lundi 25 juin 2018

Afrique : démographie et dilemme migratoire



Alors que les pays de l'Union tentent de trouver une réponse aux vagues migratoires, réponse qui concilie Droit et Humanisme il faut bien se rendre compte que la situation démographique de l'Afrique - et notamment de l'Afrique sub-saharienne - va de plus en plus susciter des phénomènes migratoires difficilement contrôlables . 

1-Les analystes s'accordent sur un taux de croissance du PIB global d'environ 3,5 % par an pour le continent africain pour 2018-20 . Pour autant le taux d'accroissement naturel de la population sera en parallèle d'environ 2,5 % par an . Cela signifie donc que faute de politique de contrôle de la natalité , le taux de croissance du PIB par tête ne dépassera pas 1% par an . Une dizaine de pays (sur les 48 de l'Afrique sub-saharienne) auraient un revenu par tête en progression de moins de 1% voire négatif du fait de leur croissance démographique supérieure au taux de croissance du PIB (Nigeria, Afrique du Sud ...) .

2-Cela ne permettra pas de mobiliser une épargne suffisante pour favoriser les investissements productifs . L'impact au niveau de l'emploi (et corrélativement au niveau des phénomènes migratoires) est majeur : on estime (1) à 12 millions le nombre de nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi dans l'Afrique sub - saharienne  - en 2015 - et à 21 millions dans moins de vingt ans . 

3-Par delà la sécheresse de ces chiffres c'est le devenir de ces jeunes de moins de 30 ans qui est en jeu . Ils seront confrontés - pour beaucoup d'entre eux - à la précarité et pour ceux-là les migrations vers les "paradis occidentaux " sera leur horizon . Face à cette situation les pays de l'Union doivent tenter de trouver une réponse qui ne sera pas - devant les vagues inéluctables attendues - du "cas par cas ". Il est urgent de définir dans le cadre d'accords multilatéraux, avec l'Union africaine et avec le soutien des Nations unies des plans de développement qui viendront intégrer et conforter les "objectifs du millénaire" (Nations Unies 2000) afin qu'ils ne demeurent pas que voeux pieux . A défaut les vagues migratoires continueront à nous interpeller pendant longtemps .

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(1) cf . revue ena hors les murs n° 477 janvier-février 2018 (article de Jean-Pierre Guengant p.18-20 )

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