mercredi 22 mai 2019

Europe : une utopie réaliste



En dépit des prétentions de Bannon , Trump, Salvini , Orban , Le Pen et les autres , l'Union européenne demeure le support des valeurs occidentales (y compris celles des Etats-Unis ) .

Comme le souligne Mathieu Lainé (1) , ce sont les philosophies des Lumières et l'ancrage chrétien qui sont à l'origine du projet démocratique et humaniste . Le concept d'Etat-Nation s'est forgé certes sur la base du traité de Westphalie mais ses racines sont antérieures à la guerre de Trente ans .

Lorsque Victor Hugo s'adressait aux nations lors du Congrès pour la Paix universelle (Paris, 1849) l'accent était lyrique lorsqu'il évoquait les futurs Etats-Unis d'Europe mais il était , surtout visionnaire (sans qu'il ait besoin d'une table tournante ) . 

Faut-il tirer un trait sur Hugo , sur Jaurès dont l'encre n'est pas encore sèche parce que des politiciens démagogues et  craintifs sortent de leur poche buvards et papier - mouchoir ?

Au-delà des craintes du court terme des Salvini , Orban , Bannon , Le Pen etc... l'Europe n'est pas une utopie mais une ambition réaliste . Hugo et Jaurès couvrent la voix de Le Pen tout comme celle de Gasperi couvre celle de Salvini .

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(1) essai "Il faut sauver le Monde Libre " de Mathieu Lainé (Editions Plon 2019 )

lundi 20 mai 2019

Bannon / élections : un évangéliste en campagne




Steve Bannon , ancien directeur de campagne de Donald Trump est à l'affiche et les médias s'interrogent à juste titre sur son rôle dans la campagne européenne  . Une chose est claire : il ne veut pas d'une Europe forte susceptible de rivaliser avec les Etats-Unis et d'être un point d'équilibre face à l'arrivée programmée de la Chine . 

M. Bannon est milliardaire : ce n'est pas une maladie mais cela se sait et cela compte tout autant pour le Rassemblement national de Marine Le Pen  que pour la Ligue de M . Salvini . La question que l'on se pose à son propos : fait-il cette opération de sape de l'Union de son plein gré ou main dans la main avec Donald Trump ?

 Mais ce point n'est que mineur puisque Bannon n'agit pas "à l'insu de son plein gré " . Bannon a servi jadis dans les marines et il surfe sur les vagues porteuses : l'immigration en particulier . Pourtant ce thème ne saurait cacher l'essentiel  : l'Union (européenne) fait la force et c'est ce que craint Bannon tout comme Trump installés dans un hégémonisme aux odeurs de 'Manifest Destiny " (évangile américain selon le Président Polk et que reprend l'ancien conseiller de Trump (1)

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(1) Steve Bannon avant de soutenir Trump avait soutenu Ted Cruz lors de la primaire républicaine américaine  et avait déclaré "les flingues , la Bible et celui qui l'a écrite sont ce qui nous rassemble ".

vendredi 17 mai 2019

EDF/ETAT/C.R.E. : qui décide en France du prix de l'électricité ?



Alors qu'une augmentation du prix de l'électricité de 5, 9 % est programmée début juin une autre -plus limitée- pourrait intervenir début Aout aux dires de Jean-François Carenco , président de la C.R.E  (1) . De la sorte la hausse serait d'environ 7 % alors que l'inflation ne devrait pas dépasser les 1, 3 % . Bizarrement le gouvernement ne semble pas réagir bien que cette augmentation aille directement impacter les ménages les plus modestes . Le projet de modification des modes de calcul des tarifs ne semble pas à l'ordre du jour et renvoyé aux calendes grecques .

.Le Conseil d'Etat , saisi par des associations de consommateurs doit se prononcer . Prendra-t-il en considération les critiques de l'Autorité de la concurrence (2) ci-après ?  

"Le dispositif envisagé est défavorable pour 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation des tarifs de 7,7 % HT dont 40% ne correspondent pas à une augmentation des coûts de fourniture d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux tarifs règlementés ".

Certains s'étonneront de voir l'électricité en France augmenter alors même qu'elle est , dans notre pays  , d'origine nucléaire à 70 % et donc non liée aux soubresauts du prix du pétrole et seulement marginalement impactée par le coût du transport .
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(1) La Commission de régulation de l'énergie (C.R.E.), présidée par un préfet (en retraite) fait partie des structures dites "Autorités administratives indépendantes " (organisations "juteuses" s'il en est ) .

(2) avis 19-A-07 du 25 mars 2019

mercredi 8 mai 2019

Iran / Etats-Unis : bruit de bottes



Ce 8 mai devrait être l'occasion de ne parler que de paix . Pourtant une partie de "bras de fer" se joue en ce moment entre les Etats-Unis et l'Iran . On sait qu'il y a un an Donald Trump s'est retiré de l'accord signé en juillet 2015 entre les 5 + 1 (membres du conseil de sécurité + Allemagne) et l'Iran à propos de son programme nucléaire afin qu'il ne dérape pas dans le secteur militaire .

Depuis lors les Etats-Unis ont mis en oeuvre des sanctions économiques (interdiction d'exportation de pétrole) à l'encontre de l'Iran . Ces dernières semaines ces sanctions ont été renforcées et des forces américaines sont "sur le pied de guerre" : porte-avion , avions de combat etc...

Dans le même temps le gouvernement iranien vient de notifier aux signataires de l'accord de 2015 (dont la France) qu'il ne respecterait pas la clause limitant l'enrichissement de l'uranium et l'utilisation d'eau lourde . Préalable à la dénonciation , à son tour, de l'accord de juillet 2015 par Téhéran ? C'est peut-être ce que souhaitent les Etats-Unis pour - en poussant l'Iran à la faute - légitimer une intervention .

Bref , en ce moment se joue une partie de poker...en souhaitant qu'il ne s'agisse que d'une partie de cartes où le bluff l'emporterait . En ce 8 Mai il faut croire en la paix, mais ...

lundi 6 mai 2019

Europe : une question de survie



A quelques jours des élections européennes il faut faire un constat :

1- Il existe deux forces centrifuges concomitantes , celle des courants nationalistes / populistes (majoritairement d'extrême droite) que tentent de fédérer Bannon et les autres (Orban , Le Pen , Salvini, Abascal etc...) . Il y a aussi celle - moins perceptible car diluée dans une série d'initiatives - des Etats-Unis de Donald Trump : Le président américain s'échine à écarter l'Union européenne de la scène internationale en ressuscitant un monde bipolaire (Chine / Etats-Unis) .

2 -Que deviendraient les Etats européens s'ils étaient pris en tenaille entre les Etats-Unis et la Chine ? Pas grand chose probablement et tant Marine Le Pen que MM. Orban ou Salvini en seraient pour leurs frais même si , se tournant vers le passé , ils estiment pouvoir guérir les écrouelles . L'Europe est , de la sorte , une question de survie pour les nations qui la composent .

3 - Face à la montée des nationalismes il faut ajuster les réponses : Elles sont culturelles tout autant qu'économiques . Le danger de repli sur soi ne se guérit pas seulement par la problématique du "pouvoir d'achat " . Les chocs culturels (dont les problèmes d'immigration et d'insertion ) sont tout aussi importants : l'excellent candidat de L.R. François-Xavier Bellamy l'a bien compris , Nathalie Loiseau un peu moins .

L'Europe que nous voulons n'est pas exclusivement une Europe de dossiers , de recommandations et de directives  techniques . La dimension sociale et culturelle est essentielle : il suffit de parcourir les romans de Houellebecq (entre autres ...) pour s'en convaincre . 

mercredi 1 mai 2019

Les Huns ...et les autres



Les blacks blocs n'ont pas tout à fait l'allure des Huns et aucun Attila , fort heureusement, n'émerge . A moins que Mélenchon ne s'infiltre ou ne s'invite dans le mouvement . Il est vrai , aussi , que Christophe Castaner ne ressemble en rien à sainte Geneviève , ce qui dissuade peut-être le leader des "Insoumis" de trop en faire ...au-delà de la seule rhétorique .

Paradoxaux sont les alléluia de Mélenchon/ Corbière / Garrido : ils se réjouissent de la soi-disant  "convergence des luttes" alors même que les "Gilets jaunes" et Black blocs (c'est le nouveau cocktail à la mode) empêchent les cortèges syndicaux de se former ou , en tout cas , les dénature . 

Le gouvernement , dans ce contexte , joue aujourd'hui  sa crédibilité : devant les Huns ...et devant les autres .

vendredi 26 avril 2019

Supprimer l'ENA : pas si facile !



Ainsi Emmanuel Macron confirme (après quelques tergiversations) son intention de supprimer l'ENA . Mais le "maître des horloges" maîtrise-t-il le temps ? 

On peut se le demander car cette suppression ne pourrait être effective - au mieux - qu'à la fin de son actuel mandat présidentiel voire dans un autre temps puisque la scolarité ENA est de 2 ans : cela signifie que les élèves qui ont réussi le concours 2018 et sont entrés en formation début 2019 n'achèveront leur parcours qu'en début 2021 .

De la même manière les candidats qui viennent de s'inscrire ces jours-ci (1) et passeront le concours en Aout 2019 ne sortiront de l'Ecole qu'en 2022 ... à moins qu'entre-temps la réforme ait pris corps : on peut en douter ...à moins que le Président n'affiche le même volontarisme que pour la reconstruction de Notre-Dame ...

Quant au fond , je regrette que le Président n'ait pas eu l'idée (et la volonté) de supprimer le lien entre cabinets ministériels et haute administration plutôt que de supprimer l'ENA : car c'est bien là que le bât blesse (avec la complicité qui va avec ) .

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(1) les candidats aux épreuves ENA en 2019 devaient s'inscrire entre le 1er Mars et le 29 Avril ...pour des épreuves ayant lieu en Aout prochain .

mardi 23 avril 2019

Espagne : Elecciones sin sorpresa



Les élections législatives  (enjeu : reconduction ou non du président du gouvernement socialiste actuel ) vont avoir lieu ce dimanche 28 avril . Le PSOE (parti socialiste) devrait être le grand gagnant et Pedro Sanchez sera normalement reconduit comme chef du gouvernement . 

Une inconnue toutefois : le PSOE n'est pas certain d'obtenir la majorité absolue et , dans ces conditions, il devrait compter sur les voix du parti de gauche radicale Podemos . Le grand perdant sera le parti de droite P.P quand bien même il rallierait quelques voix venant du parti centriste Ciudadanos ...voire de Vox .

A ce propos , il faudra  voir ce qu'il advient de ce nouveau parti d'extrême droite VOX  (1) mais cela ne devrait pas bouleverser l'échiquier...à moins que la carpe ne se marie avec le lapin . A noter cependant que c'est la première fois depuis le franquisme qu'un parti de droite radicale émerge...nouveau populisme faisant le pendant à Podemos ?

En tout état de cause le débat d'hier soir sur les chaînes espagnoles n'aura pas soulevé d'enthousiasme : les quatre leaders des principaux partis se sont comportés bien sagement en récitant, tous quatre, leur catéchisme . Au point que le meilleur candidat, moins engoncé dans un rôle , semblait être le présentateur de télévision ...

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(1) le parti d'extrême droite Vox pourrait recueillir 10 -12 % des suffrages 

lundi 22 avril 2019

USA /IRAN : compte à rebours



Donald Trump lance ce 22 avril une offensive pour "assoiffer" (ou plutôt assécher) l'Iran en décidant de supprimer les dérogations permettant à 8 pays (Chine, Inde , Japon , Corée du Sud, Turquie, Taïwan , Grèce, Italie...) d'acheter du pétrole iranien .

Se prépare donc une épreuve de force visant à déstabiliser l'Iran ...Pour négocier un nouvel accord nucléaire ou pour tenter de faire tomber le régime ? 

Outre la hausse inévitable du baril de pétrole (et son impact sur la croissance) les effets géopolitiques seront importants et à surveiller : en particulier l'attitude de la Chine . Se pliera-t-elle aux injonctions américaines ou rejettera-t-elle , comme la Turquie , l'oukase américaine ? Que feront l'Inde et le Japon  ? Ces  pays sont dépendants des importations en provenance du moyen-orient et donc des exportations iraniennes . Un accord est-il passé avec l'Arabie saoudite afin qu'elle ajuste l'offre pétrolière ? Autant de questions . 

Alors que se prépare (annonce en Juin prochain ? ) la présentation d'un plan américain de paix Israël / Palestine les enjeux et les enchères dans le moyen-orient sont au plus haut .

Donald Trump joue aussi sa réélection ...sur un coup de poker ou en étalant un jeu depuis longtemps préparé .   

jeudi 18 avril 2019

Supprimer l'ENA : démagogie ?



Sous la décision d' Emmanuel Macron de supprimer l'ENA ne percerait-il pas un relent de populisme et un zeste de démagogie ? Les "gilets jaune" , on le sait, tirent à boulets rouges sur les "élites" et les élèves de l'ENA sont considérés (à tort où à raison) comme faisant partie d'une caste : ils seraient les "intouchables" de la république !  . 

Ancien élève de l'ENA (1) et issu d'un milieu modeste , je suis de ceux - Si ! cela existe ! - dont le père n'était ni archevêque ni conseiller d'Etat . Ainsi le major de notre promotion (1979, Michel de L'Hospital ) était fils d'un petit exploitant agricole  : cela ne l'a pas empêché de faire une brillante carrière au Conseil d'Etat . Tout comme des fils d'ouvriers entraient au début du 20 ème siècle  à, polytechnique , aidés par une bourse municipale ...sans qu'une once de frustration accompagne leur ascension républicaine . 

Que je sache l'ENA est bien moins "élitiste " que Harvard ou Princeton ou Oxford : une fois passé le concours les études sont gratuites et il n'est pas nécessaire de débourser des dizaines de milliers de dollars (ou de livres) ... ni de tenter - comme aux Etats-Unis  - de soudoyer des examinateurs  . Michel Debré , avec l'impulsion du général Charles de Gaulle voulait introduire le mérite et l'égalité à l'époque où existait un système de cooptation . Dommage de vouloir "casser" cet élan républicain !

Pourquoi, au lieu de "casser" on ne réforme pas ? Si l'on considère que les stages "sur le terrain" sont encore insuffisants , rien n'empêche de mettre les élèves encore plus sur le terrain , de faire en sorte que la note de stage s'appuie davantage sur des moments où l'élève aura été " en situation" de manière à tester son caractère au-delà de son sens du service public (qui est - j'ai pu le constater - toujours présent) .

Notre Président a l'ambition de construire et de reconstruire . Parfait . Comme pour Notre-Dame de Paris , il faut applaudir le volontarisme d'Emmanuel Macron . Pour autant l'ENA - que je sache -  n'a pas pris feu ...quand bien même on (qui ? ) tire dessus à boulets rouges avec un mélange d'envie et aussi de beaucoup d'ignorance quant au dévouement de ceux qui se satisfont de servir l'Etat . 

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(1) Sous mon nom et non sous mon pseudonyme 

mardi 16 avril 2019

Notre Dame d'Espérance



Emmanuel Macron a vu juste lorsque , hier soir, il a prononcé le mot d'espérance . En direction des catholiques ...et de ceux qui ont perdu espoir dans notre société quelque peu déboussolée .

Au-delà de la tragédie de Notre-Dame en flammes , il y a la volonté affirmée de ne pas baisser les bras et de prendre notre part d'une oeuvre commencée au Moyen-Age . 

A ceux qui ont une lecture qui va plus loin , une réponse surgira au travers de l'élan mondial de solidarité que l'on perçoit déjà . Est-ce là un signe ? Assurément diront les chrétiens , probablement diront des hommes et des femmes de la sphère politique . C'est, en tout cas, l'occasion d'un retour sur soi et de prise de conscience d'une dimension qui , souvent , nous échappe .

lundi 15 avril 2019

chômage : quadrature du cercle ?



La revendication liée au pouvoir d'achat est étroitement dépendante du niveau d'emploi et donc du taux de chômage . Et pour la première fois depuis une dizaine d'années le taux de chômage est passé sous la barre des 9 % (8,8 %) . Cette amélioration évidente est , pour l'essentiel , liée au taux de croissance du PIB qui a atteint, en 2017, 2,3 % :  on sait qu'il y a un lien (loi d'Okun) entre croissance et réduction du chômage . 

Mais , entre-temps, la croissance du PIB a diminué (1,5 % en 2018 et 1, 4 % de probable en 2019 ) Alors comment maintenir le cap d'un taux de chômage en dessous de 9 % si la croissance mollit ? C'est probablement une question qui se pose tant au niveau national qu'au niveau de l'Union . 

Certes on peut se réjouir que le ralentissement de l'inflation (1, 1 %)  donne "un coup de pouce" au pouvoir d'achat mais cela ne suffira pas et des économistes vertueux considèrent, de leur côté, qu'il faut un taux d'inflation suffisant (2 % ?) pour ne pas décourager les investisseurs qui agissent en fonction du taux de rentabilité . Qui a raison ?

Peut-on maintenir , voire relancer , le moteur économique par le déficit budgétaire ? Ce n'est pas évident et cela prouve que la réponse à ces questions dépend en partie de la politique de l'Union et singulièrement de la zone euro . 

Quelques heures avant l'intervention du Président sur la conclusion du "grand débat " c'est une des (multiples) questions qui se posent : il ne peut y avoir un "choc politique " s'il n'y a pas en parallèle un "choc économique " positif : c'est plus qu'une question technique de réglage ...pour le "maître des horloges " .

vendredi 12 avril 2019

Julian Assange : un bouclier , une "levée de boucliers"



Immédiatement après l'arrestation hier 11 avril  , dans l'ambassade d'Equateur à Londres , de Julian Assange on assiste à une " levée de boucliers " de la part de journalistes et de sites qui veulent encore croire à l'indépendance et en la transparence dans l'observation de la vie politique .

C'est que Assange est un bouclier qui - quitte au risque d'être lui même manipulé - tente de dépasser les manipulations , les non-dits et les secrets aussi bien protégés que les secrets d'alcôve . Mais on sait qu'il n'y a plus , de nos jours, de secrets d'alcôve ...et il faut bien que le monde politique se fasse (comme d'autres institutions) une raison .

Ce qui surprend c'est la coïncidence des interventions : un président d'Equateur nouvellement élu , une Premier ministre britannique en difficulté (et qui veut peut-être , ailleurs , donner des gages ) un président des Etats-Unis qui semble ( après avoir jadis applaudi Assange au moment des e-mails de Hillary Clinton ) maintenant découvrir que l'australien est un damné de la terre et qu'il faut , sinon le mener au bûcher du moins le traîner jusqu'au pilori .

Certains regrettent que les autorités françaises soient silencieuses ...elles ne le sont pas , je l'espère , car cela renvoie aussi à Voltaire et aux Lumières (toute proportion gardée , bien sûr ) .

mercredi 10 avril 2019

Israël/Palestine :pour qui sonne le glas ?




Loin de moi l'idée ( saugrenue ) de ne pas reconnaître la légitimité de l'élection de M. Netanyahu et sa capacité à former un gouvernement de coalition (droite + extrême droite) . Certes, l'administration américaine lui a donné un sacré "coup de main " mais cela est de bonne guerre .

En revanche - dans le contexte actuel - on peut regretter que l'on ait surfé sur des actes qui sont autant d'huile jetée sur le feu  : décision de Donald Trump d'admettre la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan , volonté de M. Netanyahu d'annexer une partie de la Cisjordanie , toutes initiatives qui sont en contradiction avec les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies (tout comme l' a été le transfert de la capitale de Tel-Aviv à Jérusalem , initiative qui marginalise et "délégitime " la Palestine ) .

Ainsi sonne le glas pour la solution à deux Etats . Cette option , privilégiée par l'ONU est désormais "sous cloche " ...il n'est nul besoin de se demander "pour qui sonne le glas" : pour la Paix probablement . Après que la question Palestinienne soit passée au second plan , il est probable qu'elle  revienne sur le devant de la scène . Les Etats de la région sont à "couteau tirés " et , sans vouloir jouer les Cassandre , des étincelles peuvent surgir à tout moment puisque des alliances se mettent en place (cf. Israël / Arabie Saoudite ) .

Il faut évidemment éviter de nouvelles provocations : souhaitons que l'Iran ne remette un doigt dans l'engrenage en dénonçant à son tour , comme les Etats-Unis , le traité sur le nucléaire militaire . Si tel était le cas une mèche serait allumée... que la mèche de Donald Trump - quelle qu'en soit l'épaisseur et la couleur -ne saurait éteindre .      

samedi 6 avril 2019

Steeve Bannon , une torpille contre l'Union



L'Union européenne , il faut s'en souvenir , est notamment née d'une volonté des Etats-Unis , après 1945 , de constituer un "bloc" face au "bloc" soviétique . Ce n'est d'ailleurs pas être complotiste - ou leur faire injure - que de rappeler les liens existant entre Jean Monnet,Robert Schumann et les autorités américaines. Or en ce moment - outre les expressions guerrières de Donald Trump à l'égard de l'Union - il faut constater que semblent se coordonner sous une même bannière des mouvements qui ont pour objectif de torpiller l'Union . 

Ainsi Steve Bannon , ex- directeur de campagne de Trump et son ex-conseiller à la Maison Blanche s'ingénie à coordonner depuis Rome les partis susceptibles d'ébranler l'Europe avant les élections (1). Il met dans le même sac MM. Viktor Orban , Matteo Salvini , Sebastian Kurz, Nigel Farage , Mme Marine Le Pen , le parti espagnol d'ultra droite Vox ...et appelle de ses voeux une déferlante "souverainiste /populiste " destinée à casser la machine et briser tout nouvel élan européen . 

Certes M. Bannon ne représente plus les intérêts américains et il ne parle peut-être qu'en son nom . Toutefois il cautionne (1) une même lecture d'une vague déferlante , partie des Etats-Unis et venant - d'une manière plus ou moins structurée - caresser ou submerger l'Italie , la Hongrie , la Pologne , l'Autriche ...et lécher les cotes de la Grande-Bretagne ou de l'Espagne . Les "Gilets jaunes" seraient aussi l'expression du mouvement qui fleurit en ce moment . 

De là à penser que M . Bannon dit tout haut ce que certains milieux , aux  Etats-Unis , pensent tout bas , il n'y a qu'un pas . Pour ma part , je ne le franchis pas mais je me pose , cependant , la question .
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(1) cf . entretien accordé , depuis Rome ,  le 25 mars 2019 au quotidien espagnol El Pais . 

jeudi 4 avril 2019

OTAN : feuille d'automne ?



En France , le "Grand débat " , les prochaines élections européennes , la situation en Algérie ...et la nouvelle arrestation de Carlos Ghosn éclipsent la commémoration des 70 ans de l'OTAN . Il est vrai que l'Alliance Atlantique , conçue en 1949 en pleine "guerre froide" pour s'opposer à une possible invasion soviétique , n'a plus les mêmes objectifs , l'URSS s'étant depuis lors démembrée et d'autres menaces ayant surgi (islamisme , expansion de la Chine etc...) . 

Il faut dire aussi que la confiance dans les Etats-Unis s'est étiolée au rythme des déclarations de Donald Trump qui jugeait l'OTAN "obsolète" il y a 2 ans ...avant de revenir sur ses propos pour , possiblement, enfourcher les intérêts des industries américaines d'armement . 

A ce désenchantement (auquel il faut rajouter la litanie des 2 %) viennent se greffer les discours sur la constitution d'une Défense européenne . Mais , à y regarder de près , on est encore loin du compte ...notamment si la Grande-Bretagne quitte le navire . 

Cependant il ne faut pas désarmer et l'OTAN , en attendant que se mette en place une vraie force armée européenne , constitue un "axe de moindre mal " même s'il sert les intérêts des industries américaines d'armement (cf. les F 35 acquis il y a quelques mois par la Belgique) .  

mardi 2 avril 2019

Electricité : contradictions et interrogations



Ainsi le gouvernement semble être "aux ordres " de la Commission de Régulation de l'Energie (C.R.E.) puisque l'Etat (1) vient de donner son feu vert à une augmentation de 6 % du prix de l’électricité , ce qui est largement au-dessus de l'inflation ( 1, 1% ).

Certains disent que c'est le "juste prix" pour EDF et que ce tarif n'est que l'application des règles de calcul . Au-delà de savants algorithmes , d'autres posent une question : certes le prix de l’électricité est relativement bas en France comparé à d'autres pays (2) mais il ne faut pas oublier que cette électricité est à 75 % d'origine nucléaire (et donc peu dépendante du cours du pétrole) .

Au demeurant, l'Autorité de la concurrence (avis du 25 mars 2019) s'est prononcée contre cette augmentation en faisant notamment valoir que cette tarification a pour effet de permettre aux autres opérateurs de s'ajuster par rapport au tarif EDF .

A juste titre certains "mauvais esprits" se posent la question : Pourquoi  l'Etat qui a "gelé " le tarif de l'énergie pendant plusieurs mois pour ne pas heurter les "gilets jaunes" n'a-t-il pas mis à profit cette période de moratoire pour revoir les calculs sur lesquels s'arc-boute la C.R.E. et , comme certains le suggéraient , abaisser le taux de TVA ?

Certes la C.R.E (dirigée en principe par un "grand commis" de l'Etat) est une autorité administrative indépendante et insoupçonnable de prêcher et de rouler pour EDF . Mais ...

Il ne serait pas absurde qu'un pays qui a la plus grande densité mondiale de centrales nucléaires (3) en fasse profiter ses ressortissants plutôt - comme cela semble le cas - de permettre à d'autres opérateurs de s'ajuster sur une tarification revue à la hausse .  Cette décision est de nature politique et semble bien du ressort du gouvernement indépendamment des modes  de calcul invoqués par une Commission administrative .

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(1) François de Rugy , ministre de la Transition écologique ...le 1er Avril : l'augmentation sera de 5, 9 % à partir de cet été .

(2) 16 ème rang sur 27

(3) 58 réacteurs nucléaires (19 centrales)

vendredi 29 mars 2019

La dette privée dépasse la dette publique



On raisonne souvent en mettant en avant l'endettement de l'Etat : des Etats-Unis , de la Chine, du Japon , de l'Italie ... de la France . On parle moins de l'endettement des entreprises (et des particuliers) que de l'endettement des Etats  : or l'endettement privé représente - en France  - 130 % du PIB (1)  et dépasse donc la dette publique (100 % du PIB) .

Des économistes s'interrogent : entre remboursement de la dette( 2) et investissements comment les arbitrages vont-ils se faire ? On craint que des entreprises ne soient dans l'obligation de liquider une part de leurs actifs et que ceux-ci soient bradés ...d'où des rachats possibles venant de l'extérieur .

Nous n'en sommes pas là  mais l'abondance de crédit actuellement a son revers : situation supportable avec des taux bas mais une hausse pourrait déclencher une réaction négative : ralentissement des investissements , vente d'actifs et dépréciation d'actifs , rachats etc...

Ainsi  va l'économie si l'on n'y prend garde .

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(1) Selon Gaël Giraud , chef économiste de l'Agence Publique de Développement

(2) le remboursement de la dette est à mettre en parallèle avec l'insuffisante séparation de l'activité des banques (contrairement à ce que prévoyait la directive Barnier) entre l'activité " spéculation / marchés" et l'activité "crédit, dépôt ". Ce remboursement de la dette pourrait donc se trouver accéléré pour compenser une éventuelle défaillance spéculative : la loi "de séparation bancaire" (juillet 2013) n'effectuant pas , selon des experts , un cloisonnement suffisamment  étanche entre "trading" et "crédit".

dimanche 24 mars 2019

Brexit : Theresa May poussée vers la sortie ?




Au lendemain de la colossale manifestation d'hier à Londres , les jours de Theresa May à la tête du gouvernement britannique paraissent comptés . Ce n'est plus seulement son opposition qui semble le souhaiter mais aussi un certain nombre de ses électeurs . Au moment où nos amis anglais ont le tournis et n'y voient plus clair du fait des allées et venues à Westminster , il ne reste plus guère de solutions  . 

Faut-il introduire un "droit à l'erreur " à propos du referendum ?  C'est assez paradoxal mais on doit se souvenir que les anglais n'avaient pas toutes les cartes en mains lorsqu'ils se sont prononcés il y a 3 ans : les chefs de file du Brexit (Nigel Farage , Boris Johnson ) les avaient trompés sur les gains d'un départ (gains financiers, souveraineté retrouvée, alternative du fait d'un accord commercial majeur avec les Etats-Unis etc ...) .

Ainsi le premier referendum étant biaisé on ne peut refuser de revenir à la "case départ" lorsque les enjeux sont si importants . On dit que de nouvelles élections sont la seule porte de sortie . Notamment si , par sa démission , Mme May veut rebattre les cartes...  dans l'intérêt du Royaume-Uni .

vendredi 22 mars 2019

Chine / Nouvelle Route de la soie : En Marche !



Les Européens semblent découvrir sur le tard que la Chine entreprend une "Longue marche" en s'appuyant sur le concept "Nouvelles Routes de la Soie " qui remonte aux temps anciens de la  dynastie Han . Pourtant le Président Xi Jinping bat le rappel de ses troupes (à l'intérieur et à l'extérieur) depuis plus de 5 ans . 

Les pénétrantes autoroutières , ferroviaires , maritimes sont plus qu'un concept , elles sont désormais une réalité . Qu'il s'agisse de l'autoroute qui partant de Xi'an traverse le Xinjiang puis les Etats d'Asie centrale et arrivera en Allemagne  ou bien des voies maritimes en direction de la Corne de l'Afrique , ces "Nouvelles Routes " existent bel et bien et notre naïveté est étonnante de faire sembler de le découvrir . 

Il faut se faire une raison : la Chine est à nos portes en dépit de la tentative de "containment " des Etats-Unis . Il est probable que dans cette "longue marche" la Chine trouve l'appui de la Russie lorsqu'il s'agira de franchir des "marches " qui jadis étaient connectées à l'URSS .

Ainsi un nouvel ordre mondial semble se mettre en route : sera-t-il seulement économique ou , aussi , politique ? C'est la question ; c'est pourquoi une Europe unie et forte (avec ou sans les britanniques) est indispensable . L'on voit par là combien est irréaliste la vision rabougrie de certains mouvements radicalement nationalistes et combien est dommageable la vision étroite des Etats-Unis qui ne voient dans l'Union européenne qu'une menace à leur retour vers une improbable hégémonie .