mercredi 22 janvier 2014

Pacte de responsabilité : des annonces...aux résultats




Le Gouvernement attend légitimement des résultats (aussi rapidement que possible) d'une baisse des charges des entreprises (suppression des prélèvements destinés à financer les allocations familiales) . Les chefs d'entreprise sont, pour l'heure, dans l'expectative attendant que les modalités des "contreparties" de ces exonérations soient précisées. 

 On peut soutenir - comme beaucoup le font - que l'emploi ne se décrète pas et qu'il est lié aux perspectives de production c'est-à-dire aux marchés emportés : comment, en effet, être certain qu'une augmentation des marges et donc - en principe - une baisse des prix (si l'allègement des charges est correctement répercuté ) va permettre d'enlever un marché  et donc de recruter? C'est un raccourci qui semble faire fi et des données internes à l'entreprise et aussi de sa situation au sein de la branche .

1- Le taux d'utilisation des capacités de production devrait être intégré dans la réflexion : Car si ce taux est faible (70 % par exemple) l'entreprise ne sera pas incitée à recruter sauf à anticiper l'arrivée d'un important marché qui l'obligerait à accroître ses capacités de production au-delà de la "marge" de 20 % dont il dispose.  Mais voilà : comment anticiper un marché voire sa reconduction permettant des embauches pérennes et non liées à un seul marché ou contrat ?

2- Par ailleurs, au delà du quantitatif (prix du produit ou du service) il y a le qualitatif (la notoriété, la marque, la communication , la durabilité, les délais de livraison etc...). D'ailleurs les comportements seront différents selon qu'il s'agit d'une société de services ou d'une entreprise de production . Dans telle branche non concurrentielle une légère baisse du prix n'aura que peu d'effet ; dans telle autre , plus ouverte à la concurrence et à qualité donnée, une baisse peut éventuellement être le "plus" pour emporter un marché à l'export. Mais tout cela est fonction de la branche, du secteur. 

On peut donc se demander si les Pouvoirs Publics n'auraient pas finalement intérêt à évoquer des objectifs branche par branche plutôt que de tout mettre dans le même "panier" en écartant a priori toutes les variables - liées au marché et à la stratégie moyen terme - du chef d'entreprise . C'est peut-être d'ailleurs là une réflexion en cours?

 Il en va de même de la "rhétorique" : plutôt que d'afficher ex-ante des résultats attendus comme s'ils étaient le résultat d'une équation où la baisse des charges serait l'unique paramètre ne vaut-il pas mieux parler d'objectifs négociés et partagés ?

.A moins, bien sûr, d'imaginer une sorte de "Gosplan " dont je ne suis pas sûr qu'il soit incitatif.

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