jeudi 25 juin 2020

Un boulevard pour l'extrême droite



Une expression revient souvent : où est passée l'autorité de l'Etat ? Le gouvernement est aux prises avec une situation économique dégradée (la reprise en "V" n'est pas pour demain) et avec des mouvements sur lesquels surfent les partis politiques extrêmes ( LFI , Rassemblement national ) . Il est de bon ton de tout dénoncer et de clouer au pilori la police , la gendarmerie , les magistrats , les médias...et les hommes politiques .

 Dans ce souci de grand "nettoyage" d'été dont LREM essuie les coups de balais , un parti politique engrange : le Rassemblement national . Marine Le Pen se frotte déjà les mains en assurant qu'elle remportera l'élection  présidentielle de 2022 . En fait on aurait tort d'imaginer qu'il s'agit seulement de propos issus de la "méthode Coué ": le risque existe et Emmanuel Macron en ressent probablement déjà le courant d'air . 

Car , à défaut d'un autre " nettoyage" allant de pair avec un grand projet (décentralisation par exemple) , l’extrême droite est susceptible de convaincre tous ceux (incluant les extrêmes de droite et de gauche) qui commencent à se demander si l'Etat tient toujours les rênes . Il ne suffira probablement pas de défaire - et de refaire -  l'attelage gouvernemental mais de mobiliser les Français sur un projet qui , en dépit de la crise économique, maintienne leur tête hors de l'eau . A défaut , un boulevard s'ouvre pour le parti qui incarnera le mieux - en donnant de faux espoirs - le désarroi d'un grand nombre de nos concitoyens . 

lundi 22 juin 2020

Palestine : reconnaissance...sous conditions



Des voix s'élèvent pour que l'Union européenne reconnaisse désormais l'Etat Palestinien . Certes 9 pays de l'Union ont déjà reconnu la Palestine (Pologne, Bulgarie, Roumanie , Hongrie , République Tchèque etc..) mais d'autres pays (dont la France et l'Allemagne) attendent . 

Or, on fait valoir qu'il y a désormais urgence car le plan de paix "Trump" ouvre la voie à une annexion par Israël d'une large part de la Cisjordanie rendant ainsi difficile - sinon impossible - le projet validé par les Nations Unies d'un plan basé sur une solution à 2 Etats .Le temps presse pour que l'Union se positionne : l'annexion pourrait, selon certains,  intervenir en juillet / août ... quelques semaines avant les élections de novembre aux Etats-Unis qui "gèleront" les initiatives . Il y a urgence donc .

Evidemment , une reconnaissance de la Palestine ne doit pas être un "blanc-seing " donné aux Palestiniens (ceux du Hamas) qui ne reconnaissent pas l'Etat d’Israël et qui considèrent qu'il s'agit  avant tout d'une tête de pont des Etats-Unis . Les Israéliens ont le droit de vivre dans des frontières "sûres et reconnues ". Mais , pour autant , le droit international doit primer et le plan de paix "Trump" ne doit pas être l'occasion , en ''poussant" les frontières , de mettre le feu aux poudres .


dimanche 21 juin 2020

Déboulonner = perdre la boule



Notre société est en pleine mutation et des forces semblent l'agiter d'un mouvement brownien difficile à contrôler . Ainsi va-t-on jusqu'à " perdre un boulon" en déboulonnant des statues censées aller à contre-courant avec nos (désormais) nobles pensées .

A ce rythme on déboulonnera les statues de Jules César qui sont dans les musées ...et , aussi, celles de Napoléon qui - comme d'autres à l'époque - avait quelque mansuétude pour l'esclavage . Evidemment , Jules Ferry , colonialiste notoire , et même Jean Jaurès seront pris dans la tourmente . 

Notre société de l'éphémère confond d'une part les sentiments et la morale reposant sur des valeurs assumées avec d'autre part des images , des soi-disant symboles qui ne sont que l'écume de l'histoire  . C'est là tout le problème (et aussi les contradictions) d'une société qui veut à tout prix changer mais qui tâtonne .

Dans sa marche erratique , elle ne déboulonne finalement que des fantômes ...et perd , en ces occasions , un de ses rares boulons ...

mercredi 17 juin 2020

Banque Africaine de développement : Rien ne va plus !



Alors que le développement économique du continent africain constitue une priorité , des rivalités viennent fragiliser le Président de la Banque Africaine de Développement , Akinwumi Adisina , accusé de malversations par des "lanceurs d'alerte " internes . En dépit d'un rapport  qui - apparemment - oppose un démenti le calme n'est pas revenu : les Etats-Unis (membres de la BAD) "exigent" une nouvelle enquête menée par un organisme indépendant . M. Adisina pourrait donc ne pas être reconduit à l'échéance d’août prochain . 

Au-delà de ces péripéties et règlements de compte , c'est un levier majeur de développement qui se trouve ainsi en ligne de mire et freiné dans son élan  . Et, avec lui, un modèle économique : il semble bien que le Président de la BAD ait voulu changer de braquet économique : privilégier les prêts destinés à des investissements productifs pour que l'Afrique sorte d'un modèle de développement "de rente" (mines, pétrole) tributaire de l'évolution des cours .

Certains voient dans la lutte qui opposerait des clans au sein de la BAD , une volonté d'intervention des Etats-Unis et de la Banque Mondiale . D'autres considèrent qu'il s'agit d'un conflit interne lié à la forte personnalité de M Adisina , d'autres encore estiment que miser sur le secteur agro-alimentaire (1) en Afrique relève de l'utopie . Et pourtant ...

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(1) M. Adisina a été ministre de l'agriculture et du développement rural de son pays , le Nigeria .

lundi 15 juin 2020

E.Macron : vers un acte II girondin ?



Un des points importants de l'allocution du Président est l'allusion , à peine voilée , à une redistribution des pouvoir"au plus près du terrain " . Cela pourrait prendre - hypothèse parmi d'autres  - la forme d'un référendum renforçant la décentralisation .

Si tel était le cas il serait consensuel : ce serait une manière de conjurer le risque de technocratie déshumanisée dont on nous a rabat à juste titre les oreilles et une belle leçon à tirer des erreurs de gestion de la pandémie (masques , tests , initiatives concurrentes et quasi-échauffourées sur les tarmacs...) . Ce pourrait être là l'amorce d'un acte II girondin auquel ne pourraient s'opposer ni les partis de droite ni les partis de gauche pour extrêmes qu'ils soient .

En revanche il est un domaine où le Président aura bien du mal à trouver un consensus : celui du risque de "séparatisme " que font courir les communautarismes . Les positions sont dans ce domaine bien tranchées et l'émotion fait resurgir de vieilles craintes tant le multiculturalisme pose problème lorsqu'il prend une dimension identitaire .

jeudi 11 juin 2020

Enseignement supérieur / Covid : sur quel pied danser ?



C'est un désarroi que manifestent les enseignants de cet Etablissement lorsqu'ils évoquent la rentrée de Septembre . Ils ne savent pas sur quel pied danser puisque tributaires de directives du Ministère de l'Enseignement supérieur qui se font attendre .

Ces enseignants , après avoir géré la "sortie",  naviguent entre plusieurs scenarii pour la rentrée universitaire : un scénario hybride entre "distanciel" et "présentiel", des scenarii de "distanciel" renforcé et un scénario de "présentiel" que les contraintes sanitaires rendent actuellement improbable . Car le protocole sanitaire en vigueur suppose des amphithéâtres amputés du 3/4 de leur accueil , une surface de 4 m2 par étudiant , la désinfection des salles etc...

Une de ces enseignantes exprime son angoisse et sa lassitude et l'un de ses collègues met en balance sa démission . Bref, dans cet Etablissement on tente, avec courage , de gérer l'absence de visibilité et d'anticiper des consignes ministérielles qui tardent . Mais , peut-être avec raison , Mme Vidal attend-elle - comme le Messie - les déclarations ce dimanche du Président de la République ?

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Actualisation 14 juin : Eurêka ! Une circulaire + une lettre de Mme Frédérique Vidal viennent enfin d'arriver ...datées du 11 juin . Le "présentiel" semble finalement favorisé et la circulaire laisse entrevoir "sur quel pied danser " ...

lundi 8 juin 2020

La planète se rebiffe , les Terriens aussi ...



C'est un mouvement qui semble surgir du tréfonds de nos sociétés : la planète Terre s'échauffe ( non pas seulement le climat ) et le mouvement s'amplifie . Le Corona-virus y est-il pour quelque chose ou bien est-ce un concours de circonstances ?

Il n'empêche : les agitations prennent l'aspect d'une vague qui va de Hong Kong à Alger , de Khartoum à Kinshasa et qui s'étend à l’Amérique latine : de Caracas à Bogotá , de Quito , à Santiago , La Paz etc.. vague qui vient maintenant lécher les Etats-Unis , l'Australie , la Nouvelle Zélande ...et l'Europe . Certes il y a le réchauffement climatique, les "Gilets Jaunes ", le Covid-19 , et maintenant l'affaire George Floyd ... Il y a donc plusieurs paramètres qui convergent et qui peuvent expliquer pourquoi notre Terre est prise d'une fièvre (ou d'une rage) soudaine . Mais la réponse ne fait pas seulement appel au raisonnement "scientifique" et les interrogations demeurent :

Notre planète est-elle spontanément à la recherche d'un sens ou bien sont-ce ces habitants qui cherchent désespérément une boussole ? Un constat :  Il ne s'agit pas d'une "resucée" des printemps arabes prisonniers d'un sextant religieux mais plutôt d'un pendule que l'on fait tourner sans savoir quand et où il s'arrêtera ... Mais peut-être la recherche de sens des jeunes en ce moment est-elle un contre-sens, une déviation de l'Histoire ? ...ou bien - plus rassurante - est-ce l'émergence (tardive) de la noosphère qu'appelait de ses voeux Teilhard de Chardin déjà dans les année trente ...au sortir de la "Belle Epoque" ?  Comme nous en ce moment ...

samedi 6 juin 2020

Trump / Nixon : Why Great Day ?



Les médias américains en font leurs gorges chaudes . Donald Trump , devant la Maison Blanche , se réjouissait des perspectives économiques meilleures qu'attendues et , dans un même élan , se référant à George Floyd , tué par la police , il s'est exclamé tout à trac "it's a great day for him " (C'est un grand jour pour lui ...) . En dépit des contorsions du service de presse de la présidence , des américains ont dû tomber de leur chaise, se demandant s'il s'agissait , pour leur Président , d'un effet de l'hydroxychloroquine  (!) .

Cela me rappelle une autre incongruité d'un président américain dont , 46 ans après , je me souviens encore . C'était le matin du 6 avril 1974 vers midi : dans la foule agglomérée devant Notre-Dame de Paris , j'assistais - de loin - à la messe célébrée à l'occasion des obsèques du Président de la République  Georges Pompidou . Il y avait là , aux côtés d'autres chefs d'Etat , le Président Richard Nixon .A la sortie de la messe un journaliste lui a tendu un micro . Nixon a prononcé quelques mots que tout le monde a pu entendre car ils ont raisonné sur le parvis de Notre-Dame et je les entends encore   :    It's a great day for France !

Tout comme les américains à propos de George Floyd, je n'ai pas compris comment les obsèques de  Georges Pompidou pouvaient constituer "un grand jour pour la France " . D'autant que Nixon , lui, n'avait sûrement pas pris d'hydroxychloroquine ...à moins que ...

vendredi 5 juin 2020

Les Régions , nouveaux piliers de la République



Emmanuel Macron est à la recherche d'un nouveau souffle , d'une nouvelle carte afin d'acter , dans les faits et non dans les seuls mots, un nouvel épisode du "roman national" . Au-delà des priorités (rémunération des professionnels de santé et réforme hospitalière par exemple) il y a , probablement, un "nouvel ordre politique" à bâtir .

Une forte décentralisation au niveau des Régions pourrait être l'une de ces réformes de structure essentielles . Car , plus que la jacobinisme centralisateur , le" modèle girondin" est apparu - lors de la crise sanitaire - plus efficace et actif . Sans opter pour un schéma identique aux landers allemands ou aux régions autonomes espagnoles , une nouvelle étape de décentralisation au niveau des Régions marquerait une rupture avec le "verticalisme" français .

Certes il conviendrait d'éviter le risque d' émiettement culturel (comme en Espagne) mais le transfert aux régions de nouvelles compétences permettrait d'acter réellement le principe de subsidiarité (c'est- à-dire le bon niveau d'efficacité et de responsabilité) , faisant ainsi écho aux souhaits de l'Union européenne . Il n'empêche que ce tournant serait un vrai virage dans le quinquennat . Mais ce virage peut-être apparaît-il trop dangereux ?

mardi 2 juin 2020

Les ETATS-dé-UNIS : dommage (!) ou dommages (?)



Donald Trump traverse une mauvaise passe . Les Etats-Unis en souffrent , donnant en ce moment l'image d'Etats désunis : plusieurs gouverneurs gèrent la pandémie à leur manière dans leur Etat et  réagissent différemment à la violence qui accompagne les tensions raciales après le meurtre d'un afro-américain . 

A l'avant veille des élections la montée du chômage (qui affecterait environ 40 % des américains ayant un revenu < à 40 000 $ ) est , pour le Président Trump , une épée de Damoclès . Tout comme d'ailleurs le climat de "guerre froide " entretenu avec la Chine . Ce n'est certes pas , pour les Etats-Unis , une débâcle mais une remise en cause de leur statut dans le monde , loin de l'hyper-puissance dont prenait acte Hubert Védrine dans les années quatre vingt dix .

Mais , de notre côté (en France et en Europe) nous n'avons pas pour autant à pousser des cocoricos : l'Union européenne donne trop souvent (sauf chez le "couple" franco-allemand et quelques pays de l'Europe du Sud ) une image de désunion et de fragilité. 

Dès lors, nous serions bien mal avisés de nous moquer des Etats-Unis alors que la Chine se prépare à tirer - dans les toutes prochaines années - son épingle du jeu . Sur l'échiquier mondial une pièce maîtresse s'efface . Il ne faut pas forcément s'en réjouir .

mardi 26 mai 2020

Venezuela / Pétrole : Bonne ou mauvaise "Fortune" ?




" Fortune " est le nom du pétrolier iranien qui vient d'arriver dans le port d'El Palito afin de porter secours au Vénézuela qui se trouve en "panne sèche" . C'est un paradoxe de constater que le pays qui dispose des plus importantes réserves de pétrole au monde est en pénurie de carburant et doive compter sur le soutien de l'Iran dont 4 autres pétroliers vont acheminer 1, 5 million de barils . 

Comment expliquer un tel paradoxe : embargo américain? investissement insuffisant dans les raffineries ? corruption ? laisser-aller ? Bref le Venezuela se trouve dans l'impasse et aucune solution n'émerge dans ce pays politiquement bicéphale : un président en titre Nicolas Maduro soutenu par l'armée et un président "autoproclamé " Juan Guaido soutenu à distance par les Etats-Unis et , depuis encore plus loin , par les pays qui l'ont reconnu   . 

Une situation bien paradoxale qui paralyse le pays ,  appauvrit les vénézuéliens et dont le paradoxe pétrolier n'est que l'une des expressions .

lundi 18 mai 2020

Israël / Palestine : quitte ou double ?




Alors même que le "plan de paix" préparé par les Etats-Unis peine à faire surface , Israël se prépare dès juillet prochain à annexer le territoire d'une centaine de colonies en Cisjordanie . La situation au moyen-orient ouvre probablement pour Israël une "fenêtre de tir" : l'Arabie Saoudite et les autres Etats pétroliers du Golfe n'en finissent pas de digérer la perte de leurs revenus , l'Iran paraît en semi-faillite et fait face à l'épidémie , le Liban est confronté à une crise économique et politique majeure etc...

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est tout récemment venu donner le "feu vert" à l'annexion projetée tout en vitupérant contre l'Iran (cf. sanctions économiques , embargo etc..). Bref la situation en "temps normal" serait explosive si le moyen-orient n'était en ce moment aux prises avec bien des difficultés  à la fois économiques et sanitaires .

 Mais plus que jamais le temps n'est pas "normal " ...d'où la carte qui se prépare . Quitte ou double ? 

vendredi 15 mai 2020

Les Français déconnectés du monde politique



Un article de l'excellent hebdomadaire Le Point (1) interpelle : il retrace , vu des coulisses , un prétendu feuilleton des relations entre Président de la République et Premier ministre sur fond de changement d'équipe et - dans le secret des cabinets - de diplomates ou de guerriers en côte de maille  fourbissant leurs armes  . La conclusion de ce long article de 4 pages est la suivante :

"Pour les Français, qui ont passé deux mois sur leur canapé devant la télévision , l'affaire du divorce du couple exécutif est devenue un feuilleton haletant (sic) , où tout n'est plus vu qu'à l'aune de la séparation annoncée ".

Cette conclusion révèle le fossé existant entre le "monde politique " et la plupart des Français qui sont loin de haleter (!) devant les rumeurs de tensions entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe .En réalité nos concitoyens sont davantage préoccupés par leur santé , celle de leur famille et  par la crise économique qui se profile et qui décevra ceux qui vont courir à Pôle Emploi .  Le baromètre  politique des Français n'est pas indexé sur les éventuels nuages entre rue de Varennes et rue du Faubourg Saint - Honoré . N'en déplaise à ceux qui hument l'air quelque peu vicié des coulisses ...

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(1) Hebdomadaire Le Point n°2490 du 14 Mai 2020 : article intitulé "Dans le secret de leur confinement " par Nathalie Schuck .

mardi 12 mai 2020

Énigme / enquête : La Tunique du Christ conservée à Argenteuil

                                                  

Ce Post "technique" concerne les historiens (cf.Jean-Christian Petitfils avec qui j'ai correspondu) , les curieux ... (de tous ordres) ... et mes amis d'Argenteuil .

JPM



La Tunique du Christ conservée à Argenteuil  est  depuis le Moyen-Age (12-13 ème siècle) l'objet d'une dévotion particulière mise en relief , notamment , par l'émission de télévision de Franck Ferrand "L'ombre d'un doute : les derniers jours de Jésus" diffusée pour la première fois en avril 2015 et à diverses reprises depuis lors .

I- Or l'authenticité de la relique est sujette à caution (comme d'ailleurs beaucoup de reliques ) car , selon la légende , la Tunique venant de Byzance aurait été offerte par Charlemagne à sa fille Théodrade , abbesse d'Argenteuil . Mais , par la suite , la tunique aurait disparu (au moment des invasions vikings du début 800 ? ) et réapparu en 1156 : Hugues d'Amiens , archevêque de Rouen (1) et le roi Louis VII auraient été présents à l'occasion d'une grandiose cérémonie ...qu'aucun historien de l'époque ne relate tout comme aucun historien ou chroniqueur ne relate la venue de Charlemagne à Argenteuil en ces circonstances (ni Alcuin, ni Eginhard ni Nithard tout trois proches de l'empereur ) . L'abbesse Théodrade qui quitte Argenteuil dans les années 820 , au moment des invasions vikings , et se réfugie dans le monastère fondé par sa mère Fastrade de Franconie en  Bavière (Munsterscharzach) ne fait aucune allusion à cette relique majeure .

II- Ces épisodes auraient pu demeurer dans l'oubli jusqu'à ce que - en 2004 - une analyse d'un petit morceau de tissu du vêtement fasse l'objet d'une analyse au carbone 14 par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) . Cette analyse faite avec l'accord du Cardinal Lustiger , archevêque de Paris (2) va surprendre : le vêtement a été confectionné entre l'an 530 et 650 (3) . Il ne peut donc s'agir d'un vêtement ayant appartenu à Jésus . On sait qu'au moyen-âge les reliques (vraies et fausses) foisonnent et viennent alimenter une notoriété qui est aussi l'objet d'un commerce . 

III-Mais certains doutent du résultat de l'analyse au carbone 14 et mettent en cause sa fiabilité . C'est la raison pour laquelle il faut aussi aller au-delà des analyses strictement scientifiques et faire appel au bon sens : c'est pour cela que l'on peut - au-delà des analyses - mettre en avant quelques incohérences qui retiennent l'attention :

1-Il n'est fait aucune mention de la venue "en grande pompe ", selon la légende, de Charlemagne à Argenteuil par les historiens de l'époque (Alcuin ou Eginhard) tout comme aucun chroniqueur de cette époque ne mentionne la "redécouverte" de cette relique en 1156 en présence de Louis VII (le minutieux chroniqueur Guillaume de Nangis ne mentionne rien de cela pour l'année 1156 alors même qu'il passe en revue tous les faits et gestes du règne de Louis VII  .) 

2- Édification (1241-1248) de la Saint Chapelle par Saint-Louis pour abriter la couronne d'épine sans aucune mention de la Tunique du Christ ...qui serait donc anonymement demeurée à 10 km de Paris alors même que la Sainte Chapelle avait été conçue par Louis IX pour accueillir les reliques les plus marquantes de la Passion .

3- Aucune mention de cette relique majeure par Héloïse (épouse d'Abélard) qui fut abbesse du monastère d'Argenteuil de 1118 à 1128 et vécut jusqu'en 1164 . Certes la "Tunique" ne réapparut qu'en 1156 mais comment imaginer qu'Héloïse n'ait pas eu connaissance de cette relique découverte avec l'aura et la caution du roi Louis VII (si telle avait été la réalité) quand bien même Héloïse était alors supérieure du monastère du Paraclet à Nogent-sur- Seine  ? Dans sa dense correspondance avec Abélard , Héloïse - qui n'était pas confinée dans son monastère et restait proche de la Cour - aurait mentionné le "miracle " de la redécouverte de cette insigne relique . Tel , hélas , n'est pas le cas et le silence demeure total .

IV - Enfin l'analyse du textile de la Tunique par des experts révèle que son tissage a été effectué dans le sens "Z " c'est-à-dire de gauche à droite alors que , au Moyen-Orient ancien , tous les tissages sont effectués dans le sens" S "soit de droite à gauche .  Cela vient conforter - si tant est qu'un doute puisse encore subsister - l'origine occidentale du vêtement : la Tunique n'a pas été tissée en Palestine.

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Il arrive que religion et science ne fassent pas toujours "bon ménage " . Mais , bien évidemment, la datation au C 14 ne remet pas en cause la personne de Jésus ni la mission transcendante du Christ-Jésus  . Par contre le temps des "indulgences " a fait long feu . Faut-il ou non s'en réjouir ?


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(1) Hugues d'Amiens est un théologien très connu qui correspond régulièrement et directement avec les Papes (Innocent II , Eugène III , Adrien IV ) . Il est présent au concile de Tours de 1163 . Il ne mentionne jamais la "découverte" de la Sainte Tunique ...ni dans ses lettres ni dans ses interventions . Au demeurant , on sait que Hugues d'Amiens était très proche de Suger qui , voulant s'approprier le monastère d'Argenteuil pour le rattacher à l'abbaye de Saint-Denis , en chassa les moniales (dont Héloïse ) en 1130 .

(1 bis) Le document de 1156 - il y a tout lieu de penser - est soit un faux soit une déclaration de complaisance pour "redorer le blason" du monastère Sainte-Marie d'Argenteuil qui venait d'être rattaché à Saint-Denis . Ce sont d'ailleurs des moines de Saint-Denis qui auraient "retrouvé" la Tunique en 1156 ... à l'occasion soi-disant de travaux . C'est vraisemblablement une invention de toute pièce pour attirer des pèlerins ...et susciter les dons qui vont avec . Une autre preuve du caractère non authentique du document de 1156 : il fait référence au pape Adrien IV en mentionnant "d'heureuse mémoire " c-a-d , selon la terminologie de l'époque , défunt . Or à cette date Adrien IV est toujours vivant (il décède 3 ans plus tard en 1159 ) et Hugues d'Amiens qui correspond avec lui ne pouvait manquer de le savoir ;

(2) cf. ouvrage intitulé "Une si humble et si sainte Tunique : enquête sur une énigme " . Ed. François Xavier de Guibert . Paris 2005 . Jean-Maurice DEVALS (pseudonyme de Jean-Pierre MAURICE ). Voir page 27 (accord du Cardinal LUSTIGER ,archevêque de Paris, donné pour la réalisation de l'analyse au C 14 ) .

(3) Soit la période couvrant les règnes de Clotaire (fils de Clovis) à Dagobert 1er 

dimanche 10 mai 2020

Covid-19 : dé/confinement et dé/fiance



Le gouvernement fait ce qu'il peut dans une situation critique : le plan d'action détaillé présenté par le Premier ministre est - au moins sur le papier - cohérent et bien balisé . Mais une question récurrente se pose : où trouver les masques recommandés ou exigés ? A la veille du déconfinement de nombreux  Français n'ont pu s'en procurer .

Ainsi, dans telle pharmacie un client ne peut acheter qu'un seul et unique masque . Et seuls sont à la vente - tout comme dans ce supermarché (enseigne Market) - des masques dits chirurgicaux valables seulement 4 heures . Point de masques textile aux normes ,  lavables et réutilisables !

Outre le problème calamiteux de gestion des stocks par l'Etat il est difficile d'imaginer qu'au bout de 3 mois rien n'ait été fait pour mettre en place des circuits de distribution opérationnels dans toutes les communes de France : Les préfets et sous-préfets , s'ils avaient été sollicités , auraient pu coordonner ( c'est leur habitude et ils savent faire) cette mise à disposition en s'appuyant sur les maires .

Le cafouillage actuel me rappelle le titre d'un ouvrage de Roland Moreno :" Théorie du bordel ambiant " . Mais , il est vrai , le ton burlesque de Moreno n'est plus de mise :  la décence l'impose .

samedi 9 mai 2020

Moyen-Orient / USA : Nouvelle donne ?




La stratégie américaine est - on le savait - brouillonne et l'on ignore (en dehors des tweets de Donald Trump ) s'il y a un cap . Le positionnement de Barack Obama avait , lui , le mérite de la clarté : la stratégie dite du "pivot" démontrait que les Etats-Unis envisageaient de privilégier leur défense et leur présence en Asie , notamment en mer de Chine afin de contenir l'avancée (cf. la stratégie dite du "collier de perles ) de Pékin . 

Donald Trump avait , semble -t-il , nuancé cette position (cf . refus de signer le traite TPP) et s'inscrivait dans une diplomatie de soutien à l'Arabie Saoudite qui devenait ainsi le "fer de lance "contre l'Iran (et donc le soutien d’Israël ) . Le soutien explicite à Riyad était certes une déclinaison du Pacte du Quincy (1945/ fourniture de pétrole contre protection ) mais aussi une carte maîtresse pour l'acceptation par les pays arabes du plan de paix Israël / Palestine  préparé par les Etats-Unis . 

Or voici (1) que les Etats-Unis viennent de retirer des batteries anti-missiles qui protégeaient les champs pétroliers saoudiens contre d'éventuelles attaques iraniennes . On peut se poser ainsi la question : le retrait de ces batteries est-il une réponse "du berger à la bergère" après que l'Arabie Saoudite ait mené son propre jeu pétrolier (augmentation massive de sa production de pétrole pour accroître ses parts de marché face à la Russie...mais aussi avec pour effet de mettre en faillite les sociétés américaines exploitant les gisements de pétrole de schiste ) ? Ou bien la vue de Donald Trump est-elle à moins courte vue et va-t-elle renouer avec la stratégie d'Obama tendant à délaisser le Moyen-Orient pour aller "contenir " la Chine ...en abandonnant l'Arabie Saoudite et en passant par pertes et profits son duo et ses envolées avec le prince héritier Mohamed Ben Salman ?

Parions cependant que les pétroliers américains , forts de leurs lobbies politiques , ne se désengageront de si tôt du Moyen-Orient tant est nécessaire pour les USA de maintenir un courant d'importation de pétrole à bas prix au moment où la rentabilité du  gaz et le pétrole de schiste est renvoyée ...aux calendes grecques .

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(1) cf. Le Point en ligne du 8 Mai 2020 (LePoint. fr )

mardi 5 mai 2020

Inflation et vérité des prix : constats et bon sens



Alors que l'inflation est en forte baisse (ce que regrettent certains investisseurs ) la réalité des prix - me répète ma voisine - ne correspond pas à l'indice réel . Certes le taux d'inflation (indice des prix à la consommation ) calculé en mars dernier est de l'ordre de 0,4 % (1) mais les prix réels ont , dans les grandes surfaces , augmenté dans de bien plus grandes proportions . 

Ainsi ma voisine Odette a constaté que dans une enseigne bien connue le prix moyen du "panier de la ménagère " est , en avril , de l'ordre de 140 voire 150 euros soit une augmentation de plus de 20 % par rapport à décembre dernier . Ma voisine dont la pension est de 900 euros n'arrive pas , me dit-elle , à joindre les deux bouts . Et peu lui chaut la diminution du prix de l'essence car Odette , 83 ans, ne sort pas ...d'autant plus en ce moment où elle se trouve confinée dans son 2 pièces . Elle rajoute - et elle en veut au gouvernement - qu'il est anormal que l'Etat ne prenne pas en charge le coût des masques de protection (dont , après de nombreuses tergiversations , Matignon et l'Elysée considèrent désormais qu'ils sont bien utiles ) . Odette s'est, certes, confectionné quelques masques "maison" mais elle n'est pas certaine du résultat bricolé sur sa vieille machine à coudre Singer .

Dans le même temps - mais est-ce deux mondes différents ? - des chefs d'entreprise et la Banque Centrale Européenne souhaitent atteindre une inflation de 2 % afin d'inciter aux investissements en les rentabilisant . Odette n'a forcément pas en tête que la "planche à billets " de la BCE peut générer de l'inflation mais , avec son jugement bien à propos , elle me dit qu'elle n'est pas d'accord : si beaucoup réduisent leur consommation , me dit-elle, les prix baisseront car les producteurs se heurteront au mur que ne peuvent franchir les personnes âgées avec des pensions de 800 ou 900 euros ainsi que la cohorte des chômeurs laissés au bord de la route  pour solde de tout  compte . Ma voisine a raison ...

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(1) L'inflation mesurée en Mars 2020 est - sur 1 an - de 0,7 % 

samedi 2 mai 2020

Pétrole : quel impact géopolitique de la baisse des cours ?



Quand bien même le prix du pétrole a progressé du fait de l'accord intervenu au sein de l'OPEP et finalement appliqué début Mai , la baisse prévisible de la demande mondiale (et du niveau des stocks) ne permettra pas de revoir de si tôt un baril à 50 $ .  Or le pétrole de schiste américain , par exemple , n'est rentable qu'à partir de 40 $ . 

Quel impact (théorique) prévisible à court/moyen-terme sur les relations internationales ?

1- les Etats-Unis ont tout intérêt à ne pas hâter leur désengagement du Moyen-Orient (quand bien même la tentation sera évidente de renforcer leur position en Asie pour contenir la Chine ) afin de ne pas risquer de tarir un approvisionnement moins onéreux (coût d'extraction Arabie Saoudite : 3 $ ) . Tout aussi essentielle deviendra la nécessité de maintenir des alternatives d'importation depuis l'Amérique latine (cf. coût d'extraction du pétrole vénézuélien : 14 $) .

2- Les pays producteurs du Moyen-Orient devront compter sur les importations chinoises (et indiennes) dans un contexte économique de récession occidentale entraînant une forte réduction de la demande . La Chine et l'Inde en profiteront probablement pour renforcer leur position au Moyen-Orient  . Ces pays se trouveront ainsi "nez-à-nez" avec les Etats-Unis . L'autre hypothèse est un approvisionnement plus important auprès de la Russie , situation qui renforcerait les liens de dépendance entre Moscou et Pékin . Cette situation sera d'autant plus éprouvante pour la Russie que ses ressources sont liées  au cours du pétrole  ( projet de budget bâti sur une hypothèse de 45 $ ) .

3 - L'Afrique sera touchée de plein fouet par la baisse des cours et de fortes tensions pourraient en résulter (Nigeria , Angola , Algérie ...Libye , Soudan ) . La dépendance de pays d'Afrique sub-saharienne à l'égard de la Chine (endettement) en sera d'autant plus évidente et ces pays d'autant plus fragilisés . D'où les récents appels en faveur d'une annulation ou diminution de la dette des pays les plus touchés . La Chine se sentira-t-elle concernée ?

4- L'Europe (U.E.) , largement dépendante de ses importations de pétrole, tirera évidemment parti de la baisse des cours . Ce pourrait être un élément propice au rebond ...si tant est que la production et les investissements productifs repartent . Encore faudrait-il que la demande soit à la hauteur . Pour autant les incidences de la baisse du cours du pétrole sur la politique étrangère de l'Union (ou plutôt sur les relations bilatérales de chacun des Etats) n'est pas , actuellement , mesurable . Un impact possible sur les relations avec la Chine et la Russie ? C'est une éventualité . 

mardi 28 avril 2020

Venezuela : sur qui (et sur quoi) compter ?



Le Venezuela est dans une situation critique comme d'autres pays en Amérique du Sud . Mais le manque de visibilité n'affecte pas simplement l'économie mais aussi la politique et la conduite de la nation .

1- En politique on ne sait plus qui fait quoi : Juan Guaido , Président autoproclamé et Président de l'Assemblée nationale n'a pu , face au Président Nicolas Maduro , asseoir son autorité en dépit du soutien des Etats-Unis . Pourtant , en septembre 2019 , Guaido avait mis en place un système (réintégration du Venezuela dans le TIAR)  qui aurait pu servir de relais à une "intervention " plus ou moins directe de l'OEA (c-a-d des USA) . Mais l'Amérique latine n'est plus une "colonie " américaine comme au temps de l'intervention des Etats-Unis au Guatemala en 1954 : contrairement au positionnement de  John Foster Dulles à l'époque , Mike Pompeo vient de prendre acte du "surplace" de Guaido en appelant à son discret retrait en attendant de prochaines élections et la constitution d'un "Conseil d'Etat " intérimaire issu des 2 camps .

2- La situation économique est pire que la situation politique : une inflation de 9000 % et un budget aux ressources qui s'évaporent au rythme de l'effondrement du cours du baril : le baril venezuelien vient de passer sous la barre des 10 dollars alors que le coût d'extraction est de 19 $ . Or le budget dépend à 70/80 % des exportations de pétrole . Les files d'attente s'allongent devant les magasins et les hôpitaux qui doivent faire face à la pandémie .

                                                                       
Finalement les vénézuéliens vivent une triple crise : sanitaire (confinement) , économique (magasins vides,arrêt de l'appareil de production ) et politique (le "pion" Guaido soutenu par les Etats-Unis n'a pas progressé sur l'échiquier ...et les Etats-Unis semblent maintenant sortir du jeu ) . Il demeure cependant 1 inconnue : qui va "mettre la main" sur les réserves de pétrole (les premières du monde) du Vénézuela ? Les Etats-Unis qui ne peuvent plus compter sur le pétrole de schiste ...ou bien la Chine (1) qui avance sur le continent latino-américain ? ...ou bien un nouveau Bolivar vénézuélien ? 

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(1) pied-de- nez aux Etats-Unis : le prix du baril du pétrole n'est officiellement pas exprimé en dollars mais en yuan ...

jeudi 23 avril 2020

Moyen-Orient / tensions : bal masqué ?



La situation sanitaire semblait mettre sous cloche les risques de conflit au Moyen-Orient . D'ailleurs on a vu des solidarités nouvelles émerger entre les Etats du Golfe et l'Iran dans un contexte particulièrement dramatique pour Téhéran . Mais , sans être un rideau de fumée , la crise sanitaire ne masque pas les tensions : la solution "mi-figue mi-raisin " trouvée en Israël (gouvernement de coalition ) laisse la porte ouverte à une annexion de territoires en Cisjordanie , sur le Golan et la rive gauche du Jourdain alors même que le "plan de paix" proposé par Donald Trump semble , pour l'instant , encore à l'eau .

De son côté l'Iran vient de mettre en orbite un satellite militaire montrant ainsi qu'il dispose de missiles balistiques susceptibles (1) d'être équipés d'une tête nucléaire . Dans le même temps les Etats-Unis redoutent (ou font mine de redouter) un harcèlement naval dans le Golfe . 

Ces tensions interviennent - c'est à noter - à un moment où l'on ne craint plus une flambée des cours du pétrole du fait des baisses engendrées par la diminution drastique de la demande mondiale . Cette situation , sans être pour autant explosive , permet toutes les hypothèses alors que le monde est aux prises avec une des situations sanitaires les plus sérieuses de ces cent dernières années .

Une interrogation dans ce contexte : à qui profitent les tensions actuelles ? Aux Etats-Unis afin de pouvoir lancer une bouée de sauvetage aux sociétés américaines exploitant le pétrole de schiste et qui sont au bord de l'asphyxie ? Ou bien , au contraire , et au-delà des enjeux économiques , à des Etats qui voudraient saisir l'opportunité d'une situation internationale au bord du collapsus  pour régler des comptes qui ne seraient pas exclusivement financiers ?

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(1) les américains soutiennent que ces missiles balistiques sont contraires à une résolution ONU interdisant , peu après l'accord du 14 juillet 2015 , des vecteurs pouvant être équipés de tête nucléaire . Ce à quoi répond l'Iran que ces missiles (dont le rayon d'action est cependant d'environ 2000 km ) n'ont pour fonction que d'être strictement défensifs .