vendredi 13 février 2015

Russie : soif de reconnaissance ...seulement ?



En lisant (ou relisant) l'ouvrage de Francis Fukuyama "la fin de l'Histoire et le dernier Homme "(1) on est bien vite convaincu que la Russie est mue - depuis l'implosion de l'URSS en 1991 - par un profond désir de reconnaissance internationale à défaut d'une suprématie à laquelle elle ne peut plus prétendre . Cette ambition correspond à ce que Fukuyama dénomme Mégalothymia reprenant un terme cher à Nietzsche . Reconnaissance ou renaissance ? Les deux points de vue semblent coexister.

La Megalothymia n'est pas une pathologie : c'est simplement un des ressorts des relations internationales mêlant considérations stratégiques (contrôle des frontières, tentative de vassalisation des Etats appartenant à " l'étranger proche") et souci d'être reconnu sur la scène internationale. 

Il est vrai que la Russie de Vladimir Poutine n'est plus celle de Gorbatchev ou de Boris Eltsine  et qu'il existe probablement un fil conducteur reliant les initiatives et rendant cohérentes les influences recherchées : Union eurasiatique , coopérations au Moyen-Orient , alliances ponctuelles avec la Chine ...et tentatives pour reprendre pied en Europe Centrale .

 Difficile cependant de faire la part de ce qui ne serait qu' une aspiration pacifique pour retrouver la place jadis occupée par l'URSS...ou bien (si tant est que l'on puisse faire le tri ) volonté de puissance et de domination.

L'évolution de la situation en Ukraine nous renseignera bien vite.

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(1) Flammarion (Champs) 1992

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