mardi 6 mars 2012

Faut-il réviser le Traité de Non Prolifération?

La partie de "cache cache" qui se joue en ce moment au Moyen-Orient est assez exaspérante. D'un côté Israël qui craint d'avoir à subir un jour une attaque nucléaire de la part de l'Iran, d'un autre côté  l'Iran qui met en avant un vaste programme nucléaire civil (7000 MW je crois) dont on est loin d'être certain qu'il soit exclusivement civil (cf. enrichissement à 20% transféré à Fordo, sous les montagnes, près de Qom,  missiles balistiques de moyenne portée etc...) et pour pimenter l'ensemble le rapport de 16 agences américaines de renseignements qui affirment que l'Iran a renoncé à la bombe depuis 2003!

 Bref, nous sommes en plein brouillard sur les intentions des uns ou des autres au moment même où le Premier Ministre Israélien "tâte"Washington en prévision d'une frappe préventive ( que certains dans le camp israélien considèrent comme un dramatique engrenage ).

Dans cette partie de "poker menteur" dans laquelle "Dieu ne reconnaîtrait pas les siens" il est bien difficile de peser le pour et le contre. Téhéran fait valoir que des États non signataires du TNP (ou s'étant retirés Traité) possèdent la bombe nucléaire :-Israël, Pakistan, Inde, Corée du Nord- sans qu'ils aient eu à encourir des représailles. Il met en avant le fait que le TNP ne prohibe pas l'enrichissement et encourage au contraire le nucléaire civil. Il estime donc qu'il est dans son droit. Dans le camp d'en face ( CNRI, AIEA, Israël...) on estime que cela n'est qu'une farce grossière et que l'Iran nous fait depuis longtemps marcher

Dans ce contexte gris-blanc ou blanc-gris une révision du TNP paraît plus que jamais nécessaire. On ne peut à la fois condamner un pays qui ne contrevient pas à la lettre du TNP  et laisser faire si des doutes existent quant au non respect de l'esprit du TNP . Il faut - à mon sens- introduire dans le Traité des cloisons étanches entre les niveaux d'enrichissement communément admis pour le nucléaire civil et le niveau où un dérapage vers l'option militaire est possible. De même la vigilance s'impose pour les réacteurs de recherche produisant du plutonium.

Cette révision devrait être mise en chantier rapidement. Elle ne sera certes pas aisée et appellera sans doute des contreparties mais elle permettra  au moins de déceler les États fair play de ceux  qui ne jouent pas franc jeu et pourraient encore longtemps nous "mener en bateau".

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