dimanche 15 janvier 2023

François Bayrou : 2027, pourquoi pas ?

 

On le croyait quelque peu "au placard" dans ses fonctions de Haut Commissaire au Plan et voilà que François Bayrou remet sur le tapis ses jetons pour 2027 . En dépit de ses 71 ans le président du MoDem fait toujours preuve de fougue et de lucidité . Jadis on "chambrait" quelque peu François Bayrou qui se sentait tout imprégné d'une "destinée manifeste" et l'on souriait en se disant qu'en effet Pau n'était pas si loin que cela de Lourdes . 

Je ne sais quel sera l'état de  notre société dans 5 ans ...si elle n'est pas réduite en poussière (radioactive ou non ) . Si tel n'est pas le cas (ce que je souhaite ) nous aurons besoin d'un président qui soit un "sage au-dessus des partis" tout en ayant le goût et le sens des réformes . Bayrou a certainement un destin ou en tout cas une carte à jouer. 

Un analyste se désolait il y a peu de constater le peu de vaillance de "l'offre politique" en ce moment : avait-il inclus François Bayrou ou ne pensait-il qu'à Marine Lepen ou à Eric Ciotti ...ou bien à Laurent Wauquiez ...si ce n'est à François Rufin ? 

En entendant Bayrou on n' a pas - fort heureusement -  l'impression "d'attendre Godot" : une petite dose d'optimisme nous maintient alors éveillé . 2027 : pourquoi pas ? 

jeudi 12 janvier 2023

GAZ / TRUMP : Donald Trump visionnaire ?

 Lors du sommet OTAN du 11 juillet 2018 , Donald Trump n'y est pas allé de main morte pour "tacler" la chancelière Merkel et fustiger la dépendance de l'Allemagne par le biais du gazoduc Nord Stream (50 % des importations de gaz par l'Allemagne en provenance de Russie ).

Trump avait peut-être (et probablement ) raison lorsqu'il disait : "Elle paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie . Ce n'est pas juste ! " . A juste titre Donald Trump s'émouvait de ce que Nord Stream 2 se prépare à acheminer 55 milliards de M3 de gaz par an à l'Allemagne . Le président américain était déjà convaincu que l'exportation de gaz par la Russie avait pour objectif de prendre l'Europe (et singulièrement l'Allemagne) en otage (1)

Cela me rappelle ce que me confiait un universitaire ukrainien en 2009 : "la Russie va rendre les pays européens dépendants du gaz russe et , ensuite, Poutine envahira l'Ukraine et , de là , la Pologne et les Etats Baltes " . C'était en juillet 2009...et nous n'avons pas à l'époque réagi . Il est vrai maintenant que la réaction de l'Otan et de l'Occident  a déjoué les plans de Vladimir Poutine . Il n'empêche :  il s'agissait là de la ficelle qui était au fond de son sac . Comme quoi Trump avait - aussi - quelques grammes de bon sens . 

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(1) Finalement l'administration Biden a accepté Nord Stream 2 , confortant ainsi l'Allemagne dans sa dépendance à l'égard de la Russie . Ce n'est qu'après l'invasion russe que Berlin sursoit à la certification du gazoduc ...qu'une explosion téléguidée mettra hors service . A qui profite le crime ? 

mercredi 11 janvier 2023

Réforme retraites : la "maison brûle "

 

Alors que les syndicats s'apprêtent à dégainer et que le gouvernement s'efforce de déminer , il semble que les enjeux de la réforme ne soient pas encore clairs aux yeux de nos compatriotes . On a quelque peu l'impression d'un tricot muni d'un lot de boutons mais auquel il manquerait des manches .

Le gouvernement n'a probablement pas suffisamment insisté sur le fait qu'à défaut d'une réforme , le régime de retraite irait dans peu de temps à vau l'eau . Certes on précise que le déficit serait d'environ 13 milliards en 2030 mais l'on oublie de dire que ce déficit serait reconductible et irait en augmentant : donc 150 ou 200 milliards d'ici dix ans . 

Alors qu'une majorité de français ne voient dans la réforme qu'un recul de l'âge de la retraite seule une minorité a conscience de ce qu'il s'agit d'un sauvetage . Comme disait Jacques Chirac à propos du changement climatique "la maison brûle et nous regardons ailleurs " . 

Peut-on imaginer qu'un consensus ait lieu sur le risque de faillite afin que l'on ne jette le projet de réforme aux orties en faisant croire que l'on n'est pas à 10 milliards près (cf. le "quoi qu'il en coûte) ?

lundi 9 janvier 2023

Electricité : trou noir

 

Les prix de l'électricité ont grimpé depuis quelques mois dans des proportions inacceptables acculant à la faillite des centaines d'artisans . Comment penser que le gouvernernement si attentif au "déminage" n'ait pas anticipé cette situation mettant sur la paille des TPE et PME ? 

On a beau se demander comment les intermédiaires ont pu de la sorte "s'engraisser " on ne trouve pas la réponse à ce constat : alors que 70 à 80 % de notre énergie est d'origine nucléaire (avec un prix de revient d'environ 50 euros le mégawatt ) comment se fait-il que l'on ait pu dépasser les 500 euros le MGW ?

Certes la moitié du parc nucléaire français est à l'arrêt faute de suivi de la maintenance , certes il y a la raréfaction du gaz du fait du conflit en Ukraine ...Mais cela n'explique pas tout et notamment le fait que le prix de l'électricité soit connecté au prix du gaz (lequel a dérapé) . On aimerait finalement bien comprendre pourquoi en se connectant aux autres pays de l'Union la France est tombée dans un "trou noir"

 Certes - et heureusement -  le Président Macron estime nécessaire la déconnexion d'avec le gaz mais sera-t-il suivi par d'autres Etats de l'Union (on sent dès à présent le peu d'enthousiasme de Bruxelles ) ?

 L'action du gouvernement sera jugée notamment sur les initiatives en ce domaine dont l'impact sur l'inflation est évident .

jeudi 5 janvier 2023

Venezuela / Guaido : vers la sortie ?

 

Juan Guaido pourtant reconnu comme président légitime par les Etats-Unis et plusieurs Etats européens dont la France a bien du souci à se faire : l'opposition au gouvernement de Nicolas Maduro vient de lui ôter tout soutien . Washington continue pourtant à le reconnaitre comme président du Vénézuela mais cela du bout des lèvres  et il semble bien que des "envoyés spéciaux" américains aient - à toutes fins utiles - pris contact avec le président Maduro afin de "renouer" .

Il faut dire deux choses : d'abord que Juan Guaido (à l'époque soutenu fortement par Donald Trump ) n'a pas pu -ou su - prendre l'ascendant sur Nicolas Maduro en dépit des "plats" que lui faisaient à l'époque passer les USA . Dans un contexte de faillite du Venezuela , Juan Guaido n'est pas apparu ni comme le messie ni comme une planche de salut . L'autre considération relève de la géopolitique : le Vénézuela est le pays qui , dans le monde , possède les plus grandes réserves de pétrole et les Etats-Unis  veulent y avoir un "chemin d'accès " que n'offre pas Guaido que son opposition laisse tomber tout comme des présidents (Brésil , Colombie) d'Etats voisins .

 Il est dans ce contexte peu probable que Juan Guaido se présente lors des élections présidentielles de 2024 . La carte "Trump" , de fait, était biaisée et le dé quelque peu pipé .

lundi 2 janvier 2023

Iran : gros orages

 

Le régime iranien est plus que bousculé et donne d'impression d'aller à vau l'eau : les revendications des jeunes femmes à propos du voile ont entrainé le gouvernement dans une spirale provocation / répression . Comme pour se trouver un allié en ces temps difficiles Téhéran joue en ce moment la "carte Moscou" misant peut-être sur un "bloc" qui pourrait reprendre la main au Moyen-Orient . 

Mais le Moyen-Orient donne l'impression d'être un "canard sans tête" à la recherche de parrains qui ne jouent que la carte de leurs intérêts du court terme . Toutefois Israël et les Etats-Unis veillent : les stocks d'uranium à Fordo dépassent les 60 % (taux d'enrichissement) et les négociations qui étaient en cours (fin de l'embargo pétrole contre gel du programme nucléaire ) sont désormais au point mort . 

Certes le régime iranien semble se contenter (cf. concept de dissuasion ) de n'être qu'un "pays du seuil nucléaire" . Pour autant l'instabilité actuelle du monde suppose d'éviter toute prise de risque . Une action militaire est-elle envisageable ? On ne saurait l'exclure  car dans ce monde de transition que nous vivons les rapports de force s'affirment - et s'affichent -au grand jour .

samedi 31 décembre 2022

Poutine est-il un plaisantin ?


En cette fin d'année une pointe d'humour n'est pas de trop : Poutine apparaît comme un "pince sans rire " . Commentant son entretien d'il y a quelques jours avec Xi Jinping , le Président Russe a déclaré - apparemment sans "s'esclaffer" - que la relation avec la Chine se situait dans un "nouvel ordre conforme au droit international " . 

Or , comme chacun le sait, le mémorandum de Budapest (5 décembre 1994) signé par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie garantissait l'intégrité territoriale de l'Ukraine . En envahissant l'Ukraine en février dernier c'est bien ce droit international que la Russie a bafoué . 

Xi Jinping au visage impavide doit rire en sourdine en voyant ainsi se tordre dans tous les sens son "allié" du moment... bien encombrant . 

jeudi 29 décembre 2022

Ukraine : fin d'un monde ?

 

L'agression russe - forte de nos faiblesses (2014) - a éprouvé la réactivité de l'Occident et bouleverse les données inscrites dans les sismographes géopolitiques . Il n'est guère de livres (mémoires , analyses) parus ces derniers temps qui ne constate une "remise à plat " de nos pensées et prévisions du fait de l'invasion en Ukraine . 

Quant à nous, une carte d'état-major déployées à toute heure sur les chaînes de TV en continu , nous sommes devenus des spécialistes de l'Ukraine tout autant que les généraux en retraite devenus analystes sur telle ou telle chaine . Pour autant alors que l'Ukraine est devenue - depuis 8 mois - notre quotidien , on constate que le monde n'a pas encore changé de cap . Probablement moins d'une quarantaine de pays (sur 193) se sentent directement impliqués et moins de 10 % de la population mondiale .

Est-ce à dire que ce conflit n'a qu'une portée limitée (outre les victimes des 2 camps) ? On en retiendra certainement que la Russie ne fait plus illusion et que Poutine quand bien même il se battrait (contre ou avec ) les chimères de l'ex-URSS a eu une attitude "suicidaire" quel que soit le scénario imaginé . Comme me le disait il y a 13 ans un universitaire ukrainien V. Poutine a tendu un piège aux européens (dépendance au gaz) en étant persuadé que ceux-ci prioriseraient égoïstement la dimension économique du conflit . Mais c'est finalement la Russie qui est tombée dans le piège , l'attachement au droit international et à la souveraineté nationale ayant pris - chez les européens - le dessus .  

Si le conflit Ukrainien n'est pas ainsi la fin d'un monde , il sonne pourtant le glas de la Russie (ou tout au moins de ses dirigeants actuels) . De la même manière ce conflit mène la Chine au premier plan de la scène internationale : de son positionnement dépend largement l'issue du conflit . Le nouveau monde qui s'annonce verra émerger des pays émergents (Inde) ou qui ne le sont plus (Chine) . Masque-t-il le déclin de l'Europe et un repli, à terme, des Etats-Unis ? Trop tôt pour le dire . 

Ce qui est sûr est que le conflit ukrainien est un signal : le témoin de l'Histoire passe désormais (volontairement ou non ) à l'Asie .

samedi 17 décembre 2022

Eglise catholique : où sont les femmes ?

 

Alors que de nombreuses églises se présentent "portes closes" en ces jours de fin d'année , les mosquées - elles - fleurissent même dans les bourgs ruraux . La déchristianisation est en marche et la France est depuis longtemps devenue "terre de mission" . Mais la "mission" se heurte à l'absence de missionnaires quand bien même ils viendraient en bataillon de Corée du Sud , du Burkina-Faso ou infiltrés par d'orthodoxes servants du F.S.B (!) .

Devant cette situation où les églises se vident faute de desservant on s'interroge : pourquoi le Vatican n'ordonne-t-il pas des femmes ? Il y a probablement une misogynie latente dans l'Eglise ou bien une réponse à rechercher dans la casuistique . Quoi qu'il en soit , il y a urgence . Faute de desservants , d'animation et d'initiatives l'Eglise catholique se meurt :  on aura fort à faire dans quelques années pour débusquer les "racines chrétiennes" de la France . 

Pendant ce temps , du Sud au Nord , fleuriront les tapis de prières . L'Eglise, elle , risque de demeurer tapie derrière une nouvelle forme d'obscurantisme . Alors ,  les églises romanes désaffectées deviendront  salles de spectacle où se donneront rendez-vous chorales et orchestres ... ou bien tribunes pour un concours de Miss France .  

Sauf , évidemment , si le Vatican se ressaisit à l'occasion d'un "Vatican 3 " particulièrement attendu .  

mercredi 7 décembre 2022

France / diplomatie : renouer avec un "Non- Alignement " ?

  C'était la vision de la France à l'époque de De Gaulle : ne pas s'aligner sur l'un ou l'autre bloc et servir de médiateur et de "point d'équilibre" si une 3ème voie se présentait . Actuellement et en raison notamment de la guerre en Ukraine nous intégrons pleinement un "camp occidental " : c'est à juste titre que nous rejoignons les Etats-Unis dans une opposition sans faiblesse à l'invasion russe . 

Cela doit-il s'entendre comme un "alignement " qui nous conduirait à épouser la position des Etats-Unis dans toutes les situations  ? C'est le risque en effet de faire bloc avec un camp occidental structuré et cimenté par l'OTAN qui briderait notre marge de manœuvre en Asie par exemple . N'avons-nous pas intérêt à préserver nos relations avec  la Chine sans faiblesse certes mais aussi sans antagonisme ?

Alors que désormais les pays du "Sud" émergent véritablement et nouent entre eux des coopérations  renforcées avec des chefs de file pouvant imposer leurs stratégies , la France a intérêt à conserver une autonomie diplomatique proche du "Non - alignement" tout en maintenant une proximité étroite avec les Etats-Unis lorsqu'il s'agit de sécurité . 

Il existe sûrement  un "couloir" entre d'une part notre fidélité aux Etats-Unis et à l'OTAN et d'autre part  notre vocation "mondialiste" (attachement aux Lumières / Conseil de Sécurité ONU / statut de puissance nucléaire ...) . Le couloir existe mais pour l'instant il fait un peu figure de no man's land . 

samedi 3 décembre 2022

Coupures électricité : cacophonie

 

Alors que les experts et techniciens (dont RTE ) prévoient des "délestages" (euphémisme pour coupure d'électricité) dans la 2 ème quinzaine de décembre , ministres et porte-paroles s'emploient à rassurer : le délestage ne serait qu'une option ultime .

Cela est peu probable du fait de l'arrêt de la moitié de notre parc nucléaire : EDF n'est pas à même d'accélérer les travaux de maintenance des 25 ou 26 centrales à l'arrêt du fait des tergiversations gouvernementales et des "cadeaux de Noël " faits à l'époque aux écologistes . Il est vrai qu'il nous manquait l'onction de Greta Thunberg ...(blanc- seing arrivé depuis ) .

On a finalement l'impression d'une indécision dans les choix des dirigeants : tenir en laisse le nucléaire et , en même temps, donner son aval à une indexation du prix de l'électricité sur celui du gaz (cf. l'aberration du "coût marginal" sur le marché européen sauf Espagne et Portugal ) .

Notre Président , depuis Washington , doit scruter l'horizon : il n'est guère dégagé dans le court terme . Les ténors de la CGT s'entrainent déjà à faire des vocalises et Jean-Luc Mélenchon attend patiemment le moment de mettre le "feu aux poudres" . En seconde ligne , Marine Le Pen voit venir ...  

mercredi 30 novembre 2022

Unesco / baguette : les Basques se rebiffent ...

 

L'Unesco vient d'inscrire la baguette de pain française au patrimoine culturel de l'Humanité  . Il  s'agit , effectivement, de l'information la plus " croustillante " de la matinée . 

Ma voisine Hortense, pleine de bon sens, en dépit (ou à cause) de ses 85 ans dit que cette décision - bien que longuement mûrie et recuite - ne va pas faire que des heureux : Elle m'assure que le "béret basque" aurait dû entrer simultanément  dans le patrimoine de l'humanité car , on le sait , il accompagne la baguette française (1)

Dès lors , elle craint que les Basques  ne se rebiffent et que l'ETA ne renaisse de ses cendres . Je lui ai fait cependant observer que l'ETA n'opérait qu'en Espagne et avait, désormais , déposé les armes . Mais , quoi qu'il en soit du béret , Hortense m'assure qu'elle "tire son chapeau " à l'Unesco .

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(1) Tout comme , ailleurs, la paella de Valencia , la pizza Napolitana ou le cassoulet de Castelnaudary ...

lundi 28 novembre 2022

Libertés : Vents d'Est

 

Il n'est pas besoin d'être grand clerc ou Pythie ou bien prophète pour sentir qu'en ce moment le monde bouge fort . Certains - pessimistes - diront qu'il "craque" un peu . En réalité le "vent d'Est " qui souffle en ce moment depuis l'Ukraine, l'Iran ou le Chine est plutôt porteur de bonnes nouvelles : il est l'indice d'une aspiration aux libertés individuelles et à la démocratie dont se gaussaient certains . 

A Kiev comme à Téhéran comme à Pékin ou Shangaï les résistances se mettent en place . La jeunesse et aussi des moins jeunes sont dans la rue et font face soit à des invasions pour les rayer de la carte (Russie en Ukraine) soit à des régimes autoritaires (Iran , Chine) . 

C'est dire que le vent d'Est souffle en rafale : certains y verront un désagréable et étouffant  vent venant du Sahara , d'autres au contraire un bol d'air pur . La "fin de l'Histoire" (cf. Fukuyama ) n'est sûrement pas pour demain : rien n'est encore écrit !

samedi 26 novembre 2022

ONU / Ukraine : Une Force de maintien de la Paix ?

 

A l'instar de l'ancienne Société des Nations , l'ONU montre son impuissance dans la résolution du conflit en Ukraine dont les populations sont touchées intentionnellement par des frappes russes . Certains font valoir l'impossibilité pour le Conseil de Sécurité d'aller de l'avant du fait du veto de Moscou . 

Pourtant l'Assemblée Générale de l'ONU a utilisé fin février/début mars la procédure exceptionnelle de "contournement" en cas de blocage au sein du Conseil de sécurité : la procédure dite "de la résolution Acheson  (datant de 1950) . L'Assemblée a adopté début mars une résolution condamnant l'invasion russe à une très forte majorité et en des termes particulièrement cinglants . 

Sur cette base la Pologne a suggéré la mise en place d'une force internationale de maintien de la paix propre à empêcher et sanctionner les crimes de guerre (opérations visant sciemment la population civile) . La proposition polonaise a , cependant , "fait long feu" car cette force risquerait d'être sous commandement OTAN ce qui induirait une co-belligérance dont personne ne veut . Pour autant doit-on abandonner l'idée d'une force de maintien de la paix ? Faut-il concevoir exclusivement une force sous commandement OTAN comme au Kosovo ou en Bosnie ? 

Les Nations Unies se heurtent au même mur que,  jadis, la Société des Nations . Grave constat d'impuissance pendant que l'on retire chaque jour des corps de dessous les gravas 

vendredi 25 novembre 2022

Service Public : une "privatisation" rampante ?

 

La décision du Parquet national financier d'ouvrir une information qui - indirectement - pose à nouveau le problème du recours aux cabinets d'étude privés révèle un double handicap : d'abord la tentation de recourir aux interlocuteurs proches des "milieux d'affaires" censés être "près de leurs comptes" ( et donc d'agir plus rationnellement en fonction du dogme "retour sur investissement ") . Ensuite , la porosité des relations entre copains de telle ou telle école sans que cela signifie forcément  "renvoyer l'échelle" mais désir (et souci) de l'entre-soi . 

Cette référence au secteur privé s'accompagne de la marginalisation ou de l'extinction de "corps" de l'administration souvent considérés comme sclérosés et insuffisamment "dans le vent" . Ainsi la réforme de la haute fonction publique - avec la disparition de l'Ena - s'est-elle accompagnée de secousses profondes , certains "corps" (diplomates , préfets ...) étant probablement jugés trop conservateurs . 

Cela revient à poser la question du Service Public . Autant les rentes de situation sont détestables autant la référence au privé et à son éthique variable peut poser problème . Pour autant ne jetons pas les cabinets d'étude avec l'eau du bain mais prudence toutefois dans la rationalité de conclusions qui , souvent , relèvent du court terme . 

La "guerre des talents" (cf. l'ouvrage the war of talents -1997) chère au cabinet McKinsey se profile et inspire - à juste titre ? - bien des réformes en cours .


mercredi 23 novembre 2022

Electricité : la Commission propose ...

 

C'est un document (20/10/2022) quasiment passé inaperçu : un "non papier" de la Commission européenne qui soumet à la discussion des Etats- membres un découplage du prix de l'électricité et du gaz .

Il serait envisagé de réformer le marché de l'électricité en évitant les rentes de situation ( de la part notamment des producteurs dits "infra-marginaux " qui tirent profit de leur situation par rapport aux centrales à gaz ) . 

Au lieu du système basé sur le coût marginal (dernière centrale "appelée" donc à prix de revient excessif) , la proposition de la Commission - soumise à la discussion - serait basée sur des contrats à long terme évitant de tomber dans le piège des tranches horaires qui allouent des rentes de situation aux "infra-marginaux" .

 Désolé pour ce charabia ..mais , au-delà , l'idée est intéressante et il n'est que temps !

lundi 21 novembre 2022

Iran : révolution à pas comptés

 

Le régime iranien est mis à mal par un vent de contestation populaire , expression - d'abord - d'un mouvement féministe qui , comme une vague , s'étend peu à peu  . Mais cela va bien au-delà de ce détonateur : le "feu aux poudres" gagne l'ensemble de la société iranienne  . Les symboles forts sont bousculés tant à Téhéran qu'en  la ville sainte de Qôm (1) .

Dans ce contexte , le mouvement de résistance iranien est "sur le pied de guerre" . La présidente du Conseil National de la Résistance iranienne , Maryam Radjavi avance un " plan en 10 points " : liberté d'expression  , élections , abolition de la peine de mort , égalité des droits etc.. Etat exempt d'arme nucléaire (cf . le projet de ZEAN au Moyen-Orient )  .

Maryam Radjavi est susceptible de fédérer autour d'elle des oppositions . Il semble qu'elle ne manque pas de soutiens ...à suivre . 

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(1) à peu de distance de Qôm se trouve le site nucléaire de Fordo (où est produit l'uranium enrichi à 60 %)

vendredi 18 novembre 2022

Russie : "plus blanc que blanc " !

 

L'entretien (1) accordé tout récemment à la journaliste Anne Nivat par la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe tente de "laver plus blanc que blanc" en rejetant sur les Etats-Unis la responsabilité de la  fracture Occident / Russie . Apparemment et avec la plus grande sincérité Mme Maria Zakharova soutient que les Etats-Unis , dès la dislocation de l'URSS, ont tout fait pour que la Russie ne rejoigne pas le camp européen . Selon elle , les Etats-Unis n'avaient qu'une peur : avoir, face à eux , un ensemble (Europe + Russie) qui serait alors un rival dangereux . 

Mme Zakharova semble convaincue des propos qu'elle tient à l'envoyée du journal Le Point et il n'est pas exclu que le Kremlin , dans le passé , ait tenté de jouer la carte de l'Europe (cf . Gorbatchev et "la maison commune" ) . Pour autant cela ne dédouane pas la Russie aujourd'hui : l'Ukraine a été envahie par la Russie au mépris des accords de Bucarest (décembre 1994) qui garantissaient l'intégrité territoriale et la sécurité de l'Ukraine . Actuellement la "retraite" s'accompagne de bombardements de cibles civiles et les mercenaires de Wagner montent au front en s'abritant derrière de la "chair à canon". 

Pour cela - et en dépit de sa sincérité apparente -  Mme Zakharova ne nous fera pas prendre "des vessies pour des lanternes" .

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(1) LePoint.fr du 17/11/22 . Interview particulièrement intéressante .

dimanche 13 novembre 2022

Ukraine : la lutte finale

 

La libération de Kherson est une date importante . En dépit des interrogations sur les circonstances de la "retraite de Russie" c'est , de l'avis de tous, une journée à marquer d'une pierre blanche . L'Ukraine ainsi poursuit son ancrage européen alors même que la Russie "lève l'ancre" ...on ne sait encore vers quels horizons . Dommage que la Russie se soit engluée dans un conflit semblant dater du moyen-âge , époque des conquêtes territoriales et qui paraissait révolue .

Peut-être fallait-il que la Russie de Vladimir Poutine s'embourbe ainsi pour "renaître de ses cendres" . Car viendra un jour où la Russie - poussée ou non par la Chine -  rejoindra sa "maison européenne" comme le disait  un jour Mikhaïl Gorbatchev au parlement de Strasbourg . 

Le président Zelensky recevra probablement le Nobel de la Paix ...et - s'il existe - Vladimir Poutine aura bien mérité le Nobel de la Guerre . A chacun son "ange"(ou son daemon

samedi 12 novembre 2022

Défi migratoire : sale temps pour la planète

 

L'affaire de l'Océan -Viking démontre que les problèmes migratoires sont devant nous et non derrière nous . Au - delà des flux rendus inéluctables du fait des guerres (de plus ou moins grande intensité) ce sont des migrations économiques et  climatiques qui pointent à un horizon relativement proche .

Il n'y qu'à se référer aux prévisions du GIEC pour s'en convaincre : dans les 30 ou 40 ans qui viennent  une température oscillant aux alentours de + 3 degrés (par rapport à l'âge dit préindustriel soit 1880 ) rendra inhabitables des îles (ou des franges d'îles) du Pacifique et des Caraïbes (1) .  Ce seront même des mégapoles comme Dacca , Lagos, Bangkok ...qui risquent de se trouver "les pieds dans l'eau" .  

Ce ne sont donc pas quelques centaines de personnes - comme dans l'Océan -Viking - qui vont demander refuge en hissant la bannière blanche des ONG mais des dizaines de milliers d'adultes et d'enfants . Et l'on ne pourra alors raisonner seulement  à "cœur ouvert" comme le font si volontiers les organisations humanitaires  . 

Cela doit interpeller à la fois les délégations présentes à la COP 27 ...mais aussi l'Union européenne (puisque ces migrations vont toutes se faire du Sud au Nord ou d'Est en Ouest ) . 

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(1) Un scénario "light " à + 2,5 degrés est envisageable dans les années 2050/60 mais il est improbable que ce scénario soit ramené à + 1, 5 ou +2 degrés comme le souhaitait la COP  21 (Paris) car le "coup est parti" .