mardi 4 décembre 2012

Nucléaire au Moyen-Orient: l'O.N.U. prend les devants

Alors qu'était annoncée il y a quelques jours l'annulation de la Conférence d' Helsinki sur un Moyen-Orient dénucléarisé, on ne peut que se féliciter de la résolution adoptée hier par l'Assemblée Générale des Nations Unies. 

Elle demande, de la sorte, à tous les Etats du Moyen-Orient (donc de l’Égypte au Pakistan) de prendre d'urgence les mesures permettant de créer , dans cette région du monde, une Zone Exempte d'Arme Nucléaire.

C'est, il me semble, une réponse à ceux qui estiment que l'on ne peut "forcer la main" aux Etats du Moyen-Orient et qui condamnent (avec un brin d'hypocrisie) toute pression extérieure .

Cela ne peut donc que réjouir le département d’État américain qui insistait pour que le processus soit d'origine régionale et non pas "imposé par les Etats extérieurs".

Ainsi, l'initiative vient bien ,désormais, du Moyen-Orient avec le soutien de l'Assemblée Générale des Nations Unies. Celle-ci ne s'est pas, heureusement, demandé si le moment était ou non opportun et s'il fallait prendre en compte telle ou telle élection...ou référendum dans un pays voisin. 

Cette résolution devrait inciter l'Iran à plus de transparence et, aussi, amener Israël et le Pakistan à adhérer au Traité de Non Prolifération. Est- ce seulement un vœu pieux? En tout cas, c'est un premier pas.

vendredi 30 novembre 2012

Palestine à l'O.N.U : qui connaît Palau ?

En jetant un œil sur la (petite) liste des 9 Etats (1) qui se sont opposés au statut d' Etat "observateur" pour la Palestine, j'ai découvert l'existence de l’État de Palau...

J'ai alors tenté de combler mes lacunes et j'ai enfin trouvé Palau ! Cet Etat de 459 Km2  et de 20800 habitants se situe dans l'océan Pacifique, entre les Iles Mariannes et les Etats fédérés de Micronésie . Sa capitale se nomme Koror.

Par contre je n'ai pas encore trouvé le nom du chef d’État et de son ministre des affaires étrangères...

Ainsi, ce vote en faveur ( ou dans le cas présent, en défaveur) m'a révélé l'existence de Palau. D'où ma jubilation (!)

Maintenant je vais prendre ma loupe et rechercher l’État de Nauru (2)...
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(1) Israël, États-Unis, Canada,  Tchéquie, Panama, Iles Marshall, Nauru, Micronésie, Palau (soit 9 votes contre pour 138 votes favorables).

(2)... Cet Etat se trouve également dans l'ensemble micronésien. Il s'agit d'un îlot de 21 Km2  qui compte 9267 habitants (en 2010) dont un Chef d’État/Président du Gouvernement et, bien sûr, un Parlement...

lundi 26 novembre 2012

U.M.P : cette droite qui monte au Front...National

Le clochemerle actuel serait risible s'il n'était pas dramatique. Je viens d'entendre ce soir (sur BFM TV) Florian Philippot , vice-président du Front National, se targuer de l'arrivée prochaine de parlementaires  et attachés parlementaires de l'UMP au Front National. Certains de ceux-ci auraient renvoyé leur carte. Les adhésions quotidiennes au Front National auraient été multipliées par 3 ou 4 (600/jour) depuis une semaine.

 L 'UMP n'est pas forcément ma tasse de thé mais je ne puis m'empêcher de sourire lorsque des commentateurs et aussi des hommes politiques soutiennent que la scission (de fait) actuelle correspond au clivage traditionnel de la droite entre "Bonapartistes" et "Orléanistes". 

Mais nous n'en sommes plus là : certes, il y a des " bonapartistes" à l'U.M.P. pour qui les "coups d’État" ne sont qu'un épisode de la vie politique dans ce jeu de l'oie qu'est la conquête du pouvoir. Pour autant, l'envol vers la droite extrême qu'est le Front National en dit long sur la décomposition de la droite , quelque décomplexée qu'elle soit.

 Comment peuvent-on rejoindre un parti symbole du repli sur soi sous le parapluie d'un pseudo patriotisme? Qui - ayant un peu de bon sens - peut croire à la sortie de l'euro comme à la fermeture de nos frontières ? C'est - toute proportion gardée - aussi incongru que le fantasme de M. Arturo MAS, Président de la Généralité de Catalogne revendiquant , pour cette région, le statut d’État souverain. Mais le bon sens l'a emporté et les catalans ont renvoyé M. Mas à ses songes.

 Hélas, pour la droite française je ne crois pas qu'il s'agisse d'un songe . Une partie de la droite dite "bonapartiste" veut franchir le Pont d' Arcole. Mais, tout comme le tableau d'Antoine-Jean GROS est un montage , la passerelle qui conduit au Front National mène , j'en ai peur, cette droite à la Berezina. Une leçon, cependant, à retenir : n'est pas Bonaparte qui veut ...

dimanche 25 novembre 2012

Catalogne indépendante? echec et mat

M. Arturo MAS, Président de la Généralité de Catalogne voulait faire du scrutin d'aujourd'hui un pré-plébiscite en faveur de l'indépendance de la Catalogne. Il est tombé de haut : alors qu'il comptait obtenir la majorité absolue des sièges au "Parlement" de Catalogne, il n'obtient que 50 sièges, loin des 62 sièges qu'il détenait. C'est le parti ERC (gauche indépendantiste) qui paraît le plus profiter des difficultés économiques . Mais ce "parti indépendantiste" n'avait nulle intention de provoquer un référendum sur l'indépendance.. D'ailleurs qui ne se dit pas "indépendantiste" en Catalogne? c'est un drapeau que l'on agite mais l'on s'en tient là.

 Ainsi est mis en échec la stratégie de M. MAS qui voulait entraîner cette région dans une fuite en avant vers la création d'un "Etat souverain". Cela au moment où l'Espagne a tant de problèmes à résoudre.

Cela démontre qu'au moment où les positions extrêmes (cf. le Front National en France ou ceux qui en sont proches) fleurissent , il y a toujours un effet de balancier qui ramène au bon sens.

 Et ce n'était pas le sens de l'Histoire que de pousser la Catalogne hors de l'Espagne. Tout autant d'ailleurs que le Pays Basque: la preuve en est que l'E.T.A lance un appel au "cessez-le-feu". De la même manière, les Catalans viennent de dire à M. Arturo MAS - qui se prenait au sérieux - de cesser le jeu.
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NB- Certains médias qui connaissent insuffisamment la situation espagnole évoquent une victoire des "indépendantistes". Ils ignorent que le parti réellement indépendantiste (C.I.U) était celui de M . Arturo MAS qui s'était engagé à provoquer un référendum appelant à se prononcer sur son vœu: "Catalogne : Etat souverain".

samedi 24 novembre 2012

Nucléaire/Moyen-Orient: pourquoi "enterrer" la Conférence d'Helsinki ?

La porte-parole du Département d’État américain,Mme Victoria Nuland, annonce l'annulation pure et simple de la conférence prévue depuis longtemps à Helsinki sur la création d'une zone dénucléarisée au Moyen-Orient. La conférence (décidée lors du "rendez-vous " quinquennal d'examen du Traité de non prolifération, en 2010) devait se tenir à Helsinki en décembre.

Certes, les législatives anticipées en Israël pouvaient justifier un report de la Conférence. C'est d'ailleurs ce qu'acceptait Moscou en demandant que ce "forum" se tienne avant avril 2013.

Pourquoi cette subite annulation sine die venant de Washington ? Cela peut surprendre que l'on renonce de la sorte à fixer un calendrier. A moins que tel ou tel Etat se sente"isolé" ?

 La situation est si embrouillée au Moyen-Orient qu'il sera bien difficile de trouver un bon créneau et le risque demeure que l'on reporte cela ...aux calendes grecques.

Le Département d’État se borne (1) à faire état de"la situation actuelle au Moyen-Orient". Le moment est probablement - pour certains- inopportun. On peut se demander s'il s'agit d'un problème de forme (opportunité en ce moment) ou bien d'un problème de fond (finalement cette initiative ne serait plus considérée comme "heureuse"). Si le problème est de fond et non de forme, cette conférence n'aura jamais lieu.

 C'est là, il me semble, une erreur que de laisser le Moyen-Orient face à ses "démons". Un débat sur la création d'une ZEAN (zone exempte d'arme nucléaire) aurait eu - au moins- le mérite "d'officialiser" les déclarations de Téhéran peu poussé à la transparence et, également, de freiner les ardeurs de certains Etats à même d'acquérir la technologie nucléaire militaire (et qui pourraient, déjà, avoir préparé le terrain).

Évidemment, rares étaient ceux qui se faisaient une quelconque illusion sur la création par un tour de passe passe d'une ZEAN d'ici quelques mois. Mais il y avait un intérêt certain à en débattre. S'il s'agit au contraire d'un enterrement de ce projet, le risque est encore plus grand : la porte ouverte à la course au nucléaire au Moyen-Orient.

 A qui cela profite-t-il? probablement pas aux Etats (s'il y en a ) dont les seules armes sont un fusil Lebel sur lequel s’emmanche une baïonnette...
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(1) Selon l'AFP , Mme Nuland, porte parole du Département d’État aurait indiqué:
 " Des Etats extérieurs ne peuvent imposer un processus dans la région pas plus qu'ils ne peuvent dicter le résultat d'une telle initiative".
Doit-on en conclure que les "Etats extérieurs" n'ont aucune légitimité à faire valoir leur point de vue au Moyen-Orient...même pour faire prévaloir la paix? J'entends d'ici le rire de Téhéran...

vendredi 23 novembre 2012

Nucléaire Iranien : espoirs et contradictions

Au moment où des rencontres cruciales se préparent avec l'Iran  (5+1, A.I.E.A ) ce mois-ci et le mois prochain on ne peut qu'être surpris par d'apparentes contradictions : 

1-D'une part , l'Iran jouerait à "cache cache " avec le site militaire de Parchin qui serait - à la hâte- nettoyé. Tout comme l'a été en 2004 le site de Lavizan-Shian (au nord de Téhéran) juste avant une inspection de l'A.I.E.A.
 L' Agence s'émeut de cette situation et considère que l'Iran poursuit sa politique de "non transparence".

2-Dans le même temps deux déclarations (20 et 21 novembre) montrent que l'Iran recherche un apaisement : celle de M. Ali Ahani , ambassadeur de la République islamique en France , déclaration reprise par le porte parole de la Commission des Affaires Étrangères du Parlement iranien, M. Naghavi -Hosseini.  Tout en réaffirmant le droit de l'Iran à enrichir à des fins civiles son uranium, ces  déclarations affirment que Téhéran est prêt à limiter son taux d'enrichissement de l'uranium à moins de 5% (U.F. E.) à la condition que des barres de combustibles (U.H.E.) lui soient fournies pour ses réacteurs de recherche.

On peut néanmoins s'interroger sur quelques points:

a) Que deviendra l'U à 20 % que détient l'Iran (cf. Fordow) et qui pourrait être ré-enrichi dans ces centrifugeuses (ou d'autres) ?

b) Pour quelle raison la déclaration de l'ambassadeur Ahani a-t-elle été reprise par le porte-parole du Parlement iranien (et non par le Ministère iranien des Affaires Étrangères) ? Je note d'ailleurs que ce même Parlement vient de renoncer à "mettre sur la sellette" le Président Ahmadinejab pour sa gestion économique et financière du Pays. Y aurait-il à quelques mois des élections présidentielles iraniennes un déplacement du centre de gravité?

c) On peut se dire que ces déclarations sont le résultat des sanctions économiques et financières conduites et accélérées depuis 1an. Pour autant, la récente déclaration de l'ambassadeur iranien au Wall Street Journal ne diffère guère des propos tenus au même journal le 26 Mai dernier (accord pour se limiter à de l'UFE à la condition de recevoir de l'UHE d'autres pays).

Ces clarifications sont d'autant plus nécessaires qu'elles semblent conditionner l'ouverture de la Conférence prévue à Helsinki sur la création d'une Zone Exempte d'Arme Nucléaire au Moyen-Orient. Mais la date semble devoir être repoussée. Qui aurait intérêt à retarder cette Conférence?
On peut se poser la question...
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NB - Moscou (ministère des affaires étrangères) fait savoir ce 24 Novembre qu'il ne fera pas obstacle à un report de la Conférence d'Helsinki à condition qu'elle se tienne avant avril 2013. Le ministère russe regrette que ni Israël ni l'Iran n'aient confirmé leur présence. Cela est vrai pour Israël, cela n'est pas exact pour l'Iran (cf. déclaration le 6 novembre 2012 de M. Soltanieh , délégué auprès de l'A.I.E.A. transmettant l'accord de Téhéran pour sa participation ). Washington (département d’État) se contente d'annoncer ce jour (reuters) purement et simplement l'annulation de la Conférence....

mardi 20 novembre 2012

L'UMP affûte ses...larmes

Contre toute attente, l'ancien Premier Ministre François Fillon a raté...de 98 voix (sur 170 000 environ) son intronisation comme Président de l'UMP. Cela obère donc ses chances d'être en " pôle position" pour les présidentielles de 2017.

 Il faut dire que les sondages qui le donnaient largement vainqueur ne portaient pas sur la "population" des militants. Celle-ci a été finalement plus attirée par le discours dit de la "droite décomplexée " de Jean-François Copé, en fait celui d'une droite complexe dans laquelle on peut retrouver des thèmes chers au Front National.

Est-ce là une retombée de la crise économique qui pousse en avant les extrêmes? (quoique Copé se refuse à toute assimilation et tout lien avec le Front National). Mais la crise est là qui écarte les plus mesurés dans leurs propos . Pour cela, la victoire de Copé s'apparente à un vote "protestataire", celui-ci ayant appelé à une "résistance" ouverte rassemblant ceux qui veulent "en découdre".

 Mais cette victoire à l'arraché fait aussi grincer des dents : beaucoup y voient une fracture ouverte et s'interrogent sur l'avenir de ce parti d'opposition dont une aile est au centre et dont un aileron (aileron vraiment? ) pourrait s'envoler vers le Front National. A juste titre François Baroin dit ne pas se reconnaître dans les discours ambigus de la "droite décomplexée". 

Que va faire François Fillon ? Il vient -on le comprend- de refuser le poste de vice-président que Copé lui tend. Alors? Se mettre en réserve de la République? ou bien être tiraillé par la "tentation de Venise"? Mais Fillon est pilote de course : on ne l'imagine pas sur une gondole. Il est aussi coureur de fond.

Difficile d'y voir clair, il est trop tôt . Mais un fait demeure: l'appel "aux armes" de Jean-François Copé est finalement devenu , pour certains, un " appel aux larmes" . Bien futé celui qui, aujourd'hui, peut dire ce qu'il se passera demain...
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 NB - J'apprends à l'instant (21 Novembre 16H) qu'une erreur majeure s'est produite dans la comptabilisation des votes : ont été oubliés les suffrages de Nouvelle-Calédonie, de Mayotte et de Wallis-et -Futuna. La rectification de cet "oubli" (que reconnaît le Président de la Commission Électorale) donnerait la victoire à François Fillon...

jeudi 15 novembre 2012

Moyen-Orient de tous les dangers : jeu d'échecs

Les frappes israéliennes meurtrières en représailles aux tirs du Hamas - et aux craintes liées à une possible intervention du Hezbollah - montrent la détermination d'Israël qu'un contexte préélectoral ne saurait à lui seul expliquer (ce qui n'empêche pas certains - comme le député travailliste Daniel Ben Simon- de s'interroger ouvertement.).

 Elles mettent en évidence la poudrière qu'est le Moyen-Orient : L' Iran potentiellement nucléaire, rivalités entre sunnites et chiites, la Syrie qui se démembre , la Jordanie confrontée au "printemps arabe", un Etat Palestinien (1) sans vrai territoire etc...

Tout cela sous l’œil de la Russie, de la Chine et - évidemment- des États-Unis (qui s'interrogent probablement sur les retombées de la stratégie du Grand Moyen Orient).

 Les ressources pétrolières du Moyen-Orient expliquent, pour une part, le regard porté par la Chine. Mais les États-Unis sont en passe de devenir auto-suffisants dans le domaine énergétique. Aussi, leur implication locale est probablement liée à d'autres enjeux : traditionnels liens avec Israël, souci aussi de ne pas laisser le champ libre à la Russie qui veut réaffirmer - comme autrefois l'URSS et comme à l'époque des Tsars -  sa présence régionale dans une région où son influence politico-économique a été considérable.

 Ainsi, tous les ingrédients sont réunis pour mettre le "feu aux poudres". Comme dans les Balkans jadis, des fanatiques sont également présents , prêts à sortir les allumettes de leurs poches. Au nom d'un Dieu unique ...mais au visage morcelé.

Au-delà des tensions actuelles, des ficelles - c'est mon impression - sont tirées de çi de là, qui manipulent les opinions . Mais la ficelle semble, désormais, bien grosse : c'est une corde que l'on s'apprête à passer au cou des populations locales qui , à leurs corps défendant, se trouvent prises au piège.

Quelle que soit la portée et la précision des missiles, la finesse ou l'hypocrisie d'une stratégie, une certitude : on joue en ce moment avec le feu.
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 (1) La Palestine (Mahmoud Abbas, Autorité Palestinienne) devrait se voir reconnaitre le 29 Novembre,aux Nations Unies, le statut d' Etat "non-membre" .

mardi 13 novembre 2012

Europe : Union sacrée

L'avenir de l' Union a été au centre de l'intervention du Président de la République lors de la conférence de presse de ce jour. Plus que je n'osais l'espérer. Tout a été relié à l'avenir de l' Union européenne. J'ai noté quelques points essentiels:

1- depuis juin 2012, des avancées importantes ont eu lieu : Mécanisme Européen de Solidarité, surpervision bancaire . La crise a été l'occasion de parler enfin de gouvernance économique.

2- Le Président a indiqué que sa préférence allait à une "Union à deux vitesses", les Etats de la "Zone Euro" formant le coeur de l'Union. Il n' a pas écarté les transferts de souveraineté.

3- Il a évoqué (sans que beaucoup de commentateurs aient prêté vraiment attention à ces propos) un "approfondissement" de l'Union. Comme l'on sait , approfondissement = plus d'intégration.

 Les orientations du Président en matière d'emploi, de réduction de la dette ont pour référence constante un axe, celui des décisions prises dans le cadre de l'Union: C'est là ,en effet, le préalable indispensable à une politique de croissance et à une stabilisation du nombre des demandeurs d'emploi fin 2013.

Je note - en politique étrangère - la reconnaissance du C.N.S. nouveau (adoubé à Doha) comme seul représentant légitime de la Syrie. Sans faire de commentaire ou imaginer le moindre lien, je constate seulement que les États-Unis viennent d'annoncer la conclusion avec l'Arabie Saoudite d'un contrat d'armement de près de 7 milliards de dollars...

lundi 12 novembre 2012

Président François Hollande : à la croisée des chemins.

Le Président de la République a décidé de s'adresser aux Français dans l'exercice un peu "classique" d'une conférence de presse à l' Élysée demain 13 Novembre .Dans la conjoncture présente, la Nation attend un peu plus qu'une conférence "classique" : de la pédagogie , de l'autorité et aussi l'annonce claire de "tournants" avec la vision d'un horizon. Cela, pour que les Français qui, déjà, ont senti les courbes des virages sachent où elles les mènent.

Qu'il s'agisse des avancées au sein de l'Union (vers une gouvernance de la Zone euro), mais aussi  de réformes structurelles conditions d'une amélioration de l'emploi ,  tout cela devrait être dit et expliqué afin que chacun sache pourquoi il doit assumer sa part du fardeau .

Le Président devrait donc évoquer les réformes (sources d'économies) au sein de l’État et de ses collectivités territoriales. Tout cela - de même que les avancées de l'Union - afin de préparer les conditions d'une croissance et favoriser,à terme, l'emploi.

 Il faudra probablement expliquer - exercice difficile - que l'amélioration de l'emploi suppose un "cadre" : les avancées au sein de l'Union européenne , le Pacte de compétitivité, la simplification du "millefeuille" administratif font notamment partie de ce cadre.

La politique étrangère ne devrait pas être absente : l'engagement de la France en Syrie et au Mali, la position à l'égard de l'Iran (cf. projet d'une zone dénucléarisée au Moyen-Orient).

On attend évidemment beaucoup des positions du Président et de sa "posture". Face aux interrogations des Français , le Président devra sans doute apparaître autant en "chef de guerre" qu'en modérateur de tensions. La confiance est à ce prix .

mercredi 7 novembre 2012

Conférence d'Helsinki : un enjeu pour la Paix au Moyen-Orient

Pas de commentaire sur la réélection du Président Obama. Satisfaction. 

 Parmi les dossiers qu'il aura sur son bureau , il en est un , majeur : celui de l'Iran. Une mèche est allumée : il faut l'éteindre au plus vite et une opportunité se présente que l'on ne devrait pas négliger.

Il est important de rappeler que l'Iran a finalement accepté (le 6 Novembre) d'être présent à la prochaine conférence d'Helsinki sur la dénucléarisation du Moyen-Orient. Il y a là, pour le Président Obama et aussi pour l'Union européenne , une carte majeure à jouer : celle de l'acceptation par Téhéran d'une Z.E.A.N. (Zone Exempte d'Arme Nucléaire) au Moyen-Orient.

Cela ne peut que rassurer Tel-Aviv de voir s'éloigner les risques d'embrasement. Encore faut-il que la dénucléarisation soit effective. Pour ce faire, Tel-Aviv devrait accepter de neutraliser ses ogives nucléaires et l'Iran devrait, de son côté, accepte de"geler" et le site de Fordo et le réacteur à eau lourde d'Arak. 

C'est là un moment de vérité par delà le double-jeu de certains États régionaux (qui pourraient aussi souhaiter l’anéantissent de l'Iran.).

La Russie - de retour au Moyen-Orient après une assez longue absence - devrait appuyer la décision de créer une Z.E.A.N.

 Si un accord se fait à Helsinki, rien ne justifierait, alors, le maintien de sanctions économiques . Encore faut-il que Tel-Aviv accepte de surseoir à une politique de la "chaise vide". Il est donc souhaitable de convaincre Israël qu'il a tout à gagner à participer à la Conférence d'Helsinki. La participation conjointe des ambassadeurs Jérémy Issacharoff (Israel) et Ali Asghar Soltanieh (Iran) à un séminaire sur la non-prolifération (sous l'égide de l'O.N.U) le 5 novembre 2012 à Bruxelles augure peut-être d'un "dégel" dans la perspective d'une ZEAN .

Je suis persuadé que l'Union européenne appuierait une telle démarche : celle d' une initiative pour la Paix qui mettrait fin aux guerres fratricides qui - à court ou moyen terme - pourraient embraser le Moyen-Orient...et bien au-delà.

Certains s'interrogent sur l'opportunité de tenir cette conférence dès Décembre en raison des législatives , en Janvier, en Israel. Mais le temps presse : Cela fait déjà 2 ans (depuis 2010) que la perche est tendue...
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 Nb- 9 Novembre 2012. La reprise des négociations AIEA/IRAN le 13 Décembre prochain à Téhéran est - à  l'évidence- un préalable à la Conférence d'Helsinki (qui pourrait alors être décalée à début 2013). L' Iran ayant confirmé sa présence à Helsinki, il serait pour le moins dommageable qu'un quelconque incident (accès au site de Parchin) soit un prétexte pour repousser les discussions sur le projet de ZEAN.

mardi 6 novembre 2012

Israël/Iran : pressé...de " presser sur le bouton" ?

A l'heure des élections présidentielles  américaines, à celle - prochaine- des élections législatives en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou se dit prêt à "presser sur le bouton". Cette pression constante correspond à une stratégie tant intérieure qu'extérieure.

Ainsi Tel-Aviv - c'est son choix - "enfonce le clou". Cela au moment où l'Iran est désormais touché de plein fouet par les sanctions économiques qui portent à l'évidence leur fruit et où le Président Ahmadinejab est amené à rendre des comptes (friction avec la Justice , invitation par le Parlement à s'expliquer sur la situation économique...) à quelques mois de la fin de son mandat. 

On  ressent ,certes, les mêmes craintes qu'Israël : un Iran nucléaire mettrait le feu aux poudres. Tout comme d'ailleurs une intervention militaire (en dépit du souhait probable de certains États du Proche-Orient) mettrait aussi le feu ...Le risque serait alors une déstabilisation au Moyen-Orient et , plus encore, celui d' un engrenage fatal suscitant une déstabilisation mondiale. 

Dans ce contexte où l'Iran est en proie à des dissensions évidentes, je me demande cependant si la litanie de M. Netanyahou est vraiment opportune. Il serait bien plus productif de se déclarer favorable à la création d'une "Zone exempte d'arme nucléaire" au Moyen-Orient. Cela aurait pour effet de rendre "nuls et non avenus"  les sites de Fordo(w) ou d'Arak (réacteur à eau lourde). Ces sites n'auraient  plus de sens .

On dira que cela est une vue de l'esprit . Je ne crois pas : au Moyen-Orient si fragile où les djihadistes campent "l'arme au pied", les rapports de force sont subtils et obéissent à d'autres règles (inavouées), à d'autres "logiciels"plus irrationnels.

 Un Moyen-Orient définitivement non nucléarisé et reconnu comme tel par la Communauté internationale éviterait la tentation de "jouer avec le feu" ( ce que certains peuvent être tentés de faire, mus par une haine absurde... ou par le désespoir).
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NB- C'est avec satisfaction que j'apprends la position de l'Iran : " La République islamique d'Iran a finalement décidé de participer à la conférence ZEAN en décembre à Helsinki " (sur la dénucléarisation du Moyen-Orient) a déclaré mardi 6 Novembre après-midi le délégué iranien auprès de l'A.I.E.A, M.Asghar Soltanieh

lundi 5 novembre 2012

Le "New Deal " de François Hollande

Il ne s'agit pas de plagier les "Grands Travaux" du Président Roosevelt lors de la crise des années 30. Pourtant nous sommes dans une configuration identique même si le contexte économique est différent : une politique exclusivement keynésienne serait sans grand effet. Le point commun est la montée du chômage et la perte de confiance en l'avenir.

Dans cette situation , le Président de la République ne saurait esquiver .Dans la journée le rapport de Louis Gallois sera rendu public : il prône un "choc de compétitivité" de manière à alléger les charges des entreprises. Cela rejoint d'ailleurs l'analyse du F.M.I.

 Mais la contrepartie de la réduction des charges et de l'amélioration de la compétitivité doit être, à terme, (car il faudra quelque temps pour que les entreprises secrètent de l'adrénaline) une inversion de la courbe du chômage.

 Le défi de François Hollande sera de faire accepter par les Français les 30 milliards d'allègement de charge prônés par le rapport Gallois avec leur contrepartie.

Le Président ne saurait esquiver . Louis Gallois est un homme dont la pertinence des diagnostics est unanimement reconnue. François Hollande devra donc impérativement expliquer et souligner le lien entre amélioration de la compétitivité, croissance...et création d'emplois.

 Ce sera -aussi - l'occasion de prendre à rebours ceux qui estiment que le Président manque de volontarisme.

 Dans ce "New Deal" - moins consensuel que la politique des grands travaux de Delano Roosevelt- il faudra notamment assurer aux Français que les sacrifices sont également répartis : en particulier effort drastique de réduction des dépenses de l’État et aussi celles des Collectivités territoriales en revoyant le "millefeuille" administratif.

 Si le Président explique que le malade sera guéri grâce à un régime bien conçu, il peut (et doit) convaincre. Il n'est pas besoin de prédire du "sang et des larmes". Il s'agit - tout comme Roosevelt , Churchill, ou de Gaulle - de donner confiance quand bien même François Hollande ne peut s'inscrire dans le même registre que les "icônes" précitées.

La crédibilité du Président - et du gouvernement- se joue dans les semaines à venir : Que son intervention du 13 Novembre soit, ainsi, l'occasion d'un vrai "choc de communication" prenant ses détracteurs à contrepied !
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NB- Je regrette que l'on semble écarter d'un revers de main la proposition Gallois concernant l'exploitation des gaz de schistes (et non de sables bitumineux) par fracturation hydraulique. Ces ressources (et cette technique ) réduisent fortement la dépendance énergétique des États-Unis (qui seront bientôt auto-suffisants en gaz et exportateurs). Elles ont contribué à la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois.

vendredi 2 novembre 2012

Des Grecs vont au Paradis...fiscal

A juste titre les Grecs s'émeuvent : une liste d'un peu plus de 2000 noms de présumés "évadés fiscaux"  (comptes en Suisse) a été publiée par le journaliste Kostas Vaxevanis . Après avoir été convoqué par un magistrat, l'intéressé est finalement -et heureusement- ressorti "blanchi" à l'issue d'un procès-éclair.

Dans cette affaire qui n'a rien de nouveau - selon I.Escolar (1) ce sont 200 milliards d'euros qui auraient déjà migré en direction du lac Léman  - je suis étonné par la faible réactivité des autorités grecques : le gouvernement avait connaissance de cela depuis bien longtemps (cf. La liste "Lagarde"transmise aux autorités grecques).

 Les médias insistent sur le fait que si l'évasion fiscale n'est pas un délit, elle peut en revanche conduire -comme en France -à des redressements.Mais le  silence à Athènes est pesant. A moins que quelques  "cris et chuchotements" n'aient été couverts par le chant des cigales ou celui des sirènes (des armateurs grecs? ).

On peut cependant s'interroger : l'évasion fiscale est légale...Mais jusqu'à quand? Une loi ne pourrait-elle défaire ce qui a été fait ?

Et que dire du silence de l'Union : est-il acceptable que des pays (Grèce, Portugal, Espagne...) fassent les frais d'une rigueur douloureuse pour la quasi totalité de la population alors même qu'une infime minorité - mais qui détient bien des leviers - fait fuguer des capitaux considérables ?

 A nouveau : que fait l'Union européenne? Son silence est aussi pesant que le silence grec. Je ne doute pas qu'elle ait le courage de s'attaquer - enfin - aux paradis fiscaux quelle que soit l'ardeur et la difficulté de la tache.

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(1) - 200 milliards d'euros ce serait :
- 60 % du PIB  de la Grèce en 2011
-40 % de la dette publique grecque 
 (cf.  I.Escolar "La crisis en 100 apuntes" p.216/217 .Septembre 2012. Éditions Debate. Barcelone.)


jeudi 1 novembre 2012

Syrie : quelle vérité ?

Mme Clinton met en doute la représentativité du CNS d'Abdel Basset Saïda. Enfin! Voilà un doute cartésien qui rend hommage à la diplomatie américaine. Il était temps: comme des moutons de Panurge, l'Union et la diplomatie française ne voyaient qu'un CNS auréolé de résistance (de" Résistance" devrais-je écrire). 

Il était temps que l'on nuance un jugement : les "bons" contre les "mauvais" du Président Assad. La réalité est,en effet, plus complexe. Il est temps d'appréhender les luttes intestines que se livrent les soi-disant héros du CNS dont les milices martyrisent et exécutent de sang froid des soldats Syriens ainsi qu'une vidéo vient tout récemment de le montrer.  Il était aussi grand temps que l'on s'aperçoive que les djihadistes et la pieuvre d'Al-Qaïda cherchent à déstabiliser une grande partie du Moyen-Orient.

Ce n'est pas, pour autant, une absolution donnée au régime d' Assad : les morts sont là, qui se rebellent à leur manière. Mais les enjeux sont plus complexes : tout n'est pas yin et yang. Il est évident que la Syrie - hélas pour les morts - n'est qu'une pièce de domino pour atteindre l'Iran. Et ce jeu - pour mettre hors de nuire Téhéran - ne fait pas de quartier : les frappes,au nom de la démocratie, sont aveugles et marquent, depuis longtemps, la fin du "printemps".

Mais quelle que soit la "saison" l'on devrait se méfier :l'Arabie Saoudite et le Qatar n’interviennent que pour leur bonne cause : celle du sunnisme radical ...et des pétrodollars (et l'ambition régionale qui va avec).

mercredi 31 octobre 2012

Bonne nouvelle : Trop d'échelons administratifs !

J'apprends (cf.Le Point) que 69% des Français - sondage CSA à paraître demain jeudi- considèrent qu'il y a trop d'échelons administratifs (communes, intercommunalités, conseils généraux, conseils régionaux). La bonne et belle nouvelle que voilà ! cela fait des années que ce problème est posé  : rapports de Jacques ATTALI (2008) et  Édouard Balladur (2009).

Mais -pour cela - il ne faut pas un gouvernement timoré ou complaisant (qu'il soit d'ailleurs de droite ou de gauche). Les uns et les autres comptent des amis qui, parfois, font fi du non-cumul des mandats et profitent des avantages de telle ou telle présidence de Conseil général ou régional. L'on sait, par ailleurs, que les postes de vice-présidents (voir ce qui se passe dans les intercommunalités) se multiplient aussi rapidement que les amibes . Cela, par "népotisme" et rarement en fonction des compétences.

 Au moment où il faut dire la vérité (toute la vérité) aux Français, le temps est venu de percer plusieurs abcès. Quitte à accepter d'être impopulaire (c'est le pari qu'ont fait et Schroeder et - plus récemment - Rajoy).

Mais , s'agissant de la suppression d'échelons administratifs , l'impopularité ne sera pas celle des Français (voir le sondage) mais celle des amis politiques (ou de certains d'entre eux). Et, au demeurant, un "toilettage de ces structures" permettrait de réaliser environ 15 milliards d'euros d'économies.

Le "parler vrai" est-il compatible avec une présidence "normale"? Je le crois car nul est besoin de monter sur les tréteaux pour faire son numéro. La vérité se suffit à elle seule si l'on sait éviter "l’esbroufe". Je gage que le Président Hollande peut y arriver : c'est là son défi et -peut-être-,après tout, son "chemin de vie".

dimanche 28 octobre 2012

Russie : un si Proche Moyen-Orient...

La Russie n'a jamais été vraiment absente du Moyen-Orient considéré, jusqu'ici, comme  "chasse gardée" américaine. L' Union européenne qui s'efforce de gérer sa sortie de crise économique a , pour l'heure, d'autres préoccupations même si elle demeure attentive à la situation en Syrie et , aussi, aux risques générés par l'embrouillé nucléaire iranien. Il n'est donc pas absurde que Moscou tente de reprendre pied dans une zone stratégique  ( ressources + "pont" avec l' Extrême-Orient.)

Dans ce contexte on ne peut être surpris par la prochaine rencontre Russie/Conseil de Coopération du Golfe qui aura lieu en novembre prochain en Arabie Saoudite. Tout comme la prochaine visite de M. Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères au Caire .

 Dans une zone stratégique au milieu d'un gué entre guerre et paix , la Russie semble se poser en interlocuteur incontournable. Faut-il redouter ces " retrouvailles " ou bien s'en féliciter?

Dans une zone géographique en possible éruption, nous avons besoin de bons vulcanologues à condition qu'ils sachent réellement évaluer la situation et aussi... détourner les coulées de lave (ou de bave) des djihadistes qui attendent leur heure, l'arme au poing. Menace tout aussi sombre et réelle que le nucléaire iranien.

vendredi 26 octobre 2012

Gouverner = communiquer

Cela m'attriste de voir (ou d'entendre) les lazzis auxquels est en butte le gouvernement. Il faut dire qu'il donne dans ce domaine du "grain à moudre". Le contexte économique est évidemment difficile mais les attaques sont désormais ciblées et des flèches parthes volent vers le Président et le Premier ministre.

Même en Espagne où l'austérité gagne le dernier cran de la ceinture , le Président du Gouvernement, M. Rajoy ne fait pas l'objet d'autant d'attaques ad hominem . Probablement parce que les "couacs" (je ne sais comment on dit cela en espagnol) sont moins nombreux. Et aussi parce que M. Rajoy n'hésite pas à descendre - on apprécie cela en Espagne - dans l'arène. 

Je me garderai de donner quelque conseil au Gouvernement, mais j'ai l'esprit républicain et les banderilles actuelles m'exaspèrent. Sans pour autant suggérer de rétablir les "causeries au coin du feu" du Président Roosevelt en 1933, il me semble que le Président de la République devrait s’adresser bien plus souvent aux Français . Je ne sais de quelle manière . Probablement de manière moins solennelle et en évitant les circonvolutions journalistiques.

 La situation actuelle , sans être dramatique, est difficile et ce n'est ni aux ministres (dont la langue fourche parfois) ni au Premier ministre d'intervenir pour décrypter la situation et donner confiance. Donner confiance, c'est ce que le Président souhaitait en début de mandat. Mais les Français comprennent mal la crise, les impératifs de désendettement, les avancées de l'Union etc...

 C'est au Président - comme le fait aux États-Unis le Président Obama - d'expliquer, de convaincre , de maintenir le lien avec la Nation . Ce lien ne peut s'exprimer ni par le biais de Mme Duflot ou de M. Montebourg, ni - malgré sa côte et son excellent travail - par Manuel Valls. Ce lien passe désormais par le Président.

 Plutôt que de "battre en retraite" ( c'est ce que pensent certains) sous les coups de boutoirs (car silence = battre en retraite), le Président Hollande devrait s'adresser périodiquement aux Français dans nos "étranges lucarne" qui , désormais, sont notre horizon quotidien.

 Les conférences de presse d'après Sommet sont des exercices trop convenus. Elles endorment nos compatriotes que des propos sincères et directs  sauraient probablement éveiller ou rendre attentifs et...réchauffer les baromètres quand bien même il ne s'agirait pas de "causerie au coin du feu".

Ne les éveillent en ce moment que les glapissements de certains qui se gaussent...comme des gosses endiablés par un sucre d'orge qui leur semble- croient-ils - à leur portée.

jeudi 25 octobre 2012

Pour un "réemploi" de Pôle Emploi

Le chômage constitue la première des préoccupations et des Français et aussi des Européens. Mais demeurons , pour l'instant, dans l'hexagone. Je ne doute pas de l'ardeur et de l'implication des agents de "Pôle emploi". En fait, c'est dans les méthodes et procédures que le bât blesse.

  J'ai pu constater qu'une personne s'inscrivant à Pôle Emploi doit préciser quelle a été sa formation, quels sont ses diplômes : jusque là rien que de très normal. Mais la suite est, disons,...moins heureuse. Car c'est en fonction de ses diplômes et de sa formation que le demandeur d'emploi est inscrit dans une catégorie ou sous catégorie à l'intérieur d'un Code ROM. 

Les (rares) propositions d'emploi que l'organisme va faire au demandeur demeurent ainsi à l'intérieur de cette sous-catégorie dont il devient en quelque sorte le prisonnier.Ces offres d'emploi se situent parfois à 150 ou 200 km de son domicile.

 Dans ce contexte, je connais des personnes qui - mises au courant de ces méthodes pseudo-cartésiennes - ont sciemment caché leur(s) diplôme(s) afin de recevoir de Pôle emploi des offres plus larges et plus proches de leur domicile.

 Est-il normal que l'on doive ainsi "passer du blanco" sur son C.V. ou sa carte de visite ? Ce système, pervers, fait que les formations qui sont proposées sont le plus souvent liées au Code ROM que le demandeur d'emploi porte "au revers de son veston" . Alors même que le chômeur pourrait recevoir une formation opérationnelle dans d'autres secteurs que celui de sa qualification première .

 Dans la situation présente, il serait bienvenu de lubrifier les procédures: elles sont trop rigides et enferment le demandeur d'emploi dans un carcan dont il a peine à sortir. De guerre lasse, il collectionne les CV dans un classeur et montre - lors de ses contacts avec Pôle Emploi- ses multiples lettres et sollicitations comme gage de sa bonne foi. Il reviendra ensuite "actualiser" sa demande 1fois par mois (ou bien le fera depuis son domicile par téléphone ou internet).

 Alors que l'on sait que des entreprises peinent, dans certains métiers, à recruter, cette situation "à la française" est paradoxale. Fort heureusement, de nombreux demandeurs d' emploi "court-circuitent" cet organisme (dont la "part de marché " - dans le jargon utilisé - n'excède pas 35%) et, plus pugnaces, ne vivent pas dans l'attentisme en espérant qu'un miracle se produise.

 Il est tout de même triste de voir de bonnes volontés ainsi rebutées parce qu'elles n'entrent pas dans le moule .  Assouplir les procédures, les aérer, cela suppose un "réemploi" de Pôle emploi dont les collaborateurs sont, j'en suis persuadé, volontaires, pugnaces et aussi...inquiets.

dimanche 21 octobre 2012

Quelle Europe voulons-nous ?

L' Union - ou à tout le moins la zone euro - a repris sa marche en avant : c'est là le mérite des "crises" que d'amener à rebondir. La supervision bancaire, le budget spécifique pour la zone euro sont autant de raisons de se réjouir: c'est un pas en avant vers l'intégration. Et je suis convaincu qu'elle se réalisera véritablement dans les dix ans qui viennent.

Pour autant, cette "marche en avant" est avant tout une réponse à une crise économique exceptionnelle. Ce n'est qu'en partie une réponse de nature politique ou "stratégique". Sauf, bien sûr, les préoccupations (tout autant politiques qu'économiques) pour ne pas laisser à l'ultra - périphérie les États du Sud. Le débat, d'ailleurs, ne fait que commencer sur le risque - ou le souhait- d'avoir une Europe à 2 vitesses : Union ou "Zone euro".

 Cependant - tout au moins dans les 3ème ou 4ème cercles d'opinion- une réflexion me paraît absente: quelle attitude à l'égard de l'Ukraine? Certes, certains diront que le régime n'a pas encore fait preuve d'ouverture démocratique, que Mme Ioula Timochenko végète dans sa cellule (ou bien étroitement surveillée dans un hôpital). Certes. Cela peut ne pas enthousiasmer plusieurs pays de l'Union (dont l'Allemagne) et l'on peut considérer que l'association à l'Union peut encore traîner...rien ne presse pense-t-ils. 

Sauf que pendant ce temps la Russie va de l'avant avec son projet d' Union eurasienne avec le Belarus et le Kazakhstan...et, pense-t-elle, avec l'Ukraine d'ici peu .Faute d'avoir pu ou su amarrer Kiev à l'Union, cet Etat peut voguer vers d'autres horizons. Je ne sais si c'est ce que nous voulons.

 Évidemment, pour l'heure,nos préoccupations sont économiques et les citoyens de l'Union ne voient dans le court terme d'autres enjeux que l'emploi, les mesures de rigueur etc...Cela dit, le problème se pose en termes plus "stratégiques": quelle Europe voulons-nous? Celle du Général de Gaulle (de l'Atlantique à l'Oural)? ou bien une Union pugnace, plus resserrée et plus affirmée...autour de la Zone euro?

 Au fond, je ne sais. Sauf à considérer que les choix devront,un jour,se faire et qu'il ne faut pas trop tarder.
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NB- La question se pose d'une coexistence en Europe de deux "Unions" : l'une à dimension politique (de l'Atlantique à l'Oural), l'autre d'une Union plus resserrée et plus intégrée , celle de la "Zone Euro" qui en serait le noyau. A cet égard, je trouve pour le moins ridicule la suggestion de certains de pousser le Royaume-Uni hors de l'Union. Une Union politique sans Londres serait moins une rose sans épine qu'une fleur sans étamines.