samedi 1 février 2020

ENA : l'Ecole " bouc émissaire " ne croit pas en sa disparition



A quelques jours de la remise du rapport de Frédéric Thiriez les anciens élèves (et les futurs candidats) s'interrogent : va-t-on supprimer l'ENA ? Tout comme Daniel Keller , le Président de l'association des anciens élèves , je ne le crois pas : sans être un modèle exclusif l'ENA est souvent considérée , à l'étranger , comme une référence . Je me souviens - il y a bien longtemps - comment en Tunisie on avait attaché d'importance à la création d'une ENA tunisienne , levier de l'émancipation que souhaitait , à l'époque , Habib Bourguiba . D'autres pays (l'Egypte tout récemment) ont entrepris de s'inspirer de ce "modèle ". 

Comme l'a souligné Daniel Keller lors de l'assemblée du 23 janvier dernier les critiques faites à l'Ecole relèvent du "bashing" car les arguments ne tiennent pas : la promotion actuelle est largement provinciale (55% des élèves) et toutes les catégories sociales sont représentées . Voudrait-on finalement supprimer le levier du mérite démocratique et faire retour aux concours particuliers ouvrant tout droit la boite à Pandore du népotisme ? La volonté de suppression de l'ENA ne serait-elle que la caisse de résonance des contestations tout comme celle des"Gilets Jaunes " ? Il est cependant bien difficile d'imaginer qu'Emmanuel Macron veuille tirer un trait sur ce qui a conduit Michel Debré au lendemain de la 2ème guerre et avec l'ardeur de la Résistance à privilégier le mérite plutôt que "l'entre-soi".

C'est pour cela que je ne crois pas à la suppression de l'ENA quand bien même Frédéric Thiriez envisagera probablement des améliorations : unification de certains concours , ouverture "technique" ( ingénieurs ) , montée en puissance du volet économique de l'enseignement (cf. MBA) . Par contre - et pour répondre à ceux qui crient "au loup" par dépit ou envie - l'esprit de Service Public qui est la raison d'être première de l'Ecole demeurera . Dès lors, on aurait tort , par anticipation , de "vendre la peau de l'ours". 

mardi 28 janvier 2020

USA/ISRAËL : Plan de paix ???




C'est avec une vision biblique partagée que Donald Trump et Benyamin Netanyahou ont évoqué ce que pourrait être un plan de paix avec la Palestine ...sauf que - contrairement aux accords d'Oslo - les palestiniens étaient absents . Le plan proposé reste , hélas , bilatéral : on peut se demander comment les Palestiniens vont accepter le démembrement de la Cisjordanie et l'annexion de la vallée du Jourdain tout comme celle du plateau du Golan .

Le plan a certes un côté pragmatique : 50 milliards de dollars d'investissement en Palestine ...mais cela reste des paroles . L'accès aux lieux saints est incontestablement important mais Jérusalem risque d'être considérée comme confisquée par l'une des parties .

Difficile dans ce contexte exclusivement bilatéral - et qui ne prend pas donc pas en compte plusieurs résolutions de l'ONU - de comparer ce jour à celui de la proclamation de l'Etat d’Israël le 14 Mai 1948 : Cette proclamation n'avait pas un caractère unilatéral puisque elle découlait directement du plan de partage de la Palestine adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies 6 mois plus tôt (le 29 Novembre 1947) . Gloria in excelsis Deo vel Gloria Trumpeio ?

vendredi 24 janvier 2020

Conspiracy Watch : Un site pour s'oxygéner



Notre société redoute aujourd'hui le coronavirus venant de Chine et se demande si la " Grande Muraille " saura lui faire barrage . Elle l'espère . Mais il existe - dans notre monde - une autre espèce de virus : celui du complotisme et du négationnisme . Ce virus est redoutable car il s'en prend prioritairement aux jeunes , notamment aux adeptes des réseaux sociaux . 

Ainsi à l'occasion d'une récente conférence (en Occitanie) du responsable du site web. Conspiracy Watch on apprend que 9 % des Français et 16 % des Américains sont tout à fait persuadés que la Terre est plate . Un score tout aussi invraisemblable concerne les créationnistes convaincus que Dieu a créé la Terre il y a 10 000 ans . Et 25 % environ des Français n'admettent pas que l'effondrement des Twin towers soit le fait d' Al Qaïda (1) .

Avec ce panorama tenant de la paranoïa comment nos concitoyens ne douteraient-ils pas de la parole publique ? D'autant qu'un sondage cité par le conférencier met en  relief une forte corrélation entre l'âge , le niveau des études (2) ... l'appartenance ou la sympathie pour les "Gilets Jaunes " (un des paramètres) ...et l'adhésion à des théories complotistes . Dans ce contexte de surchauffe et d'émission non maîtrisée de gaz de serre un peu d'oxygène fait du bien !

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(1) enquête IFOP réalisée pour le journal Sud-Ouest en décembre 2015 . Sur ce thème voir également l'excellent article de Sarah Diffalah dans l'OBS (en ligne) du 6 Septembre 2011 qui tord le cou aux théories conspirationnistes .

(2) enquête IFOP / Fondation Jean-Jaurès / Conspiracy Watch décembre 2018 : "28 % des 18-24 ans adhèrent à 5 théories complotistes ou plus contre 9 % des 65 ans et plus . 27% des personnes sans diplômes adhèrent à 5 théories ou plus , contre 8% des Bac + 2 ". 

jeudi 23 janvier 2020

IRAN: langage "Nord-Coréen" risqué



Téhéran vient d'indiquer que l'Iran pourrait sortir du Traité de Non Prolifération (TNP) si les occidentaux (F, GB, All.) poussaient à l'application de sanctions en raison des libertés prises par rapport à l'accord de juillet 2015 . 

Sans revenir sur les responsabilités américaines à propos de la remise en cause de l'accord de 2015 , il est paradoxal de voir l'Iran s'enliser dans une situation " à la Coréenne " : on sait que lorsque la Corée du Nord a menacé dès 1993 de se retirer du TNP elle se proposait de se doter de l'arme nucléaire (ce qu'elle a fait quelques années après) . 

Ainsi , par ses déclarations , Téhéran accrédite l'idée que l'Iran envisage bien de se doter de l'arme nucléaire . Evidemment cela fait partie (il faut le souhaiter) de la surenchère verbale . Il n'empêche : c'est un paradoxe de constater que l'Iran (qui maîtrise les techniques d'enrichissement de l'uranium ) met en avant une sortie du TNP  et donc la tentation du nucléaire militaire alors même que jusqu'à présent Téhéran se disait en faveur d'une Zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN) au moyen-orient . 

C'est là un risque possible de dérapage ...tout comme celui des missiles échappant dramatiquement aux contrôles et aux procédures . 

vendredi 17 janvier 2020

Quand l'Eurasie s'éveillera



La Chine avance à grands pas et , d'ici 10 ans , elle sera à "armes égales " avec les Etats-Unis avant de les dépasser quelques années avant l'échéance historique et "fatidique " de 2049 (centenaire de la République Populaire de Chine ) . Il est difficile aujourd'hui d'augurer en bien ou en mal de cette perspective : risque d'affrontement avec les USA ou bien - seulement - concurrence pour une hégémonie écononomico-culturelle ? Bien malins les haruspices qui peuvent le dire ...

Il n'en reste pas moins qu'un seul ensemble est à même de tempérer (ou d'équilibrer) l'ardeur de la Chine : un sous-continent Eurasiatique regroupant l'Union européenne et la Russie (auquel pourraient s'ajouter d'anciennes républiques soviétiques se trouvant sur les limes de l'ex-empire) soit environ 700 millions d'habitants (plus de 2 fois les Etats-Unis) . L'Eurasie - comme la Chine désormais - se réveillera-t-elle ? Ce serait dans son intérêt et cela suppose évidemment que soient dépassés les "anciens" concepts d'Etats-nations , ce qui bien sûr prendra du temps  .

Mais c'est un nouvel horizon et une nouvelle carte à jouer au moment où les Etats-Unis , ancienne hyperpuissance ,  essayent de trouver au moyen-orient une "nouvelle donne" pour l'OTAN tout en paraissant négliger l'Union européenne . Certains diront que le train est déjà passé une fois lorsque , dans les années 1990 , nous n'avons pas voulu raccrocher le wagon russe qui , à l'époque , attendait  patiemment sur le quai . Mais peut-être ne faut-il pas se contenter d'attendre que le train siffle deux fois ? Car le TGV Chinois , plus silencieux ,  est à nos portes : Il est sans conducteur et va rouler à 350 Km/h ...

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NB - J'entends par Eurasie l'ensemble Union européenne + Russie (dont 3/4 du territoire est en Asie : depuis les monts Oural jusqu'à Vladivostok et à l' île Sakhaline)

jeudi 16 janvier 2020

La Chine va s'ancrer dans le Moyen-Orient



A la différence des Etats-Unis la Chine est loin d'être autosuffisante en énergie . Certes , les 50 réacteurs nucléaires qu'elle possède comblent une part de son déficit en ressources pétrolières mais elle ne saurait se passer de pétrole . Or à part quelques puits dans le Xinjiang la Chine ne dispose que de peu de ressources (tout comme l'Inde ou le Japon) . Mais à la différence de ces 2 pays , Pékin a des ambitions de puissance mondiale . Cette stratégie passe peut-être par un rapprochement - encore incertain - avec le Japon et l'Inde . 

Mais , au-delà du volet strictement politique, il y a le "volet économique ": cela va supposer , dans les années à venir , des relations de plus en plus étroites avec les pays pétroliers du Moyen-Orient ( Iran , Irak , Arabie Saoudite , Emirats) . On peut se demander si le fil qu'elle tisse va se faire en partenariat avec la Russie ou bien si la Chine fera "cavalier seul " . 

Pour l'heure la Russie est compagnon de route (la Chine compte aussi sur le pétrole russe et la Russie compte sur les Yuans chinois ) . Mais à terme , lorsque le PIB Chinois - d'ici 5 ans - égalera ou dépassera le PIB des Etats-Unis il n'est pas exclu que la Chine veuille voler de ses propres ailes . 

Dans ce contexte ses partenariats avec les pays du Moyen-Orient ne seront plus "sous la table " mais au grand jour . Cela aura probablement pour conséquence un ancrage - plus politique - de la Chine au Moyen-Orient , étape nécessaire dans son très probable cheminement vers l'Europe (cf.  Nouvelle Route de la Soie).

mardi 14 janvier 2020

Espagne / Pedro Sanchez : Un Gouvernement en "Contrat à Durée Déterminée " ?



C'est ce que m'ont dit , à Madrid, un certain nombre de personnes . Elles considèrent que le nouveau gouvernement de Pedro Sanchez ne "tiendra pas la route" avec , comme vice-président, Pablo Iglesias  favorable au mouvement indépendantiste catalan (dont l'abstention des députés a permis l'élection , à la majorité très relative , de Sanchez) . D'ailleurs Dimanche les madrilènes étaient dans la rue (tout au moins ceux , nombreux , qui ont soutenu le parti nationaliste VOX ) pour s'opposer aux séparatistes catalans avec lesquels Pedro Sanchez aurait négocié ...pour un plat de lentilles . 

On insiste sur le pari insensé - selon certains - qu'aurait fait Pedro Sanchez de s'allier avec l'extrême gauche de Pablo Iglesias plutôt qu'avec le parti centriste Ciudadanos de Albert Rivera , il est vrai en perte de vitesse mais auquel auraient pu se rallier - me dit-on - des députés du PP (droite) . 

S'agit-il (avec la nomination de Pablo Iglesias comme vice - président du gouvernement ) du mariage de la "carpe et du lapin "? On le dit et c'est pourquoi beaucoup de madrilènes pensent que le  nouveau gouvernement de Pedro Sanchez est en "Contrat à Durée Déterminée " .

Mais à Madrid les espagnols n'en sont pas devenus pleurnichards pour autant : ils demeurent ouverts , gais et décontractés . Tout le contraire de la France des grincheux et des hargneux ...

lundi 6 janvier 2020

"Spleen" français et "Temps du Rêve "



Alors que le monde paraît se craqueler la France s'endort (...) au rythme d'une réforme des retraites maladroitement  engagée . Certes , les lendemains de fêtes sont propices au spleen baudelairien . Mais il faut constater combien , en France , les médias tiennent en haleine avec un feuilleton qui , pour partie, échappe à nos concitoyens (sauf ceux qui restent en bout de quai ...) .

Alors que l'Australie , à défaut d'avions canadairs en est presque à solliciter les prières des aborigènes pour qu'il pleuve , alors que l'Espagne a été à la dérive sans gouvernement pendant 6 mois , alors que les populations d'Amérique latine s’éveillent, alors que le Moyen-Orient s'embrase , la France demeure "boulonnée " dans le "Temps du Rêve " (cf. celui des aborigènes australiens) qui est celui des retraites imaginées et rêvées . 

Mais ce spleen est peut-être le prélude indispensable , une fois la page "retraites" tournée , à un nouvel enthousiasme ...car le monde , lui , ne s'endort pas :  La Chine  se prépare à entrer , un jour prochain  , dans le moule occidental que nous lui aurons façonné en 3 D (et bientôt en 5 G ) .

vendredi 3 janvier 2020

USA/IRAN : La "ligne rouge" est désormais franchie



La décision prise par Donald Trump d'éliminer hier , dans un bombardement ciblé , le général Qassem Soleimani , met , pour les Iraniens , le feu aux poudres . Le chef des forces Al - Qods était en Iran une figure mythique , un héros " populaire " . Plus que le président de la République islamique Hassan Rohani, Qassem Soleimani était , de fait , le second personnage de l'Etat.

Les Etats-unis en franchissant cette "ligne rouge" - à mon sens- font un pas de plus vers la guerre et recherchent , quel qu'en soit le motif et le mobile (1)de leur point de vue , une épreuve de force .

On sait bien que l'Iran est , pour Donald Trump , la nouvelle incarnation du "mal" comme l'était jadis Saddam Hussein pour George Bush . Mais Hussein n'était pas perçu par les Irakiens comme un "héros" . Qassem Soleimani , issu du peuple , était - aux yeux des iraniens et au-delà de ce que l'on peut penser de l'homme - un "héros populaire" : une confrontation (de quelle nature ?)  paraît dès lors difficilement évitable .

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(1) Trump et Pompeo assurent que Soleimani , terroriste notoire selon eux , préparait des attentats contre les Etats-Unis : cela est possible mais pourquoi donc le Président des Etats-Unis ne donne-t-il pas plus d'explications et ne tient-il pas le Congrès informé ? J'imagine que la Maison Blanche aura à cœur de l'indiquer . 

jeudi 26 décembre 2019

incendies sociaux incontrôlés, paix sociale à gagner

 De proches parents australiens confrontés à des incendies multiples bien réels  ne comprennent pas ce qu'il  se passe dans une France aux prises avec des incendies sociaux tout aussi hors de contrôle et que l'on arrive pas à maîtriser . 

Ils me  font valoir qu'au Royaume-Uni , bien que divisés par le Brexit , les anglais  ne se flagellent pas en sabotant  leur économie comme c'est le cas en France  .  Ils pensaient tout  d'abord  qu'il ne s'agissait que  de "gauloiseries" mais ils trouvent que le coq chante désormais trop fort et que les poules paraissent bien mouillées . 

Sans vouloir donner des leçons les responsabilités de la crise que nous vivons éclatent au grand jour :

* Une réforme des retraites certainement nécessaire (du fait de la multiplicité des régimes actuels au nombre de 42 )  mais une maladresse évidente dans les modes de communication et d'explication . A Sydney on  ne comprend pas qu'il ait fallu 2 ans de négociations pour n'aboutir ...à rien si ce n'est à focaliser sur " l'âge pivot" , chiffon rouge tendu aux syndicats alors qu'il est loin d'être l'essentiel .

* A Madrid , on ne comprend pas non plus que les syndicats en France en viennent à parler de révolution et que le gouvernement donne l'impression de ne plus gouverner . On me dit qu'en Espagne la "Rue" ne tolérerait pas des comportements de vandales (qui au 4ème siècle ont pourtant franchi les Pyrénées).

Puisse le Président - sans se laisser déborder ni lâcher prise - entendre que nombreux sont ceux qui désirent "la paix sociale" : les réformes sont certes un des moyens mais pas forcément une fin en soi . La "Paix sociale" , elle , est un objectif : elle est actuellement à gagner .

mardi 24 décembre 2019

Chine /Corée/Japon : la Chine aux commandes



Le psychodrame que nous vivons en ce moment en France sur les retraites nous fait oublier ce qui se passe ailleurs dans le monde : le sommet Chine/Japon/ Corée du Sud qui se tient ce mardi 24 décembre à l'initiative de Xi Jinping montre que Pékin sait dépasser des querelles intestines (Chine/ Japon) pour démontrer qu'il reste "maître chez lui" . 

Au moment où , face à la Corée du Nord , les Etats-Unis semblent quelque peu perdre la main , c'est un front uni qui se met en place dans une partie de billard à trois bandes .

Certains considèrent - un peu légèrement - qu'il s'agirait d'une opération de diversion par rapport aux événements de Hong Kong . Mais ce serait une vue à court terme : sur l'échiquier mondial cher à Zbigniew Brzezinski Pékin reprend la main ...sans attendre 2049 .

Il n'est pas exclu , dans ce contexte du moyen terme, que la Chine , en consolidant ses relations avec Séoul , veuille aussi rendre impossible l'unification de la Corée qui passerait alors sous influence des Etats-Unis (1) . C'est une situation inenvisageable : elle handicaperait irrémédiablement la Chine dans sa marche en avant .

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(1) cf. Le Grand Échiquier (Brzezinski 1997/librairie Arthème Fayard/Pluriel 2010 ) : "Etat autrefois tributaire de la Chine , une Corée réunifiée, prolongement de l'influence américaine (et indirectement japonaise),lui serait intolérable " (page 214 )

lundi 23 décembre 2019

Cagnotte grévistes : Une initiative bien trop singulière




Tout à fait dans l'esprit de Noël l'initiative de Jean-Marie Bigard de lancer une "cagnotte" pour les grévistes SNCF ou RATP . Je suis convaincu que Bigard , fervent catholique pétomane y contribuera largement ...sans faire de bruit .

 Pourtant cette initiative apparaît bien trop singulière :

On peut en effet regretter que l'intéressé n'ait pas songé à ouvrir cette cagnotte aux personnes les plus démunies qui n'ont pas été remboursées de leur billet par la SNCF ou qui ont dû assumer des surcoûts de transport incompatibles avec leurs maigres revenus .

C'est un oubli auquel l'on peut remédier : je suggère - pour le calcul du "droit à la cagnotte " -  que l'on utilise l'un des simulateurs financiers que le gouvernement ne saurait tarder à mettre en place . Bizarre que Jean-Paul Delevoy n'y ait pas songé : Il aurait probablement été pardonné de ses fâcheux  et compromettants oublis ...

dimanche 22 décembre 2019

IRAN /CHINE/RUSSIE : Grandes manœuvres (navales)



Certains , un peu hâtivement , estiment que l'Iran est isolé sur la scène internationale du fait de l'accélération de son programme nucléaire (enrichissement de l'uranium + nouvelles centrifugeuses) le mettant ainsi au ban de la communauté internationale .

On sait que cette réactivation du programme nucléaire iranien intervient à la suite du retrait américain de l'accord de juillet 2015 et des sanctions parallèlement imposées par les Etats-Unis . D'aucuns estiment que l'Iran serait désormais à genoux et prêt à tomber comme un fruit mur en raison de la dégradation de son économie et des manifestations de rues qui en découlent .

Rien n'est moins sûr : dans quelques jours , le 27 décembre , des manœuvres navales vont avoir lieu avec la Chine , manœuvres auxquelles pourrait se joindre la Russie puisque - apparemment - un détachement de la marine russe de la mer Baltique se dirigerait vers le port de Chabahar (1) dans le Golfe Persique .

Il est certes regrettable que la tentative de médiation de la France concernant le nucléaire iranien n'ait pas , pour l'instant , porté ses fruits . Mais il serait prématuré d'en conclure que  l'Iran serait isolé sur la scène internationale :  la Russie et la Chine sont en coulisse ...et en manœuvre .Il faut en tenir compte .

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(1) French. xinhuanet.com du 22/12/2019

vendredi 20 décembre 2019

Grèves et anarcho-syndicalisme : Bakounine de retour ?



Les coupures intempestives d'électricité , le blocage de routes s'ajoutant à la grève SNCF et RATP viennent nous interroger : Bakounine , apôtre de l'insurrection et ardent auteur du "catéchisme révolutionnaire" (1866) serait-il de retour ? Peut-être si l'on écoute certains syndicalistes s'exprimant au nom d'une "base" incertaine et tenant un discours que l'on aurait pu prêter aux faux prophètes de la "dictature du prolétariat" .

Mais la pensée du communisme libertaire supposait par définition l'existence de penseurs , ce qui n'est pas tout à fait le cas actuellement :  M. Martinez (CGT) et M. Veyrier (F.O.) sont plutôt des chefs de gare courant derrière des trains déjà en marche .

Il ne s'agit pas de sous-estimer le rôle des syndicats : leur rôle en 1936 a été majeur mais , que je sache , le Front Populaire n'était pas prisonnier de sa base et inspirait les réformes portées par les syndicats . La tradition de "syndicalisme révolutionnaire" dont se rengorgent certains n'est pas un marqueur de l'Histoire de France tout au plus un des "marque-pages"  de notre roman national .

Faut-il ajouter que les syndicats qui sont à l'origine de bon nombre d'avancées sociales ne prenaient pas leurs concitoyens en otage en se trompant volontairement d'interlocuteur dans la sacro-sainte dialectique du rapport de force ? 

Ainsi l'anarcho-syndicalisme dont certains rêvent possède peut-être le goût et la couleur de Bakounine mais sans ses paroles et musique . Cela n'exonère pas , évidemment, la responsabilité du gouvernement qui s'est un trop longtemps complu - après bien des hésitations - à danser une valse à trois temps .

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NB : bonne nouvelle pour Edouard Philippe puisque ma voisine Thérèse (83 ans) a ce matin  "viré sa cuti " . Finalement , elle qui était complaisante à l'égard de la grève SNCF s'est subitement retournée en constatant le raidissement butté de la "base" . "Ce sont des têtes de mule sans compassion" m'a -t- elle dit "le gouvernement ne doit rien lâcher ".  

mercredi 18 décembre 2019

Sur quel pied danser l'arlésienne ?



Un journaliste de télévision a employé hier le mot "foutoir " à propos du pseudo débat sur les retraites et des grèves à répétition qui paralysent le pays ...Ce journaliste  a bien raison d'employer ce terme  :

1- Le gouvernement insiste à juste titre sur l'importance de la réforme projetée : son impact serait identique à celui du programme - en 1945 - du Conseil National de la Résistance ...mais paradoxalement le débat n'est lancé que depuis que les organisations syndicales ont mis l'accent sur la date du 5 décembre . Il a fallu attendre cette date pour que le gouvernement s'exprime et explique . Certes, la réforme figurait , en 2017, dans le programme présidentiel ...mais combien de Français ont-ils pris, alors , le temps de lire entre les lignes ?

2- Les syndicats ont , de leur côté , une lourde part de responsabilité  : en faisant semblant de ne pas entendre - du fait de l'inversion de la  proportion actifs/retraités - qu'il n'y a que 3 options pour éviter la faillite du régime des retraites  : soit augmenter les cotisations des actifs et/ou de leurs employeurs , soit retarder l'âge de départ en retraite ...soit abaisser les pensions (potion difficile à avaler pour un syndicat) .

3- Mais les dés paraissent pipés :

a) le fond de la réforme vise à l'égalité et à l'universalité . C'est-à-dire - pour faire court - à un alignement du public sur le privé dont le régime de retraite est équilibré alors que les régimes "publics" sont déficitaires : ils entraînent une prise en charge d'une part de ce déficit (1) par le budget de l'Etat c'est-à-dire par l’impôt .

b) Or les syndicats ont les mains liées car ils sont majoritairement une émanation du secteur public : le taux de syndicalisation en France est de 11 % mais il est de 19 % dans le "public" et seulement de 8 % dans le "privé" . Dans ce contexte il n'est pas surprenant que les syndicats s'arc - boutent sur la défense du secteur public ...et pour certains d'entre eux sur les "régimes spéciaux ". Des confusions donc ...et des plaidoyers pro domo .

                                       Ainsi nous nageons en eau trouble : le seul moyen d'y voir clair serait d'assurer une transparence totale  : Elle suppose que l'on dissipe bien des ambiguïtés quant à la nécessité d'un alignement sur le secteur privé, principal garant de la croissance de notre PIB et donc de la part sur laquelle sont assises les retraites  .

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(1) Exemple : les cotisations des fonctionnaires ne financent que 25 % des pensions de retraite , 75 % venant du budget de l'Etat . 

dimanche 15 décembre 2019

RATP : vers une privatisation ?




La privatisation d'un pan des compétences de la RATP semble ouverte et c'est peut-être cela qui - au -delà des régimes spéciaux de retraite - explique en partie le raidissement des salariés de l'entreprise publique .

La loi d'orientation des mobilités (adoptée le 18 novembre dernier) dispose en effet que l'ouverture à la concurrence doit intervenir d'ici le 31 décembre 2024 . Certes, la loi prévoit (notamment pour les bus) des contraintes de "service public " afin que la concurrence ne s'effectue pas par un nivellement par le bas . Il n'en reste pas moins que l'ouverture à la concurrence est désormais inscrite dans les textes et bientôt dans nos mentalités . 

Certains l'appellent de leurs voeux au vu de la situation actuelle dans laquelle , de fait , le Service Public n'existe plus , les usagers étant devenus une "variable d'ajustement " dans les négociations gouvernement / syndicats 

vendredi 13 décembre 2019

Retraites : Frères siamois (E.gauche/ E. droite)



Dans la situation , quasiment inédite , que vit la France et dans laquelle le gouvernement sonde les opinions et les cœurs avant de poursuivre sa route, extrême gauche et extrême droite s'en donnent à cœur joie  : frères siamois , ils sont devenus frères d'arme .Il suffit d'entendre - sur un plateau TV - Jordan Bardella (Rassemblement National )  et Adrien Quatennens ("France Insoumise") pour se convaincre qu'ils se donnent la réplique dans une partition musicale à deux voix .

 L'un comme l'autre (1) rêvent du "Grand Chambardement " qui permettrait de prendre une revanche . Les surprenantes erreurs de communication du gouvernement sur la réforme des retraites leur permettent de danser nu-pieds sur les charbons ardents . Evidemment tous deux surfent sur ces erreurs pour masquer la nécessité d'une réforme : car , à défaut et en raison des déséquilibres actifs / inactifs , le seul moyen serait , si l'on ne touchait pas à l'âge de départ (2) d'augmenter les cotisations des actifs ...ou bien de baisser drastiquement les pensions de retraite . 

Rassemblement National et L.F.I. refusant les débats de fond (absence de proposition alternative) s'essayent à retirer les marrons du feu en priant - Dieu ou le diable - pour qu'advienne une dissolution  fantasmée , quatrième dimension de cet étrange séquence .

Peut-être attendent-ils une apparition :  non pas celle de la Vierge mais celle , enfin , d'Emmanuel Macron qui , en raison de la cascade de désinformations , se doit de sortir de son silence : il y a , maintenant , un mur à franchir (qu'en dépit de sa taille Edouard Philippe a du mal à enjamber...) .

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(1) Portes-voix de M. Le Pen (pour l'un) et de J.L. Mélenchon (pour l'autre) .

(2) Dans la totalité des pays de l'Union Européenne l'âge de départ en retraite se situe entre 65 et 67 ans .

lundi 9 décembre 2019

Turquie : L'allié "indispensable " ?



Évoquant , il y a quelques années , le rôle des Etats-Unis dans le monde , la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, parlait de la "Nation indispensable " . En paraphrasant on peut se demander aujourd'hui si la Turquie est bien "l'allié indispensable " . 

Ce pays est depuis 1952 membre de l'OTAN (à l'époque où l'OTAN était directement tourné contré l'URSS)  et voici qu'Ankara se dote auprès de Moscou de missiles sol - air de haute technologie , les S 400 qui posent un problème de compatibilité (et de mise en oeuvre ) dans le cadre de l'OTAN . 

On se souvient aussi que la Turquie avait , il y a quelques années , opéré un rapprochement avec l'Organisation de Coopération de Shanghai qui, parfois, est qualifiée de "OTAN asiatique" sous leadership Chinois ...et Russe . Bien que l'on ne puisse comparer les deux organisations , certains y ont vu le signe d'un rapprochement avec , à terme, un "bloc asiatique" qui n'existe pas encore mais qui pourrait un jour ce constituer autour de la Chine . La Turquie serait donc , pour l'heure,  un allié indispensable : on en jugera .

mercredi 4 décembre 2019

La France à l'arrêt : bal des "ardents" ou bien partie de "cache-cache" ?



Une belle ardeur - ou aigreur - s'empare des 70 % de Français qui apportent leur soutien à la grande grève de demain . Une première réaction serait de dire qu'il s'agit d'une convergence des "aigris" tant les mauvais perdants (Mélenchon , Le Pen , Martinez ... ) jettent de l'huile sur le feu en transformant un projet de réforme - qui mérite réflexion et débat - en brûlot ardent . 

Cependant on peut comprendre que nombre de Français (qui, comme moi , n'y comprennent pas grand chose) se mettent à s'interroger sur la portée de la réforme des retraites envisagée . Si beaucoup admettent qu'il faut lisser les régimes (et notamment les régimes spéciaux) ils ne veulent pas, pour autant , que les nouvelles modalités de retraite "à points" les mettent , eux aussi , au régime

Or des doutes subsistent encore : le calcul de la valeur du "point" , la référence à la totalité des années travaillées et non plus aux 25 "meilleures années " , les bonifications pour enfants , l'intégration des primes dans la Fonction publique etc...

Certes, il est facile de dire maintenant "il n'y avait qu'à " . Pourtant cela saute aux yeux que cette réforme a été mal expliquée , mal préparée , mal discutée bien qu' annoncée depuis deux ans . Alors qu'il s'agit , pour nombre de nos compatriotes , d'un sujet majeur , la pédagogie a fait complètement défaut :  Par exemple il est frappant de constater combien les "Gilets Jaunes " se sont retrouvés ces derniers mois à longueur d'antenne sur les plateaux de T.V. pour débattre avec ministres et experts en tout genre alors que très peu de débats ont eu lieu concernant cette réforme des retraites .

D'où la convergence entre "aigris et "ardents"ou , plus simplement , convergence des "inquiets". Cela, dans une partie de cache-cache  qui ne dit pas son nom et dont on ne connaît pas les règles .

lundi 2 décembre 2019

Sahel : en attendant l'OTAN ...



L'hommage aux 13 soldats récemment morts au Mali amène à se reposer la question de la solitude de la France au Sahel ...quand bien même nous bénéficions d'aides "périphériques" . Il n'empêche que l'engagement de l'Union européenne se fait "a minima " et que les forces de l'ONU ne se traduisent pas par un engagement opérationnel .

Certains , à juste titre , se demandent si l'OTAN ne pourrait pas intervenir comme se fut le cas en Bosnie dans les années 90 . Car la lutte contre le terrorisme fait bien partie des nouvelles missions de l'OTAN . A ce sujet, il faut retenir - cela n'a pas été suffisamment relevé il me semble - la réponse du Secrétaire Général de l'OTAN , Jens Stoltenberg , interviewé ce week-end sur la chaîne "Euronews " : Au journaliste qui l'interrogeait il déclare  " Il faut que la France en fasse la demande et celle-ci sera examinée , de manière - je pense - positive par les 28 autres membres ...".

Comme il serait absurde de baisser les bras (et les armes) devant les djihadistes du Sahel , c'est une interrogation possible . Si l'OTAN existe toujours ...en dépit de l’ambiguïté Turque , ce serait peut-être là l'occasion de le tirer de la "mort cérébrale " dans lequel il serait- dit-on - plongé .