les réchauffer).

Dans sa tenace reconquête de son "étranger proche'', le Président Poutine avance peu à peu ses pions sur l'échiquier. Est-ce à dire , finalement, que la Russie tente de faire "cavalier seul " comme à l'époque de l'Union soviétique en s'entourant d'Etats vassaux en guise de bouclier ?

 Question : Moscou se méfie-t-il de l'Union européenne ou bien de L’OTAN ? Pourtant des partenariats existent entre l'Union et la Russie  de même qu'avec l'OTAN.

 Ce raidissement anticipe-t-il la tentation d'un nouveau rapport de force avec l'Occident ou bien avec la Chine, nouvelle Puissance mondiale ? 

Mais, au juste , comment pourrait-il y avoir un rapport de forces qui serait par trop inégal ? 

Voilà quelques questions que l'on peut se poser tout en regrettant que la Russie ne sente pas que son avenir -proche ou lointain - est  en Europe étant donné que les "marches" d'Asie sont (ou seront bientôt) sous tutelle Chinoise ?

mercredi 11 décembre 2013

Union Africaine : quelle économie ?



Il semble assez clair que l'Union Africaine est à la recherche d'un "modèle " de développement. Mais - à tenter de voir les choses de près - on  y perd son latin tant les structures administratives (ou de réflexion) paraissent nombreuses : Ainsi les Institutions de l'Union Africaine sont dupliquées dans les 8 sous-régions qui - chacune ou presque - comportent une Conférence des chefs d'Etat, un Conseil des ministres, une Cour de Justice, un Parlement et /ou un Conseil de Paix et de Sécurité... (cf. La CDEAO, la CEEAC etc...).

Comment s'y retrouver parmi toutes ces instances ?

S'agissant du développement, le "noyau dur" semble être le NEPAD (nouveau programme de développement pour l'Afrique) mais comment s'articule-t-il avec les structures de développement des 8 Communautés économiques ?

 A défaut de pouvoir établir un rapport de forces avec les Etats (Chine, Inde, Turquie etc...) enivrés par les richesses du sol (cultures industrielles ou vivrières?) et du sous-sol (pétrole, uranium, manganèse, or diamants...) comment l'Afrique pourrait-elle ne pas encourir le risque de se voir imposer un "modèle '' de développement de l'extérieur ? Economie de troc ? 

Il y a , bien sûr, les multinationales africaines (Elles sont nombreuses en Afrique du Sud, au Nigeria, en Côte d'Ivoire, au Maroc...); mais peut-on compter sur elles (ou avec elles) pour tenter de promouvoir un vrai développement de l'Afrique dont près de 60 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté ?

 L'Afrique est probablement (certains l'assurent) le continent qui prendra , à terme, le relais de l'Asie sur le plan économique. Mais - à la différence des Etats d'Asie - on est encore bien loin d'une vraie stratégie de développement. C'est là la mission du NEPAD : des projets multiples sont, de fait, en cours (routes, ponts, voies ferrées, transport de fret etc...).

Dans un autre domaine, l'Union européenne n'est pas prête à intervenir (de manière solidaire et consensuelle ) pour assurer la sécurité de l'Afrique en proie à des guerres intestines. On l'a dit (récent sommet de l'Elysée) c'est à l'Union africaine qu'il appartiendra d'agir avec ses propres forces...En attendant, la France est en première ligne aux côtés de la Misca (succédant à la Fomac).

L'Union européenne pourra-t-elle au moins aider à mettre en place cette stratégie de développement seule à même d'éviter les guerres confessionnelles, les coups d'Etat ...et la barbarie quasi quotidiennement présente sur nos écrans ?

vendredi 6 décembre 2013

Zone Euro : une relance nécessaire ...injection bancaire sous conditions



Le Président Hollande a salué en son temps le plan de relance japonais : le Premier ministre Shinzo ABE a pu faire sortir le Japon de la récession des années 2011/12 par l'injection d'environ 130 milliards de $ en 2013. 

La B.C.E. se déciderait-elle à utiliser des moyens identiques ? Peut-être mais sous conditions : on se souvient que la B.C.E. avait prêté aux banques 1000 milliards d'euros en considérant que ces mêmes banques allaient réinjecter dans l'économie cette masse monétaire (ou en tout cas l'essentiel). 

Mais - dans la zone euro - les banques sont apparemment plus frileuses qu'au Japon et la B.C.E. s'est bizarrement trouvée dans l'incapacité de contrôler l'utilisation de ces fonds.

 Ainsi, une bonne part de ces prêts à taux zéro (ou quasi) au lieu de financer des investissements a servi ...à acquérir des obligations (donc acheter de la dette). On croit rêver !

C'est donc à juste titre que M. Mario Draghi, Président de la B.C.E. s'interroge : un plan massif de prêts aux banques semble ne pas être exclu mais à condition que l'on puisse - cette fois - s'assurer de leur bon emploi.

Au moment où la croissance en zone euro semble quelque peu marquer le pas, une initiative de la B.C.E. semble bienvenue...à condition que l'Institution (appelée à assurer la supervision bancaire) ait une vision suffisamment fine des comportements bancaires et soit à même de n'accorder ces prêts qu'aux banques qui "jouent le jeu " et ne pensent pas seulement à en tirer (comme en 2011-12 ) profits et sécurité immédiats (achat d'obligations). La B.C.E. doit bien savoir qui a fait quoi....

jeudi 5 décembre 2013

Quelle mouche a piqué ...nos députés ?



Quelle mouche a piqué nos députés pour qu'ils sanctionnent non pas les "souteneurs " et autres "Jules" mais les clients des prostituées? Avec une amende de 1500 euros ! Certes, la prostitution (quoique dit-on le plus vieux "métier" du monde ) n'est pas ma tasse de thé : dans une société devenue si permissive je me demande qui , finalement, a recours aux " services " de prostituées...

 Pour autant, fallait-il que nos braves députés (dont je serai étonné qu'aucun n'ait fréquenté un jour des "maisons closes") infligent une amende aux clients qui n'ont peut-être pas l'occasion (handicaps physiques ou psychologiques ) d'avoir des relations dites normales .

Cette décision me semble , en fait, pure hypocrisie : il s'agirait, soi - disant , de dissuader les mafieux et maquereaux frelatés en "asséchant" en quelque sorte le "marché ". La réflexion me paraît un peu courte : il y aura peut-être moins de prostituées dans les rues mais les "souteneurs " ne plieront pas pour autant bagage : cela risque même d'être pire . J'imagine des prostituées travaillant en "batterie" - comme dans les élevages - dans les lofts que les mafieux auront acquis .

  Au lieu de s'en prendre directement aux réseaux (via notamment le "blanchiment " d'argent) on choisit le contournement : dissuader les clients ( disent les bonnes âmes)  mettra fin à la prostitution et - du même coup - aux réseaux ! 

Que nenni ! La stratégie du contournement est peut-être une option diplomatique , mais ce n'est pas une mesure courageuse lorsque le but réel est de s'en prendre aux mafieux . A moins de "contourner" par des opérations de contrôle fiscal ou de surveillance.

J'entendais hier un policier déclarer sur une chaîne de TV que ce sont les mêmes hommes (et femmes) qui , désormais, "chasseront" le client au lieu du vrai gibier : 'ils risquent ainsi - faute de moyens - de se tromper de cible en courant deux lièvres à la fois .

 Notre société quelque peu stupéfaite par certains excès de permissivité, ce vote de nos très chers députés - qui semble aller à contre-courant - va l'amener à ne plus savoir où donner de la tête...   

mercredi 4 décembre 2013

Union/ Ukraine : un "désamour" qui sent le gaz ...



¨La dette de l'Ukraine - s'agissant du gaz russe - s'élèverait à 2 milliards de dollars et les négociations menées aujourd'hui par le vice-Premier ministre Ukrainien avec Gazprom n'ont pour l'instant pas abouti à une promesse d'étalement (ou de moratoire partiel) de cette dette.

 Il est cependant pour le moins surprenant que la résolution de ce problème financier soit - pour Moscou - liée au "bon comportement " de l'Ukraine (c'est-à -dire ) ne pas faire de vagues et rester docilement au sein de la "datcha " Russe. 

Ce que rapporte l'AFP ce soir est bien étrange et économiquement incompréhensible : l'Arménie achète son gaz à la Russie au prix de 189 $ (par 1000 M3) alors que l'Ukraine - dépendante à 60 % de la Russie pour ce même gaz- l'achète 400 $. 

On peut en conclure que la "clé" n'est pas économique mais bien politique.

Le projet d'Union eurasienne sent le gaz...il me semble.

dimanche 1 décembre 2013

Union Européenne : l'Ukraine , c'est l' Europe !



Il n'est pas question de répondre à la place des Ukrainiens : A eux de décider s'ils préfèrent s'arrimer au vaisseau européen ou bien à un radeau flottant sur la Volga.

 Bien sûr, depuis 2000 la voix de la Russie se fait davantage entendre et le Président Poutine ne manque pas d'habileté  : on comprend bien qu'il veuille reconstituer à sa manière l'empire des Tsars (ou - ce qui est la même chose - feu l'URSS ); mais pour cela il faut des Etats vassaux. Serait-ce ce qu'il pense de l'Ukraine?

En réalité comment comparer la Russie et l'Union : d'un côté (Russie) 130 M. d'habitants et un P.I. B. d'environ 2000 milliards de dollars , de l'autre (l'Union européenne) avec 500 M. d'habitants et un  P.I. B de  l'ordre de 15 000 milliards de dollars (comparable à celui des Etats-Unis) ?

Certes l'Union n'est pas encore un Etat mais c'est une Nation : des racines, des valeurs communes, une liberté d'expression qui n'existe pas dans cet ailleurs Eurasien que l'on tente de vendre à l'Ukraine... qui ne s'en laisse cependant pas compter.

 Le drapeau européen - à côté de celui de l'Ukraine - flotte à Kiev : je l'ai vu ...

mercredi 27 novembre 2013

Union européenne : Le rêve Ukrainien deviendrait-il cauchemar ?




Le Sommet européen de Vilnius va s'ouvrir demain 28 Novembre 2013 sans l'Ukraine. Ainsi le Président Ukrainien se retire du jeu avec le rêve , peut-être, de dormir un jour dans une "datcha " eurasienne.

Il est tout de même surprenant que la Russie affirme que l'Ukraine renonce à l'accord d'adhésion avec l'Union à cause de celle-ci. Pourtant tout le monde (ou à peu près ) a eu vent de l'entrevue orageuse du 9 Novembre ... à Moscou (et non à Bruxelles). 

Au-delà de l'étrange affaire Timochenko ( ex-Premier Ministre condamnée à 7 ans de prison pour "abus de pouvoir") dans laquelle on reste sur l'impression qu'elle n'est finalement qu'un pion sur l'échiquier et une '' monnaie d'échange'', on ne peut qu'être troublé par l'ampleur de la vague ukrainienne qui a l'Union pour horizon : C'est pour ces Ukrainiens un cauchemar que de se sentir tirés par la manche pour rejoindre une prochaine union eurasienne. 

C'est que Moscou tient à avoir un droit de regard sur son "proche étranger" c'est-à-dire les ex-républiques soviétiques et notamment celles qui sont riches en gaz ou en pétrole. Bien sûr, ce n'est pas le cas de l'Ukraine mais le combustible de l'Ukraine c'est sont Histoire, ce sont ses racines .

 C'est cela - selon Moscou - qu'il faut mettre dans la corbeille de mariage de l'union eurasienne pour lui donner quelques couleurs...quitte à provoquer, ailleurs, des cauchemars emplis d'idées noires.

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PS - Il semble - finalement - que le Président Ukrainien ait jugé opportun de se rendre demain à Vilnius : pourquoi faire ?

dimanche 24 novembre 2013

Iran/nucléaire : la confiance retrouvée ?



L'accord intérimaire de cette nuit à Genève modifie singulièrement la "donne" : l'Iran pourra ainsi poursuivre son programme civil sur la base d' UFE inférieur à 5% ce qui évite toute dérive en direction du nucléaire militaire. 

Dans ce contexte, il est normal que Téhéran ait accepté de "geler" le nombre de ses centrifugeuses puisque les "cascades" multiples ont pour fonction d'aller au-delà des 5% ,ce qui est désormais "la ligne rouge". 

J'imagine que les discussions de cette nuit ont porté sur le devenir du stock de UHE à 20 % que détient encore l'Iran ainsi que sur le réacteur d'Arak (en voie de finalisation) et à même de produire du plutonium .
Tout cela , évidemment, devra être contrôlé et confirmé : c'est la raison de la réversibilité des sanctions économiques. 

Comme on pouvait s'y attendre Israël estime qu'il s'agit d'un "mauvais accord " car - selon Tel-Aviv - on ne peut faire confiance aux iraniens. Mais un autre discours de la part du Premier ministre israélien était-il possible ?

 La position de l'Arabie Saoudite est aussi intéressante : elle dénonce également l'accord et on peut  en comprendre les raisons : elle estime que cet accord remet dans le jeu international son ennemi chiite , elle craint un "revirement" des alliances et la montée en puissance de l'Iran qui lui disputerait le "leadership" dont rêve l'Arabie Saoudite (ce rêve inclue-t-il un Califat sunnite ?...).

 Je ne sais si les négociations de Genève - dont évidemment je ne connais pas le détail - ont évoqué le problème des réacteurs de recherche qui nécessitent de l' UHE à 20 % . En même temps, j'ai le souvenir qu'en 2009 le Président OBAMA évoquait une "banque mondiale du combustible " , projet approuvé en 2010 par l'AIEA qui gérerait cet organisme permettant de fournir du combustible à seul usage civil et dont l'utilisation serait strictement contrôlée. Il me revient que ce projet a été évoqué à nouveau par les Etats-Unis en mars ou avril dernier. Il sera présenté lors de la conférence d'évaluation du TNP  devant l'Assemblée Générale de l'O.N.U en 2015 . Serait-ce une voie pour fournir à l'Iran du combustible pour son (ou ses ) réacteur(s) de recherche (isotopes médicaux)? 

Quoi qu'il en soit un pas en avant important a été fait dans la nuit: à souhaiter que rien d'important ne demeure dans l'ombre et que la confiance ne soit pas trahie... Par quiconque .

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NB-  l'Iran devrait désormais (sans trop tarder) ratifier le "protocole additionnel à l'accord de garantie A.I.E.A" qui permet le contrôle inopiné des inspecteurs de l'Agence. (Protocole signé il y a 10 ans mais non ratifié à ce jour ).

mercredi 20 novembre 2013

Iran/nucléaire : négociations de la dernière chance




Après un épisode malheureux (les déclarations déconcertantes de l'Ayatollah Khamenei à l'égard d’Israël), les négociations viennent de reprendre. Les conditions d'un accord restent possibles si l'on fait référence à Arak(plutonium), au stock d'uranium enrichi à 20% et au degré d'enrichissement de l' uranium compatible avec un programme civil. 

Mais l'intervention de M. Khamenei a jeté un froid. Israël serait en droit ,aussi, de s'interroger sur la portée des missiles balistiques et des drone que détient l'Iran...Tout comme d'ailleurs Téhéran pourrait s'interroger sur les 200 têtes nucléaires israéliennes ainsi que sur la portée de ses missiles Jéricho...

Cependant le temps est venu de raison garder et d'encadrer les accords -souhaitables - par la ratification du protocole additionnel  à l'accord de garanties A.I.E.A (contrôles inopinés).

Rien ne serait pire qu'une absence d'accord qui pourrait amener l'Iran (comme l'a fait la Corée du Nord en 2003) à se retirer du T.N.P et ,par là, ouvrir la porte à une prolifération envahissante et anarchique.

Cela pourrait conduire à des frappes préventives de la part d’Israël (ce que le bon sens ne peut admette car la déflagration atteindrait tout le moyen -Orient ).

 A souhaiter que les déclarations du chef de l'Etat iranien ne soient qu'un leurre à destination des Gardiens de la Révolution ou des conservateurs en embuscade.

dimanche 17 novembre 2013

Etats-Unis : vers un "repli " américain?




Les colloques de géopolitique ne parlent que de cela en ce moment et des Etats tremblent en considérant que le vide va succéder à la "Pax Americana " (1).Pour ma part, je ne conçois pas que les américains si imbus de leur "destinée manifeste" (concept ancien -1846 - mais repris ultérieurement par Théodore Roosevelt, Wilson.... G. Bush et même Obama avec toujours une idée messianique ) retournent sur leurs Terres. 

L'isolationnisme de Monroë n'est plus de mise à l'ère de la mondialisation . Certes,les américains sont un peu lassés par les revers de ce siècle ( 11 Septembre, Irak, Afghanistan, crise économique...) et aspirent probablement à un "retour sur soi" d'autant que le consensus politique , en matière de politique étrangère, est moins aisé avec une société multiculturelle (les américains de souche seront minoritaires d'ici 20 ans). 

Pour autant, il me semble que le "jeu" des Etats-Unis n'est pas de se retirer des affaires du Monde même sur "la pointe des pieds". Le repositionnement vers des zones géographiques qui pourraient - à terme - menacer les intérêts nationaux des Etats-Unis est assez évident. Et, pour ce faire, les américains doivent "passer le relais"  à d'autres nations : delà probablement l'extension de l'OTAN et les partenariats suggérés (rapport Albright 2010) avec des pays du Golfe, et même d'Asie).

 Les américains n'interviendront pas directement ni en Afrique ni au Moyen-Orient (cf. Robert Gates 2011 à West Point) pour,en revanche, se porter vers l'Asie où tout peut arriver : annexion de Taïwan par la Chine, réunification des 2 Corée sous la "houlette" de Pékin, réarmement (encore discret ) du Japon et coopération militaire avec l'Indonésie, l'Australie, les Philippines...Pour se porter,dis-je, vers l'Asie-Pacifique, les américains doivent ( doit-on y voir un signal ? ) régler au plus vite le problème Palestinien et le nucléaire Iranien. Car (malgré le gaz et pétrole de schiste) les Etats-Unis ne quitteront pas le Moyen-Orient tant que la sécurité d’Israël ne sera pas définitivement assurée.

 J'ignore cependant quelles sont leurs visions stratégiques plus fines: mettront -ils une croix sur l'avancée de la Russie au Moyen-Orient (Egypte?) essaieront-ils de "contenir" la progression de la Russie vers son "proche Etranger " (Caucase, Asie Centrale)?

 Je ne sais : en tout cas une redistribution des cartes se prépare dans laquelle "destinée manifeste" en bannière ou seulement  souci de prioriser les intérêts nationaux, les Etats-Unis vont rechercher des relais pour traiter les enjeux perçus comme "secondaires": l'Europe aura probablement une opportunité dans cette redistribution des cartes ( à condition de disposer d'une vraie Défense européenne). 

Combien de temps pour ce "nouvel échiquier" ? une dizaine d'années à peine probablement. Car la Chine (qui ne se satisfait pas du statut de "Puissance régionale") aspire à devenir une Puissance mondiale : Sur l'échiquier il y a plusieurs pions . Taïwan est l'un d'eux. La Corée également . Il y a aussi une Tour : le Japon.

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(1)- Au fait a-t-elle vraiment existé? : les conflits régionaux (Proche et Moyen-Orient, Afrique, Asie ...) n'ont jamais été aussi nombreux. Certes le spectre d'une guerre nucléaire entre 2 blocs a été éloigné mais le monde reste en recomposition si ce n'est en réelle décomposition...





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mercredi 13 novembre 2013

La France " déboussolée " : lettre à un ami Grec lui demandant son aide



                                                     Cher Démétrios,



Tu te souviens que l'an passé je me gaussais quelque peu de ton pays en quasi faillite et m'inquiétais de la montée d'un mouvement dit "Aube dorée " qui, me dit-on, est désormais plus proche du crépuscule que de l'aube, ce dont je me réjouis avec toi . 

Mais, vois-tu, en notre douce France (que chantaient jadis Charles Trenet et Jean Sablon) des groupes surgis de nulle part ne poussent plus la chansonnette : ils brisent , ils cassent, ils sifflent notre Président. Ils ont même tenté de prendre la Bastille ; je veux dire bien sûr la place de la Bastille dont ils avaient , un moment, essayé de vendre les pavés à un millionnaire Texan comme jadis ce furent les boulons de la Tour Eiffel

Ainsi, Cher Démétrios, notre France me paraît sinon déboulonnée du moins bien déboussolée. Peut-être est-ce l'effet du Beaujolais nouveau ? L'Europe (je veux dire l'Union ) à laquelle tu appartiens nous regarde curieusement : nos amis d'outre-Pyrénées ont , depuis longtemps, accepté de se serrer la ceinture : ils viennent désormais d'avoir l'autorisation de la défaire d'un cran . Evidemment, je ne parle pas de ton pays qui tient grâce aux bretelles prêtées par l'Union puisque sa ceinture s'en est allée au musée de l'Acropole , cela pour l'enseignement des générations futures.

 Donc , ami, je me mets à désespérer lorsque je vois que notre aréopage, du haut de son Acropole, donne l'impression d'une impassible immobilité : les Français (tu sais que nous descendons par la main gauche des Celtes qui ont mis à sac , pardonne-moi, votre sanctuaire de Delphes) ont horreur de l'immobilité; ils préfèrent un "chef de guerre '' virevoltant plutôt qu'un sage auquel le peuple refuserait d'accorder le beau nom de "philosophe".

Mon inquiétude ne se résume pas à une interrogation sur l'apparente immobilité de l' aréopage, elle va plus loin : A force de bonnets rouges ou de bonnets de Marianne mis à l'envers, je crains que les élections au Parlement européen expriment une colère, une frustration qui freinera nos ambitions et atténuera nos convictions.

 Vois-tu, quelle étrange choses ce serait - du fait de votes griffonnés sur des débris de pots cassés ou de tessons de bouteille - qu' une majorité anti-européenne siège au Parlement européen.

 C'est là mon inquiétude et la raison de cette lettre : peux-tu lancer plusieurs bouteilles à la mer pour dire à nos Gaulois éméchés ( à force de prendre l'eau plutôt que de boire la cervoise) que l'Aube - en Grèce - n'est pas dorée et que c'est "dorer la pilule " que de le faire croire?

 Au moment où notre économie semble timidement repartir il ne faut pas que mes compatriotes soulèvent les pavés en imaginant qu'ils y trouveront (comme jadis en mai ) le sable doré d'une plage.

 Je te remercie de ce qu'il te sera possible de faire. Je te prie de bien veiller à lancer des bouteilles à la mer plutôt que des amphores qui n'atteindraient nos côtes que bien après les élections européennes, ce qui serait grand dommage.

                               Reçois , Cher Demetrios, mes amicales pensées que je m'empresse de t'adresser avant que le ciel ne nous tombe pour de bon sur la tête...




vendredi 8 novembre 2013

IRAN / NUCLÉAIRE : un accord tant attendu







C'est là , tout proche, un possible accord que l'on attend depuis des années. Comme certains disent , une "fenêtre " est désormais ouverte et on peut espérer que personne n'aura l'intention de clore brutalement les volets.

 Evidemment, il y a lieu d'être prudent et je comprends les craintes d'Israël qui souhaite avoir le monopole de l'arme nucléaire sachant qu'elle en maîtrise l'emploi et qu'il n'y a pas de risque que des têtes nucléaires se retrouvent entre les mains de djihadistes illuminés.

 L'exception israélienne  - si l'on peut parler ainsi sans faire référence au Droit - tiendrait à sa crédibilité et en sa responsabilité. Ce qui ne serait pas le cas pour l'Iran : car l'Arabie Saoudite s'empresserait aussitôt d'acquérir l'arme nucléaire (auprès du Pakistan ?) alimentant ainsi une chaîne non maîtrisable. 

Ainsi, il serait urgent d'en arriver à un accord sur un moyen-orient définitivement dénucléarisé et cela suppose que l'on parvienne à un consensus sur une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (Z.E.A.N.)

Une fenêtre est ouverte : Il se profile bientôt la Conférence d'Helsinki sur les A.D.M. souhaitée, en 2010, lors de la conférence d'examen du Traité de non prolifération nucléaire. Elle devait avoir lieu en décembre 2012 et a été décalée. Occasion de tester la bonne foi des programmes nucléaires ?







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