De la fragilité de nos démocraties occidentales

 

Cela aurait pu être le titre d'un ouvrage d'Alexis de Tocqueville . Mais il s'agit de la situation actuelle en France : la CGT sonne le tocsin (1) aidée par Mme Rousseau ,   nouvelle Olympe de Gouges , pendant que M. Mélenchon souffle sur les braises croyant deviner le bruit d'un canon . Mais les canons sont pour l'heure encore du côté du Dniepr et les Ukrainiens refoulent les cosaques . 

Rien ne serait pire que de compromettre nos démocraties en les faisant s'accommoder de dictatures quelles qu'elles soient . Car nos démocraties occidentales sont en butte à un lent travail de sape (mouvements issus des campus américains notamment) . Et V. Poutine a beau jeu de gloser sur leur déclin ...pendant que l'Iran tire sur ses enfants et que Xi Jinping attend , sur un lit de roses , d'être dimanche adoubé  par le 20 ème congrès du parti communiste chinois pour effectuer un troisième mandat .

Tocqueville imaginait-il cela en 1830 lorsque il décrivait les vertus de la démocratie en Amérique mais aussi les risques auxquels ces démocraties sont exposées ?  

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(1) La proximité des élections pour trouver un successeur à M. Martinez n'est pas tout à fait étrangère à cet accès de fièvre qui agite sa moustache .

V.Poutine / Russie : avant-derniers sursauts

 

A quelqu'un qui estimerait - après les bombardements d'hier à Kiev - que V. Poutine "reprend la main" on peut affirmer qu'il s'agit des derniers (ou avant-derniers) sursauts d'un gouvernement autocratique sur le déclin . A trop vouloir s'approcher du soleil (rêvé) de l'Union soviétique et prêter en même temps l'oreille à Alexandre Douguine ,  le Kremlin se brule les ailes . Et - pour amortir la chute - le Tribunal de La Haye lui tend les bras . 

Pour autant et en dépit de la propagande on sait que le peuple russe est divisé : le soutien à V. Poutine est à nuancer et ce serait une erreur de penser que la population s'endort exclusivement bercée par les balalaïkas  ... la vodka ...ou les fulminations de Ramzan Kadyrov .  Bon nombre de russes , après la tentation et l'échec du communisme, rêvent à une société ouverte dépourvue de catéchismes autoritaires

La Russie - même si elle mord sur l'Asie - a son centre de gravité en Europe et un jour elle rejoindra l'Union d'une manière ou d'une autre . Les propos de Gorbatchev à Strasbourg "l'Europe est notre maison commune " seront à nouveau d'actualité . Pour l'heure il faut prendre en compte la fébrilité du régime et la "mettre en perspective" :  L'Ukraine - avec le soutien de l'Occident - ne baisse pas les bras et la "Retraite de Russie" est une expression que Kiev ignore .

Afrique : quel avenir pour la coopération et l'aide au développement ?

 

Avec 2,4 milliards d'habitants l'Afrique sera d'ici 2050 le continent le plus peuplé . A lui seul le Nigéria avec une population de 400 millions "pèsera" plus que les Etats-Unis . Les richesses énergétiques (pétrole , gaz) sont considérables encore que non totalement exploitées (Sénégal : gaz par exemple) . Les disparités sont nombreuses entre Etats : le quart monde jouxte des "quasi-émirats " (tout au moins pour une frange de la population ) .

Dans ce contexte d'un continent qui se cherche , la France - en dépit de ses efforts et de ses engagements - semble marginalisée alors que d'autres "réseaux" se mettent en place avec leurs enjeux spécifiques : l'Organisation de la Coopération Islamique (O.C.I) regroupe ainsi une vingtaine de pays africains . Dans un tout autre registre le Commonwealth vient d'accueillir en juin dernier le Gabon et le Togo . 

Alors que des émeutes éclatent au Burkina-Faso et que la Russie - via les milices Wagner - fait basculer l'Afrique dans le chaos , on s'interroge sur l'avenir du continent . Faut-il par exemple demeurer dans le "bilatéral" pour la coopération et l'aide au développement  ou bien parier sur un engagement massif et coordonné de l'Union européenne au côté de l'Union Africaine (55 Etats) ?

Certes des Sommets existent (le dernier en février 2022) et les intentions sont bonnes mais il est impératif d'avoir des relais opérationnels (cf. NEPAD devenu Agence de développement)  . Dans un continent où les sous-ensembles régionaux concurrencent parfois l'Union Africaine - et se concurrencer entre eux (1) - l'Union Européenne pourrait œuvrer pour une plus grande lisibilité et coordination dans la mise en œuvre des actions.

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(1) Afrique du Sud / Nigeria : émulation ou concurrence ?

 

Marchés énergie : que fait l'Europe ?

 

Alors que des ministres - tel Bruno Le Maire en "col roulé " - nous préparent à de rudes hivers et implicitement agitent le spectre de coupures d'électricité , on est en droit de se demander ce que fait l'Union européenne pour stabiliser les marchés .

Il est effarant de constater la distorsion qui existe au niveau européen entre le prix de production de l'électricité (environ 100 euros MWh) et son coût de commercialisation via les bourses d'échange (marchés spot ou à terme) qui dépasse les 300 euros le MWh . 

Cela tient au fait que le prix de l'électricité sur les marchés est (on l'a déjà dit) dépendant du coût marginal c'est à dire du prix de l'électricité produit par la dernière centrale appelée pour faire l'ajustement . Or ces dernières centrales appelées pour "ajuster" sont des centrales à gaz donc les plus onéreuses .

La Présidente de la Commission , Mme Von der Leyen avait , il y a peu , indiqué qu'une modification de ces règles de marché pourrait intervenir prochainement : quand ? Alors que le coût de production de l'électricité tourne autour de 100 euros le MWh il est surprenant de constater que le prix de l'électricité (marché spot) se situe dans l'Union ce jour à 351 euros (1) . C'est une distorsion que - même en col roulé - il est difficile d'avaler ...  

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(1) curieusement seuls 2 pays européens , l'Espagne et le Portugal , font "bande à part" avec un prix de l'électricité limité  à 115 euros le MWh (marché spot de ce jour ) . Comment font-ils ? 

Russie/ Iran : même combat (!)

 

Russie et Iran ont en commun d'être de grands pays de par leur territoire et leur population  (140 M habitants pour l'un et 90 pour l'autre) mais bien au-delà : Ce sont de grands pays en raison de leur civilisation  et de leur poids économique (tout au moins pour leurs ressources énergétiques) . 

Mais - en négatif - ils ont en commun d'être des régimes autocratiques qui brident leur population et "tuent" dans l'œuf toute velléité de révolte  . Ils sont aussi (et surtout) dans la situation peu enviable d'être "dans l'oeil du cyclone " : La Russie pour avoir fait fi des frontières de l'Ukraine et d'avoir le même comportement impérialiste jadis - à juste titre - reproché aux européens et aux américains .  L' Iran pour tenter de stopper par balles et sans fleur au fusil (60 morts) le désir de liberté de jeunes femmes . Dans le "club" des pays non démocratiques ces deux Etats se retrouvent en bonne place ...et parfois côte à côte . 

Tous deux ont le même combat à mener ...contre leurs (vieux) démons . 

Energie : La Chine a-t-elle besoin de la Russie ?

 

Le partenariat Chine/Russie est largement lié à la dépendance énergétique de la Chine à l'égard de la Russie . D'où les investissements considérables portant sur les gazoducs alimentant la Chine depuis la Sibérie (gazoduc "force de Sibérie" 1 et projet 2) . Néanmoins on oublie que la Chine possède des réserves de gaz non négligeables (à la hauteur de l'Iran) , un potentiel hydroélectrique majeur, et une montée en puissance de ses centrales nucléaires : 16 centrales avec 54 réacteurs + 20 en construction . 

Les centrales alimentées par le charbon - réserves colossales - sont loin de ne fournir qu'une énergie d'appoint quand bien même Pékin affirme sa volonté de réduire ses capacités dans ce secteur conformément aux orientations de l'accord de Paris . Par ailleurs la Chine dispose de ressources pétrolières non négligeables bien que situées dans des zones quelque peu "sensibles " (Xin Jiang ) .

Dans ce contexte de développement des potentiels internes (en particulier nucléaire) on peut se demander si Pékin aura longtemps vocation à se tourner vers Moscou . Cela d'autant que d'autres opportunités apparaissent bien au-delà du Moyen-Orient: Afrique (Soudan , Angola , Sénégal ...) , Amérique Latine (Venezuela , Equateur ...) .  Le "découplage" Pékin / Moscou fondé sur des opportunités économiques est-il pour demain ?

Ukraine : Chine arbitre du conflit ?

 

Alors que Vladimir Poutine déclare sans ambages vouloir livrer une guerre à l'Occident, tout laisse à penser que Xi Jinping  "le retient par la manche" . La  Chine n'a , semble -t-il , que faire (en ce moment) d'un leader politique qui s'enferre à vouloir ruer dans les brancards alors que , sur le terrain , il marche à reculons . 

Finalement entre 2 camps dont l'un tente de ne pas bluffer et l'autre qui lui tient la "dragée haute" , c'est probablement la Chine qui détient la clé . Pékin a ainsi l'occasion de démontrer sa force de conviction et , aussi , de rassurer un monde qui se méfie de la Chine . Cette stratégie qui vise le long terme est probablement payante . N'est-ce pas les Chinois qui ont inventé la poudre ...sans jamais s'en servir de manière offensive ?

 Puissance et sagesse font , me semble-t-il, bon ménage .

Un monde bipolaire . Pour plus tard ?

 

En dépit de ses efforts la Russie n'arrive pas à se hisser au rang de la Chine ou des Etats-Unis à la fois par "perte de substance" (population , économie ) et de par la méfiance de ses "alliés" du moment (Chine , Iran , Turquie dans une moindre mesure ) . La situation en Ukraine et l'aide massive des Etats-Unis ont fait basculer les rapports de force en révélant les faiblesses russes (armée, système de commandement ) . 

Il est donc plus que jamais probable que nous allions vers un monde bipolaire ( Etats-Unis / Chine) . Toutefois et avant que la Chine n'altère ce rapport de force en passant (cf.2049) d'une logique économique à une logique militaire , il est possible  que  nous revenions à un monde "unipolaire " dans lequel les Etats-Unis domineraient le scène internationale comme dans les années 1990

En tout état de cause la Russie - actuelle - ne semble plus être "dans la course" . Elle devra en assumer le risque ...avant qu'elle ne se réveille à nouveau forte de son histoire , de sa culture et de son territoire . Une "longue marche" peut-être l'attend vers une "Nouvelle Europe" ? Non pas celle de Douguine mais d'un continent qui ferait enfin la balance entre Etats-Unis et Chine . Est-ce un rêve ?

METEO : Les traiteurs... maltraités

 

Un ami , André , qui exerce la profession de traiteur n'en peut mais . Il me dit que des fêtes ou banquets envisagés depuis des semaines sont reportés en raison de craintes d'orages . C'est que la plupart des "sites météo" sont dans l'incapacité de fournir une prévision fiable à 48 ou 24 h . 

Ainsi on laisse planer la menace "d'orages épars" pendant trois ou quatre jours mais ces orages n'adviennent pas ...et on recommence la semaine suivante . D'où des annulations frileuses de banquets prévus en extérieur et que la perspective de rapatriements en intérieur ne compense pas . 

André ne comprend pas qu'avec nos satellites , nos ambitions extra planétaires on ne puisse - avec une anticipation de 48 H - prévoir le temps qu'il fera à Avranches ...ou à Collioure .

 Au moment  où les "aiguilleurs du ciel " sont en grève  puissent les "aiguilleurs météo " ne pas faire de même mais - au juste - s'en apercevrait-t-on ?  . 

Russie/ V.Poutine : retour de bâton ?

 

Il est probablement prématuré de considérer que l'Ukraine a gagné la guerre mais elle en prend le pas .

 L'agression russe aura donc eu pour effet l'entrée de deux nouveaux Etats (Finlande +Suède) dans l'OTAN et donc de renforcer "l'axe" occidental alors même que ne se dégage pas un "front " eurasiatique : la Chine est bien trop prudente en attendant son heure et la Turquie veut d'abord asseoir un leadership au Moyen-Orient . L'Iran hésite à s'engager de peur que ne soient totalement compromises les négociations sur le nucléaire (1).

Dans ce contexte où la Russie risque un échec cuisant on peut s'interroger sur le comportement du peuple russe : est-il piégé par la désinformation et engoncé dans les problèmes du quotidien ? 

En tout état de cause le sursaut ukrainien est bien la preuve de l'existence d'une nation ukrainienne "en armes"...n'en déplaise à Moscou sous le coup d'un retour de boomerang .

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(1) Le sommet de l'OCS (Organisation de Coopération de Shangaï ) de demain et après demain à Samarcande sera cependant l'occasion  pour Vladimir Poutine de "sonner le ralliement " auprès d'alliés potentiels (Chine, Iran , Turquie ) quelles que soient les hésitations .

Superprofits ...pour l'Etat

 

Le prix de l'essence s'envole au rythme de l'envol du prix du gaz . On sait qu'en France le prix de l'électricité est calqué sur le "coût marginal " c'est à dire sur le prix de production de la dernière centrale appelée pour assurer le complément d'énergie nécessaire (du fait notamment de notre parc nucléaire à moitié à l'arrêt en raison des problèmes de corrosion constatés) . Or le "coût marginal " est celui des centrales à gaz dont le coût de production d'électricité est démultiplié depuis la crise ukrainienne  . 

On pourrait dès lors dire que les compagnies pétrolières font de "superprofits" puisque du fait de cet alignement sur le gaz elles peuvent vendre à un prix bien supérieur à leur prix de revient  . C'est vrai en partie mais faux de l'autre : car le bouclier tarifaire vient modérer la hausse ...sauf celle des "superprofits" engrangés par l'Etat du fait de l'augmentation du produit de la TVA sur l'essence . 

Le président Macron a évoqué la semaine dernière la nécessité de déconnecter prix de l'essence et coût marginal de production (celui des centrales à gaz) . En revanche je n'ai pas entendu qu'il fixe un calendrier : l'Etat ne serait-il pas peu pressé d'abandonner des "superprofits " ? Mais Bruxelles (Mme Von der Leyen) a pris avant hier le relais en se fixant un objectif rapide . 

Qui sera le lièvre et qui sera la tortue ?

Nucléaire iranien : ne pas vendre la proie pour l'ombre !

 

Je lis dans la presse " Et si l'accord avec l'Iran permettait de résoudre la crise énergétique ? " . Pourquoi pas ?  mais attention s'agissant des garanties à obtenir: contrôle du niveau d'enrichissement de l'uranium à Natanz et à Fordo , s'assurer de la non production d'eau lourde (Arak) , vigilance sur les missiles balistiques etc... 

Car il ne faut pas vendre la peau "de l'ours" en contrepartie d'un supplément de production de pétrole par l'Iran quoique dans le court terme cela pourrait nous arranger . 

Comme beaucoup je souhaite qu'un accord sur le nucléaire soit trouvé avec l'Iran mais attention à la "ligne rouge" . Ce ne doit pas être un élastique que l'on détend au gré des vents .

Electricité : la galère du coût marginal des centrales au gaz

 

Alors que des réunions se préparent à Bruxelles (le 9 septembre) il serait urgent d'informer enfin les Français sur la manière dont est calculé  le prix de l'électricité . L'incompréhension résulte du fait que  les centrales thermiques au gaz représentent moins de 10 % de la production électrique en France alors que le prix de l'électricité est fixé par référence au coût marginal (élevé) de cette production . 

Ce sont donc les centrales les moins rentables ( où le coût marginal est le plus élevé) "qui font la loi" et  c'est pour cela que l'on dit - par raccourci - que le prix de l'électricité est corrélé au prix du gaz . C'est d'autant plus aberrant que , en France, les modes de production sont (environ) à 70 % nucléaire et 10 % hydraulique .

La nouvelle présidente de la Commission de Régulation de l'Energie , Emmanuelle Wargon , devrait prendre le temps "au vingt heures" de nous faire un cours au tableau noir...pour nous apporter quelque lumière. 

En deux mots - ou en cent - le gouvernement devrait pouvoir expliquer pourquoi alors que nous avons la chance d'avoir de l'électricité la moins chère en coût de production grâce au nucléaire nous sommes obligés de payer en ce moment le prix fort car obligés de nous aligner sur le "coût marginal" des centrales les moins rentables . L'une des raisons - en ce moment - tient-t-elle au fait que la moitié de notre parc nucléaire est à l'arrêt faute d'entretien (corrosion ) ?

Electricité : les aberrations du calcul en Europe

 

Certes on met en avant la solidarité européenne mais n'a-t-elle pas ses limites lorsque l'on prend conscience des modalités de calcul du prix de l'électricité ?  Celui-ci ne correspond aucunement au prix réel dans les Etats . En France alors que le prix de revient est faible (du fait de l'origine à 70 % nucléaire) le prix "sur le marché" est aligné sur le prix (élevé) de n'importe quelle centrale en Europe même la moins rentable (1)

Ainsi alors même que nous avons investi judicieusement dans le nucléaire et que notre prix de "sortie" électrique est faible (2) , nous nous trouvons dépendants du prix de "sortie"  des pays européens qui ont - comme l'Allemagne - renoncé au nucléaire pour rouvrir des centrales à charbon (!) .

Je veux bien que l'on évoque dans les circonstances présentes la solidarité européenne mais la balance n'est pas juste : dans l'un des plateaux on a sciemment (?) placé une "tare" écologique dont on a pas suspecté le poids et qui n'avait d'écologique que le nom (cf. la réouverture des centrales à charbon ...) . A raison Bruno Lemaire s'interroge sur le bien fondé de ces calculs . 

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(1) Certains font valoir que cela a permis à la France de vendre pendant longtemps son électricité à faible cout de production à un bien meilleur prix sur le marché européen . Mais cet argument se retourne désormais contre nous du fait du "gap " existant entre notre prix de revient réel et celui , désormais, sur le "marché européen " qui est bien plus élevé et sur lequel nous devons nous aligner  .

(2) Le prix de revient du mégawatt d'origine nucléaire oscille en France entre 50 et 100 euros alors que le prix du Mkh d'électricité  sur le marché EPEX Spot France est de 700 euros (500 il y a 1 mois). Autre aberration : seuls 24 réacteurs sur 56 sont en fonctionnement en France du fait de problèmes (?) de maintenance .

Espagne : "Reconquista" à rebours ...

 

Il ne s'agit pas de faire une fixation sur la cathédrale de Cordoue pour qu'elle ne redevienne un jour  mosquée (après avoir été basilique chrétienne jusqu'au 8 ème siècle) mais de craindre , comme des amis espagnols, que la Catalogne ne bascule un jour vers une sécession "islamique" : non pas qu'il faille remettre sur pied la théorie radicale du "grand remplacement" défendue par les mouvements extrémistes mais en raison du contexte : Car il semble bien qu'en Catalogne des liens existent ( ou ont existé) entre des mouvances islamistes et des mouvements prônant l'indépendance de la Catalogne .

 Les autorités espagnoles soulignent que 30 % des foyers radicaux se trouvent justement dans cette région (qui a connu un dramatique attentat sur les ramblas de Barcelone en 2017) . Certains - à tort ou à raison - font valoir que les mouvements radicaux islamistes ont tout intérêt à provoquer une fracture de l'Espagne (que ne manquerait pas de susciter une indépendance de la Catalogne) . Ils auraient donc profit à s'appuyer sur les indépendantistes pour ...à terme y décalquer les contours d'un califat comme ce fut le cas avant la Reconquista .

Bien sûr il ne faut pas fantasmer et donner ainsi du "grain à moudre" aux partis extrémistes (dont Vox en Espagne) . Mais il faut veiller ...

Eurasisme : en crise ?

 

La disparition à la suite d'un attentat de Daria Douguina pose à la fois la question de la "cible" (qui était visé , le père ou la fille ?) et celui de la stratégie russe marquée par les rêves ( certains diront les fantasmes) d'Alexandre Douguine . Le philosophe a longtemps cru à l'eurasisme comme socle d'un leadership de la Russie sur un monde qui allait prendre le contre-pied de l'occident "dégénéré" .

Douguine était persuadé ( et l'est probablement encore) de la supériorité d'un modèle russe en prise à la fois à l'occident et à l'orient sans appartenir ni à l'un ni à l'autre . Il était persuadé que la Russie était à elle seule un continent . Il fonde aussi le concept d'eurasisme sur la frustration d'un rejet par l'Occident alors même qu'il ne manque pas d'occasion de vitupérer contre lui . 

Certains (dont peut-être Vladimir Poutine ) ont conçu un eurasisme qui engloberait la Turquie (elle même nourrissant les mêmes frustrations à l'égard d'un Occident qui à la fois l'intègre - OTAN - et la rejette -Union européenne) . L'alliance objective avec la Turquie se base -t-elle sur le risque de ne pouvoir tenir tête à la Chine ? avec son PIB du même ordre que celui de l'Italie , ce n'est pas impossible que la Russie ait fait cette analyse opportune . 

Par delà l'attentat contre la fille de Douguine que l'on ne peut que regretter et dénoncer , se profile probablement une "crise " du concept d'eurasisme qui offrait un écho au rêve de grandeur impériale de Vladimir Poutine ...

Nucléaire /Iran : du "plomb dans l'aile"

 

La tentative d'assassinat de Salman Rushdie pourrait remettre en question la conclusion de l'accord sur le nucléaire iranien qui était sur le point d'être "bouclé" à Vienne . Sans que l'on puisse apporter la  preuve de ce que l'actuel gouvernement iranien est partie prenante dans la tentative de meurtre de l'écrivain , il faut bien admettre que l'assassin se voulait l'exécuteur de la fatwa décrétée en 1989 par le défunt ayatollah Khomeiny , chef d'Etat - de fait - de l'Iran depuis 1979 .

L'admiration d'Hadi Matar (le meurtrier présumé) pour l'ancien Guide suprême tout comme sa complaisance à l'égard des islamistes chiites iraniens établissent un lien d'autant plus tangible que la presse conservatrice iranienne n'a pas tardé à encenser le meurtrier  . Cela - pour certains - est susceptible de remettre en cause l'accord sur le nucléaire que les 5+1 essaient de remettre sur pied  : comment faire confiance à un pays qui a poussé au meurtre d'un écrivain quoi que l'on pense de ses écrits ?

Les autorités iraniennes qui sont depuis 1987 en possession des connaissances théoriques (1)  de fabrication d'une bombe nucléaire sont-elles crédibles - dans le contexte évoqué - lorsqu'elles affirment que l'uranium enrichi est destiné aux centrales de production de l'électricité ? Sont-elles crédibles lorsqu'elles affirment que les missiles balistiques dont l'Iran dispose n'ont qu'une vocation défensive ? L'assassinat (ou du moins sa  tentative ) remet , effectivement , la question sur la table . L'accord sur le nucléaire pourrait ainsi avoir quelques " plombs dans l'aile " .

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(1) Négociations menées en 1987 à la fin du conflit Irak/Iran par l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi . Acquisition probable des connaissances technologiques auprès d'Abdul Qader Khan ("père " de la bombe nucléaire pakistanaise après avoir subtilisé chez Urenco les données concernant le fonctionnement des centrifugeuses) .

Etats-Unis : sur tous les fronts

 

Il y a 1 an ou 2 ans  on évoquait le retour des USA - par effet de balancier - à une forme d'isolationnisme devenus conscients des effets négatifs d'engagements excessifs . Aujourd'hui les Etats-Unis sont partout engagés dans le monde : en Europe (Ukraine) , en Indo-Pacifique , en Afrique (pour tenter de stopper les infiltrations russes et chinoises ). 

Au delà , ils observent de prés l'évolution politique de l'Amérique latine en proie à l'inflation des promesses (que Lula viendra renforcer en novembre au Brésil ) . Au Moyen-Orient (qu'ils souhaitent délaisser au profit de l'Asie) les Etats-Unis ont conscience de ce que le règlement du "dossier" du nucléaire iranien ne peut se faire sans leur accord tout comme ils sont les seuls à pouvoir éviter que ne soit versée "de l'huile sur le feu " à Gaza ou en Cisjordanie .Il en est de même pour la  modération  des ambitions ottomanes en s'appuyant sur les leviers saoudiens et des Etats du Golfe .

C'est une situation inhabituelle que de voir les Etats-Unis perdre leur statut "d'hyperpuissance" (du fait de la concurrence chinoise) tout en étant , plus que jamais, engagés - comme acteurs ou observateurs vigilants - sur tous les théâtres d'opération .

Stationnement : Stratégie d'emm...maximum (SEM)

 

Ma voisine Hortense (80 ans) revient ,écœurée, de la "ville" . Allant à sa banque ou à la Sécurité sociale elle avait pour habitude de garer son véhicule sur une des places où cela était autorisé moyennant quelques pièces à insérer dans le parcmètre . Opération simple et à portée de tous les âges et de (presque) toutes les bourses .

Elle me dit que ce n'est plus possible : toutes les bornes habituelles ont été remplacées par d'autres bornes "intelligentes"qu'il faut d'abord activer et dans lesquelles il faut intégrer le numéro d'immatriculation de son véhicule en validant chaque fois au risque de recommencer si le numéro entré est partiellement incorrect . Hortense me dit que devant ces nouvelles bornes il y a queue : les gens tâtonnent en se faisant passer l'un à l'autre des bribes d'information . Et tout cela (me dit ma voisine en colère ) pour éviter qu'un individu (1 sur 1000 probablement) ait la roublardise de faire bénéficier un copain de son ticket ! 

Je n'ai pu lui dire rien d'autre que d'admettre que cette initiative s'inscrit dans l'esprit de la SEM qui oriente désormais nos sociétés (comme le prédisait à sa manière George Orwell) . Comme chacun sait la SEM est l'acronyme de "Stratégie d'emmer... maximum) . Celle qu'exécrait notamment Georges Pompidou . 

Chine / Taïwan : Ni le jour ni l'heure ...

 

La Chine affiche depuis longtemps sa volonté de réintégrer Taïwan considérée par Pékin comme une province chinoise . Déjà il y a plusieurs décennies la Chine tenta d'intimider Taïwan en pilonnant les îles Matsu à proximité . Depuis lors les avions de chasse chinois ne cessent de survoler le détroit de Taiwan afin de tester les défenses de l'île . 

Pékin a , pour cela, un horizon "large" : celui de 2049 qui marque les 100 ans de la République populaire chinoise . Mais ,selon toute probabilité , les jeux seront faits avant. Une offensive " à la russe" comme en Ukraine ou bien par des moyens plus subtils ? Difficile de répondre sauf à prendre déjà en compte la position américaine : comme en Ukraine , les Etats-Unis n'hésiteront pas à s'impliquer dans un conflit en Indo-Pacifique ...si conflit il y a . Mais nous ne connaissons encore ni le jour ni l'heure ... 

Ce pourrait être effectivement une mèche allumée : souhaitons qu'elle fasse "long feu" !