samedi 29 avril 2017

"Lettre" au futur Président de la République




                   Monsieur le (futur) Président de la République,


Vous serez dans quelques jours élu Président de la République . Cela ne fait aucun doute. Il vous reviendra alors de prendre position sur différents "dossiers" ou , plutôt, de répondre à plusieurs défis en relation avec nos partenaires de l'Union : celui de la construction européenne avec un vrai gouvernement de la zone euro , celui aussi du positionnement de la France sur l'échiquier mondial : qu'il s'agisse de la neutralisation de Daesh , de la situation en Ukraine, des tensions avec la Corée du nord ou bien de médiations possibles dans le long conflit opposant Israël et la Palestine .

Evidemment il vous faudra convaincre et parler avec la raison mais aussi avec le cœur car nos concitoyens abhorrent le langage technocratique auquel ils préfèrent la langue des signes.  

Au plan Français ce sera - avec la sécurité - la croissance qu'il faudra aller chercher: non pas "avec les dents "mais avec des mesures ajustées pour relancer l'investissement dans un climat de confiance. C'est dire qu'il faudra , comme vous le souhaitez, un gouvernement d'experts mais aussi de femmes et d'hommes ayant une stature politique que leur sensibilité soit de droite (Xavier Bertrand...) ou de gauche (Jean-Yves Le Drian ...)

C'est pour cela que les Français n'ont pas voulu que le Front national tente de franchir les cataractes avec une gondole quand bien même elle aurait pour nom Dupont-Aignan que Mme Le Pen vient de prendre dans ses filets à défaut d'un plus gros poisson rouge.

Mme Marie-France Garaud a tenté, elle aussi, de donner de la voix : elle se dit parler au nom du Général de Gaulle  S'il s'agit d' un "complot" -  une nouvelle fois ourdi -  je ne doute pas que Mme Chirac, comme jadis,  le dénonce...Dans un autre registre Mme Brigitte Bardot , proche du F.N. s'exprimera  : je doute que ce soit au nom de De Gaulle à moins que ce soit pour dire qu'Emmanuel Macron ne devrait pas "vendre la peau de l'ours" sans qu'elle ait été, au préalable consultée.

Plus sérieusement et si vous me le permettez, j'ajoute un dernier mot : le 3 Mai - lors du débat - les Français feront la différence . Seulement je vous suggère de ne pas répondre aux gros sabots de Mme Le Pen avec des escarpins. La sincérité et la compétence doivent prévaloir , le dialogue et l’authenticité aussi comme devait sans doute l'affirmer devant vous Paul Ricoeur, 

                                   Je vous prie de croire , Monsieur le Président ...


vendredi 28 avril 2017

Fascisme de droite, extrémisme de gauche



Il faut appeler un chat un chat : le Front national de Mme Le Pen - derrière un sourire forcé - est un fascisme qui veut croquer "à belle dent" notre démocratie en jouant avec nos peurs (islamisme, chômage ...) et en les récupérant sans autre solution que déclamatoire.

Dans mon entourage j'ai cependant vu - rarement heureusement - quelques amis se faire piéger croyant sur parole ce que promet Mme Le Pen : un village "gaulois" derrière des palissades .

La seule différence réside dans le fait que le Front national ne possède pas de potion magique mais seulement des selfies, des vitupérations et des remugles négationnistes. Certes ce n'est pas , Dieu merci, la France des années 1930 mais peu s'en faut. Imaginer d'ailleurs un Philippot, un Collard, un Bay au gouvernement - autant de Rouletabilles - montre bien l'inanité des promesses faites. 

J'hésite pourtant à qualifier le mouvement de M. Mélenchon de "fascisme de gauche" . On se bornera à parler d'extrémisme de gauche : un banquet où les plats auraient un goût de Maduro-Chavez, de Iglesias- Podemos ou de Yanis Varoufakis. Un repas où au dessert on raserait gratis.

 En attendant M. Mélenchon rase les murs , hésitant à se hisser sur le front républicain. Mais n'est pas Gavroche qui veut...

lundi 24 avril 2017

Mondialisme / nationalisme ?


Certains prédisent la disparition des partis "anciens" (droite/gauche) et suggèrent une autre approche : mondialisme / nationalisme . La tentation - en dépassant des enjeux "vieux jeux"- est de se borner à distinguer la vision large , jeune, nouvelle d' Emmanuel Macron à contre-courant de celle vieillotte, étriquée et démagogique de Marine Le Pen .

Ainsi (en simplifiant) le clivage gauche/droite aurait disparu au profit d'un bipartisme "culturel" (mondialistes contre nationalistes). Mais :

1-Cette distinction nouvelle , intellectuellement attrayante, ne tient pas compte d'une évidence : celle du déficit ou de la dégradation d'image - pour des raisons différentes - des deux candidats "malheureux " François Fillon (droite L.R.) et Benoit Hamon (gauche P.S. ) après leur victoire inattendue aux "primaires". 

2- au-delà de l'image - et de la confiance qui va avec - le positionnement par rapport à l'idée européenne semble plus important qu'il n'y parait : Soit qu'il se concentre sur l'euro (cf. la sécurité monétaire ) soit qu'il s'inscrive dans une ambition européenne en devenir et dans une identité progressivement revendiquée. M. Macron semble incarner un espace en construction alors que Mme Le Pen s'attache plutôt à une déconstruction (retour subliminal au passé, arrêt de la construction européenne).


vendredi 21 avril 2017

Présidentielles : Le Pen dans le piège de Daesh



Moribond , Daesh poursuit son objectif : déstabiliser nos sociétés en nous dressant les uns contre les autres . Avec son discours monolithique autour de l'immigration Mme Le Pen se fait l'alliée inconsciente  des islamistes. 

L'indigence de son programme économique passe ainsi au second plan tout comme un masque tente - momentanément - de cacher un visage ingrat.

Heureusement les Français sont en majorité réfractaires au discours totalitaire du Font national : la haine - ils le perçoivent -  n'est souvent qu'une peur malhabilement dissimulée. 

Dans le combat sans merci qu'il faut évidemment mener contre l'islamisme il convient - comme une cohorte romaine - de resserrer les rangs . 


vendredi 14 avril 2017

Présidentielles : blues de campagne



A l'évidence les Français se font peur : certains voient le trotskiste  Mélenchon rejoindre , à l'Elysée, les antichambres de la Pompadour tout comme certains s'imaginent Marine Le Pen prendre les devants d'une nouvelle Croisade telle une Urbain II  peu urbaine .

Heureusement ni l'un (e) ni l'autre ne seront élus car au moment de mettre leur bulletin dans l'urne nos concitoyens se diront que le chaos n'est pas toujours salvateur

1-A voir la référence de M. Melenchon, Nicolas Maduro - héritier de Hugo Chavez - noyer le Venezuela (1) dans des rêves opiacés on se dit que la philosophie des Lumières ( revendiquée ) ne peut  aveugler à ce point : le chemin tracé depuis Voltaire est celui de la Raison. 

2-Il en sera de même pour Mme Le Pen qui tente - en vain  - de canaliser les frustrations en se claquemurant dans une yourte.

Les Français sont hardis, baroudeurs mais non pas inconscients... ou suicidaires. 

_______________

(1)taux d'inflation du Venezuela en  2016 : 800% . Diminution du PIB de 18,6% (cf. Reuters 20/1/17)

samedi 8 avril 2017

USA : La tactique du "gendarme "



A la réflexion il n'est pas mauvais que les Etats-Unis cessent (comme jadis B. Obama) de tergiverser. La frappe "ciblée" d'hier démontre que les USA ne veulent pas s'enfermer dans leur pré-carré et n'agir qu'en fonction de paramètres commerciaux.

 Il reste maintenant à démontrer - après le "coup de pied au derrière" infligé à Assad (1) - que la mission première (2) que se confère M. Trump est bien d'éliminer Daesh .  On peut penser qu'il sera sur la même ligne que la Russie, la Chine et l'Union européenne. 

On peut s'attendre aussi à ce que les Etats-Unis ne croisent plus les bras devant les gesticulations de la Corée du Nord ; à trop prendre Pyongyang pour un asile on oublie parfois que certains peuvent enjamber les murs ...

__________
  
(1) Les Etats-Unis ont - j'imagine - acquis la preuve de la responsabilité du gouvernement syrien dans l'usage d'armes chimiques (à la différence du pseudo nucléaire irakien en 2003 et à la poudre de perlimpinpin brandie par M. Colin Powell aux Nations-Unies).

(2) M. Trump adhère sans doute (comme la plupart des Présidents américains) à la doctrine de la "destinée manifeste" des Etats-Unis 

mardi 4 avril 2017

Zone euro : dans le vert



Alors que des partis politiques extrêmes vitupèrent contre l'Union européenne et la zone euro, il n'est pas inutile de jeter un oeil sur les indices : avec un score de 56,2 l'indice manufacturier Markit PMI est révélateur de la bonne activité des entreprises (1). Il atteint ainsi son plus haut niveau depuis 6 ans .

Le taux de chômage est redescendu à 9,5 % (9,7 en France) et les prévisions de croissance pour 2017 dans la Zone euro oscillent autour de 1,8 % . Il faut aussi noter que la Grèce devrait renouer avec la croissance et l'Espagne "surfer" sur un taux supérieur à 2% après avoir dépassé 3% en 2016.

Comment croire que le salut résiderait dans les "barricades" derrière lesquelles  tels partis extrêmes rêvent de nous enfermer ? 

 Mais les Français , attachés à l'euro, conservent encore quelques onces de bon sens . 

___________________

(1) Agence Reuters (3 avril 2017)

vendredi 31 mars 2017

Le Venezuela à la dérive



Il ne s'agit pas - seulement - de dérive économique mais aussi de dérive politique : le Vénézuela qui était dans les années 2000 un exemple et une référence - cf. l'Alba - (1) devient désormais (pour les démocraties tout au moins) peu fréquentable : l'immunité des parlementaires a été supprimée et la Cour suprême a tenté de s'arroger le pouvoir législatif . Cela alors que la lutte contre la corruption se trouve freinée (le vice-président mis en cause) et que les élections régionales sont indéfiniment reportées ( les législatives de décembre 2016 ont été largement remportées par l'opposition).

Le Président Maduro crie "au complot! "  (OEA, CIA ...) alors que les files d'attente s'allongent devant les magasins et que l'on manque de médicaments.

Pourtant la politique de Chavez (et aussi de Maduro au départ) avait du sens : réformes sociales, aides en faveur des plus démunis ...bref,il s'agissait alors de donner un tour concret à la Déclaration du Millénaire appelant à éradiquer l'ignorance, les épidémies et la pauvreté.

Mais, depuis, la baisse du pétrole a déstabilisé l'économie et la corruption a déstabilisé les esprits. 

Ainsi un pays qui jadis rebattait les cartes semble avoir désormais perdu la main. 

Qué mala suerte !

___________

(1) Alianza bolivariana para los pueblos de nuestra America

NB - situation le 16 Mai 2017 : 40 manifestants tués depuis avril 2017

samedi 25 mars 2017

Turquie : Europe ou Asie ?



La Turquie franchira-t-elle le Rubicon ? Les propos récemment tenus à l'égard de plusieurs Etats de l'Union (Allemagne, Pays-Bas...) dévoilent l’ambiguïté du régime : bien qu'appartenant depuis longtemps à l'OTAN et souhaitant adhérer à l'Union européenne, Ankara semble désormais regarder vers l'Asie 

Ainsi la Turquie se plait-elle à songer à une adhésion à l'Organisation de Coopération de Shanghai (OSC) qui regroupe la Russie, des Etats pétroliers ou gaziers d'Asie centrale, la Chine, l'Inde , le Pakistan ...C'est en tout cas ce qui ressortait de déclarations officielles de novembre 2016 ainsi que le rapportent alors plusieurs agences de presse (1) . 

Au moment où l'économie turque semble en perte de vitesse (2) peut-être la Turquie songe-t-elle à se rapprocher - au moins côté pile - des Etats pétroliers ou gaziers d'Asie centrale et de la "nouvelle route de la soie" qui constitue le nouvel axe stratégique de la Chine...Tout en restant - côté face - dans ce qu'il est convenu d'appeler le "camp occidental "...à toutes fins utiles .

___________

(1)voir notamment lefigaro.fr du 20 novembre 2016 (avec AFP)

(2) Les Echos.fr du 14 décembre 2016

mardi 21 mars 2017

Présidentielles : "nettoyage de printemps"



Il était un temps où parler de morale en politique faisait rire autour de soi. Les temps ont changé et un "nouveau monde " semble éclore peut-être issu de la crise qui a déstabilisé nos sociétés . Quoi qu'il en soit les hommes (et les femmes) politiques ne sont plus à l'abri qu'il s'agisse d'un ancien premier ministre ou d'un ministre en exercice.

Dans ce "monde nouveau" il faut probablement aussi des personnalités nouvelles . Elles sont rares surtout si l"on souhaite allier volonté, autorité, morale, compétence. N'en resterait-il qu'un? Les Français dans un mois jugeront : une France recroquevillée, peureuse (voire haineuse) ou bien une France hardie, ouverte sur l'Europe tout en sachant gérer ses frontières et défendre ses valeurs républicaines ?

Il y a finalement deux manières de voir les choses : ou bien penser que les "affaires" ont dérouté et déstabilisé ou bien qu'elles ont contribué à éclairer nos choix dans un monde qui change . 

Entre le "temps des cerises" de M. Mélenchon et la "ligne Maginot" de Mme Le Pen les choix sont ouverts . Ils sont cependant restreints si l'on tient à coupler morale et politique.

vendredi 17 mars 2017

Chine : " Route de la soie" ...(soi-disant)



Signe des temps , le déplacement du roi d'Arabie Saoudite à Pékin comme l'a été la tournée du Président Xi Jinping au Moyen-orient en 2016 : la Chine entend ainsi clairement renouer avec son ancienne "route de la soie" d'il y a plus de 2000 ans , route qui passe par le Moyen-Orient. Elle vient illustrer les ambitions de la Chine sur la scène internationale .

Car cette soi-disant route n'est pas à sens unique : elle a une dimension économique (la Chine importe l'essentiel de son pétrole) mais elle a aussi un sens stratégique : la Chine entend agir à "armes égales" avec les Etats-Unis dont elle égalisera bientôt le PIB nominal (1). L'heure n'est donc plus à la "Grande muraille" mais au "Grand large ". L'offensive de charme de la Chine n'est pas d'ailleurs pour déplaire aux pays du Moyen-Orient qui redoutent un leadership iranien au moment où les Etats-Unis "pivotent" vers l'Asie.

La Chine , puissance régionale évidente, est une puissance mondiale en devenir. Un devenir assez proche susceptible de rebattre rapidement les cartes géopolitiques et nos schémas habituels de pensée.
_________

(1) la Chine a déjà rattrapé les USA en termes de PIB/PPA (parité de pouvoir d'achat)

samedi 11 mars 2017

Front national / affront national


Mme Le Pen ne sera heureusement pas Présidente de la République : le flou de son programme, son nombrilisme , son populisme en disent long sur l'équation simple qu'elle veut accréditer : sortie de l'euro, barrières, repli sur soi = patriotisme . Mais le patriotisme dont elle se réclame n'est, en réalité, qu'un nationalisme cocardier. 

Des transfuges anciens électeurs communistes, des gens simples et de bonne foi voteront certes pour elle de même que des personnes supportant mal le multiculturalisme et la mondialisation ou vivant au jour le jour dans la précarité .

 Mais le discours "retour au franc " est pour de nombreux français un révulsif : au-delà du refus de nos concitoyens de sortir de l'euro  - 72 % des personnes interrogées - (1) ce serait un affront national que de vouloir retourner à la "case départ" après le chemin parcouru pour faire émerger l'idée européenne porteuse de paix . Car, au-delà de nos billets de banque libellés en euro il existe pour l'Union ( comme pour les Etats-Unis) une "destinée" quand bien même elle serait moins grandiloquente et ne s'accompagnerait pas d'autant de tambours et de trompettes qu'outre-atlantique .

 Mme Le Pen rêve d'une France cocardière , arc - boutée sur les songes d'un passé dépassé alors qu'un monde nouveau - bien au-delà de la globalisation - se profile . Vision à courte vue que la sienne.

C'est la raison pour laquelle Mme Le Pen ne sera jamais présidente de la République Française . Ce serait un affront national . M. Macron très probablement , M. Fillon éventuellement seront à la fois le bouclier et , si nécessaire, le fer de lance.

________

(1) sondage Elabe pour Les Echos (cf Les Echos . fr du 10 mars 2017)

mercredi 8 mars 2017

Espagne / partis politiques : laver plus blanc ...



Le souci de transparence - et donc de morale - dans la vie politique ne concerne pas que la France : le financement des partis politiques préoccupe aussi l'Espagne : le PSOE (parti socialiste), Ciudadanos (centre) et Podemos (extrême gauche) décident de créer une commission parlementaire pour conduire des investigations quant au financement ...du P.P. ( Partido Popular- droite) .

L'initiative est favorisée par le rapport de force existant désormais aux Cortes (le P.P. n' a plus la majorité absolue) .

Le Président du Conseil , Mariano Rajoy, renvoie la balle et propose qu'une commission se préoccupe du financement de l'ensemble des partis politiques (aucun parti politique n'étant "plus blanc que blanc").

Ce ne sera pas une mince affaire tant la vie politique est - singulièrement en Espagne -  souvent liée à des "convergences " politico-économico-financières .

 Amusant d'ailleurs de constater que le parti qui porte le nom de "Convergencia " est actuellement sur la sellette judiciaire en raison de son présumé financement ...sur commissions .  

lundi 6 mars 2017

Vaudeville politique : lettre à une nièce australienne sur la pièce qui se joue en ce moment



Chère Sophie, 

A Sydney c'est l'été alors qu'ici nous essuyons les giboulées de mars : l'élection présidentielle aura lieu dans moins de 2 mois mais les français ignoraient hier encore quel serait le candidat du ci-devant "peuple de droite".

 Au théâtre (celui des Champs - Elysées je crois ) on joue d'ailleurs - et bien à propos - une pièce intitulée "course contre la montre". Et plusieurs coureurs (et coureuse de fond) sont en lice sur la scène.

Un des coureurs - habitué des rallyes -  est persuadé d' être en pôle position (il vient juste de retrouver son dossard) mais il n'est pas seul en course . Une "coureuse" prend les virages à droite en faisant rugir son moteur au risque de se casser une bielle : il faut dire que le populisme est un discours redoutable et de nombreux français peuvent y succomber par frustration ou désespérance.

Mais la France, vois-tu, elle, ne désespère pas et n'entend pas tomber de Charybde en Scylla . 

Beaucoup de nos concitoyens misent aussi sur un plus jeune pilote du nom de Macron: il est en bonne place sur la ligne de départ mais les queues de poisson sont à craindre . Le panache ne suffira pas et l'endurance sera nécessaire , la chance aussi . Il tiendra certainement la route .

On dit que la déesse Fortune a abandonné la France ces dernières années : il est vrai que notre boussole est quelque peu désorientée et que nous hésitons entre vent d'est et vent d'ouest .Tu l'as compris l'un de ces vents vient des steppes par delà l'Oural , l'autre des prairies que les Sioux et les bisons ont désertées.

Nous pourrions nous frayer un chemin entre les deux mais la France , ma chère nièce, se cherche : deux pas dans l'Union européenne, un pas en dehors. Pourtant elle devra faire le saut tout comme les kangourous de ton pays quitte à faire des bonds à "deux vitesses" ainsi que l'a suggéré avant- hier le mini sommet européen de Versailles.

Je te tiendrai bien évidemment au courant : je ne sais quel spectacle est donné en ce moment à l'opéra de Sydney mais ici le programme est bien limité : une représentation tirée de la Commedia dell' arte ou bien un théâtre de Guignol .

A très bientôt !


mardi 28 février 2017

Etats - Unis / Paradis fiscaux : en sommeil ?



A l'heure où l'on parle de transparence  dans la vie publique - et la morale qui va avec - il faut se demander pour quelles raisons trois Etats américains sont encore considérés comme des paradis fiscaux : le Delaware, le Wyoming et le Nevada  (1).

L'Union européenne se pose désormais la question ...et n'a probablement pas obtenu à ce jour toutes les réponses: En particulier le souci de transparence affirmé par le Président Obama (à la suite des Panama papers) semble s'être quelque peu enlisé ... dans des sables bitumineux.

Le bruit court que plusieurs sociétés cotées à  Wall Street auraient leur siège dans l'Etat du Delaware . Est-ce seulement une rumeur ? 

Le débat justement entamé en France sur la moralisation de la vie publique (2) épargnerait-il au niveau international la sphère financière ?

Serait-elle au - dessus des lois ? Mais de telles lois existent-elles ?

___________

(1) latribune.fr du 2/2/2017 avec AFP

(2) c'est une exigence forte dont me font  part - notamment - des étudiants de Sciences politiques 

samedi 25 février 2017

Trump : côté "âne" ou "éléphant" ?



L'éléphant et l'âne sont les emblèmes des 2 partis politiques aux Etats-Unis . A partir de cela quel "totem" paraît le mieux convenir à l'actuel Président américain après son affirmation d'hier " Paris n'est plus Paris"? 

Pour minimiser les propos tenus on peut recouvrir pudiquement la tête de l'un des deux animaux : et à cet égard, c'est un bonnet d'âne qui conviendrait le mieux. 

Mais l'image serait - pour un républicain - désobligeante . Il faut en convenir c'est probablement à l'éléphant qu'il faut revenir : Donald Trump donne depuis quelques semaines les signes d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

La France possède un coq pour emblème . Au lendemain des prochaines élections présidentielles M.M.Macron ou Fillon cocoriqueront-ils comme M . Trump avec le risque - comme le Président américain  - de voir roussir leur crête ...et d'y perdre leurs voix ?

dimanche 19 février 2017

Front national : sirènes bleu marine


Pour certains - aigris ou timorés - le Front national est une "valeur" refuge . Elle est pourtant bien démonétisée et les Français sauront, le moment venu, faire la part du chant des sirènes et des absurdités  : retour au franc alors que la plupart de nos dettes sont libellées en euro ?  dépréciation de la monnaie, inflation, impossibilité d'intervenir sur les marchés financiers si nous nous trouvions en situation de "défaut"? 

Les bas de laine de nos compatriotes - en euro - en seraient réduits à devenir de vulgaires chaussettes qui rétréciraient à vue d’œil... 

Et - sur le plan international - perte de prestige et de crédibilité : celle d'un escargot dans sa coquille. Telle est l'ambition de Marine Le Pen . Lorsque le détail du programme sera clairement exposé il sera aisé d'en mesurer l'absurdité sauf à souhaiter une politique du pire comme certains néo-conservateurs américains ont rêvé d' un chaos salvateur au Moyen-Orient. 

Evidemment, il ne suffira pas de cibler les absurdités programmatiques : les autres candidats devront répondre aux craintes de ceux qui - séduits par les chants de sirènes - ont fait le choix de s'embarquer sur le radeau de la Méduse .

Les problèmes de sécurité, l'emploi, le devenir de l'Union européenne , les valeurs culturelles sont autant de thèmes sur lesquels on ne peut surfer. Tel candidat ne pourra pas continuer à jouer sur l'affectif , tel autre uniquement sur la rigueur, tel autres sur un Etat devenu "machine à sous ".

Comme souvent, les Français avant de glisser leur bulletin dans l'urne sauront s'assurer qu'une incertaine brise marine n'annonce pas - en fait - de bien plus redoutables vents de mer.

vendredi 17 février 2017

Sud Soudan : un autre Rwanda ?



Des massacres ont lieu tous les jours et plus d'un million de personnes ont quitté le Soudan du Sud (république indépendante depuis 2011) pour échapper aux conflits ethniques entre factions rivales (1) que les casques bleus de l'ONU ne peuvent empêcher . 

Une force régionale serait en cours de constitution ...mais dans combien de temps ? L'Union africaine est-elle suffisamment "unie" pour agir ? Autant de questions alors que déferle la barbarie et que chaque heure voit son lot d'atrocités. 

Le Conseil de Sécurité de l'ONU saura-t-il à temps faire face et empêcher un autre Rwanda ?

____________

(1) "Jeune Afrique" du 14 février 2017 : Soudan du Sud : la guerre atteint des "proportions catastrophiques" selon un rapport de l'ONU

jeudi 16 février 2017

Zone euro : au-delà de la politique monétaire


La relance budgétaire n'est pas encore au menu en dépit des suggestions de la Commission à la mi-novembre 2016. Peut-être l'Allemagne la redoute-t-elle ? A regarder pourtant de près l'exemple du Japon on constate que l'assouplissement monétaire ( "planche à billet" par le biais de rachat d'actifs ) n'a pas vraiment porté ses fruits : faible croissance (liée comme en Europe au vieillissement de la population) , déflation ou  inflation modérée alors même que depuis 2014  près de 400 milliards de dollars ont été injectés dans l'économie par le gouvernement de M. Shinzo ABE .

 La similitude des situations conduit à se poser la question d'un "tout monétaire" puisque les Q.E. ne suffisent apparemment pas à requinquer la croissance . Il reste aussi à constater que la politique japonaise liant politique monétaire et budgétaire (investissement dans les infrastructures) ne s'est pas , non plus, traduite par une amélioration économique sensible , le taux de croissance du PIB demeurant dans la zone des 1 % .

 Est-ce à dire - en regardant du côté du Soleil Levant -  qu'il est difficile de conduire de manière concomitante des deux politiques (monétaire et budgétaire) ?

 Quelles leçons pour la zone euro ? 

mardi 14 février 2017

Europe : Allô, Bruxelles ?


Au delà du feuilleton médiatico - judiciaire qui marque cette campagne présidentielle , l'Europe demeure totalement absente du débat (si tant est qu'il y ait débat). Elle ne semble présente que lorsque les partis populistes (Front national, Front de gauche) la dénigrent et évoquent un retour au franc (que rejette une large majorité de français ). 

Est-ce en raison des déboires de l'un des candidats que l'Europe n'occupe pas l'avant scène ? ou bien les autres (dont Emmanuel Macron ...) attendent-ils les ides de mars pour soumettre -contact pris avec nos amis allemands- un vrai projet pour l'Europe ? 

Quoi qu'il en soit Bruxelles demeure bien silencieuse alors que les occasions ne manquent pas de sortir la tête du sable pour faire face aux rodomontades d'outre-atlantique et celles - un cran au-dessous - d'outre-manche. 

Aux vitupérations des populismes en France, en Italie, en Espagne (et ailleurs) ne répond pour l'heure aucun écho sauf celui, venant d'outre-tombe , de Jean Monnet. bien assourdi et lointain.

L'Union européenne oublierait-t-elle que son socle n'est pas exclusivement économique mais que sa bannière est aussi politique et qu'il ne faut donc pas se borner à camper sur l'Aventin

Allô Bruxelles ?

________

NB - Je n'imagine pas (cf. les craintes exprimées par le mouvement "En Marche") que la Russie veuille s'ingérer dans les élections présidentielles françaises...d'aucune manière.