mercredi 18 décembre 2019

Sur quel pied danser l'arlésienne ?



Un journaliste de télévision a employé hier le mot "foutoir " à propos du pseudo débat sur les retraites et des grèves à répétition qui paralysent le pays ...Ce journaliste  a bien raison d'employer ce terme  :

1- Le gouvernement insiste à juste titre sur l'importance de la réforme projetée : son impact serait identique à celui du programme - en 1945 - du Conseil National de la Résistance ...mais paradoxalement le débat n'est lancé que depuis que les organisations syndicales ont mis l'accent sur la date du 5 décembre . Il a fallu attendre cette date pour que le gouvernement s'exprime et explique . Certes, la réforme figurait , en 2017, dans le programme présidentiel ...mais combien de Français ont-ils pris, alors , le temps de lire entre les lignes ?

2- Les syndicats ont , de leur côté , une lourde part de responsabilité  : en faisant semblant de ne pas entendre - du fait de l'inversion de la  proportion actifs/retraités - qu'il n'y a que 3 options pour éviter la faillite du régime des retraites  : soit augmenter les cotisations des actifs et/ou de leurs employeurs , soit retarder l'âge de départ en retraite ...soit abaisser les pensions (potion difficile à avaler pour un syndicat) .

3- Mais les dés paraissent pipés :

a) le fond de la réforme vise à l'égalité et à l'universalité . C'est-à-dire - pour faire court - à un alignement du public sur le privé dont le régime de retraite est équilibré alors que les régimes "publics" sont déficitaires : ils entraînent une prise en charge d'une part de ce déficit (1) par le budget de l'Etat c'est-à-dire par l’impôt .

b) Or les syndicats ont les mains liées car ils sont majoritairement une émanation du secteur public : le taux de syndicalisation en France est de 11 % mais il est de 19 % dans le "public" et seulement de 8 % dans le "privé" . Dans ce contexte il n'est pas surprenant que les syndicats s'arc - boutent sur la défense du secteur public ...et pour certains d'entre eux sur les "régimes spéciaux ". Des confusions donc ...et des plaidoyers pro domo .

                                       Ainsi nous nageons en eau trouble : le seul moyen d'y voir clair serait d'assurer une transparence totale  : Elle suppose que l'on dissipe bien des ambiguïtés quant à la nécessité d'un alignement sur le secteur privé, principal garant de la croissance de notre PIB et donc de la part sur laquelle sont assises les retraites  .

_________

(1) Exemple : les cotisations des fonctionnaires ne financent que 25 % des pensions de retraite , 75 % venant du budget de l'Etat . 

dimanche 15 décembre 2019

RATP : vers une privatisation ?




La privatisation d'un pan des compétences de la RATP semble ouverte et c'est peut-être cela qui - au -delà des régimes spéciaux de retraite - explique en partie le raidissement des salariés de l'entreprise publique .

La loi d'orientation des mobilités (adoptée le 18 novembre dernier) dispose en effet que l'ouverture à la concurrence doit intervenir d'ici le 31 décembre 2024 . Certes, la loi prévoit (notamment pour les bus) des contraintes de "service public " afin que la concurrence ne s'effectue pas par un nivellement par le bas . Il n'en reste pas moins que l'ouverture à la concurrence est désormais inscrite dans les textes et bientôt dans nos mentalités . 

Certains l'appellent de leurs voeux au vu de la situation actuelle dans laquelle , de fait , le Service Public n'existe plus , les usagers étant devenus une "variable d'ajustement " dans les négociations gouvernement / syndicats 

vendredi 13 décembre 2019

Retraites : Frères siamois (E.gauche/ E. droite)



Dans la situation , quasiment inédite , que vit la France et dans laquelle le gouvernement sonde les opinions et les cœurs avant de poursuivre sa route, extrême gauche et extrême droite s'en donnent à cœur joie  : frères siamois , ils sont devenus frères d'arme .Il suffit d'entendre - sur un plateau TV - Jordan Bardella (Rassemblement National )  et Adrien Quatennens ("France Insoumise") pour se convaincre qu'ils se donnent la réplique dans une partition musicale à deux voix .

 L'un comme l'autre (1) rêvent du "Grand Chambardement " qui permettrait de prendre une revanche . Les surprenantes erreurs de communication du gouvernement sur la réforme des retraites leur permettent de danser nu-pieds sur les charbons ardents . Evidemment tous deux surfent sur ces erreurs pour masquer la nécessité d'une réforme : car , à défaut et en raison des déséquilibres actifs / inactifs , le seul moyen serait , si l'on ne touchait pas à l'âge de départ (2) d'augmenter les cotisations des actifs ...ou bien de baisser drastiquement les pensions de retraite . 

Rassemblement National et L.F.I. refusant les débats de fond (absence de proposition alternative) s'essayent à retirer les marrons du feu en priant - Dieu ou le diable - pour qu'advienne une dissolution  fantasmée , quatrième dimension de cet étrange séquence .

Peut-être attendent-ils une apparition :  non pas celle de la Vierge mais celle , enfin , d'Emmanuel Macron qui , en raison de la cascade de désinformations , se doit de sortir de son silence : il y a , maintenant , un mur à franchir (qu'en dépit de sa taille Edouard Philippe a du mal à enjamber...) .

________

(1) Portes-voix de M. Le Pen (pour l'un) et de J.L. Mélenchon (pour l'autre) .

(2) Dans la totalité des pays de l'Union Européenne l'âge de départ en retraite se situe entre 65 et 67 ans .

lundi 9 décembre 2019

Turquie : L'allié "indispensable " ?



Évoquant , il y a quelques années , le rôle des Etats-Unis dans le monde , la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, parlait de la "Nation indispensable " . En paraphrasant on peut se demander aujourd'hui si la Turquie est bien "l'allié indispensable " . 

Ce pays est depuis 1952 membre de l'OTAN (à l'époque où l'OTAN était directement tourné contré l'URSS)  et voici qu'Ankara se dote auprès de Moscou de missiles sol - air de haute technologie , les S 400 qui posent un problème de compatibilité (et de mise en oeuvre ) dans le cadre de l'OTAN . 

On se souvient aussi que la Turquie avait , il y a quelques années , opéré un rapprochement avec l'Organisation de Coopération de Shanghai qui, parfois, est qualifiée de "OTAN asiatique" sous leadership Chinois ...et Russe . Bien que l'on ne puisse comparer les deux organisations , certains y ont vu le signe d'un rapprochement avec , à terme, un "bloc asiatique" qui n'existe pas encore mais qui pourrait un jour ce constituer autour de la Chine . La Turquie serait donc , pour l'heure,  un allié indispensable : on en jugera .

mercredi 4 décembre 2019

La France à l'arrêt : bal des "ardents" ou bien partie de "cache-cache" ?



Une belle ardeur - ou aigreur - s'empare des 70 % de Français qui apportent leur soutien à la grande grève de demain . Une première réaction serait de dire qu'il s'agit d'une convergence des "aigris" tant les mauvais perdants (Mélenchon , Le Pen , Martinez ... ) jettent de l'huile sur le feu en transformant un projet de réforme - qui mérite réflexion et débat - en brûlot ardent . 

Cependant on peut comprendre que nombre de Français (qui, comme moi , n'y comprennent pas grand chose) se mettent à s'interroger sur la portée de la réforme des retraites envisagée . Si beaucoup admettent qu'il faut lisser les régimes (et notamment les régimes spéciaux) ils ne veulent pas, pour autant , que les nouvelles modalités de retraite "à points" les mettent , eux aussi , au régime

Or des doutes subsistent encore : le calcul de la valeur du "point" , la référence à la totalité des années travaillées et non plus aux 25 "meilleures années " , les bonifications pour enfants , l'intégration des primes dans la Fonction publique etc...

Certes, il est facile de dire maintenant "il n'y avait qu'à " . Pourtant cela saute aux yeux que cette réforme a été mal expliquée , mal préparée , mal discutée bien qu' annoncée depuis deux ans . Alors qu'il s'agit , pour nombre de nos compatriotes , d'un sujet majeur , la pédagogie a fait complètement défaut :  Par exemple il est frappant de constater combien les "Gilets Jaunes " se sont retrouvés ces derniers mois à longueur d'antenne sur les plateaux de T.V. pour débattre avec ministres et experts en tout genre alors que très peu de débats ont eu lieu concernant cette réforme des retraites .

D'où la convergence entre "aigris et "ardents"ou , plus simplement , convergence des "inquiets". Cela, dans une partie de cache-cache  qui ne dit pas son nom et dont on ne connaît pas les règles .

lundi 2 décembre 2019

Sahel : en attendant l'OTAN ...



L'hommage aux 13 soldats récemment morts au Mali amène à se reposer la question de la solitude de la France au Sahel ...quand bien même nous bénéficions d'aides "périphériques" . Il n'empêche que l'engagement de l'Union européenne se fait "a minima " et que les forces de l'ONU ne se traduisent pas par un engagement opérationnel .

Certains , à juste titre , se demandent si l'OTAN ne pourrait pas intervenir comme se fut le cas en Bosnie dans les années 90 . Car la lutte contre le terrorisme fait bien partie des nouvelles missions de l'OTAN . A ce sujet, il faut retenir - cela n'a pas été suffisamment relevé il me semble - la réponse du Secrétaire Général de l'OTAN , Jens Stoltenberg , interviewé ce week-end sur la chaîne "Euronews " : Au journaliste qui l'interrogeait il déclare  " Il faut que la France en fasse la demande et celle-ci sera examinée , de manière - je pense - positive par les 28 autres membres ...".

Comme il serait absurde de baisser les bras (et les armes) devant les djihadistes du Sahel , c'est une interrogation possible . Si l'OTAN existe toujours ...en dépit de l’ambiguïté Turque , ce serait peut-être là l'occasion de le tirer de la "mort cérébrale " dans lequel il serait- dit-on - plongé .  

lundi 25 novembre 2019

5 Décembre :dans le noir ?



La situation est paradoxale : la France se prépare à vivre une journée de grève totale le 5 décembre , grève que certains syndicats souhaitent reconductible . Cependant les considérations économiques , sociales et politiques s'entremêlent au point que l'on n'y voit goutte : bien malin qui distinguerait le blé de l' ivraie dans la réforme des retraites à venir .

Est-ce une convergence des "privilégiés" des régimes spéciaux de retraite ? Est-ce un mouvement gilet jaune bis , les syndicats souhaitant prendre le train en marche ? Dans cette situation où les Français sont dans le noir , il est regrettable que la communication du gouvernement ne soit pas plus claire et  lisible .

Aurait-on peur de parler aux Français en mettant tout sur la table ? Le Président Emmanuel Macron a une carte à jouer : celle de la transparence et du parler vrai ...si ce n'est pas trop tard .

vendredi 22 novembre 2019

"J'accuse" de Polanski : Tribunal de l'Inquisition ?



Alors que des voix s'élèvent en France pour faire déprogrammer le film de Roman Polanski il faut dire combien ce "J'accuse" retraçant l'affaire Dreyfus est une oeuvre de qualité .

 Ce n'est pas - loin de là - une ode au capitaine Dreyfus , personnage au demeurant assez falot , mais  un hymne au courage  et à l'opiniâtreté d'un homme , le commandant Picquart qui va faire innocenter l'officier victime de l'antisémitisme de sa hiérarchie militaire .  C'est une leçon d'histoire à méditer : elle peut contribuer à éveiller et à tirer d'une passivité ambiante . 

Quoi que l'on pense , sur le plan personnel , de Polanski et de ses démêlées judiciaires  , il est absurde de vouloir faire interdire ou déprogrammer une oeuvre qui interpelle et fera date .Faudrait-il , aussi , interdire les films de Woody Allen et faire à jamais se taire Michael Jackson ?

 L'Inquisition serait-elle de retour ? 

mardi 19 novembre 2019

ONU : ZEAN au Moyen-Orient



M. Antonio Guterres, Secrétaire Général ONU , ne se fait probablement pas d'illusion sur la possibilité de créer dans le court terme une Zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN) au Moyen-Orient . Il n'empêche : c'est bien le rôle de l'ONU (1) de se préoccuper du problème de la prolifération nucléaire et de voir si le TNP est une "passoire" ou non . 

On s'étonne bien sûr - même si ce n'est pas une surprise - de l'absence des Etats-Unis à cette conférence ...alors même que Washington scrute à la loupe les comportements de l'Iran qui a repris l'enrichissement de l'uranium avec des centrifugeuses de haute technologie . Il y a là (absence USA) un problème de cohérence . Mais on ne peut l'imputer au seul Président actuel des Etats-Unis . Il en est de même depuis des années (exemple en 2015 sous mandat OBAMA)  .

Cohérence donc dans l'incohérence (ou les intérêts bien compris) .

___________

(1) La conférence sur la création d'une ZEAN au Moyen-Orient vient de s'ouvrir ce 18 novembre 2019 , 45 ans après son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations Unies (en 1974 ) . 

lundi 18 novembre 2019

Iran : Etats-Unis à la manœuvre d'encerclement



Si différents lieux , en divers continents , paraissent actuellement s'embraser , il est tout de même surprenant de voir - simultanément  - les populations iraniennes se révolter ainsi qu'en Irak et au Liban . C'est l'espace que l'on dénomme "l'arc chiite " qui prend feu maintenant . 

Les manifestations sont probablement spontanées (lutte contre la corruption en Irak et au Liban , augmentation drastique du coût de la vie en Iran ) mais il n'est pas totalement stupide d'imaginer que les Etats-Unis versent " de l'huile sur le feu " . D'ailleurs la situation économique désastreuse en Iran est la conséquence des sanctions américaines après la dénonciation , par les Etats-Unis , de l'accord de 2015 sur le nucléaire . 

Au Liban et en Irak on ne peut affirmer que les mouvements soient totalement spontanés ni dire le contraire  .

En tout état de cause cela ressemble bien à un encerclement de l'Iran . 

A défaut de diplomatie de la canonnière la diplomatie d'influence et les sanctions économiques ont pour effet de souffler tout autant sur les braises ... et de mettre ainsi le feu . 

samedi 16 novembre 2019

Terre : continents en fièvre



Ce qui surprend actuellement c'est une ébullition concomitante aussi bien en Asie (Hong Kong) au Moyen-Orient (Liban , Irak) , au Maghreb (Algérie, Tunisie ...) en Amérique latine (Mexique , Bolivie, Chili , Equateur ) . Comme si la Terre était prise d'une fièvre soudaine . 

A croire que les partis politiques et les syndicats n'arrivent plus à canaliser les expressions populaires . On pourrait mettre cela sur le dos des réseaux sociaux qui court-circuitent les corps intermédiaires . Mais quelle peut être en Bolivie l'importance et l'impact des réseaux sociaux ? Est-ce eux , par exemple , qui sont à l'origine de la démission et de l'exil d'Evo Morales ou bien une étrange fièvre soudaine ? 

Je n'ai pas la réponse (qui d'ailleurs l'a ? ) sauf à constater qu'une vague - aux relents bien vagues - semble aller d'un continent à l'autre . A la recherche de quoi ?

jeudi 14 novembre 2019

Economie : à quels saints se vouer ?



En "surfant" sur internet on remarque que les constats et les annonces dans le secteur économique sont contradictoires : deux très sérieux journaux ont des visions opposées d'une même réalité . L'un affirme que la production industrielle (situation en septembre) en zone euro est "poussive" , l'autre se congratule en signalant que cette même production industrielle est supérieure aux attentes . 

L'un met en avant les bons résultats de la France (+0,3% en septembre / mois précédent) et des Pays Bas (+1, 2 % ) l'autre braque les projecteurs sur l'Allemagne et l'Italie dont les performances sont moindre . La conclusion est , pourtant , que la croissance industrielle en Aout et Septembre compense le ralentissement de Juillet . Il est amusant (mais aussi inquiétant) que l'économie se prête à des commentaires à la fois optimistes et pessimistes . 

Un chiffre , au moins, n'est pas contesté , celui de la baisse du chômage un peu partout dans la zone euro : 7, 5 % en moyenne . En France avec un taux de 8, 6 % on peut , ainsi , dire que c'est bien mieux que les 10 % d'il y a 3 ans ou bien ...regretter que la France fasse moins bien que certains de ses partenaires européens (dont l'Allemagne ...en dépit du ralentissement de sa production industrielle) . 

A quels saints finalement  se vouer  ?

lundi 11 novembre 2019

Espagne / élections : un loup dans la bergerie ?



L'effondrement, hier, du parti de centre droit Ciudadanos (1) et la montée en puissance du parti l'extrême droite et anti-européen Vox devraient  - en toute logique  - rendre indispensable l'émergence d'une coalition droite républicaine (PP) et parti socialiste (PSOE) . Cette coalition devrait pouvoir se faire sur la base d'un programme orienté au centre . Ce serait la solution la plus rationnelle . Mais elle n'est pas certaine et Pablo Sanchez  (PSOE ) a , de fait , le dos au mur .

Quelles sont les options possibles ?

1-Le parti socialiste n'ayant pas obtenu la majorité absolue , le Président du Conseil en exercice n'a que deux voies : soit une alliance avec l'extrême gauche de Pablo Iglesias (Podemos) soit une alliance avec la droite républicaine (PP) . Un "pacte républicain" avec le PP est l'option qui semble avoir la préférence des espagnols (c'est ce que l'on me dit) .

2-Mais l'option "à gauche toutes" (c-a-d avec le parti de gauche radicale de Pablo Iglesias) ne peut , à cette heure, être écartée . Cependant Pedro Sanchez ne peut ignorer que l'option Iglesias (qui soutient le mouvement séparatiste catalan) reviendrait à faire entrer le loup dans la bergerie . C'est là le danger auquel est confronté le PSOE . 

3 -De son côté, la droite républicaine (Pablo Casado) n'a guère envie de se jeter dans les bras de Santiago Abarcal (parti d'extrême droite Vox) . Cette alliance au demeurant ne lui assurerait pas une majorité aux Cortes tout en l'amenant à tourner (comme Salvini à l'époque ) le dos à l'Union européenne .

                      Il n'en reste pas moins que la poussée de l'extrême droite est inquiétante : elle est en partie liée aux violences récentes en Catalogne ainsi qu'à l'exhumation (me dit-on) des cendres de Franco il y a quelques jours, décision mal vécue par certains qui considèrent qu'il faut "laisser les morts enterrer les morts" . Sans en faire une opération de communication politique - comme certains l'ont pensé - juste avant les élections législatives . 

                     J'ai noté que Marine Le Pen a été une des premières dirigeantes étrangères à adresser un message à M. Abarcal en se félicitant de la poussée de l'extrême droite en Espagne ... Leçons, probablement, à méditer en France ...si l'on veut éviter un "retour de bâton" du Rassemblement national .

_______________

(1) dont le Président , Albert Rivera , vient de démissionner , assumant ce désastre ...

vendredi 8 novembre 2019

Populismes : voie ouverte



Un récent sondage donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen à égalité (au premier tour) s'agissant des élections de 2022 . On sait que les sondages ne sont qu'une photo instantanée et que les retouches peuvent être nombreuses d'ici 2 ans  .

Pour autant, la photographie présidentielle semble , cette fois-ci , écornée : elle pâtit d'un certain flou. C'est un risque que de n'être pas totalement lisible (retraites , immigration , SNCF etc...) . 

Le risque est qu'un pan de l'opinion publique - quitte à se saborder - soit tenté par les extrêmes tout comme on jouerait une carte ... à tout hasard, seulement pour voir . Non pas , évidemment , la carte (biaisée) du populisme de Jean-Luc Mélenchon  mais celui de Marine Le Pen et du Rassemblement national . 

Certes , le bon sens , la conscience du rôle de la France au sein de l'Union européenne , ne plaident pas pour un vote d'extrême droite (style Steve Bannon ou Viktor Orban par exemple ) . Par contre la dimension "émotive " (inhérente aux populismes) des scrutins (cf. Trump ) peut jouer un tour à E. Macron . Il devra se méfier du "second tour" : rien n'est joué et le pire (Marine Le Pen ) peut aussi advenir .

lundi 4 novembre 2019

Venezuela : bal masqué ?



Je note que l'on ne parle plus du Vénézuela en ce moment . Mais cela ne signifie pas que la situation s'améliore : les personnages apparaissent seulement à demi-masqués . Alors que l'inflation est à six chiffres , que les files d'attente n'en finissent pas (alimentation, santé) on se demande qui fait quoi . Est-ce un bal masqué ... sans musique ?

Le président auto-proclamé Juan Guaido ne semble pas faire consensus (sauf à Washington et au sein du "groupe de Lima " ) mais le Parlement qu'il préside vient de demander la réintégration du Vénézuela dans le T.I.A.R. (Traité inter-américain d'alliance réciproque) . Ce traité (1948)  autorise l'assistance des autres membres si l'un des pays est attaqué .Pour autant quel pays attaque le Vénézuela ? D'ailleurs la force armée ne peut être utilisée qu'avec l'accord du Conseil de Sécurité ONU . Intox alors ou mascarade ? 

Pendant ce temps le gouvernement de M. Nicolas Maduro resserre les rangs autour des Etats-membres de l'ALBA en évoquant le néo-colonialisme des USA et - selon lui - les camps d'entrainement en Colombie ...qui n'attendraient plus que le "feu vert" de Washington .Cependant je doute fortement que la réactivation du T.I.A.R. autorise les Etats-Unis à intervenir militairement (un organisme régional ne pouvant juridiquement l'emporter sur l'ONU, organisme international ) .D'ailleurs Donald Trump a d'autres chats à fouetter (Chine , Ukraine, Elisabeth Warren ...) et ne songe sûrement pas à se battre pour Caracas .

 Il n'empêche : la population souffre et se désespère de ne pas, encore, apercevoir un petit bout d'horizon.

vendredi 1 novembre 2019

Informatique : faire simple !



C'est un grand "bond en avant " que de pouvoir consulter son compte bancaire , prendre un billet de train ou d'avion sans avoir à se déplacer dans une agence . 

Pour autant , l'informatique complexifie : ainsi ma voisine me dit qu'elle a dû "retrousser sa jupe" afin de pouvoir franchir le Rubicon informatique . Thérèse voulait prendre un billet d'avion pour rendre visite à ses petits enfants à Lisbonne  .  Le site internet de la compagnie lui a demandé le numéro de sa carte bancaire , le code , la dates d'expiration  etc... mais son paiement a été - contre toute attente - refusé .

Thérèse s'est armée de patience et a appelé la compagnie aérienne .Il lui a été indiqué que le paiement n'avait pas été enregistré car sa banque ne lui avait pas transmis un code de validation qu'elle aurait dû, ensuite ,  activer . Elle a donc effectué la transaction par téléphone ...pour gagner du temps (!) .

Ma voisine a , dans la foulée, informé sa banque de ce dysfonctionnement . On lui a dit - last but not least - qu'elle devait désormais télécharger " l'appli sécurité " sur son mobile (à condition qu'il soit doté de l'application  l'i.o.s.) pour obtenir un code de validation ...

Finalement et , de guerre lasse , elle s'est désistée : Thérèse (82 ans ) ne se servira désormais de son téléphone ... que pour téléphoner !


mardi 29 octobre 2019

SNCF: En attendant la concurrence



En ces jours de Toussaint les grèves inopinées prennent de court les voyageurs pris au piège et qui se désespèrent aux guichets . En réalité les revendications s'apparentent à un alignement de perles maintes fois égrenées (conditions de travail , inconfort des trains , salaires , paiement des jours de grève etc..et défense du Service public) .

La presse se fait l'écho de ces mouvements : il s'agirait , pour les cheminots ,  de se "vacciner" - avant l'hiver -  pour se prémunir du risque de grippage des régimes de retraite . C'est oublier - tout aussi important - que se jouent en ce moment les conditions pratiques de l'ouverture européenne à la concurrence (étapes de fin 2019 et de 2021) . 

Les syndicats paraissent débordés et surpris par des initiatives de la base . Mais est-ce vraiment une surprise ou - dans le cadre des négociations encore en cours de la Convention Collectives Nationale (CCN) -  un mouvement bien orchestré dont les usagers font les frais en attendant de faire demain usage des nouveaux droits de la concurrence ?

vendredi 25 octobre 2019

Russie / Chine : La "Sainte - Alliance"



Il faut probablement regretter qu'après la chute de l'URSS nous n'ayons pas accueilli la Russie dans le giron occidental comme le souhaitaient à l'époque (décennie 1990) Eltsine ou Gorbatchev . Au lieu de cela l'OTAN s'est complu à grignoter les pays d'Europe centrale , ex-républiques soviétiques . 

Désormais tout porte à croire que la Russie a franchi un nouveau Rubicon et se tourne vers l'Asie ...et singulièrement vers la Chine.  Car la Russie a besoin de la Chine pour soutenir son développement (le PIB de la Russie est au niveau de l'Italie alors que celui de la Chine sera d'ici 3 ou 4 ans du même ordre que celui des Etats-Unis) . De la même manière la Chine a besoin de la Russie pour l'aider à franchir les nombreux "cols" de la Nouvelle Route de la Soie

Plusieurs analystes soulignent la dimension "impériale" du comportement de la Russie au Moyen-Orient (relations avec la Turquie , l'Iran ... notamment) . Cette "marche en avant" russe (dans la tradition tsariste) ne peut s'entendre que si , bien que non explicitement visible et affiché, on intègre le fait que la Chine est en appui .

Est-il désormais trop tard pour faire basculer la Russie vers l'Occident et singulièrement vers l'Europe ? Peut-être . A moins que l'Union européenne se démarquant de sa pulsion atlantiste ne redevienne un vrai pôle d'attraction économique ...et politique . Qui sait ?

dimanche 20 octobre 2019

Assurances et harcèlement


Une histoire (presque) vraie  :

Ma voisine Thérèse est dans tous ses états : les assurances qu'elle a contractées avoisinent les 200 euros par mois (hors habitation et voiture) . Elle me dit qu'elle les a souscrites à la suite de multiples relances: fuite sur les canalisations d'eau extérieures , sur les canalisations intérieures , les robinets , pour le chauffe-eau , les radiateurs électriques ... et pour l'éventuelle disparition de son chat ajoute-t-elle en riant ...

Elle me dit qu'il s'agit de harcèlement tant ces assurances (courriers et relances téléphoniques) jouent sur la fragilité des personnes âgées . Thérèse n'en dort pas , la preuve : elle a souscrit une "assurances obsèques" et voilà que , désormais , on veut lui vendre une "assurance longue vie " ! Elle en perd le latin qu'il lui reste .

A 82 ans elle estime avoir encore quelques années devant elle et elle désespère en imaginant les cauchemars des nuits à venir : le dernier courrier reçu la met en garde à propos d'une inondation venant de la chasse d'eau et/ou de la cuvette des w-c .

Thérèse , à toutes fins utiles  , m'a demandé de lui confirmer le numéro des pompiers ...ainsi que celui du Samu (!) .

samedi 19 octobre 2019

Grève SNCF : le mal français



L'accident ferroviaire à l'origine de la grève (pardon : du droit de retrait) est le symptôme du blocage de notre société : le "mal français" écrivait jadis François de Closets . Il est aberrant que , face à un problème réel de sécurité , les syndicats soient obligés de prendre les Français en otage le jour d'un départ massif  .

Il est tout aussi aberrant qu'une réunion "au sommet" n'ait pas eu lieu aussitôt après l'accident au passage à niveau de Saint-Pierre-sur-Vence le 16 octobre . On n'en peut nier la gravité et donc l'émotion du personnel SNCF .

Pour autant, fallait-il , pour sensibiliser le gouvernement et l'opinion , faire jouer la procédure du "droit de retrait " en actionnant un marteau - pilon . Un technocrate (inspection des finances ? ) est-il à l'origine de ce texte ? Pourquoi ne pas prévoir , en de telles situations, un "signal d'alerte" que les syndicats auraient pu actionner et entraînant aussitôt une réunion d'urgence SNCF/ Ministre des transports  / Syndicats ? 

Avec cette grève "inopinée " les syndicats - qu'ils le veuillent ou non - se tirent une balle dans le pied car l'opinion imagine d'autres motifs : prochaines élections syndicales , réforme des statuts mal digérée etc...Bref, tout un chapelet de prétextes illustrant les fantasmes du "mal français" .