mercredi 26 octobre 2016

L' Egypte , puissance régionale en devenir ?



Si l'Egypte a donné d'évidents signes de vitalité (extension du canal de Suez, projets d'exploitation de gaz offshore..) la situation intérieure demeure encore préoccupante : sans imaginer des "émeutes de la faim" les problèmes alimentaires ne sont pas totalement résolus. Le pouvoir d'achat s'est dégradé du fait de l'inflation et le déficit budgétaire se creuse au point que l'Egypte vient de solliciter le F.M.I. à hauteur de 11 milliards $.

Alors que le pays d'environ 80 millions d'habitants aspire - au même titre que l'Iran et l'Arabie Saoudite - à devenir une puissance régionale, l'absence de ressources est source de fragilité et vient quelque peu brider les aspirations du Président Abdel Fattah al-Sissi. 

Certains y voient une opportunité : l'Arabie Saoudite qui multiplie les investissements et tente d'attirer Le Caire dans son camp, la Russie qui - au-delà de l'Iran - souhaite accroître son influence au Moyen-Orient. L'habileté du Président al-Sissi suffira-t-elle à maintenir un équilibre ou bien la situation intérieure donnera-t-elle du "grain à moudre" à des mouvements plus radicaux ?

L'Egypte qui appartient à la fois au Moyen-Orient et au continent africain est une grande puissance virtuelle à même d'avoir un rôle stabilisateur dans une région où se heurtent des plaques tectoniques. 

A suivre de près, au-delà de ce qu'il se passe en Syrie , en Irak ...et au Yémen où l'Arabie mène l'offensive et dont on parle si peu malgré les milliers de morts houthistes

mercredi 19 octobre 2016

Physique quantique et pluralité des mondes



 Une donnée scientifique interpelle et mérite que l'on s'y attarde un instant : le livre du mathématicien italien P. Odifreddi fait référence aux probabilités découlant , en physique quantique, de ce que l'on appelle "l'effondrement" de la fonction d'ondes ( c'est-à-dire la variété des "états" qui se superposent et ne se "décomposent" qu' au moment de l'observation comme l'a jadis proposé Erwin Schrödinger ).

                 Citation :

"La multiplicité des mondes ... constitue une autre issue à l'apparente disparité numérique entre la multiplicité des consciences individuelles et l'unicité de l'image du monde ...L'idée est de considérer tous les états possibles d'un système , décrits par la fonction d'onde à travers leur distribution probabiliste , comme existant réellement". 

Mais la physique quantique ne concerne que la physique des particules . D'où une question  : la pluralité des mondes - conçus comme agrégats de particules "élémentaires"- peut-elle être déduite de la théorie quantique ?

Bien sûr la "pluralité des mondes" évoquée ici impliquerait l'existence de mondes en "superposition" (et non pas seulement l'ordre - ou le désordre - cosmique de notre univers). Cela renvoie aussi  à la théorie des cordes en physique quantique conduisant à une superposition des dimensions du cosmos.


Russie / Occident: "frères ennemis " ?



Le Monde retentit de bruits de botte : l'OTAN vient d'achever un exercice majeur aux portes de la Russie et Moscou envisage - ou l'a déjà fait - de déployer des missiles balistiques Iskander dans l'enclave de Kaliningrad. De son côté M. Gorbatchev annonce  (1) que nous sommes à quelques encablures d'une ligne rouge dans un monde bien trop nucléarisé.

Pendant ce temps les pays occidentaux lancent l'offensive pour reprendre Mossoul alors même que les contacts entre Moscou et Washington sont pour le moins distendus. Cela donne le sentiment d'un flottement alors que l'on a tout intérêt à faire cause commune avec la Russie pour en finir avec l'hydre daeshien.

Qui a finalement intérêt à susciter une ambiance de guerre froide en tentant de ressusciter les vieux démons? Jadis on évoquait le "complexe militaro-industriel ". Mais ce raccourci a bon dos. Ne serait-ce pas plutôt une erreur d'analyse stratégique comme l'a été - à l'époque où l'URSS envahissait l’Afghanistan - l'encouragement et l'armement de djihadistes islamistes par les Etats-Unis afin de déstabiliser l'Union Soviétique ? Et ces djihadistes eurent ultérieurement - comme l'on dit dans les contes de fées - de nombreux enfants. 

C'est une peine que de voir 2 grands pays s'espionner et avancer posément (et à grand peine) leurs pions sur le jeu d'échec alors que d'autres , pendant ce temps , pourraient bien être tentés par un foudroyant "échec et mat ". Il ,nous faut prêter l'oreille à ce dit en ce moment Mikhaïl Gorbatchev.

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(1) voir article de "Russia beyond the headlines"  du 16 octobre 2016

vendredi 14 octobre 2016

Zone euro : une relance néo-keynésienne ?


Des économistes , des commentateurs suggèrent  (plutôt qu'ils ne prédisent) une sortie de l'euro de l'Allemagne ou de l'Italie . Cela en faisant - dans la zone euro - le constat d'une croissance faible ou d'un taux de chômage élevé assorti - pour certains Etats (dont la France) - d'un endettement excessif.

 Il est vrai que la croissance de la zone euro (1,6% en 2016) sera inférieure à celle de l'Union européenne ( 2% environ) ou celle des Etats-Unis (2, 5 %). La croissance mondiale , même réduite du fait du Brexit et des incertitudes chinoises, serait de l'ordre de 2,8 %. 

On en vient donc à se poser la question de la pertinence des critères de convergence (inflation, taux d'intérêt, dette publique, déficit budgétaire) s'imposant aux Etats membres de la Zone dans une situation économique qui n'est plus celle des années 1990.  

C'est la raison pour laquelle des réflexions sur une relance néo-keynésienne voient le jour sans évidemment que ces idées soient encore adoubées par la B.C.E. Ainsi il ne devient plus absurde de parler d'un revenu minimum garanti ...et encore moins (ce qui semble tout de même plus réaliste) d'une intervention de la BCE (soit directe soit en garantie) pour financer des projets d’infrastructure ou des programmes d'investissement en adéquation avec les objectifs de transition énergétique. 

Qu'en penser ? Autant une réorientation de la zone euro s'appuyant sur des politiques ciblées de relance paraît de bon sens autant les appels à quitter la zone euro paraissent absurdes puisque les Etats partenaires constituent un "premier cercle " de gouvernance d'une Europe à 28 assez peu gouvernable. Mais cela suppose - si la BCE adopte de nouvelles orientations - une coordination bien plus étroite des politiques budgétaires pour que l'on en finisse de tirer à hue et à dia selon que la boussole marque le nord ou bien le sud.

samedi 8 octobre 2016

Accord climat : l'inconnue nucléaire

 A quelques semaines de l'ouverture de la COP 22 à Marrakech le nucléaire reste quelque peu dans l'ombre. Alors que la France a décidé d' une réduction de ses centrales nucléaires (1) d'autres pays - en Asie particulièrement -  prévoient une montée en puissance de leur parc. C'est ainsi que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) envisage (2) une croissance de 60 % de la capacité nucléaire mondiale d'ici 2040. 

Certes il s'agit souvent de remplacer des centrales thermiques au charbon (cf. les mines en Chine ou en Inde etc..) et l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ne se prive pas d'insister sur le fait que l'énergie générée par les centrales nucléaires est "décarbonée''. 

Dans ce contexte la question que l'on peut se poser a trait aux risques de prolifération nucléaire : l'on sait que les centrales nucléaires sont alimentées par de l'uranium enrichi qui - s'il est suffisamment enrichi - peut permettre une dérive militaire (comme on le suspectait en Iran doté avant l'accord de 2015 de multiples centrifugeuses en cascade ). 

Certes il ne s'agit pas de fantasmer sur un scénario exagérément pessimiste mais peut-être faudrait-il que la COP de Marrakech évoque le problème ? Cela pour éviter à terme une situation dans laquelle plusieurs pays (en Europe, aux Etats-Unis, au Japon essentiellement ...) fermeraient des centrales alors qu'ailleurs dans le monde les réacteurs pousseraient comme coquelicots au printemps avec la bonne intention de réduire ainsi le bilan carbone .

 Mais l'A.I.E.A. veille probablement ...quand bien même le Protocole de Kyoto (visant à la réduction du gaz à effet de serre) reste - il semble - très discret en la matière.

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(1) la loi de transition énergétique prévoit que l'électricité d'origine nucléaire passerait de 77 % actuellement à 50 % en 2025 .

(2) Rapport de l'AIE du 12 Novembre 2014

mercredi 28 septembre 2016

Nicolas Sarkozy : rebonds ou rebondissements ?


On ne sait ce qui interpelle le plus : l'acharnement de l'ancien Président à rebondir ou celui dont font preuve de très proches conseillers éconduits  (Patrick Buisson) et tel site en ligne bien connu.

C'est que - comme aux Etats-Unis - les Français souhaitent passer au scanner ceux qui prétendent les gouverner. Nicolas Sarkozy - celui de 2016 , le nouveau - est-il à même de tenir des promesses?

 A l'évidence l'ancien Président dispose d'un flair redoutable surfant avec la plus intense conviction sur les problèmes de sécurité, d'identité qui seront - avec l'emploi - les thèmes dominants de la campagne présidentielle de l'an prochain.

Pour autant, ne se bornerait-il pas à répéter ce que nous voulons entendre? Ne serait-il qu'un capteur d'échos dont les promesses reviendraient en boomerang? On sait que M. Sarkozy excelle à enthousiasmer une salle et faire applaudir et jubiler les publics  les  plus sceptiques en sortant lapins et pigeons de ses poches.

 Mais l''équation comporte un x, un y (Alain Juppé) et une variable désormais connue : Emmanuel Macron. Au-delà de l'acharnement de (et sur) Nicolas Sarkozy, les Français soupèsent et recherchent celui qui fera le poids. Et sur les plateaux de la balance il y a en a plusieurs et aussi - comme dans l'ancienne Egypte - une plume (celle de Maât).

lundi 26 septembre 2016

OPEP/ ALGER : impacts économiques et politiques


Les décisions qui seront prises demain lors des rencontres (1) d'Alger auront un impact majeur sur de nombreux pays : si la baisse du baril depuis la mi-2014 a donné "un coup de fouet" aux économies occidentales , elle a , en revanche, plongé de nombreux Etats dans une situation de quasi faillite : en Amérique Latine et Afrique en particulier.

La Russie dont le pétrole et le gaz constituent la principale ressource s'est trouvée en récession quand bien même sa situation économique semble s'améliorer en 2016. 

Une des questions a trait probablement à l'influence de la Russie sur l'Iran : Moscou va-t-il convaincre Téhéran de ne pas débrider sa production en encourageant ainsi une baisse des prix qui affecterait les économies émergentes ? 

La réunion d'Alger verra-t-elle se dégager un consensus pour geler à leur niveau actuel les quantités mises sur le marché? L'influence de la Russie sur l'Iran (visible dans bien des domaines) se mesurera probablement à l'aune de la décision qui sera prise. Le décryptage offrira une lecture géopolitique des rapports de force.

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(1) Forum des pays producteurs de pétrole suivi d'une réunion "informelle" de l'Opep.

jeudi 22 septembre 2016

Syrie : quelle issue ?


Alors que se réunit à New-York le Groupe international de soutien à la Syrie on n'entrevoit pas encore de "sortie de crise" : il est difficile de parler de "transition politique" à Damas tant l'alternative paraît incertaine et vide de sens . 

On constate que l'Armée syrienne libre (A S L) qui paraissait constituer une force crédible d'opposition est - de fait- largement dépendante (1) du mouvement Al-Nosra (désormais dénommé Fatah-al-Sham) lequel est inféodé à Al- Qaïda et tout aussi dépendant de soutiens en provenance du Qatar ou de l'Arabie Saoudite. 

Au moment où les Etats-Unis "pivotent " vers l'Asie laissant une fenêtre à la Russie on n'imagine pas que Washington ou Moscou veuillent s’accommoder d'un probable chaos.

L'issue de ce conflit à l'origine de drames humanitaires au Moyen-Orient et déstabilisant l'Occident est forcément politique . Cela suppose un accord et un engagement déterminé des Etats-Unis et de la Russie . 

Mais toute la difficulté vient du fait que cet accord politique indispensable repose sur une improbable solution politique nationale concernant les modalités d'une transition.

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(1) fourniture de matériel militaire (notamment missiles).

mardi 20 septembre 2016

Russie : le nouveau "centre" ?



A lire les éditoriaux le monde occidental serait en perte de vitesse ne sachant si sa civilisation est en déclin ou s'interrogeant sur son identité . Tels sont les dilemmes véhiculés par les médias sur fond de menaces sécuritaires et culturelles. Peut-être l'incapacité de résilience tient-elle à la difficulté de percevoir un défi à relever?

Fréquemment on regrette une absence de cap et de volontarisme : A quelques mois ou semaines d'échéances électorales (et des promesses qui les précèdent) les populations - ici et ailleurs - semblent attendre le messie sans trop y croire.

A contrario les Russes ne doutent par de leur président et aussi de leurs racines :  Le rôle de la Russie a été majeur au Moyen-Orient et Moscou se félicite d'avoir rétabli un équilibre avec les Etats-Unis . Par ailleurs Vladimir Poutine entent bien  protéger (ou élargir) ses frontières.

Ainsi face à un Occident qui doute de lui-même, la Russie deviendrait-elle un "modèle" ? Trop tôt pour le dire , trop tôt pour le croire.

jeudi 15 septembre 2016

Union européenne : en avant !



Il est devenu à la mode de vitupérer contre l'Union et de souhaiter en finir avec les "diktats" de Bruxelles. C'est cette frilosité qui a poussé les votants du Brexit à se replier sur eux-mêmes. Mais c'est un leurre que d'imaginer que le repli sur l'hexagone serait la panacée.

 A l'heure où les blocs se reforment, on ne peut imaginer que la France seule continue à pousser son cocorico. Les penseurs économistes tels Jacques Sapir ne pansent que des plaies sans les recoudre  . 

De deux choses l'une : ou bien on construit une Europe enracinée dans des valeurs et souhaitant aller de l'avant ou bien l'on construit des remparts et l'on se terre à terre. C'est là un discours "dans le vent" qui considère que la France seule peut régler ses problèmes de sécurité et gérer une économie parfois défaillante (Alstom?). 

Le chant des sirènes c'est écouter Marine Le Pen, Dupont-Aignant (1)... et autres Mélenchon bref, les tenants du "il -n'y- à -qu'à ". 

C'est un leurre que d'imaginer que la solution est le repli sur soi. Un drapeau a besoin d'une hampe et cette hampe c'est l'Union. Puisse le Sommet de Bratislava conforter cette vision !

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(1) Un bémol s'agissant de Dupont-Aignan : cohérence dans ses propos sur l'identité ,nationale et nos valeurs républicaines mais frilosité quant à l'avenir de l'Union . Dommage .

mercredi 14 septembre 2016

Films/anglicismes : "soumission" ou manque d'imagination ?



Le français est-il devenu une langue "has been " ? C'est la question que l'on se pose en voyant le titre de récentes sorties au cinéma . Est-ce la conséquence d'un manque d'imagination ou bien le seul souci d'être dans le vent après un "after work" ?

 Notre langue s'étiole sous le coup de changements climato-linguistiques.

Au hasard de ces derniers mois :

-Blair Witch
-Free State Of  Jones
-War Dogs
-Bad Moms
-Mechanic Resurrection
-Infiltrator

Bernard Pivot : Help !

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NB- actualisation 10 octobre 2016 :

rajouter Bridget Jones Baby, Don't Breath , Deepwater, Friend Request...alors que l'on se glorifie - après le Brexit - que le Français devienne la première langue officielle de l'Union européenne . Cherchons l'erreur ...

samedi 10 septembre 2016

Terrorisme et...humanisme



Comme l'a dit le Président il n'est pas question de se départir de l'Etat de droit et de se recroqueviller . Mais cela ne doit pas être confondu avec une vision humaniste sitôt interprétée comme faiblesse.

Certes, la France , vieille démocratie, a une image à préserver et ne peut se replier sur elle même en élevant des murs. Pour autant - et sans modifier la Constitution mais en en appliquant toutes les dispositions  - nous avons les moyens de mener la guerre que tente de nous livrer l'organisation dite Etat islamique. 

Or les Français ressentent qu'ils sont désormais entrés dans une des "guerres des civilisations" que prédisait jadis Huntington. Beaucoup de nos concitoyens redoutent de perdre de leur "territoire"et de leurs repères en même temps qu'ils voient s'éloigner l'adhésion à des valeurs républicaines.

Ainsi - et au-delà de ce que dit François Hollande - le combat à mener est double : lutter contre le terrorisme et aussi affirmer nos idéaux pour nous démarquer de ceux pour qui le djihad suppose la conquête du Maghreb, voire de l'Andalousie ...et de Rome. 

Il semble nécessaire de se battre sur deux fronts : pas de modification de la Constitution mais toute la Constitution, lutte contre le djihad terroriste et celui, plus pernicieux "d'entrisme" dans notre système de valeurs tentant de déstabiliser nos démocraties.

Cela sans céder aux chants troubles des sirènes populistes.

dimanche 4 septembre 2016

1984 : si George Orwell avait dit vrai ...


En 1950 George Orwell se projetait en 1984. C'est, aujourd'hui, - en 2016 - l'espace de temps qui nous sépare de 2050. Or notre ''agenda 2050" se borne à être un prolongement des tendances actuelles (dérèglement climatique, montée en puissance de la Chine, interrogation sur un possible déclin de l'Occident; rupture dans les modes de transports et de communication...).

 Mais ce ne sont là qu'extrapolations à partit du présent...tout comme George Orwell extrapolait dans l'immédiate après guerre à partir d'un Stalinisme tout-puissant.

 Ainsi si G.Orwell avait dit vrai (ou pressenti) nous vivrions dans un monde hyper totalitaire avec un espace de liberté limité sous le regard permanent d'un Big Brother. Tel n'est pas le cas quand bien même les réseaux sociaux ne sont pas étanches.

La "morale" de ce constat est que l'Histoire est loin d'être linéaire . Le futur n'est pas - heureusement- un futur antérieur mais un aléatoire conditionnel.

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NB - George Orwell : 1984 Editions Gallimard, 1950

jeudi 1 septembre 2016

Le phénomène MACRON


Emmanuel Macron vient de démissionner du gouvernement et déjà les appareils politiques - à droite et à gauche - lancent  leurs sagaies contre un intrus qui vient brouiller les cartes .

 E. Macron aurait-il finalement si bien rebattu ces cartes écornées qu'il trouble à ce point le jeu ?

L'ex-ministre sera-t-il candidat à la présidentielle ? Peut-être. Quoi qu'il en soit il apporte quelque fraîcheur dans un débat qui paraissait un peu clos. Au moment où l'on rêve (cf. la fiction du "revenu universel") est-il vraiment ubuesque d'imaginer un avenir qui ne soit ni de droite ni de gauche ? 

E.Macron aura évidemment contre lui les caciques de tous bords mais il aura avec lui des "garants" d'un certain ordre républicain : Jean Peyrelevade, Gérard Collomb...Les chefs d'entreprise qui le soutiennent sont à eux seuls un parti, celui du risque et de l'innovation. Ce parti n'est pas , il est vrai, un appareil et les chefs d'entreprise ne sont pas élus au suffrage universel mais ils avancent et font - tout autant que les politiques - la France. 

Notre ex-ministre de l'économie peut surprendre : détermination, lucidité et hardiesse sont des qualités de chefs d'entreprise.

Sont-elles des qualités suffisantes de chef d'Etat? A voir.

lundi 29 août 2016

Jean Jaurès : le philosophe spiritualiste


Jean Jaurès demeure la référence du socialisme, grand homme politique, remarquable orateur, un homme d'engagement et de paix . Mais - au-delà de cette image bien ancrée dans nos schémas de pensée - qui sait que Jean Jaurès était profondément croyant ?

Sa thèse de doctorat écrite en 1891 et intitulée "Sur  la réalité du monde sensible " (1) est celle d'un homme d'une éminente spiritualité . A vrai dire, ce sont des propos que l'on aurait pu trouver sous la plume de Teilhard de Chardin. 2 passages extraits de la thèse de doctorat de Jean Jaurès ( pages 285 et 286 de l'édition de 1994) sont significatifs :

"De même que nous ne pouvons observer l'infini sans terre et comprendre la terre sans l'infini, nous ne pouvons connaître Dieu sans le moi et comprendre notre moi sans Dieu ".

"Rendre à l'univers son immensité, c'est affranchir tous les astres qui se meuvent en lui ; rendre à Dieu son immensité , c'est affranchir toutes les consciences qui se meuvent en lui. Dieu est une conscience infinie dont le centre est partout et la conscience nulle part".

Étrangement, Jaurès rejoint Teilhard de Chardin et son concept de noosphère  : '' De même que la terre est enveloppée d'une atmosphère de vie , elle sera enveloppée d'une atmosphère de pensée,qui, pénétrant en ses profondeurs,communiquera la conscience à toutes ses forces et créera vraiment l'unité-vivante de la planète " (Jean-Jaurès "Sur la réalité du monde sensible " p. 296 de l'édition 1994).

Certains ont voulu "gommer" cette dimension spiritualiste de Jaurès et ont fait croire qu'il s'agissait seulement d'un épisode de jeunesse . Mais - je cite M. Jordi Blanc - "Dans son discours à la Chambre des 14 et 24 janvier 1910...il réaffirme du haut de la tribune sa foi en Dieu et renvoie ses contradicteurs à " La Réalité du Monde sensible qui, dit-il, contient toute la "substance de sa pensée ". (2) :

Jean Jaurès  "J'ai écrit sur la nature et Dieu et sur leurs rapports et sur le sens religieux du monde et de la vie un livre dont je ne désavoue pas une ligne, qui est resté la substance de ma pensée"

Je me souviens d'une conversation avec Jacques Goulesque , ancien maire de Carmaux, qui - à l'issue d'une conférence dans sa ville - me disait que Jaurès était , de fait, un "saint laïque ". Je me suis dit que des socialistes bon teint n'avaient pas exactement cette image . Et pourtant...

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(1) Jean Jaurès , De la Réalité du Monde sensible, ed. Max Bonnafous, Paris, Rieder 1937 et Editions Alcuin, Paris, 1994

(2)M. Jordi Blanc : Jaurès philosophe, ed. Vent terral ,2001, p.15


samedi 27 août 2016

France et multiculturalisme



Derrière le feuilleton du "burkini" un autre enjeu et une autre crainte se profilent : ceux de ne pouvoir assumer un multiculturalisme jugé déstabilisateur . Au delà du concept d"identité heureuse" souhaitée et revendiquée la France connait aussi une profonde crise d'identité. Ce sera probablement là un thème important de la campagne présidentielle de 2017 (au moins implicitement).

Des pays amis se moquent (Grande-Bretagne, Italie, Etats-Unis) d'autres (Espagne) cherchent à comprendre : les attentats ont certainement favorisé les raccourcis et les amalgames auxquels on assiste tout comme le constat d'une intégration mal réussie (cf. émeutes des banlieues de 2005)

Le modèle Français ne semble pas suffisamment attrayant et l'intégration insuffisamment valorisante pour proposer une alternative crédible aux communautarismes existants ou en gestation . L'Union européenne n'est pas encore tout à fait notre famille mais un cousinage parfois suspicieux de cultures qui se chevauchent .

Ce sera donc un choix majeur pour notre société que d'accepter ou redouter un multiculturalisme dont on pressent la dimension politique. La campagne présidentielle en sera le révélateur.

lundi 22 août 2016

Présidentielles : valse des candidatures



La  candidature de M. Sarkozy est un non évènement tant on savait que l'ancien Président rongeait son frein depuis 2012. Il est donc - comme Alain Juppé - sur la rampe de lancement. L'actuel Président attend le temps de faire la synthèse et de s'assurer que la ligne de l'emploi se courbe au bon moment.

D'autres encore s'essayent de se mettre en orbite mais il leur faut compter sur les lois de la gravité. Or pinsons et chouettes tentent de prendre leur envol toutes plumes confondues. Dès lors, on assiste à une valse en trois temps et les médias préparent déjà la musique de rentrée .

Lorsque l'on sait que 3 candidats - sur la trentaine qui préparent leur trousseau - ont quelque chance de prétendre au second tour,  cela fait sourire...tel ce brave député qui , derechef, prépare son sac à dos ...pour un second tour de France. 

Ainsi font-font les petites marionnettes dit la comptine. Mais le Ciel nous épargne - pour l'heure - un Donald Trump...Sauf que nous connaissons, hélas, son alter ego bleu marine ou bien rouge bordeaux.

dimanche 21 août 2016

Combat : le djihadisme numérique



Le combat contre le groupe E.I. se joue - et se gagnera - sur deux fronts : la neutralisation des terroristes au moyen-orient et une "muraille numérique" (provisoire) afin d'écarter les tentatives de recrutement de jeunes gens à la recherche de paradis artificiels ou de "droits de tuer ".

S'agissant du premier point l'intervention de la Russie aux côtés de l'Iran est cruciale et renforce l'action de la coalition surtout depuis que les avions russes décollent de bases iraniennes. Au-delà des interventions directes les prises de position de leaders du monde arabe sont déterminantes : Ainsi le récent appel - 20 Aout - du Roi du Maroc, Mohamed VI, prônant "un front commun pour contrecarrer le fanatisme"est-il tout particulièrement important en raison en raison de son double "statut"(chef d'Etat et chef religieux).

S'agissant du second front, celui du numérique et réseaux sociaux, on ne peut que saluer la prise de position nouvelle de Twiter confirmant la suspension de nombreux comptes (360 000 depuis mi-2015) à propos djihadiste . Il a également annoncé le renforcement de ses équipes de surveillance . La prise de conscience des opérateurs est un progrès : la liberté d'expression est un des droits de l'Homme mais elle rencontre ses limites lorsqu'elle appelle au meurtre et devient vecteur de haine.

Comme le souligne le site gouvernemental stop.djihadisme.gouv.fr les réseaux sociaux sont - selon une technique d'approche (1) bien ajustée- le principal levier pour déstabiliser et manipuler les jeunes gens à la dérive. 

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(1) voir le livre "Dans la peau d'une djihadiste " par Anna Erelle (Editions Robert Laffont . 2015) portant témoignage des techniques de racolage.

lundi 15 août 2016

Défis démographiques, défis climatiques



L' ONU se préoccupe du réchauffement et la COP 21 entend limiter la hausse de température à + 2 degrés d'ici 2100. Mais on parle moins de l'évolution démographique et de ses conséquences en terme de mode de vie, de culture, de modèle de société .

 Ainsi on prévoit que la population globale de l'Europe chutera (la France atteignant cependant 80 M d'habitants), que l'Afrique avec 4 milliards d'habitants sera plus peuplée que l'Inde et la Chine réunies , que le Nigeria dépassera les Etats-Unis (1). L'on dit moins que les évolutions climatiques auront un impact sur les flux migratoires amenant l'Europe à revoir ses modèles économiques et culturels  (2).

Cet aspect là est implicite mais n'est pas directement abordé : On dira que 2100 est lointain et qu'une réflexion sur un modèle de société aussi éloigné relève de la spéculation pure . Aussi les spécialistes se perdent en conjecture sur l'évolution climatique de la Terre sans s'interroger sur les sociétés qui y vivront .

 Il est vrai que les débats sur le long terme s'appuient sur des modèles scientifiques et sont donc plus faciles à conduire que les débats sociétaux...à moins d'appeler George Orwell à la rescousse.

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(1) pour une population mondiale qui - sur la base d'un scénario moyen - serait de l'ordre de 8 à 9 milliards d'habitants en 2100 (après un pic de 11 milliards en 2050) en raison d'une probable baisse du taux de fécondité dans la période 2050/2100.

(2) En Europe les principaux pays d'accueil seraient l'Italie, la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne (plus de 100 000 immigrés par an pour chacun de ces pays sur la période 2010/2050) cf. Le Monde.fr/AFP du 13 Juin 2013).

samedi 13 août 2016

Espagne :mais où est donc passé "Podemos" ?



Pablo Iglesias, le leader du parti populiste d'extrême gauche Podemos semble - par delà les Pyrénées - avoir disparu de l'horizon. Ou bien a-t-il choisi de n'être plus mis en scène ? Les réseaux sociaux espagnols (1) ne sont pas tendres estimant que son panache n'était guère que celui d'une "fumée sans feu".

Sans que l'on puisse transposer le cas Espagnol il est rassurant de constater que les partis populistes n'ont pas toujours le vent en poupe : le Venezuela de  Maduro en sait quelque chose ...tout autant que la Grèce de M.Alexis Tsipras (dans sa première version, avant sa conversion).

En sera-t-il de même pour l'extrême droite de Marine Le Pen ? Difficile à dire tant les Français demeurent sous le choc des attentats ...On peut cependant espérer que , au moment des choix - comme en Espagne - la raison l'emporte sur l'émotion.

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(1) Au delà du cas Iglesias , la question agitant actuellement les réseaux est  : M. Rajoy passera-t-il sous les fourches caudines d'Albert Rivera (parti Ciudadanos) pour obtenir - enfin - l'investiture des Cortès ?