lundi 5 novembre 2012

Le "New Deal " de François Hollande

Il ne s'agit pas de plagier les "Grands Travaux" du Président Roosevelt lors de la crise des années 30. Pourtant nous sommes dans une configuration identique même si le contexte économique est différent : une politique exclusivement keynésienne serait sans grand effet. Le point commun est la montée du chômage et la perte de confiance en l'avenir.

Dans cette situation , le Président de la République ne saurait esquiver .Dans la journée le rapport de Louis Gallois sera rendu public : il prône un "choc de compétitivité" de manière à alléger les charges des entreprises. Cela rejoint d'ailleurs l'analyse du F.M.I.

 Mais la contrepartie de la réduction des charges et de l'amélioration de la compétitivité doit être, à terme, (car il faudra quelque temps pour que les entreprises secrètent de l'adrénaline) une inversion de la courbe du chômage.

 Le défi de François Hollande sera de faire accepter par les Français les 30 milliards d'allègement de charge prônés par le rapport Gallois avec leur contrepartie.

Le Président ne saurait esquiver . Louis Gallois est un homme dont la pertinence des diagnostics est unanimement reconnue. François Hollande devra donc impérativement expliquer et souligner le lien entre amélioration de la compétitivité, croissance...et création d'emplois.

 Ce sera -aussi - l'occasion de prendre à rebours ceux qui estiment que le Président manque de volontarisme.

 Dans ce "New Deal" - moins consensuel que la politique des grands travaux de Delano Roosevelt- il faudra notamment assurer aux Français que les sacrifices sont également répartis : en particulier effort drastique de réduction des dépenses de l’État et aussi celles des Collectivités territoriales en revoyant le "millefeuille" administratif.

 Si le Président explique que le malade sera guéri grâce à un régime bien conçu, il peut (et doit) convaincre. Il n'est pas besoin de prédire du "sang et des larmes". Il s'agit - tout comme Roosevelt , Churchill, ou de Gaulle - de donner confiance quand bien même François Hollande ne peut s'inscrire dans le même registre que les "icônes" précitées.

La crédibilité du Président - et du gouvernement- se joue dans les semaines à venir : Que son intervention du 13 Novembre soit, ainsi, l'occasion d'un vrai "choc de communication" prenant ses détracteurs à contrepied !
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NB- Je regrette que l'on semble écarter d'un revers de main la proposition Gallois concernant l'exploitation des gaz de schistes (et non de sables bitumineux) par fracturation hydraulique. Ces ressources (et cette technique ) réduisent fortement la dépendance énergétique des États-Unis (qui seront bientôt auto-suffisants en gaz et exportateurs). Elles ont contribué à la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois.

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