dimanche 30 novembre 2014

Juppé - Le Maire : Feu de paille ou bien "ticket" d'avenir ?



C'est à peu près d'une même voix que les médias admettent que le retour en scène de M. Sarkozy est quelque peu raté : Bruno Le Maire avec près de 30 % des voix lors des récentes élections à la présidence de l' UMP est à l'évidence "l'étoile montante" de son parti politique. 

Tout comme Alain Juppé , Bruno Le Maire semble avoir le sens de l'Etat et le courage de réformer . Leur désintéressement a fait mouche auprès des Français ainsi que le révèlent les enquêtes d'opinion.

Pendant ce temps le Président fait de son mieux mais il n'est pas gâté  en ce moment par son étoile alors même que la situation de l' Union européenne exige une réponse rapide et ferme : Les difficultés du Japon (désormais en récession) montrent qu'il ne suffit pas d'un plan de relance et d'une injection de liquidités (1) si ce plan ne s'accompagne pas  de réformes en profondeur. 

C'est en dehors de toute démagogie et de " bénéfice " personnel que ces politiques doivent être menées. Voilà pourquoi il semble qu'un "ticket " Juppé/Le Maire  ne soit pas a priori un non-sens.

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(1) cf. l'article de Nicolas Baverez : Le Point n° 2202 du 27 Novembre 2014


samedi 29 novembre 2014

Nucléaire / TNP : que nous prépare 2015 ?



L'absence - pour l'heure - d'accord sur le nucléaire iranien ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. 
2015 sera marqué par la conférence d'examen du Traité de non-prolifération et par d'éventuelles nouvelles avancées : 

1- Un accord avec l'Iran ( à conditions que l'aggravation des sanctions économiques ne désespère pas totalement Téhéran et ne le déstabilise ) est inéluctable : l'Iran doit être réintroduit sur la scène internationale en contrepartie de la disparition de toute ombre relative à un "volet militaire nucléaire".

2- On peut s'étonner que les Etats-Unis ne reprennent pas la proposition du Président Obama de 2009 (discours de Prague) suggérant une "banque" mondiale du combustible nucléaire à des fins civiles. Le pétrole de schiste aurait-il relégué au second plan cette perspective ? La seule probablement qui évite une prolifération nucléaire non maîtrisée (1)

3- La création de Zones Exemptes d'Armes Nucléaires (ZEAN) a également disparu de la ligne d'horizon...La Russie - qui soutenait l'idée d'une conférence à Helsinki (2) - ne dit plus mot depuis qu'elle tente de faire bouger les lignes en Europe centrale . 

Faut-il admettre que la quasi fin de mandat présidentiel aux Etats-Unis ait pour effet de geler toute initiative?
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(1) La proposition du Président OBAMA de 2009 est pourtant reprise dans le document présenté lors du Comité préparatoire à la Conférence de 2015 (NPT/CONF.2015/PC.II/WP.43).Genève Avril/Mai 2013.

(2) L'Assemblée Générale des Nations Unies avait souhaité - en 2010 - que se tienne à Helsinki une conférence en vue de la création d'une ZEAN au Moyen-Orient (comme il en existe une en Amérique latine par exemple : Traité de Tlatelolco)

mercredi 26 novembre 2014

La SNCF et la " chienlit"



Je ne suis pas a priori un passager difficile et râleur mais ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse me "fend le cœur " (comme disait Raimu) et plus encore : Voilà que des conducteurs de trains exercent soudain leur "droit de retrait" . Dans le train où je suis installé un micro retentit : "on attend le conducteur qui n'est pas encore arrivé". Les minutes passent. Nouveau message " ce train est supprimé et un bus va être mis en place".

 Que nenni ! Pas de bus pour ma destination. Je tente d'attraper le train suivant : le panneau lumineux clignote "train supprimé''. L'heure passe. Finalement il est demandé aux voyageurs de prendre un autre train en précisant qu'à mi-parcours un bus prendra le relais. Mais la mésaventure (certes légère) aurait pu s'arrêter là.

Que nenni ! La SNCF n'avait pas intégré le paramètre " nombre de voyageurs" . Résultat : le bus commandé n'a pas suffi . Il a fallu attendre encore 1 heure qu'un second bus vienne enfin recueillir les passagers à la dérive haranguant leur téléphone portable . Ils se demandent encore quelle comète a bien pu tomber puisque rien n'a été communiqué expliquant ces cafouillages multiples.

 Mes voisins ont finalement avalé la couleuvre, habitués qu'ils doivent être aux retards et aux silences. Un voyageur alsacien avec lequel j'ai fait connaissance n'en revenait pas. " C'est cela la France..." a-t-il soupiré  avec le recul  d'un fier Alsacien...

En effet , c'est cela . Mais c'est aussi le robot Philae dont le  programme - heureusement - n'a pas été confié à une "Société Nationale".

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NB- La chienlit - depuis que de Gaulle l'utilisa en 1968 - est passée dans le langage (presque) courant.

lundi 24 novembre 2014

Ouverture des commerces le Dimanche ?



Ma réponse est évidemment oui si tant est que les salariés soient - vraiment - volontaires. Rien n'est plus triste qu'une ville déserte le dimanche lorsque les rideaux sont baissés .

 J 'évoque deux villes de taille à peu près équivalente que je connais : dans l'une - considérée comme touristique et bénéficiant à ce titre d'une dérogation - il y a foule dans les rues et les commerçants que j'ai côtoyés s'en réjouissent; dans l'autre - pourtant classée au Patrimoine mondial par l'UNESCO - les chats du dimanche sont plus nombreux que les passants .

 Les touristes chinois (ou japonais et autres...) s'interrogent : la France vit-elle le dimanche ?

 On répondra que le dimanche est "sacré " : la religion, la famille...(ou la belote et le pastis). Mais peut-on comparer la France des 35 heures et des 5 semaines de congés à la situation d'il y a quelques dizaines d'années où l'on travaillait encore le samedi matin ?

 La France réglemente (nous sommes probablement un des pays qui réglemente le plus) et nos espaces de liberté se réduisent d'autant . La conséquence : la morosité, la frilosité , le manque d'initiative... 

Dieu - qui selon le dicton allemand - était si heureux en France a-t-il toujours la même opinion ? 

Pierre Perret avec bon sens voulait "ouvrir la cage aux oiseaux" : chiche !

samedi 22 novembre 2014

IRAN / Nucléaire : à 48 H d'un probable accord ?



A 48 heures de l'échéance du 24 Novembre je n'imagine pas un échec des négociations. Il s'agit évidemment d'obtenir les garanties nécessaires afin que l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales nucléaires électriques : c'est ce qu'autorise le T. N.P. (tout au moins pour les pays signataires). Même l'Inde non signataire du TNP est en coopération dans ce domaine avec le Japon. 

Mais le Moyen-Orient est un puzzle et une poudrière : il faut donc veiller à ce qu'il n'existe aucune possibilité de détournement du combustible (ni l'UHE à 20 % pour la recherche médicale ou les sous-marins, ni le plutonium que pourrait produire l'unité d'Arak). D'où l'importance de la signature ( ou plutôt de sa confirmation ) du protocole additionnel au TNP (contrôle accru de l'A.I.E. A). 

Si - comme on peut le penser ou vivement le souhaiter - l'Iran donne des gages de sa sincérité (et de sa fiabilité) un accord interviendra. Ce serait alors un succès pour les Etats-Unis, pour l'Union européenne ...et pour l'Iran dont la moitié de la population pâtit des sanctions économiques. 

Un dernier round est en route mais tout le monde espère qu'il ne s'agit plus - désormais - d'une partie de '' poker menteur "  , celle  que souhaitent certains lobbies enchaînés. 

lundi 17 novembre 2014

Société : "grève "... des grèves ?



C'est une question que l'on peut en ce moment se poser : notre société est-elle à même de "faire la grève ...de la grève''?

 Paradoxe probablement dans nos démocraties occidentales où la grève est un acquis social majeur. Mais que penser d'une société où des grèves auraient lieu quasiment toutes les semaines ? : Air France, SNCF, fonctionnaires, pharmaciens, cliniques etc... On dirait assurément que quelque chose "ne tourne pas rond" dans notre vieille France. 

Certes, les grèves sont des thermomètres et reflètent des mécontentements catégoriels. Reflètent-elles  pour autant l'état de notre société ou bien ne sont-elles que l'amalgame de mécontentements ?

 Qu'en conclure ?

Une déprime passagère, l'hiver venant ou bien un mal plus profond lié à la crise économique qui nous "scotche" encore...mais dont nous pourrions quand même sortir...en 2016 (lorsque - selon les conjoncturistes qui lisent dans les astres - notre PIB franchira le cap des 1,5 % de croissance) ?

vendredi 14 novembre 2014

Russie : la partie d'échec



Moscou tente donc d'intimider l'Occident et pousse ses pions en Ukraine. Des missiles seraient positionnés. J'ai le sentiment que la Russie joue avec le feu quand bien même on ne prendrait pas à la lettre les propos de Gorbatchev pressentant une  nouvelle "guerre froide''. 

Certes, Vladimir Poutine donne l'impression d'assurer ses arrières comme s'il préparait une initiative (présence médiatisée au sommet de l' APEC, contrat  gazier avec la Chine, réactivation de l'Organisation de Coopération de Shanghai et gesticulation au large du G 20...).

Certains disent que les Etats-Unis ont , de leur côté, trop poussé leurs pions en Europe centrale. Mais que je sache il n'est pas question que l'Ukraine intègre l'OTAN.

 Donc pour quelle raison M. Poutine s'agite-t-il ainsi ? Est-ce pour donner corps au nouveau mythe de la "Grande Russie" au moment où le ''proche étranger" veut voler de ses propres ailes ? Est-ce parce qu'aucun champ d'expansion n'existe en Asie qui devient le pré-carré de la Chine (avant que le relais ne soit pris dans 20 ou 30 ans par l'Inde ? ).

Difficile d'apporter une réponse. Le constat est que M. Poutine - en dépit de son calme désormais légendaire - s'agite. 

Ne serait-ce pas aussi un moyen pour camoufler d'éventuels problèmes intérieurs ?

dimanche 9 novembre 2014

EUROPE : OUI, sans aucun détour !



25 ans après la chute du mur de Berlin, je trouve aberrant que certains - les partis populistes et  démagogues - s'interrogent encore sur le bien fondé et le devenir de l'Union européenne. 

Evidemment la situation économique n'est pas des plus brillantes et l'on campe souvent sur des positions quelque peu raides quant aux instruments d'une nécessaire relance. L'Allemagne tient à conserver son modèle "plus libéral" et nous sommes , en France, arc-boutés sur le nôtre , plus protecteur et qui nous "biberonne". 

Au-delà de ces querelles bien conjoncturelles, l'Union est un succès qui nous a apporté la paix et - à défaut d'une politique totalement commune - au moins une réflexion commune.

Nous, Français, sommes pessimistes et nous nous effrayons du coin qu'entend enfoncer la Russie en Europe centrale, nous craignons les djihadistes de retour, le réchauffement de la planète, et - par dessus tout nous nous effrayons en observant la courbe du chômage dont le thermomètre ( à la différence du climat) ne se réchauffe pas. Mais nous rejetons - en même temps - les réformes (dont les absurdes 35 heures). Sur ce point (en dépit des commentaires réservés) le Président a eu raison dans sa récente intervention de souligner notre fâcheuse tendance au masochisme. 

Quoi qu'il en soit, l'Europe est là, le "moteur" franco-allemand n'est pas aussi poussif que certains prétendent. Berlin et Paris sont l'attelage qui compte. 

25 ans après je partage - avec beaucoup d'Allemands et de nombreux Français - la fierté d'être Européen.

mardi 4 novembre 2014

Popularité / impopularité...



Les chefs d'Etat un peu partout à travers le monde traversent une passe difficile : les opinions s'affirment, s'éveillent, se révèlent. Elections ou manifestations :  les sociétés modernes contestent et cette expression est l'un des marqueurs des démocraties.

 A moins qu'il n'y ait manipulation des opinions (ce qui n'est pas à exclure parfois)  ces '' éveils '' ne sont pas à craindre ...sauf pour les chefs d'Etat qui ,rivés à leur siège,font peu de cas des Constitutions de leur pays.

Dans nos démocraties les élections sont heureusement là : elles permettent le changement en douceur. Elles sont pourtant marquées par la  popularité ou l'impopularité des dirigeants et donc se trouvent souvent dépendantes de ses modes de communication . Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en sont un exemple : en dépit d'une sortie de crise réussie le Président ne ferait plus consensus et sa popularité serait en baisse .

 En France - et dans un contexte différent - les popularités s'effritent mais les élections de mi-mandat n'existent pas sauf à extrapoler à partir d'élections cantonales ou régionales . Mais les enjeux sont différents et l'expression de l'opinion publique est biaisée. J'en déduis que De Gaulle avait raison d'utiliser le référendum  pour s'assurer de sa ''popularité'' et donc de sa marge de manœuvre . Ces temps sont-ils révolus et la politique doit-elle vivre au rythme des sondages? 

jeudi 30 octobre 2014

IRAN : en marge du droit ?



Les exécutions se multiplient en Iran : on pend "à tour de bras ". Le 25 octobre une jeune femme de 26 ans a été pendue pour avoir tué - apparemment en se défendant -  un agresseur qui l'avait violée (1) La "communauté internationale" s'en est émue ...en vain.

 J'imagine que cette exécution fait suite à un jugement et est conforme au droit iranien mais est-ce conforme au Droit qui prévaut dans les démocraties?

 Notre monde est bien complexe : pour les uns une vie est essentielle, pour les autres elle compte bien peu.

Certains diront qu' à l'époque révolutionnaire en France les têtes tombaient après des simulacres de jugement mais c'était il y a plus de 220 ans ...

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(1) Le Monde.fr du 25/10/2014 avec A.F.P

samedi 25 octobre 2014

MALRAUX :Un personnage hors du temps ...



Pour beaucoup Malraux est un Aventurier (avec une majuscule) ,un homme politique, un écrivain. Mais combien se doutent que Malraux avait aussi une vision quasi mystique du Temps et de l'existence ?

Car au-delà de la prouesse de l'écriture dense, classique et baroque à la fois, il y a le "chercheur" Malraux . Est-ce pour cela qu'il a mis ses pas dans ceux du Général de Gaulle ou qu'il commanda l'escadrille "France" lors de la guerre d'Espagne?

C'est en parcourant les "Antimémoires" que je tombe par hasard sur la phrase suivante (page 39):

'' Le plus grand mystère n'est pas que nous soyons jetés au hasard entre la profusion de la matière et des astres ;c'est que, dans cette prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant.''

C'est là une vision que ne renierait pas le Dalaï Lama !


jeudi 23 octobre 2014

Iran / nucléaire : la dernière ligne droite ?



On sait que le 24 Novembre 2014 constitue une date butoir pour les négociations en cours entre l'Iran et le groupe des 5 +1 . L'enjeu est de taille : écarter le "fantasme nucléaire" qui - comme en Europe au temps de la "guerre froide" - prévaut au Moyen-Orient et , par là , rassurer Israël .

 Ensuite permettre à l'Iran de rejoindre tête haute le "concert des Nations" qui ont leur mot à dire dans les affaires du monde. 

Mais des lobbies ont pour objectif d'empêcher tout accord qui - selon certains - serait la "pire des choses". Vraiment ?

 La tache sera donc rude pour éviter qu'un accord d'ici un mois ne se trouve vide de substance et donc de sens . Tout comme les accords d'Oslo qui n'ont pas permis qu'une paix durable s'instaure entre Israël et Palestine.

 Pourtant ce serait une issue heureuse que d'en arriver à un accord avec l'Iran : il serait gage de sécurité et de meilleure stabilité pour le Moyen-Orient. Le Président Obama sera-t-il influencé et dans quel sens par les prochaines élections de mi-mandat ? 

vendredi 17 octobre 2014

Zone Euro : renforcer l'intégration



Les turbulences de ces derniers jours autour des perspectives de croissance vont dans le même sens en émettant le même signal : il est urgent de renforcer l'intégration des 18 pays de la zone euro

Au-delà de l'Union monétaire, une Union économique et fiscale paraît indispensable. Cela suppose notamment une identique volonté de réduire les déficits . 

Autrement dit une vraie gouvernance est indispensable portant - au-delà des aspects monétaires- une coordination des politiques économiques autour de projets définis en commun.

 Le risque est évidemment celui d'avoir une Europe "à deux vitesses" mais il ne s'agirait pas d'opposer le Nord au Sud (il suffit de regarder ce qu'a fait l'Espagne)

Les partis "populistes" seront bien sûr hostiles à une intégration plus poussée. Mais je ne vois guère - à terme car cela peut prendre plusieurs années - que cette solution pour rendre crédible une Union (la zone euro = 320 M d'habitants) allant au-delà d'une zone de libre-échange. L'avenir (le nôtre et celui de nos enfants) en dépend très probablement . 

jeudi 16 octobre 2014

L 'Economie "déboussolée"



L'on se demande quels sont les progrès accomplis depuis 1 siècle tant les retournements de conjoncture sont nombreux alors même que les instances nationales et internationales chargées de prévoir , de réagir, d'assainir n'ont jamais été aussi nombreuses. 

Si tant est qu'ils puissent réagir, ces organismes (F.M.I, Banques centrales etc...) ne le font que longtemps après. 

Après 7 ans de "crise économico-financière " voilà que le FMI annonce  un ralentissement mondial alors que dans le même temps les Etats-Unis ont une croissance supérieure à 3% tout comme la Grande-Bretagne et que l'Espagne à force de réformes sort de la crise et recommence à créer des emplois.

 Comment interpréter la conjonction de bonnes et de mauvaises nouvelles ? Sauf à imaginer un comportement schizophrénique des marchés.

 L'Union européenne et la zone euro seraient-elles devenues muettes ? La schizophrénie serait-elle devenue maladie contagieuse.? 

Où sont et que font les "instances de régulation" sauf à considérer qu'elles n'ont finalement jamais existé depuis la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers

Comme dans un banal roman policier on est tenté de s'interroger " à qui profite ..." ?

lundi 13 octobre 2014

F.M.I : prévisions ou prédictions ?



En l'espace de deux mois et demi (20 juillet / 7 octobre) les prévisions du F.M.I. sont très sensiblement revues : si la Grande-Bretagne, les Etats-Unis franchissent (prévisions 2014) la barre des 3 % , en revanche l'Allemagne est abaissée de 0,5 points, la France, de 0,4 points et l'Italie de 0,5 points (avec une croissance négative : - 0,2). Par contre l'Espagne est confortée dans ses prévisions : 1,3 % au lieu de 1,2%. (1)

Ces chiffres (qui sortent d'ordinateurs que l'on ne saurait mettre en cause) paraissent quelque peu erratiques : certes, la situation politique mondiale ne s'est guère améliorée depuis Aout mais faut-il imputer le manque de dynamisme (selon le F.M.I.) aux "coupeurs de tête "? Ou bien au virus Ebola?

On appréhende mal l'incidence de ces prévisions qui - il faut le reconnaître - ne sont pas des prédictions car les prédictions ne sont pas révisées tous les deux mois.

Je remarque cependant que l'Espagne qui a suivi à la lettre (quasiment) les orientations de la Commission redresse hardiment la tête avec un taux de croissance trois fois supérieur à la France. Pour 2015, le taux d'augmentation du PIB sera (ou serait selon le langage FMI) le double du taux de croissance de la France (2% au lieu de 1% pour la France). Il en est de même pour la Grande-Bretagne dont le taux de croissance dépasse 3%. 

En revanche la France - réticente aux réformes structurelles - patine tout comme l'Italie qui envisageait , il me semble, un vigoureux plan de relance.

Il y a quelques semaines je me demandais s'il existait des alternatives aux politiques de rigueur et aux ambitieuses réformes structurelles . Je m'aperçois en m'appuyant sur les exemples espagnols et anglais que tel n'est pas le cas. Le Premier ministre , Manuel VALLS , l'a compris ainsi que son ministre de l'économie, Emmanuel MACRON. Mais tous deux portent une croix et le chemin est encore long.

Le F.M.I  n'est finalement que le reflet d'une situation puisque ses prévisions ne valent pas prédictions. Prêter attention à ces statistiques est probablement important, mais plus important est de croire - et soutenir- ceux qui à gauche comme à droite n'essayent pas de faire prendre des "vessies pour des lanternes" et encouragent les chefs d'entreprises . Car ce sont eux qui recrutent, produisent et exportent.

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(1) Le Point (en ligne) du 7 octobre 2014. Voir notamment les diagrammes.


dimanche 12 octobre 2014

Djihadisme : la Turquie spectatrice ?



Ainsi, la ville de Kobané à quelques encablures de la frontière Turque est sur le point de tomber . Les Kurdes se défendent avec acharnement (1) mais leur armement n'est pas de nature à repousser les assauts du prétendu "Etat islamique". Et l'on sait que les frappes aériennes américaines n'ont qu'un impact bien relatif. 

La télévision montre - sur les hauteurs - des chars turcs immobiles. La Turquie est donc "l'arme au pied" mais ne bouge pas. Or si Kobané tombe aux mains des djihadistes ce sera tout un symbole : celui de l'échec de la "coalition" , de la résistance désespérée des Kurdes et de l'inaction - notamment au sol - des Etats de la région.

 Ankara aurait-il choisi son camp et tenterait-il ainsi récupérer à terme un Califat dont il a jadis été dépossédé ? Le Parlement Turc a pourtant donné son accord à une intervention des forces armées...mais le Président Assad a-t-il accepté? Le serpent semble se mordre la queue.

La Turquie attend-elle un mandat de l'ONU ? Mais la Turquie , membre de l'OTAN, n'a-t-elle pas rejoint la coalition approuvée par le Conseil de Sécurité ?

 L'Iran de son côté a indiqué qu'il était prêt à intervenir et l'accord du Président Syrien doit lui être acquis . 

Alors ? Sur le macabre jeu d'échec que nous percevons les pièces semblent scotchées. Certaines voient les choses de trop haut, d'autres , en bas attendent. Combien de temps?

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(1) voir Le Monde du 11 octobre 2014, article de Yves-Michel Riols

vendredi 10 octobre 2014

Juppé / Sarkozy : le " match "



Deux ans et demi avant la date fatidique c'est ce "bréviaire" qui me vient à l'esprit. Les deux hommes ont certes des qualités qui légitiment leur candidature à la Présidence de la République . Mais leur profil est bien différent .

Voilà - à tout hasard et sur la base de critères simples - ma perception :

1- Compétence : les 2 hommes sont compétents. Mais - dans des circonstances graves -  N. Sarkozy paraît cependant plus dépendre de son entourage, de ses conseillers . A. Juppé semble plus à même de prendre une décision "en son âme et conscience". Est-ce un défaut ou une qualité?

2-Confiance : A "première vue " A. Juppé inspire davantage confiance que N.Sarkozy qui sait convaincre mais souvent à l'aide de quelques "ficelles". A. Juppé parle - lui - sans fioritures et sans excès . Le ton est plus juste et dépourvu de formules incantatoires ou d'élans de prétoire.

3-Détermination : Tous deux sont des hommes déterminés. Ils peuvent cependant diverger sur l'objectif à atteindre . A. Juppé semble plutôt s'inscrire dans une recherche d'intérêt général, démarche où l'opportunité du court terme peut passer au second plan . N. Sarkozy paraît davantage chevaucher les opportunités du moment . Mais,évidemment, ces opportunités peuvent aussi servir l'intérêt général. 

4-Dynamisme : la "palme" revient à N.Sarkozy. Encore faut-il savoir si le dynamisme, essentiel pour les trapézistes, l'est tout autant pour les chefs d'Etat. Certes, A. Juppé supportera peut-être moins le décalage horaire lorsqu'il se rendra en Chine ou aux Nations Unies. Mais il existe des remontants (et A. Juppé a apporté la preuve qu'il savait "remonter").

5-Réconcilier les Français : Afin de faire barrage aux populismes et montrer aux français "en colère" qu'il y a des alternatives politiques , il faut convaincre et gagner le Centre et aussi une frange socialiste qui a de l'estime pour A. Juppé (cf. le "chapeau" qu'il a dû porter longtemps et qu'il a dû assumer). N. Sarkozy n'est pas dépourvu d'astuces mais pourrait donner l'impression de flirter au gré des sondages...et des conseillers.

6-Représentation de la France : A. Juppé a - déjà - le costume à la taille qui convient . Peut-être faudra-t-il seulement l'égayer un peu plus (sans trop).

Evidemment, ces opinions - avant de passer à table - sont personnelles et n'engagent que moi (comme l'on dit dans les romans de science-fiction)...

jeudi 9 octobre 2014

IRAN / Nucléaire: le '' mystère Parchin'' ...



Alors que les négociateurs ( Kerry, Zarif, Ashton) se rencontrent le 15 octobre à New-York, mardi dernier 7 octobre une explosion - inexpliquée - aurait eu lieu (1) sur le site militaire de Parchin à 30 km de Téhéran faisant deux victimes.Cette explosion serait passée inaperçue si le complexe militaire de Parchin ne sentait quelque peu "le souffre" : des rumeurs persistantes tentent d'accréditer que c'est sur ce site que des essais auraient été faits de détonateurs (2) à même de déclencher la réaction en chaîne sur des têtes nucléaires . D'ailleurs, l'accès de cette zone avait été - dans un passé pas si lointain - refusé aux inspecteurs de l'A.I.E.A.

La question demeure :

1/les Iraniens , en dépit de leurs affirmations, poursuivent-ils un programme nucléaire militaire (dans le contexte de déstabilisation actuel du Moyen-Orient)?

2/ Tel autre pays aurait-il intérêt à faire échouer les négociations en cours et qui doivent normalement s'achever d'ici fin novembre?

Bien malin qui peut répondre. Les 2 versions sont plausibles. La seconde tout autant que la première.

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(1) source : i24NEWS du 6 octobre 2014 

(2) les détonateurs , en ce domaine, requièrent une technologie sophistiquée et supposent par ailleurs une bonne connaissance de la métallurgie de l'uranium solide (2 sphères  que le détonateur va comprimer).

mardi 7 octobre 2014

Budget : où trouver 8 milliards d'économie ?


La Commission européenne serait en passe de rejeter le budget de la France faute de mesures d'économies suffisantes . Je ne sais si les pistes suivantes sont ou non à suivre.
 Je les indique seulement :

1- Supprimer des sous-préfectures voire les préfectures de département comme cela a été le cas en Espagne au moment de la décentralisation : plus de ''Gouverneur civil" (1) désormais dans les provinces mais seulement dans les grandes régions (les "autonomies" ).Cela ne marche d'ailleurs pas plus mal.

Si l'on supprime des sous-préfectures , il faut garder les préfectures. Si - au contraire - on garde les sous-préfectures , on peut supprimer les préfectures de département puisque les préfets de région peuvent alors s'appuyer sur les sous-préfets en poste "sur le terrain ". L'économie (fonctionnement +'immobilier ) est loin d'être négligeable.

2- Accélérer la suppression des départements et la réduction des régions. Economies à la clé importantes (cf. l'augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités )

3-Revoir le dispositif de formation professionnelle (il faut tout remettre sur la table ) et le fonctionnement (et même l'existence) de Pôle emploi . La privatisation de la structure devrait permettre et de faire des économies et de gagner des points en termes de suivi, d'accompagnement et d'insertion.

Certes , on dira que ces quelques pistes relèvent du '' il y a qu'à "naïf et présomptueux. Pourtant ces réformes ont bien été envisagées tant dans le passé que récemment . Mais c'est  sans compter sur les lobbies qui - parfois- viennent conforter les "grands principes" au nom desquels on ne peut défaire ce qui est présenté - de manière rhétorique - comme faisant partie des " acquis républicains".

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(1) Les Gouverneurs Civils , appelés "délégués du Gouvernement"  ne sont plus en place que dans les "communautés autonomes" (les Régions) depuis avril 1997. Dans les "provinces" (départements) l'Etat est représenté désormais par un "sous-délégué du Gouvernement" c'est-à-dire par l'équivalent d'un Sous- Préfet.

lundi 6 octobre 2014

France : une productivité sur mesures



Il y a - pour expliquer l'une des causes du chômage en France - une étroite corrélation entre investissements des entreprises et emploi . C'est une évidence comme il est évident qu'il y a corrélation entre investissements et taux de marge. 

De la même manière on sait quels sont les 2 paramètres principaux influant sur le taux de marge : le taux d'imposition et la productivité. Or, si le taux de productivité horaire en France est largement au-dessus de la moyenne, la productivité globale intégrant les heures travaillées est indigente.

J'en veux pour preuve ceux qui s'accordent à stigmatiser les administrations où les 35 heures sont un objectif alors que le temps travaillé est plus proche de 32 heures que de 35. 

Je me souviens - il y a 15 ans - d'un maire en avance sur son temps et qui voulait imposer les 35 heures : ce fut une levée de boucliers de la part du personnel car dans cette mairie du nord de la France les horaires étaient plus proches de 30 heures que de 35...

 Ainsi la France s'assoupit-elle...en attendant des réformes que la Rue n'ose plus demander.