dimanche 9 juin 2019

Inde/Chine : Orient recomposé , Occident désorienté



La Chine avance certes à grands pas vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique ...au rythme, notamment , de la "Nouvelle route / ceinture de la soie" ...et de la 5 G . Mais ,de son côté, l'Inde vient de franchir la ligne de départ quand bien même les coureurs ne seraient pas encore à égalité . 

Néanmoins la large victoire du Premier ministre Narendra Modi aux législatives (303 sièges sur 545) accompagne la marche en avant de l'Inde (taux de croissance de 7 % , population de 1,4 milliards dépassant prochainement la Chine) . Ainsi l'Asie se recompose avec , d'un côté une Chine puissante et retrouvant ses valeurs confucéennes ancestrales et , de l'autre une Inde qui - plus tardivement que la Chine - désormais s'éveille

Il est grand temps pour l'Occident , quelque peu désorienté , de bâtir de nouveaux rêves (dont une Union européenne forte ) au risque , face à l'Inde et à la Chine, de se trouver désemparé .

lundi 3 juin 2019

Démission Wauquiez : Arrêt sur image



Au-delà d'un problème de communication et d'un espace politique qui se rétrécit à vue d’œil chez les "Les Républicains " Laurent Wauquiez a souffert d'un défaut d'image :  tous les grands partis qui aspirent un jour à gouverner ont un leader plus ou moins charismatique mais avec un profil affirmé .Il n'est que de se repasser "en boucle " la physionomie des Présidents de la République depuis 1958 : ils bénéficiaient tous , de De Gaulle jusqu'à Macron d'une image singulière avant même d'accéder au pouvoir ...quand bien même (cf. Hollande) cette image , au fil du temps, se détériorait .

Perçue de manière positive ou négative , Marine Le Pen bénéficie d'une image : c'est - au-delà du programme - ce qui la met au rang de "challenger " d'Emmanuel Macron . Hélas pour lui Laurent Wauquiez n'avait pas d'image (quelle soit positive ou négative) .

Quel avenir pour "Les Républicains " ? difficile à dire tant les trompettes de "En Marche" sonnent le ralliement et le rassemblement pour faire échec au nationalisme "bananier " de Bannon / Le Pen . Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour , dans ce contexte , douter de ce que que le Président du Sénat, Gérard Larcher, soit assez "sage" pour faire émerger une tête (si possible pensante ) de l'actuel imbroglio des personnalités prétendantes .

samedi 1 juin 2019

Tarifs EDF : Rugy a - t- il péché par omission ?



En ce début d'été (de par les températures) le gouvernement pensait peut-être que la hausse d'environ 6 % des tarifs d'électricité passerait inaperçue . Tel n'est pas le cas . Alors certains feront valoir que l'électricité en France est une des moins chère d'Europe . Cela est partiellement vrai mais il faut se souvenir qu'ici l'électricité est à 70 % d'origine nucléaire (la France est la 2 ème dans le monde de par son parc nucléaire) et n'est donc pas tributaire des cours volatiles du pétrole . 

Donc  qui ne dit pas la  vérité ou tout au moins qui a péché par omission ?

Au-delà d'EDF et de la Commission de Régulation de l'Energie , la référence est l'avis de l' Autorité de la Concurrences . Que dit-elle dans son avis du 25 Mars 2019 ?

1- "Que le dispositif envisagé est défavorable pour les 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation de 7, 7 % (1) dont 40 % ne correspondent pas à une augmentation des coûts de production d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux TRV ".

2- "Que l'Autorité recommande par conséquent au Gouvernement de faire procéder avant le 7 mai 2019 à un réexamen de la légalité et de l'opportunité de la méthode proposée . "

François de Rugy , ministre de la transition écologique aurait-il donc péché par omission ?
Le gouvernement était - depuis mars - mis en garde officiellement et il l'était , officieusement, depuis longtemps . Il est surprenant qu'il n'ait pas souhaité réviser le mode de calcul des tarifs EDF et que sa ligne de défense ait été l'obligation de s'en tenir aux propositions de la Commission de Régulation de l'Energie . L'Autorité de la Concurrence serait-elle moins indépendante car moins bien traitée financièrement ? Cela m'étonne et je suis persuadé que l'Autorité de la Concurrence est moins soumise aux lobbies que tel autre structure et probablement plus indépendante .Difficile de croire , par ailleurs ,  qu' une loi ne puisse défaire ce qui a été mal fait .

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(1) La Commission de Régulation de l'Energie envisage une nouvelle augmentation des tarifs au moins d’Août au-delà des 5, 9 % devant s'appliquer au 1er Juin . 

jeudi 30 mai 2019

Israël / Palestine : le plan de paix a "du plomb dans l'aile"



Alors que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner a commencé sa tournée des pays arabes pour présenter le plan de paix qu'il avait savamment mijoté sous la houlette de son beau-père , les chances d'un accord semblent compromises : ce plan devait être présenté fin juin lors d'une conférence à Manama (25-27 juin ) .

Mais il eût fallu que le gouvernement israélien soit à même de réagir. Or l'impossibilité pour M. Benyamin Netanyahou de former un gouvernement de coalition en dépit de son relatif succès aux récentes législatives compromet toute possibilité pour Tel Aviv/Jérusalem d'être en résonance avec le plan américain : il faudra attendre la mi-septembre et les nouvelles élections prévues pour qu’Israël se positionne vis à vis du plan Kushner (en fait du plan Trump) . 

Certes la "communauté internationale " n'en attendait pas de miracles puisque semblait disparaître la notion de "deux Etats" qui est celle toujours exprimée par l'ONU . Au demeurant la légitimation par les Etats-Unis de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan et une part de la Cisjordanie rendait sceptique les plus sceptiques quant à la possibilité pour l'Autorité Palestinienne d'accepter un compromis . Tout comme l'exil - selon le plan Kushner - d'une éventuelle capitale de la Palestine en périphérie de Jérusalem

Au moment où les tensions USA / Iran ne relèvent plus de la seule rhétorique un vent mauvais se lève au Moyen-Orient peu porteur d'un espoir de paix dans le court terme entre Israël et la Palestine . Dommage ...  

lundi 27 mai 2019

Europe : de l'avant !



Le faible écart (0,9 points) en France , en faveur des souverainistes de Marine Le Pen (23,3 %) par rapport à la liste Macron (22,4%)  et la percée des écologistes (13,5 %) ont alimenté lucarnes et gazettes . La vague verte est un acquis européen positif et il faudra en tenir compte : l'avenir de notre planète en dépend tout au moins partiellement si une forte impulsion est assurée par l'Union et si des "signaux forts " sont donnés au niveau international . 

Mais - au niveau de l'Europe - on ne peut parler de vague "bleue-marine" puisque les partis "européistes" sont toujours majoritaires avec environ 430 sièges alors que les partis "souverainistes" restent minoritaires avec environ 170 sièges .

N'en déplaise à M. Bannon , Salvini ou Orban les nationalistes frileux n'ont pas réussi à pirater l'Union et n'ont pu hisser les voiles noires de leurs colères  . 

Tout autant , les grincheux d'extrême gauche sont appelés à rentrer au bercail un peu partout en Europe et singulièrement en France (avec les "insoumis" de M . Mélenchon qui baissent pavillon avec 6,3 % des suffrages). 

Dans la cacophonie des résultats (effondrement de la droite républicaine à 8,4 % et du PS à,6,2 % ) on n'a pas vu , non plus, de vague "jaune" : les"gilets jaunes " ont tous eu besoin de leurs gilets de sauvetage (moins de 1 % des suffrages ...) .    

vendredi 24 mai 2019

Theresa May : Mayday !



Mayday n'est pas un simpliste jeu de mot : le Royaume-Uni est en situation de détresse et lance indirectement un appel à l'Union . Il n'est pas trop tard pour qu'un nouveau référendum remette les pendules à l'heure : les mensonges  et non-dits des Brexiters ont pollué le référendum de 2016 et , de ce fait, il a perdu de sa légitimité quoi qu'en pensent les britanniques légitimistes et légalistes . 

Il est encore temps de rebattre les cartes et de renvoyer - si le Royaume-Uni en décide - Nigel Farage et Boris Johnson en coulisse (comme les Hollandais l'ont courageusement fait hier avec l'europhobe  Thierry Baudet

Car un départ de l'Union ne serait profitable à personne ; sauf peut-être à Trump et à son affidé  Bannon ...En effet sans les britanniques il ne pourrait y avoir un jour de véritable Défense européenne

Par ailleurs, l'Union ne peut uniquement s'arc-bouter sur le "couple " franco-allemand quand bien même il s'agit de l'axe essentiel . Mais le moteur a aussi besoin d'un modérateur .

Mme May à travers ses larmes lance un appel : à ses compatriotes mais aussi à l'Union : mayday dit-elle !

mercredi 22 mai 2019

Europe : une utopie réaliste



En dépit des prétentions de Bannon , Trump, Salvini , Orban , Le Pen et les autres , l'Union européenne demeure le support des valeurs occidentales (y compris celles des Etats-Unis ) .

Comme le souligne Mathieu Lainé (1) , ce sont les philosophies des Lumières et l'ancrage chrétien qui sont à l'origine du projet démocratique et humaniste . Le concept d'Etat-Nation s'est forgé certes sur la base du traité de Westphalie mais ses racines sont antérieures à la guerre de Trente ans .

Lorsque Victor Hugo s'adressait aux nations lors du Congrès pour la Paix universelle (Paris, 1849) l'accent était lyrique lorsqu'il évoquait les futurs Etats-Unis d'Europe mais il était , surtout visionnaire (sans qu'il ait besoin d'une table tournante ) . 

Faut-il tirer un trait sur Hugo , sur Jaurès dont l'encre n'est pas encore sèche parce que des politiciens démagogues et  craintifs sortent de leur poche buvards et papier - mouchoir ?

Au-delà des craintes du court terme des Salvini , Orban , Bannon , Le Pen etc... l'Europe n'est pas une utopie mais une ambition réaliste . Hugo et Jaurès couvrent la voix de Le Pen tout comme celle de Gasperi couvre celle de Salvini .

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(1) essai "Il faut sauver le Monde Libre " de Mathieu Lainé (Editions Plon 2019 )

lundi 20 mai 2019

Bannon / élections : un évangéliste en campagne




Steve Bannon , ancien directeur de campagne de Donald Trump est à l'affiche et les médias s'interrogent à juste titre sur son rôle dans la campagne européenne  . Une chose est claire : il ne veut pas d'une Europe forte susceptible de rivaliser avec les Etats-Unis et d'être un point d'équilibre face à l'arrivée programmée de la Chine . 

M. Bannon est milliardaire : ce n'est pas une maladie mais cela se sait et cela compte tout autant pour le Rassemblement national de Marine Le Pen  que pour la Ligue de M . Salvini . La question que l'on se pose à son propos : fait-il cette opération de sape de l'Union de son plein gré ou main dans la main avec Donald Trump ?

 Mais ce point n'est que mineur puisque Bannon n'agit pas "à l'insu de son plein gré " . Bannon a servi jadis dans les marines et il surfe sur les vagues porteuses : l'immigration en particulier . Pourtant ce thème ne saurait cacher l'essentiel  : l'Union (européenne) fait la force et c'est ce que craint Bannon tout comme Trump installés dans un hégémonisme aux odeurs de 'Manifest Destiny " (évangile américain selon le Président Polk et que reprend l'ancien conseiller de Trump (1)

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(1) Steve Bannon avant de soutenir Trump avait soutenu Ted Cruz lors de la primaire républicaine américaine  et avait déclaré "les flingues , la Bible et celui qui l'a écrite sont ce qui nous rassemble ".

vendredi 17 mai 2019

EDF/ETAT/C.R.E. : qui décide en France du prix de l'électricité ?



Alors qu'une augmentation du prix de l'électricité de 5, 9 % est programmée début juin une autre -plus limitée- pourrait intervenir début Aout aux dires de Jean-François Carenco , président de la C.R.E  (1) . De la sorte la hausse serait d'environ 7 % alors que l'inflation ne devrait pas dépasser les 1, 3 % . Bizarrement le gouvernement ne semble pas réagir bien que cette augmentation aille directement impacter les ménages les plus modestes . Le projet de modification des modes de calcul des tarifs ne semble pas à l'ordre du jour et renvoyé aux calendes grecques .

.Le Conseil d'Etat , saisi par des associations de consommateurs doit se prononcer . Prendra-t-il en considération les critiques de l'Autorité de la concurrence (2) ci-après ?  

"Le dispositif envisagé est défavorable pour 28 millions de clients puisqu'il conduirait à une augmentation des tarifs de 7,7 % HT dont 40% ne correspondent pas à une augmentation des coûts de fourniture d'EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d'EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs aux tarifs règlementés ".

Certains s'étonneront de voir l'électricité en France augmenter alors même qu'elle est , dans notre pays  , d'origine nucléaire à 70 % et donc non liée aux soubresauts du prix du pétrole et seulement marginalement impactée par le coût du transport .
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(1) La Commission de régulation de l'énergie (C.R.E.), présidée par un préfet (en retraite) fait partie des structures dites "Autorités administratives indépendantes " (organisations "juteuses" s'il en est ) .

(2) avis 19-A-07 du 25 mars 2019

mercredi 8 mai 2019

Iran / Etats-Unis : bruit de bottes



Ce 8 mai devrait être l'occasion de ne parler que de paix . Pourtant une partie de "bras de fer" se joue en ce moment entre les Etats-Unis et l'Iran . On sait qu'il y a un an Donald Trump s'est retiré de l'accord signé en juillet 2015 entre les 5 + 1 (membres du conseil de sécurité + Allemagne) et l'Iran à propos de son programme nucléaire afin qu'il ne dérape pas dans le secteur militaire .

Depuis lors les Etats-Unis ont mis en oeuvre des sanctions économiques (interdiction d'exportation de pétrole) à l'encontre de l'Iran . Ces dernières semaines ces sanctions ont été renforcées et des forces américaines sont "sur le pied de guerre" : porte-avion , avions de combat etc...

Dans le même temps le gouvernement iranien vient de notifier aux signataires de l'accord de 2015 (dont la France) qu'il ne respecterait pas la clause limitant l'enrichissement de l'uranium et l'utilisation d'eau lourde . Préalable à la dénonciation , à son tour, de l'accord de juillet 2015 par Téhéran ? C'est peut-être ce que souhaitent les Etats-Unis pour - en poussant l'Iran à la faute - légitimer une intervention .

Bref , en ce moment se joue une partie de poker...en souhaitant qu'il ne s'agisse que d'une partie de cartes où le bluff l'emporterait . En ce 8 Mai il faut croire en la paix, mais ...

lundi 6 mai 2019

Europe : une question de survie



A quelques jours des élections européennes il faut faire un constat :

1- Il existe deux forces centrifuges concomitantes , celle des courants nationalistes / populistes (majoritairement d'extrême droite) que tentent de fédérer Bannon et les autres (Orban , Le Pen , Salvini, Abascal etc...) . Il y a aussi celle - moins perceptible car diluée dans une série d'initiatives - des Etats-Unis de Donald Trump : Le président américain s'échine à écarter l'Union européenne de la scène internationale en ressuscitant un monde bipolaire (Chine / Etats-Unis) .

2 -Que deviendraient les Etats européens s'ils étaient pris en tenaille entre les Etats-Unis et la Chine ? Pas grand chose probablement et tant Marine Le Pen que MM. Orban ou Salvini en seraient pour leurs frais même si , se tournant vers le passé , ils estiment pouvoir guérir les écrouelles . L'Europe est , de la sorte , une question de survie pour les nations qui la composent .

3 - Face à la montée des nationalismes il faut ajuster les réponses : Elles sont culturelles tout autant qu'économiques . Le danger de repli sur soi ne se guérit pas seulement par la problématique du "pouvoir d'achat " . Les chocs culturels (dont les problèmes d'immigration et d'insertion ) sont tout aussi importants : l'excellent candidat de L.R. François-Xavier Bellamy l'a bien compris , Nathalie Loiseau un peu moins .

L'Europe que nous voulons n'est pas exclusivement une Europe de dossiers , de recommandations et de directives  techniques . La dimension sociale et culturelle est essentielle : il suffit de parcourir les romans de Houellebecq (entre autres ...) pour s'en convaincre . 

mercredi 1 mai 2019

Les Huns ...et les autres



Les blacks blocs n'ont pas tout à fait l'allure des Huns et aucun Attila , fort heureusement, n'émerge . A moins que Mélenchon ne s'infiltre ou ne s'invite dans le mouvement . Il est vrai , aussi , que Christophe Castaner ne ressemble en rien à sainte Geneviève , ce qui dissuade peut-être le leader des "Insoumis" de trop en faire ...au-delà de la seule rhétorique .

Paradoxaux sont les alléluia de Mélenchon/ Corbière / Garrido : ils se réjouissent de la soi-disant  "convergence des luttes" alors même que les "Gilets jaunes" et Black blocs (c'est le nouveau cocktail à la mode) empêchent les cortèges syndicaux de se former ou , en tout cas , les dénature . 

Le gouvernement , dans ce contexte , joue aujourd'hui  sa crédibilité : devant les Huns ...et devant les autres .

vendredi 26 avril 2019

Supprimer l'ENA : pas si facile !



Ainsi Emmanuel Macron confirme (après quelques tergiversations) son intention de supprimer l'ENA . Mais le "maître des horloges" maîtrise-t-il le temps ? 

On peut se le demander car cette suppression ne pourrait être effective - au mieux - qu'à la fin de son actuel mandat présidentiel voire dans un autre temps puisque la scolarité ENA est de 2 ans : cela signifie que les élèves qui ont réussi le concours 2018 et sont entrés en formation début 2019 n'achèveront leur parcours qu'en début 2021 .

De la même manière les candidats qui viennent de s'inscrire ces jours-ci (1) et passeront le concours en Aout 2019 ne sortiront de l'Ecole qu'en 2022 ... à moins qu'entre-temps la réforme ait pris corps : on peut en douter ...à moins que le Président n'affiche le même volontarisme que pour la reconstruction de Notre-Dame ...

Quant au fond , je regrette que le Président n'ait pas eu l'idée (et la volonté) de supprimer le lien entre cabinets ministériels et haute administration plutôt que de supprimer l'ENA : car c'est bien là que le bât blesse (avec la complicité qui va avec ) .

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(1) les candidats aux épreuves ENA en 2019 devaient s'inscrire entre le 1er Mars et le 29 Avril ...pour des épreuves ayant lieu en Aout prochain .

mardi 23 avril 2019

Espagne : Elecciones sin sorpresa



Les élections législatives  (enjeu : reconduction ou non du président du gouvernement socialiste actuel ) vont avoir lieu ce dimanche 28 avril . Le PSOE (parti socialiste) devrait être le grand gagnant et Pedro Sanchez sera normalement reconduit comme chef du gouvernement . 

Une inconnue toutefois : le PSOE n'est pas certain d'obtenir la majorité absolue et , dans ces conditions, il devrait compter sur les voix du parti de gauche radicale Podemos . Le grand perdant sera le parti de droite P.P quand bien même il rallierait quelques voix venant du parti centriste Ciudadanos ...voire de Vox .

A ce propos , il faudra  voir ce qu'il advient de ce nouveau parti d'extrême droite VOX  (1) mais cela ne devrait pas bouleverser l'échiquier...à moins que la carpe ne se marie avec le lapin . A noter cependant que c'est la première fois depuis le franquisme qu'un parti de droite radicale émerge...nouveau populisme faisant le pendant à Podemos ?

En tout état de cause le débat d'hier soir sur les chaînes espagnoles n'aura pas soulevé d'enthousiasme : les quatre leaders des principaux partis se sont comportés bien sagement en récitant, tous quatre, leur catéchisme . Au point que le meilleur candidat, moins engoncé dans un rôle , semblait être le présentateur de télévision ...

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(1) le parti d'extrême droite Vox pourrait recueillir 10 -12 % des suffrages 

lundi 22 avril 2019

USA /IRAN : compte à rebours



Donald Trump lance ce 22 avril une offensive pour "assoiffer" (ou plutôt assécher) l'Iran en décidant de supprimer les dérogations permettant à 8 pays (Chine, Inde , Japon , Corée du Sud, Turquie, Taïwan , Grèce, Italie...) d'acheter du pétrole iranien .

Se prépare donc une épreuve de force visant à déstabiliser l'Iran ...Pour négocier un nouvel accord nucléaire ou pour tenter de faire tomber le régime ? 

Outre la hausse inévitable du baril de pétrole (et son impact sur la croissance) les effets géopolitiques seront importants et à surveiller : en particulier l'attitude de la Chine . Se pliera-t-elle aux injonctions américaines ou rejettera-t-elle , comme la Turquie , l'oukase américaine ? Que feront l'Inde et le Japon  ? Ces  pays sont dépendants des importations en provenance du moyen-orient et donc des exportations iraniennes . Un accord est-il passé avec l'Arabie saoudite afin qu'elle ajuste l'offre pétrolière ? Autant de questions . 

Alors que se prépare (annonce en Juin prochain ? ) la présentation d'un plan américain de paix Israël / Palestine les enjeux et les enchères dans le moyen-orient sont au plus haut .

Donald Trump joue aussi sa réélection ...sur un coup de poker ou en étalant un jeu depuis longtemps préparé .   

jeudi 18 avril 2019

Supprimer l'ENA : démagogie ?



Sous la décision d' Emmanuel Macron de supprimer l'ENA ne percerait-il pas un relent de populisme et un zeste de démagogie ? Les "gilets jaune" , on le sait, tirent à boulets rouges sur les "élites" et les élèves de l'ENA sont considérés (à tort où à raison) comme faisant partie d'une caste : ils seraient les "intouchables" de la république !  . 

Ancien élève de l'ENA (1) et issu d'un milieu modeste , je suis de ceux - Si ! cela existe ! - dont le père n'était ni archevêque ni conseiller d'Etat . Ainsi le major de notre promotion (1979, Michel de L'Hospital ) était fils d'un petit exploitant agricole  : cela ne l'a pas empêché de faire une brillante carrière au Conseil d'Etat . Tout comme des fils d'ouvriers entraient au début du 20 ème siècle  à, polytechnique , aidés par une bourse municipale ...sans qu'une once de frustration accompagne leur ascension républicaine . 

Que je sache l'ENA est bien moins "élitiste " que Harvard ou Princeton ou Oxford : une fois passé le concours les études sont gratuites et il n'est pas nécessaire de débourser des dizaines de milliers de dollars (ou de livres) ... ni de tenter - comme aux Etats-Unis  - de soudoyer des examinateurs  . Michel Debré , avec l'impulsion du général Charles de Gaulle voulait introduire le mérite et l'égalité à l'époque où existait un système de cooptation . Dommage de vouloir "casser" cet élan républicain !

Pourquoi, au lieu de "casser" on ne réforme pas ? Si l'on considère que les stages "sur le terrain" sont encore insuffisants , rien n'empêche de mettre les élèves encore plus sur le terrain , de faire en sorte que la note de stage s'appuie davantage sur des moments où l'élève aura été " en situation" de manière à tester son caractère au-delà de son sens du service public (qui est - j'ai pu le constater - toujours présent) .

Notre Président a l'ambition de construire et de reconstruire . Parfait . Comme pour Notre-Dame de Paris , il faut applaudir le volontarisme d'Emmanuel Macron . Pour autant l'ENA - que je sache -  n'a pas pris feu ...quand bien même on (qui ? ) tire dessus à boulets rouges avec un mélange d'envie et aussi de beaucoup d'ignorance quant au dévouement de ceux qui se satisfont de servir l'Etat . 

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(1) Sous mon nom et non sous mon pseudonyme 

mardi 16 avril 2019

Notre Dame d'Espérance



Emmanuel Macron a vu juste lorsque , hier soir, il a prononcé le mot d'espérance . En direction des catholiques ...et de ceux qui ont perdu espoir dans notre société quelque peu déboussolée .

Au-delà de la tragédie de Notre-Dame en flammes , il y a la volonté affirmée de ne pas baisser les bras et de prendre notre part d'une oeuvre commencée au Moyen-Age . 

A ceux qui ont une lecture qui va plus loin , une réponse surgira au travers de l'élan mondial de solidarité que l'on perçoit déjà . Est-ce là un signe ? Assurément diront les chrétiens , probablement diront des hommes et des femmes de la sphère politique . C'est, en tout cas, l'occasion d'un retour sur soi et de prise de conscience d'une dimension qui , souvent , nous échappe .

lundi 15 avril 2019

chômage : quadrature du cercle ?



La revendication liée au pouvoir d'achat est étroitement dépendante du niveau d'emploi et donc du taux de chômage . Et pour la première fois depuis une dizaine d'années le taux de chômage est passé sous la barre des 9 % (8,8 %) . Cette amélioration évidente est , pour l'essentiel , liée au taux de croissance du PIB qui a atteint, en 2017, 2,3 % :  on sait qu'il y a un lien (loi d'Okun) entre croissance et réduction du chômage . 

Mais , entre-temps, la croissance du PIB a diminué (1,5 % en 2018 et 1, 4 % de probable en 2019 ) Alors comment maintenir le cap d'un taux de chômage en dessous de 9 % si la croissance mollit ? C'est probablement une question qui se pose tant au niveau national qu'au niveau de l'Union . 

Certes on peut se réjouir que le ralentissement de l'inflation (1, 1 %)  donne "un coup de pouce" au pouvoir d'achat mais cela ne suffira pas et des économistes vertueux considèrent, de leur côté, qu'il faut un taux d'inflation suffisant (2 % ?) pour ne pas décourager les investisseurs qui agissent en fonction du taux de rentabilité . Qui a raison ?

Peut-on maintenir , voire relancer , le moteur économique par le déficit budgétaire ? Ce n'est pas évident et cela prouve que la réponse à ces questions dépend en partie de la politique de l'Union et singulièrement de la zone euro . 

Quelques heures avant l'intervention du Président sur la conclusion du "grand débat " c'est une des (multiples) questions qui se posent : il ne peut y avoir un "choc politique " s'il n'y a pas en parallèle un "choc économique " positif : c'est plus qu'une question technique de réglage ...pour le "maître des horloges " .

vendredi 12 avril 2019

Julian Assange : un bouclier , une "levée de boucliers"



Immédiatement après l'arrestation hier 11 avril  , dans l'ambassade d'Equateur à Londres , de Julian Assange on assiste à une " levée de boucliers " de la part de journalistes et de sites qui veulent encore croire à l'indépendance et en la transparence dans l'observation de la vie politique .

C'est que Assange est un bouclier qui - quitte au risque d'être lui même manipulé - tente de dépasser les manipulations , les non-dits et les secrets aussi bien protégés que les secrets d'alcôve . Mais on sait qu'il n'y a plus , de nos jours, de secrets d'alcôve ...et il faut bien que le monde politique se fasse (comme d'autres institutions) une raison .

Ce qui surprend c'est la coïncidence des interventions : un président d'Equateur nouvellement élu , une Premier ministre britannique en difficulté (et qui veut peut-être , ailleurs , donner des gages ) un président des Etats-Unis qui semble ( après avoir jadis applaudi Assange au moment des e-mails de Hillary Clinton ) maintenant découvrir que l'australien est un damné de la terre et qu'il faut , sinon le mener au bûcher du moins le traîner jusqu'au pilori .

Certains regrettent que les autorités françaises soient silencieuses ...elles ne le sont pas , je l'espère , car cela renvoie aussi à Voltaire et aux Lumières (toute proportion gardée , bien sûr ) .

mercredi 10 avril 2019

Israël/Palestine :pour qui sonne le glas ?




Loin de moi l'idée ( saugrenue ) de ne pas reconnaître la légitimité de l'élection de M. Netanyahu et sa capacité à former un gouvernement de coalition (droite + extrême droite) . Certes, l'administration américaine lui a donné un sacré "coup de main " mais cela est de bonne guerre .

En revanche - dans le contexte actuel - on peut regretter que l'on ait surfé sur des actes qui sont autant d'huile jetée sur le feu  : décision de Donald Trump d'admettre la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan , volonté de M. Netanyahu d'annexer une partie de la Cisjordanie , toutes initiatives qui sont en contradiction avec les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies (tout comme l' a été le transfert de la capitale de Tel-Aviv à Jérusalem , initiative qui marginalise et "délégitime " la Palestine ) .

Ainsi sonne le glas pour la solution à deux Etats . Cette option , privilégiée par l'ONU est désormais "sous cloche " ...il n'est nul besoin de se demander "pour qui sonne le glas" : pour la Paix probablement . Après que la question Palestinienne soit passée au second plan , il est probable qu'elle  revienne sur le devant de la scène . Les Etats de la région sont à "couteau tirés " et , sans vouloir jouer les Cassandre , des étincelles peuvent surgir à tout moment puisque des alliances se mettent en place (cf. Israël / Arabie Saoudite ) .

Il faut évidemment éviter de nouvelles provocations : souhaitons que l'Iran ne remette un doigt dans l'engrenage en dénonçant à son tour , comme les Etats-Unis , le traité sur le nucléaire militaire . Si tel était le cas une mèche serait allumée... que la mèche de Donald Trump - quelle qu'en soit l'épaisseur et la couleur -ne saurait éteindre .