Ambition de ce blog : soulever des questions ou problèmes non résolus et tenter de faire sortir certains d'un silence précautionneux. Au gré de mon humeur - celle d'un ancien "Haut fonctionnaire" et aussi d'un "romancier"- je m'attarderai sur des sujets hexagonaux et aussi sur des questions plus horizontales suscitées par un monde de plus en plus globalisé . Cela sans a priori ou préjugé et sans imaginer que je détiens une vérité révélée!
vendredi 30 août 2013
Union européenne/ Moyen-Orient : discordances et dissonnances
Je me félicitais, il y a peu, que l'Union parle d'une seule voix (non-prolifération et zone exempte d'armes nucléaires, négociations israélo-palestiniennes etc...). Mais , à propos de la Syrie, je constate que les Etats ne sont pas sur la "même longueur d'onde'' : ni Londres, ni Berlin, ni Rome, ni Madrid n' ont un point de vue identique à celui de la France (1)
Y a-t-il finalement des doutes sur l'homogénéité de l'A.S.L infiltrée par des djihadistes ? Redoute-t-on une situation "à l’Égyptienne" ou "à la Tunisienne"...ou -plus vraisemblablement - à la "Libyenne" où les gouvernements issus du "printemps arabe" ont montré leur limite? Sans parler , évidemment, de l'Irak où les attentats sont quotidiens .
Quoi qu'il en soit les pays de l'Union ne parlent plus d'une seule voix : Mme Catherine Ashton éprouverait-elle une aphasie momentanée ? Mais - je veux bien le croire - faire converger 28 points de vue n'est guère aisé : cela est plus facile en République du Congo et cela eût pu mieux se concevoir au Mali.
Cependant, combien de fois a -t-on dit que l'Union n'était pas seulement une entité économique mais qu'elle avait son mot à dire dans les relations internationales, qui plus est s'agissant de pays membre de "l'Union pour la Méditerranée " qui , à l'origine (1995) avait une vraie dimension politique?
Il est vrai que , depuis lors, de l'eau est passée sous les ponts. Bien regrettable ...
Tout au moins - afin de montrer sa solidarité et ses préoccupations - l'Union (ou les Etats la composant) devrait pouvoir saisir la Cour Pénale Internationale . Cela demande -t-il trop d'effort ?
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(1) La "coalition" paraît bien maigre même avec le renfort de l'Australie et le "soutien " de la Turquie et de certains pays de la Ligue Arabe (non dépourvus, certainement, d'arrière pensées).
"Radio-Londres", un temps si courageuse, a cessé d'émettre! Honni soit qui mal y pense ...
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mardi 27 août 2013
Syrie : intime conviction ou bien certitude ?
En dépit des dénégations du Président Assad, de celles de Moscou ou de Téhéran (1), il semble bien à en croire les dirigeants occidentaux que les autorités syriennes soient à l'origine du "massacre chimique".
Bien que les experts n'aient pas rendu leurs conclusions, j'imagine que d'autres canaux de communication ont apporté des preuves suffisantes : Je ne pense pas qu'un Barack Obama cautionnerait - comme en 2003 - un Colin Powell brandissant, devant le Conseil de Sécurité, une fiole au contenu lethal...
Néanmoins il m'apparaît assez inconsidéré de ne pas attendre le rapport des experts qui se sont rendus sur place et ont donc dû procéder à des prélèvements sanguins.
Si la Communauté internationale veut réagir (et dans ce cas de figure, elle le doit) en dehors du Conseil de Sécurité en mettant en avant un "droit d'assistance humanitaire " elle doit le faire en toute connaissance de cause. Non seulement pour éviter d'allumer des mèches (Russie, Iran/Israël,déferlement sunnite et dépeçage de la Syrie ...) mais parce qu'elle ne peut - dans ces circonstances - qu'invoquer les droits de l'Homme.
Puisse la réaction occidentale - si certitude il y a et non pas seulement "intime conviction" - prendre en compte la protection des populations et arrêter la mèche avant qu'elle n'atteigne les barils de poudre qui jonchent le Moyen-Orient (2)
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(1) Qui n'a pas -encore - agité la menace d'une fermeture du détroit d' Ormuz...
(2) - Il me semble évident que la réaction occidentale a " seulement " pour objet de démontrer au Président Syrien qu'il existe bien une ligne rouge à ne pas franchir. Mais il ne doit s'agir aucunement de soutenir les djihadistes (mouvement Al Nosra) et de favoriser (avec l'aide de l'Arabie Saoudite ou du Qatar ) l'avènement d'un régime salafiste et de cautionner ainsi l'ancrage de la Chari'a. Il serait - dans ce contexte - surprenant que des commandos soient entraînés en Jordanie avec (dit-on ) le soutien de la C.I.A . Feraient-ils nolens volens à terme le "lit" des djihadistes en préparant ou défichant le terrain?
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(1) Qui n'a pas -encore - agité la menace d'une fermeture du détroit d' Ormuz...
(2) - Il me semble évident que la réaction occidentale a " seulement " pour objet de démontrer au Président Syrien qu'il existe bien une ligne rouge à ne pas franchir. Mais il ne doit s'agir aucunement de soutenir les djihadistes (mouvement Al Nosra) et de favoriser (avec l'aide de l'Arabie Saoudite ou du Qatar ) l'avènement d'un régime salafiste et de cautionner ainsi l'ancrage de la Chari'a. Il serait - dans ce contexte - surprenant que des commandos soient entraînés en Jordanie avec (dit-on ) le soutien de la C.I.A . Feraient-ils nolens volens à terme le "lit" des djihadistes en préparant ou défichant le terrain?
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jeudi 22 août 2013
Syrie : l'insupportable incertitude
Des milliers de morts, du gaz sarin probablement utilisé : la rébellion accuse et le gouvernement syrien dément. Pendant ce temps, le Conseil de Sécurité tourne en rond. Si les autorités syriennes sont à l'origine de ce massacre , la Russie, la Chine ou l'Iran ne peuvent en aucun cas se voiler la face. Et le Conseil de Sécurité doit pleinement assumer ses responsabilités sauf à se décrédibiliser.
Si, au contraire, il s'agit d'une provocation il faut en tirer rapidement les leçons.
Une chose m'échappe : alors que des experts mandatés par l'O.N.U sont arrivés dimanche à Damas pour investiguer à propos de l'utilisation éventuelle d'armes chimiques, le gouvernement syrien aurait autorisé - les experts étant là - l'utilisation de gaz sarin (ou autre) ? Ce paradoxe qui semble inconcevable serait le comble du cynisme...
Pour lever les doutes il ne reste plus au Président Assad qu'à demander aux experts de l'ONU (1) de se rendre aussitôt sur place, seule réaction possible s'il est de bonne foi. Un silence de sa part serait un aveu. A cet égard, je m'étonne , devant la gravité de la situation, qu'il ne se soit pas encore exprimé personnellement.
Au-delà de la guerre des communiqués ou des stratégies complaisantes ce massacre à l'arme chimique - s'il est confirmé par les experts et les services de renseignement - dépasse l'intolérable : il ne peut en aucun cas faire partie du jeu d'échec qui se "joue" en Syrie.
Bien évidemment, il ne suffira pas d'avoir "l'intime conviction" de l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien : c'est la certitude absolue qu'il faudra avoir avant toute initiative dont le population civile pourrait avoir à pâtir. Ce doit être à la portée des Services et des experts : rien ne serait pire qu'un "Irak II ".
Bien évidemment, il ne suffira pas d'avoir "l'intime conviction" de l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien : c'est la certitude absolue qu'il faudra avoir avant toute initiative dont le population civile pourrait avoir à pâtir. Ce doit être à la portée des Services et des experts : rien ne serait pire qu'un "Irak II ".
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(1) on ne peut que saluer l'accord de Washington (John Kerry) et de Moscou (Sergueï Lavrov) pour juger indispensable un déplacement rapide des experts de l'O.N.U sur les lieux du massacre afin de recueillir sans tarder les éléments d'analyse avant leur préemption (actualisé le 23 Aout).
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mardi 20 août 2013
Europe / Egypte : Se garder de" couper les ponts "
Je ne sais quelle sera , demain mercredi , la position de l'Union européenne . Je sais seulement que son message sera attendu et entendu.
Au moment où l'Egypte se trouve à une croisée de chemins, une décision de supprimer, de limiter ou de surseoir à aider ce pays serait interprétée comme une sanction.
Au moment où l'Egypte se trouve à une croisée de chemins, une décision de supprimer, de limiter ou de surseoir à aider ce pays serait interprétée comme une sanction.
Les violences - de part et d'autre - sont évidemment inadmissibles et les égyptiens sont las de tout cela : Dans ce contexte, refuser d'aider l'Egypte serait un boulet supplémentaire d'autant plus insupportable que les "messages " de l'Union ont une dimension morale au-delà des stratégies politiques. Ne pas accorder l'aide déjà promise en 2012 (1) reviendrait à cautionner l'action des Frères Musulmans et le message serait ainsi brouillé.
Que des ficelles aient été tirées , que tel ou tel Etat soit bien aise du chaos actuel , cela est tout à fait possible car le " théâtre " est empli d'ombres et de manipulateurs prêts à monnayer leur soutien au gré de leurs convictions ou de leurs intérêts.
Mais ce n'est pas une raison suffisante pour que l'Union "coupe les ponts" et largue les amarres : Laisser l'Egypte partir à la dérive reviendrait à accepter un Moyen-Orient déboussolé et plus aisé à déstabiliser . C'est d'ailleurs peut-être là le souhait de certains prédateurs...
L' Union européenne s'apprête à parler d'une seule voix : Ce devrait être aussi l'occasion de donner du sens à l'Union pour la méditerranée .
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(1) de l'ordre de 5 milliards d'euros
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(1) de l'ordre de 5 milliards d'euros
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lundi 19 août 2013
Révolutions arabes : la "fin de l'Histoire'' ?
Je relis Francis FUKUYAMA à la lumière des événements qui secouent le monde Arabe ( et aussi musulman non arabe ). Certes, Fukuyama lorsqu'il a écrit en 1992 son ouvrage "La fin de l' Histoire''(1) ne se situe pas forcément dans le très court terme. La preuve: Hegel à qui Fukuyama se réfère constamment considérait que l'Histoire s'était terminée peu après la Révolution française puisque les idéaux de liberté et de démocratie avaient - selon lui - définitivement prévalu...
De la même manière , pour Fukuyama, l'Histoire s'est arrêtée avec la désarticulation du monde communiste (1991) et avec un consensus apparent quant aux valeurs de démocratie et -aussi - quant au " modèle " capitaliste qui a fait ses preuves avec plus de pertinence que celui des économies centralisées et planifiées.
Donc, nous serions en train de vivre " la fin de l'Histoire" avec un éthéré consensus quant aux modèles démocratiques et capitalistes.
Quitte à braver la cohérence (et le confort) de Fukuyama pour qui l'Histoire avait ainsi un sens (comme la noosphère de Teilhard de Chardin), je me mets aujourd'hui à douter du sens que le philosophe /économiste américain tente de nous montrer du doigt...
A beau chercher, je ne vois pas que s'impose le modèle démocratique : ni au Moyen-Orient ( incluant les monarchies pétrolières) ni en périphérie de la Russie, ni en Afrique (à de rares exceptions) ni en Chine .
Si - selon Fukuyama - les dictatures doivent tomber les unes après les autres , il reste du travail : des régimes autoritaires subsistent et, lorsque ces dictatures sont abattues, c'est le chaos qui prend le relais ...
On dira que la Révolution Française ne s'est pas faite en un jour : je le sais. Mais le relais pouvait être pris (Je mets Napoléon Bonaparte entre parenthèses ). Aujourd'hui les valeurs démocratiques ne sont plus que pétales de rose que l'on effeuille... en chantant (?).
Et si l'Union européenne donnait enfin le La ?
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(1) Editions Flammarion 1992 (Fukuyama- La Fin de l'Histoire et le Dernier Homme)
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(1) Editions Flammarion 1992 (Fukuyama- La Fin de l'Histoire et le Dernier Homme)
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samedi 17 août 2013
Catholicisme : Vatican, bras ouverts. Eglises , portes closes...
Le Pape François donne un bel exemple de fraternité et de solidarité affirmée : tel était le message de Jésus (homme-Dieu ou Dieu-Homme selon que l'on a ou non les yeux rivés sur le concile de Nicée). Mais tel n'est pas le propos : je constate que beaucoup d'Eglises en France sont fermées et les chrétiens trouvent portes closes.
Cela peut éventuellement se comprendre en "rase campagne" où des statues polychromes du 16 ème ou 17 ème siècle attirent voleurs et trafiquants sans foi ni loi. En revanche j'ai été surpris de constater que la cathédrale d'Albi (inscrite avec la cité épiscopale au Patrimoine mondial de l'Humanité) fermait ses portes à 18H30... Comme un simple musée (ou une épicerie...).
Il est paradoxal de voir le Pape François tenter de rassembler et dynamiser les chrétiens alors que dans le même temps les portes des lieux de prière sont closes. A moins de considérer églises et cathédrales comme de simples musées où l'on relègue aux portes les touristes et appareils photos.
Mais les cathédrales sont - aussi - des lieux où l'on prie. Tout autant que dans les mosquées. Non?
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mardi 13 août 2013
Moyen-Orient : La Syrie dépecée ..
Je ne sais s'il faut revenir sur les accords Sykes/Picot de 1916 par lesquels la France et le Royaume-Uni se partageaient l'Empire Ottoman moribond et créaient artificiellement des Etats aux frontières virtuelles. Mais, je pense que certains - qui au juste ? - cherchent maintenant à démembrer la Syrie pour en faire plusieurs Etats : un Etat Kurde, Un Etat Sunnite, un Etat Alaouite.
Reviendrait-on à l'époque coloniale ? je le crains. Par contre - ce n'est pas de l'humour noir - je ne pense pas que l'on envisage (au côté des autres parcelles d'Etat) de légitimer un "Etat djihadiste''.
C'est pourtant ce qui pourrait se passer : les djihadistes semblent prendre les rênes de la ''coalition'' ...qui de fait n'en est pas une tant elle est fragmentée avec des ambitions diverses (sinon franchement opposées).
Lourde responsabilité qu'ont prise certains d'encourager ce démembrement...Quels sont les marrons qu'ils espèrent tirer du feu ? Un affaiblissement de l'Iran ? les champs de pétrole qui se trouvent au nord de la Syrie en "territoire Kurde" ?
Responsabilité qu'assumeront un jour ou l'autre ceux qui ont tenté de mettre le feu aux poudres et qui, peut-être, ont "vendu la mèche '' trop tôt...
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lundi 12 août 2013
Proche-Orient : Israël veut-il vraiment la Paix ?
Il est de "bonne guerre ", avant une négociation , d'avancer ses pions pour se trouver en position de force.
C'est, j'imagine, ce que cherche à faire le gouvernement de Tel-Aviv en encourageant et en incitant des colons israéliens à se fixer en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est. A la différence toutefois:
a) que les négociations ont commencé et sont en cours : à vouloir ainsi "piper les dés" ou troubler l'échiquier le gouvernement israélien compromet les négociations avec les Palestiniens sous les auspices du Secrétaire d'Etat américain.
b) Les colons israéliens , ainsi encouragés, ne seront pas prêts à faire "marche arrière" . J'entendais hier une interview d'un jeune colon . Il disait (à peu près) : " c'est une bonne chose que d'encourager de nouvelles installations . D'ailleurs ici ( Cisjordanie ) c'est notre Terre ".
Aux yeux de certains observateurs le Moyen-Orient connaîtrait d'autres enjeux plus importants (Egypte,Syrie tensions entre sunnites et chiites (cf. Crispian Balmer Yahoo-Reuters 11 Aout 2013) : la reprise des négociations avec les palestiniens ne seraient plus perçue comme un enjeu...
Bref une impression de "décalé" par rapport à la volonté de Kerry d'en arriver - dans neuf mois - à un accord.
Pour ma part, loin de considérer comme marginales ces négociations je suis persuadé qu'il s'agit là d'un enjeu majeur pour la Paix au Moyen-Orient car , hélas, l'hostilité à l'égard d'Israël est encore un des rares dénominateurs communs du "monde Arabe" et , de la sorte, une mèche en permanence allumée.
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samedi 10 août 2013
Union européenne : une attentive " écoute" américaine (selon Snowden)
Si j'en crois une information de ce jour du Point citant Der Spiegel (source AFP ) la NSA attacherait un intérêt particulier à l'Union européenne et à sa politique étrangère. L'Allemagne et la France seraient particulièrement "écoutées ".
A supposer que cela soit exact et sans me prononcer sur les méthodes employées, je m'en réjouis : cela démontre qu'aux yeux des Etats-Unis, l'Union est autre chose qu'un rêve.
Cela d'ailleurs coïncide avec les négociations actuelles sur le Traité de libre-échange transatlantique que nous propose Washington. Les américains se demandent peut-être si, en parallèle, l'Union ne conterait pas "fleurette" à certains pays émergents ...De la même manière ils veulent sans doute s 'assurer de notre fidélité à l'OTAN...De là à croire que l'Union envisagerait d'adhérer au Conseil de Coopération de Shanghai (!).
Je me réjouis donc que par des voies détournées les Etats-Unis veuillent s'assurer que l'Union est bien une Puissance en devenir et que nous avons largement dépassé le stade du "Marché Commun ".
Mais la NSA est certainement au courant du Mécanisme Européen de Stabilité , du Projet d'Union bancaire etc...et, au-delà, du rôle politique qu'entend jouer l'Union avec de nombreux partenaires ( Russie, Chine etc...) si les 28 en sont d'accord...
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vendredi 9 août 2013
TV : les chaînes déchaînées
En ces mois d'été je commence à comprendre ce qu'est une chaîne généraliste : elle est à l'information ce qu'est (ou était) France Dimanche au Monde ou au Figaro...il est vrai que les chaînes généralistes (TF 1 ou France 2 ) ont leurs "marronniers" : les orages, les dégâts causés par les orages, les départs en vacance, les retours de vacances, les trains qui arrivent à l'heure et ceux qui s'égaient dans la nature . En somme, une vraie information à la portée de tous.
Si l'on veut - par contre - savoir ce qui se passe dans le monde il ne faut pas le rechercher sur les chaînes généralistes : il faut aller sur la Cinq ou sur France 24. Car les "généralistes" ignorent ce qu'il se passe à Moscou, au Caire, à Tunis, à Damas ou à Bamako...
On dira qu'il s'agit là de propos élitistes et que ce qui importe aux Français c'est la température de l'eau à Palavas-les-Flots ou celle du pastis sur la Canebière.
Je suis probablement excessif mais je m 'interroge : une chaîne comme France 2 me semblait - jusqu'à présent - relativement éveillée tel David Pujadas, imperturbable et à qui un Tapie "ne la fait pas".
Mais non, France 2 est en vacances . C'est son droit . Et - si je ne suis pas content - qui m'empêche de zapper sur France 24?
Hélas, France 24 donne la météo à Abu-Dhabi , Libreville, ou à Ushuaïa ...mais ne me dit pas si, à Marseille, les trains arrivent à l'heure...
Hélas, France 24 donne la météo à Abu-Dhabi , Libreville, ou à Ushuaïa ...mais ne me dit pas si, à Marseille, les trains arrivent à l'heure...
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Zone euro : l'Union bancaire à la remorque des élections en Allemagne
Cela fait un an que l'on évoque la nécessité de mettre en place une Union bancaire avec un superviseur qui se serait notamment assuré de la sincérité des bilans,qui aurait veillé à la garantie des dépôts etc... . Autant que je me souvienne, cette Union bancaire était réclamée à cor et à cri par l'Allemagne qui considérait qu'il s'agissait là d'un préalable à la recapitalisation directe des banques.L'Union bancaire (et la nécessité de s'attaquer au problème de la sous capitalisation des banques ) était en quelque sorte le pendant du Mécanisme européen de stabilité.
Mais la Chancelière Allemande - qui paraissait si pressée il y a 1 an - n'évoque plus cette réforme qui lui semblait prioritaire. Des élections doivent avoir lieu fin septembre en Allemagne : y aurait-il un lien ? La politique de l'Union serait-elle tributaire d'élections locales? Si tel était le cas (et je pense que c'est le cas) il faut certainement avancer vers le fédéralisme pour que le gouvernement de l'Union gouverne.
Pour beaucoup de Français, l'Union est une constellation de pouvoirs qui tourne autour de deux "soleils" (le Président de la Commission et le Président du Conseil européen). Mais elle risque de tourner dans tous les sens (et de perdre la tête ) si cette Union reste à la remorque d'une planète dont la trajectoire est rythmée par une autre musique.
C'est dire l'importance des élections européennes de 2014 qui verront un Président de la Commission élu et , un jour, la fusion des 2 "soleils" (Président de la Commission et Président du Conseil) en un seul " astre", ce qui permettra ,je l'espère, d'échapper aux "coups de lune'' tel celui qui renvoie l'Union bancaire...aux "calendes allemandes".
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mercredi 7 août 2013
Nucléaire : faut-il revoir le Traité de Non-Prolifération ?
Au moment où le Président iranien Rohani se dit prêt à négocier "sérieusement" à propos du nucléaire, on ne peut manquer de s'interroger sur le devenir du Traité de non-prolifération tant il a été mis à mal depuis son entrée en vigueur (1970).
Israël possède - depuis longtemps - l'arme nucléaire . Tel est le cas de l'Inde, du Pakistan ( ces 3 Etats ont refusé de signer le Traité) et - plus récemment - de la Corée du Nord (qui s'est retirée du Traité en 2003 après l'avoir signé sans que l'ONU et/ou les Grandes Puissances ne "pipent mot" au moment de ce retrait évidemment significatif). Dans l'ombre, l'Afrique du Sud de l'apartheid (avec des coopérations surprenantes) se dotait d'un arsenal nucléaire (et procédait très probablement à un essai en 1979). Depuis ce stock a été détruit.
Il semble bien - ces exemples le montrent- que des stratégies politiques aient pris le dessus sur les dispositions du Traité (peu de réactions lorsque le Pakistan s'est doté de l'arme nucléaire après que Abdul Qadeer Khan ait dérobé à Urenco la technologie des centrifugeuses). De même s'est-on ému lorsque la Corée du Nord procédait à la '' mise sur pied" de son programme nucléaire et se dotait de missiles balistiques?
Je constate qu'en raison de la crainte qu'éprouve Israël (et je comprends cette crainte) tous nos yeux sont braqués sur l'Iran où l'on ''tourne en rond '' depuis au moins 12 ans ...sans que l'on sache vraiment les intentions réelles de Téhéran (probablement devenir , comme l'on dit, un pays "du seuil " c'est à dire un pays en capacité de se doter rapidement d'un engin nucléaire en fonction des circonstances). Et ces circonstances sont nombreuses : lorsque en 1987 l'Iran achetait à Abdul Qadeer Khan la technologie nucléaire avec très probablement ses composantes militaires les dirigeants devaient estimer que le sanglant conflit (1980-88) avec l'Irak (1 M de morts) n'aurait pas eu lieu si -comme Israël - l'Iran était doté d'une force de dissuasion. De la même manière , les dirigeants doivent imaginer que les Etats sunnites qui souhaitent (pour la plupart et sans le clamer urbi et orbi) la disparition de l'Etat chiite mettraient -si je puis dire- de "l'eau dans leur vin''...
Si l'on reste dans une telle équivoque cela tient (à mon sens) aux dispositions contradictoires du Traité : à la fois interdiction (en dehors des 5 EDAN, tous membres permanents du Conseil de Sécurité) de se doter de l'arme nucléaire et - en même temps - encouragement à de doter de nucléaire civil (vielle idée de ''Atoms for Peace'' déjà formulée par le Président Eisenhower en 1953 ''). Or le Traité n'avait probablement pas anticipé les progrès techniques qui permettraient aux Etats d'avoir un programme "à deux faces'' , les technologies étant identiques (enrichissement par centrifugation , réacteurs "de recherche" produisant du plutonium etc...).
Le constat est donc le suivant : il n'existe aucune "barrière" technologique aucun verrou empêchant un Etat (se sentant menacé et voulant se sanctuariser) de se doter d'une arme nucléaire. De la même manière le scénario selon lequel un groupe terroriste ou "jusqu’au-boutiste " pourrait s'emparer de matières fissiles, voire d'une bombe miniaturisée détenue par un Etat "faible" (dépourvu d'instruments et de procédures de contrôle ) n'est pas un scénario de cinéma.
Que faire dans cette situation?
Sans qu'il y ait de remède miracle il faut renforcer les pouvoirs de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (et se demander pourquoi tel ou tel Etat refuse par exemple de signer le "protocole additionnel au TNP ''), prévoir la saisine immédiate du Conseil de Sécurité dès qu'un doute apparaît (Comme cela aurait dû être fait à l'époque pour le Pakistan ou la Corée du Nord).
Au-delà -et là aussi avec l'appui du Conseil de Sécurité - définir des ZEAN (Zones exemptes de l'arme nucléaire). Tel avait été le souhait de l'Assemblée Générale de l'ONU en 2010 à propos du Moyen-Orient. Mais la Conférence qui aurait dû se tenir à Helsinki fin 2012 a été reportée sine die à la demande - ou par l'intermédiaire - des Etats-Unis en raison "de la situation au Moyen-Orient"...Preuve s'il en est que des considérations politiques peuvent conduire à imbiber de chloroforme un Traité dont la finalité est essentielle dans un monde où l'on ne sait plus au juste où sont les leviers et qui les tient .
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dimanche 4 août 2013
Afrique : l' Afrique noire est-elle encore "mal partie" ? (cf. René Dumont)...
Situation bien contradictoire qu celle de l'Afrique sub-saharienne : des taux annuels de croissance de l'ordre de 6% et une pauvreté (sauf exception) que l'on n'arrive pas à éradiquer. Ainsi se côtoient à Khartoum immeubles de verre "style Dubaï " et bidonvilles, richesses et pauvreté extrême.
Il en est ainsi dans l'Afrique de l'Ouest et dans la Corne de l'Afrique. Le Sahel demeure avec ses centaines de milliers de victimes de la sécheresse ...et le pétrole coule à flots dans la République du Soudan du Sud et dans la région du Darfour.L'Ethiopie, la République Démocratique du Congo, l'Afrique du Sud ont des taux de croissance proches de ceux de la Chine ou de l'Inde.
La Chine, premier partenaire commercial, construit des oléoducs, des routes , des écoles , des hôpitaux... où l'on meurt (presque) toujours autant. On dit que l'Afrique va décoller au rythme de l'envol de son P.I.B. Mais 60% des Africains vivent toujours en deçà du seuil de pauvreté ...et les o.n.g. continuent à être débordées. Tel est le cas en Ethiopie, au Soudan, en République démocratique du Congo, au Rwanda ou en Ouganda...
L'Union Africaine a mille fois raison de se préoccuper du développement économique tout autant que de la prévention des conflits (j'ai lu quelque part que 40 % des conflits depuis une vingtaine d'années avaient eu lieu en Afrique ) .
Il est vrai que lorsque René Dumont , en 1962, écrivait son livre "l'Afrique noire est mal partie " , il faisait surtout référence aux politiques agricoles sacrifiant les cultures vivrières.
Quel serait son constat aujourd'hui ? comment concilier des taux de croissance avoisinant parfois les 10% et la pauvreté extrême ? Sauf à considérer que les Etats ne sont pas encore suffisamment structurés, que l'éducation n'est pas encore un "moteur" permettant de bousculer les "castes", que la corruption existe là plus qu'ailleurs.
Mille raisons pour ne pas comprendre. Mille raisons aussi pour aider l'Union Africaine à consolider les démocraties ...et les faire émerger.
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vendredi 2 août 2013
Afrique du Sud :Mandela a-t-il gagné son pari ?
Nelson Mandela est tout un symbole : celui d'une société d'où serait banni l’apartheid, une société plus juste, plus solidaire. Hélas, un article récent dans Le Point (1er Août 2013, n° 2133 p. 35 et 36) m'interpelle :
le Président en exercice, M. Jacob ZUMA, s'est fait construire un "Trianon " de 24 millions d'euros où vivent , dans des villas distinctes haut-de- gamme, ses 5 ou 6 épouses. Ce domaine de 9 hectares est entouré d'une clôture (électrifiée ?) infranchissable. Un souterrain de 200 m conduirait de "Trianon" à l''extérieur...
Mais les habitants des cases-bidonville à l'entours se veulent complaisants : "Le Président Zuma est un homme simple, il n'emprunte jamais ce souterrain " disent-ils...
Comme il faut s'y attendre le parti d'opposition ,l'Alliance Démocratique (A.D.) en fait ses choux gras. Mais moi je me demande simplement : Nelson Mandela aurait-il souhaité cela ? Son combat aurait-il été vain? Non, je ne puis le penser. Il n'en reste pas moins que l'Afrique du Sud (seul membre africain du G 20 ) est l'un des pays d'Afrique où les disparités sont les plus importantes, où la pauvreté (en dépit des richesses minières et du partenariat avec la Chine et l' Inde ) n' a pu être éradiquée.
Evidemment, l'apartheid n'existe plus mais un autre apartheid - insidieux - ne se met-il pas en place? Qu'en pensent réellement les habitants des bidonvilles? Les nouveaux potentats seraient-ils à l'abri des critiques ? Je serais heureux de recueillir les réactions de ceux qui - au forum social de Dakar en 2011 - appelaient à une Afrique libre, non pillée de ses ressources, non exploitée.
24 millions de dollars....qu'est-ce pour M. Zuma au regard de la liberté dans les bidonvilles?
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le Président en exercice, M. Jacob ZUMA, s'est fait construire un "Trianon " de 24 millions d'euros où vivent , dans des villas distinctes haut-de- gamme, ses 5 ou 6 épouses. Ce domaine de 9 hectares est entouré d'une clôture (électrifiée ?) infranchissable. Un souterrain de 200 m conduirait de "Trianon" à l''extérieur...
Mais les habitants des cases-bidonville à l'entours se veulent complaisants : "Le Président Zuma est un homme simple, il n'emprunte jamais ce souterrain " disent-ils...
Comme il faut s'y attendre le parti d'opposition ,l'Alliance Démocratique (A.D.) en fait ses choux gras. Mais moi je me demande simplement : Nelson Mandela aurait-il souhaité cela ? Son combat aurait-il été vain? Non, je ne puis le penser. Il n'en reste pas moins que l'Afrique du Sud (seul membre africain du G 20 ) est l'un des pays d'Afrique où les disparités sont les plus importantes, où la pauvreté (en dépit des richesses minières et du partenariat avec la Chine et l' Inde ) n' a pu être éradiquée.
Evidemment, l'apartheid n'existe plus mais un autre apartheid - insidieux - ne se met-il pas en place? Qu'en pensent réellement les habitants des bidonvilles? Les nouveaux potentats seraient-ils à l'abri des critiques ? Je serais heureux de recueillir les réactions de ceux qui - au forum social de Dakar en 2011 - appelaient à une Afrique libre, non pillée de ses ressources, non exploitée.
24 millions de dollars....qu'est-ce pour M. Zuma au regard de la liberté dans les bidonvilles?
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Relations internationales : L'Europe sort de son silence ...
A deux ou trois reprises en quelques jours Mme Catherine Ashton, Haute-Représentante de l'Union pour la politique étrangère et la sécurité "donne de la voix": Elle s'est rendue au Caire et a rencontré M. Morsi, elle a appuyé avec conviction le processus de paix israélo-palestinien habilement initié par le Secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Voilà qui donne l'impression que l'Union possède un vrai ministère des affaires étrangères (dénomination refusée par Londres à l'époque).
Dommage par contre que l'Union soit moins présente en Extrême-Orient : Evidemment on me répondra que cette zone est sensible et que l' Union ne peut faire grand chose quand la Corée du Nord procède à des essais nucléaires ou quand l' Inde procède à des tirs de son missile Agni 5 dont la portée avoisine les 5000 km... (et donc ne vise pas potentiellement que le Pakistan). Que beaucoup de questions de sécurité se règlent entre partenaires du Conseil de Coopération de Shanghai etc...
Pour revenir à notre "devant de porte ", il est vrai que l'Union , depuis 5 ans, se préoccupe de gérer au mieux les économies ... il est vrai aussi que les budgets militaires sont en baisse : Voilà qui a priori n'autorise guère l'Union à donner des leçons.
Mais la zone euro sort ,désormais, de la crise dans laquelle elle s'est débattue depuis 2008 et nombre de mes interlocuteurs étrangers me rappellent (au cas où je l'oublierai) que c'est l'Union européenne qui a le P.I.B. le plus élevé, dépassant les Etats-Unis, que l'Union - dans ses messages - est écoutée et n'est pas taxée de désir de manipulation, que sa stratégie (mais est-elle visible ? ) n'est pas , systématiquement, en politique étrangère, du "retour sur investissements". Bref, sa voix porte. Dommage qu'on l'oublie. Donc lorsque Mme Ashton rompt le silence dans lequel souvent se cantonne l'Union, cela mérite qu'on le relève.
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mercredi 31 juillet 2013
Moyen-Orient/Egypte : quel jeu joue l'Arabie Saoudite ?
L'Arabie aurait alloué une aide de 12 milliards de dollars au gouvernement égyptien actuel, accordant ainsi l' oxygène que n'avait pu obtenir M. Morsi (qui demandait - je crois- 4 milliards au F.M.I, somme qu'il n'avait pu obtenir).
Je me félicite évidemment de cette aide qui va permettre à l'Egypte de sortir sa tête des eaux... du Nil. Pour autant je me pose une question : Comment se fait-il que Riyad n' ait pas proposé cette aide au Frère musulman qu'est M. Morsi?
De deux choses l'une : ou bien le partage des rôles est si cloisonné entre le Qatar et l'Arabie Saoudite que seul l’Émirat finance les Frères musulmans, l'Arabie Saoudite finançant habituellement plus volontiers les Salafistes. Il reste qu'en l'occurrence cette aide financière est destiné à un gouvernement transitoire militaire. Est-ce à dire que l'aide accordée servira en Egypte - d'une manière ou d'une autre - les islamistes les plus radicaux ? Autre réponse possible : les Etats-Unis auraient-ils suggéré à l'Arabie Saoudite d'intervenir comme intermédiaire pour soutenir une ''transition" rendue nécessaire par l'échec du Président Morsi ?
Cela m'amène à faire un parallèle avec le rôle joué par l'Inde en Afghanistan : l'Inde va accroître sa coopération avec Kaboul ....concomitamment au retrait des Etats-Unis (en 2014) . L'Inde prendrait ainsi le relais juste au moment où - au Pakistan - les islamistes talibans sont désormais regardés avec plus de complaisance .
L'Arabie Saoudite (comme l'Inde en Asie ) serait ainsi devenue le "gendarme " du Moyen-Orient. Quitte à laisser sombrer les Frères musulmans (qui, à terme, auraient pu constituer une menace pour la monarchie pétrolière , à la différence des Salafiste moins intéressés par une implication directe dans les rouages politiques ).
Voilà deux ou trois questions que l'on peut se poser...
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dimanche 28 juillet 2013
Elysée : Fictions pour ...2017
La chaleur caniculaire enflamme parfois les imaginations. D'où les lignes ci-après qui relèvent bien sûr de la pure fiction. Toute ressemblance avec tel ou tel personnage serait évidemment fortuite.
En ce joli mois de mai 2017 François Hollande cueillait dans le jardin de l'Elysée des roses sans épines.Il venait d'être réélu à la Présidence de la République avec 51, 3 % des suffrages. Si son challenger François Fillon ne totalisait que 48,7% des voix c'est parce qu'il n'avait pas voulu écouter le chant des sirènes du Front National comme le tambourinait Jean-François Copé (qui ne cessait de vouloir "décomplexer" l'U.M.P). Brice Hortefeux, de rage, s'était rasé le crane . Il se disait que les rares cheveux qu'il conservait encore ne lui avaient guère porté chance. François Hollande méditait sur un banc du jardin, non loin de la ''grille du coq''. A cette heure du petit matin - l'heure du laitier se souvenait-il - les bruits de la circulation du Rond-Point des Champs Elysées lui parvenaient tamisés et il jouissait de ce quasi silence. Il se mit à rire : le Canard Enchaîné racontait que Nicolas Sarkozy - prenant à contre-pied Brice Hortefeux - s'était laissé pousser la barbe. Une barbe devenue bleue ironisait le Canard.
En ce joli mois de mai 2017 François Hollande cueillait dans le jardin de l'Elysée des roses sans épines.Il venait d'être réélu à la Présidence de la République avec 51, 3 % des suffrages. Si son challenger François Fillon ne totalisait que 48,7% des voix c'est parce qu'il n'avait pas voulu écouter le chant des sirènes du Front National comme le tambourinait Jean-François Copé (qui ne cessait de vouloir "décomplexer" l'U.M.P). Brice Hortefeux, de rage, s'était rasé le crane . Il se disait que les rares cheveux qu'il conservait encore ne lui avaient guère porté chance. François Hollande méditait sur un banc du jardin, non loin de la ''grille du coq''. A cette heure du petit matin - l'heure du laitier se souvenait-il - les bruits de la circulation du Rond-Point des Champs Elysées lui parvenaient tamisés et il jouissait de ce quasi silence. Il se mit à rire : le Canard Enchaîné racontait que Nicolas Sarkozy - prenant à contre-pied Brice Hortefeux - s'était laissé pousser la barbe. Une barbe devenue bleue ironisait le Canard.
Le Président avait toujours - en son for intérieur - apprécié François Fillon . Il ne l'en appréciait que davantage au lendemain de sa victoire à laquelle personne ne croyait deux ans auparavant. Ce sentiment envers l'ancien Premier ministre en surprenait plus d'un. Il en était lui-même étonné. Non qu'il goûtât avec cynisme ce que Copé appelait une monstrueuse et définitive erreur pour sa '' Droite décomplexée". Non, tout simplement, François Hollande savait que l'ancien Premier Ministre ne tergiversait pas avec ses valeurs : celles d'un chrétien et d'un républicain que ne convainquaient pas les boursouflures du Front National, mélange de démagogie et de provocations. Bref, la droiture d'un pilote automobile qui savait , aussi, négocier les courbes.
Mais , plus qu'à Fillon, le Président savait qu'il devait sa réélection au retour, depuis l'an passé , de la croissance. L'OCDE avait prédit 2,1 % et les derniers chiffres pour l'année 2016, qui avaient été annoncés fin janvier de cette année 2017 allaient légèrement au-delà : 2,2 %...D'ailleurs, depuis le second semestre 2015, le chômage s'était mis à baisser sans que le gouvernement ne fasse massivement appel à des contrats aidés. Un mois avant les élections - donc en avril - les chiffres provisoires du chômage communiqués par l'Insee étaient de 9,6 % : une baisse de près de 2 points par rapport aux chiffres du second semestre 2014...Le Président savait que ce retournement de conjoncture, il le devait certes à la fin de la contraction de la demande intérieure mais aussi au surprenant bon en avant des exportations. Sans faire aussi bien que l'Allemagne de Mm Merkel, le déficit diminuait. L'accord de libre-échange signé par l'Union avec les Etats-Unis y était probablement pour quelque chose: les investissements américains en France allaient bien au-delà des investissement Qatari et ne concernaient pas seulement des Palaces ou équipes de foot-ball....
Il passa en revue son programme, celui qu'il avait conçu pour ce deuxième et dernier quinquennat. Il se dit qu'il pourrait se permettre des réformes qu'il avait jusque là différées en raison des pressions et louvoiements de son "camp": la réforme qui lui tenait le plus à cœur était celle des collectivités territoriales. Mais il en mesurait tous les enjeux : à la fois le déracinement de certains élus (et il savait - en Corrèze - combien cet enracinement était indispensable ) mais aussi la certitude qu'il fallait élargir la vision : l'Europe n'était pas seulement l'Auvergne ou le Limousin. Il fallait - pour que la France soit au diapason de l'Union - se limiter à 8 grandes régions . Mais la bataille serait rude . Il pensa que le référendum devrait trancher cette question essentielle. Le "Non " l'emporterait-il ? Dans ce cas, il ne ferait pas comme le Général de Gaulle qui se sentit désavoué en 1969 lorsqu'il interrogea les Français sur son projet de réforme du Sénat. Bon, il évoquerait ce sujet avec le Secrétaire Général de l'Elysée , Pierre-René Lemas qui avait réponse à tout : c'est d'ailleurs pour cela que François Hollande tolérait qu'il assiste aux réunions en perpétuel "bras de chemise".
Le Président avait une autre ambition pour ce second septennat : faire avancer l'Union politique et aussi donner une impulsion à l'Europe de la Défense. C'était là un exercice d'équilibre : la corde était raide entre la Défense européenne et les liens forts avec l'OTAN qu'il était indispensable de maintenir. François Hollande considérait qu'il ne fallait pas trop faire bouger les lignes de l'OTAN au risque de fragiliser l'Alliance. Ce n'était pas le moment : la Russie s'inquiétait du "bouclier" anti-missiles (destiné à stopper un engin venant d'Iran) et il fallait faire donc front commun. Mais il était tout aussi convaincu qu'il ne pouvait y avoir d'Union politique crédible sans un minimum d'intégration des forces armées, une stratégie commune, des capacités de projection vraiment opérationnelles. Il s'en était entretenu avec la Chancelière Allemande : elle aussi voulait avancer quant à l' Union politique. En revanche, elle ne voulait pas déconnecter de L’OTAN la Défense européenne. Le Président appellerait tout à l'heure Pascal Lamy, le nouveau Président de l' Union qui cumulait en vertu d'une disposition du Traité de Lisbonne les fonctions de Président du Conseil européen et de Président de la Commission. C'était là une simplification bienvenue : les populations des désormais 29 Etats de l'Union savaient enfin qui faisait quoi.
Le Moyen-Orient avait - depuis le nouvel accord de Camp David de juin 2014 - retrouvé une apparence de calme. François Hollande avait, de son côté, appuyé sur tous les leviers pour qu'aboutissent les négociations entre Israéliens et Palestiniens.Cela n'avait pas été facile mais l'Union européenne - appuyant les américains et le Secrétaire d'Etat Kerry qui avait fait un travail remarquable - avait su convaincre les responsables du Hamas : de la sorte, le Président de l'Autorité Palestinienne avait pu avoir les mains libres et bénéficier de la crédibilité que le Hamas jadis contestait. La reconnaissance d'un Etat Palestinien par le Conseil de Sécurité avait finalisé le processus. Comme François Hollande le pensait, cette épine sortie du pied avait contribué à calmer les esprits : Israéliens et Palestiniens vivaient désormais dans deux Etats internationalement reconnus. Ils vivaient à côté l'un de l'autre. Pourraient-ils un jour vivre ensemble?
Le Président,avant de rejoindre son bureau, fit un petit détour. Il emprunta l'étroit couloir doré et lambrissé qui jadis desservait les appartements de la marquise de Pompadour et permettait d'accéder au bureau du directeur de cabinet. Sonia Desjardins, sa nouvelle collaboratrice (Sylvie Hubac avait pris la tête d'Areva) lui dit que Manuel Valls avait tenté de le joindre : il voulait lui suggérer deux ou trois noms pour le prochain gouvernement qu'il s'apprêtait à diriger...
FIN
samedi 27 juillet 2013
Le " Monde musulman" écartelé
Je ne sais , à vrai dire, s'il existe vraiment un "monde musulman" tant les pays où cette religion est dominante se déchirent. Les récents événements d'Egypte et de Tunisie interpellent : ils démontrent qu'au-delà des distinctions "simplistes" entre sunnites et chiites, il existe une profonde division (un écartèlement) lorsque l'on raisonne en termes de conquête du pouvoir.
Le fossé qui sépare Frères musulmans et salafistes montre la difficulté - pour cette religion - d'asseoir son pouvoir et ses croyances en termes politiques. Question : existe-t-il un islam politique ? Réponse : dans la mesure où l'un des fondements de cette religion est la conquête (une des acceptions du mot djihad) je me dis que les populations de ces pays ne sont pas prêtes de voir la paix (à moins de jouer finement comme l'a fait le Roi du Maroc avec le mouvement dit du "20 Février" 2011).
Que les islamistes souhaitent islamiser l'Occident, cela - en soi - ne me choque pas. L'Occident du 15ème au 17ème siècle a bien tenté (et réussi ? ) d'évangéliser l'Amérique du Sud ...et aussi l'Inde ...et aussi l'Afrique. Mais nos missionnaires (sauf en Amérique du Sud) ne se frottaient guère avec le pouvoir et tel n'était pas leur but. Seulement la conquête des "âmes''. Les bûchers de l'Inquisition ne nous donnent pas (même si cela est d'un autre temps) le droit de moraliser.
Je pense seulement qu'il existe une distinction assez profonde entre l'évangélisation ou l'épopée évangélique occidentale (espagnole, portugaise, française) et l'islam de conquête : il veut non seulement ''tenir'' les âmes mais aussi soumettre les corps.
D'où les tristes événements auxquels nous assistons en ce moment : batailles rangées entre Frères musulmans et égyptiens laïques ou seulement hostiles à la charia...ou seulement exaspérés . Il en est de même en Tunisie où le ministre de l'intérieur impute les crimes récents (Brahmi ) aux salafistes...
Mais cela ne m'entraîne pas pour autant à me sentir un "fan" de Huntington et de son "choc des civilisations'' (1993). Les civilisations sont trop nombreuses, trop fragmentées voire fissurées pour que l'on y voit un choc frontal ...qui (dans les années G.W. Bush) légitimait les stratégies fumeuses des néo-conservateurs (néo-cons comme on disait...).
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mercredi 24 juillet 2013
Zone Euro : une prochaine sortie de crise !
Le Président Hollande avait peut-être raison : le 14 juillet il indiquait ''la crise est derrière nous'' déclenchant le scepticisme de beaucoup. Mais voilà qu'une série d'indicateurs semble lui donner raison .
Ainsi, selon Les Echos, de ce jour qui reprennent l'article de Céline Fabre de Dow Jones Newswires l'indice PMI composite de la zone euro de juillet est passé à 50,4 après avoir été de 48, 7 en juin. Au-delà du 1,7 point de différence, le dépassement du seuil de 50 est en soi un événement. Cela signifie que l'on renoue avec une phase d'expansion.
Il faut certes relativiser et le mot "expansion" doit être mis entre guillemets mais c'est le signe annonciateur d'une fin d'un cycle de contraction. L'indice PMI manufacturier dépasse également les 50 et s'établit à 52, 3 selon Markit.
Certes, l'impact sur l'emploi ne sera pas immédiat et il faut s'attendre encore à une augmentation du nombre des demandeurs d'emploi : 12 % en zone euro et un peu plus de 11% en France. Mais 2014 verra certainement le départ d'un nouveau cycle . Sans pour autant espérer renouer avec les taux de croissance des "30 glorieuses " , un taux de croissance de 1, 5 - 2 % est dans le "viseur". Non pour 2014 mais très certainement pour 2015. Cela démontre, en tout état de cause, le bien fondé des politiques de désendettement et d'assainissement mises en place.
Mais, il faudra que les jeunes gens attendent encore avant de trouver rapidement un emploi. En auront-ils la force ? Car nombreux sont ceux que la crise économique a fragilisés et qui haussent les épaules lorsque l'on parle amélioration des indices manufacturier ou autres...Le seul indice tangible, pour eux, est la perspective de trouver rapidement un emploi.
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Israël / Palestine : Vers une Paix durable ?
J' ai la conviction que les deux parties désirent vraiment la paix à condition qu'elle ne soit pas - comme trop souvent - un faux semblant. Les deux "camps" , il ne faut pas se faire trop d'illusion, vont être soumis à de fortes pressions .
Du côté Palestinien, nombreux seront ceux qui rappelleront que les accords d'Oslo de 1993 n'ont pas enclenché une marche vers la Paix : un pas en avant, deux pas en arrière. Ils rappelleront que Jérusalem - Est reste sous contrôle israélien, que les ''colonies''ont été encouragées, que la Cisjordanie est divisée en plusieurs zones et que l'essentiel du territoire est également sous contrôle israélien.
Du côté Israélien il y aura certainement des '' jusqu'au boutistes '' : des colons qui veulent rester ancrés en Cisjordanie, des religieux extrémistes qui considèrent que l'occupation de la totalité de la Palestine par Israël est la condition nécessaire pour que vienne , enfin, le Messie attendu (je n'ai pas lu cette affirmation dans un roman de science fiction!). Bref, rien n'est joué d'avance.
J'entends encore des voix qui affirment que l'ancien leader de l' O.L.P., Yasser Arafat a été trompé lors des accords d'Oslo, qu'il a été manipulé (1)...En quelque sorte, comme l'on dit vulgairement, "qu'il s'est fait avoir". Donc, à cette heure - en dépit des efforts de M. Kerry - rien n'est gagné.
Je lis aussi que, pour des israéliens, le dossier le plus sensible est le "dossier iranien'' et que le règlement du conflit Israël/ Palestine vient au second plan. Cela signifie-t-il qu'il existe une opinion qui ne veut en rien céder quant au retour aux frontières de 1967 ? ( comment faut-il interpréter d'ailleurs la résolution 242 ? "les territoires occupés " ou " des territoires occupés " ?).
Pour ma part, sans minimiser le danger iranien (quelles sont d'ailleurs les vrais frontières de la "ligne rouge " évoquée par le Premier ministre israélien...?) je pense qu'une paix durable au moyen-orient ne peut être envisagée tant que n'est pas résolu le problème Palestinien .
Pourquoi les Palestiniens n'auraient-ils- pas eux aussi (et selon la formule consacrée ) le droit de vivre dans un Etat aux frontières sûres et reconnues?
___________
(1) voir la chronique de Edward W. Said dans "From Oslo to Irak '' (Vintage Books , A division of Random House, Inc- 2005 )
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