samedi 28 juillet 2018

SNCF / RTE : La pagaille en continu



Certes, le président de la SNCF. Guillaume Pepy a raison - devant la désorganisation régnant à la gare de Paris-Montparnasse (1) - de clamer que ce n'est pas la SNCF qui est "en panne" mais que tout vient du dysfonctionnement de R.T. E. (le distributeur d'énergie,filiale d'EDF). 

Au-delà d'un "règlement de comptes " style OK Corral entre deux responsables il faut bien constater que la SNCF paie de malchance : incidents et désorganisation l'an passé à la même époque, au même endroit , grèves à répétition , pertes de chiffre d'affaire ...et perte d'image. 

Bref, c'est à ce point la poisse que l'on peut se demander si ce n'est pas , à nouveau , Alexandre Benalla qui se trouve à la manœuvre (!).

Trève de plaisanterie : Certains de nos concitoyens se demandent à la fin s'il ne faudrait pas aussi , dans ce domaine, une commission d'enquête pour se préoccuper de l'interconnexion entre la SNCF et son fournisseur d'énergie .
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(1) Une des plus importantes gares de France desservant l'Ouest et le Sud-Ouest de la France (Bordeaux , Toulouse ...) .

mercredi 25 juillet 2018

ORMUZ/ PÉTROLE : Un " casus belli ..."




Le Président américain qui tient à mettre l'Iran à genoux peut provoquer une crise à la fois politique et économique . On sait que par le détroit d'Ormuz passent les tankers véhiculant le tiers des flux pétroliers mondiaux . 

En cas de fermeture du détroit par l'Iran (ce qu'a évoqué le porte parole du ministère iranien des affaires étrangères) ce ne sont pas - évidemment - les seules exportations iraniennes qui seraient concernées mais celles de l'ensemble des pays producteurs de pétrole du moyen-orient (ceux , à tout le moins, qui ne disposeraient pas d'oléoducs de capacité suffisante permettant de "contourner" le détroit d'Ormuz) . 

Bien sûr il peut s'agir d'une carte de "poker menteur " mais l'engrenage peut tout aussi bien (comme dans le film Fantasia de Walt Disney ) ne plus être ensuite maîtrisable . 

Cela montre que la dénonciation, par les Etats-Unis, de l'accord négocié sur le nucléaire iranien (juillet 2015) ouvre la voie à une situation d'incertitude avec des issues étroites ...tout aussi étroites que le détroit d'Ormuz. D'autant plus que la Chine est largement dépendante du pétrole du moyen-orient...et que la "nouvelle route de la soie " passe aussi par Téhéran .

Le "bruit de bottes " que certains relaient pourrait annoncer une crise importante en cas d'intervention américaine . Mais il faut espérer que le bon sens - et le multilatéralisme - l'emportera . Quand bien même certains Etats pourraient , bien imprudemment, se réjouir d'une action militaire ...

samedi 21 juillet 2018

E.Macron : il serait temps ...



Alors que l'opposition et certains médias assimilent déjà  "l'affaire Alexandre Benalla "à une "affaire d'Etat"(1) il serait temps que le chef de l'Etat s'exprime (après l'audition du ministre de l'intérieur par la commission d'enquête ?) . 

On peut comprendre que le Président préfère que la Justice "fasse son affaire " de cette affaire mais celle-ci prend une tournure politique qui ne peut manquer de troubler ceux des français qui font confiance à Emmanuel Macron .

Peut-être souhaite-t-il - au-delà du douteux personnage qu'est A. Benalla - "couvrir" son cabinet ?

Mais le silence gardé est mal interprété et les réseaux sociaux bruissent d'interrogations dont certaines , boueuses, ternissent l'image du Président . Certes Benalla aura - s'il est mis en examen - à répondre devant la Justice (tout comme les "casseurs") mais cela ne suffira pas à désamorcer la grenade dont s'est saisie - par opportunisme - l'opposition et qui vise désormais l'Elysée .
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(1) Il est ridicule de mettre - comme le font M. Mélenchon ou Mme Le Pen - cette affaire sur le même plan que le Watergate , le Rainbow warrior , ou l'affaire Ben Barka . Mais l'opposition extrême a vu la faille de la communication élyséenne et , ne pouvant entrer par la porte , tente de rentrer par la fenêtre .


mardi 17 juillet 2018

L'Amérique que nous aimons



Après la prestation contestée de Donald Trump à Helsinki et , suite aux propos inappropriés voire jugés mensongers tenus devant Vladimir Poutine, des voix s'élèvent aux Etats-Unis : au Congrès bien sûr mais aussi dans la presse (et pas seulement démocrate) et - ce qui serait surprenant en Europe - au sein même des agences de renseignement . 

Si du haut de notre histoire il nous arrive de toiser les Etats-Unis en les taxant de naïveté et de "suivisme " dans les modes et ses excès, il faut en convenir : les américains ont , plus que de la naïveté, de la "fraîcheur " et aussi une droiture (un sens moral ?) qui nous manque parfois à nous , vieille Europe . 

L'Amérique que nous aimons n'est peut être pas à la Maison Blanche aujourd'hui, elle est en tout cas toujours très proche de la statue de la Liberté .

lundi 16 juillet 2018

Faut-il quitter l'OTAN ?


Un sondage récent (1)  effectué auprès de ses lecteurs par le magazine Le Point indiquait qu'à 0, 2 point près (50 , 1 % -  49, 9 %) les Français se posaient effectivement la question de l'opportunité de demeurer dans l'OTAN . Ces hésitations sont en partie liées au comportement de Donald Trump qui s'adresse à ses homologues en "maître d'école" . Mais la condescendance du Président américain n'est pas un critère suffisant pour se prononcer s'agissant d'enjeux majeurs de sécurité . 

Etat des réflexions :

1-Certes , certains estiment que la Russie n'est plus une menace et que le Pacte de Varsovie est depuis longtemps enterré : oui mais l'annexion de la Crimée est toute récente ainsi que le souhait russe de contrôler l'Est de l'Ukraine . De la même manière des pays d'Europe centrale tout comme les Etats baltes (et aussi la Norvège) n'excluent pas de possibles tensions avec la Russie si elle renouait avec la tentation impérialiste qui serait - selon certains - inscrite dans ses gènes depuis l'époque tsariste . Encore qu'avec un PIB de 1500 milliards de $  la marge de manœuvre russe se trouve limitée . Mais pour autant il s'agit d'une puissance nucléaire majeure et la Chine est un allié potentiel . Cela rend donc moins évidente l'option "départ de l'OTAN " . 

2-Une autre considération , par delà le "rapport de force " militaire , a trait à nos valeurs de civilisation que nous entendons aussi défendre . Sur ce plan , quand bien même les Etats-Unis - en raison du discours nombriliste de l'actuel président  - se déconsidèrent, il ne faut pas oublier ce que nous partageons avec eux : notre attachement aux valeurs républicaines , à l'esprit des Lumières ; bref, à tout ce qui fonde notre civilisation . Notre cœur demeure (pour l'heure) à l'Ouest et aussi notre raison...quand bien même Donald Trump (sanctifié par le courant évangéliste, par l'extrême droite et le courant néo-conservateur) nous paraîtrait irraisonnable et imprévisible .

3-Pour en revenir aux considérations militaires , il est également clair qu'une sortie de l'OTAN serait absurde tant que n'est pas mise sur pied une défense européenne . Or celle-ci se trouve encore balbutiante , freinée par la règle de l'unanimité  et par une coopération insuffisante en matière d'armement. Par ailleurs la coopération militaire privilégiée que nous entretenons avec  le Royaume-Uni (cf. Lancaster  House ) survivra-t-elle au Brexit ? Le rapport d'Hubert Vedrine (2012) sur le bien fondé du retour de la France dans l'organisation intégrée de l'OTAN mettait en avant la nécessité de privilégier la cohésion de l'Union dont certains Etats demeuraient attachés à l'Alliance . La question de la "survie " de l'OTAN impacte donc directement l'Union sur le plan politique . 
                                                             
4 - Finalement l'OTAN a encore - pour l'heure - sa raison d'être notamment si (comme cela a été souligné au sommet de Lisbonne en 2010 ) la lutte contre le terrorisme entre bien dans les nouveaux concepts de l'Alliance . Tant que notre partenariat avec la Russie ne sera pas totalement clarifié (et dénué de sous-entendus) il est préférable de ne pas affaiblir le rapport de force qu'introduit l'OTAN ...et qui n'est pas exclusivement militaire mais repose sur des valeurs partagées. Plutôt que de juger et trancher à chaud se rappeler que le mandat de M. Trump n'est pas éternellement renouvelable ... Au-delà , lorsque l'Union disposera d'une vraie Défense européenne (en 2030 ? ) la question évidemment se reposera et comme disent les américains "toutes les options seront sur la table " .
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(1) sondage en ligne effectué par Le Point . fr le 13 juillet 2018

mercredi 11 juillet 2018

OTAN / USA :" Sainte"Alliance ?



C'est peu dire que le comportement brutal et désobligeant de M. Trump agace les européens . Quel est le sens d'une alliance si l'un des partenaires affiche une attitude de marchand de tapis ...ou , pire, de marchand de chiffons ?

Le sommet de l'OTAN qui se déroule en ce moment à Bruxelles ne donne pas l'impression d'une réunion de puissances alliées et Vladimir Poutine doit , mine de rien , se tordre de rire . 

Mais plutôt que de se plaindre et d'avoir des aigreurs d'estomac les européens seraient bien avisés de structurer leur approche d'une Europe de la Défense qui demeure encore dans les limbes . Faudra-t-il envisager à nouveau de quitter l'organisation intégrée de l'OTAN (Comme De Gaulle le décida en 1966) pour faire avancer le projet de (vraie ) Défense européenne ? 

Il est vrai que l'Union n'avance souvent que par à-coups et par crises : puisse le comportement arrogant et suspicieux de M. Trump nous placer devant nos propres responsabilités . 

samedi 7 juillet 2018

Iran / Etats-Unis : risque de conflit ?



L'été est souvent l'occasion de montées subites d'adrénaline et de tensions . Comme souvent le danger vient du Moyen-Orient : la situation économique iranienne serait plus que délicate et les risques de conflit seraient à nos portes .

Qu'en est-il réellement ?

1- Sur le plan économique, en raison de craintes quant aux sanctions américaines visant à empêcher l'exportation de pétrole iranien la monnaie (le rial) se déprécie à grande vitesse . De son côté Téhéran menace , en cas de pression américaine sur ses acheteurs potentiels de pétrole , de bloquer le détroit d'Ormuz ("chenal" où transite le tiers du pétrole mondial) . L'Iran évoque également une poursuite de l'enrichissement de l'uranium  suite à la rupture de l'accord nucléaire de juillet 2015 par Donald Trump 

2- Sur le plan politique , il y a clairement une convergence d'intérêts entre les Etats-Unis , l'Arabie Saoudite et Israël : on peut donc imaginer que tout est prêt et qu'il suffit "d'appuyer sur le bouton " ...avec les remous et crises qui s'en suivraient . Ce serait peut-être là , du point de vue de certains faucons américains , l'occasion de "rebattre les cartes" au Moyen-Orient : une stratégie du chaos en quelque sorte pour mettre en avant un autre jeu servant d'autres intérêts .

3 -Mais rares sont les commentateurs qui évoquent l'arrière plan : en particulier les alliances qui se nouent ou se sont nouées entre l'Iran , la Russie , la Chine ...et peut-être (avec quelques bémols) avec la Turquie . La situation d'une "guerre annoncée " n'est - heureusement - pas évidente car ni Moscou ni Pékin ne laisseraient faire tant pour des raisons économiques du court terme (enjeux pétroliers) qu'en raison d' une stratégie du plus long terme (affirmation d'un leadership chinois) . L'Europe (1) aura alors à peser de tout son poids dans la balance .

La réaction actuelle de Pékin aux taxes commerciales américaines permettra de mesurer les risques (souhaitables ou pas selon le point de vue où l'on se place ) d'un  "bras de fer " entre la Chine-Russie et les Etats- Unis : ce "bras de fer " passera-t-il notamment par Téhéran ? Ce serait là l'indice patent d'une montée en puissance de la Chine qui n'attendrait pas 2050 pour défier les Etats-Unis .

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(1) Lors d'une rencontre le 5 juillet à Vienne avec des autorités iraniennes , l'Allemagne, la France, le Royaume- Uni  ont affirmé (avec la Chine et la Russie) leur volonté de maintenir l'accord nucléaire de 2015 et la liberté d'exportation par l'Iran de son pétrole . 

lundi 2 juillet 2018

Climat : en attendant Katowice



La prochaine COP (24 ) aura lieu dans moins de 6 mois - décembre 2018 - en Pologne et la prévision alarmante est celle d'un réchauffement climatique probable pour 2050 de + 3 degrés alors même que la COP 21 (Paris 2015) se fixait un objectif 2100 limité à + 2 degrés . Or ce degré (+ 3 au lieu de + 2 ) fait toute la différence (cf. cultures, érosion , submersion d'Etats insulaires etc...) d'autant que ce niveau de réchauffement serait atteint dans moins de 50 ans (et non à la fin du siècle).

L'an passé - 2017 - à la COP 23 de Bonn les îles FIDJI (qui assuraient la présidence) ont mis en garde contre le danger des érosions côtières et des submersions d'Etats du Pacifique et des Caraïbes . Mais il est difficile de faire entendre raison à M. TRUMP : à Bonn la délégation américaine a fait , l'an passé, l'éloge des énergies fossiles et - ne mécontentons pas les électeurs des Appalaches ! - du charbon "propre". 

Sur cette lancée et en dépit du dialogue "Talanoa" proposé par les Fidji nous sommes encore bien loin d'un retournement de tendance s'agissant des émission de gaz à effet de serre : les notifications de G.E.S. faites par les gouvernements (1) laissent entrevoir une augmentation des températures d'ici 2050 de l'ordre de 3 degrés

Cela signifie , pour l'Afrique en particulier , une diminution des rendements de cultures vivrières et des migrations qui vont s'accélérer . Cela signifie aussi - corollaire du réchauffement climatique - des cyclones plus nombreux .

La remise en cause de l'approche multilatéraliste par les Etats- Unis n'augure rien de bon : faudra-t-il attendre les prochaines élections présidentielles américaines ?  A moins que la Chine , avec la France , ne prenne vraiment la tête de la croisade ...

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(1) Il avait été convenu lors de la COP 22 que les Etats confirmeraient leur programme de réduction de gaz à effet de serre lors de la COP 24 de Katowice : mais ces notifications (dont le caractère obligatoire est contesté ) restent encore limitées et virtuelles . 

vendredi 29 juin 2018

Linky : big data et vigilance (suite actualisée 18/07/2018)




Après l'excellente émission de France 2 (E. Lucet du 14 juin 2018) , certains éléments manquaient encore et peuvent être utiles à nos concitoyens qui vont se faire démarcher par ENEDIS (qui gère et entretient  le réseau électrique utilisé par EDF et DIRECT ENERGIE) :

1- Les compteurs électriques sont propriété des communes (et non des utilisateurs) . Cela signifie donc que la position des collectivités locales au regard de l'installation des compteurs Linky est "intéressante"  . Certains maires sont plus attentifs que d'autres ...

2- Mais , quelle que soit la position de la commune de résidence, on peut toujours s'opposer  à l'installation d'un Linky (cela est évidemment plus aisé lorsque le compteur est dans le logement et non à l'extérieur).Un courrier officiel de Nicolas Hulot de 2017 le précise (1) .Sur un plan pratique il convient d'envoyer une lettre recommandée à ENEDIS demandant de ne pas modifier les dispositions contractuelles relatives au compteur . L'on peut utilement faire référence au courrier du ministre évoqué ci-dessus .

3- S'agissant de l'intérêt du Linky je ne vois finalement que la possibilité de suivre a posteriori l'évolution des consommations : les " courbes de charge " sont lisibles depuis un ordinateur . La lisibilité depuis l'extérieur permet l'émission automatique de facture sans qu'un préposé se déplace .

4-Mais cette lecture "extérieure" a son revers de médaille particulièrement négatif : cela signifie que l'on pourra - depuis l'extérieur - prendre la main sur la plupart de nos appareils électriques et opérer  tel ou tel "délestage" en neutralisant un radiateur ou en retardant (pour notre bien ? ) la programmation d'un lave-vaisselle etc... La prise de contrôle des puces électroniques ( 1 ) des appareils de domotique est un risque et la loi (loi 2006-1537 du 7 décembre 2006 ) écarte cette possibilité. Encore faut-il s'assurer que la loi ne puisse être détournée en raison des virtualités du compteur dont le rapport  de l'Assemblée Nationale fait état (rapport 4157 du 26/11/2016) . 

5- Les apôtres du "tout connecté" feront , eux, le pari du "progrès " ; en revanche ceux qui ne veulent pas devenir une simple puce électronique feront le choix - sans être pour autant paranoïaque - de l'intimité et de la responsabilité dans la gestion -réfléchie et autonome - de leurs  consommation énergétique . Ils ne souhaiteront pas , non plus, qu'à terme l'on puisse connaître tels paramètres de leur vie privée (absence du domicile ...) .

6- Last but not least , il est rappelé que la Cour des Comptes (avis du 7 février 2018) juge que l'impact sur les économies d'énergie est insuffisant et que le principal bénéficiaire du programme Linky demeure Enedis (2) . J'ajoute que la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a fait état de ses vives préoccupations concernant le relevé de consommations sans autorisation (3)

                                                 Il est heureux que Nicolas Hulot , ministre de la transition écologique , ait enfin demandé (hier 29 Juin 2018) à ENEDIS de modifier sa stratégie en faisant preuve de plus de "transparence" et de "pédagogie" . On peut également souhaiter que la pédagogie recommandée par M. Hulot  incite les sous-traitants d'ENEDIS à ne pas être auteurs ou complices de violations de domicile , ce qui évidemment est inadmissible dans une démocratie et doit amener - si cela se produit - à saisir aussitôt les services de police ou de gendarmerie ainsi que le Procureur de la République .

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(1) lettre de Nicolas Hulot , ministre d'Etat, en date du 14 novembre 2017 adressée au maire de LOUBAUT (09350) : "Le refus de remplacement d'un compteur par un particulier est possible, notamment dans le cas où les équipes de poses ne peuvent accéder à l'ancien compteur par la voie publique ". 

Par ailleurs le rapport 4157 du 26 octobre 2016 de l'Assemblée nationale (pour l'application de la loi 2015-992 du 17 Aout 2015 (transition énergétique ) précise, à propos des compteurs Linky "Le consentement des consommateurs est clairement requis" (p.84) . Cela est d'autant plus nécessaire que ce rapport souligne (p.79) "La phase expérimentale , menée notamment à Lyon, a conduit ERDF à intégrer des fonctionnalités supplémentaires : ajout de 7 contacts virtuels , en plus du contact principal, pour permettre l'asservissement et le pilotage de 8 équipements du logement aux signaux tarifaires du compteur " 

(2) Journal Le Monde . fr daté du 7 Février 2018

(3) décision MED n° 2018 - 007 de la CNIL du 5 mars 2018 mettant en demeure DIRECT ENERGIE pour une absence de consentement concernant les données issues du compteur communiquant Linky.

lundi 25 juin 2018

Afrique : démographie et dilemme migratoire



Alors que les pays de l'Union tentent de trouver une réponse aux vagues migratoires, réponse qui concilie Droit et Humanisme il faut bien se rendre compte que la situation démographique de l'Afrique - et notamment de l'Afrique sub-saharienne - va de plus en plus susciter des phénomènes migratoires difficilement contrôlables . 

1-Les analystes s'accordent sur un taux de croissance du PIB global d'environ 3,5 % par an pour le continent africain pour 2018-20 . Pour autant le taux d'accroissement naturel de la population sera en parallèle d'environ 2,5 % par an . Cela signifie donc que faute de politique de contrôle de la natalité , le taux de croissance du PIB par tête ne dépassera pas 1% par an . Une dizaine de pays (sur les 48 de l'Afrique sub-saharienne) auraient un revenu par tête en progression de moins de 1% voire négatif du fait de leur croissance démographique supérieure au taux de croissance du PIB (Nigeria, Afrique du Sud ...) .

2-Cela ne permettra pas de mobiliser une épargne suffisante pour favoriser les investissements productifs . L'impact au niveau de l'emploi (et corrélativement au niveau des phénomènes migratoires) est majeur : on estime (1) à 12 millions le nombre de nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi dans l'Afrique sub - saharienne  - en 2015 - et à 21 millions dans moins de vingt ans . 

3-Par delà la sécheresse de ces chiffres c'est le devenir de ces jeunes de moins de 30 ans qui est en jeu . Ils seront confrontés - pour beaucoup d'entre eux - à la précarité et pour ceux-là les migrations vers les "paradis occidentaux " sera leur horizon . Face à cette situation les pays de l'Union doivent tenter de trouver une réponse qui ne sera pas - devant les vagues inéluctables attendues - du "cas par cas ". Il est urgent de définir dans le cadre d'accords multilatéraux, avec l'Union africaine et avec le soutien des Nations unies des plans de développement qui viendront intégrer et conforter les "objectifs du millénaire" (Nations Unies 2000) afin qu'ils ne demeurent pas que voeux pieux . A défaut les vagues migratoires continueront à nous interpeller pendant longtemps .

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(1) cf . revue ena hors les murs n° 477 janvier-février 2018 (article de Jean-Pierre Guengant p.18-20 )

vendredi 22 juin 2018

Etats-Unis : Far West ?



Pourra-t-on un jour parler de Near-West plutôt que de Far-West alors même que la Présidence des Etats-Unis semble actuellement aux mains d'un cow-boy turbulent et imprévisible ?

Sur fond de guerre commerciale, de rupture des engagements diplomatiques (Climat, Iran , G7, TPP, Unesco , Conseil des Droits de l'Homme  etc..)  les Etats-Unis s'éloignent à grands pas pour faire cavalier seul ...vers un  Far West bien lointain . On peut craindre que les Etats-Unis ne soient plus un "modèle " pour l'Europe mais un continent relégué dans le Far west de l'histoire . 

Au moment où l'Europe s'enlise dans les travers populistes, dans un multiculturalisme redouté , nos concitoyens et les responsables politiques balancent . Ils veulent encore croire en un Ouest qui leur serait proche (Near West ) mais ils se désolent de voir resurgir un Far West qui les éloigne de plus en plus du centre de gravité de leurs valeurs .

 A la veille du prochain Conseil européen il y a là matière à réflexion pour que l'Union progresse (budget de la zone euro , défense européenne , saisine de l'OMC ,  relations avec la Russie et la Chine  , médiation au Moyen-Orient etc...)

lundi 18 juin 2018

Vénézuela : passé décomposé



L'article paru dans Le Point (1) cette semaine fait frémir : avec une inflation de 13 800 % par an  le salaire minimum au Vénézuela (2,5 millions de bolivars) ne permet pas d'acheter une douzaine d’œufs (2,8 millions) ni un kilo de viande (4,4 millions) . Avec ses réserves de pétrole (les plus importantes du monde ) comment le Venezuela , abdiquant son passé glorieux (Simon Bolivar a écrit l'histoire d'une partie de l'Amérique latine) a-t-il pu arriver là ? 

Comment un pays qui a impulsé l'ALBA (2) voulant tenir tête aux Etats-Unis a-t-il ainsi pu déchoir ?Le Président Maduro poursuit probablement les idéaux de Chavez et , hélas , ne perçoit pas qu'il s'agit là d'un rêve lorsque l'on se refuse à toute réforme . 

Les modèles anciens, ceux de CastroChavez , de Lula s'écroulent et rejoignent dans un triste cimetière les ardeurs révolutionnaires de Che Guevara . Los lideres que fumaban puro son ahora en apuro : que tristeza ...para el pueblo !

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(1) Le Point n° 2389 du 14 juin 2018 (page 58 à 64 )

(2) Allianza Bolivariana para nuestra America / Union économique régionale visant aussi une intégration politique 

dimanche 17 juin 2018

SNCF : pour qui roule Sud-rail ?



Le train doit-il encore siffler 3 fois puisque les 3 principales organisations syndicales restent divisées? C'est l’embuscade que s'apprête à tendre non pas Gary Cooper mais Sud-rail à la CGT (1) dans la perspective des élections professionnelles de novembre prochain .

Machiavélisme ou simple opportunisme dans un bras de fer en vue d'élections syndicales ? 

Pendant que la CFDT et l' UNSA s'attaquent au gros morceau de la convention collective (qui entrera en vigueur en 2020 ) le syndicat Sud entend - sans le dire ouvertement - marginaliser la CGT en jouant les gros bras et - suprême forfanterie - en taxant M. Martinez de "mollasson ". 

Elisabeth Borne , ministre des Transports , estime  que tel syndicat veut provoquer l'enlisement du pays dans une grève politique . Elle a certainement raison . Mais plus probablement - au-delà du rêve de chamboulement partagé avec les "Insoumis " - Sud-rail a pour souci de marquer un but (contre son camp) lors des élections professionnelles de novembre prochain .


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(1) Sud-Rail (Secrétaire général Erik Meyer) a trouvé un "allié objectif " en Laurent Brun , leader de la CGT - Cheminots qui affiche une rhétorique pseudo-révolutionnaire léninifiante ...

vendredi 15 juin 2018

Compteur Linky : "Big Brother " ?



Il aura fallu une émission de télévision (1) pour tenter d'aider les Français à comprendre . Certes ce n'est pas l'affaire du siècle mais nos concitoyens n'ont pas l'intention de se laisser gruger par ENEDIS quand bien même l'intention serait louable . 

Il s'agit - on l'a compris - de mieux maîtriser la demande ( et donc l'offre ) d'électricité grâce à l' élaboration de "courbes de charge " prenant en considération les pointes des demandes au quotidien . Mais il y a 2 points sur lesquels il paraît difficile de faire des concessions ...à moins d'une clarification (2) :

1- Le compteur linky permet de suivre dans le détail la consommation et donc nous suit pas à pas : linky sait quand nous prenons une douche, quand nous nous absentons du domicile , quand nous recevons des invités (en intégrant l'évolution des courbes de charge ) . Un "observatoire " des consommations basé à Lyon suit commune par commune,quartier par quartier , et éventuellement maison par maison les courbes de consommation ... et peut donc mettre en place des solutions alternatives en nous forçant la main  : Cela ressemble fort au roman de George Orwell , 1984 ou , à tout le moins , nous en prenons le chemin.

2 - Les Français ( comme d'autres probablement) désapprouvent que l'on tente (parfois ) de forcer leur porte et prônent que "charbonnier est maître chez soi ". L'émission d'Elise Lucet montre clairement qu' ENEDIS est parfois dépassé par le zèle intempestif des installateurs de compteurs qui sont payés à la pièce et au rendement . Le discours sur les économies d'énergie (2) véhiculé donne l'l'illusion d'un angélisme s'armant contre le réchauffement climatique . Mais Saint Georges terrassant le dragon du réchauffement nous met plus directement en relation avec la sombre prédiction de George Orwell .

                        Quelqu'un (ou plutôt quelqu'une ) clamait "quand c'est flou c'est qu'il y a un loup ". Et bien cette histoire est floue et le ministre assurant la tutelle d'ENEDIS serait bien avisé de dissiper un brouillard ...qui pourrait bien cacher quelque orage à l'époque où la protection de la vie privée est de plus en plus menacée par la "merchandisation" des données (Cf . les Gafa ...) . Est-ce la raison pour laquelle le système des compteurs communicants n'a pas été généralisé en Allemagne ou bien cela tient-il au fait que les compteurs électriques sont là-bas propriété individuelle alors qu'ils sont en France propriété des communes ? Encore un point à clarifier .

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(1) Emission "Envoyé spécial " France 2 , Elise Lucet . 14 Juin 2018 .

(2) Dans son rapport de Février 2018 la Cour des Comptes pointe une communication défaillante et indique que le "système n'apportera pas les bénéfices annoncés en ce qui concerne la maîtrise de la demande d'énergie ". Curieusement  les responsables d'Enedis ne réagissent pas au rapport de la Cour . Pourquoi ?

mardi 12 juin 2018

Corée : En jeu , enjeux



Derrière les applaudissements , de nombreuses questions sont en jeu : programme balistique de la Corée du Nord , dénucléarisation de la Corée du Sud (ou plutôt avenir de "son" bouclier nucléaire américain), évolution des sanctions économiques et financières etc...

Mais , au-delà , d'autres enjeux majeurs apparaissent : dans quelle zone d'influence se retrouvera à terme la Corée réunifiée puisque tel est probablement le point d'arrivée ?

Les Etats-Unis - qui ont pour ambition de "contenir" la Chine - feront tout (jusqu'à quel point ? ) pour que la Corée , proche du Japon,  demeure dans l'orbite occidentale . La Chine , de son côté , fera tout pour que la Corée reste dans sa sphère d'influence : derrière le succès de l'accord certains voient déjà une faille ...

Mais , pour l'heure , il est légitime de se réjouir : Donald Trump , il faut le reconnaître , a marqué un point ...avec l'aide probable de la Chine .

samedi 9 juin 2018

Chine : l'autre sommet ...



Alors que s'achève , au Canada, la réunion du G7 révélant l'absence de cohésion des puissances occidentales se tient en Chine un sommet asiatique qui met en lumière une nouvelle polarité dans les relations internationales : l'Organisation de Coopération de Shanghai (1)se réunit en ce moment dans la ville côtière chinoise de Qingdao .

Il ne peut passer inaperçu :

1-Ce sommet (Chine, Russie , Inde, Pakistan + 4 ex-républiques soviétiques d'Asie centrale) fait apparaître le leadership économique de la Chine et son"alliance objective " avec la Russie.L'Inde et le Pakistan - pourtant frères ennemis- se donnent la main , signe d'une même volonté de la Chine et de la Russie de maîtriser les situations virtuellement conflictuelles en Asie .

2- L'Iran -  membre-observateur - est également présent . Il cherche à obtenir le soutien de la Chine  après que la dénonciation de l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien par les Etats- Unis ait "renvoyé la balle " à l'Union européenne ...mais aussi à la Chine et à la Russie .

                                                                        X

Un nouvel ordre mondial se met en place dans la discrétion, mêlant préoccupations économiques (approvisionnement énergétique , Route de la soie etc...) sécuritaires ( coopération militaire, lutte contre le terrorisme ...) et ambitions politiques ...pour demain .

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(1) L'O.C.S. a vu le jour en 2001 autour de la Chine et de la Russie . L'Inde et le Pakistan en sont devenus membres en 2017 . Ce sommet se tient les 9 et 10 juin 2018 .

mardi 5 juin 2018

ONU : Projet de ZEAN au Moyen-Orient ?




Après l'hasardeuse dénonciation par D.Trump de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien , le silence de l'ONU surprend : L'Iran vient pourtant d'annoncer une montée en puissance du nombre des centrifugeuses susceptibles de produire de l'uranium hautement enrichi .

Sans parler encore d'un "bruit de bottes " M. Netanyahu  entame une" tournée de mobilisation" afin de marginaliser l'Iran dont Israël redoute le leadership régional . L'axe Washington - Tel Aviv - Riyad s'appuie sur cette crainte . L'Union européenne (qui négocie avec Téhéran ) met en garde contre un éventuel franchissement d'une ligne rouge s'il y avait dépassement du seuil autorisé d'enrichissement de l'uranium . 

Que peut-on finalement craindre et , en parallèle , souhaiter ?

1- Plusieurs Etats du Moyen-Orient ont le "doigt sur la gâchette" : ils pourraient se doter d'une arme nucléaire à bref délai . L'Arabie Saoudite est dans ce cas tout comme d'autres qui détiennent la technologie ou à même de s'en doter ( via le Pakistan par exemple) .Ce ne sont donc pas 2 pays qui seraient concernés et s'agiteraient en une danse guerrière mais 4 ou 5 Etats

2- Le risque d'embrasement justifierait que les Nations Unies remettent sur la table le projet d'une Zone exempte d'arme nucléaire au Moyen-Orient tel qu'envisagé en 2010 (lors de la Conférence d'examen du TNP) .Ce projet de ZEAN est - on le sait - demeuré lettre morte (1) en raison , à l'époque , du refus d’Israël et des Etats-Unis . L'Union européenne qui s'efforce de maintenir et de garantir l'accord de juillet 2015 peut contribuer à remettre ce projet sur la table .

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(1) La conférence initialement prévue à Helsinki en 2012 n'a pu se tenir .

jeudi 31 mai 2018

Espagne : Zidane ...et Rajoy s'en vont



La presse française , focalisée sur le départ de Zidane du Real de Madrid , n'a pas attaché grande importance aux chamboulements politiques qui interviennent et qui vont (comme en Italie) rebattre les cartes : sauf surprise majeure demain vendredi la motion de censure déposée par le parti socialiste va mettre fin aux 6 années de gouvernement de M. Rajoy (P.P. droite) .

Les 176 voix nécessaires vont être atteintes du fait du ralliement du parti indépendantiste basque (PNV) au parti socialiste conduit par Pedro Sanchez . A moins d'une démission (d'ici demain matin) de M. Rajoy "neutralisant " la motion de censure c'est Pedro Sanchez qui sera nommé président du gouvernement .

Le chemin du nouveau gouvernement ne sera pas un lit de roses : il faudra compter sur le renvoi d'ascenseur à Pablo Iglesias (extrême gauche), il faudra aussi donner des gages aux partis indépendantistes catalan et basque .

Bref, l'Espagne dans quelques mois risque d'être ingouvernable (1) tant les alliances sont cousues d'un fil blanc qui peut se rompre à tout moment . Tout cela dans une ambiance nauséabonde de corruption . 

L' Union européenne devra - plus que jamais - resserrer les rangs .

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(1 ) Le PSOE ne dispose aux Cortes que d'un peu moins de la moitié des 176 (majorité absolue) . Le parti socialiste se trouve , de la sorte , dépendant de l'extrême gauche et des voix d'une dizaine de"petits partis " .

mercredi 30 mai 2018

Union : à bout de souffle ?



A 1 an des élections européennes l'Union est à la recherche d'un "nouveau souffle " . La montée des populismes en Europe est un thermomètre et - il faut le reconnaître -  l'Union européenne a pris froid au point que le rhume italien pourrait , si l'on n'y prend garde, devenir grippe . 

Les raisons de ce spleen ou de cette aigreur sont multiples mais il demeure un constat : les économistes  aussi distingués  soient-ils manquent de transcendance et l'Europe n'a pas encore de visage ou de vrai porte-voix .

L'Union a besoin d'un second souffle : à la fois Hymne à la joie et Sonate  à Kreutzer ... il n'est que temps d' écrire une nouvelle partition sauf à laisser le champ libre à ceux qui - comme en Italie - nous montrent la lune en nous disant qu'il s'agit d'une étoile .




mardi 29 mai 2018

Espagne : guerre " des trois " ou pelote basque ?



C'est bien une guerre, par motion de censure interposée, que se livrent les 3 chefs de parti : Pedro Sanchez (socialiste) , Mariano Rajoy (Président du gouvernement, droite) et Albert Rivera (centre droit , mouvement Ciudadanos). Sanchez veut apparaître comme le leader de l'opposition et l'alternative à Rajoy alors même que le parti socialiste est progressivement rogné par le mouvement Ciudadanos .  

Après-demain 30 mai (et le lendemain) aura donc lieu "le combat des chefs" : si Rivera ne soutient pas la motion de censure déposée par Pedro Sanchez , Mariano Rajoy devrait rester en place (à moins que les 5 députés du parti nationaliste basque - PNV- ne rejoignent le PSOE (1) . Cela reste possible ...

 Si - ce qui est peu vraisemblable - Rivera soutenait la motion , il tomberait alors sous la coupe de Sanchez et serait , de la sorte , bridé dans son ascension alors qu'il aspire , à l'occasion de prochaines élections législatives, à devenir chef du gouvernement à la place de Mariano Rajoy . 

A côté de ce "ménage à trois " un quatrième homme, Pablo Iglesias (leader populiste de Podemos )  regarde le train passer en rêvant d'une Espagne bolivarienne ...

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(1) A cet égard des tractations sont toujours possibles mais le PSOE risquerait fort de se "brûler les mains " en donnant des gages aux partis indépendantistes . Qui sait ?