mardi 15 décembre 2015

Elections : des lendemains qui chantent ?


Certes on peut se réjouir de ce que l'on ait fait barrage au Front National qui - pour répondre aux interrogations et aux craintes - prône un repli sur soi se satisfaisant d' un horizon étriqué. 

Il n'empêche que ce sont presque 7 millions d'électeurs qui ont voté pour ce parti "populiste". Le "populisme" devient ainsi populaire parce que les interrogations touchent au quotidien : emploi, contrôle de l'immigration , islamisme , place de la France dans le monde, société aux codes en mouvement etc...

Il semble bien qu'il y ait convergence de 2 états qui se télescopent : d'une part une fragilité sociale (Jacques Chirac aurait parlé de "fracture sociale") liée à la crise économique qui n'en finit pas et d'autre part une crise morale typiquement française qui n'a rien à voir avec un sentiment de "déclin de l'Occident" tel que le percevait Spengler au début du 20  ème siècle. La France semble dépourvue de l'élan qui porte les américains et aussi - par exemple- les espagnols qui savent s'indigner et également relativiser.

 Il semble - au lendemain de ces élections - que nous ayons encore la tête dans le sable , heureux d'avoir évité un boulet de canon mais regrettant aussi que notre artillerie soit si légère : le Premier ministre annonce un (nouveau) plan pour l'emploi à grand renfort de formation professionnelle . Oui, mais : est-ce dû au sifflement du boulet de canon ? 

 Au-delà des "contre-feux'' allumés un petit chant d'espérance toutefois : des voix s'élèvent à droite et à gauche appelant à un discours plus unitaire, moins exclusif... La réponse à cette double crise est peut-être dans un élan retrouvé par delà les "valeurs de droite " et les "valeurs de gauche " : dans des valeurs tout court qui ne sont l'apanage d'aucun camp.

Mais ce type de discours est-il audible au moment où  les nouveaux "Napoléon (s)" se mettent déjà en ordre de bataille avec , en ligne de mire, les élections présidentielles de 2017 ?

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