jeudi 14 août 2014

Emploi : pas de "miracle"



Les nouvelles prévisions de croissance qui viennent d'être revues à la baisse (0,5 ou 0,7 % % au lieu de 1%) rendent inatteignable en 2014 une diminution du chômage.

  Les prévisions de croissance pour 2015 (1) sont meilleures : 1,4 % selon le FMI, 1,5 % selon l'OCDE . Ce n'est donc , au mieux, qu'au second semestre 2015 que l'on peut espérer une amélioration de l'emploi.

 C'est dire qu'avec un taux de chômage de 10,15 (juin 2014) nous sommes bien loin devant (ou plutôt derrière...)  l'Allemagne : 5,06 % pour la même période.

La clé, il me semble, réside dans la faiblesse de la FBCF (2)  : selon la même source (Banque de France) la FBCF recule de 1% au  trimestre 1 et de 1,1 % au T 2. 

La question qui se pose est celle-ci : faut-il attendre les bras croisés une reprise nette en 2015 ? Comment inciter les entreprises à investir alors même que le taux d'utilisation des capacités de production ne dépasse guère 80 % et qu'il reste donc une "marge" d'utilisation à effectifs constants ? Certes, la demande des ménages soutient quelque peu la production ( heureusement car le solde de notre balance commerciale est nul voire négatif) mais pour combien de temps si la déflation - ou la désinflation -tend à inciter les consommateurs à différer leurs achats ? 

Faut-il attendre un plan de relance européen ? L'Allemagne n'est pas dans cette logique et l'Italie dont le nouveau et dynamique Président du Conseil allait dans le même sens que la France serait au bord de la récession. Pas de "miracle " donc à attendre de l'Union en dépit des discours sur la coordination des politiques économiques et financières. 

Est-ce à dire que la France doit faire retour sur ses "acquis" : 35 heures...? contrats de travail multiples et peu modulables ? durée et plafonnement des indemnisations chômage ? C'est probable mais je doute que le Gouvernement et sa majorité reviennent sur ce qui est considéré comme un symbole .

 Le problème c'est que nous sommes englués dans les symboles et que nous considérons que notre pays est un "modèle". Je n'en suis pas si sûr vu son coût (et donc en raison des prélèvements qu'il occasionne).

Je pense néanmoins que nous saurons rebondir... à condition de ne pas vendre "notre âme au diable " ...
( qui est tapis dans l'ombre en attendant 2017).

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(1) source : indicateurs conjoncturels Banque de France / Eurosystème, 14 Aout 2014
(2) Formation Brute de Capital Fixe : en gros, investissements des entreprises, collectivités, administrations, ménages.

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