vendredi 30 janvier 2015

Grèves à répétition : un "mal " Français ?


Les grèves se succèdent (SNCF, routiers, médecins, cliniques ...) dont certaines impromptues (RER A à Paris) avec, pour objectif,  de faire pression soit sur telle direction d'entreprise soit sur les pouvoirs publics. Chaque fois - dans la pratique - sont "pris en otage" des usagers qui ne savent plus à quels saints se vouer. Mais les Saints évidemment n'en ont que faire car la grève est interdite au Paradis...

Plus sérieusement (et malheureusement) on est tenté d'établir une relation avec les intentions de vote en faveur de l'extrême droite (1) qu'un récent sondage donne en tête au premier tour des élections présidentielles de 2017 (mais quand même pas au second ). La relation n'est évidemment pas corrélation : juste une "passerelle" parmi d'autres. Car il existe d'autres raisons qui viennent alimenter les interrogations, les doutes de nos compatriotes : un chômage qui ne baisse pas (et qui ne baissera pas tant que la croissance n'atteindra pas 1,5 % du PIB), la poussée de l'islamisme radical, notre "modèle de société" remis en cause par les économies nécessaires (indemnisations , prestations sociales, politique de santé....).

Tout comme en Grèce le parti d'extrême gauche rallie les sans emploi, les laissés pour compte...de même l'extrême droite Française happe les mécontents et ceux qui se sentent rejetés : ceux qui pointent sans trop d'espoir à "pôle emploi" , ceux qui errent sur les quais de métro ou ceux qui ne voient plus - dans leur quotidien - que " des trains passer "...sans s'arrêter.

Cette vision est évidemment pessimiste et donc excessive : nombre de Français sont persuadés que notre pays possède d'évidents atouts (au-delà de la haute couture et des fromages comme le disait en plaisantant Georges Pompidou). Hélas beaucoup d'entre eux ne les distinguent plus et prêtent maintenant l'oreille aux chants des sirènes ...pour rêver.

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(1) Entre 29 et 33 % pour la Présidente F.N (cf.Le Monde . fr du 30 janvier 2015 )
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mardi 27 janvier 2015

Grèce / Espagne : des espoirs ou désespoirs ?


Les Grecs désespérés semblent reprendre espoir : l'émotion l'emporte souvent sur la raison (même au pays des sophistes). Des pensions de retraite réduites, des salaires écornés, une politique de santé qui part à vau l'eau : cela ne peut que renforcer les aigreurs et le doute sur le "vivre ensemble" dans l'Union. 

Evidemment M. Tsipras n'apportera pas de solution miracle, évidemment les applaudissements cesseront et les larmes couleront...à nouveau. Il n'empêche : tout comme en Espagne,  Pablo Iglesias , leader du parti radical Podemos, M . Tsipras apporte une lueur d'espoir quand bien même il s'agirait d'un feu de paille ou celui d' une allumette. 

Les accents de l'Internationale se font entendre à nouveau tout comme celui du "temps des cerises". Mais ces chants n'ont qu'un temps.

Plus curieuses sont les alliances de la gauche radicale et de la droite extrême : je me demande si - en Espagne - M. Iglesias (ancien conseiller de M. Chavez ) pourrait trouver une oreille complaisante chez des ex-franquistes (toutes choses égales par ailleurs comme l'on dit). 

Une dame Grecque interviewée sur France 2 répondait hier ; "finalement, au point où nous en sommes, qu'avons-nous à perdre?".

C'est là ce que je crains pour nos démocraties : qu'elles soient prises en étau entre souverainistes, xénophobes et "nouveaux pauvres" désespérés. 

Certes les 2, 5 % de croissance prévus en Espagne en 2015 peuvent réconforter ; pour autant le parti  politique Podemos continue à croître en dépit de la croissance annoncée.

lundi 19 janvier 2015

Iran / nucléaire : demeurons vigilants



Les négociations viennent de reprendre : faut-il désormais jeter le voile sur les intentions prêtées à l'Iran de se doter d'une bombe nucléaire derrière le paravent du nucléaire civil ? Finalement 2 thèses s'affrontent:

1- L'une soutient que l'Iran est une puissance régionale (actuelle ou en devenir) et qu'il ne convient pas de marginaliser un Etat (théocratique ou pas) qui possède un rôle stabilisateur dans un moyen-orient en proie à des bouleversements ou des basculements possibles (successions difficiles en Arabie Saoudite). Selon les défenseurs de cette thèse ce serait une ineptie de maintenir des sanctions économiques qui (avec la baisse du prix du pétrole) risquent de faire sombrer le pays et lui ôter tout rôle de médiateur ou de "partenaire d'équilibre ". Il conviendrait donc de faire confiance à l'Iran et de considérer que l'uranium n'alimentera que les centrales produisant de l'électricité (telle le site de Busher sur le Golfe Persique). Le "compromis" trouvé supposerait, bien entendu, des investigations soutenues (sur la base du protocole additionnel au T.N.P.).

2- L'autre met l'accent sur le risque majeur que présenterait une bombe nucléaire qui pourrait tomber dans les mains de "fous de Dieu" , de djihadistes dans le contexte actuel de déchaînement contre l'Occident assimilé au mal.  Cette thèse s'appuie sur des éléments de doute bien connus : pendant longtemps l'Iran a dissimulé son programme nucléaire et les milliers de centrifugeuses qui tournent à Natanz ou à Fordo. Les partisans de cette thèse s'interrogent également sur le réacteur à eau lourde d 'Arak pouvant produire du plutonium. Ils soulignent que l'Iran possède (outre les missiles à moyenne portée dont serait doté le Hezbollah) des missiles balistiques d'un rayon d'action de 2500 km (pouvant atteindre l'Europe et justifiant donc le bouclier anti missile envisagé en Europe de l'Est).

Quelles considérations vont l'emporter dans les négociations ? Ce qui est certain c'est que les attentats  récemment commis à Paris ont contribué à faire douter et , peut-être, à ouvrir les yeux quant aux risques islamistes .

 Et si l'Iran - dans son discours - s'abritait derrière la taqiya (mensonge autorisé par le Coran )  étant entendu que - depuis 1988 - il a connaissance (théorique au moins) de la technologie nucléaire militaire (fournie par Abdul Qader Khan, le "père" de la bombe nucléaire Pakistanaise) ?

 Au-delà du risque de prolifération émerge le risque de " non contrôle" de l'arme si l'Iran parvenait à s'en doter (en utilisant comme "socle " l'uranium hautement enrichi - 20 % - destiné à l'un des réacteurs de Téhéran "à usage médical").

Pourquoi Arak , Pourquoi Fordo caché sous les montagnes près de  la ville sainte de Qôm ?

Serait-ce... dans  l'attente de la venue du 12 ème Iman ? 


jeudi 15 janvier 2015

" Le choc des civilisations " : à l'ordre du jour ?


Samuel Huntington avait-il raison lorsque qu'il prédisait il y a presque vingt ans un "choc des civilisations" ? A l'époque les beaux esprits se gaussèrent : de quelles civilisations parlait-on ? Les cultures et les oppositions internes sont si nombreuses que l'on ne peut parler (disait-on) de "choc" entre des plaques tectoniques non identifiées, des ovni en quelque sorte.

 Et pourtant , aujourd'hui, on peut - sans tabou, préjugé ou a priori - se poser la question. Sauf à être aveugle on doit bien constater qu'il y a un "monde" dans lequel la religion (musulmane, hindouiste ...) guide la plupart des instants . Il y a - il faut oser le dire sans se cacher derrière des périphrases - un monde religieux et un monde dans lequel l'individu s'épanouit en tant que personne sans l'express soutien d'une religion...sauf peut-être en des moments symboliques et sociétaux. 

C'est - il me semble - une ligne de fracture :

- Ceux (cf. Francis Fukuyama) qui considèrent que nous sommes arrivés au "dernier homme" puisque les besoins de reconnaissance sont satisfaits par la démocratie libérale.
- Et puis il y a les autres : musulmans, hindouistes, bouddhistes ... qui n'attendent rien d'un bonheur matériel ou qui le relativisent mais qui tous se fondent dans une religion ou un mythe soit avec sérénité soit avec violence ; dans les deux cas au nom d'une religion. 

Ce n'est donc pas un choc des cultures... c'est un choc d'un monde en voie de "déspiritualisation" (1) et un monde où la religion est tout (soit par foi véritable, soit par désespérance soit par frustration ou rancœur). 

Bien évidemment, il serait simpliste de définir 2 camps tant les imbrications et les logiciels personnels sont multiples. Cependant on a beau dire que chacune de ces religions comporte de longues cohortes de "religieux pacifiques et modérés", il n'empêche qu'elles peuvent aussi véhiculer la violence et la mort comme aux siècles de l'Inquisition... et lors de la Saint-Barthélémy.

 Peut-être ai-je tort de faire ces rapprochements mais je crois qu'il ne faut pas jeter Huntington aux oubliettes (2). On peut aussi lire Francis Fukuyama et méditer sur le sens (ou le non- sens) du "dernier homme" que la démocratie libérale a comblé de bonheurs mais privé d'élan , de  thymos.
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(1) "Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle , des pantalons décolorés et des aliments trop riches,voilà qui est révélateur de ce qu'est l'Occident "  ("Le Choc des civilisations" . S. Huntington .Editions Odile Jacob . 1997. page 59).

(2)  Un bémol toutefois  : Huntington prédit un monde où domineraient 6 ou 7 "civilisations" mais dans lequel un conflit d'une de ces civilisations contre le monde occidental serait improbable. Selon lui domineraient les conflits interethniques . Les événements récents en France et ailleurs en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis montrent bien que les conflits peuvent être engendrés - de front - par l'une ou l'autre de ces "civilisations". 

lundi 12 janvier 2015

Djihadisme : combattre , ne pas baisser les bras


Alors que le djihadisme menace la France  (et,au-delà, le monde occidental) rien ne serait pire que de baisser les bras . La lutte sans merci désormais engagée contre le djihadisme est un combat de longue haleine non compatible avec crainte, frilosité ou repli sur soi (1). 

Je pense qu'il faudra probablement mieux tenir nos frontières et revoir ''l'espace Schengen"; cela demandera une coordination au sein de l'Union et une identique volonté. Cela supposera aussi que nous n'écoutions pas le chant des sirènes extrémistes . L'Union ne peut se replier sur elle-même avec pour seul idéal le confort matériel ... et moral. 

Ce combat est prioritaire, tout autant que la lutte contre le chômage . D'ailleurs ces 2 combats se rejoignent puisque la désespérance de certains jeunes les pousse en des chemins suicidaires forcément sans issue.

 L'Occident devrait faire aussi un retour sur lui-même : ses valeurs ne se limitent pas aux valeurs des marchés financiers. Les Européens - et probablement aussi les occidentaux - ont besoin d'un idéal et d'un but pour rompre avec la tentation du laisser-faire , du laisser-aller et aussi du pessimisme que des écrivains - célébrés - véhiculent.

Il appartient à l'Union de donner sens à l'hymne européen en réintroduisant la joie présente dans les paroles mais souvent absente des actes .

La "vieille Europe" doit s'éveiller... Le combat contre le djihadisme sera peut-être ce qui tirera "nos vieux pays " de leur apparente léthargie. Souhaitons - le .

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(1) cf. l'excellent article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2209 p 12 dont je tire la phrase suivante " A terme , l'islamisme perdra car il n'est qu'un nihilisme fondé sur l’idolâtrie de la violence, sans projet politique, économique et social crédible ".

samedi 10 janvier 2015

N 'ayons pas peur !


Les événements horribles qui viennent de se dérouler nous plongent dans le doute : c'est évidemment l'objectif des "djihadistes" de terroriser et de déstabiliser. Plusieurs chemins s'offrent maintenant à nous : l'amalgame et la haine ou bien le sang froid et l'union nationale ...et l'union dans l'Union européenne. 

Pour autant, il ne faut pas se voiler la face : derrière les "djihadistes" bornés il y a forcément des manipulateurs. Au-dessus des marionnettes qui croient agir au nom de l'islam, il y a des islamistes poussés par la haine de l'Occident et de ses valeurs de liberté : pour certains d'entre eux elles seraient incompatibles avec le Coran . 

On peut également se demander qui manipule les manipulateurs : sans sombrer dans un délire paranoïaque on peut penser que des Etats du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Qatar...) ont joué avec le feu en menant un  "double jeu" : financement de réseaux djihadistes (au Moyen-orient , en Afrique...) tout en tirant profit  - en parallèle - d'un "doux commerce" avec l'Occident. 

Ces quelques réflexions montrent combien il est indispensable que nous gardions notre sang froid : avoir peur c'est ce que souhaitent et des " jeunes " écervelés qui pataugent dans le non-sens et peut-être aussi ce qu'attendent certains Etats (ou des "Etats auto-proclamés "). 

L'exhortation de Jean-Paul II est plus que jamais d'actualité : N'ayons pas peur! 

mardi 6 janvier 2015

Europe : extinction de voix ...


Il est tout de même paradoxal que ce soit Mme Angela Merkel qui remette la Grèce à sa place. Parle-t-elle au nom de l'Union européenne ou bien en fonction de considérations électorales? C'est la question que l'on se pose . Car ni le Président du Conseil européen (peu le connaissent) ni le Président de la Commission (plus connu) ne sont audibles en ce moment. 

Tel est bien le problème de l'Union : lorsque se pose un problème important ou bien lorsque apparaît un vrai défi à relever les responsables européens font silence. Certes l'on dira que ce sont là des prérogatives de chefs d'Etat, que les transferts de souveraineté posent problème etc... 

Mais dans ces conditions il ne faut pas s'étonner de l'ignorance - et de la perte de confiance qui va avec - des populations . 

L'Europe - en ces circonstances où retentit la voix de Mme Merkel - paraît aphone et les partis populistes de tous bords vont en profiter : ils sont devenus des attrape-mouches .

Combien de fois faut-il regretter que l'Union européenne manque de lisibilité ? Combien de fois souhaiter que fusionnent les fonctions de Président de la Commission et de Président du Conseil européen afin qu'apparaisse enfin un visage de l'Europe ?

 A défaut, les instances de Bruxelles seront tenues responsables de tous les maux , de toutes les contraintes. Dommage.

lundi 5 janvier 2015

Grève des médecins : urgence " vitale " ?



Ainsi les médecins prolongent leur action par un coup de force : engorger la Sécurité Sociale en "boycottant" la " carte vitale ". Le but : rejet de la généralisation du " tiers payant"', revalorisation des honoraires, refus de voir les pharmaciens empiéter sur leur pré carré (vaccinations), élargissement des compétences des infirmiers (statut d'infirmier clinicien) etc...

Bref, les médecins tentent de prendre en otage et les pouvoirs publics (1) et ... les patients : on me rapporte que des personnes ayant de faibles revenus différent dès à présent des consultations ne pouvant se permettre d'attendre 2 mois le remboursement du fait de l'engorgement - recherché - de la Sécurité Sociale.

Certains me disent aussi que cette profession s'est fonctionnarisée : les médecins seraient de plus en plus "derrière leur guichet " et ce guichet fermerait à heure fixe. Qu'il est loin - regrette-t-on - le temps où le médecin se déplaçait au domicile du patient au milieu de la nuit (ou à tout le moins pouvait être joint à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit)! 

Evidemment il ne faut plus rêver : la médecine (bien souvent) n'est plus un sacerdoce mais une profession...comme une autre. 

Alors ? Si donc les médecins - ou plusieurs d'entre eux - se sont librement "fonctionnarisés" en quoi est-il répréhensible que les Pouvoirs publics imposent des normes administratives ?

A l'évolution de l'exercice d'une profession - jadis considérée à part - répond une "ingérence" (ressentie comme telle) des Pouvoirs publics . Les suspecterait-on de vouloir mieux contrôler les actes? Il est vrai qu'avec le "tiers payant" généralisé rien ne peut échapper : le redoute-t-on ?

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(1) Pourtant le projet de loi Santé présenté par Marisol Touraine va bien au-delà de la mesure "phare" du tiers payant : ainsi en est-il du volet "prévention" considéré désormais comme prioritaire.

dimanche 4 janvier 2015

Libye : "Aube" , quelle "Aube" ?


"Aube de Libye" (Fajr libyia) tel est le nom d'une des nombreuses milices qui mettent le pays à feu et à sang depuis l'assassinat du tyran Khadafi. Rares sont ceux qui versent une larme sur sa disparition encore eût-il mieux fallu - à mon sens -  le traduire devant une Cour internationale quels qu'aient été les méandres des procédures qu'un nouveau gouvernement aurait pu entamer.

Mais le constat est que , depuis lors, la Libye est devenue un "camp de base" pour les milices qui vont et viennent dans le Sahel. Des "sous califats" sont également en gestation ou essaient de rejoindre le tronc commun du pseudo-califat "en Irak et au Levant". 

Faut-il réellement admettre qu'en 2011 les stratèges n'aient pas pris en compte (comme en Irak en 2003) le risque de chaos ? Les chrétiens coptes récemment enlevés par l'une de ces milices se posent peut-être la question...si tant est qu'ils en aient le loisir. 

Certes, on dira que l'on peut - vainement ou naïvement - tenter de réécrire l'Histoire mais comment imaginer qu'à l'époque le scénario du chaos n'ait pas été intégré parmi les options hélas possibles ? 

L'opération était pourtant conduite sous l'égide des Nations Unies ...et je n'imagine pas que son seul but ait été l'élimination du satrape. L'avenir du pays devait tout autant être pris en compte. Tout autant...? Où est l'aube dans tout cela ?
  

dimanche 28 décembre 2014

Pétrole : les Etats-Unis se tirent-ils une "balle dans le pied" ?



Les Etats-Unis jouent-ils un jeu dangereux en laissant faire l'Arabie Saoudite dont l'un des buts est probablement  de "casser" la production de pétrole de schiste? Car à moins de 70 $ le baril le pétrole de schiste n'est plus rentable

Or Riyad entend apparemment faire baisser le cours du brut en deçà estimant que ses réserves de pétrole (et de dollars) lui permettent de jouer cette partie de "poker menteur". C'est ce qu'il ressort de son budget 2015 : en augmentation alors que les revenus pétroliers diminuent .

De ce fait, l'Arabie Saoudite va provoquer des "effets collatéraux " : étranglement des économies russe, vénézuélienne,et - dans une moindre mesure - des autres "pétromonarchies" du Moyen-Orient. 

Cette situation (dont en Europe on se réjouit) montre finalement la perte d'emprise américaine sur l'Arabie Saoudite. A croire que le "Pacte du Quincy" (1) est à jeter aux oubliettes.

L'on peut aussi s'étonner de la vulnérabilité de la Russie (qui va s'enfoncer dans la récession) ainsi que de celle d' autres Etats pétroliers du Golfe ou d'Amérique latine  ...

Riyad dicte sa loi...pour le plus grand bonheur des économies européennes .

A moins que ... (2)

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(1) A bord du navire Quincy un pacte fut scellé en 1944 : fourniture illimitée de pétrole aux Etats-Unis en échange du "parapluie" américain. Mais le pétrole de schiste n'était pas (technique + coût ) d'actualité.

(2) Je mentionne - sans trop y croire - une autre version que certains proposent : l'Arabie Saoudite craindrait un chamboulement majeur au Moyen-Orient . Ce serait là un avertissement lancé à Washington pour que ne soit pas cautionnée (ou voulue) une "stratégie de dominos" provoquant un redécoupage du "Grand Moyen Orient '' , paradigme jadis des néo-conservateurs américains.  

vendredi 26 décembre 2014

Eric Zemmour : un très intéressant " impressionniste "



Le livre d'Eric Zemmour , "Le suicide français" (1) n'est pas un tissu d'aigreurs et de ressentiments comme certains le prétendent. Certes, il prend ses distances avec le "politiquement correct" mais nombre de ses analyses sont justes. Néanmoins surgit un problème : mis bout à bout les coups de pinceau ne font pas forcément une toile de maître. 

Certes la société française est chamboulée : les familles se sont défaites et se reconstruisent sur des bases nouvelles , les chefs d'Etat ne sont plus des "Pères de la Nation", les politiques économiques sont hésitantes, des banlieues ont basculé dans la violence ou le désarroi et l'islam véhicule parfois des rancœurs. Oui mais... le tableau impressionniste que dépeint Eric Zemmour  est-il seulement - uniquement - français ou n'est-ce là qu'un triste condensé de l'évolution du monde occidental? ''L'Occident désorienté ''en quelque sorte ...quels que soient les écarts de taux de croissance.

De semblables réflexions pourraient être conduites dans différents Etats de l'Union et aussi aux Etats-Unis à partir d'exemples différents mais ramenant à d'identiques regrets ou remords quant aux déconstructions en cours sous nos yeux. Rien de spécifiquement français probablement quand bien même les projecteurs sont évidemment braqués  sur l'hexagone.

Cela me rappelle le livre de Samuel Huntington : le "choc des civilisations". L'analyse semble judicieuse mais elle n'est finalement qu'un prisme au travers duquel on tente d'appréhender une réalité que l'on ne peut décrypter avec une seule grille .

Les "petites touches" du livre d'Eric Zemmour sont certainement exactes à un moment donné mais leur extrapolation est hasardeuse. Pour autant, ce livre n'est pas un pamphlet : il faut absolument le lire mais pondérer les déductions hâtives que l'on peut en tirer . A défaut, évidemment , on risque de sombrer dans une mélancolie moralisatrice et passéiste... qui n'a pas sa place en cette période de "fêtes".

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(1) Editions Albin Michel

samedi 20 décembre 2014

Cuba : Un nouvel équilibre USA/ Russie



 Je ne peux s'empêcher de mettre en parallèle (si paradoxal que ce soit) Cuba et la Crimée ou l'est de l'Ukraine : Cuba - enjeu jadis d'une "guerre froide "- va repasser dans la zone d'influence des Etats-Unis. La reprise des relations diplomatiques va susciter investissements nord-américains, flux migratoires et ...fin des utopies révolutionnaires .

Cuba , repliée sur elle-même depuis les années 60, n'espère plus rien d'un "modèle communiste". A cet égard les prédictions de Francis Fukuyama (cf. "la Fin de l'histoire et le Dernier Homme") se révèlent exactes : le communisme était bien un rêve . J'imagine - s'il était encore en vie - la réaction de Chavez et celle maintenant , probablement plus modérée, de Lula da Silva. 

Si l'on tente ce paradoxal parallèle entre Cuba et la Crimée / Ukraine de l'Est quelque chose saute aux yeux :

1- La zone d'influence nord américaine s'étend dans les Caraïbes sans coup férir : Les Cubains des années 1960 ne font plus recette ou bien ils se prélassent à Miami. Les Cubains de 2014 veulent naturellement leur part du "gâteau" et le morceau de liberté qui va avec.

2 - Par contre en Crimée / Est de l'Ukraine on est dans le rapport de force : la Russie tente de pousser ses pions avec des chars . 

Le Président Obama semble renouer avec la vision de Théodore Roosevelt et celle de Monroe...La Russie , quant à elle , tente de retrouver l'URSS de Khrouchtchev ...ou des Tsars. Mais en a-t-elle les moyens? 

Un nouvel équilibre est en cours : qu'en pense le Président Xi Jinping?  

mardi 16 décembre 2014

Europe : la "valse hésitation"



En cette période d'avant Noël l'Europe se cherche : sa "crèche" est un moins scintillante et elle semble encore attendre les "Rois Mages". Les peuples ne savent plus vraiment à quels saints se vouer. 

Certes, ils conviennent qu'il faut des réformes , certes ils admettent que les Etats sont trop endettés et que des économies doivent être faites. Cela, ils l'admettent . Tout comme ils savent que la retraite à 60 ans est une utopie... de même pour les 35 heures.

Ce - par contre- qu'ils ne comprennent pas c'est que les mesures d'austérité ou de rigueur ( baisse de salaires ou bien ponctions fiscales) ne portent toujours pas leurs fruits...au bout de plusieurs années d'efforts. 

L'Union manquerait-elle de porte-voix ? Les peuples,lassés d'attendre, risquent de se tourner vers les populismes extrêmes (de gauche ou de droite qu'importe). 

Au fait, qui parle au nom de l'Europe ? Les Français sont pour la plupart attachés à l'Union et veulent demeurer dans la zone euro. Mais certains se disent : "A quoi bon"puisque nous n'en percevons pas les dividendes...

Il est bien temps que la voix de l'Europe se fasse entendre .  Au moment où les civilisations (ou les espaces) semblent s'affronter , où les djihadistes s'affichent et massacrent des enfants, il est temps de réaffirmer nos valeurs (au-delà de nos valeurs en portefeuille...). Si tant est que nous y croyions encore.

Mais - pour ce faire - il faut que nous en terminions avec cette recherche sans fin d'une solution : rigueur, austérité...ou prudent équilibre entre politique de l'offre et de la demande ? La valse hésitante déroute danseurs et musiciens.

Si le F.M.I. estime que les politiques de rigueur ont brisé les espoirs de reprise rapide pourquoi ne l'a-t-il pas dit avant? Où sont les "experts" ? A Washington ... A New-York ? A Bruxelles ... ou à Francfort ? Et parlent-ils le même langage?

lundi 15 décembre 2014

Démarchages abusifs : Que de " tuiles " !



Les personnes âgées sont une "cible" pour certains "artisans" peu scrupuleux : une dame de mes connaissances (âgée de 82 ans) a été l'objet de pressions d'un soi-disant "artisan" qui a tenté de lui arracher une acceptation de devis pour remplacer des tuiles endommagées : coût 4000 euros. J'imagine que cela devait correspondre à la réfection de la totalité de la toiture!

Cette amie a finalement fait venir un "vrai artisan" qui a remplacé pour une modique somme les quelques tuiles ébréchées  : la toiture n'était nullement à remplacer.

 Entre temps cette personne âgée a reçu 5 mails du "vrai-faux artisan" faisant pression - photos à l'appui - pour qu'elle accepte le devis de 4000 euros . Jeannette s'en est bien gardée. Mais combien de personnes âgées et seules ont le réflexe de faire "expertiser" ce que des pseudo - experts affirment, une main sur le cœur et l'autre sur le portefeuille? 

De la même manière des sociétés n'hésitent pas à relancer par téléphone ou en se présentant directement aux domiciles à propos de soi-disant vérifications de l'état de charpentes : tous les prétextes sont bons et des personnes âgées succombent à la crainte de l'arrivée fantasmée d'une armée de termites ou de capricornes. 

A bon entendeur..

samedi 13 décembre 2014

France : le courage des réformes ...



La  loi "Macron" est un signal . Le ministre de l'Economie a choisi son camp : celui des réformes (simplification des formalités pour les entreprises, desserrement des freins des "professions réglementées" , assouplissement des autorisations d'ouverture des commerces le dimanche etc...).

 Certains disent qu'il s'agit de "réformettes". Ce n'est pas mon avis : M. Macron s'est taillé à la serpe un sentier dans le maquis des socialistes "orthodoxes" ( "orthodoxes" comme les communistes jadis qui conservaient leur foi en Staline en dépit des goulags...).

 Si l'on ne peut user de la fiscalité (il n'y a plus d'espace) comme "arme de service" pour rétablir les équilibres budgétaires et réduire l'endettement, une vraie diminution des dépenses de l'Etat et des Collectivités locales reste possible ...si l'on en a le courage.

Les Français ne supporteraient probablement pas la "potion amère" que s'est infligée l'Espagne. Mais là-bas l'espoir renaît (à côté du désespoir de certains qui sont restés sur le bord du chemin). C'est un choix . Un moyen terme était-il possible ?

Ici, en revanche on regarde passer la caravane des mauvaises nouvelles : dégradation par une agence de notation et auto-flagellation (le livre "le suicide Français" de M. Eric Zemmour est révélateur de cet état d'esprit). 

Le gouvernement donne parfois l'impression de ménager "la chèvre et le chou"...Cela relève-t-il d'une sage prudence? Je n'en suis pas si sûr.

mardi 9 décembre 2014

ESPAGNE : Un modèle pour le "Sud" ?


Un vent d'optimisme souffle en Espagne...tout au moins chez les économistes et les "politiques''. La Télévision espagnole ( Antena 3 ) indique aujourd'hui que les prévisions de croissance pour 2015 sont maintenant d'environ 2% . C'est-à-dire que l'Espagne va à nouveau créer des emplois et revenir (mais quand?) à la situation d'avant 2007 lorsque le taux de chômage était inférieur à 9%, faisant mieux que la France.

Les signes de reprise , en effet, se multiplient : augmentation des exportations, marché de l'immobilier qui retrouve une nouvelle respiration etc...

La ministre de l'Equipement qui s'exprimait cet après midi indiquait que - pour la première fois depuis la crise - il n'y aurait pas de "coupes sombres" dans le budget de l'Etat pour 2015. Elle disait que l'Espagne était en passe de devenir l'un des meilleurs élèves de l' Union européenne.

Soit . Mais - en parallèle - un parti gagne du terrain . Il s'intitule "Podémos'' (Nous Pouvons ) et il se veut prendre la relève du mouvement des "indignés". C'est un parti qui progresse à grands pas .

 Je me demande finalement si la reprise de l'économie espagnole ne va pas se faire sur un si moyen/long terme que les demandeurs d'emploi (24%) redoutent de ne pas en voir l'horizon. 

Il reste que le gouvernement espagnol demeure "droit dans ses bottes'' et se réjouit des clignotants qui du rouge passent à l'orange. Mais l'orange précède-t-elle vraiment la couleur verte ? Certains veulent des preuves et ne se satisfont pas des clignotants . Sont-ils sincères ces clignotants ou bien est-ce seulement un clin d’œil ...en attendant les beaux jours ?

dimanche 7 décembre 2014

Crèches : beaucoup de bruit pour rien



Le tintamarre autour des crèches de Noël dans les villes et villages de France me semble relever d'une évidente hypocrisie. En quoi est-ce une atteinte au principe de laïcité que de célébrer ainsi Noël ? 

Cela me rappelle - dans une école de la banlieue parisienne - la pression exercée par des élèves (et certains de leurs parents) pour que le sapin de Noël qui trônait dans le préau soit enlevé sous le prétexte qu'il s'agissait d'un signe religieux ostentatoire. 

Devra-t-on bientôt supprimer les clochers de nos églises (propriétés des municipalités) sous le prétexte qu'ils sont ostentatoires? Ou bien le coq gaulois qui tourne avec le vent ?

 Dans notre société de plus en plus permissive (certains diront "évoluée') où les tabous disparaissent les uns après les autres pourquoi se fixer de nouvelles barrières ? En l'occurrence pourquoi accabler tel ou tel élu - de quelque parti qu'il soit, peu m'importe  -  parce qu'il veut renouer avec une tradition même si elle n'est probablement pas millénaire? 

Exige-t-on de ceux qui regardent les personnages (bien stéréotypés) d'une crèche qu'ils se convertissent à la religion catholique? 

Hypocrisie que cela. Je parierai que les "coupeurs de tête" se réjouissent de notre hiver. Peut-être, d'ailleurs, somme nous - dans notre civilisation - en hibernation. Qui sait?

samedi 6 décembre 2014

Déflation : évitons les gros maux



Il ne se passe pas 24 heures sans que les médias, les économistes etc... n'évoquent le risque de déflation dans l'Union européenne. Au point que le mot devient désormais "un gros mot". 

La B.C.E. va -t-elle bouger ? Il semble bien que le plan de 300 milliards d'euros que la Commission évoque aille dans ce sens. Mais je m'interroge : le Premier ministre japonais, M. Shinzo ABE, se mord probablement les doigts en ce moment d'avoir mis en oeuvre les "abenomics" sans réforme de structure suffisante : la politique monétaire ambitieuse lancée il y a 2 ans n' a pas suffi à sortir  le Japon de l'ornière . Le pays est - selon nos critères - entré en récession après 2 trimestres de croissance négative. 

L'exemple japonais plaide en faveur de réformes de structure, l'injection de liquidités n'étant pas la panacée. Une meilleure "fluidité" (mot quelque peu barbare) du marché du travail est sûrement indispensable : c'est ce que pensent les hommes (et les femmes) politiques responsables de quelque bord qu' ils soient. C'est certainement ce que pense M. Macron...si on l'autorise à penser.

 La Commission européenne et la B.C.E. se garderont, j'imagine, de suivre à la lettre l'exemple japonais (auquel bien des économistes croyaient). Il est vrai qu'avec un taux de chômage inférieur à 4 % le Japon  redoute moins que nous que le ciel ne lui " tombe sur la tête".

dimanche 30 novembre 2014

Juppé - Le Maire : Feu de paille ou bien "ticket" d'avenir ?



C'est à peu près d'une même voix que les médias admettent que le retour en scène de M. Sarkozy est quelque peu raté : Bruno Le Maire avec près de 30 % des voix lors des récentes élections à la présidence de l' UMP est à l'évidence "l'étoile montante" de son parti politique. 

Tout comme Alain Juppé , Bruno Le Maire semble avoir le sens de l'Etat et le courage de réformer . Leur désintéressement a fait mouche auprès des Français ainsi que le révèlent les enquêtes d'opinion.

Pendant ce temps le Président fait de son mieux mais il n'est pas gâté  en ce moment par son étoile alors même que la situation de l' Union européenne exige une réponse rapide et ferme : Les difficultés du Japon (désormais en récession) montrent qu'il ne suffit pas d'un plan de relance et d'une injection de liquidités (1) si ce plan ne s'accompagne pas  de réformes en profondeur. 

C'est en dehors de toute démagogie et de " bénéfice " personnel que ces politiques doivent être menées. Voilà pourquoi il semble qu'un "ticket " Juppé/Le Maire  ne soit pas a priori un non-sens.

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(1) cf. l'article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2202 du 27 Novembre 2014