mercredi 29 juillet 2015

Union européenne : To be or not to be ?


Avancer ou reculer ? Le peu d'enthousiasme suscité chez nos amis allemands par les propositions du Président Hollande (un gouvernement économique de la zone euro, Parlement etc...) déconcerte : c'était pourtant là - avant la crise grecque - un des souhaits de Berlin. La crainte d'une Europe à 2 vitesses (la Grèce est au "point mort") explique probablement ce revirement. 

Paradoxalement ce revirement intervient au moment même où le ministre britannique des finances , George Osborne, déclare souhaiter une zone euro plus forte  (1). Le paradoxe n'est qu'apparent : avant le référendum de 2017 les britanniques veulent s'assurer que les pays de la zone euro sont "en ligne" sur le plan des réformes et que cela bénéficiera à l'ensemble de l'Union. La crainte du Premier ministre Cameron est peut-être d'avoir à se tirer une balle dans le pied en cas de victoire du "non" .  Il faut donc démontrer que l'Union possède bien - sur le plan économique - un gouvernail et une attractivité. Il s'agit là d'un "logiciel" britannique à moyen terme et non pas d'humour anglais...

Mais - au-delà de la tactique et du non-dit britannique - il n'en demeure pas moins que l'avenir de l'Union repose bien sur une stratégie incluant davantage la dimension politique . C'est ce que Hubert Vedrine, ancien ministre des affaires étrangères,  entrevoyait au début des années 2000 (2) lorsqu'il appelait de ses voeux une vraie politique étrangère de l'Union .

L'Union européenne privée de vision politique (intégrant le facteur économique) ne serait plus qu'un puzzle illisible constitué de pièces ayant du mal à s'imbriquer.

Nos amis allemands -au-delà de leurs légitimes préoccupations pour leur retraite et la santé de leurs fonds de pension - sauront l'entendre. 
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(1) Le Figaro.fr du 29 juillet 2015
(2) "Face à l'Hyper-puissance" (Hubert Védrine, Editions Fayard 2003)

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