lundi 5 janvier 2015

Grève des médecins : urgence " vitale " ?



Ainsi les médecins prolongent leur action par un coup de force : engorger la Sécurité Sociale en "boycottant" la " carte vitale ". Le but : rejet de la généralisation du " tiers payant"', revalorisation des honoraires, refus de voir les pharmaciens empiéter sur leur pré carré (vaccinations), élargissement des compétences des infirmiers (statut d'infirmier clinicien) etc...

Bref, les médecins tentent de prendre en otage et les pouvoirs publics (1) et ... les patients : on me rapporte que des personnes ayant de faibles revenus différent dès à présent des consultations ne pouvant se permettre d'attendre 2 mois le remboursement du fait de l'engorgement - recherché - de la Sécurité Sociale.

Certains me disent aussi que cette profession s'est fonctionnarisée : les médecins seraient de plus en plus "derrière leur guichet " et ce guichet fermerait à heure fixe. Qu'il est loin - regrette-t-on - le temps où le médecin se déplaçait au domicile du patient au milieu de la nuit (ou à tout le moins pouvait être joint à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit)! 

Evidemment il ne faut plus rêver : la médecine (bien souvent) n'est plus un sacerdoce mais une profession...comme une autre. 

Alors ? Si donc les médecins - ou plusieurs d'entre eux - se sont librement "fonctionnarisés" en quoi est-il répréhensible que les Pouvoirs publics imposent des normes administratives ?

A l'évolution de l'exercice d'une profession - jadis considérée à part - répond une "ingérence" (ressentie comme telle) des Pouvoirs publics . Les suspecterait-on de vouloir mieux contrôler les actes? Il est vrai qu'avec le "tiers payant" généralisé rien ne peut échapper : le redoute-t-on ?

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(1) Pourtant le projet de loi Santé présenté par Marisol Touraine va bien au-delà de la mesure "phare" du tiers payant : ainsi en est-il du volet "prévention" considéré désormais comme prioritaire.

dimanche 4 janvier 2015

Libye : "Aube" , quelle "Aube" ?


"Aube de Libye" (Fajr libyia) tel est le nom d'une des nombreuses milices qui mettent le pays à feu et à sang depuis l'assassinat du tyran Khadafi. Rares sont ceux qui versent une larme sur sa disparition encore eût-il mieux fallu - à mon sens -  le traduire devant une Cour internationale quels qu'aient été les méandres des procédures qu'un nouveau gouvernement aurait pu entamer.

Mais le constat est que , depuis lors, la Libye est devenue un "camp de base" pour les milices qui vont et viennent dans le Sahel. Des "sous califats" sont également en gestation ou essaient de rejoindre le tronc commun du pseudo-califat "en Irak et au Levant". 

Faut-il réellement admettre qu'en 2011 les stratèges n'aient pas pris en compte (comme en Irak en 2003) le risque de chaos ? Les chrétiens coptes récemment enlevés par l'une de ces milices se posent peut-être la question...si tant est qu'ils en aient le loisir. 

Certes, on dira que l'on peut - vainement ou naïvement - tenter de réécrire l'Histoire mais comment imaginer qu'à l'époque le scénario du chaos n'ait pas été intégré parmi les options hélas possibles ? 

L'opération était pourtant conduite sous l'égide des Nations Unies ...et je n'imagine pas que son seul but ait été l'élimination du satrape. L'avenir du pays devait tout autant être pris en compte. Tout autant...? Où est l'aube dans tout cela ?
  

dimanche 28 décembre 2014

Pétrole : les Etats-Unis se tirent-ils une "balle dans le pied" ?



Les Etats-Unis jouent-ils un jeu dangereux en laissant faire l'Arabie Saoudite dont l'un des buts est probablement  de "casser" la production de pétrole de schiste? Car à moins de 70 $ le baril le pétrole de schiste n'est plus rentable

Or Riyad entend apparemment faire baisser le cours du brut en deçà estimant que ses réserves de pétrole (et de dollars) lui permettent de jouer cette partie de "poker menteur". C'est ce qu'il ressort de son budget 2015 : en augmentation alors que les revenus pétroliers diminuent .

De ce fait, l'Arabie Saoudite va provoquer des "effets collatéraux " : étranglement des économies russe, vénézuélienne,et - dans une moindre mesure - des autres "pétromonarchies" du Moyen-Orient. 

Cette situation (dont en Europe on se réjouit) montre finalement la perte d'emprise américaine sur l'Arabie Saoudite. A croire que le "Pacte du Quincy" (1) est à jeter aux oubliettes.

L'on peut aussi s'étonner de la vulnérabilité de la Russie (qui va s'enfoncer dans la récession) ainsi que de celle d' autres Etats pétroliers du Golfe ou d'Amérique latine  ...

Riyad dicte sa loi...pour le plus grand bonheur des économies européennes .

A moins que ... (2)

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(1) A bord du navire Quincy un pacte fut scellé en 1944 : fourniture illimitée de pétrole aux Etats-Unis en échange du "parapluie" américain. Mais le pétrole de schiste n'était pas (technique + coût ) d'actualité.

(2) Je mentionne - sans trop y croire - une autre version que certains proposent : l'Arabie Saoudite craindrait un chamboulement majeur au Moyen-Orient . Ce serait là un avertissement lancé à Washington pour que ne soit pas cautionnée (ou voulue) une "stratégie de dominos" provoquant un redécoupage du "Grand Moyen Orient '' , paradigme jadis des néo-conservateurs américains.  

vendredi 26 décembre 2014

Eric Zemmour : un très intéressant " impressionniste "



Le livre d'Eric Zemmour , "Le suicide français" (1) n'est pas un tissu d'aigreurs et de ressentiments comme certains le prétendent. Certes, il prend ses distances avec le "politiquement correct" mais nombre de ses analyses sont justes. Néanmoins surgit un problème : mis bout à bout les coups de pinceau ne font pas forcément une toile de maître. 

Certes la société française est chamboulée : les familles se sont défaites et se reconstruisent sur des bases nouvelles , les chefs d'Etat ne sont plus des "Pères de la Nation", les politiques économiques sont hésitantes, des banlieues ont basculé dans la violence ou le désarroi et l'islam véhicule parfois des rancœurs. Oui mais... le tableau impressionniste que dépeint Eric Zemmour  est-il seulement - uniquement - français ou n'est-ce là qu'un triste condensé de l'évolution du monde occidental? ''L'Occident désorienté ''en quelque sorte ...quels que soient les écarts de taux de croissance.

De semblables réflexions pourraient être conduites dans différents Etats de l'Union et aussi aux Etats-Unis à partir d'exemples différents mais ramenant à d'identiques regrets ou remords quant aux déconstructions en cours sous nos yeux. Rien de spécifiquement français probablement quand bien même les projecteurs sont évidemment braqués  sur l'hexagone.

Cela me rappelle le livre de Samuel Huntington : le "choc des civilisations". L'analyse semble judicieuse mais elle n'est finalement qu'un prisme au travers duquel on tente d'appréhender une réalité que l'on ne peut décrypter avec une seule grille .

Les "petites touches" du livre d'Eric Zemmour sont certainement exactes à un moment donné mais leur extrapolation est hasardeuse. Pour autant, ce livre n'est pas un pamphlet : il faut absolument le lire mais pondérer les déductions hâtives que l'on peut en tirer . A défaut, évidemment , on risque de sombrer dans une mélancolie moralisatrice et passéiste... qui n'a pas sa place en cette période de "fêtes".

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(1) Editions Albin Michel

samedi 20 décembre 2014

Cuba : Un nouvel équilibre USA/ Russie



 Je ne peux s'empêcher de mettre en parallèle (si paradoxal que ce soit) Cuba et la Crimée ou l'est de l'Ukraine : Cuba - enjeu jadis d'une "guerre froide "- va repasser dans la zone d'influence des Etats-Unis. La reprise des relations diplomatiques va susciter investissements nord-américains, flux migratoires et ...fin des utopies révolutionnaires .

Cuba , repliée sur elle-même depuis les années 60, n'espère plus rien d'un "modèle communiste". A cet égard les prédictions de Francis Fukuyama (cf. "la Fin de l'histoire et le Dernier Homme") se révèlent exactes : le communisme était bien un rêve . J'imagine - s'il était encore en vie - la réaction de Chavez et celle maintenant , probablement plus modérée, de Lula da Silva. 

Si l'on tente ce paradoxal parallèle entre Cuba et la Crimée / Ukraine de l'Est quelque chose saute aux yeux :

1- La zone d'influence nord américaine s'étend dans les Caraïbes sans coup férir : Les Cubains des années 1960 ne font plus recette ou bien ils se prélassent à Miami. Les Cubains de 2014 veulent naturellement leur part du "gâteau" et le morceau de liberté qui va avec.

2 - Par contre en Crimée / Est de l'Ukraine on est dans le rapport de force : la Russie tente de pousser ses pions avec des chars . 

Le Président Obama semble renouer avec la vision de Théodore Roosevelt et celle de Monroe...La Russie , quant à elle , tente de retrouver l'URSS de Khrouchtchev ...ou des Tsars. Mais en a-t-elle les moyens? 

Un nouvel équilibre est en cours : qu'en pense le Président Xi Jinping?  

mardi 16 décembre 2014

Europe : la "valse hésitation"



En cette période d'avant Noël l'Europe se cherche : sa "crèche" est un moins scintillante et elle semble encore attendre les "Rois Mages". Les peuples ne savent plus vraiment à quels saints se vouer. 

Certes, ils conviennent qu'il faut des réformes , certes ils admettent que les Etats sont trop endettés et que des économies doivent être faites. Cela, ils l'admettent . Tout comme ils savent que la retraite à 60 ans est une utopie... de même pour les 35 heures.

Ce - par contre- qu'ils ne comprennent pas c'est que les mesures d'austérité ou de rigueur ( baisse de salaires ou bien ponctions fiscales) ne portent toujours pas leurs fruits...au bout de plusieurs années d'efforts. 

L'Union manquerait-elle de porte-voix ? Les peuples,lassés d'attendre, risquent de se tourner vers les populismes extrêmes (de gauche ou de droite qu'importe). 

Au fait, qui parle au nom de l'Europe ? Les Français sont pour la plupart attachés à l'Union et veulent demeurer dans la zone euro. Mais certains se disent : "A quoi bon"puisque nous n'en percevons pas les dividendes...

Il est bien temps que la voix de l'Europe se fasse entendre .  Au moment où les civilisations (ou les espaces) semblent s'affronter , où les djihadistes s'affichent et massacrent des enfants, il est temps de réaffirmer nos valeurs (au-delà de nos valeurs en portefeuille...). Si tant est que nous y croyions encore.

Mais - pour ce faire - il faut que nous en terminions avec cette recherche sans fin d'une solution : rigueur, austérité...ou prudent équilibre entre politique de l'offre et de la demande ? La valse hésitante déroute danseurs et musiciens.

Si le F.M.I. estime que les politiques de rigueur ont brisé les espoirs de reprise rapide pourquoi ne l'a-t-il pas dit avant? Où sont les "experts" ? A Washington ... A New-York ? A Bruxelles ... ou à Francfort ? Et parlent-ils le même langage?

lundi 15 décembre 2014

Démarchages abusifs : Que de " tuiles " !



Les personnes âgées sont une "cible" pour certains "artisans" peu scrupuleux : une dame de mes connaissances (âgée de 82 ans) a été l'objet de pressions d'un soi-disant "artisan" qui a tenté de lui arracher une acceptation de devis pour remplacer des tuiles endommagées : coût 4000 euros. J'imagine que cela devait correspondre à la réfection de la totalité de la toiture!

Cette amie a finalement fait venir un "vrai artisan" qui a remplacé pour une modique somme les quelques tuiles ébréchées  : la toiture n'était nullement à remplacer.

 Entre temps cette personne âgée a reçu 5 mails du "vrai-faux artisan" faisant pression - photos à l'appui - pour qu'elle accepte le devis de 4000 euros . Jeannette s'en est bien gardée. Mais combien de personnes âgées et seules ont le réflexe de faire "expertiser" ce que des pseudo - experts affirment, une main sur le cœur et l'autre sur le portefeuille? 

De la même manière des sociétés n'hésitent pas à relancer par téléphone ou en se présentant directement aux domiciles à propos de soi-disant vérifications de l'état de charpentes : tous les prétextes sont bons et des personnes âgées succombent à la crainte de l'arrivée fantasmée d'une armée de termites ou de capricornes. 

A bon entendeur..

samedi 13 décembre 2014

France : le courage des réformes ...



La  loi "Macron" est un signal . Le ministre de l'Economie a choisi son camp : celui des réformes (simplification des formalités pour les entreprises, desserrement des freins des "professions réglementées" , assouplissement des autorisations d'ouverture des commerces le dimanche etc...).

 Certains disent qu'il s'agit de "réformettes". Ce n'est pas mon avis : M. Macron s'est taillé à la serpe un sentier dans le maquis des socialistes "orthodoxes" ( "orthodoxes" comme les communistes jadis qui conservaient leur foi en Staline en dépit des goulags...).

 Si l'on ne peut user de la fiscalité (il n'y a plus d'espace) comme "arme de service" pour rétablir les équilibres budgétaires et réduire l'endettement, une vraie diminution des dépenses de l'Etat et des Collectivités locales reste possible ...si l'on en a le courage.

Les Français ne supporteraient probablement pas la "potion amère" que s'est infligée l'Espagne. Mais là-bas l'espoir renaît (à côté du désespoir de certains qui sont restés sur le bord du chemin). C'est un choix . Un moyen terme était-il possible ?

Ici, en revanche on regarde passer la caravane des mauvaises nouvelles : dégradation par une agence de notation et auto-flagellation (le livre "le suicide Français" de M. Eric Zemmour est révélateur de cet état d'esprit). 

Le gouvernement donne parfois l'impression de ménager "la chèvre et le chou"...Cela relève-t-il d'une sage prudence? Je n'en suis pas si sûr.

mardi 9 décembre 2014

ESPAGNE : Un modèle pour le "Sud" ?


Un vent d'optimisme souffle en Espagne...tout au moins chez les économistes et les "politiques''. La Télévision espagnole ( Antena 3 ) indique aujourd'hui que les prévisions de croissance pour 2015 sont maintenant d'environ 2% . C'est-à-dire que l'Espagne va à nouveau créer des emplois et revenir (mais quand?) à la situation d'avant 2007 lorsque le taux de chômage était inférieur à 9%, faisant mieux que la France.

Les signes de reprise , en effet, se multiplient : augmentation des exportations, marché de l'immobilier qui retrouve une nouvelle respiration etc...

La ministre de l'Equipement qui s'exprimait cet après midi indiquait que - pour la première fois depuis la crise - il n'y aurait pas de "coupes sombres" dans le budget de l'Etat pour 2015. Elle disait que l'Espagne était en passe de devenir l'un des meilleurs élèves de l' Union européenne.

Soit . Mais - en parallèle - un parti gagne du terrain . Il s'intitule "Podémos'' (Nous Pouvons ) et il se veut prendre la relève du mouvement des "indignés". C'est un parti qui progresse à grands pas .

 Je me demande finalement si la reprise de l'économie espagnole ne va pas se faire sur un si moyen/long terme que les demandeurs d'emploi (24%) redoutent de ne pas en voir l'horizon. 

Il reste que le gouvernement espagnol demeure "droit dans ses bottes'' et se réjouit des clignotants qui du rouge passent à l'orange. Mais l'orange précède-t-elle vraiment la couleur verte ? Certains veulent des preuves et ne se satisfont pas des clignotants . Sont-ils sincères ces clignotants ou bien est-ce seulement un clin d’œil ...en attendant les beaux jours ?

dimanche 7 décembre 2014

Crèches : beaucoup de bruit pour rien



Le tintamarre autour des crèches de Noël dans les villes et villages de France me semble relever d'une évidente hypocrisie. En quoi est-ce une atteinte au principe de laïcité que de célébrer ainsi Noël ? 

Cela me rappelle - dans une école de la banlieue parisienne - la pression exercée par des élèves (et certains de leurs parents) pour que le sapin de Noël qui trônait dans le préau soit enlevé sous le prétexte qu'il s'agissait d'un signe religieux ostentatoire. 

Devra-t-on bientôt supprimer les clochers de nos églises (propriétés des municipalités) sous le prétexte qu'ils sont ostentatoires? Ou bien le coq gaulois qui tourne avec le vent ?

 Dans notre société de plus en plus permissive (certains diront "évoluée') où les tabous disparaissent les uns après les autres pourquoi se fixer de nouvelles barrières ? En l'occurrence pourquoi accabler tel ou tel élu - de quelque parti qu'il soit, peu m'importe  -  parce qu'il veut renouer avec une tradition même si elle n'est probablement pas millénaire? 

Exige-t-on de ceux qui regardent les personnages (bien stéréotypés) d'une crèche qu'ils se convertissent à la religion catholique? 

Hypocrisie que cela. Je parierai que les "coupeurs de tête" se réjouissent de notre hiver. Peut-être, d'ailleurs, somme nous - dans notre civilisation - en hibernation. Qui sait?

samedi 6 décembre 2014

Déflation : évitons les gros maux



Il ne se passe pas 24 heures sans que les médias, les économistes etc... n'évoquent le risque de déflation dans l'Union européenne. Au point que le mot devient désormais "un gros mot". 

La B.C.E. va -t-elle bouger ? Il semble bien que le plan de 300 milliards d'euros que la Commission évoque aille dans ce sens. Mais je m'interroge : le Premier ministre japonais, M. Shinzo ABE, se mord probablement les doigts en ce moment d'avoir mis en oeuvre les "abenomics" sans réforme de structure suffisante : la politique monétaire ambitieuse lancée il y a 2 ans n' a pas suffi à sortir  le Japon de l'ornière . Le pays est - selon nos critères - entré en récession après 2 trimestres de croissance négative. 

L'exemple japonais plaide en faveur de réformes de structure, l'injection de liquidités n'étant pas la panacée. Une meilleure "fluidité" (mot quelque peu barbare) du marché du travail est sûrement indispensable : c'est ce que pensent les hommes (et les femmes) politiques responsables de quelque bord qu' ils soient. C'est certainement ce que pense M. Macron...si on l'autorise à penser.

 La Commission européenne et la B.C.E. se garderont, j'imagine, de suivre à la lettre l'exemple japonais (auquel bien des économistes croyaient). Il est vrai qu'avec un taux de chômage inférieur à 4 % le Japon  redoute moins que nous que le ciel ne lui " tombe sur la tête".

dimanche 30 novembre 2014

Juppé - Le Maire : Feu de paille ou bien "ticket" d'avenir ?



C'est à peu près d'une même voix que les médias admettent que le retour en scène de M. Sarkozy est quelque peu raté : Bruno Le Maire avec près de 30 % des voix lors des récentes élections à la présidence de l' UMP est à l'évidence "l'étoile montante" de son parti politique. 

Tout comme Alain Juppé , Bruno Le Maire semble avoir le sens de l'Etat et le courage de réformer . Leur désintéressement a fait mouche auprès des Français ainsi que le révèlent les enquêtes d'opinion.

Pendant ce temps le Président fait de son mieux mais il n'est pas gâté  en ce moment par son étoile alors même que la situation de l' Union européenne exige une réponse rapide et ferme : Les difficultés du Japon (désormais en récession) montrent qu'il ne suffit pas d'un plan de relance et d'une injection de liquidités (1) si ce plan ne s'accompagne pas  de réformes en profondeur. 

C'est en dehors de toute démagogie et de " bénéfice " personnel que ces politiques doivent être menées. Voilà pourquoi il semble qu'un "ticket " Juppé/Le Maire  ne soit pas a priori un non-sens.

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(1) cf. l'article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2202 du 27 Novembre 2014


samedi 29 novembre 2014

Nucléaire / TNP : que nous prépare 2015 ?



L'absence - pour l'heure - d'accord sur le nucléaire iranien ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. 
2015 sera marqué par la conférence d'examen du Traité de non-prolifération et par d'éventuelles nouvelles avancées : 

1- Un accord avec l'Iran ( à conditions que l'aggravation des sanctions économiques ne désespère pas totalement Téhéran et ne le déstabilise ) est inéluctable : l'Iran doit être réintroduit sur la scène internationale en contrepartie de la disparition de toute ombre relative à un "volet militaire nucléaire".

2- On peut s'étonner que les Etats-Unis ne reprennent pas la proposition du Président Obama de 2009 (discours de Prague) suggérant une "banque" mondiale du combustible nucléaire à des fins civiles. Le pétrole de schiste aurait-il relégué au second plan cette perspective ? La seule probablement qui évite une prolifération nucléaire non maîtrisée (1)

3- La création de Zones Exemptes d'Armes Nucléaires (ZEAN) a également disparu de la ligne d'horizon...La Russie - qui soutenait l'idée d'une conférence à Helsinki (2) - ne dit plus mot depuis qu'elle tente de faire bouger les lignes en Europe centrale . 

Faut-il admettre que la quasi fin de mandat présidentiel aux Etats-Unis ait pour effet de geler toute initiative?
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(1) La proposition du Président OBAMA de 2009 est pourtant reprise dans le document présenté lors du Comité préparatoire à la Conférence de 2015 (NPT/CONF.2015/PC.II/WP.43).Genève Avril/Mai 2013.

(2) L'Assemblée Générale des Nations Unies avait souhaité - en 2010 - que se tienne à Helsinki une conférence en vue de la création d'une ZEAN au Moyen-Orient (comme il en existe une en Amérique latine par exemple : Traité de Tlatelolco)

mercredi 26 novembre 2014

La SNCF et la " chienlit"



Je ne suis pas a priori un passager difficile et râleur mais ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse me "fend le cœur " (comme disait Raimu) et plus encore : Voilà que des conducteurs de trains exercent soudain leur "droit de retrait" . Dans le train où je suis installé un micro retentit : "on attend le conducteur qui n'est pas encore arrivé". Les minutes passent. Nouveau message " ce train est supprimé et un bus va être mis en place".

 Que nenni ! Pas de bus pour ma destination. Je tente d'attraper le train suivant : le panneau lumineux clignote "train supprimé''. L'heure passe. Finalement il est demandé aux voyageurs de prendre un autre train en précisant qu'à mi-parcours un bus prendra le relais. Mais la mésaventure (certes légère) aurait pu s'arrêter là.

Que nenni ! La SNCF n'avait pas intégré le paramètre " nombre de voyageurs" . Résultat : le bus commandé n'a pas suffi . Il a fallu attendre encore 1 heure qu'un second bus vienne enfin recueillir les passagers à la dérive haranguant leur téléphone portable . Ils se demandent encore quelle comète a bien pu tomber puisque rien n'a été communiqué expliquant ces cafouillages multiples.

 Mes voisins ont finalement avalé la couleuvre, habitués qu'ils doivent être aux retards et aux silences. Un voyageur alsacien avec lequel j'ai fait connaissance n'en revenait pas. " C'est cela la France..." a-t-il soupiré  avec le recul  d'un fier Alsacien...

En effet , c'est cela . Mais c'est aussi le robot Philae dont le  programme - heureusement - n'a pas été confié à une "Société Nationale".

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NB- La chienlit - depuis que de Gaulle l'utilisa en 1968 - est passée dans le langage (presque) courant.

lundi 24 novembre 2014

Ouverture des commerces le Dimanche ?



Ma réponse est évidemment oui si tant est que les salariés soient - vraiment - volontaires. Rien n'est plus triste qu'une ville déserte le dimanche lorsque les rideaux sont baissés .

 J 'évoque deux villes de taille à peu près équivalente que je connais : dans l'une - considérée comme touristique et bénéficiant à ce titre d'une dérogation - il y a foule dans les rues et les commerçants que j'ai côtoyés s'en réjouissent; dans l'autre - pourtant classée au Patrimoine mondial par l'UNESCO - les chats du dimanche sont plus nombreux que les passants .

 Les touristes chinois (ou japonais et autres...) s'interrogent : la France vit-elle le dimanche ?

 On répondra que le dimanche est "sacré " : la religion, la famille...(ou la belote et le pastis). Mais peut-on comparer la France des 35 heures et des 5 semaines de congés à la situation d'il y a quelques dizaines d'années où l'on travaillait encore le samedi matin ?

 La France réglemente (nous sommes probablement un des pays qui réglemente le plus) et nos espaces de liberté se réduisent d'autant . La conséquence : la morosité, la frilosité , le manque d'initiative... 

Dieu - qui selon le dicton allemand - était si heureux en France a-t-il toujours la même opinion ? 

Pierre Perret avec bon sens voulait "ouvrir la cage aux oiseaux" : chiche !

samedi 22 novembre 2014

IRAN / Nucléaire : à 48 H d'un probable accord ?



A 48 heures de l'échéance du 24 Novembre je n'imagine pas un échec des négociations. Il s'agit évidemment d'obtenir les garanties nécessaires afin que l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales nucléaires électriques : c'est ce qu'autorise le T. N.P. (tout au moins pour les pays signataires). Même l'Inde non signataire du TNP est en coopération dans ce domaine avec le Japon. 

Mais le Moyen-Orient est un puzzle et une poudrière : il faut donc veiller à ce qu'il n'existe aucune possibilité de détournement du combustible (ni l'UHE à 20 % pour la recherche médicale ou les sous-marins, ni le plutonium que pourrait produire l'unité d'Arak). D'où l'importance de la signature ( ou plutôt de sa confirmation ) du protocole additionnel au TNP (contrôle accru de l'A.I.E. A). 

Si - comme on peut le penser ou vivement le souhaiter - l'Iran donne des gages de sa sincérité (et de sa fiabilité) un accord interviendra. Ce serait alors un succès pour les Etats-Unis, pour l'Union européenne ...et pour l'Iran dont la moitié de la population pâtit des sanctions économiques. 

Un dernier round est en route mais tout le monde espère qu'il ne s'agit plus - désormais - d'une partie de '' poker menteur "  , celle  que souhaitent certains lobbies enchaînés. 

lundi 17 novembre 2014

Société : "grève "... des grèves ?



C'est une question que l'on peut en ce moment se poser : notre société est-elle à même de "faire la grève ...de la grève''?

 Paradoxe probablement dans nos démocraties occidentales où la grève est un acquis social majeur. Mais que penser d'une société où des grèves auraient lieu quasiment toutes les semaines ? : Air France, SNCF, fonctionnaires, pharmaciens, cliniques etc... On dirait assurément que quelque chose "ne tourne pas rond" dans notre vieille France. 

Certes, les grèves sont des thermomètres et reflètent des mécontentements catégoriels. Reflètent-elles  pour autant l'état de notre société ou bien ne sont-elles que l'amalgame de mécontentements ?

 Qu'en conclure ?

Une déprime passagère, l'hiver venant ou bien un mal plus profond lié à la crise économique qui nous "scotche" encore...mais dont nous pourrions quand même sortir...en 2016 (lorsque - selon les conjoncturistes qui lisent dans les astres - notre PIB franchira le cap des 1,5 % de croissance) ?

vendredi 14 novembre 2014

Russie : la partie d'échec



Moscou tente donc d'intimider l'Occident et pousse ses pions en Ukraine. Des missiles seraient positionnés. J'ai le sentiment que la Russie joue avec le feu quand bien même on ne prendrait pas à la lettre les propos de Gorbatchev pressentant une  nouvelle "guerre froide''. 

Certes, Vladimir Poutine donne l'impression d'assurer ses arrières comme s'il préparait une initiative (présence médiatisée au sommet de l' APEC, contrat  gazier avec la Chine, réactivation de l'Organisation de Coopération de Shanghai et gesticulation au large du G 20...).

Certains disent que les Etats-Unis ont , de leur côté, trop poussé leurs pions en Europe centrale. Mais que je sache il n'est pas question que l'Ukraine intègre l'OTAN.

 Donc pour quelle raison M. Poutine s'agite-t-il ainsi ? Est-ce pour donner corps au nouveau mythe de la "Grande Russie" au moment où le ''proche étranger" veut voler de ses propres ailes ? Est-ce parce qu'aucun champ d'expansion n'existe en Asie qui devient le pré-carré de la Chine (avant que le relais ne soit pris dans 20 ou 30 ans par l'Inde ? ).

Difficile d'apporter une réponse. Le constat est que M. Poutine - en dépit de son calme désormais légendaire - s'agite. 

Ne serait-ce pas aussi un moyen pour camoufler d'éventuels problèmes intérieurs ?

dimanche 9 novembre 2014

EUROPE : OUI, sans aucun détour !



25 ans après la chute du mur de Berlin, je trouve aberrant que certains - les partis populistes et  démagogues - s'interrogent encore sur le bien fondé et le devenir de l'Union européenne. 

Evidemment la situation économique n'est pas des plus brillantes et l'on campe souvent sur des positions quelque peu raides quant aux instruments d'une nécessaire relance. L'Allemagne tient à conserver son modèle "plus libéral" et nous sommes , en France, arc-boutés sur le nôtre , plus protecteur et qui nous "biberonne". 

Au-delà de ces querelles bien conjoncturelles, l'Union est un succès qui nous a apporté la paix et - à défaut d'une politique totalement commune - au moins une réflexion commune.

Nous, Français, sommes pessimistes et nous nous effrayons du coin qu'entend enfoncer la Russie en Europe centrale, nous craignons les djihadistes de retour, le réchauffement de la planète, et - par dessus tout nous nous effrayons en observant la courbe du chômage dont le thermomètre ( à la différence du climat) ne se réchauffe pas. Mais nous rejetons - en même temps - les réformes (dont les absurdes 35 heures). Sur ce point (en dépit des commentaires réservés) le Président a eu raison dans sa récente intervention de souligner notre fâcheuse tendance au masochisme. 

Quoi qu'il en soit, l'Europe est là, le "moteur" franco-allemand n'est pas aussi poussif que certains prétendent. Berlin et Paris sont l'attelage qui compte. 

25 ans après je partage - avec beaucoup d'Allemands et de nombreux Français - la fierté d'être Européen.

mardi 4 novembre 2014

Popularité / impopularité...



Les chefs d'Etat un peu partout à travers le monde traversent une passe difficile : les opinions s'affirment, s'éveillent, se révèlent. Elections ou manifestations :  les sociétés modernes contestent et cette expression est l'un des marqueurs des démocraties.

 A moins qu'il n'y ait manipulation des opinions (ce qui n'est pas à exclure parfois)  ces '' éveils '' ne sont pas à craindre ...sauf pour les chefs d'Etat qui ,rivés à leur siège,font peu de cas des Constitutions de leur pays.

Dans nos démocraties les élections sont heureusement là : elles permettent le changement en douceur. Elles sont pourtant marquées par la  popularité ou l'impopularité des dirigeants et donc se trouvent souvent dépendantes de ses modes de communication . Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en sont un exemple : en dépit d'une sortie de crise réussie le Président ne ferait plus consensus et sa popularité serait en baisse .

 En France - et dans un contexte différent - les popularités s'effritent mais les élections de mi-mandat n'existent pas sauf à extrapoler à partir d'élections cantonales ou régionales . Mais les enjeux sont différents et l'expression de l'opinion publique est biaisée. J'en déduis que De Gaulle avait raison d'utiliser le référendum  pour s'assurer de sa ''popularité'' et donc de sa marge de manœuvre . Ces temps sont-ils révolus et la politique doit-elle vivre au rythme des sondages?