mercredi 9 octobre 2013

France / Front National : Quels nouveaux électeurs ?




Des élections partielles - tout comme les sondages - montrent une forte progression des intentions de vote Front National...au point que François Fillon, bien qu'il ait rectifié le tir depuis , ait tenté de tendre une perche (plutôt d'ailleurs que la main) à ces possibles électeurs.

 Des contacts que j'ai pu avoir du type "café du commerce'' il ressort que ce sont les classes à peine moyennes (revenus de l'ordre de 1500-1800 euros) qui sont le plus tentées de voter ''Front National''. Ce sont des personnes qui travaillent avec un salaire à peine supérieur au SMIC (1) et qui considèrent que les Pouvoirs Publics prennent trop en compte l'assistanat (qu'il s'agisse de quartiers ou de populations démunies mais qui - à leurs yeux - sont munies de tous les ''viatiques'' et "privilèges"). 

On a beau faire valoir qu'il est logique d'aider les plus pauvres, ces personnes (ouvriers ou simples employés sans qualification) estiment qu'il n'est pas normal que des droits qu'ils estiment ''exorbitants'' (CMU, diverses gratuités ...) soient accordés à des hommes ou des femmes qui (toujours selon eux ) contestent notre société, refusent de s'intégrer ou préfèrent vivre d'allocations et se lever tard...

Rares sont les personnes avec qui j'ai discuté qui connaissent le programme du Front National mais ils ne tarissent pas d'imprécations du style "on en fait trop pour eux, et nous on nous laisse dans la panade''. 

On est évidemment loin d'admirateurs de mouvements xénophobes du type "Aube dorée" en Grèce. Non, ce qu'ils ressentent est davantage un sentiment d'injustice (du moins ils le perçoivent comme tel). 

Le gouvernement ferait bien, à mon sens, de veiller à ce que ce sentiment d'injustice ne se transforme en velléité de révolte ou bien ( c'est la même chose) ne vienne, en bulletins extrêmes, alimenter les urnes .

 Il y a danger : le curseur s'est déplacé de quelques crans et ce n'est pas l'affirmation d'une croissance économique retrouvée qui les fera changer d'avis tant que l'emploi ne repartira pas. Celui-ci s'améliorant d'ici 1 an ou 2, restera cependant le sentiment qu'ils auront du bon ciblage des politiques de solidarité .


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(1) Ce qui n'est pas - évidemment - le cas de M. Alain Delon, nouveau "chantre" du Front qui exulte.









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