samedi 8 octobre 2016

Accord climat : l'inconnue nucléaire

 A quelques semaines de l'ouverture de la COP 22 à Marrakech le nucléaire reste quelque peu dans l'ombre. Alors que la France a décidé d' une réduction de ses centrales nucléaires (1) d'autres pays - en Asie particulièrement -  prévoient une montée en puissance de leur parc. C'est ainsi que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) envisage (2) une croissance de 60 % de la capacité nucléaire mondiale d'ici 2040. 

Certes il s'agit souvent de remplacer des centrales thermiques au charbon (cf. les mines en Chine ou en Inde etc..) et l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ne se prive pas d'insister sur le fait que l'énergie générée par les centrales nucléaires est "décarbonée''. 

Dans ce contexte la question que l'on peut se poser a trait aux risques de prolifération nucléaire : l'on sait que les centrales nucléaires sont alimentées par de l'uranium enrichi qui - s'il est suffisamment enrichi - peut permettre une dérive militaire (comme on le suspectait en Iran doté avant l'accord de 2015 de multiples centrifugeuses en cascade ). 

Certes il ne s'agit pas de fantasmer sur un scénario exagérément pessimiste mais peut-être faudrait-il que la COP de Marrakech évoque le problème ? Cela pour éviter à terme une situation dans laquelle plusieurs pays (en Europe, aux Etats-Unis, au Japon essentiellement ...) fermeraient des centrales alors qu'ailleurs dans le monde les réacteurs pousseraient comme coquelicots au printemps avec la bonne intention de réduire ainsi le bilan carbone .

 Mais l'A.I.E.A. veille probablement ...quand bien même le Protocole de Kyoto (visant à la réduction du gaz à effet de serre) reste - il semble - très discret en la matière.

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(1) la loi de transition énergétique prévoit que l'électricité d'origine nucléaire passerait de 77 % actuellement à 50 % en 2025 .

(2) Rapport de l'AIE du 12 Novembre 2014

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