vendredi 25 avril 2014

Russie : une dégradation sans surprise



Ainsi, l'Agence d'évaluation Standard and Poor's vient d'abaisser la note de la Russie de BBB à BBB- assortie d'une perspective négative (cf. Le Figaro et AFP du 25 avril 2014). L'Agence - dans un communiqué - fait état de risques de sortie de capitaux (Russes et étrangers) "qui pourraient contribuer à fragiliser les perspectives déjà faibles de croissance ".

Bien que l'économie russe (largement dépendante du pétrole et du gaz) soit atone depuis déjà quelque temps, il est évident que les tensions en Ukraine renforcent les craintes que l'on peut avoir quant à un redressement de l'économie russe (perspectives démographiques décevantes, demande intérieure insuffisante, appareil productif vieillissant etc...). 

Cela rejoint les propos d'Alain Juppé , ancien ministre des affaires étrangères , rapportés par Le Parisien (24 avril 2014) : "on voit que le cours du rouble s'effondre, que la croissance faiblit, que les sanctions qui ont été prises affaiblissent la Russie ... ".

Au moment où la zone euro sort de la crise , que les capitaux affluent (renforçant l'euro - un bien et un mal à la fois - ) il ne faut pas s'étonner que le "proche étranger" russe se tourne de plus en plus vers l'Union ou vers la zone euro (pays Baltes).

 Ce qui ,évidemment, ne peut que contrarier Moscou  et l'amener à tenter de définir des "contre-mesures". Mais peut-on prendre l'Histoire à revers ?

dimanche 20 avril 2014

Nucléaire iranien : Accord en vue



Bonne nouvelle (1) en ce jour de Pâques d'apprendre (cf. AFP du 19 Avril 2014 ) que les négociations en cours entre les iraniens et le groupe dit des 5 + 1 devraient aboutir à un "accord global" d'ici le 20 juillet prochain en dépit des doutes qui avaient été exprimés.

 Cela signifie :

1- que le réacteur à eau lourde d'Arak sera configuré de telle manière qu'il ne puisse pas produire du plutonium militaire (modification du "cœur" et absence d'unité de retraitement de ce plutonium). J'imagine que l'usage médical de ce plutonium sera surveillé par l'A.I.E.A.

2-que le stock d'uranium enrichi à 20 % est en cours de transformation afin - là aussi - de n'avoir qu'une utilisation médicale.

3- que des assurances ont été données quant au parc existant de centrifugeuses et que l'A.I.E.A s'assurera que l'uranium produit par les 20 000 centrifugeuses sera seulement destiné à la centrale de Boucherh produisant de l'électricité (et dont les russes qui ont achevé cette centrale sont censés récupérer les matières fissiles d'après "combustion").

Si l'on n'évoque pas le site souterrain de Fordow (près de la ville sainte de Qom ) cela doit également signifier que les centrifugeuses que ce site abrite seront soit neutralisées soit que l'A.I.E.A. est également convaincue d'en contrôler la production d'uranium (en s'assurant qu'il ne dépassera pas un enrichissement à 5%). Tout comme l'accès au site de Parchin a dû être abordé : peut-on imaginer que des matières fissiles seraient acheminées sur cette base militaire sensible longtemps interdite aux experts de l'A.I.E.A. ?

Si - comme il semble - de telles assurances ont été obtenues, un accord global interviendra d'ici fin juillet.
Il remettra l'Iran "en orbite" au Moyen-Orient et la "normalisation" des relations commerciales (2) fera de l'Iran une puissance régionale qui contribuera - il faut l'espérer - à la stabilisation d'une région agitée de fréquents soubresauts.

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(1) l'autre bonne nouvelle étant évidemment la libération des otages français retenus en Syrie depuis 1 an
(2) L'Iran est à même de fournir du gaz à l'Europe (et donc de diminuer la dépendance de l'Union à l'égard de la Russie).

samedi 19 avril 2014

Alain Juppé : Horizon 2017 ?



Le sondage paru hier dans Le Figaro (sondage IFOP pour le Figaro /AFP 18 avril 2014) confirme qu'Alain Juppé apparaît pour 2017 comme un recours ou - à tout le moins - comme un candidat potentiel crédible puisque crédité de 30 % des votes au 1er tour (Nicolas Sarkozy 31 %) devant Marine Le Pen (26 et 24 % respectivement). Ce sondage montre au moins 2 choses :

1- Alain Juppé est bien un candidat potentiel de poids pour 2017

2-Le score du Front National demeure élevé et il le sera, à n'en pas douter, lors des élections européennes. Il est même possible que le score soit plus important en raison de la moindre perception des enjeux lors des élections de mai prochain .

Après la déclaration , hier, du Président Hollande liant son sort à la baisse du chômage avant 2017, on peut se poser évidemment des questions. L'un des constat est que François Hollande ne se représentera pas pour un second mandat si le chômage ne baisse pas d'ici là.

L'autre constat est que rien n'est joué si - comme on peut l'espérer - le chômage baisse d'ici là. Or des experts considèrent comme probable un taux de croissance de 1,5 % en 2015 . On sait que c'est à partir de 1,5 % de croissance que l'on crée des emplois. La question est de savoir si 2 ans avant l'élection présidentielle, le chômage baissera suffisamment pour "neutraliser" l'augmentation du chômage qui interviendra encore en 2014 . 

Ainsi, les jeux ne sont pas faits  et le volontarisme du P.M. Manuel Valls est évidemment à mettre dans l'un des plateaux de la balance.

En cette avant-veille de Pâques que souhaiter ? Que  le meilleur gagne : Pour donner espoir aux Français et tout autant pour faire avancer  l'Union.

lundi 14 avril 2014

Ukraine : L'Union européenne en peine ...



Certes, le rouble chute et les capitaux fuient la Russie . Non qu'elle fasse peur mais du fait de sa politique extérieure imprévisible. Dans ce contexte de manifestations permanentes et de coups de feu dans l'est de l'Ukraine, le silence de l'Union européenne est assourdissant... dans l'attente d'une réunion.

 Evidemment on aidera financièrement Kiev , évidemment on hâtera le processus d’adhésion (si Kiev répond aux "critères de Copenhague") . Pour autant, la politique extérieure de l'Union manque singulièrement de visibilité. Plus que Mme Ashton c'est John Kerry qui est en scène .

 Où est donc passée l'Union ? Peut-être cherche-t-elle encore sa "Politique de Défense" dont je ne sais , à dire vrai, quelles en sont les lignes de force ? On me répondra que la Politique de Sécurité et de Défense (PESD) est arrimée à l'OTAN et que nous n'avons rien à craindre. Oui, certainement s'agissant de l'Union.
 Mais qu'en est-il de l'Ukraine?

La hardiesse de Vladimir Poutine n'est que la traduction de notre faiblesse. Sinon à quoi rimerait la tentative de déstabilisation de l'Ukraine? La Russie semble tirer à la "courte-paille" : une paille après l'autre ...pour voir .

Il  reste encore de la laine à tondre sur le dos des Ukrainiens...tant que l'Union ne bouge pas. Bougera-t-elle ou se contentera-t-elle d'appuyer les sanctions économiques que décide Washington ? Certes, un conflit en Europe n'a pas lieu d'être mais l' adage dit " si vis pacem... ".

Loin de nous la moindre idée de souhaiter un conflit mais on peut penser que si l'Union européenne avait quelques divisions en lisière de l'Ukraine, Moscou eut peut-être hésité... à tirer à la courte paille.

Car les européens vivent  une humiliation qui peut les faire douter de la solidité de l'Union. Non qu'ils doutent de l'euro (que renforcent les capitaux cherchant refuge dans la zone) mais de l'Union en sa dimension politique. Car, pour beaucoup de Français , l'Union est plus qu'une politique économique ou financière. C'est un supplément d'âme. Celui que l'on ressentait Place Maïdan et que l'Union - par faiblesse politique - semble avoir abandonné. J'espère provisoirement.

samedi 12 avril 2014

Turquie /Syrie : Quel jeu ?



C'est là une des questions que l'on peut se poser sachant que plusieurs Etats voudraient assurer le leadership au Moyen-Orient. Au moment où l'Iran est à même de revenir sur la scène internationale si un accord global intervient sur le nucléaire, la Turquie semble chercher à "pousser" ses frontières : Ankara aurait-il - par exemple - un regard bienveillant à l'égard des combattants d' Al-Nosra en Syrie?

 Ankara regrette-t-il que le régime Syrien ne soit pas encore tombé ? Déplore-t-on à Ankara qu'il n'y ait pas eu d'intervention militaire en Syrie brisant ainsi l'arc chiite dont l'un des linteaux est l'Iran, allié de Damas ?

 Les Etats-Unis savent probablement ce qu'il en est des "sentiers " par lesquels des armes sont acheminées tout comme ils savent que des armes chimiques étaient probablement entre plusieurs mains. C'est peut-être ce qui , en Aout dernier, a incité le Président des Etats-Unis à la prudence (1) en saisissant le Congrès avant des frappes éventuelles ...programmées (?).

 Quoi qu'il en soit on peut se poser la question : quel serait l'intérêt d'Ankara dans un éclatement de la Syrie ? Faire un "pied de nez " à l'Iran ou plus probablement avancer quelques pions et, progressivement, tenter de reconstituer un "Empire ottoman" à défaut de s'amarrer à l'Europe ?

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(1) Ce qui n'empêcherait pas (cf. Worldtribune. com du 10 Avril 2014) les Etats-Unis de " faire pression sur Israël afin qu'il attaque les positions syriennes sur les hauteurs du Golan". A défaut d'attaque frontale...bien des chemins mènent donc à Damas.

mardi 8 avril 2014

Manuel Valls, Premier Ministre : La réforme territoriale sans tergiverser



Voilà un discours que beaucoup (en France et à Bruxelles ) attendaient : le Premier ministre dans son discours de politique générale vient de prendre un engagement et de le "nouer" par un calendrier : réduction à dix (au lieu de 22 en métropole ) le nombre des Régions d'ici 2017.

 J'ai noté que si la réforme suppose - dans un premier temps - un accord des régions entre elles pour fusionner, dans un second temps - et à défaut d'accord - c'est une décision qui sera prise (sur la base d'un texte législatif j'imagine). 

En parallèle ce sont les Conseils Généraux qui - dans les 7 ans - sont appelés à disparaître (et donc à terme les départements).

 J'ai noté que la clause de "compétence générale " serait supprimée pour les régions et départements : c'est- à -dire que ces structures ne pourront sortir de leur domaine de compétence et ne se marcheront plus sur les pieds.

Enfin , Manuel Valls a insisté sur la mise en avant de l'intercommunalité. C'est, je pense, une incitation forte pour que les communes (36 000) se regroupent sans faire de "doublons".

Je me réjouis que le P.M. ait fixé un calendrier et qu'il ait su conjuguer concertation et volontarisme. Bon début . 

Sans sombrer dans un optimisme béat, le discours de Manuel Valls me paraît - également sur les autres sujets - être empreint de réalisme et de courage .

vendredi 4 avril 2014

Israël/Palestine : un dialogue de sourds ...




En dépit des efforts du Secrétaire d'Etat John Kerry , les négociations entre israéliens et palestiniens sont dans l'impasse et l'échéance de fin avril (limite initialement fixée) ne sera pas tenue. Pour un observateur qui "observe" sans a priori plusieurs points paraissent étranges :

1- Pourquoi n'y a-t-il pas un "moratoire" sur la mise en chantier de logements en Cisjordanie ? on retire l'impression que l'on veut au maximum occuper le terrain ...pour ne pas avoir à se retirer.

2- Pourquoi le fait - pour l'Autorité Palestienienne - d'adhérer à 15 Institutions relevant de l'ONU est-il considéré comme une provocation ? La Palestine, reconnue en décembre 2012 comme Etat non-membre est dans son droit.

3- Le Président de l'Autorité Palestinienne , M. Mahmoud ABBAS, parle -t-il au nom de l'ensemble des Palestiniens ou bien seulement au nom des Palestiniens de Cisjordanie (Fatah) puisque ceux de la bande de Gaza (Hamas) ne veulent rien entendre d'un accord avec Israël ? Il me semble que les Palestiniens devraient avoir une "plateforme " commune de négociation : sinon on comprend la méfiance d'Israël d'avoir à discuter avec un négociateur qui ne représente qu'une partie de "ses " troupes.

4- Pourquoi tient-on à ce que soient reconnus un Etat israélien Juif et un Etat palestinien ? Si l'on tient à donner une dimension identitaire aux 2 Etats , il faudrait alors les dénommer :" Etat israélien Juif" d'un côté et , de l'autre, "Etat palestinien arabe", ce qui me paraît un peu absurde puisque des Arabes se trouvent également en Israël depuis des lustres et que des Juifs vivent , aussi, en Cisjordanie...

jeudi 3 avril 2014

Pétrole de schiste : avancer ou reculer ?




L'Agence Reuters (3 Avril 2014 ) fait état d'importants contrats d'exploitation de pétrole de schiste signés avec la Russie où - toujours selon Reuters - les réserves seraient de l'ordre de 75 milliards de barils , les Etats-Unis disposant de réserves à peu près du même ordre (68 milliards de barils). 

Plusieurs pays d'Europe de l'est , d'Asie (la Chine en particulier ) , d'Amérique Latine et d'Afrique vont également exploiter les ressources de leur sous sol et d'abord les pays largement dépendants de l'approvisionnement extérieur.

La France attend ... que l'on trouve des techniques alternatives à celle - bannie - de la fracturation hydraulique. Dans un temps où l'indépendance énergétique est une priorité (cf. La situation en Ukraine où le prix du gaz vient de tripler) nous regardons les trains passer et payons notre gaz 3 ou 4 fois plus cher que les américains.

Certes, il y a probablement des risques à vouloir transformer le sous sol français en gruyère avec la technique de la fracturation . Pour autant, ne peut-on pas envisager une expérimentation ? En France ( à la différence des Etats- Unis ) c'est l'Etat qui est propriétaire du sous-sol : il peut donc choisir le ou les sites où une expérimentation pourrait être envisagée. 

Un programme de recherche d'une technique écolo-compatible pourrait être également lancé.

Avancer ou reculer ? Telle est aujourd'hui la question .


lundi 31 mars 2014

" Lettre" à M.le Président de la République Française à propos du désarroi des Français


                                                                                                                                                                                                              Monsieur le Président de la République,



Le résultat des élections municipales d'hier montre le désarroi dans lequel se trouvent les Français. Tout comme en Espagne, au Portugal (et sans parler de la Grèce) , mes compatriotes savent bien que l'heure est venue - à moins qu'elle ne soit maintenant dépassée - d'accepter de faire des efforts ... s'ils sont partagés. 

Il entendent bien aussi que la "rigueur" n'est pas un mot honteux et tabou. Mais les Anglais à qui Winston Churchill promettait en d'autres temps "du sang et des larmes" connaissaient les raisons des sacrifices demandés. Or, Monsieur le Président, les Français comprennent mal : ils constatent que, glissée dans leur boîte à lettre, une "lettre de cachet" vient leur réclamer davantage d’impôts alors même que le train de vie de l'Etat n'a pas changé ; en tout cas, mes concitoyens ne s'en sont pas aperçus. Celui des collectivités territoriales va également bon train. Les patrons dits " du CAC 40 " perçoivent des salaires rivalisant avec le "jackpot" d'un euro-millionnaire...

Bref, mes concitoyens attendent un peu plus de clarté dans les démonstrations et aussi ...des perspectives. Au moment où la croissance semble repartir il est peut-être encore temps de faire un peu de pédagogie sans promettre la lune mais en tentant d'apporter un  rayon de soleil ; Le "mécano " est compliqué mais il faut le démonter et le remonter devant les Français sans craindre le cambouis.

 A défaut, je crains , Monsieur le Président, que les électeurs ne boudent les urnes le 25 Mai et envoient à nos amis européens un message désastreux qui serait entendu comme une volonté de "faire bande à part ". Or, les Français comprennent (sans l'avouer) qu'ils ne peuvent se retirer en un quelconque Aventin : ils le savent. Mais, par dépit, c'est le message qu'ils feront passer. 

Au moment où le moteur franco-allemand se doit de tirer l'Union vers le haut, ce n'est certainement pas le moment qu'une grippe furieuse ne l'emballe ou le rende poussif . 

C'est ce que je crains.  D'où , Monsieur le Président, le souhait d'un bon nombre de Français : une "explication de texte " dépourvue de promesses que l'on ne puisse tenir , un programme - et un calendrier - d'économies de l'Etat , une réforme des collectivités territoriales ...et un brin d'espoir. 

Cela ne suffira peut-être pas mais cela permettra de mettre les pendules à l'heure de l'Union qui - s'il y a cohésion - pourrait jouer, comme au Japon, la carte de la relance ?

Mes concitoyens - au-delà d'un remaniement - attendent de votre part de la pédagogie et un geste fort. Plus qu'un geste en réalité : un engagement et un espoir.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l'assurance de ma très haute considération,

                                                      Jean-Maurice DEVALS

samedi 29 mars 2014

Russie : en perte de vitesse ?



C'est à grande vitesse que la Russie a annexé la Crimée, c'est aussi à grande vitesse que les capitaux fuient la Russie . Ce sont 35 milliards de $ qui - sur les deux premiers mois de l'année - auraient quitté le pays (Le Monde.fr du 25 mars 2014 ). 

M. Andreï Klepatch vice-ministre russe de l'économie - toujours selon Le Monde.fr.- aurait indiqué qu'en raison de l'accélération en mars , le retrait de capitaux se situerait désormais entre 65 et 70 Milliards de $.

Les économistes s'attendent à ce que la Banque centrale russe augmente son taux directeur pour enrayer un effondrement du cours du rouble . Mais l'incidence sur la demande intérieure d'une augmentation du coût du crédit ne sera pas sans effet ...au moment où des interrogations demeurent quant aux exportations.

Sans pour autant parler encore de récession il est généralement admis (1) que l'impact de ce retrait de capitaux (conjugué à une baisse probable des exportations de pétrole et de gaz) sur le PIB sera fortement négatif.

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(1) Le Monde.fr cite notamment Euler Hermes qui revoit à la baisse ses prévisions de croissance. Pour Economie Matin.fr  du 25 Mars , la croissance 2014 serait ainsi proche de 0 %.

mercredi 26 mars 2014

Reprise économique en France : le printemps , enfin ?



Les économistes n'y croyaient pas : l'indice manufacturier PMI composite (industries et services) se trouve  à son plus haut depuis deux ans et demi avec 51,6 en mars (47,9 en février dernier) selon Les Echos - 24 Mars 2014 -  citant Markit.

Sans encore parler d'une véritable reprise économique et annoncer un taux de croissance supérieur à 1 % (ce qui , alors, serait miraculeux) ces chiffres sont d'autant plus intéressants qu'ils n'étaient pas attendus . Dans le même temps on note que l'écart du coût du travail se resserre (1) entre la France et l'Allemagne. Ceci expliquerait-il cela ?  

Il reste évidemment à mesurer l'impact de cette amélioration sur l'emploi :

 Ce ne sera pas tout de suite tant que notre croissance n'aura pas franchi le cap de 1,5% . Mais c'est là, peut-être, le signe d'un retournement de tendance.

Indice intéressant  à noter :  les prévisions de croissance au Portugal et en Espagne sont de l'ordre de 1,2 % (2014) et 1,5 % (2015) notamment - pour l'Espagne - du fait d'un sensible redressement de la demande intérieure.

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(I)  Selon COE - Rexecode cité par Les Echos.fr du 26 mars, le coût horaire du travail n'aurait progressé que de 0,2% en France en 2013 contre 2,2 % en Allemagne. 

mercredi 19 mars 2014

RUSSIE / UKRAINE : Vents d'OTAN ?



La position qu'adopte la Russie à l'égard de l'Ukraine en annexant la Crimée ne peut évidemment s'expliquer par un "appel " miraculeux des russophones d'Ukraine en direction d'une "mère patrie" soudainement retrouvée et sollicitée.

L'explication suggérant une opportunité pour faire vibrer la fibre nationaliste russe afin de faire oublier les problèmes intérieurs n'est pas non plus satisfaisante . En tout cas pas à elle seule.

 On peut imaginer par contre que Moscou - en annexant la Crimée au mépris du Droit international - veuille stopper toute avancée imaginée (ou imaginaire ) de l'OTAN . 

Vladimir Poutine garde-t-il en mémoire l'échange (février 1990) entre le Secrétaire d'Etat américain James Baker et Mikhaïl Gorbatchev au cours duquel il aurait été convenu de limiter l'extension de l'OTAN en direction des "marches" Russes ? Promesses non tenues puisque en un même élan les anciennes républiques d'Europe Centrale ont été intégrées dans l'OTAN dès qu'elles ont été admises dans l'Union européenne. Et même l'Albanie qui n'est pas dans l'Union.

 C'est peut-être là le fond du problème . On se souvient d'ailleurs de la réaction de Moscou lorsqu'il s'est agi d'envisager un bouclier anti-missiles implanté en Pologne et Roumanie . Le "bouclier" n'était évidemment pas tourné vers la Russie mais destiné à intercepter d'éventuels missiles venant de " Rogue states " (Corée du Nord, Iran...). Mais bien que non tourné vers la Russie, le bouclier était aux portes de la Russie et ressenti comme une menace immédiate par Moscou venant de son "étranger proche ". 

Bien que la décision d'annexer la Crimée ait été prise au mépris du Droit international , on peut penser que ce type de réflexion (jusqu'où ira l'OTAN ) a influencé la position du Kremlin. C'est peut-être là un élément de dialogue . En parallèle , bien sûr, aux sanctions économiques et financières (1) qui doivent se mettre en place.Mais peut-être faut-il garder dans un coin de sa mémoire les promesses jadis faites à la Russie quant aux "frontières" de l'OTAN?

Quoi qu'il en soit l'annexion illégale de la Crimée ne peut être ni "gage" ni "monnaie d'échange".

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(1)  J'imagine que ce que redoute le plus la Russie (qui tire l'essentiel de ses revenus du pétrole) serait une baisse des cours du pétrole provoquée par une augmentation - ailleurs - de la production ?

mardi 18 mars 2014

Supermarchés et inflation : Scanner prudemment



Scanner ses achats est souvent utile (pas d'attente aux caisses) mais peut se révéler hasardeux . Ainsi une de mes connaissances Sophie L...  s' est aperçue que parfois le prix scanné (code barre du produit) différait du prix figurant sur l'étiquette de ce même produit la marge d'erreur constatée dans certains rayons d'alimentation  pouvant être de l'ordre de 20 ou 30 % .

Deux explications possibles :

a) les étiquettes ne sont pas actualisées en temps réel et diffèrent parfois du montant enregistré par lecture du code barre.

b) le "scan" dysfonctionne à la suite de sautes d'humeur... ( peu probable )

 Sophie n'a pas rêvé : un vendeur du supermarché (dont on taira l'enseigne) en a fait le surprenant constat . Il reste évidemment à savoir si ces erreurs sont monnaie courante .

Au moment où on estime que le taux d'inflation est anormalement bas (0,7 % pour la zone euro ), Sophie se demande si finalement certains scans n'auraient pas tendance à rectifier d'eux même le tir...pour satisfaire à la fin ceux qui redoutent une déflation (!).

dimanche 16 mars 2014

Union européenne : sortie de crise et interrogations




C'est ce qu'indique l'agence américaine de notation Moody's (cf.Le Monde du 15 Mars 2014) en confirmant le AAA de l'Union. La crise de la dette serait donc derrière nous . Certes quelques difficultés demeurent encore  en Grèce quand bien même l'agence ne le mentionne pas. 

Cette notation AAA est assortie d'une perspective "stable " c'est-à-dire qu'il n'est pas envisagé de la modifier dans le moyen terme. De quoi rassurer les marchés et les investisseurs comme le met en évidence la bonne santé de l'euro (1).

Mais , comme on le sait, "une hirondelle ne fait pas le printemps " et les regards demeurent rivés sur la Chine (balance commerciale, indices de production industrielle et de consommation quelque peu décevants) et la Russie qui aura à subir les effets des sanctions économiques des Etats-Unis et de l'Union européenne à la suite de l'annexion de la Crimée. 

S'agissant du risque de déflation - même si la B.C.E.  se montre vigilante et prête à prendre toutes mesures - il semble bien qu'il soit improbable : nous vivrions seulement un cycle de "ralentissement de l'inflation". Ouf!

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(1) Les capitaux qui affluent dans la zone euro confirment l'attractivité de la monnaie européenne ...alors qu'il y a moins de 2 ans les Cassandre mettaient déjà l'euro sur le bûcher.

samedi 15 mars 2014

Qatar / Arabie Saoudite : Frères ennemis ?



Les dissensions règnent au sein du Conseil de Coopération du Golfe réunissant les "Pétromonarchies "  du Moyen-Orient.

 Est-ce parce que le Qatar soutient ardemment (et financièrement) les Frères Musulmans que l'Arabie Saoudite veut marginaliser (tout comme l'Egypte l'a fait) ? Ou bien est-ce parce que l'Arabie Saoudite tente de s'imposer comme "Puissance régionale " au Moyen-Orient et que le Qatar - qui a les moyens financiers à défaut d'une population conséquente - lui fait de l'ombre ? En tout cas " rien ne va plus " entre les deux Etats. 

On peut , à partir de ce constat, se demander à qui va profiter cette "guérilla" : et la réponse probable est : à l'Iran . Téhéran , revenu en grâce auprès de l' Occident (1 ) ne peut que retirer les marrons du feu . Ses ressources (pétrole, gaz) une fois les sanctions économiques levées ne peuvent que le promouvoir en bonne place . Sa population (près de 80 Millions d'habitants) lui confère une "densité " que n'ont ni l'Arabie Saoudite ni , évidemment , le Qatar. 

Les "printemps arabes" dont on disait il y a peu qu'ils n'avaient qu'effleuré les pétromonarchies (cf. Barhein) viennent finalement , par ricochet , atteindre les Etats du Golfe qui - jusqu'à présent - ne se sentaient pas concernés .

 Mais il a fallu choisir : soutien aux Salafistes ou aux Frères Musulmans . La tension entre Doha et Riyad démontre que l'on ne peut aider les deux à la fois . 

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(1) Si tant est que l'on en arrive à un accord global (c-a-d une position claire quant au réacteur d'Arak susceptible de produire du plutonium et aussi quant au site de Fordo où se trouvent des centrifugeuses dites de "seconde génération" et à même de produire de l' UHE.)

mardi 11 mars 2014

Ukraine /Crimée : Drôle d' Etat ... d' âme



Ainsi le " Parlement " de Crimée vient de se prononcer en faveur de "l'indépendance" ! Sous quelles pressions ? Moscou étant heureusement éloigné de Rennes on est cependant rassuré sur le sort de la Bretagne : Elle ne va pas demander son rattachement à la Russie!

 La Catalogne - fière dans l'âme - va -t-elle se détacher de l'Espagne et l'Ecosse du Royaume-Uni ? Le "global village " se défait en ses quartiers...au mépris du Droit International .

Ces palinodies sentent quelque peu le gaz et l'Ukraine en souffre. Le Kremlin tente évidemment de reconstituer un "glacis"...comme au temps de la guerre froide. Alors même que le dégel avait bien commencé (partenariats avec l'Union, avec l'OTAN ). L' un de ces accords de coopération - avec l'OTAN -  s'intitule "Partenariat Pour la Paix" (P.P.P.) . Mérite-t-il toujours ce nom ? 

 La Russie essaie-t-elle d'installer à son Ouest un auvent protecteur avant de tenter de s'ouvrir à l'Est...là où l'attend la Chine ? De pied ferme .

"L'indépendance " de la Crimée est certainement un leurre et aussi un état d'âme que certains ont voulu , à leur manière, instiller en mettant en avant je ne sais quel nationalisme trouble .

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NB. actualisation 14/3/ 2014 :  à l'avant-veille du référendum la désinformation russe va bon train : les panneaux "d'information " font croire à la population de Crimée que l'Ukraine est aux mains des fascistes et que la démocratie est dans le camp de Moscou : bel exemple de manipulation.

samedi 8 mars 2014

France / climat social : challenges ...



C'est un truisme que de dire que le climat social actuel paraît singulièrement délétère : les ''affaires" se bousculent et bousculent tout autour . Au point que cette irruption paraît à certains un peu trop bien huilée.

 Je constate que je ne suis pas seul à considérer que finalement -dans ce contexte - c'est Alain Juppé qui va se trouver mis sur le devant de la scène en prévision d'échéances futures. Son intégrité n'est pas mise en doute ni sa solidité . Il a (dit-on) définitivement renoncé à la "tentation de Venise "!

 M'efforçant d'être " impartial " (1) , je vois bien que ce Gouvernement souffre de ne rien engranger en terme de popularité: Il n'y a pas encore de "retour sur investissement " alors que la France a pris des positions courageuses sur le plan extérieur (Syrie, Mali, Centrafrique, Ukraine). Mais cela - situation de l'emploi oblige - ne passionne pas les Français. Seul un taux de croissance significatif viendrait tempérer leur mauvaise humeur alors que Pôle Emploi égrène des chiffres qui ne préfigurent pas encore une inversion de la courbe du chômage.

 Dans ce contexte de doute et d'incompréhension il est difficile de passer sous silence le ressenti des Français  : un sentiment d' "immobilisme" mis sur le dos des Pouvoirs publics . N'y aurait-il pas un manque ou bien un trop plein de communication ? Pourtant ce Gouvernement comporte - à mon humble avis - au moins un assez bon communiquant et une ''prime'' peut revenir tout autant à Laurent Fabius qu'à Alain Juppé dans l'autre camp .

Face à l'aigreur de beaucoup de mes concitoyens prêts à se laisser tenter par les sirènes populistes , certains peuvent encore éviter que le navire démocratique ne s'échoue... pour avoir trop prêté l'oreille à des chants enjôleurs mais finalement désaccordés.
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(1) je mets quand même cette affirmation entre guillemets (!)

mercredi 5 mars 2014

Israël / Palestine : Quelle bonne volonté ?




Les médias rapportent que le Premier ministre israélien estime improbable un accord dans les délais initialement envisagés par le Secrétaire d'Etat Kerry (fin avril). Dans le même temps le site de RFI (1) souligne que - " selon des statistiques  officielles parues hier" - les mises en chantier ("colonisation") en Cisjordanie ont plus que doublé entre 2012 et 2013 passant de 1000 à 2500. 

On peut donc comprendre les interrogations du Président de l'Autorité Palestinienne qui réclame un  gel de cette "colonisation". Dans ces négociations délicates où l'une des parties attend toujours l'autre on se demande qui fait - ou va faire - le premier pas tant les dossiers à traiter sont nombreux et délicats (Colonisation, Vallée du Jourdain, Capitale de l'Etat Palestinien , Droit au retour, Mont du Temple et Dôme du Rocher...) . 

Pour un profane il semble que la "ligne verte" , celle qui entoure la Cisjordanie et délimite notamment Jérusalem - Est soit plus que discontinue et, de ce fait ,  sujette à bien des interprétations.

 Dommage : comme l'on dit, une fenêtre semblait ouverte...

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(1) RFI 4 Mars 2014

lundi 3 mars 2014

Russie : la nostalgie du passé



Ainsi les chars russes sont en Crimée et l'on évoque un "protectorat" de la part de Moscou qui viendrait ainsi iconiser Sébastopol . Le Kremlin donne quelque peu l'impression de jouer avec le feu : le rouble s'effondre et les investissements étrangers vont probablement prendre le large ...au delà de la Mer Noire. 

Cette situation a des relents de "guerre froide" mais la Russie n'est plus l'URSS et Kiev n'est pas Prague et encore moins Budapest . Avec un P.I. B de l'ordre  de 1800 milliards de $ (moins que la France, 4 fois moins que la Chine et près de 10 fois moins que les Etats-Unis) la Russie ne dispose plus de la même puissance : elle est de plus en plus tributaire du commerce avec l'Occident et avec l'Asie où la Chine - puissance globale montante - n'est probablement pas prête à  faire des courbettes sauf , peut-être, pour retirer "les marrons du feu ".

 Avec une opinion publique fatiguée, déroutée, partagée, le Kremlin a probablement trouvé là (en Crimée) une pièce de théâtre de nature à susciter , enfin , des applaudissements dans le peuple russe . A condition d'en maîtriser jusqu'au bout le scénario...

 L'Occident a tout intérêt à se montrer ferme : l'Ours russe ira sans doute chercher son miel ailleurs mais , dans l'immédiat , il lui faudra sauver la face . Tout comme les pays occidentaux (Union , Etats-Unis ) ne devront pas se dérober pour apporter à  l'Ukraine leur soutien financier.

dimanche 2 mars 2014

Ukraine : la Russie est-elle encore membre des Nations Unies ?



Les bruits de bottes ou de chars commencent à "s'entendre" : gesticulation ou bien volonté de Moscou de renouer avec ses heures les plus noires, Budapest , Prague ? Mais la Russie n'est plus l' URSS tout comme l'Ukraine n'est plus une république soviétique. 

De quel droit la Russie interviendrait-elle en Ukraine? A-t-elle reçu mandat des Nations Unies?

 MM.Poutine et Lavrov font référence à l’intervention de la France au Mali et en Centrafrique mais - dans les deux cas - il y a une résolution des Nations Unies. La France n'est pas intervenue de sa seule initiative!

 Finalement; le Président Russe ne dispose que de l'accord de son Sénat pour une intervention extérieure. L'argument de l'accord bilatéral qui aurait été passé avec l'Ukraine jadis pour "défendre" Sébastopol paraît quelque peu frelaté pour justifier une intervention en Crimée. 

La Russie n'est plus l'URSS et l'Ukraine , bien que proche, n'est pas son territoire. Le Président Poutine est trop fin pour "rejouer " les Sudètes ; trop fin connaisseur des "règles du jeu" en 2014.