mercredi 29 juillet 2015

Union européenne : To be or not to be ?


Avancer ou reculer ? Le peu d'enthousiasme suscité chez nos amis allemands par les propositions du Président Hollande (un gouvernement économique de la zone euro, Parlement etc...) déconcerte : c'était pourtant là - avant la crise grecque - un des souhaits de Berlin. La crainte d'une Europe à 2 vitesses (la Grèce est au "point mort") explique probablement ce revirement. 

Paradoxalement ce revirement intervient au moment même où le ministre britannique des finances , George Osborne, déclare souhaiter une zone euro plus forte  (1). Le paradoxe n'est qu'apparent : avant le référendum de 2017 les britanniques veulent s'assurer que les pays de la zone euro sont "en ligne" sur le plan des réformes et que cela bénéficiera à l'ensemble de l'Union. La crainte du Premier ministre Cameron est peut-être d'avoir à se tirer une balle dans le pied en cas de victoire du "non" .  Il faut donc démontrer que l'Union possède bien - sur le plan économique - un gouvernail et une attractivité. Il s'agit là d'un "logiciel" britannique à moyen terme et non pas d'humour anglais...

Mais - au-delà de la tactique et du non-dit britannique - il n'en demeure pas moins que l'avenir de l'Union repose bien sur une stratégie incluant davantage la dimension politique . C'est ce que Hubert Vedrine, ancien ministre des affaires étrangères,  entrevoyait au début des années 2000 (2) lorsqu'il appelait de ses voeux une vraie politique étrangère de l'Union .

L'Union européenne privée de vision politique (intégrant le facteur économique) ne serait plus qu'un puzzle illisible constitué de pièces ayant du mal à s'imbriquer.

Nos amis allemands -au-delà de leurs légitimes préoccupations pour leur retraite et la santé de leurs fonds de pension - sauront l'entendre. 
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(1) Le Figaro.fr du 29 juillet 2015
(2) "Face à l'Hyper-puissance" (Hubert Védrine, Editions Fayard 2003)

mardi 28 juillet 2015

Turquie : bienvenue " dans le club "...


On s'en doute bien, la Turquie n'a pas rejoint le " club" de la coalition contre l'E.I. sans arrière pensée. M. Erdogan songe probablement à faire "d'une pierre deux coups". Les Kurdes sont dans son viseur tout autant que Daesh.  

Il nous appartient donc (à nous Européens, Américains ...) de modifier notre champ de vision à l'égard du PKK qui est (avec les Peshmergas) en première ligne contre l'E.I. sauf à cautionner les actions en cours tendant à neutraliser les Kurdes. 

Pour autant la prise de position (tardive) d'Ankara est une bonne nouvelle : de la sorte on peut espérer que l'E.I. soit "pris en tenaille" entre la Turquie, Israël, l'Iran ...et l'Egypte. 

J'oubliais la Russie dont l'action est également majeure.

L'Arabie Saoudite est - théoriquement - dans cet arc de cercle mais elle est, aussi, face à ses contradictions , celles qui l'ont amené (jadis?) à armer le bras de djihadistes ...

Dans ce contexte, plus que jamais il faut compter avec l'Iran dont la position face à l'E.I. est exempte d'ambiguïté  . 

Bienvenue cependant à la Turquie dont l'aide sera précieuse...à condition que les Occidentaux soient vigilants et ne vendent pas les Kurdes "pour un plat de lentilles" . Les Kurdes sont nos alliés et le PKK est une organisation Kurde. N'est-il pas ?

lundi 20 juillet 2015

Éleveurs en colère / consommateurs sans voix ...


Comme les taxis , les cheminots ou les contrôleurs aériens voici que les éleveurs aujourd'hui manifestent et bloquent Caen ...et le Mont-Saint-Michel. Les consommateurs, eux, ne comprennent pas : la viande bovine est chère (de 10 à 20/25 euros le kg en grande surface et jusqu'à 30 euros chez les bouchers) et le poisson hors de prix . 

 Comment dans ces conditions comprendraient-ils la "grosse colère" des éleveurs ? La transparence est-elle fruit de saison ? Elle est en tout cas souhaitable pour comprendre les écarts de prix : coût de la distribution, marges ...et rentes de situation.

A défaut, nous serons tous bientôt végétariens ...et nous le clamerons haut et fort lors de manifestations ...au Mont-Saint-Michel.

"Je suis végétarien" : nouveau cri de ralliement pour nous Français...et pour nos amis Grecs ?

jeudi 16 juillet 2015

Europe : crise grecque et résilience politique



La décision récemment prise à Bruxelles : fermeté à l'égard de la Grèce (respect des "règles du jeu ") tout en écartant la sortie de la zone euro pour éviter - outre la contagion - que ne vole en éclat la solidarité européenne exprime autre chose qu'une seule vision à court terme. Elle a du sens.

L'axe franco-allemand a tenu bon en dépit d'approches différentes (vision politique du côté du Président Hollande,  vision plus "technico-financière " du côté de la Chancelière Merkel aiguillonnée par son ministre des finances). 

L'approche politique l'a emporté à juste titre : la zone euro , noyau dur de l'Union , n'est pas seulement un moteur économique même si l'Europe a besoin de pistons en état de marche et aussi de vilebrequins. l'Europe est  un espace politique d'abord. En tout cas un espace en devenir. Certes une maison solide exige des fondations (c'est là l'objet de la monnaie et de la coordination budgétaire) mais elle a besoin aussi d'un toit : la charpente , elle,  est de nature politique .

 Elle  suppose - pour que l'Union puisse afficher des ambitions ou au moins un projet fédérateur - une défense et une politique étrangère communes (la PSDC actuelle n'étant qu'un embryon). Or, les budgets militaires des Etats de l'Union sont en constante diminution et leur intégration reste marginale...alors même que le budget militaire des Etats-Unis représente 4% de son PIB, celui des Etats de l'Union atteint à peine 1,8 % .

 Dans ce contexte (et en raison du nouvel expansionnisme russe...et du djihadisme) comment l'Union pourrait être vraiment crédible sur le plan diplomatique à défaut de l'être sur le plan opérationnel? 

Le Président Hollande l'a bien senti en mettant en avant la dimension politique de l'Union ...mais la France sera-t-elle entendue si elle évoque l'exigence d'une Défense européenne ?

 Après la crise grecque (celle d'une éventuelle crise de l'euro pour l'instant écartée) le rebond politique est plus que jamais nécessaire. Il est seul de nature à cimenter l'union des pays dits du "Nord" et ceux du "Sud" qu'une artificielle frontière financière tend à séparer alors même que les démocraties se doivent d'affirmer leur cohésion. Plus que jamais ...

dimanche 12 juillet 2015

Iran /nucléaire : à quelques heures d'un accord ?



Les discussions semblent traîner en longueur. Apparemment... car les considérations stratégiques vont certainement prendre le pas sur tout autre considération : l'Iran est au Moyen-Orient le seul solide recours contre le pseudo "Etat islamique".

 Certes l'Arabie Saoudite est un partenaire économique majeur mais le régime sunnite n'a pas les mêmes raisons que Téhéran d'éradiquer Daech.

 Evidemment il faut aussi donner des assurances à Israël qui - à juste titre - se méfie.  Mais un accord fondé sur des contrôles minutieux de l'A.I.E.A. est de loin plus important que l'absence d'accord qui aurait pour effet de laisser l'Iran (qui possède la connaissance théorique et pratique de toute la filière nucléaire) aller de l'avant comme jadis la Corée du Nord . 

Les considérations stratégiques vont l'emporter et un accord raisonnable sera probablement trouvé d'ici peu.

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NB -actualisation mardi 14 juillet : voilà qui est fait !

lundi 6 juillet 2015

Grèce / Russie : un "coin" enfoncé dans l'Union ?


A qui profite le scénario Grec ? Certainement pas à la Grèce, ni à l'Espagne, ni au Portugal , ni à l'Italie ...ni à l'Union . Mais - au fait- le chantage Grec ne profite-t-il pas à Moscou ? On est en droit -aujourd'hui - de se poser la question : qui a intérêt à déstabiliser l'Union si ce n'est la Russie (dont on connait les accointances avec le Premier ministre Grec...)?

Après l'Ukraine, la Grèce ( nouvelle zone d'influence russe ?) . Qui sait?

En tout état de cause et en raison de cette dimension géopolitique assez évidente, il faut (dans la mesure du possible) éviter la sortie de la Grèce de l'Union sans pour autant faire preuve de faiblesse : c'est ce que souhaiterait sans doute Moscou. 

L'opinion publique grecque , des pauvres gens ont été manipulés , croyant non pas à un "printemps de Prague " mais probablement à un "été Grec" (qui ressemble étrangement à un éphémère "printemps arabe").

On dansait le sirtaki à Athènes le 5 juillet ...tout comme M. Mélenchon à Paris...


mercredi 1 juillet 2015

Faut-il s'habituer, désormais , à "vivre en otages" ?



En Afrique, au Moyen-Orient les otages et les exécutions se multiplient , l ' Union (au-delà de la zone euro) doit faire face au chantage Grec ,  en France - il y a peu - un mouvement "social" des chauffeurs de taxis prenait en otage les voyageurs tentant de rejoindre gares et aéroports dont les accès étaient bloqués , demain et après demain ce sont des "vacanciers" qui vont être pris en otage par des contrôleurs aériens ...

Triste spectacle que de constater à quel point les chantages et la violence gagnent du terrain alors que le civisme s'étiole et que l'emportent  "bluffs" et autres coups de force de natures différentes (Grèce , Ukraine... et - bien sûr - djihadisme aveugle).

Evidemment ces situations ne peuvent être mises en parallèle : un blocage de gare n'est pas une prise d'otages au Nigeria ou des massacres en Irak/Syrie...

Un constat toutefois : nos démocraties sont bien fragiles,faibles et décontenancées lorsque la violence surgit quelle qu'en soit l'intensité.

vendredi 26 juin 2015

Peut-on en finir avec DAECH ?



 La série d'attentats ce jour en France et en Tunisie signifie - au moins- qu'il convient de mener une guerre sans merci contre l'E.I.  tant sur notre sol qu'en Syrie/Irak  ou en Afrique .

Un excellent journaliste de Radio France, M. Hénin, soutenait il y a peu - lors d'une conférence - que l'on accordait trop d'importance à Daech . Ainsi on faisait le jeu des terroristes : leur but étant de terroriser avant une "bataille finale" qui (selon une "prophétie"fantasmée) aurait lieu près d'un village du nord-est de la Syrie (...)

Le conférencier soutenait que, de la sorte, on "mordait à l'hameçon" des djihadistes. 

Mais comment imaginer que l'on puisse détourner la tête et acquiescer lorsque le coordonnateur américain de la coalition, le général John Allen indique (lors d'une réunion au Qatar début juin) qu'il faudra toute une génération pour se défaire de l'E.I. ? 

Le Président Hollande et le Premier ministre Valls disent ce jour (c'est en tout cas le sens de leurs propos) qu'il faut "éradiquer l'islamisme". Sage position que de nommer l'ennemi : tant que l'E.I. sera debout des djihadistes de tout poil tenteront (en France et ailleurs) de l'imiter

La France et l'Union européenne aux côtés des Etats-Unis - et avec la Russie - doivent croiser le fer - et aussi les renseignements - sans attendre une génération . 


jeudi 25 juin 2015

France /une nouvelle ONG ? : "Travellers Watch org." / "Voyageurs en colère"



Non évidemment cette ONG n'existe pas (encore) . Cela dit elle pourrait un jour se créer tant les voyageurs sont devenus des vaches à lait d'ailleurs mal traites) : les taxis" en colère" (contre le groupe VTC américain Uber et contre UberPop) bloquent les aéroports (1) les cheminots" en colère" sont à l'origine de multiples perturbations sur les lignes SNCF, les contrôleurs aériens "en colère" déposent - eux aussi - un préavis de grève. 

Bref il n'y a guère que les voyageurs qui n'expriment pas ouvertement leur colère...Les manifestants manifestent soit parce que les réunions ou négociations avec les Pouvoirs publics "tournent court" soit tout simplement parce que c'est , pour eux, un moyen d'exister . 

Ils en appellent ainsi à nos concitoyens en leur suggérant - exerçant ainsi un habile effet de levier - de manifester eux aussi. Pendant ce temps le gouvernement... gouverne sans être à même d'assurer le respect de la liberté de circulation telle qu'affirmée par la Déclaration universelle des droits de l'Homme en son article 13 : "Toute personne a le droit de circuler librement ...".

Va-t-on assister à la création d'une nouvelle ONG afin de garantir ces droits, une ONG qui s'intitulerait "Travellers Watch org. "et qui aurait son mot à dire à la veille des grandes transhumances françaises (car - curieusement - les "colères" sont particulièrement vives en ces moments)  ?

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(1) La violence accompagnant le blocus des gares et aéroports est un "mauvais coup" pour les taxis. Ils se sont aliénés une partie de l'opinion publique qui connait maintenant l'offre alternative que représente Uber Vtc.

mercredi 24 juin 2015

Nucléaire : l'Iran tient-il ses engagements ?



Dernière ligne droite probable avant un accord. C'est cependant à juste titre que les 5 +1 s'interrogent sur la validité des engagements pris par l'Iran afin d'assurer qu'il n'y a pas de "dérapage" militaire du nucléaire . 

Ainsi en 1998 l'Iran - pour montrer sa bonne foi - a-t-il signé un document dénommé "protocole additionnel au TNP ". Ce faisant, Téhéran acceptait l'accès de l'A.I.E.A à ses différents sites avec un très bref préavis. Il s'agissait là d'un geste de bonne volonté et de transparence.

 On peut , en effet, croire en la bonne volonté de l'Iran mais à condition que les engagements pris et souscrits soient effectivement  respectés : Or le "protocole additionnel" signé il y a plusieurs années n'a toujours pas été ratifié par le Parlement iranien. Bien au contraire , on semble assister (depuis quelques jours) à un raidissement de Téhéran.

 A juste titre on se pose la question : veut-on cacher quelque chose...sur le site militaire de Parchin ou ailleurs ? Au moment où la désinformation tente de semer le doute et de faire échec aux négociations il est urgent que Téhéran choisisse son camp...vraiment.

jeudi 18 juin 2015

"Lettre" à un ami grec désemparé



                             

    Cher Demetrios,


Dans ton courrier reçu ce jour du bicentenaire de la bataille de Waterloo (est-ce par hasard?) tu me dis craindre une déroute pour ton pays : une sortie de l'euro et un retour à la drachme que tu qualifies (un peu grossièrement) de "monnaie de singe". 

Je n'ignore pas que M.Alexis Tsipras croit en son étoile ...et en son ministre de l'économie . Il ferait cependant mieux de relire Homère : Ulysse ne s'est pas laissé endormir par la nymphe Calypso

Tu me répondras que M.Varoufakis n'a rien d'une nymphe et tu as certainement  raison . Mais j'insiste à propos des leçons de l'Odyssée : Ulysse n'est pas resté éternellement prisonnier de Calypso ; il  est finalement retourné à Itaque . C'est ce que l'on peut souhaiter de mieux en ce jour où l'Eurogroupe tente de trouver une issue à cette situation qui te fait m'appeler au secours.

 Ainsi que tu le devines, je n'y puis rien : de nombreux augures (le ministre de l'économie allemand par exemple) intègrent déjà une sortie de la Grèce de l'euro. La directrice du F.M.I. s'interroge aussi. Bref la bataille en cours s'apparente à un possible Waterloo pour ton pays ...ou encore à un Trafalgar pour tes armateurs  .

 Il reste tout de même un espoir : L' Union européenne redoute davantage que la Grèce ne sombre dans un chaos qui voilerait pour longtemps la lumière que nous tend Prométhée .

 Ne soies donc pas pessimiste à l'extrême : Alexis Tsipras se dira qu'il vaut mieux rejoindre Itaque et que M.Varoufakis n'est qu'un mirage sorti de la lampe d' Aladin. 

Les sages réunis à Luxembourg ou à Bruxelles (près de Waterloo) se diront alors qu'une issue est politiquement nécessaire à condition que Calypso ne s'enfonce pas encore davantage dans la mer. 

   Crois, Cher Demetrios, en mes amicales pensées en te suggérant cependant de vérifier à Delphes que mon (relatif) optimisme tient bien encore la rampe.

samedi 13 juin 2015

David Lodge : un romancier à (re) découvrir



Dans le monde de David Lodge (le nôtre) les routes et les destins se croisent : dans un aéroport, un bureau ou sur un campus d'université. C'est d'ailleurs le titre d'un de ses livres : "Un tout petit monde'' (préfacé par Umberto Eco en 1984) le meilleur à mon sens d'une dizaine de romans .

Il est assez rare pour une série romanesque de "crever l'écran'' à ce point . C'est pourtant le cas.

 Le hasard n'existe pas chez David Lodge :  les destins prennent la place qui leur est naturellement  assignée tout comme la pièce d'un puzzle à l'échelle de la Terre vue depuis une navette spatiale.

Ces romans écrits d'une plume alerte restituent un décor qui devient soudain notre environnement  et font provisoirement oublier le quotidien de notre "Tout petit monde" : celui , par exemple, du si commenté voyage à Berlin du Premier ministre ou bien de la relaxe tant espérée par Dominique Strauss - Khan ...

Bref, un vrai "petit monde"dont nous avons depuis longtemps oublié de lire la préface .

samedi 6 juin 2015

" Etat islamique '' : Fin en 2045 ?


Le général John ALLEN (coordinateur américain de la coalition internationale) indiquait ces jours derniers (1) à l'occasion d'un forum à Doha qu'il faudrait''attendre une génération ou plus avant de vaincre l'idéologie de l'E.I".

Réalisme ou fatalisme ?

 Peut-être conviendrait-il - pour ne pas attendre si longtemps - d'élargir nos présomptueuses (et peu efficaces) coalitions ? Ainsi l'Iran  est l'un des "fers de lance" dans le combat à mener mais il y a tout lieu de compter aussi avec la Russie et la Chine.

Pourquoi ne les mentionne-t-on pas alors que la Russie comme la Chine sont tout autant menacées que nos nations occidentales par l'islamisme radical ?

 Bien sûr on n'imagine pas que Moscou comme Pékin demeurent dans l'ombre sans agir ou réagir. Mais peut-être conviendrait-il face à une menace systémique de montrer que la coalition n'est pas seulement celle d'un l'Occident exclusivement américain ou européen ?

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(1) Journaux Libération et La Croix du 3 juin 2015 ( dépêche AFP) 

mercredi 3 juin 2015

Hausse du chômage : pourquoi s'indigne-t-on ?



Depuis 2 jours les commentateurs commentent et les hommes politiques (de droite, du centre, de la gauche radicale) condamnent : le chômage a augmenté de 0,7 % en avril alors que l'on s'attendait (disent-ils) à une baisse. En fait qui peut le croire lorsque l'on sait que la croissance pour 2015 se situera aux alentours de 1% ?

Or les économistes "sérieux" (c'est un pléonasme...) savent que le taux de chômage ne baissera pas de manière visible tant que  la croissance ne  passera pas la barre des 1,5 %, ce qui n'arrivera pas avant 2016 et cela sous conditions : maintien du bas prix du pétrole, parité inchangée de l'euro face au dollar....

On est donc en droit de se poser la question : pourquoi s'étonne-t-on et s'indigne-t-on alors que l'on sait que la croissance reste insuffisante ? Certes les critiques politiciennes ont leur raison d'être mais pourquoi est-on surpris ?

Évidemment une des questions a trait aux réformes "structurelles"  (fluidité - selon le terme usité - du marché de l'emploi, réduction des coûts horaires etc...).

La question est celle-ci : faut-il poursuivre, faut-il aller plus loin , faut-il faire comme l'Espagne (dont le taux de croissance avoisine les 2 % mais qui ne peut pour autant faire baisser aussitôt un taux de chômage de 23% ) ? Dans ce contexte ambigü les Espagnols viennent - lors des toutes récentes élections municipales/régionales - de placer en " pôle position" le parti de gauche radicale Podemos tant ils se sentent indignés ?
  
La lecture économique est une chose, la lecture politique en est une autre...

vendredi 29 mai 2015

Grèce / sortie de l'Euro : risques politiques sous-évalués



A en croire les analystes économiques les marchés (et aussi peut-être la B.C.E) auraient déjà intégré une possible (sinon probable sortie de la Grèce de l'euro). Les tergiversations du nouveau gouvernement Grec et la mauvaise volonté affichée de M.Yanis Varoufakis ne seraient finalement pas "cataclysmiques" pour l'économie européenne. 

Néanmoins des commentateurs font preuve d'un peu plus de discernement : au moment où le moyen-orient est en ébullition, où nos stratèges tirent à la courte paille ou tournent en rond, est-il prudent de laisser voguer la "galère grecque" ?

Plus que sur le plan économique, le risque d'un "défaut politique" de la Grèce serait (à mon sens) lourd de conséquences. Imagine-t-on les risques que l'Europe assumerait en laissant la Grèce s'accrocher à la Russie ou bien sombrer dans une anarchique précarité ?

Par ailleurs et sans imaginer que l'Acropole devienne mosquée, ou qu'Athènes connaisse le même sort que Palmyre, ce serait peut-être offrir une  "table ouverte" au pseudo "Etat islamique".

 Certes ce n'est qu'un chapitre relevant pour l'heure de imaginaire . Mais, pour autant, faut-il tenter le diable ? Et le diable se cache peut-être derrière la dette grecque qu'Athènes - qui croit aux miracles - espère ne pas avoir à rembourser.

lundi 25 mai 2015

ESPAGNE/ELECTIONS : Embellie économique et désarroi politique


Les élections locales (municipales et régionales) d'hier 24 mai marquent un tournant : les partis politiques "traditionnels" ne font plus recette : A Madrid comme à Barcelone le parti d'extrême gauche Podemos vient troubler le jeu avec un autre parti, celui des "Citoyens".

 A différentes reprises je me suis posé la question : certes l'Espagne (avec sa rigueur) est considérée comme un des meilleurs élèves de la "classe européenne''. Certes les perspectives de croissance dépassent les 2%...Oui, mais : le chômage demeure au-delà des 23 % et celui des jeunes approche les 40 %.

A Barcelone le parti qui vient en tête est celui d'une jeune femme qui a pris la tête d'un mouvement anti-expulsions locatives, une sorte de mouvement des "indignés" qui appelle à un "changement citoyen". 

Tout cela interpelle : l'Espagne va-t-elle rejoindre la Grèce dans un "raz-le-bol" contestataire et (pour beaucoup) irrationnel ? Mais comment faire entendre raison aux familles expulsées de leur logement, aux jeunes qui tournent en rond ...en dépit d'une croissance dépassant les 2 % ?

dimanche 24 mai 2015

Les USA font barrage à une ZEAN au Moyen-Orient


Si mes informations sont bonnes le projet de créer une Zone Exempte d'Armes Nucléaires (ZEAN) au moyen-orient vient de faire long feu à l'ONU en raison d'une coalition États-Unis, Canada , Royaume-Uni.

 Ainsi une nouvelle fois sera repoussé ce qui avait été décidé en 2010 : la conférence d'Helsinki programmée en 2012 avait déjà fait long feu (en raison peut-être d'une nouvelle glaciation États-Unis /Russie peu propice à ce que l'on s'enflamme pour ce projet ).

L'occasion était pourtant là en 2015 : les négociations sur le nucléaire avec l'Iran auraient permis de s'assurer de la bonne foi de Téhéran . Mais les États-Unis, le Canada (qui vont de pair) et le Royaume -Uni  ont préféré éviter l'embarras occasionné à Tel-Aviv : il lui est difficile de renoncer à son armement nucléaire et à la dissuasion qui l'accompagne.

Au delà de ce projet de ZEAN , on ne peut manquer de s'interroger sur les stratégies déployées au Moyen-Orient par les occidentaux : la politique à courte de vue de certains (soutenir l'opposition à Assad et vouloir - d'un pied de nez - éliminer le "pseudo-État islamique") interpelle .

A moins que les tenants des fantasmatiques théories "du complot" ne considèrent que le djihadisme effervescent justifie une "réalpolitik"qui aurait -aussi - pour objet le "containment" de la Russie.

dimanche 17 mai 2015

La reine Zénobie : il faut sauver Palmyre !


Les derniers vestiges de l'intense foyer culturel que fut Palmyre au 3ème siècle vont-ils disparaître? C'est la question que doit se poser- par delà le Styx - la reine Zénobie . Elle s'émeut que l'on ne puisse endiguer les hordes sauvages .

 Elle affirme que l'empereur Aurélien aurait jadis envoyé ses légions . Elle ne comprend pas que son héritage (le nôtre aussi) disparaisse à jamais . Va-t-on décapiter les momies ...au cas où elle voudraient témoigner ?

Elle aussi à sa manière interpelle l'ONU et ses " légions". Elle demande de réagir fermement et appelle à se mettre en ordre de bataille.

 Zénobie n'imagine pas qu'on laisse faire . Elle fut au Moyen-Orient la première femme (dit-on) à se révolter contre la tyrannie. Elle exhorte à faire de même.

Mais le nouvel empereur de la Nouvelle Rome, par delà les mers , pense à autre chose : il chasse deux lièvres à la fois avec ses aériens destriers. Et il ne veut pas se compromettre en mettant pied à terre. Comme Icare il contemple  les choses de haut ignorant qu'il va bientôt se brûler les ailes.

 La France s'indigne. Mais le "mouvement des indignés" est-il pour autant en ordre de marche ? Zénobie - en son royaume - côtoie Stéphane Hessel : ils font cause commune.

jeudi 14 mai 2015

Réforme des collèges : Le "bien penser"...


Ainsi donc la réforme projetée devrait (notamment) aborder l'Histoire de France en hiérarchisant les thèmes en fonction de codes et critères moraux . Cela est peut-être "juste et bon" mais qu'en est-il de l'Histoire dont la  morale  ne s'impose pas a priori mais dont nous sommes cependant - que nous le voulions ou non - les rejetons?  

Je lis (1) que le ''Moyen âge chrétien'' serait relégué aux oubliettes alors que le "développement de l'islam dans le cadre méditerranéen " deviendrait un module obligatoire. C'est un exemple parmi d'autres que les médias rapportent . Pourquoi vouloir favoriser le second thème (certes important) au détriment du premier (tout aussi important pour nos racines) ?

 L'enseignement du latin (certes peu utile pour twitter)  rejoindrait ...les calendes grecques .

 Je m'interroge : est-on déjà dans la soumission  à un modèle ? Probablement pas (encore). Mais l'on donne l'impression de se prendre les pieds dans un  "politiquement correct" qui a un goût de guimauve.

 Mme Vallaud-Belkacem a-t-elle vraiment conscience qu'un cercle de bonnes âmes mandatées nous prépare une Histoire sans âme et sur mesure  ? Si tel est le cas, il est à souhaiter qu'elles n'aient pas perdu tout esprit .

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(1) cf.  Hebdomadaire Le Point n°2226 du 7 mai 2015

mardi 12 mai 2015

Front national : les "raisins de la colère "



Triste spectacle d'un parti - et d'une famille - qui se déchire. A vrai dire, les épisodes médiatisés de ces querelles sont les révélateurs d'une formation politique dénuée de crédibilité : davantage vecteur de colères et de ressentiments que porteuse d'un programme de gouvernement. 

Au-delà d'un feuilleton dans lequel les Atrides occupent l'avant scène c'est le scénario qui nous attendrait si un jour le Front national se hissait au sommet de l’État porté par une vague de frustrations et d'illusions .

En tout cas le drame qui s'est joué ces dernières semaines a l'infini mérite de faire apparaître les zones d'ombre d'un parti qui jongle avec les peurs et les désespérances.

 Plus qu'un roman cet épisode est une bonne grille de lecture pour les mois à venir.