vendredi 10 février 2012

Nucléaire Iranien : Quel "fil conducteur" ?

Je reviens sur des réflexions d'il y a quelques jours au gré de mes lectures et en feuilletant des documents désormais dans le domaine public. L'ambition nucléaire de l'Iran ne date pas d'hier : dès 1964, l'Iran acquiert son premier réacteur de recherche auprès des États-Unis .10 ans plus tard c'est la signature de l'accord Eurodif et son entrée - massive - dans le capital en échange de l'obtention de matières fissiles (uranium enrichi). Le contentieux (issu de cet accord) n'est réglé qu'en 1991 .

Entre temps, l'Iran s'est déjà doté d' installations nucléaires auprès de tels ou tels pays d’Amérique Latine, d' Extrême - Orient et aussi en Europe. La technologie d'enrichissement de l'uranium a été acquise dès 1987 et,  vingt ans plus tard, le processus d'enrichissement démarre.Preuve de constance et d'une volonté affirmée dans le temps.

En  2005 l'AIEA  (Agence internationale de l'énergie atomique ) a de sérieux doutes :L'ex- Président Hachemi Rafsandjani vient de confirmer sa volonté de poursuivre son programme nucléaire et, de manière concomitante,  l'Iran effectue des recherches sur des missiles balistiques (en lien avec une charge nucléaire?). Par ailleurs, des particules d'uranium faiblement enrichi mais aussi hautement enrichi sont décelées par l'AIEA pour lesquelles l'Agence n'obtient que des informations partielles.

Un an plus tard , en janvier 2006, l'Iran annonce officiellement sa décision de reprendre les activités de recherche - développement "sur le programme pacifique d'énergie nucléaire" (je note à nouveau qu'il s'est écoulé près de 20 ans entre l'acquisition de la technologie de l'enrichissement par centrifugation et la notification faite par l'Iran à l'AIEA en 2006 ). 20 ans de doutes ?

Il semble que les doutes s'installent vraiment (en 2005/2006 ) lorsque que l'Iran effectue des recherches pour réduire l'uranium faiblement enrichi en uranium métal et réaliser des "moulages" ouvrant ainsi une suspicion quant à la sincérité de l'option civile . On se pose des questions :Le Centre de Recherches en Physique de Lavisan-Shian n'aurait-il pas une double orientation (civile et militaire?) et que dire de la centrale nucléaire de Bouchehr livrée par la Russie et dont le "chargement" a commencé en Aout ou Septembre 2011? : a priori elle ne peut produire que de l’électricité...mais elle peut aussi servir d'alibi  pour l'enrichissement de l'uranium. C'est ce que disent certains.

Je n'ai fait là qu'un bref tour d'horizon omettant d'évoquer les accords de coopération avec la Syrie et impliquant la Corée du Nord et - peut-être -  la Chine.De ce survol se dégage une constante : la volonté de l'Iran depuis -1964 - de s'engager dans un programme nucléaire, le manque de transparence à l'égard de l'AIEA (notamment lors de l'acquisition de la technologie de centrifugation et quant à la consistance des programmes de recherche) .

Les propos violents tenus - dans ce contexte- par M. Rafsanfjani et son successeur M.Ahmadinejad à l'égard d'Israël ne peuvent que renforcer les craintes et justifier la vigilance des Nations-Unies et, singulièrement des États-Unis et de l'Union européenne. Le temps presse...

Sans être -loin de là- un spécialiste , la documentation et les sources multiples existantes, mettent en évidence et l'opiniâtreté de l'Iran (signataire du Traité de Non Prolifération...) et aussi, ailleurs, bien des ambigüités.


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