vendredi 28 février 2014

Retraites : Fiscalité = rétroactivité ?




Un de mes amis vient me voir tout penaud : il vient de recevoir de l'administration fiscale le montant de ses revenus (sa retraite) à déclarer au titre de l'année 2013. Or, cette somme est de 14 % supérieure à la somme qu'il s'apprêtait à déclarer sur la base des bulletins reçus mentionnant la somme imposable .

Cet ami va s'informer auprès de l’administration : il lui est indiqué que cette majoration découle de la loi de Finances 2014 qui prévoit (au titre de 2013 ) la suppression de l'exonération du bonus dont bénéficient les retraités ayant élevé au moins 3 enfants, ce qui est le cas de mon camarade Paul .

 Ayant quelques réminiscences de droit administratif, il a vérifié la date du vote de la loi de finances pour 2014  : la loi est du 29 Décembre 2013...

Paul se demande (se grattant la tête ) comment cette loi de fin décembre peut avoir un effet rétroactif et s'appliquer à la totalité de la retraite perçue depuis Janvier 2013, les bulletins reçus en cours d'année mentionnant un montant imposable différent .

 A ma connaissance, il n'a pas obtenu à ce jour de réponse : Paul me dit que dans ces conditions il s'en ira voter en mars lui aussi  de manière tout aussi rétroactive ! Par humeur...

________

NB- Cette disposition (article 5 de la loi de Finances 2013-1278 du 29 décembre 2013) a pour effet, me dit-on, de rendre imposables certains retraités qui ne l'étaient pas, de doubler parfois leur impôt (pour des retraités aux revenus modestes) et - par ricochet - de les soumettre à la taxe d'habitation pour laquelle ils étaient jusqu'ici exonérés .  

jeudi 27 février 2014

Des gendarmes renvoyés en correctionnelle : Pourquoi ?



FR 3 Auvergne  rappelle que le Président Sarkozy est venu dans l'Allier en Novembre 2010 (1). Or un voyage présidentiel doit forcément bien se passer. Ainsi quelques gendarmes auraient cru devoir retenir quelques instants un militant syndical qui aurait pu chahuter . 

Le militant était inoffensif - et certainement sympathique -  mais les gendarmes ont apparemment appliqué des consignes : rien probablement ne devait dépasser, pas même une casquette . Résultat des courses : 5 gendarmes mis en examen et heureusement relaxés et - désormais - 2 gendarmes renvoyés en correctionnelle.

 Les "lampistes" ont le cuir solide mais quelle est la morale de l'histoire relatée 3 ans après ? Les gendarmes obéissent : ce sont des soldats qui s'en tiennent aux consignes .

 Il appartiendra à la Justice - c'est son rôle il me semble - de faire la lumière sur cette affaire un peu trouble bien qu'apparemment le voyage présidentiel se soit déroulé sans trouble aucun ...

_________

(1) FR3 Auvergne (en ligne) /Evelyne Rimbert /25 Février 2014

Elections européennes : J - 87



Les Français - meurtris par le chômage - vont-ils dans les 87 jours qui viennent afficher leur foi en l'Union ? J'en doute, hélas. Pourtant des signaux positifs existent : la voix de l'Union dans la récente crise ukrainienne , la reprise de la croissance économique avec des chiffres supérieurs à ceux espérés, l'Espagne et le Portugal qui commencent à relever la tête. Mais :

1- Peu de Français - je le déplore - sont sensibilisés à la situation en Ukraine et attentifs à l'action déterminante de l'Union européenne.

2-Les taux de croissance qui passent au vert en Allemagne ou au Royaume-Uni restent à " l'orange " en France et n'ont pas d'impact encore sur l'emploi dans notre pays : il faudra attendre 2015 et un taux de croissance espéré de 1,5% .

Entre temps les Français boudent, s'impatientent et (pour certains) ruent dans les brancards . Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour imaginer où cette situation mène : à l'abstention massive ou au vote en faveur de partis populistes qui vont reprendre leur cantilène absurde : sortir de l'euro, protéger nos frontières et ...se voiler la face.

Bref, en revenir à Méline , situation imaginable au 19 ème siècle mais inconcevable aujourd'hui , la Chine - et bientôt l'Afrique - étant à nos portes avec leurs taux de croissance depuis longtemps passés au vert.

jeudi 20 février 2014

Ukraine : révolte ? Non, une Révolution !


C'est bien à une Révolution à laquelle nous assistons en ce moment en Ukraine : probablement une cinquantaine de morts depuis 48 heures. Et, comme on l'a dit, cela se passe à 3 heures de Paris (et de Bruxelles).

 Il est impensable que l'Union européenne ne bouge pas...même s'il s'agit de contrarier Vladimir Poutine qui - c'est évident - tient entre ses mains le sort du Gouvernement ukrainien.

 L'Europe n'est probablement pas à même d'instaurer un rapport de force suffisamment convaincant avec la Russie. Mais elle peut "faire bouger les lignes". En tout cas si l'Union ne s'exprime pas de manière unanime et suffisamment fort l' Ukraine retombera "sous la botte" .

 Je ne pense pas que le Président Russe veuille d'un massacre à ses portes car il sait qu'il en assumerait la responsabilité . Ce serait la fin de la "percée " russe sur la scène mondiale et le risque d'une confrontation avec les Etats-Unis. Quand donc la Russie comprendra-t-elle que sa place est - à terme - en Europe ? 

Démembrer l'Ukraine n'est pas la solution : Moscou a-t-il besoin d'un bouclier ou d'une zone tampon ? Que je sache il n'y a pas d'islamistes aux portes de Kiev et l'Ukraine n'est pas la Tchétchénie . 

L'Union - sans "couper les ponts" avec Moscou doit se faire entendre sans tarder...et sans trop de précautions oratoires. C'est là la prière qui monte depuis la Place de Maïdan à Kiev...

mercredi 19 février 2014

La précarité au quotidien...



Certes, cette dame âgée de 80 ans à qui une amie a rendu visite avant-hier a de quoi manger; elle a aussi un toit. Mais une facture de quatre vingt euros suffit à la bouleverser . Un cauchemar pour cette dame âgée que de ne pas être remboursée de ses lunettes en tout cas marginalement. 

Cette "vieille" dame (appelons la Jeannette ) tremble dès qu'une facture inattendue lui parvient. Cet exemple - un parmi bien d'autres - montre le fossé qui sépare les personnes âgées aux modestes revenus (et aussi des jeunes mais ils se laissent moins abattre) du petit nombre de privilégiés qui ne rechignent pas à laisser 500 ou 800 euros dans un restaurant...

On peut dire que rien n'y fait, qu'il en a toujours été ainsi, il n'empêche : Jeannette - en 2014 - pleure parce qu'elle devra économiser sur sa nourriture, sur son loyer (que sais-je ? ) pour compenser une sortie d'argent inattendue pour ses lunettes.

 Certains souriront, d'autres fermeront les yeux (car ils refusent de voir ...et n'ont pas besoin de lunettes). Mais j'avais envie aujourd'hui de parler de Jeannette tout autant que de la situation en Centrafrique ou en Ukraine.

 Une expression russe, à ce propos, me revient : celle "d'étranger proche '' pour désigner les anciennes républiques d'URSS. Finalement, nous sommes tous entourés " d'étrangers proches" ...

dimanche 16 février 2014

2015, dénucléarisation du Moyen-Orient ?



Il y a des annonces, des dates buttoir qui ont , plus que d'autres, tendance à tomber dans l'oubli. Or 2015 est le prochain rendez-vous quinquennal d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire. 

Et, il y a 4 ans, donc en 2010 il avait été convenu qu'une conférence s'ouvrirait à Helsinki en décembre 2012 afin d'examiner le projet de création d'une ZEAN (zone exempte d'arme nucléaire ) au Moyen-Orient. Elle fut repoussée en janvier 2013 puis - fin décembre 2012 - finalement reportée sine die . Je crois que la Russie avait souhaité que cette Conférence ait lieu en 2013.

Aujourd'hui - en 2014 - le sujet ne semble pas évoqué alors même que nous sommes "à la veille" de la Conférence d'examen du TNP qui aura lieu l'an prochain...Pourquoi ce silence? Le projet interfère-t-il avec d'autres négociations ?

 Pourtant - puisqu'il est entendu que ne serait pas évoquée seulement l'arme nucléaire mais aussi l'ensemble des armes de destructions massives (chimiques, bactériologiques), un lien évident me paraît exister non seulement avec l'Iran mais aussi avec la Syrie et d'autres probablement ...

Alors? Aurait-on peur de mécontenter Israël en mettant cette option "sur la table" ?

 Dommage que l'on tourne en rond sur un sujet majeur pour la sécurité au Moyen-Orient...et la pérennité du Traité de non-prolifération qui - de plus en plus - ressemble à une passoire.

mercredi 12 février 2014

Asie : une zone "Pacifique" ?


Alors que les Etats- Unis semblent - selon certains - prêts à délaisser le Moyen-Orient ( à condition que soient réglés les "dossiers" Palestiniens et Iraniens et qu'un accord intervienne sur la Syrie ) pour se porter vers l'Asie/Pacifique deux initiatives récentes retiennent l'attention :

1- Des discussions entre la Chine et Taïwan (1) : c'est une "nouvelle donne" qui , sans faire oublier les missiles chinois pointés sur Taïwan , laisse augurer un possible accord de "coexistence " si tant est que l'on puisse employer ce terme, Pékin considérant que Taïwan n'est plus ni moins qu'une province Chinoise.

2- Une rencontre entre responsables "haut niveau" de Corée du Nord et de Corée du Sud (2)

Ainsi la Chine (qui sait utiliser bien des leviers - notamment l'aide alimentaire - à l'égard de la Corée du Nord) assumerait-elle une mission de pacification de cette zone en ébullition (nucléaire Nord-Coréen , revendication sur les îles Senkaku (3) et leur possible pétrole off-shore , couloir d'identification aérien traversant l'espace japonais ...) ?

 Cela ne semble pas cadrer avec les craintes américaines...sauf si la Chine dont la montée en puissance est évidente cherchait à gagner du temps avant - d'ici une dizaine d'années - de tenir probablement tête aux Etats- Unis de manière "pacifique "....

Tel est peut-être le sens de l'Histoire qui , après s'être ancrée le temps d'une escale en Occident, ferait à nouveau route vers l'Orient où elle a aussi ses racines. 

________

(1) Le Monde/AFP 11 février 2014

(2) source : ministère de l'Unification/Séoul/ 11 Février 2014

(3) Senkaku est l'appellation japonaise de ces îles revendiquées par la Chine et appelées Diaoyutaï par Pékin

dimanche 9 février 2014

Sarkozy : le retour?



C'est apparemment le souhait de Mme Chirac. Et j'imagine que l'épouse de l'ancien Président s'emploiera à agir auprès de la sphère médiatique . Je ne doute pas non plus que Nicolas Sarkozy - dans le contexte actuel - se pose en recours (ou en secours) lorsque le moment viendra...dans 3 ans . On sait d'ailleurs qu'une pièce de théâtre (tragédie ou comédie...parfois de boulevard) doit mûrir avant d'être jouée et que le personnage principal ne se suffit pas à lui-même si on ne lui donne pas la réplique.

 Mon petit doigt me dit que Nicolas Sarkozy n'est pas forcément le seul recours : à droite, il y a Alain Juppé et François Fillon. Et ce ne sont pas que des comparses.

 A gauche, je tâtonne un peu car le brouillard est un peu plus dense . Pour autant les jeux ne sont pas faits si le Président Hollande tient le cap et impose à ses ministres de ne pas tirer à hue et à dia .

 Ce qui est certain c'est que François Hollande sera jugé sur la baisse du chômage. Or, ce n'est au mieux qu'en 2015 que nous disposerons d'un taux de croissance suffisant (1,5 %) pour créer des emplois. Il lui restera 2 ans pour faire aussi bien que Cameron qui - à juste titre - n'est pas mécontent du rebond du Royaume-Uni. François Hollande, les Français l'attendent aussi sur la réforme territoriale , occasion de démontrer sa détermination. C'est justement la détermination du Président en toutes choses que nos concitoyens s'attachent à tester.

 Alain Juppé, François Fillon, Nicolas Sarkozy (?) hériteront - si le vent tourne - d'une situation bien meilleure au regard de l'emploi. Il leur restera - à l'un ou à l'autre si les Français en décident ainsi - de fixer un cap pour la France en Europe sans se laisser piéger ou manipuler par les partis populistes et extrêmes . L'un de ces 3 candidats potentiels n'est ni manipulable ni "comédien": c'est lui probablement que des Français attendent. 

Mais patience : François Hollande n'a pas terminé son mandat et peut surprendre s'il sait tenir son équipe et notamment les trois - quarts aile qui se prennent pour des demi-d'ouverture , profitant d'une discrétion du pilier qui oublie de galvaniser le pack.

vendredi 7 février 2014

Déflation ? Lettre à un ami Grec



                                                         Cher Demetrios,

Me voilà entrain de réviser d' anciennes leçons d'économie :  l'Union (ou du moins comme l'on dit les "élites") prend en ce moment d'étranges allures peu spartiates et qui me paraissent aller à  rebours de ce que nos concitoyens perçoivent.

Alors que je pensais que le rôle dévolu à la Banque Centrale (tu sais, celle qui a sauvé ton pays d'une sanglante défaite) était de maîtriser les prix et de combattre l'inflation, voilà que c'est désormais tout le contraire. Ainsi, certains sont encore appelés à serrer leur ceinture pendant que d'autres sont priés de consommer en achetant plus cher afin de porter l'inflation à un niveau décent.

Quelle effrayante nouvelle, Cher Demetrios, les prix baissent ! J'y perds mon latin : figure-toi que nos économistes sont persuadés que l'on consomme davantage lorsque les prix augmentent. Le crois-tu ?

 J'ai tenté,ici, dans cette ville du sud où j'habite de déclamer cela sur l'agora...et j'ai reçu des tessons de bouteilles. J'ai eu beau expliquer que la déflation était un démon , on m'a répondu que ce démon avait  sa place au panthéon car, vois-tu, - c'est ce dont on m'a assuré - les classes moyennes et  dites "populaires" n'anticipent pas de nouvelles baisses de prix pour, finalement, consommer : Ils achètent en fonction de leur besoin et...de leur faim sans faire de " plans sur la comète " quant à d'éventuelles nouvelles baisses de prix.

J'ai tenté de leur expliquer que si nous n'avions pas une inflation "convenable" les entreprises et les boutiques cesseraient d'investir, voire écouleraient leurs stocks plutôt que de les voir se déprécier de jour en jour. 

Ma sœur Anne (qui n'a rien vu venir) est persuadée que je raconte des histoires : elle m' asssure - au contraire - que tout augmente : le prix de la viande, celui des poissons , les impôts, les assurances ...Elle prétend que la seule chose qu'elle voit baisser est le moral de nos concitoyens. 

Finalement, je ne sais qui croire et c'est pour cela que je m'en vais de ce pas acquérir un solide livre d'économie ...dont le prix aura forcément baissé. 

Dans ta dernière lettre tu me disais qu'en Grèce , le prix des olives et aussi celui de l'ouzo avaient diminué. Tu t'en réjouissais. Détrompes-toi : c'est une bien fâcheuse nouvelle !

Crois , Cher Demetrios, en mes sentiments les plus cordiaux . Je t'assure que mes souhaits sont sans inflation aucune et que mon estime ne dépend aucunement du taux directeur qui est , il est vrai , bien bas,




mardi 4 février 2014

Cartouches d'encre : L' arnaque ...



L'essence , dans une voiture, n'équivaut pas au prix d'achat du véhicule en tout cas pas sur une courte/moyenne durée : tel n'est pas le cas pour les cartouches d'imprimantes. Et cela dès les premiers mois .

 Le prix des cartouches (un pack de 3 noir/couleur) revient à 25/30 euros ( 2500/3000 euros le litre ! ) alors qu'une imprimante vaut 100 à 200 euros. Cela signifie qu'un consommateur "non abusif " dépense en 1 an  deux à trois fois le prix d'achat de l'imprimante. 

Je m'interroge sur les situations de monopole : l'O.M.C. s'en est-elle émue ? Je ne le pense pas car l'Organisation Mondiale du Commerce a  bien d'autres chats à fouetter . Mais l'Union européenne n'a-t-elle pas son mot à dire ou bien tremble-t-on devant les situations de monopole ou d'entente ?

Dans un monde progressivement "tout numérique" où l'on doit imprimer ses billets d'avion, cartes d'embarquement; billets de train , relevés bancaires etc... n'est-il pas légitime de s'interroger sur ces situations non concurrentielles ?

 En ce domaine la transparence n'est pas de mise et l'encre masque bien la réalité. 

Qui prendra une initiative ?

mardi 28 janvier 2014

Economie mondiale : jeu de bascule et retour "à la case départ" ?



Je m'interroge : quel peut être l'effet d'un ralentissement de la croissance dans les pays émergents ainsi que le laisse entrevoir le F.M.I (1) ? Certes , je n'imagine pas (cf. un précédent post) que l'économie Chinoise subisse un profond retournement de tendance et que ses marchés soudain se tarissent. Mais il est possible - sinon probable - que les investisseurs s'y prennent à deux fois avant de décider d'y investir. 

Ou bien ces investisseurs recherchent les coûts les plus bas et , alors, ils songeront à s'installer dans les pays du Sud-Est Asiatique ou bien... assisterons- nous à des "relocalisations" dans l'Union européenne : La zone euro ne comporte pas de risque politique (à la différence de la Thaïlande par exemple en ce moment) ou bien les pays du "Grand Moyen Orient".

 La reprise de la croissance en Europe , certes encore ténue, est à même - à partir de 2015 - d'offrir de solides perspectives aux investisseurs qui recherchent à la fois une main d'oeuvre qualifiée et une absence de turbulences. Une telle hypothèse - dans ces circonstances - permettrait à la fois de faire interagir offre et demande.

 Pour autant il ne faut pas se réjouir de la situation telle qu'elle apparaît -par exemple - en Argentine où l'inflation dépasse les 25 % et où l'on freine par toutes sortes de barrières les importations. En tout cas, cela démontre (cf. les partis populistes) que la fermeture des frontières , l'autarcie, le repli sur soi ne mènent à rien. 

Au contraire , l'attractivité de la zone euro (une fois la situation des banques examinée de près) peut suggérer dans un contexte de probable ralentissement de la croissance dans les pays émergents, un retour... à la "case départ".

________

(1) Fonds Monétaire International / Etudes économiques et financières /Perspectives de l' économie mondiale / transitions et tensions /octobre 2013

dimanche 26 janvier 2014

Ukraine : cap sur l'Europe !



Une amie biélorusse m'assurait récemment que la Russie ferait tout pour stopper les velléités de l'Ukraine à vouloir rejoindre l'Europe. L'Ukraine est, me rappelait-elle , le "berceau" de la Russie dont le centre historique est Kiev tout autant que Moscou . 

Certes, mais il suffit de prendre une carte : l'Ukraine est pleinement -géographiquement parlant - en Europe et elle est légitime à vouloir conjuguer histoire, frontières , économie ...et désir de liberté.

On peut toujours ergoter sur la réalité (et l'opportunité ) d'une appartenance de la Turquie à l'Europe ; on ne peut , par contre, douter de la place de l'Ukraine .Les dramatiques événements actuels sont un plaidoyer et le rideau blanc des Jeux Olympiques de Sotchi ne saurait les voiler. 

A souhaiter que ce "désir d'Europe" soit une sincère aspiration : la certitude que - au-delà des problèmes du moment (corruption, violences, affaire Timochenko ) - les Ukrainiens voient dans l'Union leur destin (ou en utilisant une expression américaine qui a fait florès , leur "destinée manifeste").

Ne pas non plus se "voiler la face " : comment ne pas comprendre les craintes de Moscou devant la possibilité pour l'Ukraine de rejoindre l'OTAN ? Et , qu'un jour, elle accueille un des " piliers " du bouclier anti-missiles projeté , dispositif qu'appréhende la Russie . A moins que ce "bouclier" conçu pour se protéger des "Etats - voyous " n'ait plus de sens maintenant que la menace nucléaire iranienne semble écartée. 

jeudi 23 janvier 2014

Chine : quelles perspectives économiques ?




La récente baisse de l'indice manufacturier en Chine semble faire naître des doutes : la deuxième "locomotive" mondiale serait-elle en train de s’essouffler ? Certes le taux de croissance sera probablement de 6 ou 7 % alors qu'il était de 10 % il y a quelques années mais - comme l'on dit - "une hirondelle ne fait pas le printemps" et cela vaut en sens inverse. Le tigre - ainsi que le souligne une récente publicité - est bien dans le moteur et cela pour de nombreuses années.

Certes, il faudra probablement quelque temps avant que la baisse des exportations ne soit compensée par une demande intérieure structurellement atone : 35 % environ du P.I.B. en raison du fort taux d'épargne (de précaution ?) . Mais la Chine se démène en Afrique, en Amérique du Sud, et...au Moyen-Orient pour s'assurer de son approvisionnement en pétrole : preuve s'il en est que l'économie chinoise est loin d'être moribonde.

La Chine - comme la Russie - a son "étranger proche " et les accords de libre-échange avec les pays de l'ASEAN donnent une bouffée d'oxygène...de part et d'autre. 

Le P.I.B. de la Chine (8000 milliards $) a dépassé très nettement celui du Japon et est quatre fois plus important que celui de la Russie. Les "think thank " américains qui anticipent - d'ici une dizaine d'années , probablement moins - un "duopole" USA/ Chine ont probablement raison .

 A espérer que la légitime ambition de Pékin demeure encore longtemps dans le champ économique ...

mercredi 22 janvier 2014

Pacte de responsabilité : des annonces...aux résultats




Le Gouvernement attend légitimement des résultats (aussi rapidement que possible) d'une baisse des charges des entreprises (suppression des prélèvements destinés à financer les allocations familiales) . Les chefs d'entreprise sont, pour l'heure, dans l'expectative attendant que les modalités des "contreparties" de ces exonérations soient précisées. 

 On peut soutenir - comme beaucoup le font - que l'emploi ne se décrète pas et qu'il est lié aux perspectives de production c'est-à-dire aux marchés emportés : comment, en effet, être certain qu'une augmentation des marges et donc - en principe - une baisse des prix (si l'allègement des charges est correctement répercuté ) va permettre d'enlever un marché  et donc de recruter? C'est un raccourci qui semble faire fi et des données internes à l'entreprise et aussi de sa situation au sein de la branche .

1- Le taux d'utilisation des capacités de production devrait être intégré dans la réflexion : Car si ce taux est faible (70 % par exemple) l'entreprise ne sera pas incitée à recruter sauf à anticiper l'arrivée d'un important marché qui l'obligerait à accroître ses capacités de production au-delà de la "marge" de 20 % dont il dispose.  Mais voilà : comment anticiper un marché voire sa reconduction permettant des embauches pérennes et non liées à un seul marché ou contrat ?

2- Par ailleurs, au delà du quantitatif (prix du produit ou du service) il y a le qualitatif (la notoriété, la marque, la communication , la durabilité, les délais de livraison etc...). D'ailleurs les comportements seront différents selon qu'il s'agit d'une société de services ou d'une entreprise de production . Dans telle branche non concurrentielle une légère baisse du prix n'aura que peu d'effet ; dans telle autre , plus ouverte à la concurrence et à qualité donnée, une baisse peut éventuellement être le "plus" pour emporter un marché à l'export. Mais tout cela est fonction de la branche, du secteur. 

On peut donc se demander si les Pouvoirs Publics n'auraient pas finalement intérêt à évoquer des objectifs branche par branche plutôt que de tout mettre dans le même "panier" en écartant a priori toutes les variables - liées au marché et à la stratégie moyen terme - du chef d'entreprise . C'est peut-être d'ailleurs là une réflexion en cours?

 Il en va de même de la "rhétorique" : plutôt que d'afficher ex-ante des résultats attendus comme s'ils étaient le résultat d'une équation où la baisse des charges serait l'unique paramètre ne vaut-il pas mieux parler d'objectifs négociés et partagés ?

.A moins, bien sûr, d'imaginer une sorte de "Gosplan " dont je ne suis pas sûr qu'il soit incitatif.

mercredi 15 janvier 2014

Israël / Palestine : quel Etat Palestinien ?



On me dit que les israéliens seraient sceptiques quant à l'issue des négociations en cours . Le Secrétaire d'Etat américain qui se démène et paye de sa personne agirait dans un seul but "messianique" (sic...) ou bien personnel  alors qu'il semble agir au seul nom de l'intérêt général (même si les Etats-Unis ont , depuis les années 1840, le sentiment d'être une "Nation prédestinée" ( croyance en une Destinée Manifeste). Les négociations sont effectivement délicates et deux points - au moins - méritent réflexion :

a) les frontières : l'Etat Palestinien sera forcément unitaire mais en quelque sorte bicéphale : La Cisjordanie et la bande de Gaza. D'autant que l'Autorité Palestinienne n'a guère de prise sur le Hamas (dans la bande de Gaza). Par ailleurs , Israël - à juste titre - veut disposer de "frontières sûres et reconnues". Est-ce à dire que cela justifie , à l'Est, une présence militaire dans la vallée du Jourdain (en bordure de la Jordanie)? Cela n'est pas très clair.

b) la population : Pour l'heure, on évoque surtout dans la presse le problème des colonies israéliennes singulièrement à Jérusalem-Est. Il semble ainsi que le "rapport de force " démographique soit l'un des enjeux (ou l'une des clés pour comprendre le problème). Mais il y a plus et cela est complexe : l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté différentes résolutions concernant le droit au retour des Palestiniens qui ont jadis été "invités" à partir ou qui sont partis d'eux même, fuyant les conflits (1948/49). Ces résolutions (194 de 1948 et 3236 de 1974 pour ne citer que certaines) prévoient un droit de retour des Palestiniens au sein de leur foyer d'alors. On estime à 2 ou 3 Millions le nombre de Palestiniens concernés (susceptibles de venir de Jordanie, du Liban ou de Syrie ). Ce retour - inscrit dans le droit international - paraît légitime . Mais que penser d'un éventuel refus d'Israël si attaché à l'équilibre démographique et à la reconnaissance d'Israël comme Etat Juif (c'est-à-dire "Non Arabe" ...ou sans présence arabe ?).

 Derrière la sémantique se cachent bien des enjeux...

                                                               

mardi 14 janvier 2014

France / Conférence Présidentielle : Réformes internes et ambitions européennes



Cette conférence ne passera pas inaperçue en raison des annonces faites. Tant au niveau national que concernant le niveau européen. Economies sur les dépenses (afin de restaurer notamment les marges des entreprises et inciter à recruter) et plus d'Europe: ce sont les 2 axes importants ( à mon sens).

C'est décidé : des économies doivent impérativement être réalisées. Ce sont plus que des paroles puisque un calendrier a été fixé et le mode d'emploi donné . Il s'agit d'économiser 50 milliards d'euros de 2015 à 2017, cette somme s'ajoutant aux 14 milliards de dépenses en moins pour 2014 ainsi que prévu dans la loi de finances. 

Où les trouver ? des réformes structurelles et - notamment - une révision de l'organisation territoriale. Si j'ai bien compris , il ne s'agira pas de supprimer (on peut le regretter) telle ou telle strate territoriale mais plutôt d'encourager les regroupements en modulant les transferts financiers de l'Etat vers les collectivités en fonction des efforts de regroupement de ces mêmes collectivités. Ainsi, le nombre des Régions peut évoluer (a dit le Président) en se regroupant. Il reste à savoir cependant ce que le Président entend par la dévolution aux Régions "d'un pouvoir réglementaire local"...
Donc pas de directivité en ce domaine mais persuasion et incitation financière.

 L'autre annonce majeure est celle de la réduction des charges des entreprises en les dispensant du paiement de cotisations finançant les allocations familiales . Mais il s'agit là de "donnant donnant" : ce sera le cas si les entreprises tiennent leur engagement en matière de recrutement (puisque leur taux de marge augmentera les entreprises devraient pouvoir recruter... et investir ).C'est là toute la notion de "Pacte de responsabilité".

L'appel à "Plus d'Europe" a été vigoureux et j'en retiens deux aspects majeurs :

a) mettre sur pied une véritable Défense européenne ( sous entendu non entièrement dépendante de l'OTAN). Le Président a insisté sur la nécessité - avec l'Allemagne - d'aller au-delà de la brigade commune.
(Il reste à savoir cependant - c'est mon sentiment personnel - si Berlin partage le même point de vue s'agissant du renforcement de la Défense européenne).

b) grâce au "moteur" franco-allemand , mettre sur pied un véritable gouvernement économique de la Zone Euro. Sur ce point  j'imagine que Mme Merkel sera plus enthousiaste que sur le précédent puisqu'il s'agit de l'une de ses propositions.

En somme, le Président appelle de ses voeux une forte relance européenne afin de "contrer" - lors des prochaines élections - les risques d'un vote anti-européen venant des partis "extrêmes".

En résumé , une conférence de presse dense où le Président a démontré et son agilité intellectuelle et sa combativité . A souhaiter que les actes suivent...

lundi 13 janvier 2014

Gaz (et huile) de schistes : l'Académie des Sciences favorable à des forages exploratoires



C'est un rapport du 15 Novembre 2013 qui serait presque passé inaperçu si de rares médias (Le Point  2 /1/2014) ne l'avaient pas signalé. J'ai parcouru le rapport (1) que l'on peut télécharger sur internet : sans minimiser les contraintes, le Comité de Prospective en Energie (C.P.E.) de l'Académie des Sciences considère que les risques sont maîtrisables . 

Cela suppose des études complémentaires mais elles doivent - en premier lieu - reposer sur des forages exploratoires

"Le Comité souligne la nécessité de recourir à des expérimentations depuis l'échelle de l'échantillon jusqu'à celle d'un site " (p 9 )

De la même manière le Comité (voir p. 4) souligne les efforts à faire en termes de recherche, d'études (portant notamment sur la gestion de l'eau ). Mais tout cela suppose que "l'on procède à des tests en vraie grandeur ". Le Comité suggère par ailleurs que soit mise en place une autorité indépendante.

Au moment où de nombreux pays européens ont donné leur accord à des forages exploratoires (Royaume-Uni, Pologne, Hongrie, Lituanie , Espagne (régions d'Aragon et Pays-Basque), Allemagne (13 Landers) , il serait paradoxal que la France (comme la Suisse) ferme sa porte sans chercher à y voir clair...sauf à enfoncer sciemment son col dans le schiste ainsi que le feraient certainement les autruches.

 En tout cas, le rapport de l'Académie des Sciences est susceptible de faire "bouger les lignes"...pour , au moins, accepter d'ouvrir les yeux et d'évaluer les enjeux.

___________

(1)www. academie-sciences.fr/activité/rapport/avis151113

mercredi 8 janvier 2014

Etats-Unis / Palestine : constantes et variations



C'est une surprenante évolution (dont on se réjouit) d'assister au "ballet" du Secrétaire d'Etat américain, John Kerry . Son opiniâtreté est telle qu'il semble avoir des chances de réussir : la reconnaissance d'un Etat Palestinien par Israël serait un gage de paix . 

Constantes : les Présidents Carter et Clinton ont "mouillé leur chemise" pour favoriser une issue dans un conflit qui empoisonne le Proche-Orient . L'un en obtenant de l' Egypte la reconnaissance d'Israël (Camp David), l'autre en amenant (accords d'Oslo ) à une reconnaissance réciproque d'Israël et de l' Organisation de Libération de la Palestine. 

Variations : Si les Etats-Unis œuvrent désormais pour trouver un accord global  comment expliquer qu'en 2012 ils se soient (avec seulement 8  autres Etats) opposés à la reconnaissance de la Palestine lors du vote de l'Assemblée Générale des Nations Unies ? Il faut croire que l'affaire n'était peut-être pas suffisamment mûre et qu'il était trop tôt pour "franchir le Rubicon ". 

Quoi qu'il en soit on ne peut qu'admirer le mal que se donne le Secrétaire d'Etat Kerry : les obstacles sont nombreux (droit au retour, position du Hamas, colonies, retrait de Tsahal de Cisjordanie etc...)... et scepticisme de l'opinion publique israélienne . Mais il semble bien que , de part et d'autre, le bon sens soit un élément de poids à mettre - comme les américains disent - "sur la table". 

Certains se posent une question : est-il miraculeux, est -ce le hasard si les Etats-Unis ont changé de doctrine (apparemment ) tant à l'égard de l'Iran qu'au sujet du conflit israélo-palestinien ? La fin du mandat du Président Obama qui se profile suffit-elle à expliquer les choses ou bien est-ce lié au nouveau regard que les Etats-Unis portent désormais sur un Moyen-Orient devenu non stratégique au regard des enjeux en Asie/ Pacifique ? Difficile de répondre à cette interrogation .

 Ce n'est pas, en tout cas, le gouvernement des îles Palaos (1) qui sera à même de répondre...

____

(1) Les Palaos sont l'un des 9 Etats (avec je crois d'autres Etats de Micronésie) à s'être opposé en novembre 2012 à l'O.N.U. à la reconnaissance de la Palestine.

samedi 4 janvier 2014

Europe : La France " morose "



Un récent sondage Ifop (1) indique que 30 % seulement des Français se disent confiants en l'avenir . Comment expliquer cette morosité qui s'amplifie ? Probablement par le chômage et la perspective de ne le voir diminuer qu'en 2015. Peut-être aussi par le manque de lisibilité des mesures prises par les Pouvoirs Publics et/ou un déficit de communication. Un horizon caché par le brouillard en quelque sorte .

 Mais ce n'est là qu'une explication très partielle : on ne retrouve pas cette "morosité " dans d'autres pays aussi durement touchés : Espagne, Portugal, Grèce, Italie ...En tout cas pas à ce niveau. 

Les Français sont probablement "désorientés" : leur esprit traditionnellement cartésien est de nos jours mis à mal : Non seulement par une situation économique dont ils ressentent les effets sans en comprendre tout à fait les causes mais aussi par l'effondrement de "valeurs" traditionnelles emportées par une société de consommation et d'immédiateté . Or, ces "valeurs" (ou croyances) structuraient la vie de nombre de nos concitoyens . La déstructuration des "modèles" anciens déconcerte. 

 Peut-être,finalement, les Français sont-ils à la recherche d'un bonheur inatteignable alors que d'autres pays se contentent - à défaut de bonheur - de simples plaisirs ? C'est, pour assez bien les connaître, la philosophie de vie des Espagnols (cf. leur expression "manana sera otro dia "). C'est probablement aussi celle des Grecs et des Italiens.

 Mais les Français raisonneurs et sceptiques ne croient plus aux "lendemains qui chantent"... : ils peuvent ainsi - radicalement - vouloir changer d'air et écouter les apprentis-sorciers . Danger !

________

(1) sondage réalisé les 20/21 décembre 2013 pour Dimanche Ouest France (source Le Point 4 janvier et AFP ).

mardi 31 décembre 2013

Israël / Palestine : Y a-t-il du gaz dans l'eau ?



La Paix entre Israéliens et Palestiniens est l'un des vœux que l'on peut former pour 2014 au-delà d'une simple annonce d'accords du type "Oslo"qui - comme on le sait - n'ont jamais été respectés . Au moment où les Etats-Unis semblent être sur le point de faire des propositions on peut se demander, en passant, quelle est l'influence des enjeux économiques dans les négociations en cours .

L'interrogation "du gaz dans l'eau ? " n'est pas une boutade . Car il y a bien du gaz dans la mer  : des réserves évaluées à quelques mille milliards de m3  ont  été mises en évidence dans les eaux territoriales israéliennes (1) mais aussi au large de la bande de Gaza (Palestine).

Et , sous les poches de gaz, il pourrait y avoir du pétrole; des forages commencent : c'est dire que les enjeux économiques ne sont pas négligeables. 

Le partage et l'exploitation de ces ressources rendent d'autant plus essentiel un plan de paix véritable : il finira bien par s'imposer car il relève du bon sens et dépasse les conservatismes.

Puissent le Dôme du Rocher et le Mur du Temple - enfin - faire Alliance .

_________

(1) Gisement baptisés "Léviathan", "Tamar", "Dalit " ( contestés par le Liban qui considère que ces "poches" se trouvent dans ses eaux territoriales...).