vendredi 18 janvier 2013

Etats-Unis : les moyens du "Grand Moyen-Orient" ?

Quelle a été l'incidence de la doctrine du "Grand Moyen Orient" (Greater Middle East ) sur la stratégie américaine de ces dernières années et son impact sur le "printemps arabe" ?

 A vrai dire, je me pose la question : on sait que la doctrine "Greater Middle East " est le fruit des réflexions de Dick Chenney et de Donald Rumsfeld, dans l'immédiate orbite de George Bush qui - dans son discours sur l'état de l'Union de janvier 2004 - en reprit les grandes lignes : ne plus soutenir les dictatures et s'efforcer de promouvoir des régimes démocratiques dans un Moyen-Orient englobant le Maghreb et le Machrek. 

Évidemment, cette stratégie n'allait pas dans le sens de l'Histoire puisque d'autres dictatures - tout aussi dangereuses - se mettaient en place.

Certains commentateurs se posent maintenant la question suivante : quelle va être la politique américaine au Moyen-Orient, sachant - le gaz et l'huile de schistes aidant - que les Etats- Unis seront énergétiquement auto-suffisants d'ici 5 à 8 ans ? Cette non -dépendance énergétique va -t-elle amener les américains à "laisser tomber" le Moyen-Orient pour se replier (si je puis dire ) sur le Pacifique ? 

Peut-être.... Pourtant je ne pense pas que les États-Unis laisseront se lézarder les monarchies pétrolières, ouvrant ainsi un champ libre à la Russie qui veut reconquérir l'espace des anciennes républiques soviétiques (pétrole ?) et retrouver ses "marques " (époque Tsariste et URSS).

Peut-on tracer une frontière entre économie et politique ? C'est probablement là la question : l'indépendance énergétique prochaine des Etats- Unis peut-elle légitimer un "jeu de bascule" : délaisser le Moyen-Orient au profit du Pacifique ?

 Mais la doctrine ancienne du "containment' peut, aussi, se vérifier : ne pas laisser le champ  libre à la Russie (et les champs de pétrole qui vont avec ).

 De ces réponses dépendent de nombreuses questions et, notamment, l'avenir de l'Iran et celui, aussi, de l'Arabie Saoudite.

Autant de défis que le Président Obama aura à relever en son second mandat...

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