vendredi 26 septembre 2014

IRAN : Une " Nation indispensable"



C'est l'expression qu'employait la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright faisant référence aux Etats-Unis et à sa politique étrangère. C'est aussi l'expression qui vient à l'esprit lorsque je pense au risque de déstabilisation du Moyen-Orient et au-delà...

L'on peut certainement compter sur Téhéran non seulement pour des frappes aériennes mais aussi pour des actions au sol permettant d'éradiquer les barbares du pseudo "Etat islamique".

Il ne faut évidemment pas mêler les problèmes : ainsi il convient d'être attentif au règlement de la question nucléaire mais il faut aussi faire confiance (1)  une fois les "lignes rouges" tracées ( nombre de centrifugeuses, devenir du stock d' uranium enrichi, modalités d' alimentation du réacteur de Buscher etc...). 

L'Iran me semble disposer des moyens de neutraliser le "pseudo califat" et - à ma connaissance - il n'a pas contribué comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar à son avènement. Même si ces 2 pays s'en mordent maintenant les doigts.

La situation est suffisamment sérieuse pour que l'on ne freine pas Téhéran tout en restant vigilant sur le nucléaire : Le risque serait de "brider" l'Iran parce que certains autres Etats redouteraient qu'il devienne une vraie puissance régionale désormais intégrée dans la communauté internationale .

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(1) Confiance = vigilance . Ainsi le site Iranien IRIB du 2 Octobre 2014 salue comme une "grande victoire" les propos du site américain Atlantic pointant sur le fait que les Etats- Unis n'exigeraient plus désormais un démantèlement des centrifugeuses mais seulement une rupture des connexions entre elles  "ce qui garderait intactes les capacités d'enrichissement de l'uranium. Les iraniens ont remporté ces grandes victoires grâce à des coups de bluff successifs " indique le site Atlantic , propos repris par le site iranien IRIB

AIR FRANCE : la "pétaudière"



Je ne sais qui , finalement, "incriminer" : des pilotes sur le rythme "toujours plus" (alors qu'ils sont peut-être assis sur un filin?) la direction d'Air France sans vraie direction ? ou bien le gouvernement qui a montré qu'il avait quelque difficulté à tenir le manche ? 

En tout cas, comme une bonne partie de la presse le fait observer, cela montre bien que la France est difficilement gouvernable.

 Ce "cafouillage " est inexplicable alors même que l'opinion publique , le personnel au sol, les passagers potentiels (qui deviennent de plus en plus virtuels ) ne comprenaient pas les raisons profondes du mouvement (15 000 ou 13 000 euros par mois pour un pilote ?).

Belle leçon de démocratie qui nous est administrée alors même que les pilotes ont obtenu satisfaction.
"Toujours plus haut " : telle devrait être la devise des pilotes d'Air France.

mercredi 24 septembre 2014

L'Union européenne en retrait ...



Je m'arrête sur l'extrait suivant du livre de Robert Kagan : L'Ordre mondial américain, 2012 , (Idées du Monde/ Nouveau Monde) préfacé par Hubert Védrine :

"Depuis une dizaine d'années , l'Union européenne, si l'on met à part le fait qu'elle connaît des difficultés économiques et diminue sa force militaire , a perdu de son ascendant politique et moral sur le système international" (page 147).

Le jugement est porté sans détours et, au demeurant, il me paraît juste: finalement;à part les préoccupations économiques, le sauvetage de la "zone euro" peut-on affirmer aujourd'hui que la voix de l'Union porte de quelque manière que ce soit ?

 L'Ordre économique et les aspirations qui vont avec l'emportent (avec un succès mitigé d'ailleurs si l'on se réfère aux prévisions de croissance) sur les aspirations de nature politique . L'Europe était (est encore) un grand dessein mais il reste à la traîne : au fait, quelle vision du monde avons-nous, de quelle manière portons-nous les valeurs qui sont les nôtres ?

 Bon gré , mal gré notre référence est l'Ordre américain. Cela  traduit l’impossibilité qui est la nôtre d'apporter une "valeur ajoutée". Ce n'est pas, bien sûr, que l'Ordre américain soit à passer sous silence car il est le garant et de nos démocraties et de notre sécurité. Mais l'Union européenne n'ajoute rien. 

Et pourtant la démocratie américaine (et l'orgueil de l'exporter) n'est qu'une déclinaison de notre "Philosophie des Lumières". Mais il semble - la tâche est-elle trop lourde ? - que nous ayons décidé de "passer la main". 

M. Draghi fait un travail remarquable et M. Juncker fera sûrement (dans sa sphère) de même mais le "génie " de l'Union , impavide, se tait. 

Alors que fleurissent les nouveaux barbares , l'Union reste sur la défensive. 

La France se sent seule : entre une Amérique fière du flambeau qu'elle porte et une Russie qui n'entend plus l'horloge qui a marqué minuit, la France se cherche. Elle attend l'heure de l'Union . Longtemps ?

Irak : Non, pas de doutes quant à notre intervention



Le député Alain Marsaud ex magistrat anti-terroriste considère que l'intervention Française en Irak "est une erreur" (cf. Le Figaro.fr du 23 Septembre + AFP). Ses arguments : les américains sont responsables de la situation (c'est vrai), la France avec ses quelques avions n'a qu'une "valeur ajoutée" limitée (certes) . On, ne peut - dit-il - venir à bout du pseudo "Etat islamique" sans envoyer des troupes au sol (peut-être) et nous n'en avons ni l'intention ni les moyens. 

Les arguments de l'ex-juge Marsaud sont recevables mais une question tout de même : face à la barbarie la plus abjecte, la France - Pays des Lumières et des Droits de l'Homme - doit-elle se borner à regarder ce triste spectacle ? On me dira que Foucault, Lacan et autres Althusser sont passés par là et ont ricané en évoquant les valeurs républicaines qu'ils se faisaient forts de déconstruire.

On me dira aussi - et c'est un autre argument en faveur de l'intervention - que lors de l'affaire des missiles soviétiques à Cuba en octobre 1962,  le Général de Gaulle s'est immédiatement rangé du côté des Etats-Unis. Allions-nous tergiverser et dire, alors, que la responsabilité en incombait aux américains du fait de la tentative de débarquement à Cuba dans la "Baie des Cochons" en avril 1961?

Evidemment la situation n'est pas comparable. Pourtant...Certes les "coupeurs de tête" ont remplacé les missiles mais - dans les 2 cas - il y a une tentative de mettre le feu à nos valeurs. On pourra bien entendu faire valoir que la France est un peu seule et que l'Union devrait être aux avant-gardes.

 Mais à défaut de Défense européenne, il n'est pas ridicule d'engager le combat avec nos moyens même s'ils sont évidemment bien faibles face à l'armada que peuvent déployer les Etats-Unis. 

Certes, les américains sont responsables...certes ils ont agi peut-être en "enfants de chœur" croyant que la démocratie allait se mettre en place toutes seule.

Il n'empêche que le Président Hollande a raison, à mon sens, de montrer que la France se dresse lorsque la barbarie menace. C'est un signal. Il sera audible et - je pense- porté à notre crédit.

samedi 20 septembre 2014

Sarkozy : le retour des " hirondelles "...


 Si 55% des Français (1) considèrent que le "retour" de l'ancien président est plutôt une "mauvaise chose", il en faudra plus - j'imagine- pour stopper la  mise en scène du retour : plateaux télévisés, interview, tours de France (à vélo? ).

 Certes M.Sarkozy ne s'est pas encore déclaré candidat à la présidentielle de 2017 mais seulement candidat à la présidence de l' UMP quelque peu à la dérive. 

Quoi qu'il en soit , pour le porter jusqu'en 2017, l'ancien président doit enfourcher plus qu'un bateau ivre. Mais le bateau pourrait aussi tanguer : non seulement du fait de son équipage mais aussi d'autres navires dont les rostres pourraient ne pas l'épargner. Je pense d'abord au navire du maire de Bordeaux , Alain Juppé qui - pour l'heure - demeure le favori des Français (N. Sarkozy restant le "chouchou" des sympathisants). 

Une bataille navale se prépare donc, probablement anticipée . Au juste, M. Sarkozy est-il un coureur de fond ou un "nageur de combat "?

Les Français attendent un homme (ou une femme) ayant de l'autorité, de la simplicité, du courage, parlant juste et possédant un charisme (qui n'est pas forcément celui d'un habile bateleur sortant de sa poche une noria de pigeons...ou d'hirondelles).

 Sur ce, bon vent...à la France!

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(1) sondage réalisé le 19 Septembre 2014 par Odoxa pour iTélé, le Parisien, CQFD

mercredi 17 septembre 2014

Ukraine : les deux pieds en Europe



Certes l'Ukraine n'est pas encore entrée dans l'Union mais l'accord d'association qui vient - enfin - d'être ratifié est un signe fort. Plus qu'un signe c'est un signal pour Moscou qui pourrait tenter de "mettre sous sa coupe"(1) une part de l'Europe centrale et de façonner à sa manière les Etats du Caucase ou d'Asie centrale...comme à l'époque de l'ex-URSS. 

Mais l'URSS n'est plus et Moscou ne peut stopper l'élan démocratique qui - confusément encore - s'exprime. Les Etats d'Europe centrale ont fait leur choix : celui de l'Union et celui de l'OTAN. Au travers de ces choix c'est le choix d'un mode de gouvernance et d'un "mode de vie " qui s'exprime (sans qu'il s'agisse pour autant d'un "modèle" à l'américaine). Mais les Etats-Unis n'obligent pas (que je sache) à adopter leur cuisine...

A ceux qui s'imaginent qu'une nouvelle "guerre froide" est en gestation, je dirai que - depuis Eltsine qui jouait la carte de l'Europe et de l'Occident- ce sont probablement des militaires nostalgiques qui ont vu une menace dans l'extension de l'OTAN...à moins que ce ne soient les Etats-Unis qui aient laissé passer , en 1993, l'occasion d'associer pleinement la Russie (2). Depuis, la Russie se cherche : un "coup" en Asie (groupe de Shanghai) , un "coup" en Europe (Crimée et Donbass). Mais l'on peut douter du succès de ces quelques avancées sur l'échiquier car bien des figures ne sont plus sous son contrôle.

 La Russie reste un grand pays aux racines lointaines et - avant le communisme - porteur d'une civilisation originale (quoique peu démocratique). Elle occupe dans l'Histoire une place privilégiée, rang qui est aussi le sien maintenant au sein de la " communauté internationale''. 

Cela est clair. Comme il est clair que l'Ukraine aura sa place - toute sa place - au sein de l'Union européenne.

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(1) la Obchtchaya  Gazeta du 10 décembre 1996 écrit de manière prémonitoire : " A l'avenir, Moscou pourrait bien être confronté à un problème épineux, dû aux développements prévisibles dans l'Est de l'Ukraine. Des manifestations massives de mécontentement...accompagnées d'appels à la Russie , voire d'une demande d'annexion. Nombreux sont les Russes prêts à apporter leur soutien à cette idée."  (cité par Z. Brzezinski. infra p. 140)

(2)  Zbigniew Brzezinski : "Le grand échiquier" p.137 (Editions Bayard , collection Pluriel)

lundi 15 septembre 2014

Air France : le syndicalisme "riche"



Ainsi les pilotes d'Air France font à nouveau grève faisant fi des milliers de voyageurs cloués au sol.
Les salaires de la filiale "low coast " Transavia ne seraient pas à la hauteur : 13 000 euros par mois pour un pilote contre 15 000 euros pour les pilotes d'Air France . C'est en tout cas ce que vont retenir les Français et aussi les étrangers qui ont eu l'imprudence de choisir Air France en dépit des grèves à répétition qui affectent régulièrement cette compagnie. 

Je m'interroge : pourquoi , finalement, les patrons "du CAC 40 " ne décideraient-ils pas - eux aussi - de se mettre en grève pour ne pas payer d'impôts par exemple ou ... parce que leurs horaires hebdomadaires sont par trop contraignants ?

 Soyons sérieux : Au moment où des partis populistes gagnent du terrain en France et ailleurs l'on ne peut que s'interroger , dans nos démocraties , sur l'existence ou non d'une "ligne rouge" au-delà de laquelle la grève serait considérée comme servant des intérêts particuliers ?

 Car ce sont ainsi quelques dizaine (ou centaine) de milliers de voix qu'engrangent les partis dits "protestataires".

 Mais les pilotes de ligne n'en ont cure : 13 000 euros par mois ...Comment peut-on vivre avec - seulement -  13 000 euros par mois ? 

Les employés payés au SMIC rêvent : "c'est seulement du vol " disent-ils !

En attendant Air France perd 20 M d'euros par jour : à ce prix les pilotes grévistes sont-ils réellement irremplaçables ?

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Actualisation : Air France semble s'enliser dans la grève. La Compagnie va-t-elle disparaître des radars? Pas impossible pour "la plus mauvaise compagnie d'aviation au monde ( selon un passager étranger interviewé par France 2 au J.T. du 22/9 au soir).

dimanche 14 septembre 2014

Conférence de Paris / Irak : l' Iran à la porte ?



Apparemment les Etats-Unis , par la voix du Secrétaire d'Etat Kerry, n'estiment pas opportune la présence de l'Iran à cette conférence qui doit acter et "resserrer" les rangs de la coalition dont l'objectif est d'éradiquer le "Pseudo Etat" Islamique en raison , notamment, des atrocités commises.

Les Américains prennent la tête de cette coalition d'une quarantaine d'Etats et c'est probablement leur droit de souhaiter donner leur onction aux Etats qui seront autour de la table. 

Néanmoins la France est la puissance invitante : partage-t-elle ce point de vue ? Je l'espère car je désespérerais quelque peu s'il s'agissait d'un simple  alignement sur une position exprimée par M. Kerry. Car l'Iran , dans cette offensive contre le pseudo "Etat ", est - comme l'on a dit des Etats-Unis - la "Nation indispensable" (ou au moins l'une d'entre elles).

Sur le plan géopolitique ne serait-ce pas un pari gagné que de voir , autour d'une même table, des Etats sunnites (Egypte , Qatar, Arabie Saoudite, Turquie) et Chiites (Iran,Irak) ? Cela permettrait de démontrer que les rivalités religieuses entre sunnites et chiites passent au second plan derrière la violence déchaînée  du "Califat ". Cela aurait donné l'heureuse image d'une '' Union Sacrée.''

 Dommage que l'Iran soit ainsi relégué...derrière la porte!

mercredi 10 septembre 2014

IRAK / LIBYE : Même combat ?


Au moment où le Président OBAMA va probablement exposer les modalités d'intervention de la coalition qui aura pour objet d'extirper la tumeur du pseudo "Etat islamique"(né des fantasmes d'un califat prétendant succéder aux Omeyaddes ou aux Abbassides) on ne peut que s'interroger : tant en Irak qu'en Libye le désordre, la violence ne se sont jamais autant déchaînés qu'après les 2 interventions , celle de 2003 et celle de 2011. 

Le Droit était-il au rendez vous ? Probablement pas en 2003 et seul un " droit " accompagnait l'action menée en Libye contre un dictateur - satrape. Dans ces deux cas un combat... pour quel résultat? La boite de Pandore a été ainsi ouverte sans que l'on ait - à l'époque - anticipé les moyens de la refermer. 

Certes, il est aisé de tenter de repenser l'Histoire a posteriori et il est facile de donner des leçons . Mais on ne peut manquer de se dire - dans les deux cas - que les stratèges ont fait bien des impasses :

1-le vide créé par les Etats-Unis en Irak (épuration de l'armée notamment) a provoqué l'appel d'air djihadiste que l'on sait.

2- Tout comme le chaos indirectement provoqué a fait sombrer la Libye après les frappes de 2011 à un tel point que de nouvelles interventions sont maintenant nécessaires pour rétablir un certain ordre .

Dans les deux situations la morale vient suppléer le Droit. Mais faisons - nous notre credo d'une sorte de "destinée manifeste" qui - nous rappelant notre héritage du Siècle des Lumières - nous donnerait toute légitimité pour détruire sans , ensuite , aider à reconstruire ?

 Puissions-nous , au moment où se prépare une juste coalition, nous en souvenir et penser au jour d'Après.

lundi 8 septembre 2014

France / Front national : l'épouvantail



Le Premier ministre Manuel Valls a certainement raison de mettre en garde les Français ...et les Européens quant au danger que représente l'extrême-droite. De là à considérer - au travers d'un sondage - que le Front national est "aux portes du Pouvoir" un pas est peut-être trop vite franchi. 

Comme on le sait, les enquêtes d'opinion enregistrent les "humeurs" mais entre "humeur" et "passage à l'acte" il y a plus que la rivière Kwaï à traverser.

Nos concitoyens sont comme les spectateurs d'un match de rugby lorsque - au bout d'un quart d'heure - le ballon n'est toujours pas sorti de la mêlée. En ultime recours ils se tournent vers l'arbitre de touche imaginant qu'il trouvera l'issue.

 Mais , comme on le sait, l'arbitre de touche n'est pas l'arbitre du match : Ainsi, le Front National, même s'il peut être arbitre de touche ne remportera pas le match , celui des élections présidentielles de 2017. Je ne le crois pas et je ne l'espère pas.

 Les sondages qui font - en cette rentrée - bruisser la "classe politique" disent que les impôts (1) sont trop lourds, que le chômage ne baisse pas, que le gouvernement donne souvent le sentiment d'être en mêlée ...ouverte , qu'il pleut un peu trop en ce moment (2) sur le Président.

 De là à croire que cette humeur se traduira - dans 3 ans - par un bulletin de vote kamikaze, il y a plus qu'un pas.

 Si les prévisions de croissance pour 2015-16 se concrétisent, le chômage baissera , l'Union européenne coordonnera vraiment les politiques économiques et la Banque Centrale injectera les liquidités qui - si les investissements repartent - relanceront la demande.

 Ce ne sont pas là des certitudes mais des éléments de réflexion qui seront,pour les français, autant de garde-fous ( si...)

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(1) Le sondage IFOP a été réalisé les 3-4 Septembre (à une quinzaine de jours du paiement du solde des impôts sur le revenu).

(2) Lors de l'hommage aux résistants de l'île de Sein (qui ont rejoint C. de Gaulle en 1940

dimanche 7 septembre 2014

Etat-Nation : Quel avenir ?


Au moment où certains , en France, continuent à s'interroger sur l'avenir des Départements (ruraux ou autres) , d'autres (sur une autre planète sans doute ) se posent la question de l'avenir de l'Etat-Nation tel qu'issu du système westphalien. 

D'un côté , en effet, on observe la montée des nationalismes et des nationalités : Balkans il y a peu , Catalogne, Ecosse, Kurdistan...et d'un autre la multiplication des espaces intégrés où , progressivement, les Etats vont prendre leur place. Pour s'y fondre ? 

Quoi qu'il en soit ces nouveaux espaces se multiplient tant en Europe (Union européenne) qu'en Amérique latine (Unasur, Celac,) en Asie (Asean), en Afrique (Cedeao...). 

On peut évidemment soutenir que ces nouveaux espaces ont d'abord leur place dans le champ économique . Mais ce n'est pas tout à fait exact puisque la plupart d'entre eux ont des ambitions politiques ...et militaires. 

On peut aussi se poser la question autrement : est-ce parce que les "Grandes Puissances" (Russie, Chine...) tiennent de plus en plus un discours nationalistes qu'un mouvement brownien tend tout autour à se coaguler pour "faire poids"?

 Il est amusant, finalement, de voir que l'on s'interroge en France (quelques uns au moins)  sur l'avenir des départements pour sauver peut-être quelques sièges alors que dans le même temps un autre mouvement de fond agite notre Terre: le passage progressif (en 50 ou 100 ans ) de l'Etat-Nation étriqué vers des espaces plus larges : facteurs de solidarité ? de démocratie ? ou  simples "Clouds"?

vendredi 5 septembre 2014

D. TUSK , Président : un message clair



En ces moments de doute où le jeu d'échecs russe donne le tourni , il fallait un Président du Conseil européen exempt de doutes sur l'Union. C'est le cas puisque M. Tusk , actuellement Président du Conseil en Pologne est, assure-t-on, un europhile convaincu.

 Il est également favorable à des relations "réalistes" avec la Russie . Cela veut dire - j'imagine -  ne pas accepter que Moscou considère l'Union comme un "ventre mou" ne sachant réagir aux annexions ou tentatives d'annexion . Cela signifie aussi s'accorder sur des relations commerciales de manière pragmatique sans en faire l'objectif essentiel.

 Les relations qu'il entretient avec les Etats- Unis , dans la conjoncture actuelle, sont indispensables : car l'OTAN - il faut en convenir - ce sont les Etats-Unis.

La Pologne est géographiquement trop proche de la Russie pour fermer les yeux sans pour autant refaire l'Histoire. Mais elle sait être "en veille" ...et ne dormir que d'un oeil.

lundi 1 septembre 2014

Moyen-Orient : vers une zone dénucléarisée ?



Cela a l"air d'un "serpent de mer " depuis que la Conférence ONU d'examen du Traité de Non Prolifération avait exprimé - dès 1995 - le vœu de créer une Zone Exempte d'Arme Nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient.

 Les circonstances ont fait que jusqu'ici quelques bâtons se sont mis dans les roues. Mais cela me surprendrait qu'en marge de l'Assemblée Générale de l'ONU qui s'ouvre ce mois ci on n'aborde pas ce point et que l'on ne remette pas sur la table une conférence pour traiter de ce sujet (1) .

Comme on le sait, une telle conférence  était envisagée, à Helsinki en 2012 puis - au dernier moment - elle fut annulée par les Etats-Unis  pour des raisons d'opportunité ...faute de consensus.

 Pourtant en ces moments de troubles au Moyen-Orient , au moment où va commencer (elle a déjà commencé ) la deuxième étape des discussions avec l'Iran, la création d'une ZEAN au Moyen-Orient devient de plus en plus nécessaire. Non seulement pour s'assurer de la bonne application du TNP par les Etats qui l'ont signé (et par ceux qui devraient le signer) mais aussi - comme pour les armes chimiques syriennes - pour éviter la prolifération et le détournement de matière fissile .

 Je sais bien que des considérations stratégiques rendent difficile la création de cette Zone dénucléarisée. Elle avait pourtant été demandée par une majorité d'Etats lors de l'Assemblée Générale de 2013.

Faut-il renoncer "pour des considérations d'opportunité" ? La balle est, notamment, dans le camp des Etats-Unis.

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(1) Cela d'autant qu'une nouvelle Conférence de révision et d'examen du TNP aura lieu en 2015

vendredi 29 août 2014

OTAN : resserrer les rangs..


La situation en Ukraine est,en effet, suffisamment inquiétante pour que nous, Européens, resserrions les rangs dans le cadre de l'OTAN . A défaut d'avoir une vraie défense européenne il n'y a guère d'autres solutions quand bien même on nous reprocherait notre " Atlantisme''.

 De fait, il semble bien que Vladimir Poutine ait choisi son camp. Ce n'est plus (comme au temps de Gorbatchev ou de Eltsine) celui d'un partenariat avec l'Europe et avec l'OTAN. Le Président Russe a choisi de tenir en laisse son "étranger proche" et - ponctuellement - de coopérer avec Pékin .

 La Russie est en vérité une puissance qui compte mais son économie ne lui permet plus de faire cavalier seul. Par contre le rêve de la "Grande Russie" est toujours là et ce rêve peut , parfois, virer au cauchemar. 

Voilà pourquoi l'OTAN ne doit pas baisser la garde (et je me félicite que ce ne soit pas son intention). Loin de moi l'idée, la pensée même de souhaiter une quelconque confrontation. Mais je regrette que - trop tôt - les pays de l'Union aient désarmé. 

Le pacifisme est un souhait légitime. C'est - hélas - aussi un rêve : celui de Kant qui croyait en l'avènement d'une paix éternelle. Mais le sage de Konigsberg n'était (dit-on) guère sorti de sa bonne ville. 

jeudi 28 août 2014

Kurdistan irakien : urgence humanitaire



Le cri d'alarme du sénateur Bruno Retailleau (1) revenant du Kurdistan d'Irak est plus que justifié. Des milliers de personnes viennent se réfugier dans des camps à ERBIL (capitale du Kurdistan Irakien) et médecins et infirmiers sont dépassés.

 C'est ce que je lis, c'est ce que je vois à la TV, c'est ce que me disent des Kurdes vivant en France ( et en contact avec les proches de Massoud Barzani ) . 

L'urgence est évidemment d'ordre humanitaire et la suggestion du sénateur Retailleau (opération avec aval du Conseil de Sécurité de l'ONU) mérite que l'on y réponde. 

On me dit que les réfugiés qu'il s'agisse de Yézidis (2) ou autres ne demandent pas forcément à venir en occident mais veulent pouvoir se "reconstruire" sur place. Bien évidemment cela suppose que soit stoppée l'avancée des djihadistes du pseudo "Etat islamique" et que les Kurdes disposent donc de suffisamment de moyens.

A l'approche de l'hiver dans les rudes terres du Kurdistan , le "cri d'alarme" du sénateur (et d'autres...) est plus que jamais justifié.J'ose croire que ni Bruxelles (et donc Berlin), ni Washington ne se bouchent les oreilles. Paris connaît la situation et je fais confiance à mon pays . Mais la saisine du Conseil de Sécurité suppose un accord, une volonté bien au-delà des frontières de l'Union.

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(1) Le Figaro.fr du 26 Aout (article de Wladimir Garcin )
(2) Les Yézidis sont environ 700 000 (Nord de L'Irak,monts Sinjar) et victimes d'une épuration ethnique de la part des djihadistes de "l'Etat islamique".

mardi 26 août 2014

En attendant la "Reprise" : quelques pistes ...



Les économistes les plus distingués tournent en rond et Arnaud Montebourg (non sur la forme mais sur le fond) a probablement raison : les politiques de rigueur ou d'austérité n'ont jusqu'à présent pas eu d'effet sur la croissance. Cela en Europe.

Certes l'Espagne de M. Rajoy voit la "sortie du tunnel" mais avec un taux de chômage de 25 % (contre 8,5% en 2007). Ce n'est pas un succès et les Espagnols ont beaucoup souffert.

 Je me dis qu'il serait peut-être utile d'explorer une autre voie : conjuguer à la fois une politique de l'offre (au profit des entreprises) et de la demande (consommation). Quadrature du cercle ? A voir ...

Le constat est que la TVA constitue en France le principal impôt (soit environ 30 % du total des impositions) alors que l'impôt sur les sociétés n'en représente que 10 %. Serait-il donc déraisonnable d'abaisser sensiblement l'impôt sur les sociétés (qui est élevé en France et freine donc les investissements) et de le compenser par une augmentation sélective de la TVA ne frappant pas la consommation dite courante mais les produits "de luxe"?

 Cela revient à "mettre sur la table " ce que le précédent gouvernement avait envisagé avec le nom de "TVA sociale ou TVA anti-délocalisation". Il faudrait faire le calcul : mais je suis à peu près persuadé que cette augmentation sélective de la TVA compenserait la baisse de l'impôt sur les sociétés et n'affecterait pas la consommation . 

En effet, si la TVA sur les produits de luxe augmentait sensiblement, cela ne devrait avoir qu'un impact marginal sur la consommation des catégories les plus fortunées. Peut-être même cela pourrait permettre des baisses de l'IRPP sur les tranches "moyennes". Reste à voir si cette hausse sélective de la TVA est compatible ou non avec nos engagements vis à vis de l'Union. 

J'espère que oui. Car il n'est pas question de sortir de l'Union comme quelques écervelés en projettent - pour se faire peur - le fantasme.

Bien sûr ces quelques pistes ne suffiront pas si , en parallèle, il n'y a pas de réduction des dépenses (hors investissement) de l'Etat et des Collectivités. Tout comme la fin progressive de l'utopique loi sur la semaine de 35 heures.

jeudi 21 août 2014

Union européenne / croissance : critiques américaines, cerises japonaises...



Le quotidien "Les Echos " du  19 Aout (article de Jean-Philippe Louis) évoque le récent éditorial du New-York Times (17 Aout , Europe's Recurring Malaise) qui fustige les politiques d'austérité prônées par l'Union. 

Le quotidien américain estime que la croissance ne peut revenir avec la seule panoplie de mesures de rigueur et les exigences incantatoires de réduction des déficits.

 Il suggère que la Banque Centrale rachète la dette des Etats et incite les banques à être plus "offensives" dans leurs prêts aux entreprises et aux particuliers. C'est donc "un zéro pointé " qu'inflige le New-York Times à la veille d'une réunion majeure, vendredi, des "Banquiers centraux" à Jackson Hole dans le Wyoming

J'avoue y perdre un peu de mon latin : la religion communément admise était - jusqu'à présent - l'impérieuse nécessité de réduire les déficits, de faire des économies, de restreindre son "train de vie". Et voilà que les Etats-Unis (ou du moins ce quotidien "de référence") considèrent que l'Union européenne est - dans son objectif  de renouer avec la croissance - "à côté de la plaque". 

Quelle solution donc , faut-il faire comme le Japon (les Abenomics) et injecter massivement des liquidités, abaisser l’impôt sur les sociétés, définir une vraie stratégie d'investissement de niches? Le Japon semble sorti de la déflation et de la récession qui l'a accompagnée. Preuve que les sakuras sont restés en fleurs.

mercredi 20 août 2014

Alain Juppé, Président ?



Ainsi c'est officiel depuis ce matin : Alain Juppé sera candidat à la Présidence de la République : il indique désormais sur son blog son intention de se présenter aux "primaires" qui pourraient avoir lieu au premier semestre 2016.

Le calendrier électoral ne va pas pour autant s'en trouver bouleversé mais à "droite" la guerre des chefs va passer au niveau supérieur puisque Nicolas Sarkozy semble envisager de prendre, cet automne, la Présidence de l'UMP.

 Si - comme on peut le supposer - le calendrier électoral n'est pas bousculé par cette annonce ni par les "primaires" (la ligne de départ est quasiment complète) en revanche la conjoncture économique pèsera de tout son poids sur le comportement des électeurs.Il suffirait que l'année 2016 soit marquée (ce qui est possible) par un vrai retournement de tendance avec une croissance du PIB d'environ 2% pour que les jeux ne soient pas faits.

 Le contexte politique mondial (qui n'est pas - comme le temps - au "beau fixe") jouera également. Il est d'ailleurs possible qu'en cas de crise sérieuse (Russie, Moyen-Orient...) les électeurs ne se lancent pas dans des paris inconsidérés : on aura besoin de "sérieux" à la tête de l'Etat . Sérieux , Alain Juppé - ancien Premier ministre, ancien ministre des affaires étrangères, l'est certainement. Je ne doute pas de ses capacités sur le front politique dans toutes ses dimensions. 

Je me pose seulement la question (comme doit se la poser le gouvernement en ce moment) de savoir si - sur le front économique - il y a des alternatives possibles. On a bien compris que l'Etat (mais aussi les Collectivités) devaient faire des économies. On a bien compris que la fiscalité ne devait pas s'alourdir sauf à stopper net toute tentative de reprise de la croissance (à moins - mais j'en doute- que celle-ci soit tirée non par la demande intérieure mais par le commerce extérieur). Économiser donc sans freiner la demande intérieure, sans freiner les investissements, sans casser notre ''modèle social '' : quadrature du cercle ?

 Ainsi les candidats - de quelque bord qu'ils soient- ne vont pas cheminer sur un tapis de rose. Alain Juppé a dû peser le "pour" et le "contre". Tache difficile dans un pays où il faut en permanence composer avec les groupes de pression les plus divers , les partis populistes... et le tempérament souvent maussade des Français.

 On est donc bien loin de "la tentation de Venise"...mais peut-être Alain Juppé voie-t-il ... le bout du canal. 

samedi 16 août 2014

SNCF : le Pack " liberté" menotté...


On nous annonçait une rentrée quelque peu sinistre en tout cas privée de bonnes nouvelles . La décision de la SNCF ( TER Midi-Pyrénées) va dans ce sens . Certes ce n'est pas une révolution, ce n'est pas l'annonce de nouveaux rabotages de quais. Mais c'est le "Pack liberté" que l'on rabote.

 Qu'est-ce donc ? Ce "Pack" est une carte rechargeable qui permet - sur un trajet donné - d'obtenir une réduction et qui offre la liberté de choisir ses dates de voyage . Or, à compter du 2 Septembre 2014, le "Pack liberté " en Midi-Pyrénées est un "Pack menotté" puisqu'il faudra - lors du rechargement de sa carte - préciser les dates des déplacements.La validité des billets ne sera effective que pour les dates mentionnées. 

J'imagine que la "SNCF TER MIDI -PYRENEES" a pris cette décision - après mûre (?) réflexion - du fait (possible ou probable) de fraudes intervenues : certains voyageurs devaient "oublier" de valider leur trajet et la carte resservait une nouvelle fois ...

 Ce que la SNCF semble oublier c'est que de nombreux utilisateurs ne vont plus utiliser leur "Pack liberté" s'il est prisonnier de trop de contraintes. C'est ce que m'a dit un de mes amis. C'est probablement ce que je vais faire. 

Le constat pourrait être risible car en soi ce n'est pas si grave. Mais cela illustre un certain type de comportement en France : lorsque une minorité fraude on fait payer à tout le monde les "pots cassés"...en oubliant que les "clients SNCF harassés" (1) vont bientôt jeter leur pot  par la fenêtre...

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(1) les retards contribuent à cet harassement : 1 heure 15 de retard récemment sur un trajet TGV Toulouse - Lyon .

jeudi 14 août 2014

Emploi : pas de "miracle"



Les nouvelles prévisions de croissance qui viennent d'être revues à la baisse (0,5 ou 0,7 % % au lieu de 1%) rendent inatteignable en 2014 une diminution du chômage.

  Les prévisions de croissance pour 2015 (1) sont meilleures : 1,4 % selon le FMI, 1,5 % selon l'OCDE . Ce n'est donc , au mieux, qu'au second semestre 2015 que l'on peut espérer une amélioration de l'emploi.

 C'est dire qu'avec un taux de chômage de 10,15 (juin 2014) nous sommes bien loin devant (ou plutôt derrière...)  l'Allemagne : 5,06 % pour la même période.

La clé, il me semble, réside dans la faiblesse de la FBCF (2)  : selon la même source (Banque de France) la FBCF recule de 1% au  trimestre 1 et de 1,1 % au T 2. 

La question qui se pose est celle-ci : faut-il attendre les bras croisés une reprise nette en 2015 ? Comment inciter les entreprises à investir alors même que le taux d'utilisation des capacités de production ne dépasse guère 80 % et qu'il reste donc une "marge" d'utilisation à effectifs constants ? Certes, la demande des ménages soutient quelque peu la production ( heureusement car le solde de notre balance commerciale est nul voire négatif) mais pour combien de temps si la déflation - ou la désinflation -tend à inciter les consommateurs à différer leurs achats ? 

Faut-il attendre un plan de relance européen ? L'Allemagne n'est pas dans cette logique et l'Italie dont le nouveau et dynamique Président du Conseil allait dans le même sens que la France serait au bord de la récession. Pas de "miracle " donc à attendre de l'Union en dépit des discours sur la coordination des politiques économiques et financières. 

Est-ce à dire que la France doit faire retour sur ses "acquis" : 35 heures...? contrats de travail multiples et peu modulables ? durée et plafonnement des indemnisations chômage ? C'est probable mais je doute que le Gouvernement et sa majorité reviennent sur ce qui est considéré comme un symbole .

 Le problème c'est que nous sommes englués dans les symboles et que nous considérons que notre pays est un "modèle". Je n'en suis pas si sûr vu son coût (et donc en raison des prélèvements qu'il occasionne).

Je pense néanmoins que nous saurons rebondir... à condition de ne pas vendre "notre âme au diable " ...
( qui est tapis dans l'ombre en attendant 2017).

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(1) source : indicateurs conjoncturels Banque de France / Eurosystème, 14 Aout 2014
(2) Formation Brute de Capital Fixe : en gros, investissements des entreprises, collectivités, administrations, ménages.