dimanche 19 février 2012

Mythes,foi et science : de Glozel ...à la Tunique" sans couture" du Christ

Alors que des tensions existent en ce moment partout dans le monde - et singulièrement au Moyen-Orient - mes réflexions m'amènent vers de tout autres sujets. L'homme vit aussi de rêves ...

 C.G Jung (je relis sa correspondance dans un livre intitulé "le divin dans l'homme" paru chez Albin Michel en 1999) répondait à une de ses interlocutrices qui voulait le convaincre de la pertinence des théories de Rudolph Steiner "Tant que Steiner n'est pas capable de lire les inscriptions hittites,alors qu'il comprenait la langue de l’Atlantide dont tout le monde ignore qu'elle ait existé, tant qu'il en sera ainsi,il n'y a pas de raison de s'exciter sur quelques propos que ce soit de Monsieur Steiner" (lettre à Mme Patzelt, 1935).

Cela me renvoie et à Glozel...et à la Sainte Tunique du Christ conservée en la basilique Saint-Denys d'Argenteuil :

 En dépit des recherches faites, des tests réalisés, des "chapelles" subsistent qui continuent à croire que Glozel date du néolithique , que les inscriptions des tablettes d'argile sont ainsi antérieures à Sumer... et même que des Atlantes ou des extraterrestres seraient à l'origine de cette écriture ! Alors même que les expérimentations scientifiques datent le "mobilier" le plus ancien tout au plus de l'âge de fer ...ce "mobilier" étant mêlé à des objets apparemment de même facture mais datés de l'époque gallo-romaine , du Moyen-âge, du 18 ème siècle et -pour certains -du 20 ème siècle.

 De la même manière, que de passions et de vives réactions n'ai-je pas soulevé lors de la datation au C.14 de la Sainte Tunique! et pourtant ce n'était pas une datation "à la sauvette'  (je le relate dans un petit livre intitulé "Une si humble et si Sainte -Tunique : enquête sur une énigme" (Ed. fx de Guibert -2005)puisque ont été parties prenantes l’Église, le Ministère de la Culture, des ingénieurs du C.E.A., des experts en textile....J'aurais (c'est ce que j'avais dit au cardinal Lustiger à l'époque) vraiment souhaité que la science vienne confirmer les écrits du 12 ème siècle (étrangement disparus) ou bien , plus tard, les affirmations datant du 17 ème siècle (Dom Gerberon). 

Quelle n' a pas été ma déception lorsque, réunis au CEA en 2004, on nous annonça le "verdict" du Carbone 14 : le vêtement ( on n'est pas sûr qu'il s'agisse d'une Tunique puisque les différents morceaux ont été recousus au 19 ème siècle) se situe dans une période 530-650 après J. C.
 Si l’Église s'en est remise à ce constat et ne l'a pas contesté, en revanche combien de "milieux" traditionalistes se sont insurgés! Cela a d'ailleurs été l'occasion - pour un romancier de talent - d'écrire un livre "Cloner le Christ..." qui a fait couler beaucoup d'encre. A toutes fins utiles, à ceux qui douteraient encore de la pertinence de l'analyse au C 14 effectuée à Saclay, j'indique que l'évêché de Pontoise est en possession des "doubles exacts" des échantillons prélevés et que les analyses pourront un jour - si l’Église en est d'accord - être refaites. Mais je ne doute pas du résultat. Je me souviens d'ailleurs de ma réponse, il y a quelques années, à un journaliste : "la foi ne peut se lire dans une éprouvette".

 Voilà qui me ramène au temps présent :   L'historien Jacques Le Goff considère , à juste titre, qu'au Moyen-âge la recherche du "Merveilleux" marquait la vie quotidienne... et suscitait sans cesse des légendes (comme le pseudo-voyage de Charlemagne en Terre Sainte ). C'est de la même manière que réagissait Jung lorsqu'on lui parlait de Steiner et des Atlantes....

Si je dis que ces "rappels" me ramènent au temps présent, je veux dire par là que l'Homme aspire encore et toujours au "Merveilleux". Peut-être ce besoin est-il moins ressenti à l'heure actuelle où les préoccupations sont d'un autre ordre ? : avoir un toit, avoir un travail et - à un niveau un peu différent, là où je jouent les parties d'échec concernant l'avenir du Monde -  "contrer" la prolifération nucléaire et la volonté de puissance (en intégrant évidemment toutes les dimensions économiques et financières qui souvent tirent les ficelles des " rois"et aussi des ''fous''qui sont également présents sur l'échiquier...).

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