La tentative d'assassinat de Salman Rushdie pourrait remettre en question la conclusion de l'accord sur le nucléaire iranien qui était sur le point d'être "bouclé" à Vienne . Sans que l'on puisse apporter la preuve de ce que l'actuel gouvernement iranien est partie prenante dans la tentative de meurtre de l'écrivain , il faut bien admettre que l'assassin se voulait l'exécuteur de la fatwa décrétée en 1989 par le défunt ayatollah Khomeiny , chef d'Etat - de fait - de l'Iran depuis 1979 .
L'admiration d'Hadi Matar (le meurtrier présumé) pour l'ancien Guide suprême tout comme sa complaisance à l'égard des islamistes chiites iraniens établissent un lien d'autant plus tangible que la presse conservatrice iranienne n'a pas tardé à encenser le meurtrier . Cela - pour certains - est susceptible de remettre en cause l'accord sur le nucléaire que les 5+1 essaient de remettre sur pied : comment faire confiance à un pays qui a poussé au meurtre d'un écrivain quoi que l'on pense de ses écrits ?
Les autorités iraniennes qui sont depuis 1987 en possession des connaissances théoriques (1) de fabrication d'une bombe nucléaire sont-elles crédibles - dans le contexte évoqué - lorsqu'elles affirment que l'uranium enrichi est destiné aux centrales de production de l'électricité ? Sont-elles crédibles lorsqu'elles affirment que les missiles balistiques dont l'Iran dispose n'ont qu'une vocation défensive ? L'assassinat (ou du moins sa tentative ) remet , effectivement , la question sur la table . L'accord sur le nucléaire pourrait ainsi avoir quelques " plombs dans l'aile " .
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(1) Négociations menées en 1987 à la fin du conflit Irak/Iran par l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi . Acquisition probable des connaissances technologiques auprès d'Abdul Qader Khan ("père " de la bombe nucléaire pakistanaise après avoir subtilisé chez Urenco les données concernant le fonctionnement des centrifugeuses) .
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