jeudi 19 juillet 2012

Fukuyama ou la "fin de l'Histoire"...

C'est ce qu'estimait (en lien avec le concept de Hegel et les réflexions de Kojève) Francis Fukuyama en 1989 après la chute du mur de Berlin (9 Novembre). Il estimait que sonnait le glas des régimes dictatoriaux et que l'ère des démocraties, inéluctable,  marquait ainsi la fin de l'Histoire. Ce n'était là qu'un rêve ou une notion bien relative de l'Histoire.

 A l’affrontement Est-Ouest (qu'il s'agisse de la guerre froide ou de la coexistence pacifique) , à "l'affrontement " Nord/sud (en termes économiques et politiques) a succédé un nouveau chapitre de l'Histoire qui n'est pas moins redoutable. D'un côté, des pays "libéraux" (occident traditionnel et aussi Russie ainsi que des pays d'Extrême-Orient ) et, de l'autre, des États islamistes qui se mettent en place progressivement ...à mesure que les "dictatures" tombent. Fukuyama, assurément, n'imaginait pas que de nouvelles dictatures allaient succéder aux anciennes.

 Peut-être n'est-il pas juste de parler d'affrontement mais de nouveaux "modèles" de civilisation agacés tant par le communisme en échec que par l'incohérence de la société de consommation? Le "modèle" occidental (profit + consommation) a été -dans les faits - exporté et a, de la sorte, légitimé une mondialisation économique que les pays émergents alimentent en se dépouillant (consciemment?) de leur culture.

L'islamisation - dans beaucoup de pays - est un fait politique et religieux .Mais c'est aussi la conséquence de frustrations ressenties dans le domaine économique et social . En quelque sorte, la transposition des tensions "Nord/Sud" . Mais le Sud ( ou certains peuples du Sud ) a pris les armes. Et le djihad est évidemment une arme.

L’ Histoire,finalement, n'est pas aussi simple que l'estimait Fukuyama : elle n'est pas linéaire ( les démocraties succédant aux totalitarismes) mais cyclique: loin du mirage des démocraties annoncées, d'autres totalitarismes sont nés ou en gestation. Ils portent d'autres noms et s'expriment - aussi - au nom de Dieu... sans chercher à faire parler les bosons...

mercredi 18 juillet 2012

Régions : le courage d' une vraie réforme territoriale

Les 27 Régions françaises (dont 22 en métropole ) constituent un "modèle" bien dépassé au moment où - mondialisation oblige et aussi relance européenne - il est impératif d'avoir une vision et un champ d'action larges.

C'est, notamment, la vision des chefs d'entreprises pour qui certaines "frontières" administratives n'ont plus aucun sens. Peut-on, par exemple, parler "Auvergne" sans voir les multiples liens qui se tissent avec "Rhône-Alpes"?

Une réforme territoriale visant à réduire le nombre de Régions: une dizaine par exemple , aurait pour effet de renforcer leur poids et - en terme d'aménagement du territoire - prendre acte des synergies qui se développent et qui ne demandent qu'à être traduites dans les faits.

 Last but not least une telle réforme serait source d'économies au moment où il est urgent de nous désendetter.

 Bien évidemment, une telle réforme se heurtera  au "baronnies" ou aux "marquisats" des notables politiques qui tiennent à leur fief. Mais elle est inévitable et il faudra bien , maintenant ou demain, passer outre les "chants du coq" des caciques.

Il faut, évidemment, du courage pour ouvrir ce chantier. Mais, tout comme l'Europe est à structurer (voir notamment le dernier rapport 12/181 du F.M.I.), les Régions sont - elles aussi - à repenser et dans leur taille et dans leur "gouvernance".

lundi 16 juillet 2012

Iran : la guerre "détroit" n'aura pas lieu !

De manière discrète, les Émirats arabes unis viennent de rendre opérationnel  un oléoduc de 360 km évitant le détroit d'Ormuz et débouchant directement sur la mer d'Oman. Par ailleurs, un gazoduc saoudien a été transformé en oléoduc. C'est de la sorte (source: AFP ) 40 % des 17 millions de barils/jour qui transitaient par le détroit d'Ormuz qui échappent à la menace iranienne de fermeture du détroit.

Dans les négociations portant sur le nucléaire iranien, voilà un "argument" avancé par Téhéran qui s'effondre. Ce contexte nouveau  fera-t-il réfléchir les iraniens ? En tout cas, la menace de représailles (fermeture d'Ormuz) est décrédibilisée.

Le "processus d’Istanbul " est-il en panne? J'ai le sentiment que les négociations tournent en rond alors que le responsable du Mi6 vient de révéler ( c'est inhabituel qu'un Service s'exprime de la sorte) que l'Iran est à même d'avoir une bombe opérationnelle en 2014, des attaques ''cybernétiques'' ayant retardé le programme de 4 ans (cf. Daily Telegraph du 13 juillet)

 La question n'est plus de savoir si l'Iran veut ou non déployer seulement un programme nucléaire civil . La réponse est évidemment négative : "l'option" militaire n'est plus une "option" , c'est une réalité. Que l'option nucléaire militaire soit plus "défensive" que ''offensive'', je le crois aussi. Il n'empêche que ce serait là un pas de plus vers le risque de prolifération nucléaire au sein d'une zone ultra-sensible.

Il faut souhaiter que les négociations interrompues depuis la rencontre de Moscou reprennent et que la Russie et la Chine fassent preuve d'une réelle fermeté afin d'éviter l'embrasement du Moyen-Orient si Israël prenait les devants. En cas d'échec de la "voie diplomatique'', c'est -semble-t-il - l'option que se réserve Tel-Aviv . Et , à la différence du détroit d'Ormuz, il serait alors bien difficile de la contourner.

dimanche 15 juillet 2012

France : quelles marges de manoeuvre économiques?

Quelques réflexions :

1- Je ne pense pas - et je le regrette - qu'il y ait d'alternative crédible à la réduction des capacités de production dans le secteur automobile et donc chez P.S.A . On ne peut guère espérer que le groupe puisse revoir du jour au lendemain une stratégie qui s'est révélée inefficace. Seule interrogation, pourquoi ce plan social brutal maintenant alors que le groupe savait (depuis au moins 2 ans) que la France était en surcapacités dans ce secteur . A défaut de stratégie adaptée, les modalités d'une restructuration du secteur auraient pu être examinées avec le gouvernement d'alors. Il faudra donc s'attendre à une rentrée sociale difficile car je n'imagine pas (ce n'est qu'incantation) que l'on puisse réindustrialiser les sites concernés "en un tour de mains".

2- Je m'étonne que parmi les "chantiers" d'économie possible on ne s'attaque pas à une vraie réforme territoriale. Il y avait là un vrai gisement d'économies du fait des doublons : communes, communautés de communes, conseils généraux, conseils régionaux etc...Est-ce pour ne pas faire de la peine aux élus majoritairement socialistes de ces structures? Si telle était la réponse, je serai déçu. Pourquoi balaie -t-on d'un revers de main la création de "conseillers territoriaux"  (qui devaient remplacer les conseils généraux et régionaux) ? Tout n' était pas forcément à jeter dans la corbeille . Moins de structures gigogne et des Régions plus vastes et donc moins nombreuses. Courage donc!

3- La seule marge de manœuvre véritable (à mon sens) se situe au niveau de l'Europe en conjuguant économies et plan de relance. Cela suppose une véritable gouvernance de l'Union (ou de la zone euro)et une modification des institutions .Car j'ai bien peur que la France seule ne soit pas à la hauteur des enjeux et des défis. Je sais que l'on craint les transferts de souveraineté. Mais je ne vois guère d'autre solutions pour rebondir et sortir d'une crise (conjoncturelle ou structurelle? ) qui dure déjà depuis 5 ans. Courage donc!

vendredi 13 juillet 2012

Crise automobille : imprévision!

Les 8000 licenciements annoncés chez P.S.A. font depuis hier l'effet d'une bombe. Mais c'est une "bombe à retardement" tant la situation du secteur automobile était connue. Cela depuis bien longtemps!

Je me souviens d'avoir (il y a deux ans environ) assisté à des '' assises de l'automobile'' avec des experts nationaux, des professionnels , des organismes consulaires etc...

Je me souviens de la description faite avec courbes et histogrammes. Les experts affirmaient , sans nuance aucune, que le secteur de l'automobile était - particulièrement en France - dans une situation de surcapacité. On décrivait cela comme inéluctable.

 J'en déduis que le gouvernement de l'époque - il y a près de deux ans - était forcément informé. Et P.S.A. évidemment ne pouvait ignorer (d'ailleurs il devait y avoir un représentant de P.S.A. aux "assises" dont je parle.).

 Cette annonce de licenciements (un mois après les élections présidentielles) à de quoi surprendre...On invoque le coût du travail en France (surtout si l' on compare à la Roumanie où des équipementiers que je connais se sont déjà délocalisés).

 Mais comment peut-on affirmer que là est la raison des licenciements? alors que l'on savait , il y a un an et demi au moins, que la situation de surcapacité était structurelle?

 Donc, je refuse de prendre pour argent comptant que les licenciements soient uniquement liés au coût de la main d’œuvre. La stratégie de Renault, en meilleure santé, le démontre. Les dirigeants de P.S.A. devraient admettre que la stratégie "bas de gamme" n'a pas été le meilleur choix. Notamment à l'export. Avant d'incriminer les charges salariales ils devraient mettre un peu d'eau dans leur (bon?) vin.

 L'Europe est -globalement - en surcapacité dans le secteur automobile. Mais les pays (et les groupes) s'en tirent différemment avec des stratégies plus offensives et plus fines notamment sur les marchés internationaux.

 En tout état de cause - je l'affirme - il y a près de deux ans "on" savait!

mardi 10 juillet 2012

Obamacare : Etrange Amérique

Je n'ai évidemment pas à me mêler des affaires américaines. En principe. Car le problème soulevé par les manifestations (le 28 juin dernier ) contre la réforme de l'assurance santé aux États-Unis me laisse pantois: les républicains (et aussi le citoyen "lambda") manifestent contre une mesure approuvée par le Congrès et la Cour Suprême qui permet désormais à 30 millions d'américains (les plus démunis) de bénéficier d'une assurance maladie et à une centaine de millions d'autres de ne pas voir leur dépenses de santé strictement plafonnées.

 Les républicains voient là une infamante intervention de l’État. Faut-il laisser les plus pauvres sans soins ? Au nom de quels principes? Faut-il renoncer à un traitement médical coûteux au nom du libéralisme?

 Je ne suis pas certain qu'Alexis de Tocqueville ait pressenti à quelles déviances conduisait le libéralisme à outrance.  Tout comme le droit de porter une arme.

 Étrange Amérique, en effet, celle qui possède à la fois l'esprit du May Flower et de la "Nouvelle Frontière " mais qui, dans le même temps, paraît repliée sur elle-même. Tout comme les hommes et les femmes vêtus à la mode du Far West qui croient (dans les pubs ) que le Far West existe encore. Illusion.

 Difficulté à se déconnecter du passé ou bien étroitesse d'esprit?Je crois plutôt à la première conjecture. Je me pose aussi la question : comment interpréter le remarquable sentiment de solidarité qu'ont les américains et les manifestations contre une réforme qui est une réforme de solidarité?

 Y aurait-il plusieurs formes de solidarité en Amérique ? ou bien distingue-t-ton encore le "bon" cow boy du "mauvais" apache ? A moins que certains - craignant une augmentation d'impôts - veuillent préserver leurs sioux?

dimanche 8 juillet 2012

Tombouctou: l'islamisme aveuglé ...

René Caillé doit se retourner dans sa tombe tout comme les marabouts dans leurs mausolées profanés. Cette folie destructrice des "fous de Dieu " d'Ansar ed - Dine est partout condamnée (sauf, peut-être, chez les wahhabites) mais gageons que les profanateurs ne comparaîtront pas devant un tribunal international.

Ce 21 ème siècle que Malraux annonçait de manière prémonitoire comme "religieux" l'est en effet. Mais c'est là une religion aveugle telles les exactions espagnoles - au nom de Dieu - en Amérique au 16 ème siècle.  Malraux ( qui songeait probablement à la sérénité d'Angkor-Vat ) serait épouvanté et C. de Gaulle avec lui!

 Régression, disions-nous, il y a quelques semaines. Certitude désormais et non plus pressentiment! La charia est en marche (Tunisie, Égypte,Libye) et Dieu sait où elle s'arrêtera! Loin de moi cependant d'assimiler la charia à une force destructrice. Tout au plus une régression. 

Quant aux profanations aveugles de Tombouctou elles ne s'appuient pas comme la charia sur un "code", elles sont absence de code. La haine (et la bêtise) ne comportent , évidemment, pas de code (cf. le dicton : lorsque les limites sont franchies ...)

Ce qui se passe à Tombouctou devrait servir de "clignotant rouge"  non seulement aux pays occidentaux (et parmi eux la Russie)  mais aussi aux pays d'Orient.

 A ceux qui rêvaient d'une autre "donne" pour le moyen-orient (et accessoirement pour l'Afrique) que Tombouctou serve de leçon... pour éviter la destruction de nos cathédrales (s'il est encore temps! )

vendredi 6 juillet 2012

"La femme de trente ans" ...H. de Balzac deux cents ans après

Je relis la "Comédie humaine" d'H.de Balzac et je constate que , deux siècles après, il n'a pas vieilli. Contrairement à certains de ses personnages qui se sont fanés ainsi Julie d'Aiglemont dans "la femme de trente ans''. Dans ce roman ( 1831) Balzac parle de Julie en ces termes surprenants :

 "Une dame d'environ cinquante ans... se promenait au soleil...La vieille dame si matinale était la marquise d'Aiglemont...".

  Les temps ont bien changé : à cinquante ans, de nos jours, les femmes en paraissent trente et ne se promènent plus , à petits pas précautionneux , dans les parcs sous leur ombrelle. Elles ne sont, pour la plupart, qu'à mi-vie et s'habillent comme leur fille.Faire jeune, tel est le leit motiv.

 Oublier le temps qui passe ...C'est là le "mérite" de nos sociétés qui dénaturent les mots afin de "positiver" à outrance : Combien de fois ai-je entendu à la télévision à propos de telle émission " ce n'est que du bonheur" (!). Fichtre!

 Les personnages de Balzac,eux, ont le mérite d'assumer leur destin (ou leur histoire) telle la "vieille" marquise d'Aiglemont qui, à cinquante ans, s'apprête à clore le livre de sa vie.

Au 21 ème siècle , nous assumons de moins en moins notre "histoire" éphémère. Nous en recherchons toujours de nouvelles quitte à les farder de "poudre aux yeux" en croyant les graver dans le marbre.

 La "Comédie humaine"c'est , finalement , et plus encore, la Comédie de notre temps.

NB- Une précision pour les lecteurs de Balzac: La famille (de) Balzac s'appelait tout bonnement Balssa . Elle était originaire d'un petit village du nom de Montirat (dans le département du Tarn). Ce lieu était au moyen-âge une place forte (près de"La Garde-Viaur") à la limite de la Guyenne qu'occupaient alors (au 14ème siècle)  les Anglais.

jeudi 5 juillet 2012

Des marchés marchant sur la tête :Marx avait-il raison?

Au moment où la BCE abaisse son taux directeur (niveau le plus bas) tout comme la banque d'Angleterre et la banque Chinoise afin de relancer l'investissement , les marchés , loin de se réjouir font grise mine. Ils interprètent ces mesures visant la relance comme étant un signe de faiblesse.

 De la même manière, le Conseil européen des 28/29juin ne les satisfait plus pleinement : ils attendent la mise en œuvre des décisions . Et voici que les taux obligataires en Espagne et en Italie repartent à la hausse...

Alors? finalement, tout ça pour rien! Devrait-on , dans ces conditions, faire exactement l'inverse : augmenter les taux directeurs, ne pas envisager des mesures de relance et surtout ne pas s'en donner les moyens?

 Ce ne sont plus - je le constate - les États qui influent directement sur l'économie mais les marchés. Que sont les marchés ? ils sont devenus une hydre à plusieurs têtes  et je me dis - hélas- que Marx avait peut-être raison : le capitalisme est déréglé s'il impose sa loi aux États. On n'entend plus que cela : les "marchés"...il faut rassurer les "marchés"...et les mesures prises loin de rassurer font frémir et donnent aux marchés la fièvre quarte.

 C'est pour cela (notamment) que j'aspire à une Europe enfin structurée , de vrais États-Unis d'Europe afin de tenir tête aux marchés, aux spéculateurs sans morale aucune ( cela je le savais déjà ) mais qui ont, en plus, la capacité de nuisance de ceux qui - à défaut de courage - ne songent à épargner...que leurs fonds de pantalon.

mercredi 4 juillet 2012

Emploi et Pôle Emploi : les malheurs de Clara...

C'est une histoire "du quotidien" , celle qui est arrivée à notre amie Clara . Notre amie a été professeur de piano pendant 15 ans. Les circonstances diverses l'ont contrainte à cesser son activité . Désormais, elle souhaite renouer avec son ancienne profession.

1-Clara s'est inscrite, il y a deux mois, à Pôle emploi . Elle s'est d'abord étonnée qu'on ne lui demande pas de produire un curriculum vitae précis . Il y a 3 semaines, on a jugé finalement opportun qu'elle l'élabore mais en utilisant expressément une "grille de mots" qu'on lui a remise. Clara - depuis 15 jours- travaille sur cette grille inutile . Elle va retourner cet après midi à Pôle Emploi avec son C.V. "aux normes"... qui sera probablement encore à revoir dit-elle . Elle s'interroge sur la réactivité de Pôle emploi et sur les journées perdues : 3 semaines pour faire valider un C.V !

2-  Clara, voyant que "Pôle Emploi" tarde à valider le C.V., met une annonce sur internet afin de proposer des cours de piano . Voilà qu'elle reçoit avant-hier un appel d'un monsieur.Elle se dit : "ça y est, c'est pour une École de Musique". Mais le ''monsieur'' lui propose une séance de photos.Clara se voit offrir 3000 euros pour poser nue...avec des ''poses suggestives''.Notre amie tombe...des nues et l'envoie "promener". Mais,depuis, un "numéro masqué" la harcèle sur son téléphone portable . Elle ne répond pas, espérant que le "numéro masqué" décrochera avant elle.

Je me dis que certaines personnes dans l'extrême besoin auraient pu se laisser abuser par de telles propositions . Clara , finalement,va porter plainte contre un "homme masqué" qui décortique les demandes d'emploi et, à coup de milliers d'euros, tente de débaucher les personnes qui ne recherchent qu' une... embauche honnête.

Dans cette tentative de "fishing", bien évidemment, Pôle Emploi n'y est pour rien mais je suggère toutefois qu'il assouplisse ses "grilles" d'élaboration de C.V....Pour ne pas désespérer Clara!

mardi 3 juillet 2012

Iran nucléaire : des missiles peu opportuns

Alors que les experts du groupe des 5+1(membres permanents du Conseil de Sécurité + Allemagne) se réunissent aujourd'hui 3juillet à Istanbul pour tenter de dénouer l'imbroglio de l’Uranium hautement enrichi (dont l'Iran n'a pu démontrer quelle serait son utilisation pacifique), Téhéran procède à des essais de missiles dont le Shahab 3 (2000 km de portée) . Donc capable d'atteindre Israël et ...bien au-delà.

 Est-ce une réplique à l'arrivée de navires de guerre américains dans le détroit d'Ormuz? En tout cas c'est une réponse probable au "boycott" de l'Union concernant le pétrole iranien (depuis le 1er juillet ). 

L 'Iran est probablement dans une situation délicate:
1- Téhéran n'arrive pas à justifier l'enrichissement à 20 % de l'uranium
2-la Syrie (alliée de l'Iran ) sombre dans le chaos
3-les querelles internes au sein du Pouvoir sont particulièrement vives

Dans ce contexte, une étincelle suffirait à mettre "le feu aux poudres". 

Si Téhéran ne fait pas un effort et renonce à produire de l'UHE ( qui n'a rien à voir avec son programme nucléaire civil ) le risque est qu'Israël, pressentant une menace , passe à l'action . 

Que l'Iran ne lui en fournisse pas, de la sorte, l'occasion ( et la justification) !

dimanche 1 juillet 2012

Quel avenir pour la "Zone Euro" au sein de l'Union?

Des mécanismes financiers, budgétaires, fiscaux se mettent en place dans la "Zone Euro " et l'on ne peut que constater les convergences - et les problématiques - des 17 pays qui utilisent la même monnaie. Les préoccupations concernant , notamment, une politique de croissance supposent , notamment, la mise en œuvre de politiques monétaires évidemment facilitées par une monnaie commune.

 Il n'échappe à personne qu'une gouvernance propre à la  "Zone Euro" se met en place avec des outils spécifiques et une coordination économique de plus en plus étroite. Est-ce -dans ce contexte - iconoclaste que de constater qu'il existe deux Europes ? Non pas une Europe du "sud" et une Europe du "nord" mais un premier cercle , les 17 pays qui partagent la même monnaie et les 10 pays qui- pour telle ou telle raison -ont souhaité "garder le large" (comme la Grande-Bretagne qui n'a pas signé le Traite sur la stabilité ).

 On ne peut - pour autant - imaginer un "fédéralisme" de la Zone Euro qui -  passant de l'économique au politique - laisserait de côté les autres États. C'est là une question que je pose : peut-il y avoir à terme une Union intégrée d’États qui ne partagent pas la même monnaie? Va-t-on , de la sorte, vers une Union à deux vitesses dont le centre de gravité serait la "Zone euro".

 En tout cas, c'est elle - via l'Eurogroupe- qui donne,aujourd'hui, l'impulsion . L'excellent rapport Arthuis (mars 2012) va même jusqu'à suggérer un ministre de l'économie pour la "Zone euro"....

Il est temps, il me semble, de clarifier tout cela . Notamment dans l'optique d'une intégration plus poussée (qui ne concernerait que les pays de la "zone euro" et dont il serait dommage de laisser d'autres pays sur la touche). Une monnaie sans Etat est , de fait, une gageure et l'intégration (vers le fédéralisme) des pays partageant cette monnaie est , plus qu'un souhait, une probabilité.

Mais alors il faudra "retailler" le costume de l'Union  (sans trop,cependant, le rétrécir).

samedi 30 juin 2012

Pétrole iranien/embargo : anticipations, conséquences.

On l'avait quasiment oublié! c'est pourtant à compter de demain ,1er juillet, que s'applique l'embargo décidé par l'Union européenne quant à l'achat de pétrole iranien...et (rappelons-nous) la menace alors exprimée par Téhéran en début d'année de bloquer en représailles le passage des tankers par le détroit d'Ormuz.

 Quelques rappels : l'Iran exporte - approximativement - 3 millions de barils par jour. Et les principaux acheteurs sont asiatiques : la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon importent à eux seuls 1, 4 M de b/j . (cf. statistic Review of World Energy BP - 2011). La part des pays de l'Union était quant à elle (en 2011) d'environ 20 % avec 0,6 M de b/j , part en forte diminution depuis l'annonce de la décision d'embargo, la plupart des pays ayant trouvé (cf. Total ) des approvisionnements alternatifs.

 Il faut donc relativiser l'incidence de l'embargo sur l'économie iranienne d'autant plus que plusieurs pays d'Asie (Chine notamment ) ont envisagé de se substituer à l'Union. Une conclusion s'impose : un blocage du détroit d'Ormuz pénaliserait largement l'Iran .

 Mais il faut avoir en mémoire que c'est plus du tiers du pétrole "mondial" qui transite par ce détroit. D'où une "crise" inévitable en cas de blocage. 

Les négociations concernant le nucléaire iranien ( uniquement à propos de l'uranium hautement enrichi ) avaient pourtant bien commencé et la récente "étape" de Moscou avait été "franche" à défaut de se traduire-encore - par un accord...

L 'Iran - personne ne le conteste - est tout à fait légitime à mettre en œuvre un programme nucléaire civil. Mais un tel programme énergétique ne nécessite pas de l'uranium enrichi à 20 % !

Un enrichissement à hauteur de 3,5 à 4 % suffit pour un programme civil .

 Pourquoi ce seuil  de 20 % (atteint par l'Iran ) pose-t-il problème ? Réponse: c'est la voie ouverte à l'option nucléaire militaire car il n'y a pas de saut technologique entre 20 et 90% (seulement des centrifugeuses en plus et... quelques mois supplémentaires).

vendredi 29 juin 2012

L' Europe en cordée !

Voilà un accord - disons un compromis - qui fera date. Il faut saluer et la conviction et la tactique du Président François Hollande soutenu par Mario Monti et Mariano Rajoy.

 Il faut ,aussi, saluer le sens (le bon sens) des responsabilités de Mme Merkel. Elle n'a pas fait obstacle aux demandes du "Sud" de recapitaliser directement (via le M.E.S.) les banques en souffrance. 

Mais (ne l'oublions pas) se mettent en place désormais des mécanismes de contrôle qui sont l'embryon d'une coordination des  politiques économiques. 

Attendons les propositions que doit faire d'ici 3mois M.Herman Van Rompuy : je ne doute pas qu'elles aillent dans le sens de l'intégration que - comme bien d'autres - j'appelle de mes vœux. 

Ce 29 juin restera un jour faste pour l'Union ( ou à tout le moins pour les pays membres de la "zone euro"). 

L' Europe est demeurée encordée : bonne nouvelle que voilà. Stratégie payante des pays du "Sud"et sens des responsabilités de l'Allemagne (qui attend avec impatience, j'imagine , la déclinaison des "quatre piliers" que prépare M . Van Rompuy pour mieux soutenir l'édifice).

jeudi 28 juin 2012

Union européenne : l'urgence d'un signal !

Il me semble, ce soir, que l'on avance à grands pas. Mais (au-delà des divergences ''conjoncturelles'') il faut un signal fort. Et ce signal ne peut être que politique.

 Bien sûr,il faudra mutualiser l'endettement mais cela ne peut se faire sans l'annonce d'une coordination des politiques économiques et fiscales.

Ce que l'on attend (tant en France qu'à l’Étranger) c'est un "feu vert" donné pour entreprendre une "Grande Marche": celle qui conduit à une intégration des politiques (et pas seulement des politiques économiques). J'exclus évidemment de ces souhaits les partis extrêmes ou xénophobes qui vivent dans un autre temps.

Certes, il faut insister sur la notion de "solidarité" (et le Président Hollande a raison) mais comment croire durablement - et faire croire - à une nécessaire "solidarité" si aucun message politique (en ce sens la Chancelière Angela Merkel a aussi raison) n'est délivré exprimant bien plus qu' une "solidarité'' qui ne serait que de façade , telle une bouée jetée à la mer en période de tourmente.

 La "solidarité " doit être la traduction d'un "vouloir vivre ensemble" et refléter une volonté politique qui - jusqu'à présent - a été insuffisamment affirmée.

Sans porter un jugement sur les institutions actuelles, il est évident que nous sommes encore loin d'une "Union européenne" au sens des "États-Unis d'Europe".

 Il faut, maintenant, sauter le pas et mettre en chantier une réelle réforme des institutions et poser les jalons d'une élection -au suffrage universel - d'un Président de l'Europe.

 Certains diront:utopie! Je réponds : réalisme!

 Que les difficultés actuelles soient pour les chefs d’État et de gouvernement l'occasion de rebondir.

 L' Histoire leur en saura gré.

mercredi 27 juin 2012

Moscou / "printemps arabes": des propos de bon sens

Ainsi, c'est depuis Israël (Jérusalem ou Bethléem) que Vladimir Poutine a appelé à une transition "civilisée" les États en proie aux spasmes du ci-devant "printemps" arabe.

 Cette déclaration - en Israël - est loin d'être neutre. Certes, les propos du Président Russe sont frappés du coin du bon sens au moment - même si cela a été par la suite démenti - où l'on prêtait au nouveau Président Égyptien l'intention de dénoncer les "accords de Camp David " , pierre angulaire et contribution majeure à la stabilité du Moyen-Orient.

 Finalement, il apparaît que les propos prêtés au Président Égyptien ne seraient qu'une grossière manipulation en provenance d'une "agence" non officielle de Téhéran. Mais il n'y a pas de fumée sans feu et on doit s’interroger sur le contexte (et la raison) de cette opération de "désinformation".

 En tout cas , ce qui est certain, c'est que les élections égyptiennes - comme on pouvait le supposer - ont fait bouger les lignes. Que les Frères Musulmans soient d'obédience sunnite alors que l'Iran est chiite, cela apparait finalement secondaire par rapport à leur détestation commune de l’État d'Israël.  Sunnites et Chiites sont certes plus "frères ennemis" que "frères musulmans". Mais l'histoire du 20 ème siècle nous a  démontré qu'il y avait eu des alliances contre nature. Donc, restons vigilants. 

Je ne doute pas, par ailleurs, que Vladimir Poutine ait prêté une oreille attentive aux craintes exprimées par Benjamin Netanyahu et Shimon Peres à l'égard du nucléaire Iranien. Je constate d'ailleurs que les exigences formulées par Israël (arrêt de l'usine d'enrichissement de Fordo, fin de l'enrichissement, transfert de l'UHE ) rejoignent les positions du groupe des "5+1 ". Seule différence (sauf erreur de traduction du communiqué de presse), Israël fait référence à l'arrêt de tout enrichissement d'uranium en Iran alors qu'à ma connaissance seul le dépassement du seuil de 20% pose problème (premiers pas vers l'option militaire) alors même qu'un enrichissement inférieur à ce seuil est tout à fait compatible avec un programme nucléaire civil.

Quoi qu'il en soit, les propos de M. Poutine sont de nature à rassurer Israël en proie à un symptôme d'encerclement que suscitent les "printemps" arabes . Tout comme l'Iran est en proie aux mêmes symptômes (pays sunnites, États nucléaires) . Mais dans l'échelle du temps ces symptômes ne revêtent pas tout le même danger et la même urgence dans le traitement.

dimanche 24 juin 2012

Egypte : Un risque de retour au Moyen-âge ?

Du haut de ses pyramides, bien des siècles nous contemplent... Mais comme les pyramidions érodés, je crains que l’Égypte - elle aussi - ne s'érode.

 Je n'ai pas à contester dans ce blog la légitimité d'un vote populaire mais j'en entrevois les conséquences : le réseau des Frères Musulmans conforté, les alliances clairement exprimées (le Hamas) celles -sous la table - un peu moins: Avec le Hezbollah par exemple.

 A nouveau, je me demande si le rêve américain d'un "Grand Moyen Orient" n'était qu'un rêve ... devenu cauchemar. Peu à peu, les "pions " (mais beaucoup étaient pipés ) tombent et je crains, si nous n'y veillons, un retour à une "aube" qui ne sera pas l'aube "dorée" des pyramides.

 Ce n'est pas seulement aux États-Unis et à l'Europe (encore peu audible) qu'il revient d'être vigilants mais aussi à la Russie et à la Chine ...Un Moyen-Orient qui risque de s'embraser (cf. les craintes d'Israël à l'égard de l'Iran ) ne serait profitable à personne et moins encore à l'idée que nous nous faisons de la Civilisation (place de la femme, liberté d'expression etc...).

Pour l'heure, ne soyons pas exagérément pessimistes - tout en pensant à Israël encerclé - mais attentifs. Et puis on peut se dire qu'après le Moyen-Âge, il y a la Renaissance!

vendredi 22 juin 2012

Europe : décidé, je soutiens Mme Merkel !

Ma voix ne vaut probablement pas grand chose et mon "soutien" reste forcément virtuel. Pour autant, je constate que seule l'Allemagne de Mme Merkel pousse en avant le lourd mais inévitable dossier de l'intégration européenne.

 Peut-être n'ai-je vu - jusqu'à présent - chez Mme Merkel qu'une ''Madame la rigueur" mais j'ai probablement eu tort et je le regrette. Mme Merkel a mille fois raison de souhaiter une intégration politique de l'Union. Elle a , aussi, raison de ne pas accepter gabegie et dépenses inconsidérées.

 A ceux qui croient à un affrontement François Hollande /Angela Merkel , je dis : non;il ne peut avoir lieu car si tel était le cas, l'Union sombrerait. Cela, je ne le pensais pas aussi fortement il y a quelques semaines. Mais, à la réflexion, je ne voyais pas assez loin.

 D'ailleurs le souhait du Président de la République d'avoir un "plan de croissance" est en voie d'être exaucé. Et ce plan (avec notamment des project-bonds) sera d'autant plus crédible que l'Union ira - d'un pas décidé - vers l'intégration des politiques.

 A ceux qui regrettent des abandons de souveraineté, je dis "voyez la Grèce, voyez l'Espagne -et d'autres! sont-ils souverains quand leur peuple désespère  et ne sait à quels saints se vouer"?

Certes, la France -avec son Histoire - n'est pas le Texas et il ne faut pas imaginer un "Fort Alamo": les transferts de souveraineté devront se faire progressivement . Nous ne perdrons pas notre âme à nous intégrer dans une Europe souveraine. Charlemagne était-il un sot de ne pas se contenter d'un "pré carré" hexagonal? Notre histoire de France sera un élément de l'Histoire de l'Europe. 

A l'ère de la mondialisation, il serait catastrophique de nous enfermer dans de mentales "lignes Maginot". N'en déplaise aux démagogues qui font leur lit  (ou plutôt leur litière) de la misère de plusieurs pays du "Sud".

L' Angleterre franchira-t-elle le pas ? Je ne sais. Elle peut "caler". Mais je ne crois pas qu'elle veuille, isolée et endettée, demeurer seule dans son île.

jeudi 21 juin 2012

Vers des Etats-Unis d'Europe : urgence !

Cela fait bien longtemps que je dis qu'il s'agit là du véritable horizon de l'Union. Sans gouvernement fédéral l'Europe restera à la merci d'une tempête, bousculée par les marchés ou perdant son temps dans des querelles arides

 Je n'ai évidemment pas de conseil à donner au Président François Hollande mais il me semble urgent qu'il prenne la mesure de l'enjeu et enfourche ce "cheval de bataille '' , bataille dont personne ne contestera la légitimité.

 La Chancelière allemande, Mme Merkel, semble également appeler de ses vœux une plus grande intégration économique et fiscale. Mais, au-delà du gouvernement économique qui est inéluctable (sinon l'Union se défera) il faudra y ajouter un vrai volet politique. Un budget commun et une parole commune sont indispensables.

 A la veille du sommet de Rome, je pense que François Hollande, Mario Monti, Mariano Rajoy ont vraiment cette volonté. Le temps presse. Si, finalement, les "euro-bonds'' ne sont plus la priorité, la mise en place (ou l'annonce) d'un vrai gouvernement économique est, elle, une nécessité.

 Messieurs, la "balle est dans votre camp " et - à l'évidence- Mme Angela Merkel la saisira .

Hiver arabe : La Charia en marche ...vers la régression

Un jeune couple a reçu - au Mali - 100 coups de fouets pour avoir entretenu une relation hors mariage ...et cela s'est passé à Tombouctou en plein 21ème siècle. Dommage que Voltaire ne soit plus de ce monde car il aurait dénoncé ces comportements moyenâgeux, inadmissibles et - à la télévision - la voix de Voltaire aurait porté tout autant que sa plume lors de "l'affaire Callas ''.

 Pour l'heure, rien de tel au Maroc ni en Tunisie ni en Égypte. Mais cela pourrait advenir. A défaut de Voltaire, Bernard-Henry Lévy prendra -t-il sa plume ? J'attends. 

Tout comme les résultats officiels des élections présidentielles en Égypte . Quelle sera l'attitude des Frères Musulmans dans un cas comme dans l'autre? Et qu'en sera-t-il de ses liens avec le Hezbollah?

 Raison de plus, à mon sens, d'être "droit dans ses bottes" à propos du nucléaire iranien . Sans que l'on sache exactement encore ce qu'il vient de se passer à Doha, il convient d'être vigilant.

 A la crise économique dont nous sortons à peine, il ne faudrait pas que nous ayons , sur nos talons, un islamisme conquérant et butté. 

Bien évidemment, ce n'est pas l'Islam - grande religion- qui est en cause mais l'amalgame que l'on fait de plus en plus entre cette religion du Livre (ou son interprétation) et un comportement politique qui véhicule un fanatisme d'un autre temps .

 Voltaire au secours!