jeudi 28 juillet 2022

Ben Salmane : "un petit tour ...et puis s'en va "

 

Décidemment il est aisé de se refaire une virginité dans les relations internationales : le journaliste Jamal Khashoggi doit - après son assassinat en octobre 2018 au consulat saoudien d'Istanbul - se retourner dans sa tombe (si tant est que son corps démembré le lui permette ) . 

Il est vrai que l'Arabie Saoudite "nous tient par la barbichette " (pétrole, gaz , achat d'armes etc...) et que - sur le plan stratégique - Ryad peut contrebalancer Ankara ...sans parler de Téhéran .

Emmanuel Macron , en recevant aujourd'hui MBS ne fait pas autre chose que Joe Biden (les USA et l'Arabie se sont récemment "serrés les coudes" à défaut de se "serrer les mains") . Le réalisme en matière de politique internationale se moque de la morale politique : Le prince saoudien  se frotte les mains ...si tant est qu'il ait lu Machiavel . Un petit tour de plus ...et puis s'en va .

jeudi 21 juillet 2022

OTAN 2030 : lucidité et myopie

 

Dans sa vision prospective pour 2030 (document public) , le groupe de réflexion OTAN définissait avec lucidité les enjeux pour l'Alliance , en particulier la priorisation d'une menace : l' offensive de la Russie en Ukraine . Le groupe de réflexion soulignait que Moscou n'hésiterait pas à employer la force et suggérait que ce soit là un point de discussion majeur au sein du COR. Dans cet optique plusieurs réflexions étaient engagées sur la nécessité de demeurer "l'arme au pied" . 

Il est surprenant cependant que l'on ait pas (suffisamment ?) anticipé les doubles impacts de l'arme énergétique (arme contre la Russie mais aussi arme de la Russie contre l'Occident) . Il me semble pourtant que les Etats-Unis (à l'époque d'Obama et / ou de Trump) avaient fait pression sur l'Allemagne (Mme Merkel) pour qu'elle ne soit pas à ce point dépendante du gaz russe . Le gazoduc Nord Stream (devant être doublé par un Nord Stream 2) avait été au centre des débats . Gérard Schröder était la "courroie de transmission du projet" ( préparant son avenir ou - à tout le moins - une opportune retraite feutrée) . 

Sans refaire l'histoire et "rétropédaler" on peut s'interroger sur la vision quelque peu myope de l' OTAN en 2021 en regrettant que l'aspect économique (1) n'ait pas été intégré dans les préconisations  exclusivement ancrées dans le "champ" militaire hors des contraintes énergétique .  

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(1) Sauf à considérer que le groupe de réflexion "OTAN 2030 " s'inspirait plus directement de la position américaine : les Etats-Unis , auto-suffisants en pétrole et en gaz (schiste) , n'ont rien à craindre d'une coupure de gaz en provenance de Russie . A la différence - tout particulièrement - des Allemands .

lundi 18 juillet 2022

RECHAUFFEMENT / TROP TARD ?

 

Alors que les températures atteignent (et dépassent ) les 40 degrés à l'ombre un peu partout au sud de l'Europe on s'interroge : que peut-on faire pour enrayer ce bouleversement climatique ? Hélas, pas grand chose sauf tenter de stabiliser les "pics"  au niveau actuel. Car il semble bien que l'on ne puisse "rétroagir" sur les tendances actuelles , celle d'une montée en puissance des températures depuis la fin du 19 ème siècle . 

Certes la COP de Paris (COP 21- 2015) avait dégagé un consensus pour limiter la hausse des températures à + 2 degrés maximum (par rapport à 1850) pour la fin du siècle (et si possible +1,5 degrés) . Mais tout cela s'est apparenté à un vœu pieu . Les prévisionnistes du GIEC considèrent en effet que le rythme actuel est de + 2,5/ +3 degrés fin de siècle (1) . 

Il semble bien que le "coup soit parti" et que les nouvelles mesures et nouveaux comportements n'aient guère d'effet sur le présent . Au moins pourront-ils modifier et peut-être ralentir les hausses des températures d'ici 20 ou 30 ans . Pour nos enfants ...et petits enfants .

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(1) + 2,7 degrés dans le scénario intermédiaire (rapport du GIEC /Aout 2021)

vendredi 15 juillet 2022

IRAN / ISRAEL : bruits de canon ?

 

Le déplacement du Président Biden au Moyen-Orient est-il un signal du retour des Etats-Unis dans cette zone (après le fiasco en Irak ) ? Il s'agit à la fois de renouer ou d'affermir des alliances ( Emirats, Arabie Saoudite ...) et - aussi - de donner des gages à Israel en réaffirmant que l'Iran ne serait jamais en possession de l'arme nucléaire . 

Certains veulent voir dans cette réaffirmation l'agacement devant le piétinement des pourparlers avec l'Iran pour revenir - d'une manière ou d'une autre - à l'accord de 2015. D'autres , plus "va-t-en guerre" considèrent que ces propos pourraient être le prélude à une offensive conjointe des Etats-Unis et d'Israel pour détruire certaines cibles (Fordo , Natanz ...) .

 On peut cependant douter que les USA aient l'intention d'ouvrir un autre front alors qu'ils sont engagés dans le conflit avec la Russie en Ukraine . Par ailleurs, il semble bien que si les pourparlers sur le nucléaire avec l'Iran n'avancent pas c'est , en fait , parce que la Russie (signataire de l'accord de 2015 ) freine des quatre fers . Les bruits de canon ne sont-ils pas , dans ce contexte , de simples bruits de feux d'artifice ...pour masquer une incertaine réalité ? 

dimanche 10 juillet 2022

Les "prophéties" d'Igor S...universitaire Ukrainien

 

Igor S...universitaire ukrainien (né à Zhytomir) ne m'a pas dit autre chose jadis que Lech Walesa dans ses propos tenus hier sur LCI . Sauf qu'Igor dénonçait déjà l'impérialisme conquérant (litote) de la Russie dès 2009 .  Cet universitaire - demeuré en lien avec sa famille et amis en Ukraine et revenant des Etats- Unis - m'assurait en juillet 2009 que la Russie occuperait bientôt l'Ukraine et s'en prendrait aux Etats voisins (Pologne, Pays Baltes etc...) sous la menace , pour l'Occident , de voir s'interrompre les livraisons de gaz russe . Sur ce point Igor avait été explicite : Moscou allait utiliser le gaz comme une arme qui pourrait - si on ne s'y préparait pas - , nous faire vaciller . 

Igor m'assurait dans ses courriers - et aussi de vive voix - que cela était la faute des pays occidentaux (Etats-Unis , Union européenne ...) alors englués dans d'autres problèmes (élargissement de l'Union notamment )  . Cela rejoint les propos de Lech Walesa qui appelle désormais l'OTAN à faire face et sans ménagement aux menaces de la Russie . La fermeté des démocraties (même imparfaites) est une nécessité quand bien même l'hôte du Kremlin enrage et menace des pires orages ...

 Igor n'était finalement pas un prophète mais un observateur attentif qui déplorait que les pays occidentaux aient abandonné l'Ukraine après 2004 (révolution "orange" ) en croyant que l'ours russe s'était définitivement  endormi . Mais l'ours n'était qu'en hibernation . 

vendredi 8 juillet 2022

Brexit = Boris (Johnson ) exit

 

Il est évidemment aisé de se moquer des déboires politiques derrière son ordinateur . Pourtant s'il en est un dont on peut pleinement se réjouir c'est bien celui auquel est confronté le Premier ministre anglais Boris Johnson qui a tout œuvré pour sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne (quels que soient les mensonges éhontés avancés pour berner l'opinion publique  ) .

Les scandales dont la presse fait état sont bien peu de choses à côté du pari perdu de Johnson s'agissant du soi-disant bénéfice du Brexit pour le Royaume-Uni .

Peut-on envisager - à terme - un retour  dans l'Union européenne ? Ce n'est pas impossible mais ce n'est pas pour demain . Peut-être lorsque le remord aidant , Boris Johnson (qui n'est pas à retournement de veste près ) viendra plaider pour un retour au  "Remain" ...Ce n'est cependant  pas demain la veille !

mercredi 6 juillet 2022

Covid / gouvernement : sourde oreille et bouche cousue ...

 

Alors que , dans les médias, le covid (1) a succédé à l'Ukraine et au "pouvoir d'achat" dans l'ordre des priorités , le gouvernement est d'un silence assourdissant . Il est vrai que - avec le tourniquet récent des postes ministériels - le ministre Braun vient juste de prendre ses marques .

 Mais cela est troublant : alors que pendant 2 ans nous ne nous endormions pas un soir sans les conseils, apitoiements , exhortations d'Olivier Veran , règne désormais une impression de "bouche cousue" (à moins qu'il ne s'agisse que d'un masque  ) .

Ne pas troubler les Français qui partent en vacances (s'ils le peuvent du fait des grèves SNCF ou pagaille dans les aéroports) , tel semble être le mot d'ordre . Le dossier (explosif) de l'hôpital - situation des urgences notamment et nombre de lits - attendra-t-il la rentrée ?

 Du pain sur la planche - savonnée ? - pour Mme Borne et Braun... 

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(1) rebond de 40 % en 48 heures et 200 000 contaminations nouvelles .

samedi 2 juillet 2022

Hong Kong ...sans parapluie

 

La "révolution des parapluies" de 2019 exprimait la volonté des habitants de Hong Kong de se démarquer de la Chine ou plutôt de faire valoir la spécificité de cette "région administrative" chinoise . 

Mais les parapluies se sont bien vite refermés : alors que Hong Kong ne devait rejoindre le droit commun chinois qu'en 2047 (50 ans après la rétrocession par le Royaume-Uni) , Pékin avance un pion après l'autre après l'adoption de la loi "sécurité" en 2020 . La spécificité judiciaire de Hong Kong (application du commun law ) pourrait très rapidement disparaitre et la monnaie (le dollar de Hong Kong ) se fondre dans le yuan . 

Est-ce un signal envoyé à Taïwan ? Probablement . C'est en tout cas le message symbolique que véhicule le Président chinois lors de son déplacement à Hong Kong ...sans parapluie .

lundi 27 juin 2022

Gabon / Togo : entrée dans le Commonwealth

 

Le 26 ème sommet du Commonwealth vient de se tenir le 25 juin à Kigali . Était récemment évoquée la perspective d'une entrée probable du Gabon dans l'ensemble anglophone . Et bien c'est fait : le sommet des chefs d'Etat vient de confirmer l'admission non seulement  du Gabon mais aussi du Togo qui deviennent respectivement les 55 et 56 ème membres .

Un revers pour la francophonie : mais  est-ce seulement un "élément de langage" ou bien l'indice d'un malaise bien plus profond dans nos relations avec le continent africain ?

dimanche 26 juin 2022

Moscou a perdu la guerre

 

Que l'on prenne les choses par un bout ou par l'autre , la Russie a perdu la guerre qu'elle a entamée en envahissant l'Ukraine . Du fait de cette tentative de destruction d'une nation , la Russie s'est mise au ban de la communauté internationale (en dépit des sourires ambigus de Xi Jinping ou du "pas de deux" de quelques pays émergents ) . 

L'OTAN aura ainsi pu tester la capacité de l'armée russe et prendre en ligne de compte ses fragilités . A la veille de la réunion , à Madrid, de ses membres le consensus est évident : la Russie n'est plus , dans l'immédiat , un partenaire potentiel et le "potentiel" s'éloigne de jour en jour . Quoi que certains doutent en constatant les entrechats dans le Donbass , la Russie n'a pas gagné la guerre de l'Ukraine . Les instances entamées devant la Cour Pénale internationale feront , par ailleurs , "parler les morts" .

 Vladimir Poutine à beau sortir de sa manche la carte du nucléaire , cela - à ma connaissance - n'émeut pas les pays membres de l'OTAN . A imaginer  que cette carte ne soit pas virtuelle et que la Russie se lance dans une offensive nucléaire tactique ou stratégique , le Président russe serait le fossoyeur de la Russie quand bien même l'Occident aurait subi des préjudices considérables .

Que V. Poutine ait tenté de rejoindre le "ciel étoilé " tsariste ou soviétique c'est une probabilité, qu'il soit obligé de faire une longue halte au purgatoire c'est aussi sûr ...à moins qu'il ne prenne le risque - le nucléaire aidant - d'aller droit en enfer . Sans emphase bien sûr, le constat (par quelque bout qu'on le prenne) est que Moscou a déjà perdu la guerre . 

samedi 25 juin 2022

IRAN/ Nucléaire : L' imbroglio

Les négociations tournent dans le vide tant que les sanctions économiques n'auront pas été levées. Pendant ce temps les centrifugeuses tournent et les stocks d'uranium enrichi augmentent . La récente désactivation de 26 cameras de surveillance de ces centrifugeuses plonge l'AIEA dans le doute . 

Certes, l'Iran n'a pas encore les moyens de confectionner une bombe (même si depuis longtemps il en connait les étapes) mais Téhéran possède les vecteurs et le "carburant ". Il lui reste -semble-t-il - à franchir le saut technologique des têtes nucléaires . Israel est convaincu qu'il faudrait 1 an tout au plus pour mettre au point son arsenal . 

Dans un monde qui plus que jamais (cf. Russie, N Corée ...) évoque sans retenue l'utilisation de l'arme nucléaire , il est urgent de parvenir à un accord qui ne laisse pas à l'Iran le loisir d'accumuler de l'U enrichi à 50 ou 60 % . Il y a un seuil  à partir duquel tout pourrait déraper .

vendredi 24 juin 2022

France : allons-nous vers la "chienlit" ?

 

La bourrasque (par ces temps d'orage) a frappé l'Elysée . Emmanuel Macron n'est plus le "maître des horloges " chevauchant les vagues et faisant fi des coups de vents . Le pays a lancé un avertissement : l'élection présidentielle d'avril ne vaut pas "blanc seing" et les aspirations et doléances demeurent . Plus que jamais le pays est fracturé entre ceux - gauche extrême -qui aspirent au désordre pour aller vers tel ordre , d'autres - droite extrême - qui aspirent à plus de sécurité , à moins de multiculturalisme, et à une Europe qui n'efface pas les nations . 

Heureusement pour Emmanuel Macron la gauche est polyfracturée et la droite est encore partagée entre 2 blocs que domine le Rassemblement national . Dans un environnement international aux prises avec bien des défis (pétrole, taux d'intérêts , gesticulations de la Russie , impérialisme de la Chine ) notre "planète France" risque d'être prise dans un tourbillon de grèves (cf. SNCF le 6 juillet ) , d'inquiétudes (pouvoir d'achat ) , de défiances . Un Premier (-ère) ministre solide est , dans cette situation , indispensable pour mettre en œuvre un véritable "contrat de gouvernement " sauf à vouloir gérer la France au cas par cas quitte à se retrouver dans l'instabilité de la III ème ou IV République .

Pourrait-on - dans ces circonstances exceptionnelles - reprocher au Président de recourir plus fréquemment au référendum , non pas pour passer "par dessus la tête " du Parlement mais pour s'assurer que les Français sont , eux , demandeurs d'un tel contrat de gouvernement ( et de la boussole qui va avec permettant de voir le chemin ) ?

La  situation que nous vivons n'est pas issue d'un coup de dés : elle illustre les fractures qui traversent la France . Il ne s'agit cependant pas de la faille de San Andréas et Emmanuel Macron peut décider de construire un pont qui ne soit pas simple passerelle . A lui de trouver le bon matériau . L'intelligence et la capacité de séduction ne suffisent pas . On vient de le voir .

lundi 20 juin 2022

Législatives : Hortense met "les doigts dans la confiture "

 

C'est une évidence, le "big-bang" d'hier résulte non pas du score du conglomérat Nupes mais de celui du Rassemblement National (89 députés soit dix fois plus que dans la précédente mandature) . Ma voisine , Hortense , a glissé (m'a-t-elle dit en confidence du haut de ses 81 ans ) un bulletin RN dans l'urne , ce qu'elle n'aurait jamais imaginé il y a 5 ans .

C'est que dans cette circonscription les ambitions personnelles et/ou les irresponsabilités ont éliminé , au 1er tour, les partis modérés , ne demeurant que les 2 partis "extrêmes". Hortense étant saturée de Mélenchon qui , selon elle , n'est qu'un comédien dell'arte  s'est résolue à voter pour le candidat du RN ...quand bien même du bout des doigts et avec une pincette .Celui-ci a finalement été élu . 

Est-ce là une des explications du score, en France ,  du Rassemblement national ? Peut-être : dans un langage imaginé que je ne lui connaissais pas Hortense m'a dit que Mélenchon , selon elle , "voulait casser la barraque " et restaurer la Commune de Paris  . Hortense regrettera-t-elle d'avoir mis un doigt dans le "pot de confiture" ? Pour l'heure , elle n'en a pas l'air . Y mettra-t-elle désormais la main ?

jeudi 16 juin 2022

La Chine sort de l'ombre

 

Ce n'est pas une nouvelle en soi : la stratégie "Nouvelle route de la soie" montrait déjà le nouveau visage de la Chine : face aux Etats-Unis , elle ne s'en laisserait plus conter et avancerait désormais à découvert . Mais, désormais, l'avancée est bien visible : elle avance dans l'Océan Pacifique à quelques encablures de l'Australie en signant un accord avec l'Etat des Iles Salomon (base navale chinoise envisagée) . Cela pour faire pièce aux Etats-Unis qui ont mis en place une coalition (Aukus) pour endiguer la progression de la Chine dans la zone Indo-Pacifique . 

La Chine avance aussi (prudemment) en Afrique en laissant son allié russe prendre les devants . Elle avance de manière plus visible en Amérique latine  : une douzaine d'Etats ont adhéré à la "Nouvelle Route de la Soie" et , ces jours derniers , Pékin s'engage auprès du Vénézuela dans un accord de partenariat sur 20 ans (où le pétrole n'est pas absent ) .Dans le même temps la Chine rappelle sans nuance ses droits sur Taïwan faisant lien avec les revendications russes sur l'Ukraine .

Chaque partie se positionne donc , solidement pour la Chine et les Etats-Unis ou plus rageusement par la Russie qui tente de retrouver la place que lui a - sans le dire - subtilisé la Chine . L'Union européenne est entre deux feux : avec la possibilité de jouer les médiateurs ...ou de prendre des coups (en acceptant cette éventualité) . 

mercredi 15 juin 2022

Législatives : Moskova ou Bérézina ?

 

En simplifiant à l'extrême on pourrait avancer que l'issue de la bataille électorale de dimanche prochain est celle de la Moskova (revendiquée comme victoire par Napoléon mais aussi - sous le nom de Borodino - par les Russes de Koutouzov ) . Telle serait la situation si l'actuelle majorité n'était pas reconduite mais disposait tout de même d'une majorité relative permettant au Président de nouer des alliances de circonstance soit de procéder à coups de 49-3 . 

Chacun (comme à la Moskova - Borodino) revendiquerait la victoire . Et l'on voit d'ici la tête de Mélenchon qui appellerait le peuple "à prendre les armes" comme en 1789 ou 1791 ...Si , par contre , non seulement la majorité absolue (289 sièges) n'était pas atteinte mais si la majorité relative était "ric-rac " la France serait dans de beaux draps : les envolées lyriques de Mélenchon auraient - sans en avoir la saveur - l'odeur de mai 1981 qui conduirait à l'effondrement ( comme en Grèce de 2010 ) sans qu'un nouveau Maurois ne surgisse , heureusement , pour convaincre Mitterand (en 1983) de ne pas sortir de l'Union  (que Fabius un moment envisageait) . 

Dans la carambouille qui se prépare (des duels NUPES /RN auront lieu du fait d'ambitions personnelles qui ont éliminé des partis modérés) on n'y voit pas très clair. Emmanuel Macron semble s'être éveillé un peu tard et Elisabeth Borne a du mal à souffler dans le clairon . Certes , il n'est pas question de sonner la retraite et une heureuse surprise peut survenir dimanche qui ferait taire Robespierre . Mais l'on entend guère l'angélus en ces heures . Plutôt - un peu tard - un air proche du tocsin . Pour sortir les Français de leurs (beaux ) draps ?

mercredi 8 juin 2022

GABON : le Commonwealth en ligne de mire

 

Aussi stupéfiant que cela puisse sembler, l'entrée du Gabon (pétrole, uranium , manganèse) dans le Commonwealth britannique semble en bonne voie . Le président Ali Bongo avait fait acter sa demande en 2021 et - en mars dernier - une commission d'évaluation s'est rendue à Libreville . Le processus est donc bien engagé . 

C'est une bien triste nouvelle pour la France qui , depuis l'indépendance , avait noué des liens étroits avec ce pays d'Afrique centrale . C'était au temps de Léon M'Ba et d'Omar Bongo . Des liens trop étroits peut-être ? En tout cas symbole de toute une époque . Au temps jadis où le Gabon soutenait la sécession du Biafra et , par là même, appuyait indirectement  la France qui tentait de s'opposer à l'avancée britannique en Afrique centrale . 

Singulier que de voir dans quelque temps siéger le Gabon aux côtés du Canada, de l'Australie , de la Nouvelle Zélande , de l'Afrique du Sud , des Bahamas , du Ghana etc ...etc...Why not ?

mardi 7 juin 2022

E. Macron / Ukraine : indécision ?

 

Emmanuel Macron n'a toujours pas pris la décision de se rendre à Kiev ou dans une des villes martyres de l'Ukraine . Est-ce pour ne pas "humilier " la Russie qu'il tergiverse de la sorte ? C'est l'autre visage du Président que de jouer à la fois l'éclat et la prudence . 

Quel côté de Janus l'emportera ? Pourtant Emmanuel Macron a tout fait pour éviter des fissures dans la position de l'Union et présenter ainsi un front uni face à Vladimir Poutine . Il a semblé être "l'homme orchestre" qui parlait à Poutine (sans donner l'impression d'un murmure mais au contraire d'un "parler cash") . Et voici qu'il hésite à se rendre en Ukraine et redoute que cette affaire (disons cette agression ) ne se traduise par un affront fait à Moscou . 

Position difficile à comprendre : faut-il prendre des gants pour ne pas "humilier" l'agresseur ? Qu'en sera-t-il si , à trop ménager la Russie , on lui ouvre le chemin de la Pologne ou des pays Baltes ? Sur le plan moral peut-être E. Macon a-t-il raison mais probablement pas sur le plan stratégique s'agissant d'un dictateur qui ne connaît que le rapport de force . 

Dans la bible orthodoxe il est peu probable qu'il faille tendre l'autre joue après avoir été - comme l'Ukraine - à différentes reprises souffletée .

vendredi 3 juin 2022

Stade de France : L' Omerta ?

 

Des amis espagnols ( et pas seulement britanniques) s'émeuvent des violences et agressions qui ont eu lieu notamment à la fin du match Angleterre/ Espagne . Plusieurs auraient été détroussés .

Le Real  de Madrid - et pas seulement le club de Liverpool - demande ainsi des comptes aux autorités (UEFA, Gouvernement etc...) . M. Darmanin , ministre de l'intérieur, aura fort à faire s'il tente de "noyer le poisson" en invoquant en leitmotiv la quantité "industrielle" de faux billets .  Car Madrid invoque , aussi , des agressions et des hospitalisations parmi ses supporters .

Certains diront que c'est un "coup bas" à la veille des législatives , d'autres se réjouiront qu'il n'y ait pas eu de morts ... De leur côté nos amis madrilènes s'interrogent sur le sens de cette corrida . La France , pendant ce temps , arbore aux yeux du monde , une bonne paire de cornes .

jeudi 2 juin 2022

France : Fluctuat ...Nec mergitur (?)

 

Il ne s'agit pas de reprendre l'expression de Pierre Viansson-Ponté quelques semaines avant mai 68 : "La France s'ennuie "- disait-il -  mais de constater un certain flottement . Un vent mauvais qui se lève mais qui n'est pas encore tempête . Ce flottement semble en partie entretenu : le gouvernement donne l'impression de patiner (ou plutôt de surfer en attendant le verdict des urnes) . 

S'agissant de l'Ukraine on attend impatiemment le déplacement à Kiev d'Emmanuel Macron que semble avoir préparé Mme Catherine Colonna . L'Union européenne a quelque peu de mal à se positionner : est-ce l'explication du retard dans ce déplacement ? 

L'affaire du stade de France nous confronte à des réalités subalternes mais qui font mouche dans l'opinion publique . LFI se pourlèche de la situation et "Ensemble ! " manque d'enthousiasme pendant que le R.N. surgit sur la scène telle la marionnette d'un Guignol que l'on aurait oubliée .

 Les Français , face au vent qui se lève , ont - pour certains - préféré mettre la "tête dans le sable ". Fluctuat ...Nec Mergitur

vendredi 27 mai 2022

E. Macron : Kiev attend

 

Qu'Emmanuel Macron n'ait pas souhaité se rendre à Kiev au moment de la campagne présidentielle, on peut le comprendre . On comprend moins que réélu chef d'Etat et présidant l'Union européenne , le Président Macron n'envisage pas (à moins que ...) de se rendre auprès du Président Zelensky . Cela afin d'apporter le soutien de la France et de l'Europe dans un contexte où la Russie n'en finit pas avec ses coups de boutoir au Donbass pour compenser sa désillusion première de mettre à bas la nation ukrainienne . 

Ce n'est probablement pas - comme vient de le dire Clément Beaune , ministre en charge des affaires européennes - en affirmant que l'Ukraine devra attendre 10 ou 15 ans avant d'intégrer l'Union que l'on exprimera le soutien occidental au pays victime de l'agression russe .

Certes, on peut comprendre que l'adhésion ne puisse se faire du jour au lendemain (tant pour des raisons économiques que politiques ou sociales ) mais il est urgent de faire une place à Kiev autour de notre table ronde européenne , quand bien même l'Ukraine n'entrerait pas encore dans le "premier carré" . 

Emmanuel Macron a , pourtant , l'habitude de  solutionner les quadratures de cercle ....