dimanche 20 décembre 2015

Elections : L'Espagne ingouvernable ?


Potion amère pour certains, heureux événement pour d'autres : les nouveaux partis (Podemos et Ciudadanos) mordent à belle dent sur les partis traditionnels  P.P. (droite) et P.S.O.E (socialistes) . 

Ils rendent possible un basculement politique majeur...sans majorité absolue aux Cortes.

Au moment où 97 % des bulletins sont dépouillés (1) le PP + Ciudadanos (centre droit) et le PSOE + Podemos (extrême gauche) font jeu égal ce qui ouvre la voie à toutes les hypothèses de coalition...et de combinaison.

L'affaire sera rude : le leader de Podemos , Pablo Iglesias vient d'appeler à une réforme de la Constitution espagnole.

Ainsi , en dépit de son taux de croissance (plus de 3%) l'Espagne continue à traîner son boulet :  22 % de chômage. 

Morale : ce n'est pas le  P.I.B. qui fait les élections mais - en décalage - le taux de chômage .

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(1) à 23 H , Dimanche 20 Décembre 2015

samedi 19 décembre 2015

L'Europe "chocolat"


A quelques jours de Noël il est impératif de sourire et l'une des préoccupations de l'Union concernant le chocolat prête effectivement à sourire : les taux de TVA différent selon qu'il s'agit de chocolat noir, blanc, ou bien au lait . 

Cette distinction est - j'imagine - déterminante pour des fonctionnaires européens et le débat est probablement légitime et de haute importance...

 Mais il y a plus : selon que la tablette de chocolat est vendue entière ou bien en morceaux le taux de TVA diffère. Je me pose ainsi une question : si le chocolatier - à la demande du client - brise la tablette en 2 morceaux quel taux de TVA  sera appliqué ?

Gardons le sourire et ne souscrivons pas aux récents propos pessimistes de Michel Rocard sur l'avenir de l'Europe : A ma connaissance David Cameron n'a pas fait part à l'Union (pour éviter le "Brexit") d'une quelconque revendication des britanniques concernant la TVA sur le chocolat. 

mercredi 16 décembre 2015

Arabie Saoudite : changement de cap ?



Ainsi l'Arabie Saoudite va prendre la tête d'une vaste coalition d'Etats (30 ou 40 ) majoritairement sunnites . A l'évidence le régime saoudien , après avoir pendant longtemps soutenu les mouvements salafistes djihadistes , craint de se trouver dans la position de "l'arroseur arrosé" par Daesh. 

C'est en soi une bonne nouvelle que des Etats du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique sub-saharienne envoient (ou se proposent d'envoyer) des troupes au sol pour neutraliser l'E.I.

On a cru aussi comprendre que l'Arabie Saoudite entendait donner une  image plus sereine de l''islam afin d'éviter que des "jeunes" n'ayant pas lu le Coran et l’interprétant à leur manière ne se fourvoient.  
Peut-on espérer que cet islam exemplaire ne soit pas un simple ''papier-coller" du wahhabisme dont les rejetons salafistes viennent se ressourcer auprès de l'E.I. ?

 Il faut aussi souhaiter que cette montée en puissance des Etats sunnites ne soit pas le prélude à un vaste conflit avec les chiites mettant alors au grand jour la traditionnelle rivalité entre l'Iran et l'Arabie Saoudite et remodelant l'ensemble du Moyen-Orient. 

Il est vrai que pour les Etats-Unis désormais autosuffisants en pétrole et gaz, une telle recomposition revêtirait moins d'importance... au moment où l'Asie devient,désormais, leur première préoccupation.

mardi 15 décembre 2015

Elections : des lendemains qui chantent ?


Certes on peut se réjouir de ce que l'on ait fait barrage au Front National qui - pour répondre aux interrogations et aux craintes - prône un repli sur soi se satisfaisant d' un horizon étriqué. 

Il n'empêche que ce sont presque 7 millions d'électeurs qui ont voté pour ce parti "populiste". Le "populisme" devient ainsi populaire parce que les interrogations touchent au quotidien : emploi, contrôle de l'immigration , islamisme , place de la France dans le monde, société aux codes en mouvement etc...

Il semble bien qu'il y ait convergence de 2 états qui se télescopent : d'une part une fragilité sociale (Jacques Chirac aurait parlé de "fracture sociale") liée à la crise économique qui n'en finit pas et d'autre part une crise morale typiquement française qui n'a rien à voir avec un sentiment de "déclin de l'Occident" tel que le percevait Spengler au début du 20  ème siècle. La France semble dépourvue de l'élan qui porte les américains et aussi - par exemple- les espagnols qui savent s'indigner et également relativiser.

 Il semble - au lendemain de ces élections - que nous ayons encore la tête dans le sable , heureux d'avoir évité un boulet de canon mais regrettant aussi que notre artillerie soit si légère : le Premier ministre annonce un (nouveau) plan pour l'emploi à grand renfort de formation professionnelle . Oui, mais : est-ce dû au sifflement du boulet de canon ? 

 Au-delà des "contre-feux'' allumés un petit chant d'espérance toutefois : des voix s'élèvent à droite et à gauche appelant à un discours plus unitaire, moins exclusif... La réponse à cette double crise est peut-être dans un élan retrouvé par delà les "valeurs de droite " et les "valeurs de gauche " : dans des valeurs tout court qui ne sont l'apanage d'aucun camp.

Mais ce type de discours est-il audible au moment où  les nouveaux "Napoléon (s)" se mettent déjà en ordre de bataille avec , en ligne de mire, les élections présidentielles de 2017 ?

mercredi 9 décembre 2015

Organisation de Coopération de Shanghai : conjectures ...


L'O.C.S. regroupe la Chine, la Russie ainsi que plusieurs Etats (riches en pétrole ou gaz ) d'Asie Centrale .Il est un peu passé inaperçu que l'Inde et le Pakistan avaient rejoint le groupe (1) comme membres à part entière . L'Iran est également membre en tant qu'observateur.

 La Chine, comme l' Inde, comme la Russie ont tout à craindre d’infiltrations ou d'extensions de réseaux terroriste islamistes. Le Pakistan se heurte - avec les Talibans - au  même problème.

Au moment où de "belles âmes "étonnamment naïves considèrent que la lutte contre Daesh devrait seulement relever des Etats régionaux du Moyen-Orient, je ne suis pas certain que ce soit là le sentiment de Moscou, Pékin ou Delhi. Ils savent probablement que l'E.I. grignote l'Afghanistan et que les rivalités E.I. /Al Qaïda peuvent s'exacerber aux marges de l'Inde. 

Dans ce contexte le "chacun pour soi" relève de l'ignorance ou de la "politique de l'autruche": l'Organisation de Coopération de Shanghai poursuit les mêmes objectifs  : priorité à la lutte contre le terrorisme.

Est-ce vraiment une conjecture que d'imaginer que l'O.C.S.  soit - aussi - à nos côtés ?

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(1) décision prise au sommet d'Oufa en juillet 2015 : l'Inde et le Pakistan rejoindront l'O.C.S. début 2016.

lundi 7 décembre 2015

La France désorientée (quelque peu...)



L'esquif sur lequel nous sommes va-t-il rejoindre - faute de mieux - un port "bleu marine" ? C'est toute la question au lendemain du premier tour des élections régionales . 

Bien sûr les médias et les partis s'efforcent d'expliquer , de comprendre . Le vote d'hier n' est probablement pas un vote de protestation mais un vote d'exaspération : l'emploi qui ne repart pas en raison d'une croissance molle, des "cafouillages" récents au niveau des impôts, le sentiment d'une nation fragmentée et menacée de dislocation par le communautarisme et le terrorisme non jugulé . 

Les Français , pour tout dire, ont le sentiment que l'on "tâtonne" tant en politique intérieure qu'en politique extérieure en dépit des courageuses décisions prises par le Président Hollande.

 La France a égaré sa boussole : elle cherche - désespérément - un panache auquel se rallier et une  Europe qui la conduise - enfin -  à bon port .

vendredi 4 décembre 2015

Turquie/Union européenne : une bien (trop) rapide relance


Certes on peut imaginer qu'à long terme - et si elle remplit les critères de Copenhague - la Turquie intègre un "deuxième cercle" de l'Union européenne.

Mais il n'y a pas le feu et la confirmation d'une reprise des négociations officiellement annoncée peu après que la Turquie ait abattu un avion russe interpelle (1)

Voudrait-on quelque part (à Bruxelles ou ailleurs) freiner un rapprochement France / Russie? 

Par ailleurs, au juste, que cherche M. Erdogan ? Veut-il réellement s'amarrer à l'Union ou bien a-t-il un pied en Asie (la Turquie a candidaté en 2013 à l'Organisation de Coopération de Shanghai) ?

La Turquie avait aussi fait acte de candidature auprès de l'Union eurasiatique même si - dans la conjoncture présente - cette candidature paraît incongrue.

Mais peut-être M. Erdogan a-t-il - par opportunisme - trois pieds "dans le même sabot"? 


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(1) il semble incroyable qu'un pays membre de l'OTAN abatte ainsi un avion dans ces circonstances...

vendredi 27 novembre 2015

François Hollande : "Le" Président


Sans faire de moulinets, François Hollande est - avec courage - à son poste . S'il a donné parfois le sentiment d'hésiter tel n'est plus le cas maintenant. Un combat sans euphémismes est désormais engagé avec l'E.I. Et cela prioritairement , avant tout autre considération.

Fort heureusement le Président ne partage pas le sentiment de Michel Onfray ou (dans un autre registre) celui de l'expert Mathieu Guidère qui tous deux se demandent pourquoi diable la France intervient en Irak ou en Syrie . 

A-t-on (ont-ils) oublié que - bien au-delà d'une lutte entre factions islamiques rivales (1) - il s'agit pour Daesh de déstabiliser et de tenter de soumettre l'Occident dans son entier ...en fantasmant sur les "vieilles lunes" de  Al Andalus ? (via la Libye désarticulée et le Maghreb...)

Comme l'ont bien dit hier (2) sur France 2 et Jean-Pierre Raffarin  et  Hubert Vedrine , il s'agit d'un combat entre démocraties et obscurantisme (s). Héritière de 89, et des Lumières la France est donc à son poste. S'agissant des Droits de l'Homme, elle est une vigie .

 Légitimement François Hollande est à l'avant-poste. Puisse - en dépit des hésitations du Président Obama - une coalition des démocraties se mettre en place. Il serait paradoxal que la Russie soit avec nous en tête alors même que la nation de la "Destinée manifeste" traînerait les pieds.

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(1) Quand bien même la lutte entre sunnites et chiites s'apparente à une vraie guerre de religion.

(2) émission "Des paroles et des actes " animée par David Pujadas.

mardi 24 novembre 2015

France - Russie : une nouvelle alliance ?



Si les américains sont nos amis , les russes - voir l'Histoire - sont aussi nos alliés. Le seront-ils ponctuellement , le temps d'en finir avec l'E.I. ou bien assistons-nous à de nouvelles et plus proches 
retrouvailles "après un long temps de fiançailles " ?

 On a beau se contorsionner en imaginant "des buts de guerre " de Moscou qui ne sont pas les nôtres : une avancée stratégique significative au Moyen-Orient, un "deal" quant à l'Ukraine etc... on peut effectivement se poser de nombreuses questions quant à la portée de cette "alliance ''. Mais demandons - nous si la Russie est un "pays proche" (sans , pour autant , être assimilée au "proche étranger " (expression matinée de soviétisme) : 

De fait, la Russie fait partie de l'Europe et constitue aussi un "pont" en direction de l'Asie, ce continent vers lequel les américains se tournent pour des raisons à la fois stratégiques (contenir la Chine)  mais aussi économiques et financières.

On dit (Le Point.fr en ligne du 24 novembre) que le Président Obama s'en inquiète. Peut-être a-t-il raison mais actuellement et ponctuellement la Russie est bien notre alliée contre le terrorisme . 

Sur les autres choix à venir, il est encore temps de réfléchir. Et comme l'a souvent dit l'ancien ministre des affaires étrangères Hubert Vedrine, les américains sont nos alliés mais nous ne sommes pas ,pour autant, alignés ..

.Ce n'est pas - évidemment - une raison suffisante pour rejoindre l'Union eurasiatique (!). De quoi donc rassurer le Président américain ...

jeudi 19 novembre 2015

Mosquées radicales : sur qui compter ?



A juste titre l'on s'interroge sur l'endoctrinement de "jeunes" à l'occasion de prêches radicaux dans certaines mosquées (1). A juste titre le ministère de l'intérieur a décidé de prendre des mesures.

Le relais de l'Union des Organisations Islamiques de France paraît naturel . L'Organisation qui - il y a une dizaine d'années - entretenait de (très) bonnes relations avec le ministère de l'intérieur est-elle à même de prêter son concours pour éradiquer le fanatisme djihadiste ?

Certains considèrent que l'U.O.I.F. étant proche des Frères Musulmans , elle ne voudra guère se mouiller.Pourtant cette organisation a eu "pignon sur rue" lorsque elle est officiellement devenue membre du Conseil Français du Culte Musulman (C.F.C.M. ) quand bien même elle aurait - depuis - pris quelques distances.

 Il serait tout de même paradoxal que , désormais, elle se "voile la face'' et se mette en retrait au-delà des discours.

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(1) Une cinquantaine de mosquées au moins seraient confrontées à l'entrisme salafiste mais la Justice  française semble bien démunie lorsque dans tel ou tel lieu de prière l'on en appelle à la violence lors de prêches d’imams-gourous . Pour autant bien des mots sont des maux ...

samedi 14 novembre 2015

Après les attentats ...


Certes la France est en guerre contre le pseudo "Etat djihadiste" .  Mais la France n'est pas seule : Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie sont également en guerre avec un adversaire identique qui, maintenant, guette nos réactions . 

On se doute que l'E.I. appelle de ses voeux un embrasement du monde occidental et un fractionnement de nos sociétés. Ce serait aller dans son sens que de paraître désorientés et de perdre notre sang froid .

Ne pas baisser les bras évidemment , se coordonner étroitement avec les USA et la Russie ...et nous méfier du Qatar et de l'Arabie saoudite qui (au moins dans leur sphère privée) peuvent jouer "double jeu "(1)

Evidemment considérer que notre meilleur allié sur le terrain est l'Iran ...quand bien même cela déplairait à Tel Aviv ou à Riyad.

Par ailleurs, ne pas oublier que le groupe terroriste ''E.I.'' détient plusieurs puits de pétrole en Irak ainsi qu'en Syrie et qu'une noria de camions fait route chaque jour vers la Turquie.

Qu'ajouter d'autre? Rien, sinon une pensée émue pour les âmes disparues.

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(1) Ce n'est un secret pour personne : l'Arabie Saoudite et le Qatar, régimes wahhabites, ont soutenu les mouvements islamistes radicaux depuis belle lurette et les soutiennent probablement encore, tout désireux de contrer les Etats à majorité chiite .

vendredi 13 novembre 2015

L'Union européenne à la croisée des chemins



C'est peut-être une bonne chose que M. Cameron pose ses conditions pour maintenir le Royaume-Uni dans l'Union . Deux options sont en effet ''sur la table'' : se contenter d'une Europe assimilée à un "Bon Marché" ou bien tenir le cap en vue d'une union politique.

Dans la première option , l'Union n'est pas lisible , elle n'a pas de visage...et encore moins de "divisions" militaires . C'est - en fait - la situation présente : l'Union  apparaît comme un régulateur économique et financier . Il s'agit là d'une étape importante mais seulement d' une étape et non d'un objectif. 

La deuxième suppose que l'on recherche les conditions pour que les populations se sentent vraiment européennes et solidaires ; des projets mobilisateurs , des figures de proue pour les porter et un radar permettant d'éviter les nombreux récifs.

Ainsi à titre d'exemple des Français s'interrogent actuellement sur le sens et la portée du Traité transatlantique en négociation avec les Etats-Unis . Ils se demandent si cet accord "commercial" va relancer l'économie ou bien enclore davantage l'Union européenne dans l'orbite américaine par le biais des multinationales . Ils considèrent aussi que la réponse au djihadisme ne se situe pas exclusivement au niveau militaire mais aussi sur le terrain de valeurs portées et défendues au niveau politique. Nos relations avec la Russie (qui se rapproche de l'Asie) aussi nous interpellent : Moscou tout autant que Washington peut être aussi un partenaire etc... etc...

Ce sont là des questions qui supposent des choix, des débats, des consultations. La réponse à ces questions ne se trouve pas à coup sûr dans les rayons du "Bon Marché" dont M. Cameron ne veut apparemment pas se défaire.

lundi 9 novembre 2015

République de Catalogne ?



La création d'une république de Catalogne indépendante , c'est ce qui figure dans la résolution adoptée aujourd'hui 9 novembre 2015 par le Parlement catalan qui veut initier la "déconnexion" d'avec l'Etat espagnol.

Evidemment ce ne sera qu'un feu de paille ...il n'en reste pas moins que l'Espagne (au moins jusqu'aux élections législatives du 20 décembre) va se trouver en ébullition. 

Avait-elle besoin de ce type de fantasmes ? Que cachent-t-ils au juste : orgueil ...ou préjugés ? le Tribunal constitutionnel que M. Rajoy, président du gouvernement , va saisir ne tranchera pas évidemment ce point. 

dimanche 8 novembre 2015

Catalogne : la dérive nationaliste



Ainsi le Parlement régional de Catalogne vient de franchir le Rubicon en autorisant la mise aux voix d'une résolution entamant le processus de sécession (1) de cette région autonome de 7 millions d'habitants.

Ce vote (au sein de l'instance régionale) pourrait intervenir dès ce lundi 9 novembre puisque le Tribunal Constitutionnel n'a pas fait droit aux plaintes des partis"Unionistes" (P.P et Ciudadanos) voulant faire interdire un scrutin considéré comme contraire à la constitution espagnole.

Alors que l'Espagne affiche pour 2015 une croissance de l'ordre de 3% , elle retrouve ses vieux démons: les espagnols ont beau se "serrer les coudes" il n'empêche que ce mouvement issu des populismes (Podemos et ses adeptes) va briser l'élan d'un Etat à la santé économique bientôt retrouvée mais encore fragile .

Il est intéressant - mais malheureux - de noter la montée simultanée en Europe à la fois de mouvements identitaires de droite et, au même moment, de nationalismes d'extrême gauche.

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(1) source : canal 24 horas  + diario ABC du 8 Novembre 2015

vendredi 6 novembre 2015

Pétrole : l'arme de guerre de DAESH



Daesh affiche l'ambition d'être un "Etat" avec un territoire , une population et un "gouvernement" assis sur des puits de pétrole. Cette organisation dispose d'environ 3 milliards de $ de ressources annuelles dont environ la moitié est tirée du pétrole puisque elle contrôle 10 % de la production irakienne et 80 % de la production syrienne soit globalement 35 000  à 50 000 b/jour. 

Ce budget lui permet de financer tout un réseau  (gouverneurs de province et fonctionnaires allant avec, juges, instituteurs, médecins etc...) maillant la population et se préoccupant du "social" dans les villages sunnites selon l'habituelle stratégie salafiste.

Le pétrole - on le sait - "n'a pas d'odeur" ou bien l'origine est masquée à la suite de mixages rendant impossible d'établir un certificat d'origine. La Turquie sert de "Sublime Porte"  à tous les trafics : le pétrole vendu par Daesh pouvant - par exemple- alimenter les distributeurs d'essence de l'Union. Les complicités en Syrie et en Irak favorisent cette "évasion". 

On peut donc s'interroger : si le pétrole n'alimentait plus l'E.I. qu'en serait-il de son pseudo Califat ? 

Les stratèges (Américains ou Russes..et bien sûr Français) ont certainement réfléchi aux moyens d'assécher la manne pétrolière

Sauf évidemment à baisser par avance les bras en raison des multiples complicités ...croisées (le front Al Nosra par exemple ).

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mardi 3 novembre 2015

Royaume-Uni / Moyen-Orient : To go or not to go ?



La commission parlementaire britannique des affaires étrangères vient de se prononcer ce jour contre des frappes militaires en Syrie. Faut-il s'attendre à ce que Londres fasse "cavalier seul" et laisse à d'autres le soin de bombarder Daesh

Triste constat que de voir l'Union européenne désunie face à la pugnacité et au volontarisme de la Russie !

Il serait temps de relancer l'Europe de la Défense ...à condition qu'elle ne soit pas un gadget  et qu'elle exprime une vision commune des défis auxquels sont confrontées nos sociétés. 

Rêve ?

lundi 2 novembre 2015

Qui se soucie du Sud Soudan ?



Le Soudan du Sud est en proie aux pires violences : les exactions , la barbarie se vivent - et se meurent - au quotidien. Après le conflit qui a opposé le nord Soudan et le Sud , le Soudan du Sud - aidé par les Etats-Unis a fait sécession et proclamé son indépendance en 2011.

 Mais depuis 2 ans un nouveau conflit est intervenu à l'intérieur de la République du Soudan du Sud qui a fait des centaine de milliers de victimes . Ce conflit oppose désormais les partisans du Président Kirr et les partisans de son ancien vice-président,Riek Machar. 

L'un est catholique , l'autre presbytérien mais tous deux sont aiguillonnés par les immenses champs de pétrole (concessions à la Chine, à la France, aux Etats-Unis etc...) plus probablement que par la religion chrétienne , simple paravent.

En dépit d'un cessez-le-feu  en Août 2015, les combats ont repris . L'UNICEF vient de lancer un message d'alerte tant bien que mal relayé.

 Les exactions sont monstrueuses et - en dépit du pétrole - la famine menace. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies considère-t-il qu'il y a là matière à appliquer la "responsabilité de protéger" ?  

jeudi 29 octobre 2015

Primaires américaines : la "semaine française " invitée au débat



La France participe bien malgré elle au débat en vue des élections présidentielles américaines. Cette participation est très indirecte - et pas forcément élogieuse - puisque l'un des candidats républicains Jeb Bush a regretté le 28 octobre qu'un autre concurrent, Marco Rubio, fréquente le sénat au rythme d'une " semaine de travail française".

Notre image de marque quelque peu altérée cet été (conflits Air France, voiturage " UberPop "...) retrouve - enfin - aux Etats-Unis quelque peu de sa fraîcheur .

A la veille de la COP 21 peut-être faut-il s' attendre maintenant à ce que le tonitruant candidat Donald Trump nous rende enfin justice en affirmant que "la semaine à la française" n'est en réalité qu'une contribution positive aux économies d'énergie.

jeudi 22 octobre 2015

Union européenne : Une timide avancée ...emblématique


Alors qu'un élargissement est encore envisagé , la Commission européenne se montre bien timide s'agissant de "l'approfondissement" politique : Au mieux la zone euro aura un seul représentant au FMI (au lieu de 19).mais cela dans ...10 ans.

Mesure emblématique?

De fait la dimension politique est loin d'être clairement exprimée . Alors que la zone euro est appelée à être le moteur d'une Union à 28 ou 29, ce moteur est encore bridé et poussif en dépit de ses 19 chevaux.

 Au moment où le Royaume-Uni se contorsionne  en hésitant entre le oui et le non , il paraît urgent de densifier - autour du couple franco-allemand - le noyau dur de l'Union : sa dimension politique demeure encore trop dans l'ombre .

Mais c'est au Conseil européen d'en décider : sera-t-il moins réservé que la Commission ? Il faut l'espérer alors même que plusieurs Etats semblent encore hésiter (!) à avaliser la simplification de la représentation de l'Union au F.M.I...

samedi 17 octobre 2015

Amarrer la Turquie à l'Union européenne


Il n'y a probablement pas d'autre choix que de relancer le processus d'adhésion de la Turquie. C'est ce qui est en cours à l'initiative de la Chancelière Merkel . Quand bien même la politique de Janus du gouvernement turc nous déconcerte , quand bien même le double langage du président Erdogan nous interpelle, quand bien même l'attentat d'Ankara nous inquiète, il faut désormais , les uns et les autres, choisir notre camp au-delà de suspicions du moment.

Les Kurdes seront, évidemment, dans le camp qui s'opposera à leur inadmissible répression. Ce camp sera aussi celui qui veillera au respect des Droits de l'Homme.

 La Turquie est à une croisée de chemins : d'un côté la pieuvre djihadiste, de l'autre - certes moins risqué - un partenariat stratégique avec Moscou qui avance ses pions au Moyen-Orient au rythme du départ des Etats-Unis.

 On peut certes prétexter la géographie pour renâcler et hésiter.Cependant dans notre monde globalisé existe-t-il encore des murailles de Chine ou des lignes Maginot?  

 Dans ce puzzle en recomposition il nous revient de prendre des paris sur le long terme et , dans le court terme, de resserrer les rangs du "premier cercle " de l'Union. Cela avant qu'un nouvel élargissement n'intervienne .

 Cet élargissement ne pourra d'ailleurs intervenir que si la Turquie satisfait (ce qui ne semble pas être encore le cas) aux critères de Copenhague (Droits de l'Homme notamment).