dimanche 24 novembre 2013

Iran/nucléaire : la confiance retrouvée ?



L'accord intérimaire de cette nuit à Genève modifie singulièrement la "donne" : l'Iran pourra ainsi poursuivre son programme civil sur la base d' UFE inférieur à 5% ce qui évite toute dérive en direction du nucléaire militaire. 

Dans ce contexte, il est normal que Téhéran ait accepté de "geler" le nombre de ses centrifugeuses puisque les "cascades" multiples ont pour fonction d'aller au-delà des 5% ,ce qui est désormais "la ligne rouge". 

J'imagine que les discussions de cette nuit ont porté sur le devenir du stock de UHE à 20 % que détient encore l'Iran ainsi que sur le réacteur d'Arak (en voie de finalisation) et à même de produire du plutonium .
Tout cela , évidemment, devra être contrôlé et confirmé : c'est la raison de la réversibilité des sanctions économiques. 

Comme on pouvait s'y attendre Israël estime qu'il s'agit d'un "mauvais accord " car - selon Tel-Aviv - on ne peut faire confiance aux iraniens. Mais un autre discours de la part du Premier ministre israélien était-il possible ?

 La position de l'Arabie Saoudite est aussi intéressante : elle dénonce également l'accord et on peut  en comprendre les raisons : elle estime que cet accord remet dans le jeu international son ennemi chiite , elle craint un "revirement" des alliances et la montée en puissance de l'Iran qui lui disputerait le "leadership" dont rêve l'Arabie Saoudite (ce rêve inclue-t-il un Califat sunnite ?...).

 Je ne sais si les négociations de Genève - dont évidemment je ne connais pas le détail - ont évoqué le problème des réacteurs de recherche qui nécessitent de l' UHE à 20 % . En même temps, j'ai le souvenir qu'en 2009 le Président OBAMA évoquait une "banque mondiale du combustible " , projet approuvé en 2010 par l'AIEA qui gérerait cet organisme permettant de fournir du combustible à seul usage civil et dont l'utilisation serait strictement contrôlée. Il me revient que ce projet a été évoqué à nouveau par les Etats-Unis en mars ou avril dernier. Il sera présenté lors de la conférence d'évaluation du TNP  devant l'Assemblée Générale de l'O.N.U en 2015 . Serait-ce une voie pour fournir à l'Iran du combustible pour son (ou ses ) réacteur(s) de recherche (isotopes médicaux)? 

Quoi qu'il en soit un pas en avant important a été fait dans la nuit: à souhaiter que rien d'important ne demeure dans l'ombre et que la confiance ne soit pas trahie... Par quiconque .

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NB-  l'Iran devrait désormais (sans trop tarder) ratifier le "protocole additionnel à l'accord de garantie A.I.E.A" qui permet le contrôle inopiné des inspecteurs de l'Agence. (Protocole signé il y a 10 ans mais non ratifié à ce jour ).

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