mercredi 21 août 2019

Trump, marchand de "bien(s) "



Au départ on pouvait croire à une plaisanterie lorsque on prétendait que Donald Trump voulait acheter le Groenland . Une Fake-News de plus ? Et bien , non ! M. Trump a voulu bel et bien acheter le Groenland comme jadis les Etats-Unis ont voulu acheter une part du Mexique dans la première moitié du 19 ème siècle ...avant de conquérir par les armes ces territoires (Californie, Nouveau-Mexique...) à l'occasion du conflit  de 1846 .

Il est à souhaiter que les mesures de rétorsion à l'encontre du Danemark n'aillent pas jusque là et se limitent à l'annulation du voyage que devait effectuer, à Copenhague ,  le Président des Etats-Unis ! 

Méfions-nous tout de même d'un Président "marchand de biens" : il pourrait , au G7, proposer à la France de lui céder la Guyane ou la Martinique ...comme jadis la Louisiane .

jeudi 15 août 2019

USA/CHINE : l'heure de la confrontation n'est pas venue...




Y a-t-il du bruit pour rien ? Certainement pas mais il ne faut pas confondre tension et confrontation : Ni Donald Trump ni Xi Jinping n'ont - pour l'heure - aucun intérêt à ce que les tensions actuelles dégénèrent . Le premier , parce que sa réélection en 2020 serait compromise en cas de crise économique aiguë, le second, parce que la Chine n'a pas encore achevé son "programme 2049 " (son horizon de moyen / long terme) . 

On assiste, c'est vrai , à une partie de "bras de fer " mais aucun des deux protagonistes n'a (pour l'instant) d'intérêt à faire plier son adversaire . Ainsi la guerre commerciale enclenchée devra , d'une manière ou d'une autre , se traduire par un armistice qui ne signifie pas une paix pour autant . La paix demeurera "armée" et le stock de missiles de portée intermédiaire, de part et d'autre , ne fondra certainement pas .

Mais l'heure de la confrontation n'est (heureusement) pas encore venue et il est probable que l'Amérique de Trump aura vu - d'ici là - passer beaucoup d'eau sous les ponts du Potomac .

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NB - Ainsi la situation au Moyen-Orient paraît nettement plus préoccupante : une confrontation avec l'Iran (directement ou par Israël interposé) est plus probable dans le court terme qu'une confrontation avec la Chine . 

vendredi 9 août 2019

Situation internationale : carambolages d'été



Un de mes amis , quelque peu anxieux , me demande ce que je pense de la situation internationale en ce mois d’août où "Bison futé " voit souvent rouge . Je ne suis ni grand expert ni prophète mais , pour autant , on peut mettre en évidence quelques signaux forts par delà les "courants faibles ".

1-Le Moyen-orient est dominé par le contentieux iranien et la crainte d'un embrasement . Le messianisme américain fait , aux côtés d’Israël , alliance avec l'Arabie saoudite et le cercle des faucons veut en finir avec les chiites iraniens et le Hezbollah . Le détroit d'Ormuz peut être l'occasion d'en découdre ...sachant que Pékin et Moscou ne seront pas aussi immobiles que les colosses de Memnon .

2-Tout aussi sensible paraît être la situation en Asie : Les tensions à Hong Kong peuvent inciter la Chine à intervenir bien plus directement pour resserrer les liens et montrer que l'enclave politico-juridique n'est que provisoire . Par ailleurs la situation au Cachemire pourrait , après le coup de force de Delhi , dégénérer . C'est aussi un baromètre pour vérifier si , par-delà les solidarités anciennes , il y a une vraie alliance entre Moscou et Pékin quelles qu'aient été les affinités de la Chine et de la Russie avec le Pakistan pour l'une , avec l'Inde pour l'autre.

3-Enfin le pétard allumé en Italie fait quelque bruit : Salvini prend l'initiative de faire exploser la coalition extrême droite / extrême gauche . A vrai dire cette fausse entente aurait déjà dû imploser . 
Cela aura tout de même pour mérite qu'ailleurs en Europe (France , Espagne...) l'entente de la carpe et du lapin n’apparaîtra que provisoire et restera du domaine du faux semblant . 

4- Pendant ce temps l'Union européenne semble dormir . A souhaiter qu'il ne s'agisse que d'une impression : l'Union a , notamment , pour vocation d'être - entre l'Asie et l'Occident américanisé - un balancier encore porteur de "l'Esprit des Lumières " . Esprit es-tu bien là !

jeudi 1 août 2019

Russie : médiatrice ou "tête de pont " de l'Asie ?



Dans 10 ou 20 ans il est possible que la rivalité Etats-Unis / Chine  - qui demeure actuellement sur le terrain économique - ne se traduise sinon par un conflit armé du moins par une tension de tous les instants . 

Cela amène à s'interroger sur la stratégie à moyen-long terme de la Russie : constituera-t-elle un relais pour la Chine ou bien se verra-t-elle progressivement amarrée à l'Europe ?

Il est bien difficile (sinon ridicule) de tenter de prophétiser à cette échelle de temps . Cependant si l'on compare les PIB ( 1700 milliards d'euros pour la Russie et 13000 milliards pour la Chine ) on se rend compte de ce que la Russie se trouve dans une situation de dépendance à l'égard de la Chine . 

La Chine , au-delà des convergences (alliances?) constatées au Conseil de Sécurité ONU,  prend notamment pied dans l'espace Russe (Sibérie) ou dans son "étranger proche" (Nouvelle "Route de la Soie " traversant le Kazakhstan par exemple) . 

C'est un vieux débat qui date des années d'après-guerre au cours desquelles certains voyaient dans la Russie soviétique "l'avant-garde de l' Asie " (1) mais la question se trouve désormais et plus que jamais au cœur non de l'actualité immédiate mais des réflexions sur le (finalement) pas si long terme .

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(1) Voir notamment Henri Massis dans son " Défense de l'Occident " (Plon éditeur, 1956) .

samedi 27 juillet 2019

L'Espagne ingouvernable mais sans dérive "à l'Italienne"



Faute du soutien du parti d'extrême gauche "Podemos" (1) , le Président du Gouvernement , Pedro Sanchez (PSOE, parti socialiste) n'a pu être reconduit . Le Président de Podemos, Pablo Iglesias semble s'être montré trop gourmand s'agissant des portefeuilles  ministériels convoités . 

On peut douter qu'un accord intervienne avant le terme de la mi-septembre en raison de l'antagonisme - voire animosité - entre Sanchez et Iglesias ...mais en politique "toutes les options demeurent sur la table ".

Les cartes sont-elles rebattues pour autant ? Certains - nombreux - souhaitent un accord avec le parti de centre droit , Ciudadanos (le parti d' Albert Ribera ...et celui de Manuel Valls) . Mais Ciudadanos s'est compromis avec le parti d'extrême droite Vox en Andalousie , turpitudes difficiles à digérer .

Le poids des extrêmes tant à gauche qu'à droite pèse donc lourdement dans la balance . En tout état de cause une situation "à l'Italienne " (compromis des extrêmes de droite et de gauche ) se révèle impensable en Espagne : Ouf !

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(1) Parti style Mélenchon , la dimension narcissique/révolutionnaire en moins cependant

lundi 22 juillet 2019

Greta Thunberg / réchauffement : Nouvelle "Jeanne d'Arc " ?



Tout comme "la Pucelle" Jeanne d'Arc , Greta Thunberg est , à sa manière , une "messagère" et - au-delà de la rhétorique médiatique - une "lanceuse d'alerte ".

Demain mardi elle ne sera pas attendue à Chinon pour rencontrer Charles VII mais à Paris , à l'Assemblée Nationale , venue qui , de la part de certains députés soulève des tempêtes au prétexte que tout cela est cirque et manipulation . Pourtant c'est bien de tempêtes qu'il s'agit si les problèmes climatiques ne sont pas pris sans délai à bras le corps : La COP 25 qui se tiendra en Novembre à Santiago du Chili sera confrontée à un défi : comment stopper la hausse des températures si l'on est incapable de stopper les émissions de CO 2 ?  

Alors que la COP 21 (Paris) s'était accordée sur une augmentation de 2 degrés (voire 1,5 degrés) à ne pas dépasser en fin de siècle , les experts (GIEC) pronostiquent une augmentation des températures de + 3 degrés . A défaut de muscler le Protocole de Kyoto (1)sur la diminution du gaz à effet de serre on voit mal comment s'en sortir  :  l'objectif de + 2 degrés ne sera pas atteint . Si telle est la situation des Etats insulaires seront submergés , l'Afrique sera confrontée à des pénuries alimentaires et les flux migratoires s’accéléreront.

Ainsi, en dépit des louables intentions des COP (2) qui se succèdent rien ne bouge vraiment : Trump se cache derrière les mines de charbon des Appalaches et les pays émergents font , eux, grise mine en attendant que soit enfin mobilisé un fonds d'investissement "vert"pour favoriser les énergies renouvelables . En parallèle, le nucléaire - énergie décarbonée- reprend l'avantage (notamment en Chine et en Inde) sans que soient résolus les problèmes des déchets .

Dans cet inquiétant contexte il serait malheureux que la petite suédoise de 16 ans , Greta Thunberg, vienne à Paris prêcher dans le désert . A sa manière, celle d'un témoin accusateur , elle est porteuse d'un "message " qu'il serait désastreux , à l'avant-veille de la COP 25 , de ne pas entendre ... quand bien même serait privilégiée  et  sur-jouée la dimension médiatique .

Quitte à ce que tout cela ne soit que provocation . Car enfin il s'agit de "faire bouger les lignes " ...

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(1) Le protocole de Kyoto signé lors de la COP 3 en 1997 prévoit des réductions de gaz à effet de serre mais la portée obligatoire ne vaut que pour les pays industriels ( c-a-d- en fait les Etats membres de l'OCDE) .

(2) COP = Conférence des Parties ( Etats-Membres de l'ONU + Union européenne)


vendredi 19 juillet 2019

Teilhard de Chardin a-t-il raison ?


Teilhard de Chardin propose la vision d'un Christ "cosmique" quelque peu éloigné du "Jésus de Galilée" du catéchisme . Il est à l'image d'un monde globalisé dans lequel chacun participerait à l'élaboration d'une nouvelle humanité . Cette vision d'un Christ à l'échelle planétaire a conduit l'Eglise à faire passer "à la trappe " Teilhard de Chardin en le réhabilitant tardivement et "avec des pincettes" faute d'en faire un Galilée ou ....un Giordano Bruno .

Pourtant cette image est celle qui s'accorde le mieux avec la vision de l'Univers qu'ont la plupart des scientifiques . Car il est communément admis que notre soleil disparaîtra dans un peu moins de 5 milliards d'années et , notre étoile disparaissant , il en sera de même pour notre Terre (et donc pour l'humanité terrestre) . Or il est également admis - qui plus est dans un Univers en constante expansion - que des milliards d'étoiles ont devant elles des dizaine de milliards d'années avant de s'affaisser lorsque la réaction nucléaire interne  , faute de "carburant" , aura cessé . 

Si l'Univers demeure alors que notre planète aura disparu depuis longtemps c'est que la création n'a pas pour but ultime le seul destin de la Terre : cette simple réflexion semble légitimer la croyance de Teilhard de Chardin en un Christ cosmique dont , en forçant le trait ,  la Terre ne serait qu'une étape (1) et notre humanité qu'une goutte d'eau dans l'océan cosmique .

Ainsi le point Oméga teilhardien ne serait pas le point Oméga de l'Univers .  A moins que le destin de l'humanité ne soit d'ensemencer tout le Cosmos : vaste programme .  A méditer ...sur la plage !

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(1) Une étape qui permet cependant de mesurer le chemin parcouru depuis Adam et Ève , nos ancêtres  symboliques à moins qu'ils ne soient australopithèques dans le temps historique ...


lundi 15 juillet 2019

Europe centrale / Balkans : un enjeu pour l'Europe



Emmanuel Macron est aujourd'hui à Belgrade et , au-delà des contentieux ponctuels, il n'est pas besoin d'être grand clerc pour se convaincre de l'importance stratégique des Balkans (et donc de la Serbie) et de l'intérêt géopolitique de ce voyage . 

Dans le conflit larvé (amical ou inamical) qui se prépare entre Occident et Orient les Balkans demeurent , comme jadis , une des lignes de fracture tant en raison de l'avancée de la Chine que de l'existence , toute proche, de l'escarcelle russe ou bien du giron américain tout prêt à gober . 

La nécessaire intégration , à terme, de plusieurs pays des Balkans occidentaux dans l'Union va évidemment poser un problème de "gouvernance" de l'Union mais - en même temps (!) - l'Union ne peut laisser partir ces pays à la dérive : quelle que soit la rive choisie  le port d'accès doit demeurer en Europe : Il faudra bien trancher ce nœud gordien .

vendredi 12 juillet 2019

François de Rugy , bouc émissaire de la République



Sous le harcèlement médiatique F. de Rugy , ministre de la Transition énergétique, sera-t-il tenté de démissionner ...pour un plat de lentilles ou plutôt quelques homards ? Certains se sont donnés pour ambition de se "faire un ministre" et tout les coups sont bons (1)alors que la probité de Rugy paraît assez évidente ...sauf à considérer qu'il doit lui-même (ou son épouse) signer les menus et qu'il est tenu d'envoyer aux cuisines un acte notarié lorsqu'il s'agit de "dîners de Gala " (...).

En mettant l'accent sur ce que certains qualifient "d'affaire" cela permet d'éviter de parler d'affaires bien plus sérieuses . Rugy, à son corps défendant , devient le "marronnier" à abattre de l'été pendant que des amis politiques lui cirent le parquet . Homards et peaux de bananes en quelque sorte . 

Certes François de Rugy n'est pas un foudre de guerre (2) et se défend trop benoîtement (3) Trop accommodant, voilà qu'il est prêt à être mangé à toutes les sauces .

 Courage ! le tribunal révolutionnaire ne tient pas encore table ouverte dans la rue même si les Fouquier-Tinville courent les cuisines déguisés en homards .

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(1) exemple d'attaque biaisée : prétendre qu'une bouteille de sauternes a coûté 500 euros alors qu'elle s'est contentée de vieillir dans les caves de l'Hôtel de Lassay ...et prendre de la valeur en dormant !

(2) On lui reproche d'avoir prêté une oreille trop attentive aux lobbies du secteur de l'énergie , ce qui expliquerait que le mode de calcul de l'augmentation du prix de l’électricité n'ait pas été revu.

(3) sauf à limoger sa directrice de cabinet bénéficiant d'une HLM à Paris depuis 12 ans alors qu'elle était en poste en province. Mais Mme Klein , à titre compensatoire , sera probablement nommée au Conseil d'Etat , institution à large vocation sociale accueillant des hauts fonctionnaires alertes jusqu'à 70 ans .

lundi 8 juillet 2019

IRAN / USA : Pour une sortie de crise ...



La partie de bras de fer s'intensifie et aucune partie n'entend perdre la face . Mais c'est du nucléaire dont il s'agit et non pas d'un jeu d'innocentes marionnettes . Si telle est actuellement la situation c'est  - qu'on le veuille ou non -  à la suite de la dénonciation par les USA de l'accord de 2015 et de la montée en puissance des sanctions ayant pour but de faire plier le régime iranien . 

Théoriquement il pourrait y avoir 2 options :

1- Négocier un accord concernant les missiles balistiques (qui ne figurent pas dans l'accord négocié par les 5 + 1 en  2015) . Mais , évidemment, les iraniens n'accepteront pas une nouvelle négociation sur des missiles a priori non nucléaires ...sauf (peut-être) si les sanctions économiques américaines sont levées avec un calendrier contraignant et un engagement ferme (1)

2- Créer une "zone exempte d'arme nucléaire " (ZEAN) au Moyen-Orient . Cette création avait été demandée par une large majorité à l'Assemblée générale ONU en 2012  et une conférence devait se tenir à Helsinki mais elle a été , depuis lors, systématiquement reportée à la demande des Etats-Unis . Or une ZEAN serait un gage pour une dénucléarisation du Moyen-Orient dans son ensemble (le pays détenteur , les pays "du seuil " , les pays susceptibles de se doter du nucléaire) . Bien évidemment cette option suppose l'accord d’Israël mais elle a pour intérêt d'appeler "un chat un chat " . Utopie ?   

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(1) Au delà d'une simple promesse susceptible d'être dénoncée comme l'accord de 2015 (cf. le PM Harold Wilson distinguait jadis "promesse" et "engagement "....) .

samedi 6 juillet 2019

Quelle Europe , quelles frontières ?



C'était, hier vendredi 5 juillet , l'objet du sommet de Poznan que d'évoquer la situation des 7 ou 8 Etats des Balkans occidentaux qui souhaitent intégrer l'Union européenne . C'est aussi le moment  de s'interroger sur les frontières de l'Union .

Déjà la situation actuelle à 28 (27 après le départ des anglais) est difficilement gérable : nous avons été témoins récemment des atermoiements pour s'accorder sur le nom du président de la Commission et celui du Conseil européen . Le risque , en passant de 27 à 34  est de "noyer le poisson". En élargissant de plus en plus on risque de "tuer" l'Europe en privilégiant la dimension "marché" c-a-d la dimension économique par rapport à la dimension politique .

Certains diront que l'Union européenne doit se "caler "sur l'OTAN et que l'Albanie ou le Monténégro ont aussi leur place. Mais comment éviter que l'Union ne devienne un "machin" incontrôlé et incontrôlable ?

Face à la Chine qui avance et aux Etats-Unis qui hésitent  l'Europe a tout intérêt à rechercher l'Union sans barguigner . Cependant il y a danger à passer , sans assise ferme quant à la stratégie , à une gestion de type "multinationale " . Or la stratégie' fait encore défaut dans un espace où , par ailleurs ,  viennent mordre les eaux troubles des populismes qui haïssent l'Europe .

vendredi 28 juin 2019

COP 25 : Sur le chemin de Saint-Jacques



C'est un long chemin encore à parcourir avant la conférence de Santiago (Saint-Jacques) du Chili en décembre prochain . Les rencontres préparatoires à Bonn ces derniers jours ne reflètent pas un optimisme béat : l'objectif de la COP 21 (Paris, décembre 2015) est loin d'être atteint s'agissant de la "stabilisation " des températures à + 2 degrés - et si possible + 1, 5 - par rapport à l'époque dite "préindustrielle" . 

Les signaux de détresse envoyés l'an passé par les experts du GIEC restent d'actualité puisque le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre conduit non à une stabilisation des températures en fin de siècle mais une augmentation de l'ordre de + 3 degrés . 

En cet épisode caniculaire, la situation a d'ailleurs quelque chose de prémonitoire quand bien même certains romanciers surfent sur la vague en prédisant une quasi fin de l'humanité d'ici un demi-siècle . N'exagérons pas !

Il en demeure pas moins qu'il est inconséquent d'assister en ce moment au ballet de "petites marionnettes" se livrant à des guerres tarifaires : plusieurs  ONG  à juste titre estiment que nombre d' hommes politiques ne situent leur action (et leurs préoccupations) que dans le court terme . Or le réchauffement climatique - dixit Donald Trump - ne relèverait que du très long terme, les centrales à charbon relevant , elles , du court terme .

Mais il semble y avoir un accommodement des temps : le long terme devient , s'agissant du climat , du court terme :  le chemin de Santiago (du Chili) demande plus que jamais - avant décembre - à être sérieusement balisé (au-delà des seules réflexions sur les échanges de quota d'émission de carbone ) .

dimanche 23 juin 2019

USA /PALESTINE/IRAN : Tout s'achète, tout se vend . Non probablement !



Au lendemain de la deuxième guerre mondiale les Etats-Unis voulurent rétablir l'ordre international en injectant des dollars au moyen-orient (plan Eisenhower ) et en europe (plan Marshall) afin de stopper l'avancée - pressentie - de l'URSS .

 A l'heure actuelle Donald Trump tente d'acheter la paix en proposant des milliards de dollars : c'est ce qu'il compte faire en dévoilant mardi au Barhein son plan de paix pour la Palestine ; c'est également l'offre qu'il fait à l'Iran dans le cadre d'une stratégie "carotte et le bâton " (1) chère , jadis , au Président Théodore Roosevelt en Amérique centrale au début du 20 ème siècle .

C'est finalement le comportement d'un (certain) chef d'entreprise pour lequel "tout s'achète , tout se vend " . En faisant passer le "volet politique " au second plan Donald Trump croit probablement que le "volet économique " l'emportera : en faisant miroiter des fleuves de dollars et le miel des investissements M. Trump est soit réaliste soit illusionniste . 

Certes les dollars sont "bon à prendre " mais c'est faire peu de cas de la conscience politique des peuples et de leurs aspirations . Telle n'était pas la situation en 1945 : la démarche américaine était multilatérale et s'inscrivait dans un contexte de consensus politique . Ce n'est plus le cas ,il me semble , actuellement .

A nouveau , la voix de l'Union européenne est plus que jamais importante et attendue en urgence .
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(1) En l'occurrence , soit revenir à la table de (re) négociation de l'accord nucléaire de 2015 soit asphyxie par garrottage progressif . La tournée de Mike Pompeo , secrétaire d'Etat , dans le Golfe ressemble à un appel à la "mobilisation générale " .

lundi 17 juin 2019

Vers un axe Téhéran / Moscou / Pékin ...et Ankara




La situation , dans le Golfe , est tendue et on n'a pas encore de réponse aux questions que l'on se pose : il y a-t-il eu une attaque des 2 tankers à l'aide de mines posées par l'Iran ou bien est-ce un piège pour faire chuter le régime des mollahs ? 

Quoi qu'il en soit il semble bien , en cas d'offensive américaine, que des chaînes de solidarité (ou d'opportunité) pourraient se mettre en place : Moscou comme Pékin avancent à pas comptés  dans le Moyen-Orient avec ou sans "Route de la Soie "  et il est à parier que l'un comme l'autre ne resterait pas impassible en cas d'intervention américaine . 

De là à estimer que Moscou comme Pékin ...et comme Téhéran poussent au conflit il y a un grand pas . L'axe - auquel on pourrait peut-être ajouter Ankara (1)- demeure virtuel ...pour l'instant . 

Dans ce contexte trouble et dangereux pour la paix on attend impatiemment la voix de l'Union européenne . Mais on cherche toujours et encore ...un porte-voix .


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(1) La Turquie vient d'être sommée par les Etats-Unis de renoncer à l'acquisition de missiles S-400 auprès de la Russie (ce que n'a pas accepté Ankara en dépit de la mise en demeure américaine) . Ces missiles sol - air extrêmement sophistiqués seront livrés début juillet . 

samedi 15 juin 2019

Brexit : le suicide anglais



A juste titre Bernard-Henri Lévy déplore dans un article intitulé "il faut juger les escrocs du Brexit " (1) que la citation à comparaître de Boris Johnson devant le tribunal de Westminster ait été cassée par la Haute Cour de Londres . Le Brexit , on le sait, a été voté par les électeurs anglais sur la base d'informations mensongères habilement distillées avant le référendum .

L'un des prétextes est la contribution financière au budget de l'Union , l'autre tient aux craintes de vagues migratoires, un dernier est la soi-disant perte de souveraineté . Cela est bien surprenant et contradictoire lorsque l'on voit Mme Theresa May faire la danse du ventre devant Donald Trump et Nigel Farage se contorsionner comme un beau diable en jouant du pipeau pour séduire Bannon .

Les jeux sont-ils faits pour autant ?

 D'ici fin octobre de l'eau peut encore couler sous les ponts de la Tamise et un nouveau référendum surgir des eaux . A défaut bien des choses conçues dans l'Après-Guerre partiront à vau - l'eau : le Royaume-Uni a-t-il fait, en conscience , le choix de sa vassalisation à l'égard des Etats-Unis ?

 Rien n'est moins sûr  et comme l'écrit BHL "Le droit au suicide vaut pour les peuples non moins que pour les individus . Mais à condition que ce choix soit libre et consenti, qu'il procède d'une décision mûrement et souverainement consentie ". 

Souverainement ?

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(1) hebdomadaire Le Point n° 2441 du 13 juin 2019 page 140

vendredi 14 juin 2019

USA/IRAN : point(s) d'interrogation ...



En dépit des affirmations du Secrétaire d'Etat américain on ne peut encore - selon ce qu'il semble  remonter de la "communauté du renseignement " - rien affirmer à propos des actes de sabotage sur deux pétroliers à proximité du golfe d'Ormuz . Ce que l'on sait est, qu'à la suite de l'embargo américain , l'Iran est au bord de l'asphyxie et que , dans le passé, il s'est dit en capacité de bloquer le détroit d'Ormuz (30% des flux pétroliers mondiaux) . 

A première vue la responsabilité de l'Iran semble probable . En "seconde vue" il semble aussi possible que l'on ait (on ?) monté un scénario qui pourrait , aux yeux de la communauté internationale , justifier une intervention . On sait qu’Israël , l'Arabie Saoudite ne seraient pas mécontents d'une intervention américaine ...en compagnie des "faucons " d'outre-atlantique . 

Certes il faut se garder des théories complotistes mais il faut aussi se rappeler que ce qui paraît trop évident n'est pas à prendre "au pied de la lettre " : on se souvient évidemment du contexte de l'intervention américaine en Irak (et des affirmations à l'ONU (1) de pseudo préparatifs nucléaires de Bagdad) . On se souvient aussi - cela remonte à 1981 - de l'affaire dite Irangate (2) : la réalité n'est pas toujours simple !

D'autant plus que l'un des tankers attaqué est japonais alors même que le Premier ministre japonais , Shinzo Abbe se trouvait, ce jour là , en visite à Téhéran ...

Quoi qu'il en soit un scénario est en préparation soit pour l'escalade militaire soit pour obtenir que l'Iran vienne à résipiscence à la table de négociation ....pour renégocier l'accord de 2015 ? 

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(1) cf. la fiole de poudre blanche brandie par le Secrétaire d'Etat Colin Powell devant le Conseil de Sécurité de l'ONU le 5 février 2003

(2) vente d'armes par les USA à l'Iran (en dépit de l'embargo officiel ) pour financer une opération au Nicaragua (cf. les contras) .

mercredi 12 juin 2019

Démocratie : carte maîtresse occidentale



C'est un lieu commun de dire que les régimes démocratiques se situent pour la plupart en Occident et que l'Afrique ou l' Asie ne viennent pas en tête si l'on se réfère aux analyses de "The Economist Group " (1) qui sont , depuis plusieurs années , la référence en la matière .

C'est peut-être aussi un lieu commun de concevoir un Occident qui continue à brandir le drapeau de la démocratie alors même que la Chine frappe à notre porte et que nous nous demandons s'il faut la tenir grande ouverte ou bien seulement entrebâillée .

Qu'on le veuille ou non les démocraties (pleines ou imparfaites) se situent en Occident (en incluant l'Australie) et les régimes autoritaires ou hybrides sont - il faut en convenir - en Afrique , en Russie  ou en Extrême Orient ... cela bien sûr à une nuance prés : le Japon et l'Inde (qui possède un régime politique démocratique dans une société encore profondément inégalitaire) . 

C'est une carte maîtresse pour l'Occident que de camper sur ces valeurs de démocratie et de renvoyer dans les ornières et déviances des courants populistes qui , sous prétexte de redonner la parole au peuple , en fait le muselle et le corsète . Attention aux contresens mélenchoniens , lepeniens ou salviniens !

Quand bien même nous anticiperions l'arrivée de la Chine et de l'Inde les jeux  ne sont pas faits pour autant et l'Occident n'est pas finalement si "désorienté " que cela ... à condition que la démocratie fasse toujours partie de son orient .   

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(1) Democracy Index 2018 (dernier classement paru) .

dimanche 9 juin 2019

Inde/Chine : Orient recomposé , Occident désorienté



La Chine avance certes à grands pas vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique ...au rythme, notamment , de la "Nouvelle route / ceinture de la soie" ...et de la 5 G . Mais ,de son côté, l'Inde vient de franchir la ligne de départ quand bien même les coureurs ne seraient pas encore à égalité . 

Néanmoins la large victoire du Premier ministre Narendra Modi aux législatives (303 sièges sur 545) accompagne la marche en avant de l'Inde (taux de croissance de 7 % , population de 1,4 milliards dépassant prochainement la Chine) . Ainsi l'Asie se recompose avec , d'un côté une Chine puissante et retrouvant ses valeurs confucéennes ancestrales et , de l'autre une Inde qui - plus tardivement que la Chine - désormais s'éveille

Il est grand temps pour l'Occident , quelque peu désorienté , de bâtir de nouveaux rêves (dont une Union européenne forte ) au risque , face à l'Inde et à la Chine, de se trouver désemparé .

lundi 3 juin 2019

Démission Wauquiez : Arrêt sur image



Au-delà d'un problème de communication et d'un espace politique qui se rétrécit à vue d’œil chez les "Les Républicains " Laurent Wauquiez a souffert d'un défaut d'image :  tous les grands partis qui aspirent un jour à gouverner ont un leader plus ou moins charismatique mais avec un profil affirmé .Il n'est que de se repasser "en boucle " la physionomie des Présidents de la République depuis 1958 : ils bénéficiaient tous , de De Gaulle jusqu'à Macron d'une image singulière avant même d'accéder au pouvoir ...quand bien même (cf. Hollande) cette image , au fil du temps, se détériorait .

Perçue de manière positive ou négative , Marine Le Pen bénéficie d'une image : c'est - au-delà du programme - ce qui la met au rang de "challenger " d'Emmanuel Macron . Hélas pour lui Laurent Wauquiez n'avait pas d'image (quelle soit positive ou négative) .

Quel avenir pour "Les Républicains " ? difficile à dire tant les trompettes de "En Marche" sonnent le ralliement et le rassemblement pour faire échec au nationalisme "bananier " de Bannon / Le Pen . Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour , dans ce contexte , douter de ce que que le Président du Sénat, Gérard Larcher, soit assez "sage" pour faire émerger une tête (si possible pensante ) de l'actuel imbroglio des personnalités prétendantes .

samedi 1 juin 2019

Tarifs EDF : Rugy a - t- il péché par omission ?



En ce début d'été (de par les températures) le gouvernement pensait peut-être que la hausse d'environ 6 % des tarifs d'électricité passerait inaperçue . Tel n'est pas le cas . Alors certains feront valoir que l'électricité en France est une des moins chère d'Europe . Cela est partiellement vrai mais il faut se souvenir qu'ici l'électricité est à 70 % d'origine nucléaire (la France est la 2 ème dans le monde de par son parc nucléaire) et n'est donc pas tributaire des cours volatiles du pétrole . 

Donc  qui ne dit pas la  vérité ou tout au moins qui a péché par omission ?

Au-delà d'EDF et de la Commission de Régulation de l'Energie , la référence est l'avis de l' Autorité de la Concurrences . Que dit-elle dans son avis du 25 Mars 2019 ?

1- "Que le dispositif envisagé est défavorable pour les 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation de 7, 7 % (1) dont 40 % ne correspondent pas à une augmentation des coûts de production d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux TRV ".

2- "Que l'Autorité recommande par conséquent au Gouvernement de faire procéder avant le 7 mai 2019 à un réexamen de la légalité et de l'opportunité de la méthode proposée . "

François de Rugy , ministre de la transition écologique aurait-il donc péché par omission ?
Le gouvernement était - depuis mars - mis en garde officiellement et il l'était , officieusement, depuis longtemps . Il est surprenant qu'il n'ait pas souhaité réviser le mode de calcul des tarifs EDF et que sa ligne de défense ait été l'obligation de s'en tenir aux propositions de la Commission de Régulation de l'Energie . L'Autorité de la Concurrence serait-elle moins indépendante car moins bien traitée financièrement ? Cela m'étonne et je suis persuadé que l'Autorité de la Concurrence est moins soumise aux lobbies que tel autre structure et probablement plus indépendante .Difficile de croire , par ailleurs ,  qu' une loi ne puisse défaire ce qui a été mal fait .

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(1) La Commission de Régulation de l'Energie envisage une nouvelle augmentation des tarifs au moins d’Août au-delà des 5, 9 % devant s'appliquer au 1er Juin .