mardi 21 juin 2016

DAECH : la FIN ?


La récente reprise de Falloudjah par l'armée irakienne est unanimement saluée. C'est la preuve de l'existence - et de l'efficacité - de l'armée "loyaliste " par delà une "A.S.L." inexistante 

C'est désormais une voie ouverte vers Mossoul et ses champs pétroliers.

 A juste titre plusieurs commentateurs prédisent d'autres actions de Daesh notamment sur le continent africain . Aussi l'action menée par la coalition en Libye est-elle déterminante.

 Certes ce n'est probablement pas encore la fin tant le nouvel hydre de Lerne possède plusieurs têtes. Mais il y a une satisfaction majeure : le pseudo Califat ne pourra bientôt plus se targuer d'être un "Etat" (même entre guillemets) puisqu'il ne possédera plus les  éléments constitutifs d'un  Etat : un territoire, une population, une administration.

Daesh redeviendra - avec quelques soubresauts - un nouvel Al Qaïda certes aussi dangereux mais plus facile à combattre.

Dans cette bataille (que nous gagnerons)  le rôle de la Russie aura été majeur. Evidemment à côté des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne ...et, plus, discrètement d’Israël (notamment à Falloudjah) .

samedi 18 juin 2016

Conseil des Droits de l'Homme : Nouvel appel pour sauver les Yézidis


Le Conseil des Droits de l'Homme vient de publier le 15 juin un dramatique rapport (1) sur la situation de la minorité religieuse des Yézidis (nord de l'Irak et Syrie) sous le coup - depuis près de 2 ans - d'un génocide. Si un certain nombre d'entre eux a pu s'enfuir plus de 3000 femmes et enfants sont encore aux mains du groupe "Etat islamique".

 Le document du CDH rapporte en 40 pages les multiples exactions subies et appelle la communauté internationale à reconnaître le génocide et se mobiliser : " il faut faire plus pour assurer la protection de cette minorité religieuse au Moyen-Orient ". 

Le Conseil des Droits de l'Homme souhaite que la Cour Pénale Internationale soit saisie en urgence par le Conseil de Sécurité des Nations Unies . On ne peut que regretter à cette occasion que ni les Etats-Unis, ni la Russie, ni la Chine (membres permanents du C.S.) n'aient pu à ce jour ratifier le "statut de Rome" (création de la Cour Pénale Internationale).

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(1) rapport  A/HRC/32/CRP.2  Conseil des Droits de l'Homme 15 juin 2016 intitulé "They came to destroy" : Isis crimes against the Yazidis (en version anglaise).

mercredi 15 juin 2016

France, démocratie d'exception


La France se glorifie d'être une démocratie ...exceptionnelle : sa philosophie des Lumières,  sa Révolution, les Droits de l'Homme, son régime parlementaire etc...Pour autant les "casseurs" n'ont jamais autant cassé et les anarchistes libertaires infiltrés dans les manifestations lancent bouteilles et pavés contre la police, incendient des voitures, défoncent un hall d'un hôpital pour enfants (1), brisent des vitrines à coup de barre de fer.

 Je m'interroge : dans quelles autres démocraties les casseurs encagoulés pourraient ainsi casser ? Je ne vois guère d'autres pays en Europe où des anarchistes pourraient ainsi défier la démocratie. Je n'imagine pas que de tels voyous fassent la loi aux Etats-Unis ...Bref est-ce là l'exception française ? 

Certes, il faut se garder de toute dérive autoritariste (celle de l'extrême droite) mais il faut aussi rétablir l'autorité de l'Etat.  Dans cette période - qu'il faut souhaiter transitoire - où la France est la cible de djihadistes fous (c'est une redondance) on ne peut se voiler la face au nom de la démocratie : il faut se donner les moyens de la défendre.

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(1) Agression contre l'hôpital Necker, hier 14 juin à PARIS.

mardi 14 juin 2016

Espagne : vers un gouvernement "introuvable " ?


Le débat qui hier soir 13 juin a opposé - sur les chaînes espagnoles - les quatre principaux chefs de partis en lice pour les élections du 26 juin a permis un peu mieux de décrypter les positions : si l'actuel chef du gouvernement , Mariano Rajoy a été (comme prévu) dans le collimateur des autres prétendants les téléspectateurs ont noté des passe d'armes inattendues entre le parti socialiste PSOE et le parti d' extrême gauche Podemos . Visiblement Podemos dérange le PSOE autant peut-être qu'il arrange M. Rajoy qui voit probablement avec satisfaction le parti d'extrême gauche mordre sur le parti socialiste.

Bien que Pablo Iglesias (Podemos) ait rappelé au leader du PSOE , Pedro Sanchez qu'il se trompait d'adversaire, il est apparu assez clair que le parti socialiste n'envisage pas de rechercher une alliance avec l'extrême gauche . Le débat a mis en relief l'importance de la lutte contre la corruption en Espagne (échanges les plus vifs) et aussi l'avenir de la Catalogne (seul Podemos est en faveur d'un référendum sur l'indépendance). 

Debout derrière leur pupitre les 4 représentants des partis n'ont pas vraiment échangé entre eux : le "face à face" n'a été que de nom , le "profil" l'emportant sur la face. Deux leaders - à mon avis - ont montré un "profil" d'homme d'Etat : M. Rajoy (PP) et M. Sanchez (socialiste). M. Iglesias s'est étrangement montré peu offensif appelant surtout à un accord avec le PSOE.

Aucun des quatre partis n'obtiendra de majorité absolue à l'issue des élections législatives du 26 Juin . On peut donc  s'attendre à un "gouvernement introuvable" émanant d'une coalition quelque peu bancale et/ou hétéroclite.

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NB - La traduction de Podemos est " nous pouvons" ou ... si l'on veut "yes,we can..."

jeudi 9 juin 2016

Le Préfet Poubelle est mécontent



Préfet de la Seine dans les années 1890 M.Poubelle s'attacha à éliminer des déchets ménagers dans des récipients qui plus tard prirent son nom . Sa motivation (ou son défi) ne fut pas , à l'époque, l'Euro de foot mais l'hygiène tout court et peut-être aussi l'image de la capitale.

 Au moment où s'amoncellent les détritus , le Préfet Eugène-René Poubelle est - depuis là haut - fort mécontent. Il s'étonne de l'image que donne la France à l'étranger et ne comprend pas que la Ville de Paris et, plus largement, les Pouvoirs publics n'interviennent pas d'une manière ou d'une autre .

Eugène Poubelle se demande si finalement il n'y a pas eu erreur dans la passation des consignes lorsque l'on décida du pourrissement des conflits :  un télégraphiste d'un cabinet ministériel n'aurait-il pas pris "pourrissement" au pied de la lettre?

mercredi 8 juin 2016

réflexions sur la genèse d'un conflit social



Rechercher des explications quand les mouvements sociaux paraissent spontanés est souvent délicat. Les sociologues se perdent alors en conjectures et évoquent une démocratie " horizontale" hors des hiérarchies. On peut cependant tenter de faire quelques rapprochements sans prétendre qu'il s'agit de la seule explication définitive :

1- L'un des points de départ pourrait être hors de l'hexagone : le mouvement espagnol "Podemos" de Pablo Iglesias. Ce parti prend racine avec la contestation des " Indignés' qui jugeaient insupportables les réformes structurelles décidées par le gouvernement espagnol alors que le taux de chômage était (en 2012-2013) supérieur à 25 %. Il s'agissait de rechercher un autre "modèle social" . Ce mouvement d'extrême gauche se référait à l'époque au Venezuela et à ses alternatives économiques.

2-Alors que les sondages enregistrent une baisse des intentions de vote pour Podemos quelques mois avant les élections législatives de décembre 2015 Pablo Iglesias s’efforce de trouver un nouveau souffle dans un cadre européen . A Paris en septembre 2015 il retrouve plusieurs leaders français d'extrême gauche (dont Jean-Luc Mélenchon) , des députés PS "frondeurs", l'économiste Thomas Piketty et ceux qui seront à l'origine de "nuit debout" (François Ruffin)  L'objectif de M. Iglesias est - au delà de son idylle avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras - de placer Podemos au centre d'un projet européen"pour un vrai changement démocratique en Espagne et dans le monde ". 

3-Sur ces entrefaites (le 17 février 2016) le projet de loi "El Khomri'' (devenu "loi Travail") est dévoilé sans vraie préparation de l'opinion publique . Certes une opération de communication était difficile puisque les Français ne voient guère qu'un "chiffon rouge" : des licenciements plus faciles en cas de difficulté économique. Or le cœur de la loi tient en son article 2 qui place l'entreprise (au niveau local) au centre des discussions ce que redoute par dessus tout le syndicat CGT qui privilégie les accords nationaux au sein des branches professionnelles auxquels les entreprises doivent se conformer (d'où la crainte d'une "inversion des normes" qui pourrait favoriser le syndicat CFDT concurrent).

4-C'est à ce moment (23 février) qu'une réunion a lieu à la Bourse du Travail pilotée (notamment) par François Ruffin . Le mouvement "nuit debout" qui s'en suit apparaît comme un prolongement des discours de septembre (Iglesias, Piketty, "frondeurs", Melenchon) et va profiter - occasion inespérée - de la maladresse gouvernementale dans la présentation d'un projet de loi ressenti comme un cadeau aux "patrons" d'entreprises.

5-Tout va ensuite s'enchaîner : mobilisation en mars contre la "loi Travail" et jonction (fin avril) avec les mouvements pilotés par la CGT dont le Secrétaire général , Philippe Martinez a été réélu le 22 avril 2016 en s'appuyant sur l'aile radicale de la CGT. Le 10 mai le projet de loi est présenté en première lecture à l'Assemblée nationale et le Premier ministre engage la responsabilité du gouvernement (sur la base de l'article 49-3 de la Constitution) du fait de l'effritement du soutien des parlementaires socialistes.. Alors que le nombre de manifestants semble faiblir le syndicat CGT prends le relais. On se situe désormais dans un bras de fer à connotation politique  " en ligne" avec le changement de modèle de société conforme aux voeux que Podemos (entre autres) souhaitait inscrire dans un cadre européen . Dans ce contexte Jean-Luc Mélenchon qui prédisait une situation "quasi révolutionnaire" va assurer la promotion de sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 . Les blocages de raffineries, les mouvements de grève à la SNCF, les menaces des contrôleurs aériens et pilotes s'inscrivent dans une suite logique ... alors même que se tient - sans aucun lien - début juin le 37 ème Congrès du Parti communiste.

Qu'en est-il des Français? Ils s'émeuvent de l'image donnée à l'étranger à la veille de la compétition "Euro". Ils sont toujours circonspects  - faute de pédagogie - au sujet de la "loi Travail" mais affirment leur harassement et leur incompréhension devant des grèves jugées désormais totalement corporatistes (cf. éboueurs, cheminots, pilotes) .  Ils attendent - notamment de la part des grévistes de la  SNCF -  une sortie du tunnel sachant que Guillaume Pepy, son PDG pourrait être tenté de démissionner . De manière générale ils s'interrogent aussi sur la gestion de crise par le gouvernement.


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Ce "fil conducteur" est ténu puisque mettant bout à bout des événements paraissant en lien. Il serait risible d'ailleurs de tout faire découler des rencontres de septembre avec Podemos plaidant pour une radicalité européenne. Il faut noter que le terrain est alors propice : insécurité , chômage, couacs chez les parlementaires PS à l'origine du recours à l'article 49 de la constitution, retrait du projet (symbolique) de "déchéance de la nationalité " . Toutefois - par delà les lames de fond que certains sociologues croient percevoir - on peut aussi déceler des ambitions, des enjeux de pouvoir et des "coups d'envoi" qui ouvrent le match.


mardi 7 juin 2016

Zone euro : l'investissement repart


La reprise de l'investissement dans la zone euro se confirme avec le dernier chiffre communiqué par Reuters (1) : le moral des investisseurs et analystes mesuré par l'indice allemand Senfix  en juin dépasse de près de 4 points le niveau du mois de mai (9,9 contre 6, 2 en mai)

Souhaitons que le même constat soit fait en France après les mouvements sociaux de ces dernières semaines.

Sur un autre "front" la situation en Chine est moins source d'inquiétude que l'an passé à pareille époque : un nouveau modèle économique mieux assis sur le consommation intérieure est recherché et va s'inscrire dans le long terme.

Une ombre au tableau toutefois pour l'Asie : la situation au Japon et les difficultés - même au prix d'un fort endettement - à relancer l'économie : les mesures dites "Abenomics" ont probablement été un coup d'épée dans l'eau en dépit des massives injections monétaires . 

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(1) voir Le Figaro . fr du 6 juin 2016 citant Reuters.

lundi 6 juin 2016

Amérique latine: la fin des rêves ?



En 2004 , Hugo Chavez (Venezuela) et Fidel Castro avaient fait un rêve : celui d'un modèle économique "bolivarien" basé sur le secteur public et porté par les 11 pays de l'ALBA (Alliance Bolivarienne  pour notre Amérique). L'objectif était à l'époque de contrer le modèle proposé par les USA  et inscrit dans une vaste zone de libre échange. 

De fil en aiguille le rêve devint celui d'une Amérique latine forte regroupant - face à l'Organisation des Etats Américains (l'O.E.A est un "levier" des Etats-Unis) - la totalité du sous-continent dans le cadre de la CELAC (Communauté des Etats Latino américains et des Caraïbes).

La baisse du cours du pétrole n'explique pas tout et en particulier l'échec d'une économie administrée et ultra-réglementée . L 'économie du Venezuela - à laquelle se sont souvent référés  MM. Mélenchon et Iglesias (parti espagnol Podemos) - est à la dérive (1) la violence est à son comble et le Président Maduro chancelle en s’accrochant au portait de Hugo Chavez.

Jadis Francis Fukuyama (après la chute de l'Union soviétique) annonçait "la fin de l'Histoire'' . Depuis il en est revenu : l'Histoire continue et le modèle "capitaliste libéral" ne fait pas l'unanimité. On peut donc s'interroger : en dépit de ces échecs économiques, l'Amérique Latine où à tout le moins les pays de l'ALBA retrouveront-ils leur rêve sans pour autant sombrer dans l'ultra-libéralisme ?

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(1) voir l'excellent article de l'hebdomadaire Le Point n° 2282 du 2 juin 2016 (p. 58 et suivantes).

samedi 4 juin 2016

Israël/ Palestine : quel espoir de paix ?



La conférence pour la paix qui a réuni hier 3 juin à Paris une trentaine de pays , le Secrétaire général de l'ONU, la Haute représentante de l'Union n'a pas vraiment emporté l'adhésion d'Israël qui estime (1) ''qu'elle ne fait qu'éloigner les perspectives de paix''. 

Il est clair que l'on assiste à un durcissement de la position de M. Netanyahu qui, il est vrai, n'était au départ guère enthousiaste. Attend-il les élections présidentielles américaines en estimant que seuls Mme Clinton ou M. Trump pourront "faire bouger les lignes"? 

Faut-il en conclure que tout effort pour rapprocher les parties est vain? Probablement pas mais - tout comme un mur entoure la Cisjordanie - peut-être faut-il ne pas trop "bétonner" les positions ainsi que le fait le Premier ministre israélien poussé probablement par son aile la plus à droite (2). Pourtant la paix a besoin, en ce moment, de toutes les ailes...

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(1)The Times of Israël du 3 juin 2016 (timesofisrael.com)
(2) Le nouveau ministre de la Défense M Avigdor Lieberman ne va pas faciliter la tache...

jeudi 2 juin 2016

Lettre à un ami espagnol sur l' état de la France




   Cher Pablo,


Depuis Madrid et en regardant la TV espagnole tu estimes qu'il ne fait pas bon vivre en France en ce moment. Je ne sais si tu fais allusion à la météo ou bien aux mouvements sociaux sur tous les fronts et, particulièrement, sur le Front de gauche.

Comme tu emploies l'expression espagnole follon j'en déduis que tu ne te réfères pas seulement au baromètre. J'ai cherché la traduction exacte de follon mais je n'en ai pas trouvé de probante. En empruntant au général De Gaulle c'est peut-être le terme de "chienlit" qui conviendrait. Rassures-toi il ne s'agit pas d'une grossièreté mais je mets cependant l'expression entre guillemets.

Je comprends ta perplexité : tu affirmes  que l'Espagne - même au temps de l'occupation de la Puerta del Sol par les Indignés - ne donnait pas cette impression de désordre . Tu insistes d'ailleurs sur le côté nauséabond de la situation et tu t'étonnes que souvent des ordures s'entassent .

Au fond, tu as bien raison de t'occuper de l'état de la France et je constate que nous fonctionnons de la même manière mais à l'envers : Ici le désordre est dans la rue, en Espagne il est plutôt au Parlement puisque aucune majorité n'a pu se dégager aux Cortes depuis décembre dernier et que votre gouvernement en est réduit à expédier les affaires courantes en attendant les élections du 26 juin .

 A ce propos dis-moi si le leader du parti Podemos , M. Iglesias se réfère encore au "modèle" économique qui plonge le Venezuela dans la misère (700 % d'inflation) et la violence.

Mais revenons à la France: nous vivons des situations paradoxales :

Notre économie va mieux (disons un peu mieux du fait de la reprise des investissement) mais il nous faut encore aller de l'avant (sans nous serrer la ceinture comme vous, espagnols, dont le pantalon était retombé sur les chevilles). Nous attendons une croissance (1,5 %) qui permette la création d'emplois et des annonces récentes nous confortent.

Mais il y a des barrages : la loi "Travail" (on se méfie d'un texte à l'expression ainsi raccourcie) ennuie un syndicat proche du parti communiste qui craint - dans les entreprises - d'être dépassé par un autre syndicat. Et cela juste au moment où se tient le 37 ème congrès du parti communiste . Tu vois bien - c'est évident -  que cette situation justifie les grèves, les blocages de raffineries, l'entassement des ordures etc.... (!)

Et les Français, me dis-tu ? Et bien ils attendent. Ils espèrent que le gouvernement empêchera un chaos qui ruinerait notre image...et à terme notre économie. A quelques jours des matchs de l'Euro cela ternirait le côté carte postale de la "Douce France" que chantait jadis Jean Sablon (j'ai retrouvé  un 78 tours qui grince un peu des dents ...). 

 Te saludo esperando poder ir a Madrid si no estan en huelga los pilotos, los controladores y las azafatas.

Tu amigo,


JMD

NB- No me envies carta pues no estoy seguro - con las huelgas - de que pueda atraversar los Pirineos.




mercredi 1 juin 2016

Centrales nucléaires EDF : ligne rouge ?


 En situation d'état d'urgence cela peut paraître surprenant que 19 centrales nucléaires soient en grève dans la journée du 2 Juin.

 Ainsi des tensions sociales seront à l'origine de ...baisses de tension à un moment où les désordres...
climatiques plongent nombre de nos concitoyens dans la détresse.

On peut, en effet, s'interroger - comme l'a fait le Conseil d'Etat le 12 avril 2013 - sur le bien fondé ou non des réquisitions prises par EDF au printemps 2009. Dans ce contexte le C.E. avait reconnu la compétence d'EDF et son bon droit.

Dans le contexte actuel et au delà de la sécurité "technique" des centrales (qui j'imagine sera assurée) on peut aussi se demander - vu la sensibilité des sites nucléaires en période d'état d'urgence - si ce mouvement (même s'il se limite à des baisses de charge ponctuelles) était bien opportun ou bien à contre - courant.

Ligne rouge ou feu orange ?  

mardi 31 mai 2016

Economie : ne pas casser la reprise


L'économie française va effectivement mieux en dépit des grèves et de la météo. Plusieurs indicateurs vont dans le même sens : une progression du PIB en France supérieure à la moyenne de la zone euro (+ 0,6 %) au premier trimestre 2016, une reprise des investissements (+2,4%), une progression de la consommation des ménages de 0,3 % alors que les prévisionnistes anticipaient une baisse de 0,2 % (cf.Les Echos.fr du 30 mai). Une progression du PIB de 1,5 % sur l'année est à portée et donc des créations nettes d'emploi.

Effectivement "cela va mieux" pour l'économie comme l'indiquait le Président de la République et les mouvements "sociaux" vont à contre courant ...à moins que l'extrême gauche, le parti communiste - mus par je ne sais quelle vaine ambition concernant les présidentielles de 2017 - n'entendent pas que François Hollande tire les marrons du feu et veuillent apparaître comme les sauveurs de la gauche ...quitte à exacerber les tensions et casser la reprise.

Il est cependant inédit que des députés de gauche (PS "frondeurs" et communistes) entendent déposer une motion de censure (1) et , de la sorte, engendrer une instabilité qui casserait la machine.

 Dans ce contexte où se mêlent fureurs,colères, ambitions et calculs politiciens il faut "appeler un chat un chat" et reconnaître que l'économie de la France - en dépit des casseurs, des ambitieux et des cabotins -  va mieux. Le taux de croissance probable de 1,5 % du PIB en 2016 aura un impact sur l'emploi.

En tout cas et malgré la météo un rayon de soleil est là. Puissent certaines organisations se préserver des "coups de lune"...

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(1) cf. Pierre Laurent secrétaire général du parti communiste sur BFM TV ce 31 mai 2016 à la veille du 37 ème congrès du Parti communiste qui s'ouvre ...aujourd'hui....

vendredi 27 mai 2016

France : Les "raisons" de la colère



Ce ne sont pas seulement des Français qui sont pris en otage par la CGT mais la France.. Le syndicat canalise un mécontentement, une grogne latente (chômage, attentats, insécurité, société déstabilisée par de nouveaux paradigmes) déjà mise en musique par l'extrême droite (Front National) .

On a ainsi la vision "en live" de la jonction des deux extrêmes. Ce n'est pas nouveau : on sait que nombreux sont passés d'un bastion à l'autre (d'extrême gauche à l'extrême droite).

A ce mouvement jumelé se rajoutent, pour "allumer le feu " des  mouvements activistes libertaires qui constituent  le noyau dur des casseurs alors que d'autres se contentent de rêver au "grand soir" ou au "temps des cerises".

Pour autant la situation ne peut se comprendre avec cette seule clé de lecture: les problèmes de communication du gouvernement sur la "loi Travail" , les reculades (déchéance de nationalité) , les tiraillements et cacophonies (députés socialistes "frondeurs", chorale gouvernementale à plusieurs voix) donnent à l'opinion un sentiment de faiblesse, un manque de crédibilité que traduisent d'ailleurs les sondages.

Quoi qu'il en soit des responsabilités, il est néanmoins inadmissible qu'un syndicat mette en doute la légitimité du Président de la République et tente de tirer la sienne des panaches de fumées venant des pneus brûlés.

 A ce propos les Français de tout temps "râleurs" ne sont-ils pas "enfumés " ?
 Derrière les pneus, la plage ? croient-ils vraiment cela ?
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NB - Il est surprenant que des personnels grévistes soient autorisés à intervenir pour modifier le régime de fonctionnement de sites aussi sensibles que les centrales nucléaires tout particulièrement en situation d'état d'urgence et que la réquisition ne soit pas - apparemment - jugée nécessaire...

lundi 23 mai 2016

C.G.T : vers une société bloquée



Le syndicat CGT (proche du parti communiste) tente de faire plier le gouvernement en paralysant l'activité économique (blocage des raffineries de pétrole notamment) et en suscitant une réaction de l'opinion publique qui lui serait favorable. 

Alors que la loi sur la réforme du code du Travail a été adoptée par l'Assemblée nationale après que le gouvernement ait engagé sa responsabilité sur la base de l'article 49-3 de manière conforme à la Constitution , le syndicat veut susciter " une motion de censure" de l'opinion publique inspirée par la crainte d'un blocage économique ou celle de ne plus pouvoir aller et venir (grèves SNCF, aéroports, métro, ports etc...).

Au-delà de la démonstration de force , on peut s'interroger sur la qualification juridique de l'action menée qui va au-delà du droit de grève puisqu'il s'agit d'amener les Français "oppressés" à faire pression pour s'opposer à une mesure qui est du ressort du Parlement (examen au Sénat puis en seconde lecture à l'Assemblée nationale).

Force est de constater la relation entre l'action du syndicat et les positions de députés "de gauche" ou "écologie" qui ne soutiennent pas le gouvernement de Manuel Valls et qui ont tenté - par une motion de censure - de le renverser.

Peut-on faire le lien entre l'échec de la motion de censure déposée par les députés de gauche ''frondeurs" et la "reprise en main" par la CGT afin d'aboutir au résultat escompté non par des moyens juridiques et législatifs mais par l'intimidation ?

En cela, le secrétaire général de la CGT est "en ligne" avec le choix de s'appuyer - pour obtenir sa réélection - sur l'aile la plus radicale de son organisation . La crainte de "perdre la main'' au profit du syndicat C.F.D.T, la diminution de ses effectifs expliquent sa volonté d'occuper le terrain à la recherche d'un blason redoré.

Mais il semble bien - dans ce contexte de blocage économique et de crainte d'un reflux des investisseurs étrangers et nationaux - que le gouvernement n'entende pas céder à la pression exercée. C'est en tout cas la position du Premier ministre Manuel Valls qui se trouve en première ligne.

 L'étau néanmoins se resserre et - à gauche comme à droite - on se demande si l'on parviendra à le desserrer en garantissant la paix sociale et le maintien de l'ordre public et - pour le moyen terme - la possibilité ou non d'engager des réformes en France.

C'est maintenant - à quelques mois des élections - la crédibilité du Président de la République et du gouvernement qui est en jeu.

dimanche 22 mai 2016

Elections/ Espagne : sondages et perspectives (scrutin du 26 Juin)



Si l'on s'en tient aux sondages, une coalition droite (PP) et centre (Ciudadanos) est envisageable tout comme une coalition socialiste (PSOE) et extrême gauche (Podemos). Dans les deux cas on frôle les 176 voix requises au premier tour aux Cortes pour la désignation du Président du Conseil. 

Selon un récent sondage (1) le PP et le PSOE sont relativement stables par rapport au scrutin de décembre 2015 alors que l'extrême gauche (Podemos) serait en baisse . Le mouvement centriste (Ciudadanos) améliorerait son score. 

Les jeux ne sont donc pas faits mais d'autres éléments peuvent être pris en compte :

1-Les Espagnols - plus que d'un changement radical - ont ( des interlocuteurs me le disent ) besoin de stabilité. Ainsi les perspectives d'une indépendance de la Catalogne (soutenue par Podemos) les prennent à rebrousse-poil tout comme peuvent les "déniaiser" les échecs des politiques économiques "radicales" en Amérique latine : C'est le cas du Venezuela dont le leader de Podemos , Pablo Iglesias, fut un des conseillers du Président Maduro. Cette "lecture" pourrait favoriser le P.P. et Ciudadanos.

2- On peut aussi imaginer une réaction de défiance à l'égard de l'Union européenne si - comme il semble - la Commission décidait de sanctionner l'Espagne pour la non maîtrise du déficit public (5% environ du PIB en 2015 et un objectif de 2,8 en 2016 qui ne sera pas atteint ). Une sanction signifiant encore plus d'austérité favoriserait le PSOE et surtout Podemos ouvertement eurosceptique.

Au-delà de ces hypothèses , une certitude  : l'absence de parti d'extrême droite . On peut s'en réjouir.

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(1) journal ''El Mundo " du 18 Mai 2016, faisant la synthèse de plusieurs sondages.

samedi 21 mai 2016

Israël / Palestine : un fragile espoir de Paix ?



L'initiative de la France de réunir une conférence pour la Paix se concrétise : une vingtaine d'Etats + ONU et Union européenne devraient être présents à Paris le 3 Juin prochain lors d'une première séquence précédant une autre réunion en septembre .

L'appui de l'Egypte a - semble-t-il - été important alors même qu'Israël semblait au départ réticent et exprimait depuis longtemps des doutes (avant même le "lapsus" Unesco) par la voix de M. Netanyahou. 

 Evidemment la confirmation de la présence américaine (John Kerry) a été déterminante : Tel-Aviv ,on le sait, considère que rien ne peut se faire sans l'engagement des Etats-Unis. 

Il faut tout de même souhaiter que le Premier ministre israélien (Israël et la Palestine devant en principe participer dans un second temps ) ne boude pas ultérieurement les éventuels accords de Paris comme cela avait été le cas pour les accords d'Oslo de 1993 que M. Netanyahou avait à l'époque(ainsi qu'il l'a dit par le suite) volontairement torpillés.

Un fragile espoir de Paix apparaît même si rien , encore, n'est joué.

A l'international la voix de la France porte encore.

vendredi 20 mai 2016

France : la démocratie contestée



Alors que la CGT et F.O appellent au blocage des raffineries (1) et ne se cachent pas de vouloir paralyser l'activité économique , alors que des "casseurs" enflammés enflamment une voiture de police, alors qu'une partie de la "Rue" bat le pavé on peut s'interroger : sommes- nous encore en démocratie dans une situation quelque peu "à la brésilienne"  ?

La France a-t-elle oublié ses institutions et les règles de la démocratie représentative ? On peut se poser la question lorsque l'on voit des syndicats tenter de se substituer au Parlement.

Il faut aussi convenir de ce que la Gauche fragmentée donne au Pays la fâcheuse impression qu'il n'est plus représenté que par périodes. 

Drôle de Nation qui , en ces moments difficiles,  se complaît dans la confusion au lieu de se serrer les coudes. Renan et son "désir de vivre ensemble " sont à mille lieues dans un autre temps, un autre espace.
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(1) stratégie syndicale : alarmer les automobilistes, harasser l'opinion  (grèves, blocages...) et l'amener à faire pression sur les Pouvoirs publics afin de bloquer la loi modifiant le code du travail.

lundi 16 mai 2016

anarcho ou archéo ?



A en croire certains (M. Mélenchon?) la France serait dans un état pré-révolutionnaire , au bord de l'explosion sociale. C'est - on le sait - la manière de s'exprimer de l'ultra gauche que de verser de l'huile sur le feu. Mais ce sont là des chaudrons d'huile déversés , au delà des remparts, sur la démocratie .

C'est aussi le rêve fantasmé d'un Mai 68 à défaut d'une " prise de la Bastille".

Faut-il prendre M. Mélenchon ( et son fonds de commerce) au pied de la lettre ? Non probablement car les manifestations et/ou grèves programmées ne sont ni porteurs d'une alternative de société, ni expression d'une volonté de détruire mais , bien au contraire, de conserver .

A part quelques voyous hargneux et boutonneux , l'on manifeste non pour casser mais pour maintenir (un statut, des avantages acquis,un code du Travail archaïque ...).

C'est un conte à "dormir - la nuit - debout": les mécontents alignés (sans ligne directrice) contestent pour contester profitant d'un semblant de vacance de gouvernance .

On peut se demander aussi qui ,derrière, tire les fils des marionnettes qui vont chantant...sans savoir qu'elles font le lit de l'extrême-droite.


mercredi 11 mai 2016

A.Juppé : au-delà du programme, l'homme



Certains diront que les programmes en vue des présidentielles de 2017 se ressemblent - et c'est certainement les cas chez "Les Républicains" et à l' UDI (économies budgétaires, suppression des 35 Heures, amélioration de la compétitivité des entreprises etc...) . Mais une chose différencie leurs auteurs : la crédibilité dans la mise en oeuvre des programmes.

 La "marque de fabrique " d'Alain Juppé est le sérieux et la loyauté. On peut penser qu'en effet pendant les six premiers mois il gouvernera, comme il l'a dit le 10 mai, par ordonnances afin d'accélérer le rebond et réveiller le pays .

 Comme il n'aura pas l'oeil rivé sur un deuxième mandat, il ne pensera pas - en se rasant - à 2022 comme tant d'autres (et même les plus glabres).

 Il ne faut ni attendre un homme de "synthèse" ni un franc-tireur ni une girouette mais un chef d'Etat exprimant une volonté et des objectifs . Pour les atteindre il sera à n'en pas douter "droit dans ses bottes" .

samedi 7 mai 2016

'' exit '' britannique : une opportunité ?



Les milieux d'affaire,  des gouvernants se demandent ce qu'il adviendra de l'Union européenne le 24 juin si les britanniques décident finalement de se "dépacser" d'avec l'Europe. Il y aura probablement quelques fissures dans le Traité ...et aussi chez ceux pour lesquels l'Europe n'est pas seulement un billet de banque . 

Mais à moyen terme le départ des britanniques peut être une chance pour l'Union,agacée par l'exception britannique négociée - et conclue - avec une stratégie qui nous conduit droit à Trafalgar. De fait, les Anglais ne souhaitent pas aller au-delà d'un "marché commun" , d'une zone de libre-échange.

D'ailleurs il faut en convenir : l'Union n'avance guère et manque de visibilité (sauf peut-être pour les américains et leur TIPP qui ouvrirait le marché européen aux entreprises d'outre-atlantique quitte à nous soumettre à des arbitrages et des normes dont nous ferions les frais ).

 La politique étrangère de l'Union, sa politique de Défense ne soulèvent guère l'enthousiasme ...si tant est qu'elles soient perceptibles.

Dans ce contexte et le brouillard qui l'entoure on peut se dire que le départ des britanniques aurait pour effet de rebattre les cartes. L'avenir de l'Union (dans le domaine politique et pas seulement économique) suppose probablement une Europe plus "resserrée" et plus lisible : en particulier un Président de l'Union qui cumule les fonctions de Président du Conseil européen et celui de Président de la Commission. 

Car on ne peut imaginer que le départ des britanniques ne soit pas l'occasion d'un rebond, d'une "résilience" qui donnerait à l'Union quelques vitamines au lieu de nous laisser pantois. Voilà pourquoi - plutôt que de faire triste figure par anticipation - on pourrait aussi se réjouir de l'occasion ainsi offerte par delà les soubresauts possibles quelques mois durant .Le temps de faire notre deuil...