mercredi 13 août 2014

Europe / Irak et Kurdistan : des missions ou démission ?



La colère , hier, de Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères n'était probablement pas feinte . Ainsi l'Union européenne a refusé la proposition française de "pont humanitaire". Pourquoi ?

 De la même manière, les Etats de l'Union ne se sont pas mis d'accord sur le soutien à apporter aux Kurdes qui luttent à armes inégales avec les djihadistes du "pseudo Etat islamique".

 Cela renvoie à des considérations qui ne sont pas nouvelles : les Etats-Unis doivent monter en "première ligne" avec dans la foulée quelques autres Etats moins craintifs que l'Allemagne : la France, la Grande Bretagne,l'Italie, l'Espagne...

Comme le dirait encore Mme Madeleine Albright , ancienne secrétaire d'Etat, les Etats- Unis demeurent toujours "la Nation indispensable " et l'Union n'est pas prête à lui ravir ce rôle.

 Reste que les Etats-Unis se sont parfois trompés et certains doutent de sa capacité à définir une stratégie à long terme .

 On dit que l'Union aurait davantage cette conception : voir plus loin, s'ancrer dans le droit international etc...mais les missions qu'elle se donne (ou pourrait se donner) seraient vite considérées comme démission si elle hésitait - dans l'urgence - à faire le premier pas , émergeant difficilement de son rêve kantien.

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NB- actualisation 15 Aout : un accord viendrait d' intervenir au niveau de l'Union sur la livraison d'armes aux Kurdes (source AFP de ce jour). On ne peut que s'en féliciter . A voir cependant la mise en oeuvre de cet accord.

lundi 11 août 2014

Point de vue d'un politologue américain , Robert Kagan : Amérique forte , Europe faible...


C'est la thèse que défend Robert Kagan (1) dans son livre "La Puissance et la faiblesse" (Plon 2004). Les américains seraient en gros des "Martiens" alors que les européens seraient des "Vénusiens".

 La thèse défendue est loin d'être inintéressante : selon l'auteur, l'Europe aurait pour idéal le pacifisme , privilégierait la négociation dans les relations internationales , répugnerait à l'emploi de la force , aurait saisi l'opportunité de l'effondrement de l'URSS en 1991 pour réduire drastiquement ses dépenses militaires. Les Etats-Unis, au contraire, n'auraient pas cette vision "pacifiste" du monde car déclinant celui-ci entre les "bons et les méchants". Bref, d'un côté les "forts" (Etats-Unis) d'un autre côté les "faibles" (Europe) se réfugiant derrière le bouclier de l'OTAN et négligeant leur appareil militaire.

 R. Kagan n'a pas tort : l'Union européenne s'est probablement endormie et - en dépit des souhaits et des affirmations - il n'existe pas de vrai Défense européenne. Seules la France et l'Angleterre disposent de forces de projection. Le discours de ce chef de file des néo-conservateurs américains n'est pas faux mais il convient de le tempérer car il peut être aisément perçu comme "va-t-en-guerre". D'ailleurs, il suffit de citer une affirmation de M. Kagan (à propos de l'intervention américaine en Irak en 2003)  pour estimer que sa vision est quelque peu simpliste :

 "La vaste majorité des Européens a toujours pensé que le danger posé par Saddam Hussein est moins grand que le risque de son éviction.Toutefois, comme ils sont plus forts , les Américains ont développé un seuil de tolérance moindre à l'endroit de Saddam Hussein et de ses armes de destruction massive,surtout au lendemain du 11 Septembre". (La Puissance et la Faiblesse p. 53)

Si l'Histoire avec des balbutiements pouvait être refaite , je ne suis pas certain que cette affirmation tiendrait la route tant la situation présente en Irak est liée à l'intervention américaine de 2003. Et cette fois-ci cette intervention (qui tend à compenser...)  est saluée car elle a pour objet de stopper les djihadistes du pseudo Etat Islamique et leurs épouvantables exactions.

Pour autant, ce contre-sens n'empêche pas d'être d'accord sur certains points avec Robert Kagan :
1- il n'existe pas, en effet, de Défense européenne et l'OTAN remplit une mission essentielle (cf. Kosovo)
2- l'Union a acquis une dimension économique et - très  partiellement - politique. Mais elle souffre encore de "faiblesse" . Sur ce point Kagan a raison. 
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(1) Rober Kagan est un politologue américain, diplôme de Yale et Harvard.Il est cofondateur avec William Kristol du think thank "Projet for the New American Century"

samedi 9 août 2014

Israël / Palestine : Mourir à Gaza, pourquoi ?


C'est la guerre des chiffres : Israël se défend d'avoir tué des enfants mais la moitié - au moins- de la population de Gaza est composée d'enfants. On essaye donc d'ajuster les statistiques. Les victimes civiles ne seraient pas celles que rapportent les médias français. Les écoles , les hôpitaux voire les mosquées dissimuleraient des stocks de roquettes. Il y aurait donc forcément des dégâts "collatéraux"...dans l'ordre des choses.

Les motivations d'Israël sont - à première lecture - justifiées : Israël se défend et répond par des missiles à des roquettes. L'ordre du monde n'en serait donc pas bouleversé. Israël détruit les tunnels qui peuvent permettre de convoyer des armes ...et des djihadistes. L'ordre du monde n'en est pas a priori compromis.

Mais :

1- Cette offensive a lieu après les tentatives de paix menées par le Secrétaire d'Etat John Kerry et après que le Fatah (en Cisjordanie) et le Hamas (bande de Gaza) aient voulu former un gouvernement permettant de réelles négociations bilatérales.

2-Gaza est sous blocus depuis 2006 ou 2007. Cet embargo est - aussi - à l'origine de tunnels permettant notamment à la population de se ravitailler (contrebande).

Pour tout cela - à cause de tout cela - des enfants meurent chaque jour à Gaza sans que la ci-devant "communauté internationale " ait réussi à imposer un cessez-le feu . Sans que l'ONU ne mette en avant la résolution du Conseil de sécurité 242 de 1967. Est-ce parce que l'ONU est dans l'incapacité de faire respecter ses résolutions que des enfants meurent?

Quizz archéologique : Le "trésor" de MONTANS



L'actualité dans le monde n'est guère propice aux réjouissances. Pourtant il n'est pas interdit d'imaginer ou de rêver quelque peu. L'occasion en est donnée lors d' une visite récente au musée de Montans non loin de Toulouse . 

S'y trouve une magnifique collection de céramiques : Montans était jadis (au 1er siècle après J.C. ) un village d'artisans gaulois confectionnant des poteries sigillées . Une reconstitution de l'intérieur d'une villa gallo-romaine est également digne d'intérêt .

Mais le plus surprenant est ce que l'on m'a raconté à propos d'un Trésor (gardé ailleurs en lieu sûr) trouvé en 1992 sous les fondations d'une simple maison gallo-romaine (domus et non pas villa) . Un petit pot en céramique a été mis à jour lors de la réfection d'une chaussée. Ce pot contenait quarante pièces d'or romaines datant du 1er siècle après J.C. (dynastie des Antonins).

 La surprise vient de ce que ces monnaies (des aurei) représentaient à l'époque une fortune: on m'a affirmé qu' 1 pièce d'or (donc 1 aureus ) équivalait à la solde d'un légionnaire romain pendant 1 an.

Question : comment se fait-il que 40 aurei aient été trouvés sous (ce qui était) les fondations d'une simple domus ? Sauf à imaginer que le propriétaire de cette demeure modeste se voyait confier une partie des sommes rapportées par le commerce de céramique (ces céramiques sigillées étaient vendues dans tout le sud de la Gaule) .

 Mais cette hypothèse est-elle la bonne ? Ou bien ce trésor a-t-il été caché ultérieurement ? Mais quand puisque le pot en céramique se trouvait sous les fondations de la domus restée longtemps ignorée (jusqu'au 19 ème siècle probablement) ? Est-ce à l'époque des invasions des peuples venues d'Europe centrale ?

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Voilà exposé ce petit "mystère" (1) qui nous éloigne (pour peu de temps) du Moyen-Orient , de l'Ukraine ...et du virus Ebola.

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(1) Peut-être des archéologues ou des historiens ont-ils une réponse ?

mercredi 6 août 2014

Radars : Les "pièges" de la signalisation routière



Comme la plupart des Français je me conforme au code de la route et j'applaudis des deux mains lorsque les statistiques d'accidents baissent . Cela compense - en terme de communication - l'absence de régression du chômage (diront les mauvais esprits ).

 Par contre je suis surpris de voir des automobilistes se "gratter la tête " en se demandant quelle est la vitesse autorisée sur telle ou telle portion de route. Car en France se succèdent parfois en l'espace de quelques kilomètres des limitations à 130 km/heure puis 110 et 90. Cela sur les autoroutes.

 Sur des portions de routes nationales , il arrive que l'on passe soudain de 90 km/h à 70 et parfois à 50 sans que rien a priori ne justifie cette "saute d'humeur". Heureux - dans ce contexte - les automobilistes atteints de strabisme divergent car ils sont parfois les seuls à même d'enregistrer ces soudains changements .

Loin de moi la tentation de dénigrer les radars qui ont permis d'épargner - il faut le reconnaître- des milliers de vies humaines . Ma critique et mes interrogations portent sur la signalisation schizophrénique sur certains axes que ciblent d'ailleurs les radars. Par hasard ?

Cela alimente un discours "café du commerce" (1) sur le comportement d'un Etat qui serait  '' prédateur et cynique '' alors que le problème tient souvent à l'existence d'une signalisation parfois surprenante voire aberrante au gré , semble -t-il , des humeurs .

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(1) dont l'extrême-droite fait ses "choux gras"

Croissance : une reprise controversée, des données contradictoires



Les derniers chiffres publiés par Markit semblent encourageants (cf. le journal "Les Echos" en ligne du 5 Aout 2014 ). Ils augurent d'une bonne reprise globale dans la zone euro (indice de 53,8) et les bonnes performances allemandes et espagnoles (55,7) . Par contre la France ne "joue pas dans la même cour " puisque l'indice n'atteint pas 50 (49,4).

Certes, le risque de déflation demeure et les esprits pessimistes prédisent une rechute de la zone euro : faut-il donc se fier aux indices ou se laisser absorber par une crainte que renforce le contexte politique mondial particulièrement trouble et troublé?

 Pourtant si l'on prend en considération l'indice d'activité Markit, on sait que le dépassement de l'indice 50 est un indice sérieux d'amélioration . L'Italie - à nos portes- dépasse en juillet 53 bien que son PIB annuel soit en décélération. Que faut-il donc en conclure ? Une tendance à la reprise ou un risque de récession du fait de la baisse du PIB?

Mais - au milieu de ces considérations - ce qui est remarquable concerne l'Espagne : elle fait (avec un indice de 55,7) aussi bien que l'Allemagne. Cela signifie donc que la politique d'orthodoxie budgétaire du gouvernement Rajoy accompagnée de mesures de rigueur qui ne se sont pas cachées derrière des euphémismes était bien la voie à suivre. En Espagne l'austérité a été payante ...sauf évidemment pour ceux qui se sont trouvés à la rue du jour au lendemain faute d'amortisseurs de crise.

Il reviendra aux Espagnols de dire si les sacrifices consentis "valaient la chandelle". Probablement . Mais beaucoup se sont brûlés.

 En attendant la France attend...

mardi 5 août 2014

Moyen-Orient : la "caverne de Platon"



Tout le monde sait que tant le Président G.W. Bush que le Vice-Président Dick Chenney ou le Secrétaire à la Défense Colin Powell n'ont pas dit la vérité en 2003 pour justifier l'intervention américaine en Irak . 

Une récente émission de télévision (sur la chaîne LCP) évoque des manipulations qui dépassent l'entendement : faux témoins, faux témoignages, fausses affirmations , fausses rumeurs distillées auprès de journalistes etc...

Hier 4 Aout le site mediapart (blog de Stéphane M. sous le titre "Snowden révèle l'ampleur de l'aide américaine à Israël ") assure que dans le même temps où Washington appelle à un cessez-le -feu , la réalité serait celle d'un engagement bien plus réel.

Qui croire? Que croire dans tout cela ? 

Notre monde globalisé est sans cesse confronté à la désinformation et, de ce fait, la recherche de la vérité renvoie au mythe de la caverne de Platon : à jamais condamnés à ne percevoir que des ombres, la réalité nous échappant puisque continuellement déformée.

Finalement, la seule vérité réside dans les victimes des conflits . Toutes les manipulations du monde sont incapables de les ressusciter...

vendredi 1 août 2014

La morosité des Français : quelle explication ?



Un tout récent sondage (institut IFOP pour l'hebdomadaire Marianne) auquel se réfère le Figaro.fr du 1er Aout 2014 indique que la Présidente du Front National arriverait en tête (mais serait battue au second tour) si les élections présidentielles (2017) avaient lieu ce dimanche en France.

Voilà qui en dit long sur l'humeur de mes concitoyens. Il faut dire que le temps est à l'orage (au propre comme au figuré) : un avion abattu en Ukraine par un missile , le crash de l'avion d'Air Algérie...et les massacres à Gaza (que dénonce à juste titre et courageusement Dominique de Villepin). 

Sur le front économique on ne peut que constater que la croissance a encore déplacé son rendez-vous faisant ainsi grimper le thermomètre du chômage. 

Cela rend mes concitoyens tristes,stressés, nerveux. Point de rires sonores comme à Rome ou à Madrid (où la croissance est de retour) mais de l'humeur, de la mauvaise humeur. Pourtant les Français vivaient encore avec la tradition du "rire Gaulois". Mais le rire s'en est allé avec ce qui reste de la Gaule (discours d'ailleurs sur lequel danse le Front national).

 Les Français - j'ai ce sentiment - se cherchent. Ils n'ont pas tout à fait trouvé leur place dans l'Europe, trop fiers peut-être de leur hexagone , ils ne croient guère en leur représentation politique (cf. la transparence des rémunérations des parlementaires montre bien des dérives tout comme les rémunérations dans tel ou tel parti politique). 

La mauvaise humeur , finalement , est déception. Les Français sont déçus. De quoi ? du temps, des partis politiques,des avions qui chutent , du Moyen-Orient en convulsion , de la croissance à laquelle on croit de moins en moins...

Sale temps sur la France en ce début de mois d’août : voilà ce qui explique les éclairs qu'annoncent  les sondages!

jeudi 31 juillet 2014

Union européenne : la crédibilité d'un Président



Dans quelques mois s'achève le mandat de M. Van Rompuy , Président de l'Union. Le choix de son successeur n'est pas de pure forme. Certes, il faudra tenir compte des impératifs de dosage, de recherche des équilibres mais il faut également avoir présent à l'esprit que le Président de l'Union n'est pas seulement là pour inaugurer les chrysanthèmes.

 Rien ne serait pire qu'une ombre cherchant péniblement à se glisser dans les pas du Président de la Commission, M. Juncker.

 On peut évidemment produire une silhouette donnant le change mais le risque est qu'il ne s'agisse que d'une silhouette quelque soient les fonctions occupées précédemment.

Pourquoi donc ne pas choisir M. Juncker qui cumulerait ainsi (ce n'est pas en contradiction avec le Traité de Lisbonne) les 2 fonctions ? 

Quitte à donner de l'urticaire à M. Cameron, ce serait là une décision courageuse par laquelle les Etats de l'Union feraient une réelle avancée politique. 

Cela permettrait :
1- d'en terminer avec la "guéguerre" entre services du Conseil et de la Commission, 
2- de donner de l'Union européenne une image cohérente qui n'apparaisse pas comme le fruit - quelque peu gâté - d'une combinazione style IV république française.

mardi 29 juillet 2014

GAZA : Il faut arrêter les massacres !



Bien entendu on ne peut que reconnaître le droit d'Israël à se défendre mais les limites sont dépassées dès lors  - depuis le 8 juillet - que le conflit avoisine les 1200 morts, pour l'essentiel (deux tiers probablement) des civils et donc des enfants. 

L'inaction de la "communauté internationale" est consternante tout comme l'incapacité de l'ONU à faire respecter le cessez-le-feu. L'ONU est dans le registre incantatoire, dans l'exhortation alors qu'elle devrait ou pourrait agir dans le cadre d'une OMP (Opération de maintien de la Paix) par exemple .

Le plus décevant est la perte de crédibilité des Etats-Unis : lors de la précédente crise - en 2012 - le Président OBAMA avait obtenu d’Israël qu'il n'y ait pas d'offensive terrestre. Mme Hillary Clinton rapporte dans ses mémoires (1) combien les Etats-Unis s'étaient alors impliqués: entrevue avec le Président Égyptien, déplacement en urgence depuis le Cambodge le 20 Novembre 2012 pour s'entretenir dans la nuit avec M. Netanyahou .

L'implication ne semble plus aujourd'hui être la même et Israël semble tenir pour négligeables les "exhortations" du Secrétaire Général des Nations Unies. 

 Ainsi le "dossier Palestinien" revient au premier rang de l'actualité et surgit l'inévitable question : un peuple enfermé dans une "cage" du fait du blocus - depuis 2008 - de la bande de Gaza est-il en situation de rechercher la paix ?

 Evidemment rien ne justifie l'attitude du Hamas (surenchère avec le Djihad islamique ? ) mais rien ne justifie non plus que des civils soient massacrés dont probablement deux cents enfants. Cette situation est moralement inacceptable. Elle est - en droit - également intolérable : même les Ecoles ou Etablissements de l'ONU ne sont plus à l'abri ! Qu'en pense la Cour de La Haye ? 

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(1) Hillary Clinton : mémoires "Le temps des décisions" p. 571 et suivantes : "Gaza: anatomie d'un cessez-le-feu". Editions Arthème Fayard 2014.

lundi 28 juillet 2014

La belle vie des "vide greniers" en temps de crise


De mai à fin septembre les "vide greniers" poussent comme champignons après l'orage. Mais ils n'ont rien à voir avec le bric-à-brac d' objets anciens, désuets ou poussiéreux qui encombraient nos greniers. Car il s'agit , désormais, d'une économie parallèle qui permet à ceux qui n'ont pas 50 ou 100 euros pour acheter une paire de chaussure, un pantalon, une robe, de s'habiller pour 10 d'euros .

Est-ce là un "marqueur" de crise ou une mutation dans les comportements? Au juste,je ne sais . Mais s' il y a de moins en moins d'objets dit "de brocante" dans les vide greniers par contre s'étalent les vêtements (2 ou 3 euros pièce), les ustensiles ménagers , du matériel hi-fi ...

 Dans ces vide greniers qui -dans le moindre village - fleurissent dès que le temps le permet, les Français vont à la pêche aux bonnes affaires : ainsi un landau à 30 euros au lieu de 400 dans un magasin. Un tee-shirt  à 5 euros au lieu de 50....etc. 

Raison économique sans doute : mes concitoyens voyant fondre leur pouvoir d'achat se rabattent sur ces lieux où semble réapparaître une nouvelle "économie de troc" accompagnée d'une "surmonétisation" : 1 euro vaut 10 fois plus ici que dans les commerces qui en pâtissent forcément.

 D'autres raisons tiennent à des tabous qui ont sauté : tout comme il y a 50 ans les familles modestes n'osaient solliciter un crédit , désormais on ne craint pas d'acheter un objet qui a déjà servi voire un vêtement qui a été porté une fois ou deux. 

Crise économique, évolution des mentalités : tout cela se confond . Alors qu'un autre monde existerait, sur un nuage, où l'on n'aurait plus (dit-on) besoin de compter...

vendredi 25 juillet 2014

Conflit Israël / Palestine : L 'Amérique spectatrice .



Cela fait 17 jours que dure ce conflit et plus de 800 morts , essentiellement des civils. L'ONU a appelé à un cessez-le- feu , l'Union a fait de même, la soi-disant "communauté internationale" a appelé à la "modération" mais la guerre se poursuit masquée en partie par des catastrophes aériennes dans d'autres espaces. 

Si l'ONU n'arrive pas à imposer un cessez-le -feu c'est probablement dû aux tergiversations des Etats-Unis hésitant à faire pression et sur les belligérants et sur les puissances régionales susceptibles d'intervenir (Egypte, Arabie Saoudite,Turquie ...).

 On sait que les Etats-Unis ont "pivoté" pour se tourner vers l'Asie tant pour des raisons politiques (contenir la Chine) qu'économiques (l'essentiel du commerce mondial transite dans cette zone). Pour autant est-ce une raison suffisante pour ne rien faire (ou à peu près)?

 Certes on peut imaginer les pressions du Congrès et des lobbies : le Président Obama n'a pas ainsi de marge de manœuvre suffisante... A moins qu'une intervention trop vive pour calmer le jeu ne soit pas inscrite dans le dogme de la "destinée manifeste " qui a - depuis la mi-19 ème siècle -  souvent orienté la politique américaine...

De son côté l'Union n'est pas dépourvue de moyens de pression sur le Hamas . La dramatique partie de "ping-pong" qui se joue actuellement est totalement déséquilibrée : disproportion des frappes et de leurs impacts . Il est évident que le Hamas doit cesser ses tirs de roquettes prétexte à des ripostes massives israéliennes. Il est évident aussi que le blocus de la bande de Gaza doit cesser .

A quoi sert, en effet, d'avoir évacué un territoire (la bande de Gaza ) si l'on en condamne tous les accès ?

samedi 19 juillet 2014

MH 17 : la lourde responsabilité de la Russie



Washington et Moscou se renvoient la balle tout comme les autorités de Kiev et les "pro-Russes" . L'enquête révélera peut-être un jour (si les preuves n'ont pas disparu) qui a donné l'ordre de tirer un missile de longue portée sur l'avion de ligne malaisien tuant ainsi 295 personnes. Geste criminel intentionnel ou "bavure": peu importe .

Alors que Moscou - dans la partie de ping pong actuelle - accuse les autorités de Kiev qui seraient ainsi responsables de ce qui se passe dans leur espace aérien, il n'en reste pas moins que le conflit en Ukraine a bien pour origine la position de Moscou : pression sur Kiev pour ne pas signer un accord de coopération avec l'Union européenne , annexion de la Crimée (non respect du principe de l'intangibilité des frontières). 

Donc , quoi qu'on dise , quoi qu'on pense, si Moscou n'avait pas poussé ses pions (et ses militaires et leur équipement) pour s'assurer qu'elle gardait sous sa main son "étranger proche", il n'y aurait pas eu de conflit en Ukraine et pas de batteries de missiles assassins.

 Telle est la responsabilité première de Moscou.

jeudi 17 juillet 2014

Quelle " Communauté internationale " ?



A juste titre - et à propos du conflit Israël/ Hamas- le journal l'Express (version en ligne du 16 juillet 2014) s'interroge : "où est donc passée la Communauté internationale ? " en constatant et regrettant le triste spectacle qu'offre l'atermoiement des diplomaties.

 A vrai dire, la notion de "Communauté internationale" paraît actuellement vide de sens et n'est - hélas- que l'expression d'un concept qui n'est toujours pas fédérateur :  un paravent ou un prétexte plus qu'une sorte de conscience qui s'essayerait à ''réguler'' les affaires du monde.

 Ce rôle incombe-t-il à l'ONU ? Vraisemblablement : L'ONU pourrait,en effet, symboliser cette ''Communauté  internationale'' reflétant une unité de vues. Mais elle est si divisée ( tant au niveau de l'Assemblée Générale que du Conseil de Sécurité) que l'on ne voie pas ce concept émerger d'un océan de voeux pieux.

 Pourtant c'est bien de cette instance que devrait provenir la voix d'une "communauté internationale ". 

Cette voix  fait aujourd'hui défaut. Au Proche-Orient et ailleurs...Où est donc passée l'ONU ?

mercredi 16 juillet 2014

IRAN/ NUCLÉAIRE : J - 4



Il ne reste que 4 jours pour trouver un accord...avant d'éventuelles prolongations. Mais le but que l'on s'était fixé était de conclure avant le 20 juillet . Rien n'empêche bien sûr qu'il y ait une "prolongation" mais les acteurs ne seront plus tout à fait les mêmes : Mme Ashton est sur le départ, bientôt se profilent (en novembre) les élections de mi-mandat aux USA et le Président Obama ne sera peut-être pas tout à fait le même.

Evidemment on a raison de s'enquérir du nombre de centrifugeuses compatibles avec un programme civil et de s'assurer de l'utilisation de UHE à 20 % (Recherche ?  Sous-marins à propulsion nucléaire ? ).

Je m'étonne par contre que l'on n'ait pas remis sur la table la proposition déjà faite (depuis 4 ans) de créer une ZEAN (1) au Moyen-Orient. Si l'on craint que Téhéran envisage à terme un armement nucléaire , pourquoi dès à présent ne pas "baliser' en créant - dans tout le Moyen-Orient- une zone dénucléarisée ? Cela pourrait être inclus dans l'accord et l'on renverrait - pour ce faire - à une réunion sous l'égide de l'ONU (ainsi qu'elle devait avoir lieu à Helsinki en 2012, puis en 2013).

A J-4 le temps presse et je ne suis pas certain que l'on ait la chance de retrouver la même conjonction à la fin de l'année ou ultérieurement...quoi qu'en disent les lobbies.


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(1) Zone Exempte d'Arme Nucléaire

vendredi 11 juillet 2014

Israël/Palestine: l 'ONU en sommeil ?



Certes , le Secrétaire Général des Nations Unies appelle à la "modération", certes le Président Obama propose sa médiation. Mais la guerre continue avec plus de 100 victimes en 3 jours , des civils (dont des enfants) pour la plupart.

 Le Conseil de Sécurité ne peut-il faire "bouger les lignes"? Les Etats-Unis ne peuvent-ils user des moyens de pression - nombreux - dont ils disposent? Ou bien considère-t-on maintenant que l'on doit passer par "pertes et profits" ce vieux conflit dont on se dit qu'on n'en viendra jamais à bout ? 

Evidemment l'on sait bien que le Secrétaire d' Etat John Kerry a multiplié les rencontres, les déplacements. Il n'a pas ménagé sa peine avant l'échéance de fin avril. Mais la paix ou la guerre doivent-elles se plier à des "échéances" ?

Par ailleurs - hormis sa bonne volonté - qu'avait John Kerry comme "feuille de route"? Se réduisait-elle au plan "Abdallah" (approuvé par la Ligue Arabe à Beyrouth en 2002 ) et seulement considéré comme une déclaration d'intentions?

 Les américains ont "mouillé leur chemise"...mais peut-être a-t-elle séché un peu trop vite sous la chaleur d' autres préoccupations : " l'Etat islamique" , la situation en Syrie, l'émancipation Kurde, l'Ukraine ...

 Trop de problèmes à gérer?  Pendant ce temps des enfants meurent dans ce conflit . Aussi.

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Ajout du 13 juillet : Qui est à même de faire respecter le "cessez-le-feu " demandé hier par l'ONU ? 

mardi 8 juillet 2014

Israël / Palestine : éteindre le feu !




Il y a 21 ans (1993) les accords d'Oslo apparaissaient comme une première étape vers la paix . Un processus semblait engagé qui aboutirait à la reconnaissance de deux Etats pouvant coexister.

 Mais les meurtres atroces d'adolescents - de part et d'autre - paraissent devoir stopper ce processus que les Etats- unis ont tenté -sans y parvenir - de relancer : les extrémistes de tous bords n'en veulent pas , préférant baver leur haine et se battre à coups de roquettes , de missiles ou par chars interposés.

 Alors que le Moyen-Orient est en voie de décomposition , qu'un "Etat islamique" essaye - par la violence et la terreur - d'imposer un "Califat" voici que ni Israël ni la Palestine , rongés par des querelles intestines, ne perçoivent pas le danger qui est à leur porte.

Il est temps -s'il n'est pas trop tard - que des " hommes sages " se rapprochent : tant du côté de l'Autorité Palestinienne que du Premier ministre israélien.C'était - je crois - le message du Pape François . A-t-il prêché dans le désert ? 

 Au Hamas il revient de calmer le jeu . A Israël il convient de contenir les mouvements extrêmes. Une nouveau conflit ferait le jeu des djihadistes et des califes auto-proclamés.

 L'une des clés paraît être la pleine reconnaissance de la Palestine par les Nations Unies. Comme Etat -membre (1) et non pas seulement comme "Etat non-membre". Arrêter le "grignotage" de la Cisjordanie (c'est à dire ne plus placer de nouveaux pions sur l'échiquier) est un autre impératif : Tel-Aviv doit l'entendre.

Les brûlots sont - en ce moment - suffisamment nombreux au Moyen-Orient : Il n'est nul besoin d'une torche supplémentaire. Il faut vite éteindre ce feu !
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(1) Si les Etats- Unis ne s'étaient pas opposés en 2012 à ce que la Palestine obtienne le statut d'Etat-membre de l'ONU, peut-être "la face du monde en aurait été changée " introduisant des rapports plus égaux et plus de responsabilisation entre les 2 "partenaires" ?

lundi 7 juillet 2014

Union européenne / Russie : de l'eau dans le gaz




A juste titre , dans ses mémoires (1) Mme Hillary Clinton met l'accent sur la fragilité de l'Union européenne en termes énergétiques : nous serions largement tributaires des exportations de Gazprom. Et cela contribuerait fortement à mettre de "l'eau dans le gaz" de nos relations .Qu'en est-il au juste ? 

Je me réfère à un intéressant article paru dans Le Monde (2) en mars dernier : de fait, l'Union européenne achète à la Russie 133 milliards de M 3 de gaz soit 25 % de sa consommation

Cette dépendance explique pour une part la timidité de certaines réactions d'Etats de l'Union lorsque la Russie a annexé la Crimée. Cela explique la reculade du précédent gouvernement Ukrainien pris entre deux feux lorsqu'il s'est agi de se rapprocher de l'Union.

 C'est donc avec réalisme que le nouveau Président de la Commission européenne fait de la politique énergétique l'une des toutes premières priorités .

Les Etats-Unis sont, désormais, exportateurs de gaz : c'est un marché auquel l'Union européenne pourra avoir librement accès sans crainte - comme l'Ukraine - de représailles. Hélas, il n'existe pas l'équivalent d'un gazoduc North Stream ou blue Stream traversant l'Atlantique !

 Mais d'autres solutions peuvent peut-être apparaître en relation avec tel champ gazier du Caucase ou du Moyen-Orient . Cela permettrait (on ne sait jamais) de trop dépendre de sociétés américaines et de l'éternel dogme du profit.

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(1) Hillary Clinton : mémoires "Le temps des décisions" (Fayard 2014) p.294 et suivantes
(2) Le Monde.fr du 26 Mars 2014 article intitulé "Pour contrer la dépendance de l'Europe à la Russie, Obama autorise les exportations de gaz ".

dimanche 6 juillet 2014

Teilhard de Chardin à l'heure de l'Internet



Pour Teilhard le monde est en évolution constante : il va - siècles après siècles - vers sa destinée , ce qu'il appelle le "point Oméga " . C'est la dimension spirituelle de l'Humanité que d'intégrer en quelque sorte le "Christ Cosmique" (1). Teilhard de Chardin - de mon point de vue - considère que le vecteur de cette évolution est la constitution progressive de ce qu'il dénomme "noosphère" c'est-à-dire l'agrégat des pensées spirituelles . 

Pourtant ce qui interpelle est - même relatif - le Temps. Teilhard est un paléontologue et les sauts "qualitatifs" de l'Humanité ne se font que très lentement : le rythme est celui du million d'années même si dans ses écrits il se réfère souvent à l'Histoire récente (années 1900/1950) et cherche (assez vainement) à discerner la progressive densification de la "noosphère". Ce n'est pas aisé après l'hécatombe de la seconde guerre mondiale...

Mais , à l'heure de l'Internet, on ne peut s'empêcher de considérer qu'une "noosphère" d'une autre nature est en train de se constituer : celle des réseaux sociaux qui - mondialisation oblige - nous amène peut-être aussi vers un autre type de "point Oméga" où l' Humanité se rapprochera, voire s'uniformisera . Et l'on ne peut manquer de s'interroger sur la dimension spirituelle , celle qu'entrevoyait Teilhard, à travers l'uniformisation que véhicule l'Internet.

Autant, la notion de "Christ Cosmique " paraît être en ligne avec ce que nous savons désormais du Cosmos et de l'insignifiance de la Terre, autant j'en viens à douter du support que constituerait la "noosphère " chère à Teilhard.

 A moins que l'Internet n'en constitue que le bas de la gamme ?

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(1) Par exemple : "Hymne de l'Univers'' (Editions du Seuil ) p.215 "Et depuis que Jésus est né, qu'il a fini de grandir , qu'il est mort, tout a continué de se mouvoir parce que le Christ n'a pas achevé de se former.....Le Christ mystique n'a pas atteint sa pleine croissance, ni donc le Christ cosmique.....Le Christ est le terme de l'Evolution, même naturelle , des être." (Nb : ce qui est en gras est souligné par Teilhard de Chardin ).

mardi 1 juillet 2014

Moyen-Orient : une situation explosive



La situation paraît inédite et explosive : un "Califat" est institué à cheval entre la Syrie et l'Irak . Ce n'est pas tant les frontières artificielles des accords Sykes-Picot de 1916 que l'on remet en cause, ce n'est pas des frontières que l'on bouge "sur le papier" : ce sont des hommes et des femmes massacrés au nom d'une idéologie fanatique. C'est un drapeau - noir - que l'on agite sous la barbe des fondamentalistes. C'est un appel d'air pour tous les candidats djihadistes.

 Israël , à juste titre, se sent menacé. Mais aussi le Liban , mais aussi - sans qu'il s'agisse d'une sérieuse menace - l'Iran . Je serai surpris que l'Iran reprenant la place qui lui revient dans la communauté internationale admette qu'un pouvoir dit "religieux" mais exécrable dans son comportement -  des talibans en quelque sorte  - s'implante durablement à quelques centaines de kilomètres de Téhéran .

Le Moyen- Orient a besoin d'un "pivot" : ce peut-être l'Iran qui semble rallier le Qatar à sa position . Ce peut-être aussi la Turquie , forcément inquiète de l'émergence d'un Etat du Kurdistan qui pourrait rallier les Kurdes de Turquie. Dans cette alliance la présence d’Israël semble indispensable : car les djihadistes de l'EIIL auront bientôt Israël dans leur viseur. Il lui faudra oublier - devant un danger imminent - ses rancœurs à l'égard de l'Iran. 

Au fond, ce n'est peut-être pas aux Etats- Unis à  intervenir directement mais aux puissances régionales que sont l'Iran...sans oublier l'Egypte qui revient sur la scène. Faute de points d'ancrage où s'arrimer certains Etats du Moyen-Orient risquent de se défaire ou de s'envoler comme plume au vent.

Ce n'est plus la classique opposition entre Etats-Unis /Arabie Saoudite/Israël d'un côté et Iran /Syrie/Russie/Chine de l'autre. C'est un processus de déstabilisation qui est en route et qui dépasse , de loin, les enjeux économiques habituels. Il faut y prendre garde...