jeudi 28 février 2019

Corée du Nord / USA : le verrou chinois




Ainsi Donald Trump n'est pas Tarzan et la Corée du Nord n'a pas encore été menée à résipiscence : la dénucléarisation de la péninsule coréenne n'est donc pas pour demain . Evidemment le "pétard" allumé dans cette zone si sensible (au moins 4 puissances nucléaires dans la région ) pose problème et amène à s'interroger sur la prolifération nucléaire et l'efficacité du TNP .

Pour autant , les médias ne disent pas grand chose de la Chine et de son positionnement à l'égard des négociations avec la Corée du Nord ; c'est pourtant l'un des nœuds du problème : on sait que la Corée du Nord sans la coopération économique avec la Chine (dont le pétrole) s'effondrerait en quelques mois .

Or la Chine , en guerre économique avec les Etats-Unis , n'a guère envie d'accentuer la pression sur  Pyongyang (par un embargo étanche) pour favoriser un accord Trump - Kim Jong-un .

A défaut d'une concertation étroite entre  USA / et Chine il est peu probable que l'on s'approche d'un prompt dénouement : l'Empire du Milieu possède , sinon l'éternité devant elle , du moins de longs mois et de nombreux printemps . Le Président des Etats-Unis si "doué " (selon Michael Cohen) pour les épreuves de force où l'on joue les "gros bras " a devant soi un partenaire qui maîtrise tout aussi bien - et en souplesse - les techniques asiatiques de sport de combat .

Pour autant il ne convient pas de trop sourire et de minimiser le danger évident que représente le nucléaire nord coréen en raison de l'imbrication des alliances à proximité immédiate (cf. Japon / USA ) .

dimanche 24 février 2019

Vénézuela : médiation européenne ?




Un drame se joue en ce moment au Vénézuela alors qu'un "dialogue de sourds" entre responsables empêche toute avancée et que les convois humanitaires restent bloqués en Colombie . Le Président Maduro affirme que l'aide américaine n'est que prétexte en vue d'une déstabilisation du régime . Les Etats-Unis , de leur côté , soutiennent que les droits de l'Homme sont bafoués et que la démocratie n'existe plus (si tant est qu'elle ait existé ) en république bolivarienne . 

Certains mettent en avant le double jeu de Washington : les américains ne seraient pas si désintéressés que cela et auraient les yeux rivés sur le pétrole du Vénézuela (les plus importantes réserves du monde) . Des experts soutiennent que les Etats-Unis ont besoin du pétrole "lourd" vénézuélien pour produire leur kérosène ou diesel .Quoi qu'il en soit si des millions de Vénézuéliens quittent leur pays c'est qu'il y a une raison : ce ne sont pas les américains qui les font fuir.

Dans ce contexte une médiation de l'Union européenne est plus que jamais souhaitable et pour acheminer l'aide humanitaire et - en relation avec des observateurs des Nations Unies - préparer de nouvelles élections législatives . A défaut d'une médiation dans un cadre multilatéral une intervention américaine pourrait à tout moment intervenir et mettre à feu et à sang le pays .

Il serait de loin préférable que l'ONU prenne une résolution dans le cadre de la jurisprudence "Responsabilité de protéger " et que l'Union se saisisse de la situation en offrant sa médiation ...sans arrière pensée . 

lundi 18 février 2019

USA / IRAN : quelle offensive ?


Alors que les Etats-Unis et Israël  "convoquaient" à Varsovie un sommet des partisans d'une position dure à l'égard de l'Iran , la Russie ralliait à Sotchi ses alliés Iraniens et Turcs . Au-delà de l'offensive diplomatique de la semaine dernière on voit bien surgir deux camps qui préparent leurs "armes" .

Il ne s'agit pour l'heure que d'un rapport de force entre deux adversaires qui se "cherchent" mais le rapport pourrait dégénérer : d'un côté Israël émet des craintes (cf. le Hezbollah à ses frontières ) , de l'autre l'Iran cherche à Moscou (et à Pékin ) des soutiens alors que l'accord nucléaire de 2015 a été déchiré par Donald Trump : ainsi le jeux se font et se défont . 

Sauf que l'on se demande vraiment qui a intérêt à en découdre : Israël qui se sent menacé ? Riyad qui n'admet pas que l'Iran prétende à un leadership sur le Moyen-Orient ? Les Etats-Unis pour montrer leur force à l'égard de la Chine à toutes fins utiles ? 

Les réponses sont multiples et se recoupent . En revanche on ne voit pas l'intérêt qu'auraient l'Iran et la Turquie de mettre le "feu aux poudres" . Ni Moscou non plus . A moins qu'un "ordre de bataille " ne se mette en place avec , comme soutien , la Chine . Mais ce coup d'échec semble bien prématuré : on voit mal ce qu'une déstabilisation du Moyen-Orient apporterait aux uns et aux autres : qui aurait à gagner d'un nouveau choc pétrolier ...et d'une crise humanitaire dans un Moyen-Orient si désarticulé  après l'heureuse fin de Daesh ?

vendredi 15 février 2019

Pourquoi faire simple si l'on peut faire compliqué ?



C'est la question que se pose ma voisine qui répond au beau prénom de Prudence : son interlocuteur "Sécurité sociale"se nomme MFP (M = Mutualité) . Cet organisme s'est aussi adjoint la bucolique appellation  Solsantis . Pour l'instant c'est simple . Cependant ma voisine me dit que sa Mutuelle santé - contrairement à ce que l'on pourrait croire (cf. M ) - n'est pas MFP mais Intériale dont le service de gestion porte le nom poétique d' Almerys ) . 

Finalement rien de très compliqué sauf que l'organisme de Sécurité sociale lui a demandé d'ouvrir un compte (assurance maladie) au doux nom d' Améli . Pourquoi pas ? Mais on vient tout à trac d'indiquer à ma voisine que son interface " sécurité sociale " serait dorénavant la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) et non plus MFP . Ma voisine Prudence , ouverte à la révolution numérique en dépit de ses 85 printemps , s'est décidée à confier ces modifications à son ordinateur pour s'en souvenir et pouvoir naviguer hardiment entre MFP-Solsantis , CPAM , Intériale-Almerys et son compte Améli . Ouf !

Or voici que Prudence est toute retournée : son amie Marguerite lui déconseille d'enregistrer ses mots de passe . Exaspérée , elle prétend évoquer son problème dans le cadre du " Grand Débat National " , doutant que les "Gilets Jaunes " lui fassent la courte échelle en relayant ses préoccupations . Quant à moi , je l'en ai dissuadée considérant que l'Elysée avait d'autres chats à fouetter et bien d'autres comptes à régler...

mercredi 13 février 2019

Espagne / Pedro Sanchez : suite et fin ?



Ainsi le gouvernement du socialiste Sanchez (issu d'une coalition hétéroclite et opportuniste) n'aura duré qu'un peu plus de 6 mois : une majorité tout aussi hétéroclite et opportuniste (alliance droite, centre et indépendantistes catalans) aura suffi à renverser le gouvernement en n'approuvant pas , aujourd'hui, le budget de l'Etat . De la sorte des élections législatives anticipées auront très probablement lieu (1) dans les semaines à venir, possiblement en avril . 

Le refus du Président du gouvernement Pedro Sanchez d'organiser un référendum sur l'indépendance de la Catalogne est à l'origine de la crise : les indépendantistes catalans ont , par dépit ou par calcul , apporté leurs voix au PP (droite) et à Ciudadanos (centre droit) . 

L'issue de ces prochaines élections est incertaine et il n'est pas sûr - voire improbable - que le gouvernement socialiste soit reconduit : une configuration droite + centre + extrême droite (?) est probablement en marche au moment où le PSOE décline et où l'extrême gauche perd des plumes .

 Une des inconnues du scrutin (2) à venir réside dans le potentiel du nouveau parti d'extrême droite VOX : est-ce l'émergence d'un nouveau mouvement populiste s'inscrivant dans la "fièvre du samedi soir " de l'Europe ? Je n'y crois pas ...mais .

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(1) Le Président du Gouvernement doit faire connaître après-demain vendredi sa décision.

(2) L'autre inconnue réside dans l'impact des probables élections législatives sur les élections municipales qui doivent avoir lieu (en principe) en mai prochain . Dont celle de Barcelone pour laquelle Manuel Valls est candidat .

dimanche 10 février 2019

" Gilets Jaunes" : le piège



Après une nouvelle journée de violences à Paris, Bordeaux, Toulouse etc...le piège se referme sur ceux de nos concitoyens , naïfs , qui disent encore soutenir le mouvement des "gilets jaunes" . Naïfs  : car d'un mouvement qui , au départ , affichait des préoccupations de survie économique et / ou d'indignation (taxe carbone , 80 km/h , baisse des APL , CSG ,  Linky etc...) , il ne reste plus qu'une vague radicale menaçant perpétuellement de passer par delà les bastingages .

Il en va ainsi - au-delà des voitures brûlées - des églises profanées en province et des inscriptions anti-sémites à Paris  . C'est notre démocratie qui se trouve menacée si , trop faible et passive , elle ne sait réagir autrement qu'en lâchant du lest .Car les ambitions politiques (Rassemblement national , France Insoumise) ont pris le dessus . Cela pour les extrêmes qui opportunément content fleurette aux mouvements anarcho-libertaires  . De son côté, la droite républicaine (celle de Laurent Wauquiez ) mange son chapeau après avoir retourné sa veste . Et le Parti Socialiste , lui ,  a bien du mal à gérer son ombre (celle que lui fait François Hollande) . Certains journalistes prédisent sinon une "guerre civile " du moins des lendemains qui déchantent tant la violence , l'irrespect et la haine ont , désormais , pignon sur rue .

Il faudra bien du courage , de l'opiniâtreté et de la finesse à Emmanuel Macron pour - après le Grand débat - ramener la rivière dans son lit tant elle bouillonne d'ire , de violences et de bouffonneries conjuguées , prenant le dessus des expressions de détresse ou d'indignations  véritables . Le Président , s'il veut retourner la situation , devra frapper un grand coup : par exemple un référendum sur une question qui éveille - enfin - nos concitoyens . Tout particulièrement ceux qui sont endormis éreintés par la "fièvre jaune du samedi " qui n'est en rien la "fièvre du Samedi soir " qu'ils espéraient : John Travolta s'en désespère .

vendredi 8 février 2019

Europe : extrémismes et populismes montent au front


" Qui se ressemble s'assemble" dit la sagesse populaire . C'est ce qui s'est passé en Italie où l'extrême gauche du mouvement "cinq étoiles" (Di Maio) s'est alliée à la droite extrême de Matteo Salvini (Ligue du Nord) . Cela a favorisé les dérives que l'on connaît (récession de l'Italie , endettement, ruades anti-européennes) , le tout illustré par le triste épisode d'une grotesque gesticulation  avec les "gilets jaunes" français .Cela pourrait rester anecdotique et prêter à sourire en se disant que , jadis, Rome a été bien plus décadente .

Mais , à y regarder de près , on voit des accointances surgir : en Espagne - Andalousie,  le parti d'extrême droite Vox s'allie au parti centriste Ciudadanos pour favoriser (le mois dernier) l'accès à la présidence de la Junta du P. P. (Partido Popular) mettant fin à des années de leadership socialiste dans la Communauté autonome d'Andalousie .

 En France des électeurs de la droite "Républicaine " se sentent de plus en plus d'atomes crochus avec le "Rassemblement national" ...et se retrouvent main dans la main sur les ronds-points . Bref, des alliances - apparemment contre nature - se nouent à droite et à gauche , les partis populistes agissant  comme des aimants .  

Salvini et Di Maio parient -ils sur les "gilets jaunes " pour tenter de sortir l'Italie de l'ornière ? Pari bien risqué et qui ne fera pas taire les surenchères entre partis extrémistes fascinés par le pouvoir.

vendredi 1 février 2019

USA / IRAN : contes et mécontes



40 ans après la Révolution islamique (1979) des étudiants " Sciences Po " me demandent une "piqûre de rappel " : ils ne comprennent pas la stratégie des Etats-Unis en Iran et ,notamment, ce qui poussa  - à l'époque -Washington à soutenir (contre Moscou) des islamistes en Afghanistan (cf point 3 ) .

1 -C'est peu dire que les relations Iran/Etats-Unis s'apparentent à une "montagne russe " avec des hauts et des bas inopinés . La situation actuelle, conflictuelle, s'inscrit dans une longue histoire dont le refrain a été "Je t'aime, moi non plus " . Car au départ , à l'époque du Premier ministre Mossadegh -  mis sur la touche part les Etats-Unis  pour avoir tenté de nationaliser le pétrole - l'Iran du Shah Reza Pahlavi tenait  le rôle de gendarme du Moyen-Orient pour le compte de Washington .

2-La disgrâce est venue lorsque l'Iran en 1973 a voulu tenir la "dragée haute" aux Etats-Unis en propulsant le baril de pétrole  à un niveau rédhibitoire (1) . En représailles , les Etats-Unis cessèrent de soutenir le Shah qui , pêché mortel aux yeux de Washington , se rapprocha de la France en faisant valoir son droit au nucléaire civil (cf. Atom for Peace ... comme le proclama Eisenhower dans les années 50  ) .

3 -C'est évidemment ce qu'il ne fallait pas faire et les Etats-Unis entamèrent une partie de billard : Car les soviétiques avaient entre-temps (en 1979) envahi l'Afghanistan : les américains soutinrent les islamistes pour stopper l'avancée de Moscou . Dans ce contexte les Etats-Unis considérèrent qu'un gouvernement islamiste en Iran serait un moindre mal qu'un shah autoritaire régnant à coups de savak et dont Washington commençait à mettre en doute la loyauté . Des analystes sont persuadés que langue fut prise (via l'ambassade américaine à Téhéran ) avec l'ayatollah Khomeiny . Nul ne peut l'affirmer car tant le Département d' Etat que la CIA restent discrets : on les comprends car , sur ce , naquit la République islamique iranienne en 1979 il y a juste 40 ans . 

4-Puis vint (1980-89) la guerre Iran-Irak et le soutien apporté par les Etats-Unis à Saddam Hussein . A la suite de ce conflit qui fît un million de morts l'Iran (assailli par l'Irak) voulut disposer d' une arme de dissuasion  . D'où le jeu chat/souris auquel se livra l'Iran pour se procurer (auprès du Pakistan) la technologie du nucléaire .

5-Mais l'Irak n'est plus un danger et la stratégie de dissuasion de Téhéran a été interprétée par Washington comme une menace à l'encontre d’Israël ...D'ailleurs les propos bellicistes de l'ancien président Ahmadinejad ont conforté les craintes de Washington :

- D'où l'accord nucléaire de juillet 2015 destiné à geler une possible stratégie de dissuasion nucléaire iranienne . Donald Trump se désengagea de cet accord en 2018 le trouvant trop timide et n'incluant pas les missiles balistiques  .

- D'où l'embargo décrété par les Etats-Unis sur l'achat de pétrole iranien et les sanctions qui vont avec et dont la population iranienne essuie les contrecoups .

Telle est la situation présente dont on a , effectivement, quelque peine à démêler les fils sans faire appel à Ariane .

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(1) Le 22 décembre 1973 l''Iran avait fait monter les enchères du baril de pétrole jusqu'à 12 $ alors que l'Arabie Saoudite se satisfaisait d'un baril à 8 $ . D'où l'ire américaine ...


dimanche 27 janvier 2019

France : halte à la division



C'était l'ambition du pseudo "Etat-Islamique" de fracturer et diviser les sociétés occidentales pour préparer , sur leurs cendres, l'avènement d'un islam radical prétendant tout régenter . L'E.I n'y est pas arrivé.

Mais alors que les dernières niches de Daesh rendent l'âme , le monde occidental apparaît plus divisé que jamais : des populismes de bric et de broc ont débuté en Espagne (Podemos) , en Grande-Bretagne (Brexit) , aux Etats-Unis ( Donald Trump) , en Europe centrale ( Hongrie, Pologne) et voilà qu'ils atteignent la France ( Gilets Jaunes)  après avoir , en Italie, promis monts et merveille et aussi la lune ... auréolée de cinq étoiles

Ainsi nos sociétés dans un même mouvement se divisent et se fragmentent . Elles  peuvent à tout moment basculer soit vers des régimes autoritaires soit vers une situation anarchique telle qu'elle se produit en France chaque samedi depuis 2 mois .

Sans le vouloir - et dans un état de totale inconscience - nous faisons le lit des djihadistes de tout poil  qui demeurent en embuscade  .  Halte au feu !

jeudi 17 janvier 2019

Europe : le socle franco - allemand renforcé



Au moment où la Grande - Bretagne patauge dans l'option Brexit et prend ses distances vis à vis de l'Union européenne , c'est une bonne nouvelle que de constater le renforcement des liens entre la France et l'Allemagne . 

Le prochain traité qui sera signé dans les jours qui viennent à Aix-la-Chapelle a pour racines le Traité de l'Elysée de 1963 mais il va plus loin : au-delà de la coopération transfrontalière et des échanges économiques et culturels traditionnels il y a - et c'est un point essentiel - un rapprochement majeur dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité . 

La coopération militaire n'est pas seulement "technique " : il s'agit d'un rapprochement en matière de défense  . La politique étrangère se traduira par une approche commune  dans sa définition et sa mise en oeuvre (coopération entre ambassades et auprès des Nations Unies) . 

Certains se récrient (Mme Le Pen ) d'autres sonnent du clairon en fantasmant et imaginant l' abandon de l'Alsace et de la Lorraine ( !) .  Il est ainsi dommage que le gouvernement et les médias ne soient pas plus prolixes pour commenter un accord qui constitue un axe majeur pour la construction de l'Europe .

lundi 14 janvier 2019

Europe : Allo ?



Alors qui'en France - et en Italie - les partis extrémistes de droite comme de gauche "grimpent sur les barricades " en voulant (comme les britanniques) reprendre leur liberté , les instances européennes sont silencieuses ...comme si les élections européennes de mai prochain ne les concernaient pas . Faut-il vraiment se résigner à une vague populiste partant d'Europe centrale et venant chatouiller les côtes méditerranéennes ?

 Il est navrant de constater le peu d'initiative venant du Conseil européen , de la Commission ou du Parlement : le Président du Conseil européen serait-il sans voix alors que le Traité de Lisbonne le conforte désormais avec un mandat de 5 ans  ? Il est à craindre , si l'Union ne va pas au delà d'un discours technique à destination d'une frange de la population , que les Français ne prennent définitivement leur distance d'avec la "technostructure" Bruxelloise (sur laquelle tirent à boulets rouges et le Rassemblement National  et "Les Insoumis ").

Il reste peu de temps pour convaincre les Français que l'Union européenne est plus qu'un marché et que s'écrit peut-être en ce moment un chapitre de l'Histoire d'un continent qui risque d'être d'ici peu pris en tenaille entre l'Asie (Chine, Inde, Indonésie) et une Amérique plurielle hésitant à défendre nos "valeurs occidentales" , celles que, dans l'Union européenne, nous partageons . 

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mercredi 9 janvier 2019

Comités "Théodule " / Réforme Etat / Débat national



La décision de l'ex - ministre Chantal Jouanno d'abandonner la présidence du "Grand débat national " pose à nouveau (1) un problème de fond et aussi ... de fonds  concernant l'existence et le financement des "Autorités Administratives Indépendantes " (A.A. I). Ces comités ne sont pas tous des "Comités Théodule" mais leur contrôle parlementaire est insuffisant voire inexistant même si la loi de janvier 2017 a essayé de clarifier certaines situations .

Leur indépendance peut d'ailleurs n'être que relative ...à moins qu'elle ne soit garantie par un salaire pouvant atteindre 20 fois le SMIC ... ce qui évidemment pose question au moment où l'Etat se veut économe . Les "fuites" sur le salaire de Mme Jouanno et qui ont motivé son retrait posent le double problème d'un démembrement de l'Etat (du moins en apparence) et des "fromages" distribués en portions plus ou moins égales à certains fidèles "serviteurs de l'Etat ".

Ce sera finalement le mérite du "grand débat" de s'interroger sur la vision et la stratégie de l' Etat (risques de dispersion en 26 Comités , Commissions ,  Observatoires , Hauts Conseils etc...) , de questionner sur les doublons ...et sur la transparence . D'où les attentes (et les impatiences) en matière de "Réforme de l'Etat" : serpent de mer , monstre du Loch Ness ou bien simple anguille sous roche glissant fâcheusement entre les mains du gouvernement ?

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(1) Rapport du Sénat  novembre 2015 + rapport Cour des Comptes Février 2018 (financement)

mardi 8 janvier 2019

Où est le " Front Républicain" ?



Ainsi nos institutions seraient sérieusement menacées et nos valeurs républicaines sur le point de partir à vau-l'eau : la France ne ferait plus cocorico puisque son coq serait écrêté et recuit par les ardeurs révolutionnaires du couple transgenre Le Pen  / Mélenchon .

C'est encore un conditionnel mais la fosse est effectivement ouverte si un "Front Républicain" ne se met pas rapidement en marche . Car Beppe Grillo chante à notre porte et s'en veut remplacer le coq en son clocher . Salvini et Di Maio lui font écho .

Coïncidence ou non Alain Juppé a bien raison de prendre ses distances par rapport au parti "Les Républicains" ...qui ne pipe mot : on attend que Laurent Wauquiez condamne le désordre actuel mais il mouille son doigt pour voir où souffle le vent...tout comme Olivier Faure aussi silencieux que son homonyme Félix en 1899 ...

A défaut d'un front commun des partis républicains (certes ouvert aux réformes mais aussi à même de tenir tête aux casseurs) ce gouvernement ne trouvera pas de porte de sortie et les Français attendront longtemps le "clap " de fin . 

Mais ce " Front Républicain " ne se fera pas tout seul : Emmanuel Macron devra aller au charbon et reconstituer , avec les chefs de partis - et les syndicats - l' "Union Nationale " plus que jamais  indispensable . C'est urgent : le coq n'en finit pas de déchanter : il craint de... mariner ou de finir dans la casserole que lui tend avec gourmandise Mélenchon .

mercredi 2 janvier 2019

Chine / 2019-49 : Le" Grand Rêve " Chinois



En ce début d'année 2019 on évoque des "marqueurs" du temps politique  : élections européennes ou le dernier virage avant les élections présidentielles aux Etats-Unis en 2020 . Pourtant 2019 verra aussi s'affirmer au grand jour les ambitions de la Chine, future Grande Puissance mondiale quand bien même le point d'orgue n'interviendrait qu'en 2049 (100 ans de la RPC) . L'alunissage d'un module exploratoire chinois sur la face cachée de la lune en ce début janvier est un indice parmi d'autres . 

2019 verra converger les "Nouvelles Routes de la Soie ", couloirs d'expansion de la Chine : routes terrestres vers l'Europe et le Moyen-Orient et routes maritimes vers l'Afrique et l'Amérique Latine . Ces "routes" sont au cœur de la stratégie du Président Xi Jinping fort du soutien du Parti et de l'Armée Populaire de Libération . 

Ces soutiens rendent désormais crédible le "Rêve Chinois", au-delà de l'affirmation d'ambitions économiques . Le "Rêve " n'est pas fantasmé mais structuré : Il doit se concrétiser en 3 étapes ( parité de PIB avec les USA en 2025 , parité militaire en 2030 , affirmation politique sur la scène internationales à la date symbolique de 2049 ) . 

Face au "tigre" chinois , pour l'heure au repos, nos querelles internes en Occident sont peu de choses mais elles tiennent lieu d'avertissement : Elles sonnent l'heure , pour l'Europe , de se ressourcer en sérotonine (comme le suggère Houellebecq ?) à moins  de voir apparaître aux ronds-points non pas des gilets jaunes mais des gilets de sauvetage . Sans attendre 2049  il est peut-être temps d'anticiper .

vendredi 28 décembre 2018

E. Macron : quadrature du cercle ?



C'est un simple constat que d'évoquer une situation aussi complexe que la quadrature du cercle . Et on regrette que le Président - comme jadis F. Mitterand - ne puisse avoir recours à une pythonisse tant il paraît difficile de rebattre les cartes ...

Quelle carte pour 2019 ? C'est bien là la question et il serait outrecuidant d'y répondre ... sauf à laisser courir son imagination . Car , depuis l'affaire Benalla  , depuis les "gilets jaunes" on constate qu'en France - et particulièrement en cet hiver - les rouages sont grippés .

Faute de vraies courroies de transmission le Président ne peut dissoudre l'assemblée ...sauf à jouer "quitte ou double" et à exposer la France à des situations incongrues (M.Le Pen , JL Mélenchon) .Prendre l'initiative d' un référendum ? Le Président Macron serait sanctionné tant des ressentiments (injustes bien souvent et absurdement haineux) à son égard courent sur les réseaux sociaux ...Alors que faire ? Peut-être nommer un nouveau Premier ministre ...

En fait on  ne sait plus sauf à tomber sur une évidence : on ne peut sortir d'un cercle doublé d'un carré que par le haut . Ascension donc , après Noël .., en s'efforçant d’élever le débat qui va être engagé .

Comme le disait jadis F. Hollande (qui tente un retour en scène) tout tient dans la confiance . A Emmanuel Macron d'en renouer les liens . Ce sera difficile sauf à trancher quelques nœuds gordiens  et tenter de reprendre pied avec le levier international et européen ...tout en sachant que ce levier ne saurait être catapulte et que reprendre pied ne signifie pas d'emblée reprendre la main . Une "longue marche " l'attend .


lundi 24 décembre 2018

Démocratie française : paradoxes et illusions



A la veille de Noël, de ses fifres et hautbois on ne peut que s'interroger sur des contrastes : le Tribunal administratif de Montpellier (donc l'Etat) interdit une crèche dans des locaux municipaux de Béziers alors que - dans le même temps - des "gilets jaunes " entonnent à Paris des chants antisémites et que l'on tente , près des Champs Elysées , de lyncher des policiers . Contraste donc ...

Tocqueville se retournerait dans sa tombe s'il constatait aujourd'hui - au delà de l'Amérique qu'il observait - les travers actuels de la démocratie française . Elle baigne dans les illusions et se heurte aux paradoxes : le mouvement des "gilets jaunes " qui exprimait un ras-le-bol à l'égard de mesures incomprises ou brutales dégénère maintenant en un vibrion anarchiste ou fascisant dans lequel extrême droite et extrême gauche tentent de faire leur beurre et tirer les marrons du feu . 

Les citoyens sont déboussolés : que l'Etat se trouve dans l'incapacité de mettre fin aux violences , aux saccages de commerces et monuments,  et cela dans une démocratie est inconcevable ...alors que dans le même temps on focalise sur une crèche qui est - aussi - au-delà d'une croyance, l'expression d'un rêve enfantin . A. de Tocqueville est bâillonné et l'on s'interroge : les médias lui tendraient-ils aujourd'hui un micro alors qu'il est confisqué par des "gilets jaunes " qui se rengorgent en regrettant de ne pouvoir "débusquer" (!) le Président du Palais de l'Elysée ? 

Dans ce rocambolesque (et tragique) contexte on ne peut que s'interroger sur l'exemplarité de la  "Démocratie françaises" . Il est vrai qu'après 1793 est arrivé Bonaparte ...et puis Napoléon . Hegel un instant fasciné s'est vite aperçu qu'il s'était fourvoyé (1).

Ainsi donc et avant d'imaginer une "lame de fond" dont les "gilets" seraient la romantique expression et le signe avant-coureur l'on devrait se demander s'il n'y a pas là l'expression d'une faiblesse de notre démocratie incapable de s'affirmer .

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(1) lettre de Hegel à son ami Niethammer "j'ai vu l'Empereur , cette âme du monde ..."( octobre 1806)

samedi 22 décembre 2018

USA : retour à la maison ?



Ainsi les Etats-Unis ne seraient plus les "gendarmes du monde" et entonneraient désormais le refrain isolationniste de James Monroe . C'est en tout cas la position de M. Trump qui donne l'impression de sacrifier son bon ami Netanyahou en se retirant de Syrie ...et en laissant ainsi un espace à prendre par l'Iran (et aussi par la Turquie) . 

Faut-il croire en une vision stratégique d'un repli "à la maison" ou bien à un pur calcul comptable en raison du coût d'un maintien sur place des forces spéciales américaines?  Si les calculs demeuraient strictement financiers il est à craindre (ou à souhaiter selon le camp) que les Etats-Unis plient bagages de leurs bases en extrême-orient (1)

 Faut-il s'attendre à la remise en cause de la stratégie de "containment " de la Chine (comme cela a été le cas dans le domaine économique avec le retrait US de l'accord TPP négocié par Obama ? ) .

Si  M. Trump avait une vision réduite à un prisme financier on pourrait alors se demander si , à terme, il n'envisage pas de remettre en cause le traité de San Francisco (1951 et 1960) au terme duquel les marines américains "campent " au Japon (Okinawa en particulier) . Cela ferait bien l'affaire de la Chine ...qui , comme on le sait, se sent aujourd'hui pousser des ailes .

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(1) Lors de sa campagne électorale M. Trump avait déploré le coût de la présence américaine au Japon (50 000 soldats environ dont un peu plus de la moitié sur l'île d'Okinawa : au total un coût d'environ 6 milliards $ que le candidat trouvait alors exorbitant )

jeudi 20 décembre 2018

Référendum : amnésie médiatique ?



Alors que les "gilets jaunes " vibrent au son du refrain "référendum d'initiative citoyenne" tout chaud issu du programme de la campagne présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon (Parti France insoumise) , un silence radio tient lieu de commentaire  concernant l'actuelle procédure référendaire inscrite dans la Constitution et non utilisée jusqu'ici dans son aspect "initiative populaire" .

Car depuis la révision constitutionnelle de 2008 (mandat de Nicolas Sarkozy) l'article 11 prévoit bien - sans en employer mot à mot l'expression - un " référendum d'initiative partagée"  (c'est-à-dire couplant initiative parlementaire et expression des électeurs ) . 

Plutôt que d'enfourcher le programme de M. Mélenchon (et la récupération qui va avec) il aurait été judicieux de rappeler ce qui existe déjà dans la constitution , outil qui n'a jamais été - à ce jour - utilisé . Cela suppose que 20% des députés décident de lancer un projet ou thème de référendum et que 10 % des électeurs soutiennent cette proposition .

Est-ce si difficile ? Ne peut-on imaginer qu'à la suite du"débat national" prévu durant les 3 mois prochains , sa conclusion et les mesures qui en découlent fassent l'objet d'un référendum d'initiative partagée associant donc parlement (qu'il n'y a pas lieu d'écarter) et le peuple (qu'il convient d'associer étroitement comme partie prenante et force vive du débat national ) ?

Mais si l'on veut aller plus loin et parfaire encore la procédure de "référendum d'initiative partagée" on peut aussi inverser les leviers : une proposition de loi constitutionnelle pourrait donner l'initiative aux 10 % de citoyens et le "soutien" à 20 % des parlementaires : nous serions donc , dès lors , dans une situation de référendum d'initiative partagée à  prééminence populaire ...donc citoyenne (CQFD) .

mardi 18 décembre 2018

Réformes ou tracasseries : confusion




Les sociologues et analystes de tous bords n'en finissent plus de tenter de décrypter le phénomène "gilet jaune" . Certes il y a les laissés pour compte de la mondialisation , les populations oubliées de la "périphérie" mais il y a , aussi , dans l'esprit des gouvernants , la confusion entre réformes et tracasseries . Georges Pompidou l'avait bien compris qui disait "il faut cesser d'emm....les Français".

Or nombre d'initiatives ne sont que tracasseries désuètes ou mal expliquées : les 5 euros de réfaction d' APL pour les étudiants , la limitation de vitesse à 80 km/h , le remplacement des chaudières à fioul ...et le compteur d'électricité Linky venant subrepticement interférer avec notre vie privée sans explication et "à la hussarde " . 

C'est probablement pour contrer une vague condescendante de tracasseries et de pseudo réformes (à la différence de la réforme - acceptée - de la SNCF ) que bon nombre de Français veulent prendre la parole avec un "référendum d'initiative citoyenne".  Nos concitoyens réclament cette parole comme " droit d'usage " ...sans forcément avoir en tête qu'une telle procédure existe déjà (au moins partiellement) dans notre Constitution .

lundi 17 décembre 2018

COP 24 : demi - succès / demi - échec



La COP 24 n'a pas soulevé d'enthousiasme : elle donne quelques munitions à l'accord de Paris (COP 21) mais ces balles sont encore " à blanc " . Car les "munitions" ne sont que des clauses techniques : des prescriptions pour lutter contre le réchauffement climatique sans s'assurer que le traitement sera efficace . Car il n'y a guère de mesure nouvelle adoptée à Katowice : aucune accélération de la lutte contre le réchauffement (pas de modification du rythme de diminution du gaz à effet de serre ) si ce n'est des voeux pieux et un appel pressant du Secrétaire général O.N.U.

Certes, la COP 24 aura précisé le mode d'emploi technique des mesures et  elle aura indiqué comment  assurer la transparence des efforts de chaque Etat signataire . Mais l'on se situe toujours sur une trajectoire + 3 degrés fin de siècle alors que l'objectif de la COP 21 (et de la COP 22) était de +2 degrés (avec un souhait de + 1,5) .

Il n'est pas étonnant que les "petits Etats insulaires " ne soient pas satisfaits surtout lorsqu'ils voient les USA , l'Arabie Saoudite , la Russie remettre en cause le rapport alarmiste du GIEC . Certains disent qu'il aura été davantage question des mines de charbon américaines ...ou polonaises .Pas un mot (apparemment) du nucléaire pour tenter de trancher le débat entre les tenants du nucléaire propre ( car décarboné ) et ceux qui soulignent les risques de dépendance liés à l'approvisionnement en uranium et aux embarrassants déchets des centrales . 

Bref, la COP 25 qui se tiendra l'an prochain au Chili (après défection du Brésil) aura encore fort à faire pour que les îles Marshall et les îles Fidji retrouvent le sourire . La France sera-t-elle , l'an prochain, davantage partie prenante qu'elle ne l'a été (cf.gilets jaunes...) cette année à Katowice ? La voix de la Chine portera-t-elle et aura-t-elle sa place dans la "Nouvelle Route de la Soie" alors que les Etats-Unis iront peut-être encore "au charbon" ?