mercredi 30 janvier 2013

Robert Boulin,ministre : une mort suspecte ?

La mort, en 1979, du ministre Robert Boulin (1) fait toujours couler beaucoup d'encre... noire. Mais, tout autant que le film de Pierre Aknine diffusé ce soir sur France 3, c'est la conviction de Jean Charbonnel (2) qui m' est apparue troublante.

 L'ancien ministre vient d'indiquer - au cours du débat suivant la diffusion d'un film soutenant la thèse de l'assassinat -  qu'il tient à la disposition de la Justice deux noms communiqués à l'époque par Alexandre Sanguinetti (3) : ces deux "personnages" seraient, selon lui, les commanditaires (ou les exécutants?) du crime dont il est convaincu que Robert Boulin a été l'objet.

Tout cela est bien trouble et troublant : règlement de compte politique avec force relents de S.A.C. ou bien simple - mais sombre - affaire immobilière ( villa de Ramatuelle) ?

 J'ai noté que la prescription ne "tomberait" qu'en 2017 : il reste donc encore 4 ans pour ré-ouvrir le dossier. Visiblement le ministre Jean Charbonnel - 86 ans - n'attend que cela et nul doute que la Justice ait à coeur de faire la lumière ...

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(1) : Robert Boulin, alors ministre du Travail (et probablement pressenti comme Premier Ministre) a été retrouvé mort en octobre 1979, noyé dans 60 cm d'eau dans un étang près de Paris. Il se serait suicidé.

(2) : Jean Charbonnel , Secrétaire d'Etat aux Affaires Étrangères sous le Général de Gaulle, ministre du développement scientifique et industriel sous Georges Pompidou. 86 ans.

(3) Alexandre Sanguinetti : ministre des Anciens Combattants ,  ancien Secrétaire Général du RPR, en charge - dans les années soixante - de la lutte contre l'O.A.S. Décédé en 1980.

mardi 29 janvier 2013

Iran : une cure de désintoxication ?

S'il y a un pays où information rime avec intoxication c'est bien l'Iran. Et je constate que ces "désinformations" ne sont pas à sens unique : le 26 janvier, le site wikistrike indiquait - sur la foi du World Net Daily - qu'une importante explosion avait en partie détruit le site de Fordo (unité d’enrichissement de l'uranium) et que 220 personnes étaient, par ailleurs, piégées (il s'agit d'un site souterrain). 

Or, cette information - reprise par la Voix de la Russie - vient d'être officiellement démentie deux jours plus tard et par M. Barbaroudi, vice-président de l'Organisation iranienne de l’Énergie atomique et par M.Boroujerdi , Président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique extérieure. 

S'il faut en croire ce démenti (officiel) , il s'agit là:

 je cite : "d'une campagne d'intoxication lancée par l'Occident à l'approche des négociations Iran/5+1 ". 

Comment, dans ce contexte, se faire une opinion et savoir quel est le (ou les) partenaire (s) qui "monte(nt) des bateaux"? On peut également se demander pourquoi le démenti a tardé 48 Heures.

Évidemment les nouvelles venant d'Iran ont parfois de quoi inquiéter. Tel est le cas du programme spatial iranien : un singe a été  envoyé dans l'espace et - apparemment - récupéré vivant. De là à considérer (cf. la Corée du Nord) que le programme spatial couvre un programme balistique, il n'y a qu'un pas (tout comme il peut n'y avoir qu'un pas entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire). 

Finalement comment y voir clair dans cette guerre des communiqués, aussitôt publiés aussitôt démentis ? Je me dis que ce brouillard sent la poudre...ou bien qu'on nous lance de "la poudre aux yeux". Qui et pourquoi ?

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NB- actualisé le 31 janvier: le journal Le Monde de ce jour cite le porte-parole de l'A.I. E.A. (Gil TUDOR) qui indique avoir pris connaissance du démenti de l'Iran à propos de cette pseudo-explosion et qui précise "cela correspond à nos observations". Qui donc fait "monter la pression" à la "veille" de la réunion IRAN/5+1? La réponse est probablement aisée (Quoique, pour ma part, je m'interroge sur l'existence de ce site souterrain trop bien caché "pour être totalement honnête" (cf. U.H.E. à 20% et près de 3000 centrifugeuses...pour produire seulEment des isotopes médicaux ? )

jeudi 24 janvier 2013

Un philosophe : Emile-Auguste Chartier, dit ALAIN

Je relis avec plaisir les "Propos d'Alain" après 20 ans d'oubli...Alain est plus qu'un philosophe, c'est un moraliste et un écrivain. 

Imprégné de Kant, de Platon, de Spinoza, il ne sombre jamais dans le travers des "précieuses ridicules" : ses "propos" (éphémérides sur une trentaine d'années) devraient être prescrits par le corps médical tant ils véhiculent un joyeux humanisme. 

Propos non pas béats et soutenus par une philosophie hasardeuse, mais empreints de bon sens et de joie simple avec une once d ' humour léger. Alain estime que le bonheur est à notre portée si l'on maîtrise sa pensée et ses pensées : ne pas ressasser ce que Luc Ferry appelle les "passions tristes" c'est-à-dire les regrets des actions passées. Non plus, ne pas mâchonner sans arrêt les projections que nous pouvons faire de l'avenir. Car le passé est dépassé et l'avenir ne peut être anticipé.

Les quelques lignes qui suivent donneront une idée - certes bien sommaire - de ce "compagnon de route":

"Il est bon d'avoir un peu de mal à vivre et de ne pas suivre une route tout unie.Je plains les rois s'ils n'ont qu'à désirer;et les dieux ,s'il y en a quelque part,doivent être un peu neurasthéniques .On dit que dans les temps passés ils prenaient forme de voyageurs...sans doute ils trouvaient un peu de bonheur à éprouver la faim, la soif et les passions de l'amour...Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude ,quelque passion,une pointe de douleur qui nous éveille à nous même."

                                                                   ALAIN - Propos, 22 janvier 1908

mardi 22 janvier 2013

Europe : pour une politique de Défense

Le cinquantième anniversaire -célébré aujourd'hui- du Traité de l’Élysée entre la France et l'Allemagne est l'occasion de s'interroger sur l'avenir de l'Union. 

Au-delà des incontournables mesures économiques et monétaires annoncées visant à renforcer la cohésion des États-Membres , une approche convergente des deux Etats est visible quant à la nécessité de promouvoir une union politique. C'était là d'ailleurs l'objectif des "pères fondateurs" de l'Union. 

Cela passe, évidemment, par une politique étrangère commune (des progrès ont été réalisés mais il reste encore beaucoup à faire). L'autre versant de l'union politique - et les incidences terroristes de la situation au Mali le démontrent - est la sécurité. Tant la Chancelière allemande que le Président français y ont fait référence. 

Mais peut-on concevoir une politique en matière de sécurité sans politique commune de défense?

Voilà qui nous ramène au débat ancien sur la C.E.D. que nous avions,jadis,écartée d'un revers de main. Ce débat devra revenir sur la table car une politique de défense doit aller,il me semble, au-delà de la rationalisation des armements et dépasser les considérations techniques quoi que puisse penser M. David Cameron . L' Union doit " approfondir"...avec ou sans les Anglais (1)

C'est là un défi non seulement pour demain mais une réflexion à mener dès aujourd'hui en parallèle aux mesures concernant l'emploi, les marchés financiers ou la mobilité des jeunes européens.
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(1) ajout du 23 janvier : le discours de M. Cameron, au lendemain de l'anniversaire du Traité Franco-Allemand va ,évidemment, alimenter les commentaires sur la"perfide Albion" . Mais cette déclaration - dit-on - devrait permettre au Premier ministre anglais de récupérer les voix "populistes" et "eurosceptiques"en prévision des échéances électorales de 2015 en Grande-Bretagne . Calculs, calculs...

vendredi 18 janvier 2013

Etats-Unis : les moyens du "Grand Moyen-Orient" ?

Quelle a été l'incidence de la doctrine du "Grand Moyen Orient" (Greater Middle East ) sur la stratégie américaine de ces dernières années et son impact sur le "printemps arabe" ?

 A vrai dire, je me pose la question : on sait que la doctrine "Greater Middle East " est le fruit des réflexions de Dick Chenney et de Donald Rumsfeld, dans l'immédiate orbite de George Bush qui - dans son discours sur l'état de l'Union de janvier 2004 - en reprit les grandes lignes : ne plus soutenir les dictatures et s'efforcer de promouvoir des régimes démocratiques dans un Moyen-Orient englobant le Maghreb et le Machrek. 

Évidemment, cette stratégie n'allait pas dans le sens de l'Histoire puisque d'autres dictatures - tout aussi dangereuses - se mettaient en place.

Certains commentateurs se posent maintenant la question suivante : quelle va être la politique américaine au Moyen-Orient, sachant - le gaz et l'huile de schistes aidant - que les Etats- Unis seront énergétiquement auto-suffisants d'ici 5 à 8 ans ? Cette non -dépendance énergétique va -t-elle amener les américains à "laisser tomber" le Moyen-Orient pour se replier (si je puis dire ) sur le Pacifique ? 

Peut-être.... Pourtant je ne pense pas que les États-Unis laisseront se lézarder les monarchies pétrolières, ouvrant ainsi un champ libre à la Russie qui veut reconquérir l'espace des anciennes républiques soviétiques (pétrole ?) et retrouver ses "marques " (époque Tsariste et URSS).

Peut-on tracer une frontière entre économie et politique ? C'est probablement là la question : l'indépendance énergétique prochaine des Etats- Unis peut-elle légitimer un "jeu de bascule" : délaisser le Moyen-Orient au profit du Pacifique ?

 Mais la doctrine ancienne du "containment' peut, aussi, se vérifier : ne pas laisser le champ  libre à la Russie (et les champs de pétrole qui vont avec ).

 De ces réponses dépendent de nombreuses questions et, notamment, l'avenir de l'Iran et celui, aussi, de l'Arabie Saoudite.

Autant de défis que le Président Obama aura à relever en son second mandat...

lundi 14 janvier 2013

Mali et djihad : la France aux commandes seule.

Nous apportons - à juste titre - plus que notre soutien logistique à l'armée malienne : il s'agit de faire front avant que ne s'étende la gangrène djihadiste -financée, il faut le rappeler, par des fonds provenant d'Arabie Saoudite et du Qatar- (1). 

Alors que s'éveille l'Afrique avec des taux de croissance prévisionnels supérieurs à 5 %, il était urgent de vider les abcès mortifères et moyenâgeux. Il était temps : car l'islamisme radical s'étend sous le couvre chef du "printemps arabe" : corrélation ou pas ?

 Je m'interroge cependant : le mausolée de Sidi Bou Saïd incendié hier près de Tunis n'a-t-il- pas (comme à Tombouctou) d'aigres relents salafistes? De fait, l'islamisme radical n'a pas de frontière ...même si l'Algérie a, fort opportunément, décidé de fermer la sienne avec le Mali. 

C'est dans de telles circonstances que l'Union européenne aurait son mot à dire.

 Certes, on promet à la France des soutiens logistiques (Allemagne, Grande-Bretagne) mais il aurait été - c'est mon point de vue - tout aussi judicieux que la France seule ne soit pas "en première ligne ".

Ne dit-on pas que " l'Union fait la force" ?

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(1) - ajout du 20 janvier: comme par hasard, il semble que le Qatar regrette l'intervention armée de la France au Mali...et propose sa médiation (...).

vendredi 11 janvier 2013

Iran / nucléaire : le droit à la vérité

Dans quelques jours aura probablement une nouvelle rencontre des 5+1 (membres permanents du Conseil de Sécurité + Allemagne ) avec les iraniens. Rencontre de la dernière chance ? A six mois de la fin du mandat du Président Ahmadinejad il est grand temps d'aboutir à un accord afin d'éviter que le Moyen-Orient ne s'embrase dans sa totalité.

 On sait que le point principal de désaccord porte sur l'enrichissement de l'uranium à un taux proche de 20 %, taux qui n'est pas celui du nucléaire civil (moins de 5% ). C'est , semble-t-il , le degré d'enrichissement atteint dans le complexe souterrain de Fordo, près de la ville sainte de Qôm.

 Les iraniens affirment que ce taux de 20% est le niveau d'enrichissement indispensable pour produire - dans le réacteur de Téhéran - des isotopes radioactifs nécessaires pour soigner les cancers. 

Donnons acte de cela et - comme cela a été envisagé - autorisons l'Iran à se procurer ailleurs (avec le traçage indispensable) la quantité strictement adéquate pour son réacteur de recherche médicale.

 Il me semble que, dans le passé, il y avait eu des propositions de cette nature venant du Brésil (qui a abandonné son programme nucléaire militaire) et de la Turquie. La Russie pourrait aussi être partie prenante dans un tel accord en raison de sa proximité et de son expérience (on sait que le combustible irradié de la centrale de Busher est ré-acheminé vers Moscou ).

Certes, l' Iran , signataire du TNP, possède le droit au nucléaire civil . Pour autant , il faut parler vrai : si les intentions de l'Iran sont sans arrière-pensées pourquoi enterrer ses centrifugeuses sous des montagnes (Fordo) et produire - en quantité apparemment non négligeable - de l'UHE ? Troublant....

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NB- L'A.I.E.A. considérant que l'accès au site de Parchin est un gage de sincérité , c'est l'occasion , pour l'Iran de montrer sa bonne volonté.

mardi 8 janvier 2013

Moyen-Orient : Les Kurdes, un peuple à part...entière?

La reconnaissance récente de la Palestine,comme Etat, par l'ONU (quand bien même il s'agit d'une reconnaissance a minima ) peut amener à s'interroger, par ricochet, sur la question Kurde . Même si le contexte est différent, les Kurdes constituent un peuple et aussi une nation si l'on se réfère à leur racine indo-européenne, à leur culture, à leur histoire .

 35 millions d'entre eux (mais il y a eu une forte diaspora) vivent dans la même zone géographique à cheval sur quatre Etats : Turquie, Iran, Irak, Syrie . 

Il faut remonter assez loin dans le temps pour s'interroger: le Traité de Sèvres de 1920 prévoyait la création d'un Etat Kurde mais ce projet a été balayé, trois ans après, par le Traité de Lausanne (1923) à la suite de différentes pressions "stratégiques".

Il s'agit à l'évidence d'un dossier à la fois douloureux et complexe à appréhender sur le plan politique car on ne peut aisément reconstituer le puzzle maintenant (90 ans après le Traité de Lausanne): Tout comme il serait maladroit et utopique d'évoquer,par exemple, une "nation catalane" englobant la Catalogne espagnole et le Roussillon français.

On doit cependant s'interroger : dans un monde globalisé, paradoxalement ce sont ces racines, lointaines dans le temps mais proches dans l'espace , qui remontent à la surface.Probablement parce que notre cercle quotidien est d'une autre  dimension  que l'environnement mondialisé dont on nous rabat les oreilles.
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P.S. Ajout du 11 janvier: L' assassinat, il y a 48 heures, de trois militantes Kurdes est inqualifiable. Question : à qui profite le crime? Quelle "cause" sert-il ou plutôt dessert-il?

samedi 5 janvier 2013

Union européenne/Zone Euro : vers une sortie de crise ?

C'est une bonne nouvelle que communique l'Agence Reuters (dépêche du 4 janvier) : l'enquête mensuelle Markit conduite en Europe fait apparaître,en décembre, une amélioration sensible de 2 importants indices (l'indice P.M.I mesurant l'activité dans le secteur des services et l'indice P.M.I composite intégrant le secteur manufacturier).

Sauf en Grande Bretagne on constate une sensible amélioration (aussi bien en France qu'en Allemagne, Italie ou Espagne).

 Certes "une hirondelle ne fait pas le printemps" mais la juxtaposition de ces résultats avec la stabilisation  au bas niveau de 2,2 %  de l'inflation en rythme annuel, confirme que, peut-être, enfin, nous pourrions bientôt toucher terre.

La situation en Grande Bretagne semble , effectivement , plus délicate: est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle? Si elle permet de convaincre M. David Cameron que l'Union et la Zone Euro ont du bon, cela peut ne pas être forcément négatif (il me semble).

vendredi 4 janvier 2013

Depardieu: vacances au Kremlin

Tel pourrait être le titre du prochain film de Depardieu, tourné au Kremlin avec une séquence sur les rives de la Berezina . L'acteur serait égal à lui-même : il se perdrait dans le dédale des caves à vin de la citadelle et Vladimir Poutine serait là - surgissant à temps du tombeau de Lénine - pour lui montrer la sortie. Je doute cependant qu'elle mène droit "chez Pouchkine" pour y boire la tasse...de chocolat.

 Car c'est une drôle de sortie que ce projet d'exil à Moscou et cette acquisition - miracle émané d'une icône - de la citoyenneté russe. Une histoire belge en quelque sorte. Comment expliquer l'importance que prend cette provocation ? qui sert-elle au juste?

 Probablement ni l'acteur ni le Président russe ... sauf si , intérieurement, il s'en moque .

 Une majorité de français est agacée et considère que , finalement, l'argent -au delà des talents- ouvre bien des portes. L'opération de "com " de M. Poutine , non plus, ne leur échappe pas.

Certes, Depardieu est une "figure" du cinéma : mais il est excessif et - on le sait - tout ce qui est excessif est insignifiant. Imaginerait-on Gabin dans ce rôle d'opérette?

 Triste impression : Depardieu nous joue (et se joue) la comédie ...Celle d'un Cyrano de Bergerac se donnant la réplique à lui-même dans un miroir déformant.

jeudi 3 janvier 2013

Trop polis pour être honnêtes ? (dicton français)

En ce début d'année les vœux fleurissent comme marguerites au printemps . Même s'ils sont parfois emphatiques ou ampoulés ,  ils sont - la plupart du temps - sincères, honnêtes et désintéressés.

 J'ai noté - depuis peu -  une autre forme de souhaits : Au téléphone - dans le cadre d' un quelconque démarchage - ou bien si l'on va dans un (grand) magasin, il est rare que l'opératrice ou la caissière n'énonce désormais et d'une voix souriante : " très bonne journée !". Il y a aussi des variantes: "Bonne fin de semaine!", "excellente soirée!" (plus rare). Et l'on s'en esbaudit.

 J'extrapole en songeant à un monde où les dirigeants politiques de tous bords se diraient à chaque rencontre ou à chaque coup de fil échangé "excellente soirée !". Cela mettrait du liant à l'intérieur de la classe politique en France et aussi ailleurs: entre le Président Obama et les Républicains, entre M.Morsi et les magistrats égyptiens, entre M. Netanyahou et M.Ahmadinejad etc...

Bref, on peut rêver d'un monde tout aussi policé que la  planète des opérateurs de télécommunication ( référence en matière de courtoisie) qui font oublier l'ère du "22 à Asnières".

 Certains sceptiques diront que cette politesse vient tout simplement d'Asie...là où sont - est-ce une coïncidence?- délocalisés des "centres d'appel". Mais, pour ma part, je n'en crois rien.


dimanche 30 décembre 2012

Grèves des transports : un tropisme Français

J'apprends incidemment que les syndicats de la SNCF ont décidé (courageusement?) de faire grève en Midi-Pyrénées le 31 Décembre 2012 (1). Bien sûr ,il y aura - c'est un minimum - un service minimum. 

Comme à l'accoutumée c'est toujours en période de fêtes (ou de vacances) que les benêts voyageurs sont pris en otage et obtempèrent. Le Général de Gaulle ne disait-il pas "les Français sont des veaux..."? Quoi qu'il en soit notre Service public part à vau l'eau.

 C'est la raison pour laquelle, depuis longtemps, je ne prends plus Air France (qui n'est pas un Service public mais qui en garde les travers) pour me rendre à l'étranger. Et j'attends avec impatience - s'agissant des trains - que la SNCF perde, en France, son monopole.

 Je souris en lisant que M. MALVY, Président du Conseil régional de Midi-Pyrénées pourrait remettre en cause la convention avec la SNCF puisque les transports T.E.R.(2) ne remplissent plus leurs obligations. J'attends la concrétisation de cette annonce . Cela me fait d'autant plus sourire que le E de T.E.R. signifie "express".

Mais où est l'express sinon dans des situations concoctées exprès par des syndicats dont le courage et le sens de l'intérêt général n'ont d'égal que l'ardeur avec laquelle ils défendent leurs privilèges et avantages acquis?

(1): telle était la situation en Décembre 2011 : faut-il croire au Père Noël?
(2):T.E.R. = Train Express Régional


samedi 29 décembre 2012

Nucléaire iranien : un dossier exclusivement politique?

L'excellent quotidien marocain "Le Soir-échos" vient de publier ce 28 Décembre une interview de M. Mousavian ancien porte-parole du groupe des négociateurs iraniens sur le nucléaire (1) qui considère que l'A.I.E.A. de M. Yukiya Amano manque d'objectivité.

 Il serait "dans la main des États-Unis" contrairement à son prédécesseur, M. El Baradei  qui, dans une interview accordée en 2010, confirmait que l'A.I.E.A. n'avait jamais eu de preuves que le programme nucléaire iranien comportait un volet militaire. 

Je me permets cependant d'en douter car je n'imagine pas que les sanctions économiques décidées depuis 2006 par les Nations Unies ne reposent - comme c'était le cas pour l'Irak - sur aucun fondement.

 Comment imaginer que l'enfouissement des unités de centrifugation (Natanz, Fordo) soit un pur hasard? Tout comme le fait de "flirter" avec le taux de 20% d'enrichissement de l'uranium. Ce niveau (bien au-delà des 3,5 ou 4% que requiert un programme nucléaire civil) ne peut, à lui seul, se justifier par le réacteur isotopique de Téhéran à usage strictement médical.

 Alors? Il est vrai qu'un élément reste troublant : pourquoi - comme l'indique M.Mousavian - les services de défense et de sécurité américains "ont annoncé en 2007 et en 2011 que l'Iran n'a pas développé des activités nucléaires à des fins militaires depuis 2003"

Ce "dossier" -appelons-le ainsi- est complexe : il a , certainement, une dimension politique . Au-delà, quel est le degré réel de mise en œuvre d'un éventuel programme militaire? Relève-t-il uniquement de l'intoxication ?

 Difficile à croire sachant que l'Iran est en possession depuis 1987 des connaissances lui permettant de fabriquer une arme nucléaire.(accords passés avec Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique Pakistanaise, lors du conflit Iran/Irak).

Il reste tout de même une inconnue (ou plusieurs) dans l'équation.
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(1) M. Mousavian est professeur associé à l'Université de Princeton.

vendredi 28 décembre 2012

Europe : Faut-il '' bouter '' les Anglais hors de l'Union ?

C'est ce que semble dire (si j'en crois la presse) l'ancien Président de la Commission européenne Jacques Delors. La tentation subsiste , en effet, de considérer les Anglais comme une "tête de pont" américaine, campant sur d'égoïstes intérêts (cf. "I want my money back" -Margaret Thatcher) et freinant des quatre fers dès que l'on évoque une plus forte intégration de l'Union. 

M. Delors s'est probablement laissé aller à une réaction épidermique telle qu'en connaissent les personnes répugnant à trop s'extérioriser . Cette réaction rejoint celle de certains de nos compatriotes qui suggèrent... que la Corse vole aussi de ses propres ailes.

Epidermiquement, Oui, rationnellement et moralement Non ! Dans les deux cas. 

"Bouter" les Anglais hors de l'Europe reviendrait à ranger dans un magasin aux accessoires l'aide  apportée par Londres en de sinistres occasions .

 Les Anglais sont un peuple courageux et , dans une Europe encore en gestation, nous avons tout autant besoin de nations courageuses que d’États opportunistes. Au demeurant, je ne vois pas comment nous pourrions exiger des Anglais qu'ils rompent les amarres. 

  Je doute fort que l'Angleterre éprouve encore  , dans un monde ouvert, "la tentation d'une Ile".

jeudi 27 décembre 2012

Europe : la " diaspora " des jeunes

La diaspora des jeunes gens qui quittent l'Europe a commencé : on pourrait en conclure - à première vue - que les jeunes sont plus mobiles car au diapason d'internet et des vols low cost  et  s'en féliciter. 

Mais, tout de même, je reste perplexe: ce n'est pas parce que les frontières tombent que l'on s'installe du jour au lendemain en Australie ou bien en Argentine. Car beaucoup de ces jeunes qui s'en vont sont, de fait, contraints de quitter l'Union où le chômage dépasse les 11% (avec des pointes à 26 % comme en Espagne ou en Grèce). 

Certes, les jeunes gens qui partent vers un autre continent sont mieux préparés que ceux qui, au début du 20 ème siècle, allaient à la rencontre de la statue de la Liberté après avoir rompu les amarres avec leur pays d'origine : ceux qui s'en vont à la recherche de meilleure fortune préparent leur départ et activent les réseaux sociaux, autant de "parachutes'' en cas de trou d'air .Ce n'est donc plus l'aventure avec un grand A mais cependant une rupture.

 C'est aussi une saignée à blanc pour les pays de départ : Irlande, Espagne et aussi ...France. C'est pourquoi l' Europe doit faire face à un challenge : certes, faciliter la mobilité des jeunes, mais aussi les retenir avec des opportunités d'emploi, des projets et, aussi, des ambitions.

 Car, si nos "jeunes" partent à Buenos Aires, ce n'est pas pour y danser le tango...

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NB-  2 chaînes de TV françaises qui ont - c'est rare - une vraie ouverture sur le monde : France 24, et France 5 ont probablement, déjà, couvert le sujet?

mercredi 26 décembre 2012

Egypte : vers un "Emirat islamiste " ?

L'approbation de la nouvelle Constitution , malgré le faible taux de participation, semble mener droit à l'instauration d'un "Émirat islamiste" avec , pour  dogme identitaire, la charia.

 Est-ce à dire que l’Égypte est la reproduction du "modèle" iranien? Je ne le pense pas car M. Morsi n'est pas l'ayatollah Khomeini et l’Égypte de 2012  n'est pas l'Iran fanatisé de 1979.

 L’ Égypte possède heureusement tout un bataillon de républicains et de laïcs et aussi une armée attachée à des valeurs que Nasser jadis défendait (indépendance, laïcité, non - alignement). Mais ces constats ne sont ni définitifs ni décisifs face au souhait de certaines diplomaties occidentales de contenir les avancées ou les velléités d'autres Etats (Russie, Chine) qui avancent leurs pions aux moyen-orient.

 Dans cette partie d'échec, on peut tout à loisir s'interroger : en dépit de la charia dogmatique qui se profile en Égypte, faut-il "soutenir" l'axe sunnite afin de contenir l'axe chiite et ses alliés proches ou géographiquement lointains? 

On dira, évidemment, que c'est aux Égyptiens de décider de leur avenir et que cela ne nous regarde pas... tout comme l'Iran post - 1979 ne nous regarde pas... (à qui le faire croire?). 

Mais ce serait faire fi de quelques considérations stratégiques élémentaires (que l'on se garde bien de mettre ouvertement sur la table).

jeudi 20 décembre 2012

France : " Non - prophéties" pour 2013

Avant que ne sonne - demain ou ce soir - l'heure de la fin du monde (!!!) je me risque à anticiper 2013. Il ne s'agit - évidemment - que de "non-prophéties":

1-L'emploi encore à la peine: je ne crois pas à un retournement de la situation dans l'immédiat. En tout état de cause pas avant 2014/15. Plusieurs raison à cela : Parmi elles, le faible taux d'utilisation des capacités de production (environ 85 % contre 95% en 2008). Cette situation  n'incite guère les entreprises à investir et à recruter puisque des marges de production existent qui sont inemployées (faiblesse de la demande  et report de la consommation sur les produits importés).

2-Une réduction programmée des dépenses de l’État : 2013 sera probablement un tournant... si l'on a le courage de s'attaquer aux structures qui démembrent l’État (Établissements Publics de toutes sortes) sur la base des évaluations déjà faites . Ils permettent souvent de contourner les contraintes budgétaires. Leur valeur ajoutée est très variable.

3-Le chantier entrouvert des Collectivités Territoriales : à suivre de très près l'expérimentation Alsacienne de regrouper en une seule entité les 3 collectivités actuelles . Dommage, par contre, qu'il faille attendre de soumettre le projet à référendum local. L'impact ne sera donc réel et (peut-être) décliné au niveau national qu'en 2014/15.

4- L' indépendance énergétique passe notamment par le gaz de schiste: les énergies "vertes" ne sont pas prêtes de prendre le relais. Nous continuerons à dépendre du Moyen-Orient, de l'Afrique , de la Russie...pour le gaz et le pétrole. Dommage que l'on ait abandonné (momentanément) les projets d'exploitation du gaz de schiste . La technique de fractionnement hydraulique semble poser problème. Il faudra bien rouvrir le dossier sur le plan technique. Des entreprises françaises s'y préparent...en Algérie.

5- Modifications institutionnelles en cours pour l'Union : l'Europe commencera très probablement à sortir de la crise économique  en 2014. Dans cette attente, des progrès au niveau institutionnel seront à réaliser (ou à préparer) dès 2013. En particulier, il s'agira de s'attaquer au dilemme concernant la gouvernance de l'Union : il faudra trancher entre une Europe un peu poussive (et dont certains Etats regardent plutôt vers les États-Unis) et une Zone Euro plus "offensive". Éternelle difficulté à choisir entre politique (une Union large) et économie (une Union plus resserrée).

6- Le Moyen-Orient demeure la préoccupation n° 1  :  Le Moyen-Orient demeure le point chaud : La reconnaissance par l'ONU de la Palestine est ressentie comme une menace par Israël et sa réaction n'est pas un signal d'apaisement (cf. Les colonies israéliennes en Cisjordanie). Par ailleurs, une fois la Syrie "tombée", l'Iran sera en première ligne. Avec quels risques d'affrontements ou de tension (Chine, Russie)?

                    Ce ne sont là que quelques défis au fil de l'eau...parmi bien d'autres. Et je doute que le calendrier Maya les ait jamais évoqués... ni , d'ailleurs, Nostradamus!

dimanche 16 décembre 2012

Bugarach : fin du monde ou fin d'un monde?

Difficile de le croire, la "planète internet" s'enflamme à propos de Bugarach , à 250 km de l'endroit où je vis , persuadée - cette "planète" internet - que le pic de Bugarach, émergeant du massif des Corbières, est l'équivalent d'un Monte Pico dans les Açores : un lieu où souffle l'esprit. Celui des Atlantes ou des extra-terrestres...si ce n'est celui du Corps du Christ! En ce lieu aussi "mystérieux" que le tout proche Rennes-le-Château, des "élus" seraient épargnés et survivraient à la fin du monde ainsi programmée. Tout en notant qu'ils pourraient,les pauvres, rater la Parousie (...).

 Soyons un peu sérieux ! Alors qu'il y a une cinquantaine d'années on a détruit le mythe de la soi-disant "Grande Peur" de l'An Mil, année passée inaperçue pour la quasi intégralité du monde paysan, voilà que l'on met à la sauce du jour le calendrier Maya dans lequel - les scientifiques le disent - le 21 décembre 2012 ne serait que la fin d'un cycle tout comme , dans la littérature "New age", on évoque le passage de l'ère des Poissons à l'ère du Verseau sans savoir si ce "transit" a oui ou non déjà commencé.

Notre civilisation occidentale nage dans le virtuel - comme un grand pan de son économie d'ailleurs - et nous avons besoin , comme dans les films ou les jeux vidéos, de "cristalliser" nos peurs. Pour tenter de nous en débarrasser, par exemple, en les diluant sur internet. 

Mais, à y réfléchir, s'il est d'une rare stupidité d'imaginer que Bugarach est l'équivalent du Mont Ararat (ou ce qu'il en subsiste dans notre cerveau reptilien), en revanche il n'est pas inutile de s'interroger sur la fin possible d'un Monde, celui que nous avons connu jusque dans les années 1990. 

Depuis lors, un Nouveau Monde est apparu avec une pluie de médailles dont chacune a son revers : apparente liberté menant, de fait, au despotisme, rapprochement apparent des peuples derrière lequel s'exacerbent en réalité différences et tensions , libéralisation des échanges et dérégulation financière, nouveaux élans spirituels et terrorisme etc...

 Bref, depuis 20 ans la planète Terre a perdu l'un de ses Pôles. Est-ce le Sud ou le Nord? Peut-être les deux à la fois. Bugarach, j'en ai bien peur, n'est pas à même de nous répondre. Et les mystiques "new age" qui s'y donnent rendez-vous le 21 Décembre noieront, le 22 Décembre arrivé, leur déconvenue dans l'âpre vin des Corbières.

samedi 15 décembre 2012

Moyen-Orient: impasse sur le nucléaire

Un lecteur de ce blog s'interroge : pourquoi la conférence d'Helsinki (programmée depuis 2010) et portant sur la dénucléarisation du Moyen-Orient n'a-t-elle pas eu lieu? La réponse est -relativement - simple:

1-raisons de "forme": des tensions accrues dans la région

a) Opération lancée par Israël sur Gaza à la suite de tirs de roquettes du Hamas et de l'assassinat , en représailles , d'un haut responsable du Hamas

b)Seconde phase du"printemps" arabe en Syrie dans un contexte,désormais, de violence extrême

c) Subsidiairement, élections législatives anticipées en Israël

2-raisons de "fond": isolement probable d'Israël lors de cette conférence:

a) D'abord, noter que Tel-Aviv avait refusé de participer à cette conférence. Par ailleurs, les discussions auraient notamment porté sur l'existence (probable sinon certaine) de 150 à 200 têtes nucléaires détenues pas Israël.

b) L’ Iran aurait probablement mis comme préalable à la dénucléarisation (présente et à venir) de la zone, la clarification de la situation israélienne. Il aurait été demandé -en "introduction" au débat - qu'Israël signe le Traité de Non-Prolifération nucléaire et , dans la foulée, accepte de conclure avec l'A.I.E.A. un accord général de garantie et/ou un Protocole additionnel tel que celui signé (mais non ratifié) par Téhéran en 2003. Il aurait été indiqué qu'actuellement Israël n'a signé qu'un accord dit limité avec l'A.I.E.A. Il n'est pas exclu que certains aient, également, eu l'intention de rappeler que Tel-Aviv s'est déjà engagé, dans le passé, dans des coopérations nucléaires militaires bilatérales (Afrique du Sud).

c) Risque de voir la Ligue Arabe se "serrer les coudes" autour de considérations hostiles à Israël en passant outre les profondes divergences et tensions entre sunnites et chiites. La reconstitution de cet "axe" a pu donner à réfléchir aux américains et les faire revenir sur leur position antérieure favorable à la tenue de cette Conférence sur la dénucléarisation du Moyen-Orient.

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 Par ailleurs, il ne peut être exclu que la décision d'annulation ait été prise avant les élections présidentielles américaines de novembre afin de donner des gages et éviter un vote/sanction "téléguidé".

Pour autant, il ne faut pas oublier la résolution de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui vient d'approuver le 3 Décembre 2012 l'objectif de création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire au Moyen-Orient.

Cette résolution adoptée à une quasi unanimité reste évidemment une "décision de principe" tant que le Conseil de Sécurité ne fera pas sienne cette préoccupation. Et, bien sûr , les États-Unis peuvent bloquer à tout moment s'ils considèrent que les enjeux locaux et leur impact sont plus importants que la création d'une ZEAN (approvisionnement pétrolier, nécessité de "contenir" la Russie, impact électoral interne etc...).

vendredi 14 décembre 2012

Millefeuille administratif : l'Alsace aux commandes

 Le chevauchement des compétences des collectivités territoriales, leur découpage, leur empilement est,en France, une véritable plaie et une source de dépenses inutiles (sièges souvent pharaoniques, embauche de collaborateurs en surnombre sans que le "millefeuille" ait été délesté d'un peu de sa crème , transferts de compétence insuffisants etc...).

 Comment ne pas se réjouir dans ces conditions - comme le souligne Le Point dans son numéro du 13 Décembre - de la décision courageuse des conseillers généraux et régionaux d'Alsace de regrouper leurs 3 collectivités (Alsace, Bas-Rhin, Haut-Rhin) en une seule?

 Finalement, on en revient à la réforme enterrée il y a quelques mois des conseillers territoriaux qui devaient se substituer - dans la France entière - aux conseillers généraux et régionaux.

 Le gouvernement a donc donné son "feu vert" à l'expérimentation telle qu'elle se profile en Alsace (mais qui devra être ratifiée le 9 avril 2013 par un référendum).

 Changement de méthode? Je comprends que le gouvernement - soumis aux pressions d'amis politiques - ne souhaite pas enclencher dès à présent la réforme générale des collectivités territoriales. Elle est pourtant inéluctable. Ce sera l'acte fondateur d'une nouvelle décentralisation.

 En tout état de cause l'Alsace anticipe : courage !