mercredi 20 mars 2019

L' Europe "en conserve" ... des conservateurs américains



A quelques semaines des élections européennes il n'est pas superflu d'avoir un regard sur la position de certains milieux conservateurs aux Etats -Unis : l'interview de Steve Bannon , ancien directeur de campagne et ex - conseiller de Donald Trump lors de l'émission "C dans l'air " (1) est révélatrice : il ne cache pas son hostilité à l'égard d'une Union européenne devenant puissance régionale  . 

Au contraire Steve Bannon  entonne le chant des nationalismes étroits en appelant de ses voeux une  union bien différente : celle des mouvements "ligue du Nord / 5 étoiles " de l'Italie  , des mouvements nationalistes hongrois , polonais ...et du "rassemblement national " de Marine Le Pen . 

Au moment où la tentation du repli sur soi menace (populismes, fermeture de frontières , critiques de l'Union ) il faut espérer un sursaut et une vision  :  sans solidarité européenne la mondialisation risque d'effacer nos frontières et nous cantonner dans une basse-cour qui ne serait qu'un cul - de - basse fosse . 

Evidemment , il ne s'agit pas non plus de mettre aux oubliettes notre histoire et nos valeurs : nous pourrions alors nous dissoudre dans un multiculturalisme sans issue . Mais entre deux "empires" (Chine / Etats-Unis) la réponse ne réside pas dans un nationalisme aux relents de naphtaline : seule l'Europe - à échéance de 10 /20 ans - peut donner de l'air à nos aspirations .

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(1) interview réalisée par Caroline Roux ; émission "C dans l'air" sur France 5 (19 mars 2019)

samedi 16 mars 2019

Paris : mise à sac ...et après ?




On peut , après la situation quasi insurrectionnelle à Paris ce samedi , s'interroger : est-on vraiment dans un pays où la sécurité est assurée  alors que des casseurs ont mis à sac  une bonne partie des Champs-Elysées ?

Plusieurs bâtiments ont été pillés, incendiés et l'intégrité physique d'occupants menacée. . Faut-il laisser se dérouler des manifestations dont plusieurs non autorisées lorsque l'on sait que des casseurs seront présents ?

Il ne s'agit pas de la marche "climat "mais de celle des "gilets jaunes" infiltrés par l'extrême gauche , les anarchistes , l'extrême droite et des casseurs autoproclamés venant aussi de pays voisins (Belgique , Allemagne )  . Emmanuel Macron a tenté de contourner cette situation en lançant un débat : mais les casseurs , hélas, ne débattent pas : ils battent .

Or la crédibilité du gouvernement repose - au-delà des réformes - sur sa capacité à maintenir l'ordre dans un Etat de droit . Tel n'est pas le cas aujourd'hui : l'ordre n'est plus assuré et les institutions sont maintenant menacées . Il ne suffit plus d'affirmer (comme Christophe Castaner le fait ) que les émeutes sont inadmissibles : il ne faut simplement pas les admettre . Au moment où convergent sur les réseaux des appels à des actions "encore plus importantes" , l'heure n'est plus aux tergiversations et au "doigt mouillé " .

samedi 9 mars 2019

Brexit or not Brexit ?




Des parents australiens m'ont interrogé sur la "santé" de l'Europe . Je leur ai fait une réponse évasive et modérément optimiste en évoquant la montée des populismes et en soulignant heureusement l'existence d'un fort axe franco -allemand . Tout comme moi, ils comprennent mal la volonté des britanniques de quitter l'Union et de repartir en coulisse après avoir été sur l'avant- scène .

A mes interlocuteurs de Brisbane j'ai indiqué - peut-être hâtivement - que rien n'était encore perdu : un nouveau référendum est encore possible (1) . C'est notamment ce que souhaite le Labour de Jeremy Corbyn même si l'orgueil britannique (dont celui de Mme May) doit en souffrir .

A trois semaines de l'échéance de fin mars seuls quelques irréductibles Brexiters veulent encore jouer à la "roulette russe" en sifflotant  un air de "no deal ". 

Depuis Sydney tout cela a l'air d'un jeu d'enfant gâté . On me rappelle aussi que nombre d'australiens ont donné leur vie en 1914-18 aux côtés de Français et de Britanniques . Quelle vision auraient-ils  maintenant de cette Europe en voyant des enfants jouer à la marelle au bord d'un précipice... sous le regard narquois de la Chine et des Etats-Unis ?


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(1) Cela suppose le report de la date du 29 mars et de nouvelles élections (ou un changement de gouvernement) .. Mais l'enjeu en vaut la chandelle .

mercredi 6 mars 2019

ONU / droits de l'homme : instrumentalisation ?



L'ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet vient , en tant que Haut-Commissaire ONU aux droits de l'homme , de demander une enquête approfondie sur les "violences excessives" commises par la France lors de manifestations de "gilets jaunes" . Ainsi ces violences seraient de même nature que celles commises à Caracas, en Haïti ...ou au Zimbabwe . Bigre !

Les accusations portées contre la France sont graves et posent question :  à qui va profiter cette indignation faite sous le couvert des Nations Unies et du Conseil des droits de l'homme , organisme théoriquement indépendant (1) ?

Faut-il imaginer que Mme Bachelet dont le parcours a été - il semble - exemplaire ait eu jadis partie liée avec le Vénézuela de Hugo Chavez et qu'elle ait eu pour intention de stigmatiser la France du fait de la distance prise avec le Président Maduro ?

Ce serait tenir un discours "complotiste " que d'y songer ...Tout comme il serait excessif d'imaginer que Mme Bachelet  ait voulu , de quelque manière  , interférer avec les élections européennes .

Et pourtant ...

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(1) Le Conseil des droits de l'homme est désormais indépendant puisque ne relevant plus - depuis 2006 - du Conseil économique et social de l'ONU . On sait aussi que l'Arabie Saoudite (dont on connaît la "bienveillance" à l'égard des droits de l'homme ... ) y occupa une place éminente . Dont acte !

mardi 5 mars 2019

Europe / E.Macron : le choix de la raison



A voir l'embarras de Brice Hortefeux , ce matin sur un plateau de télévision , il faut convenir que la voie - et la voix - de l'Europe sont fédératrices : au plan intérieur le soutien explicite de Jean-Pierre Raffarin , et celui , plus discret , d'Alain Juppé (anciens premiers ministres) le prouvent  . 

Entre la dynamique présidentielle et les partis extrémistes  (Rassemblement national et "Insoumis") il reste peu d'espace pour Alain Wauquiez en dépit du choix d'une tête de liste non "clivante" . Au plan extérieur , un appel aux citoyens de l'Union est lancé . Il sollicite la raison auprès des peuples qui ne souhaitent être inféodés ni à l'Est ni à l'Ouest . 

Au-delà des calculs électoraux , le Président de la République pose dans sa "tribune" une question essentielle : choisissons-nous le repli hexagonal qui n'est , ni plus ni moins, que la danse d'une oie sans tête ou bien voulons -nous aller de l'avant poussé par le souffle des "Lumières" ?

Si nous choisissons l'ouverture elle ne peut se faire que dans un cadre européen : c'est la mission de l'Europe que d'être un facteur d'équilibre . Certains esprits chagrins diront qu'il ne s'agit là que d'un rêve évangéliste tout comme les Etats-Unis sont persuadés de leur "Destinée Manifeste " .  Sauf qu'au lieu d'invoquer la Providence , Emmanuel Macron fait appel à la raison (qui , il est vrai , se rejoignent parfois) .

vendredi 1 mars 2019

Mosquées , Synagogues, Eglises : même sac ?



Dans un tout récent éditorial de l'hebdomadaire Le Point (1) , Franz-Olivier Giesbert pointe nos doléances et récriminations d'intensité inégale lors de saccages ou de profanations de lieux de culte . J'avais, dans un Post du 10 Février, mis l'accent sur le silence qui a accompagné la profanation d'églises (et cathédrale )  depuis le début de l'année . Je m'en étonnais et il est réconfortant de voir un grand journaliste revenir à la charge .

Sans qu'il soit établi que ces profanations soient le fait de "Gilets jaunes " déboussolés ou de gamins désorientés le fait est là : A l'occasion - en Février - de profanations d'églises (5 ou 6 en l'espace de quelques jours ) à peine quelques mots lors d'un Journal télévisé ...

F.O. G. dans son éditorial regrette également le silence du Pape François prompt , par ailleurs , à défendre des causes surtout lorsqu'elles peuvent être (légitimement) médiatisées . 

Que l'on soit catholique romain ou d'Orient - ou seulement chrétien ou seulement croyant - cette indifférence différenciée déconcerte . Heureusement F.O.G est là , qui sauve la face ...

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(1) Le Point n° 2426 du 28 Février 2019

jeudi 28 février 2019

Corée du Nord / USA : le verrou chinois




Ainsi Donald Trump n'est pas Tarzan et la Corée du Nord n'a pas encore été menée à résipiscence : la dénucléarisation de la péninsule coréenne n'est donc pas pour demain . Evidemment le "pétard" allumé dans cette zone si sensible (au moins 4 puissances nucléaires dans la région ) pose problème et amène à s'interroger sur la prolifération nucléaire et l'efficacité du TNP .

Pour autant , les médias ne disent pas grand chose de la Chine et de son positionnement à l'égard des négociations avec la Corée du Nord ; c'est pourtant l'un des nœuds du problème : on sait que la Corée du Nord sans la coopération économique avec la Chine (dont le pétrole) s'effondrerait en quelques mois .

Or la Chine , en guerre économique avec les Etats-Unis , n'a guère envie d'accentuer la pression sur  Pyongyang (par un embargo étanche) pour favoriser un accord Trump - Kim Jong-un .

A défaut d'une concertation étroite entre  USA / et Chine il est peu probable que l'on s'approche d'un prompt dénouement : l'Empire du Milieu possède , sinon l'éternité devant elle , du moins de longs mois et de nombreux printemps . Le Président des Etats-Unis si "doué " (selon Michael Cohen) pour les épreuves de force où l'on joue les "gros bras " a devant soi un partenaire qui maîtrise tout aussi bien - et en souplesse - les techniques asiatiques de sport de combat .

Pour autant il ne convient pas de trop sourire et de minimiser le danger évident que représente le nucléaire nord coréen en raison de l'imbrication des alliances à proximité immédiate (cf. Japon / USA ) .

dimanche 24 février 2019

Vénézuela : médiation européenne ?




Un drame se joue en ce moment au Vénézuela alors qu'un "dialogue de sourds" entre responsables empêche toute avancée et que les convois humanitaires restent bloqués en Colombie . Le Président Maduro affirme que l'aide américaine n'est que prétexte en vue d'une déstabilisation du régime . Les Etats-Unis , de leur côté , soutiennent que les droits de l'Homme sont bafoués et que la démocratie n'existe plus (si tant est qu'elle ait existé ) en république bolivarienne . 

Certains mettent en avant le double jeu de Washington : les américains ne seraient pas si désintéressés que cela et auraient les yeux rivés sur le pétrole du Vénézuela (les plus importantes réserves du monde) . Des experts soutiennent que les Etats-Unis ont besoin du pétrole "lourd" vénézuélien pour produire leur kérosène ou diesel .Quoi qu'il en soit si des millions de Vénézuéliens quittent leur pays c'est qu'il y a une raison : ce ne sont pas les américains qui les font fuir.

Dans ce contexte une médiation de l'Union européenne est plus que jamais souhaitable et pour acheminer l'aide humanitaire et - en relation avec des observateurs des Nations Unies - préparer de nouvelles élections législatives . A défaut d'une médiation dans un cadre multilatéral une intervention américaine pourrait à tout moment intervenir et mettre à feu et à sang le pays .

Il serait de loin préférable que l'ONU prenne une résolution dans le cadre de la jurisprudence "Responsabilité de protéger " et que l'Union se saisisse de la situation en offrant sa médiation ...sans arrière pensée . 

lundi 18 février 2019

USA / IRAN : quelle offensive ?


Alors que les Etats-Unis et Israël  "convoquaient" à Varsovie un sommet des partisans d'une position dure à l'égard de l'Iran , la Russie ralliait à Sotchi ses alliés Iraniens et Turcs . Au-delà de l'offensive diplomatique de la semaine dernière on voit bien surgir deux camps qui préparent leurs "armes" .

Il ne s'agit pour l'heure que d'un rapport de force entre deux adversaires qui se "cherchent" mais le rapport pourrait dégénérer : d'un côté Israël émet des craintes (cf. le Hezbollah à ses frontières ) , de l'autre l'Iran cherche à Moscou (et à Pékin ) des soutiens alors que l'accord nucléaire de 2015 a été déchiré par Donald Trump : ainsi le jeux se font et se défont . 

Sauf que l'on se demande vraiment qui a intérêt à en découdre : Israël qui se sent menacé ? Riyad qui n'admet pas que l'Iran prétende à un leadership sur le Moyen-Orient ? Les Etats-Unis pour montrer leur force à l'égard de la Chine à toutes fins utiles ? 

Les réponses sont multiples et se recoupent . En revanche on ne voit pas l'intérêt qu'auraient l'Iran et la Turquie de mettre le "feu aux poudres" . Ni Moscou non plus . A moins qu'un "ordre de bataille " ne se mette en place avec , comme soutien , la Chine . Mais ce coup d'échec semble bien prématuré : on voit mal ce qu'une déstabilisation du Moyen-Orient apporterait aux uns et aux autres : qui aurait à gagner d'un nouveau choc pétrolier ...et d'une crise humanitaire dans un Moyen-Orient si désarticulé  après l'heureuse fin de Daesh ?

vendredi 15 février 2019

Pourquoi faire simple si l'on peut faire compliqué ?



C'est la question que se pose ma voisine qui répond au beau prénom de Prudence : son interlocuteur "Sécurité sociale"se nomme MFP (M = Mutualité) . Cet organisme s'est aussi adjoint la bucolique appellation  Solsantis . Pour l'instant c'est simple . Cependant ma voisine me dit que sa Mutuelle santé - contrairement à ce que l'on pourrait croire (cf. M ) - n'est pas MFP mais Intériale dont le service de gestion porte le nom poétique d' Almerys ) . 

Finalement rien de très compliqué sauf que l'organisme de Sécurité sociale lui a demandé d'ouvrir un compte (assurance maladie) au doux nom d' Améli . Pourquoi pas ? Mais on vient tout à trac d'indiquer à ma voisine que son interface " sécurité sociale " serait dorénavant la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) et non plus MFP . Ma voisine Prudence , ouverte à la révolution numérique en dépit de ses 85 printemps , s'est décidée à confier ces modifications à son ordinateur pour s'en souvenir et pouvoir naviguer hardiment entre MFP-Solsantis , CPAM , Intériale-Almerys et son compte Améli . Ouf !

Or voici que Prudence est toute retournée : son amie Marguerite lui déconseille d'enregistrer ses mots de passe . Exaspérée , elle prétend évoquer son problème dans le cadre du " Grand Débat National " , doutant que les "Gilets Jaunes " lui fassent la courte échelle en relayant ses préoccupations . Quant à moi , je l'en ai dissuadée considérant que l'Elysée avait d'autres chats à fouetter et bien d'autres comptes à régler...

mercredi 13 février 2019

Espagne / Pedro Sanchez : suite et fin ?



Ainsi le gouvernement du socialiste Sanchez (issu d'une coalition hétéroclite et opportuniste) n'aura duré qu'un peu plus de 6 mois : une majorité tout aussi hétéroclite et opportuniste (alliance droite, centre et indépendantistes catalans) aura suffi à renverser le gouvernement en n'approuvant pas , aujourd'hui, le budget de l'Etat . De la sorte des élections législatives anticipées auront très probablement lieu (1) dans les semaines à venir, possiblement en avril . 

Le refus du Président du gouvernement Pedro Sanchez d'organiser un référendum sur l'indépendance de la Catalogne est à l'origine de la crise : les indépendantistes catalans ont , par dépit ou par calcul , apporté leurs voix au PP (droite) et à Ciudadanos (centre droit) . 

L'issue de ces prochaines élections est incertaine et il n'est pas sûr - voire improbable - que le gouvernement socialiste soit reconduit : une configuration droite + centre + extrême droite (?) est probablement en marche au moment où le PSOE décline et où l'extrême gauche perd des plumes .

 Une des inconnues du scrutin (2) à venir réside dans le potentiel du nouveau parti d'extrême droite VOX : est-ce l'émergence d'un nouveau mouvement populiste s'inscrivant dans la "fièvre du samedi soir " de l'Europe ? Je n'y crois pas ...mais .

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(1) Le Président du Gouvernement doit faire connaître après-demain vendredi sa décision.

(2) L'autre inconnue réside dans l'impact des probables élections législatives sur les élections municipales qui doivent avoir lieu (en principe) en mai prochain . Dont celle de Barcelone pour laquelle Manuel Valls est candidat .

dimanche 10 février 2019

" Gilets Jaunes" : le piège



Après une nouvelle journée de violences à Paris, Bordeaux, Toulouse etc...le piège se referme sur ceux de nos concitoyens , naïfs , qui disent encore soutenir le mouvement des "gilets jaunes" . Naïfs  : car d'un mouvement qui , au départ , affichait des préoccupations de survie économique et / ou d'indignation (taxe carbone , 80 km/h , baisse des APL , CSG ,  Linky etc...) , il ne reste plus qu'une vague radicale menaçant perpétuellement de passer par delà les bastingages .

Il en va ainsi - au-delà des voitures brûlées - des églises profanées en province et des inscriptions anti-sémites à Paris  . C'est notre démocratie qui se trouve menacée si , trop faible et passive , elle ne sait réagir autrement qu'en lâchant du lest .Car les ambitions politiques (Rassemblement national , France Insoumise) ont pris le dessus . Cela pour les extrêmes qui opportunément content fleurette aux mouvements anarcho-libertaires  . De son côté, la droite républicaine (celle de Laurent Wauquiez ) mange son chapeau après avoir retourné sa veste . Et le Parti Socialiste , lui ,  a bien du mal à gérer son ombre (celle que lui fait François Hollande) . Certains journalistes prédisent sinon une "guerre civile " du moins des lendemains qui déchantent tant la violence , l'irrespect et la haine ont , désormais , pignon sur rue .

Il faudra bien du courage , de l'opiniâtreté et de la finesse à Emmanuel Macron pour - après le Grand débat - ramener la rivière dans son lit tant elle bouillonne d'ire , de violences et de bouffonneries conjuguées , prenant le dessus des expressions de détresse ou d'indignations  véritables . Le Président , s'il veut retourner la situation , devra frapper un grand coup : par exemple un référendum sur une question qui éveille - enfin - nos concitoyens . Tout particulièrement ceux qui sont endormis éreintés par la "fièvre jaune du samedi " qui n'est en rien la "fièvre du Samedi soir " qu'ils espéraient : John Travolta s'en désespère .

vendredi 8 février 2019

Europe : extrémismes et populismes montent au front


" Qui se ressemble s'assemble" dit la sagesse populaire . C'est ce qui s'est passé en Italie où l'extrême gauche du mouvement "cinq étoiles" (Di Maio) s'est alliée à la droite extrême de Matteo Salvini (Ligue du Nord) . Cela a favorisé les dérives que l'on connaît (récession de l'Italie , endettement, ruades anti-européennes) , le tout illustré par le triste épisode d'une grotesque gesticulation  avec les "gilets jaunes" français .Cela pourrait rester anecdotique et prêter à sourire en se disant que , jadis, Rome a été bien plus décadente .

Mais , à y regarder de près , on voit des accointances surgir : en Espagne - Andalousie,  le parti d'extrême droite Vox s'allie au parti centriste Ciudadanos pour favoriser (le mois dernier) l'accès à la présidence de la Junta du P. P. (Partido Popular) mettant fin à des années de leadership socialiste dans la Communauté autonome d'Andalousie .

 En France des électeurs de la droite "Républicaine " se sentent de plus en plus d'atomes crochus avec le "Rassemblement national" ...et se retrouvent main dans la main sur les ronds-points . Bref, des alliances - apparemment contre nature - se nouent à droite et à gauche , les partis populistes agissant  comme des aimants .  

Salvini et Di Maio parient -ils sur les "gilets jaunes " pour tenter de sortir l'Italie de l'ornière ? Pari bien risqué et qui ne fera pas taire les surenchères entre partis extrémistes fascinés par le pouvoir.

vendredi 1 février 2019

USA / IRAN : contes et mécontes



40 ans après la Révolution islamique (1979) des étudiants " Sciences Po " me demandent une "piqûre de rappel " : ils ne comprennent pas la stratégie des Etats-Unis en Iran et ,notamment, ce qui poussa  - à l'époque -Washington à soutenir (contre Moscou) des islamistes en Afghanistan (cf point 3 ) .

1 -C'est peu dire que les relations Iran/Etats-Unis s'apparentent à une "montagne russe " avec des hauts et des bas inopinés . La situation actuelle, conflictuelle, s'inscrit dans une longue histoire dont le refrain a été "Je t'aime, moi non plus " . Car au départ , à l'époque du Premier ministre Mossadegh -  mis sur la touche part les Etats-Unis  pour avoir tenté de nationaliser le pétrole - l'Iran du Shah Reza Pahlavi tenait  le rôle de gendarme du Moyen-Orient pour le compte de Washington .

2-La disgrâce est venue lorsque l'Iran en 1973 a voulu tenir la "dragée haute" aux Etats-Unis en propulsant le baril de pétrole  à un niveau rédhibitoire (1) . En représailles , les Etats-Unis cessèrent de soutenir le Shah qui , pêché mortel aux yeux de Washington , se rapprocha de la France en faisant valoir son droit au nucléaire civil (cf. Atom for Peace ... comme le proclama Eisenhower dans les années 50  ) .

3 -C'est évidemment ce qu'il ne fallait pas faire et les Etats-Unis entamèrent une partie de billard : Car les soviétiques avaient entre-temps (en 1979) envahi l'Afghanistan : les américains soutinrent les islamistes pour stopper l'avancée de Moscou . Dans ce contexte les Etats-Unis considérèrent qu'un gouvernement islamiste en Iran serait un moindre mal qu'un shah autoritaire régnant à coups de savak et dont Washington commençait à mettre en doute la loyauté . Des analystes sont persuadés que langue fut prise (via l'ambassade américaine à Téhéran ) avec l'ayatollah Khomeiny . Nul ne peut l'affirmer car tant le Département d' Etat que la CIA restent discrets : on les comprends car , sur ce , naquit la République islamique iranienne en 1979 il y a juste 40 ans . 

4-Puis vint (1980-89) la guerre Iran-Irak et le soutien apporté par les Etats-Unis à Saddam Hussein . A la suite de ce conflit qui fît un million de morts l'Iran (assailli par l'Irak) voulut disposer d' une arme de dissuasion  . D'où le jeu chat/souris auquel se livra l'Iran pour se procurer (auprès du Pakistan) la technologie du nucléaire .

5-Mais l'Irak n'est plus un danger et la stratégie de dissuasion de Téhéran a été interprétée par Washington comme une menace à l'encontre d’Israël ...D'ailleurs les propos bellicistes de l'ancien président Ahmadinejad ont conforté les craintes de Washington :

- D'où l'accord nucléaire de juillet 2015 destiné à geler une possible stratégie de dissuasion nucléaire iranienne . Donald Trump se désengagea de cet accord en 2018 le trouvant trop timide et n'incluant pas les missiles balistiques  .

- D'où l'embargo décrété par les Etats-Unis sur l'achat de pétrole iranien et les sanctions qui vont avec et dont la population iranienne essuie les contrecoups .

Telle est la situation présente dont on a , effectivement, quelque peine à démêler les fils sans faire appel à Ariane .

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(1) Le 22 décembre 1973 l''Iran avait fait monter les enchères du baril de pétrole jusqu'à 12 $ alors que l'Arabie Saoudite se satisfaisait d'un baril à 8 $ . D'où l'ire américaine ...


dimanche 27 janvier 2019

France : halte à la division



C'était l'ambition du pseudo "Etat-Islamique" de fracturer et diviser les sociétés occidentales pour préparer , sur leurs cendres, l'avènement d'un islam radical prétendant tout régenter . L'E.I n'y est pas arrivé.

Mais alors que les dernières niches de Daesh rendent l'âme , le monde occidental apparaît plus divisé que jamais : des populismes de bric et de broc ont débuté en Espagne (Podemos) , en Grande-Bretagne (Brexit) , aux Etats-Unis ( Donald Trump) , en Europe centrale ( Hongrie, Pologne) et voilà qu'ils atteignent la France ( Gilets Jaunes)  après avoir , en Italie, promis monts et merveille et aussi la lune ... auréolée de cinq étoiles

Ainsi nos sociétés dans un même mouvement se divisent et se fragmentent . Elles  peuvent à tout moment basculer soit vers des régimes autoritaires soit vers une situation anarchique telle qu'elle se produit en France chaque samedi depuis 2 mois .

Sans le vouloir - et dans un état de totale inconscience - nous faisons le lit des djihadistes de tout poil  qui demeurent en embuscade  .  Halte au feu !

jeudi 17 janvier 2019

Europe : le socle franco - allemand renforcé



Au moment où la Grande - Bretagne patauge dans l'option Brexit et prend ses distances vis à vis de l'Union européenne , c'est une bonne nouvelle que de constater le renforcement des liens entre la France et l'Allemagne . 

Le prochain traité qui sera signé dans les jours qui viennent à Aix-la-Chapelle a pour racines le Traité de l'Elysée de 1963 mais il va plus loin : au-delà de la coopération transfrontalière et des échanges économiques et culturels traditionnels il y a - et c'est un point essentiel - un rapprochement majeur dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité . 

La coopération militaire n'est pas seulement "technique " : il s'agit d'un rapprochement en matière de défense  . La politique étrangère se traduira par une approche commune  dans sa définition et sa mise en oeuvre (coopération entre ambassades et auprès des Nations Unies) . 

Certains se récrient (Mme Le Pen ) d'autres sonnent du clairon en fantasmant et imaginant l' abandon de l'Alsace et de la Lorraine ( !) .  Il est ainsi dommage que le gouvernement et les médias ne soient pas plus prolixes pour commenter un accord qui constitue un axe majeur pour la construction de l'Europe .

lundi 14 janvier 2019

Europe : Allo ?



Alors qui'en France - et en Italie - les partis extrémistes de droite comme de gauche "grimpent sur les barricades " en voulant (comme les britanniques) reprendre leur liberté , les instances européennes sont silencieuses ...comme si les élections européennes de mai prochain ne les concernaient pas . Faut-il vraiment se résigner à une vague populiste partant d'Europe centrale et venant chatouiller les côtes méditerranéennes ?

 Il est navrant de constater le peu d'initiative venant du Conseil européen , de la Commission ou du Parlement : le Président du Conseil européen serait-il sans voix alors que le Traité de Lisbonne le conforte désormais avec un mandat de 5 ans  ? Il est à craindre , si l'Union ne va pas au delà d'un discours technique à destination d'une frange de la population , que les Français ne prennent définitivement leur distance d'avec la "technostructure" Bruxelloise (sur laquelle tirent à boulets rouges et le Rassemblement National  et "Les Insoumis ").

Il reste peu de temps pour convaincre les Français que l'Union européenne est plus qu'un marché et que s'écrit peut-être en ce moment un chapitre de l'Histoire d'un continent qui risque d'être d'ici peu pris en tenaille entre l'Asie (Chine, Inde, Indonésie) et une Amérique plurielle hésitant à défendre nos "valeurs occidentales" , celles que, dans l'Union européenne, nous partageons . 

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mercredi 9 janvier 2019

Comités "Théodule " / Réforme Etat / Débat national



La décision de l'ex - ministre Chantal Jouanno d'abandonner la présidence du "Grand débat national " pose à nouveau (1) un problème de fond et aussi ... de fonds  concernant l'existence et le financement des "Autorités Administratives Indépendantes " (A.A. I). Ces comités ne sont pas tous des "Comités Théodule" mais leur contrôle parlementaire est insuffisant voire inexistant même si la loi de janvier 2017 a essayé de clarifier certaines situations .

Leur indépendance peut d'ailleurs n'être que relative ...à moins qu'elle ne soit garantie par un salaire pouvant atteindre 20 fois le SMIC ... ce qui évidemment pose question au moment où l'Etat se veut économe . Les "fuites" sur le salaire de Mme Jouanno et qui ont motivé son retrait posent le double problème d'un démembrement de l'Etat (du moins en apparence) et des "fromages" distribués en portions plus ou moins égales à certains fidèles "serviteurs de l'Etat ".

Ce sera finalement le mérite du "grand débat" de s'interroger sur la vision et la stratégie de l' Etat (risques de dispersion en 26 Comités , Commissions ,  Observatoires , Hauts Conseils etc...) , de questionner sur les doublons ...et sur la transparence . D'où les attentes (et les impatiences) en matière de "Réforme de l'Etat" : serpent de mer , monstre du Loch Ness ou bien simple anguille sous roche glissant fâcheusement entre les mains du gouvernement ?

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(1) Rapport du Sénat  novembre 2015 + rapport Cour des Comptes Février 2018 (financement)

mardi 8 janvier 2019

Où est le " Front Républicain" ?



Ainsi nos institutions seraient sérieusement menacées et nos valeurs républicaines sur le point de partir à vau-l'eau : la France ne ferait plus cocorico puisque son coq serait écrêté et recuit par les ardeurs révolutionnaires du couple transgenre Le Pen  / Mélenchon .

C'est encore un conditionnel mais la fosse est effectivement ouverte si un "Front Républicain" ne se met pas rapidement en marche . Car Beppe Grillo chante à notre porte et s'en veut remplacer le coq en son clocher . Salvini et Di Maio lui font écho .

Coïncidence ou non Alain Juppé a bien raison de prendre ses distances par rapport au parti "Les Républicains" ...qui ne pipe mot : on attend que Laurent Wauquiez condamne le désordre actuel mais il mouille son doigt pour voir où souffle le vent...tout comme Olivier Faure aussi silencieux que son homonyme Félix en 1899 ...

A défaut d'un front commun des partis républicains (certes ouvert aux réformes mais aussi à même de tenir tête aux casseurs) ce gouvernement ne trouvera pas de porte de sortie et les Français attendront longtemps le "clap " de fin . 

Mais ce " Front Républicain " ne se fera pas tout seul : Emmanuel Macron devra aller au charbon et reconstituer , avec les chefs de partis - et les syndicats - l' "Union Nationale " plus que jamais  indispensable . C'est urgent : le coq n'en finit pas de déchanter : il craint de... mariner ou de finir dans la casserole que lui tend avec gourmandise Mélenchon .

mercredi 2 janvier 2019

Chine / 2019-49 : Le" Grand Rêve " Chinois



En ce début d'année 2019 on évoque des "marqueurs" du temps politique  : élections européennes ou le dernier virage avant les élections présidentielles aux Etats-Unis en 2020 . Pourtant 2019 verra aussi s'affirmer au grand jour les ambitions de la Chine, future Grande Puissance mondiale quand bien même le point d'orgue n'interviendrait qu'en 2049 (100 ans de la RPC) . L'alunissage d'un module exploratoire chinois sur la face cachée de la lune en ce début janvier est un indice parmi d'autres . 

2019 verra converger les "Nouvelles Routes de la Soie ", couloirs d'expansion de la Chine : routes terrestres vers l'Europe et le Moyen-Orient et routes maritimes vers l'Afrique et l'Amérique Latine . Ces "routes" sont au cœur de la stratégie du Président Xi Jinping fort du soutien du Parti et de l'Armée Populaire de Libération . 

Ces soutiens rendent désormais crédible le "Rêve Chinois", au-delà de l'affirmation d'ambitions économiques . Le "Rêve " n'est pas fantasmé mais structuré : Il doit se concrétiser en 3 étapes ( parité de PIB avec les USA en 2025 , parité militaire en 2030 , affirmation politique sur la scène internationales à la date symbolique de 2049 ) . 

Face au "tigre" chinois , pour l'heure au repos, nos querelles internes en Occident sont peu de choses mais elles tiennent lieu d'avertissement : Elles sonnent l'heure , pour l'Europe , de se ressourcer en sérotonine (comme le suggère Houellebecq ?) à moins  de voir apparaître aux ronds-points non pas des gilets jaunes mais des gilets de sauvetage . Sans attendre 2049  il est peut-être temps d'anticiper .