dimanche 19 février 2012

Emploi et formation : une priorité pour les ''jeunes''

C'est une bonne nouvelle que d'apprendre que des emplois ont été sauvés in extremis dans telle ou telle entreprise et je ne doute aucunement de la sincérité des interventions. Pour autant, je suis troublé en voyant que des jeunes gens titulaires d'une licence professionnelle "pointue'' ont du mal à intégrer le marché du travail ...sauf à accepter (je connais le cas) un emploi dans une boucherie.

En cette période propice aux débats , le problème de la formation fait consensus . Il faut cependant regarder les choses de près: dans la conjoncture actuelle, les entreprises recherchent (si tant est qu'elles envisagent de recruter ) une main d’œuvre expérimentée, immédiatement opérationnelle  et souvent polyvalente. N'est-il pas - dans ce contexte - aberrant qu'un '' jeune'' , son seul titre universitaire en poche, ne puisse prétendre à aucune véritable formation le préparant à rentrer dans la vie active ...sauf à être inscrit depuis 1 an à  Pôle Emploi?

 On me dira qu'il y a l'apprentissage, les contrats de professionnalisation etc... Mais - sauf dans des métiers manuels - les chefs d'entreprise n’assument pas toujours leurs obligations et se défont souvent de leur jeune salarié après quelques semaines, ayant bénéficié des aides de l’État et obtenu ainsi une main d’œuvre bon marché qu'ils renouvelleront par la suite.

 Le '' contrat de génération'' dont on parle me paraît intéressant dans la mesure où un véritable contrat est passé avec l'entreprise assurant la formation et le suivi d'un jeune par un senior exerçant un véritable tutorat : il n'est que rarement assuré dans les dispositifs actuels.

 De manière générale il me paraît essentiel de penser à la formation opérationnelle des jeunes gens à leur sortie du Lycée ou de l'Université. Le "verrou" d'1an d'inscription à Pôle Emploi pour obtenir le droit à une formation doit sauter. Ce n'est que réalisme sachant que peu d'entreprises sont prêtes à payer directement cette formation . Bien sûr ce que je dis ne concerne pas les jeunes sortant d' HEC, ou d'une grande école d'ingénieurs . Ceux-là - forts du niveau de leur diplôme - intègrent aisément le marché du travail. Je pense aux autres.

 Au moment - dans le contexte actuel - où l'on martèle que le fossé s'est élargi entre les "élites" et le reste de la population, la formation opérationnelle  des jeunes après leur scolarité, est essentielle. Sauf à accroître le fossé entre les "élites" et ceux qui tournent désespérément en rond.

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