Pour une (rare) fois je suis en désaccord avec François Heisbourg (1) . Récemment interviewé par François Lenglet sur LCI , il a indiqué qu'Emmanuel Macron avait , il y a 2 ans , "rêvé " au décrochage de la Russie d'avec la Chine mais que cela (selon Heisbourg) n'était qu'utopie en raison des intérêts unissant les deux Etats .
François Heisbourg a probablement raison dans le court/moyen terme (cf. pétrole/gaz , centrales nucléaires , stratégie "Route de la soie" ) . Mais - à mon sens - il a tort pour le long terme : la Russie , si elle ne décroche pas de la Chine , encourt le risque d'être "phagocytée" par l'Empire du Milieu qui étend son influence partout où il ouvre des routes (cf. Sibérie) . Moscou ne peut l'ignorer et jouer les autruches .
Certes, c'est une tradition en Russie que de voir deux courants s'affronter : celui des slavophiles proches de l'Occident chrétien et le courant eurasiatique qui penche vers l'Asie (cf. O.C.S). et il est normal que les différentes options stratégiques soient "sur la table" . Mais on pourrait parier : dans 10 ou 15 ans la Russie - passée l'ère Poutine - penchera (à mon avis) vers l'Union européenne si , comme on peut le souhaiter , celle-ci dépasse son rythme de croisière .
La Russie , économiquement faible (cf. son PIB de 2000 milliards d'euros) a besoin d'un partenaire économiquement fort et aussi fiable . Avec un PIB d'environ 16 000 milliards d'euros et une Défense qui devrait s'accélérer , l'Union est un "parti" à la hauteur . Qu'en dirait la Grande Catherine ?
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(1) Senior adviser de l'International Institute for Strategic Studies .
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