samedi 19 novembre 2016

La politique extérieure s'invite dans le débat



Les candidats"primaires de la droite et du centre " partagent-ils un même projet ? Oui à 70 % (1) mais il existe un clivage entre ceux qui considèrent qu'il faut un partenariat avec la Russie et priorité à la lutte contre Daesh et ceux qui - implicitement au moins - s'avèrent plus atlantistes et , par ailleurs, considèrent que le Président syrien doit au plus vite "faire ses valises". Les premiers redoutent  que des islamistes ne prennent la relève, les seconds placent les deux options  quasiment à égalité. 

Il y a aussi (mais ce n'est plus de la politique étrangère) ceux qui croient en une politique de Défense européenne et ceux qui abandonnent tout espoir ...après avoir jadis salué cette  défense européenne comme étant le pilier indispensable de l'OTAN. 

____________

(1) assorti de vitesses inégales quant aux réformes envisagées.

mardi 15 novembre 2016

Populismes et enjeux électoraux



Les médias se demandent - singulièrement depuis l'élection américaine - quel sens il convient de donner au mot "populisme " et à sa portée  . Est-ce finalement l'expression de la démocratie ou bien la résultante de propos démagogiques et de fanfaronnades ?

A vrai dire on y perd son latin : la règle en démocratie est d'accepter le vote du peuple (cf. le Brexit) mais n'y a-t-il pas un risque de confusion si l'on considère que les citoyens - dans un contexte économique et sécuritaire donné - peuvent être aisément manipulés et succomber aux charmes des beaux discours ou des outrances qui viennent chatouiller les affects?

Pour ne pas céder aux chants des sirènes il faudrait juger à la fois le candidat et le programme (en sachant que le programme peut ne pas correspondre au projet réel). 

Un des critères de choix : s'assurer que les propos tenus par tel ou tel candidat ne se bornent pas à aller ''dans le sens du poil''. Le compte - alors- pourrait être plus aisément fait.

mercredi 9 novembre 2016

DonaldTrump : prendre acte , attendre les actes


Certes l'élection de Donald Trump est une surprise mais rien ne sert de pousser des cris d'orfraie. Le peuple américain a choisi et son choix n'est en rien honteux. Il est. Et c'est tout.

 Rien ne sert non plus de fantasmer trop longtemps sur les raisons de ce vote : populisme, réflexe identitaire, sentiment d'une Amérique en perte de vitesse, fracture sociale ???  Tout cela a joué autant probablement que le souhait de ne pas formater une dynastie ou de cautionner un clan.

Les questions sur le plan international sont nombreuses et singulièrement les alliances au Moyen-Orient : Donald Trump aura-t-il la tentation de revenir sur l'accord nucléaire avec l'Iran alors même qu'il semble cautionner la stratégie de la Russie (alliée de l'Iran) au Moyen-Orient ?

 Qu'en sera-t-il de ses relations avec la Chine et quel sera l'avenir du Traité transpacifique (TPP) avec d'autres pays d'Asie et qui avait aussi pour objectif une forme de "containment" de la Chine ?

Voudra-t-il freiner l'OTAN et s'en remettre aux partenariats locaux (ce qui - entre parenthèses - conduirait l'Union européenne à avoir une vraie politique de défense) ?

 Sur ces sujets et bien d'autres il en va de la crédibilité des Etats-Unis . Prenons acte et attendons de
voir l'homme aux commandes sans hargne et vitupérations inutiles (1).

______________

(1) A cet égard le tweet de notre ambassadeur aux Etats-Unis évoquant "un monde qui s'effondre" me paraît particulièrement malheureux .

mardi 8 novembre 2016

Elections USA :quitte ou double ?



Dans la nuit de mardi à mercredi les dés auront été jetés. Si j'étais américain il est évident que je voterai Hillary Clinton ...en dépit des "affaires" qui lui sont reprochées . Car s'il y a pu avoir des maladresses ou imprudence cela ne compromet pas les qualités de Mme Clinton en tant que candidate à la présidence des Etats-Unis. Elle possède la raison , le courage, la volonté... et aussi l'expertise.

Et le monde a besoin plus que jamais de stabilité, de cohérence et aussi de fermeté sans pusillanimité.

 M. Donald Trump représente probablement une Amérique frileuse et craintive ...à cause de la violence et des inégalités générées. Comme quelqu'un d'autre - en France - il veut "renverser la table " ou "casser de la vaisselle " . 

Mais ce n'est pas dans l'impulsivité que le destin du monde peut être assumé et conduit. 

jeudi 3 novembre 2016

Union européenne : croissance en éventail


Entre la France et son probable 1,2 % de croissance du PIB et les 3% de l'Espagne l'éventail est largement ouvert (1).

Mais - il faut le souligner - l'année 2016 aura bénéficié d'une inflation quasi nulle et profité d'un pétrole singulièrement bas ( plus le cas en 2017 en raison de l'accord OPEP de septembre/octobre) .

Faut-il craindre que la France ait raté le coche ? Avec 1,2% de croissance l'objectif d'inversion à court terme de la courbe du chômage s'éloigne...à moins que ne changent en profondeur les données de la politique économique ( charges entreprises, durée du travail ,suivi des demandeurs d'emploi ...). 

En cette période préélectorale les candidats nous disent que tout reste possible ... y compris le vrai pâté d'alouette. Reste à choisir le bon boucher.

_______________

(1) L'Allemagne devrait atteindre 1, 9 % de croissance de son PIB et la moyenne générale des Etats de l'Union européenne ressortirait à 1, 6 %

mercredi 2 novembre 2016

Le français à la traîne



Non seulement la plupart des films - certes américains ou anglais - gardent leur titre d'origine afin probablement de faire plus "in" mais aussi des séries télévisées (the young pope, Castle, Game of thrones etc...).

 Une  compagnie aérienne bien connue (desservant le Moyen-Orient) a sa réservation en ligne en anglais mais si l'on ouvre la page en français , bizarrement le site ne reconnaît plus les identifiants comme s'il existait une frontière entre l'original et la "copie".

J'entendais récemment un échange sur la francophonie (je crois sur LCI) : l'un des interlocuteurs n'y voyait qu' une "maison de retraite jadis pour les anciens chefs d'Etat africains". Heureusement le débat a ensuite été élevé d'un cran : l'accent a été mis sur la dimension politique et culturelle d'une langue qui rapproche une "communauté"  (sans avoir pour autant une dimension communautaire).

Certes la langue des affaires comme celle des programmes informatiques est l'anglais . Mais - sans avoir la nostalgie de l'époque révolue du Congrès de Vienne - ne donne-t-on pas l'impression de baisser les bras en laissant se détricoter notre langue au lieu de la tirer vers le haut ?

mercredi 26 octobre 2016

L' Egypte , puissance régionale en devenir ?



Si l'Egypte a donné d'évidents signes de vitalité (extension du canal de Suez, projets d'exploitation de gaz offshore..) la situation intérieure demeure encore préoccupante : sans imaginer des "émeutes de la faim" les problèmes alimentaires ne sont pas totalement résolus. Le pouvoir d'achat s'est dégradé du fait de l'inflation et le déficit budgétaire se creuse au point que l'Egypte vient de solliciter le F.M.I. à hauteur de 11 milliards $.

Alors que le pays d'environ 80 millions d'habitants aspire - au même titre que l'Iran et l'Arabie Saoudite - à devenir une puissance régionale, l'absence de ressources est source de fragilité et vient quelque peu brider les aspirations du Président Abdel Fattah al-Sissi. 

Certains y voient une opportunité : l'Arabie Saoudite qui multiplie les investissements et tente d'attirer Le Caire dans son camp, la Russie qui - au-delà de l'Iran - souhaite accroître son influence au Moyen-Orient. L'habileté du Président al-Sissi suffira-t-elle à maintenir un équilibre ou bien la situation intérieure donnera-t-elle du "grain à moudre" à des mouvements plus radicaux ?

L'Egypte qui appartient à la fois au Moyen-Orient et au continent africain est une grande puissance virtuelle à même d'avoir un rôle stabilisateur dans une région où se heurtent des plaques tectoniques. 

A suivre de près, au-delà de ce qu'il se passe en Syrie , en Irak ...et au Yémen où l'Arabie mène l'offensive et dont on parle si peu malgré les milliers de morts houthistes

mercredi 19 octobre 2016

Physique quantique et pluralité des mondes



 Une donnée scientifique interpelle et mérite que l'on s'y attarde un instant : le livre du mathématicien italien P. Odifreddi fait référence aux probabilités découlant , en physique quantique, de ce que l'on appelle "l'effondrement" de la fonction d'ondes ( c'est-à-dire la variété des "états" qui se superposent et ne se "décomposent" qu' au moment de l'observation comme l'a jadis proposé Erwin Schrödinger ).

                 Citation :

"La multiplicité des mondes ... constitue une autre issue à l'apparente disparité numérique entre la multiplicité des consciences individuelles et l'unicité de l'image du monde ...L'idée est de considérer tous les états possibles d'un système , décrits par la fonction d'onde à travers leur distribution probabiliste , comme existant réellement". 

Mais la physique quantique ne concerne que la physique des particules . D'où une question  : la pluralité des mondes - conçus comme agrégats de particules "élémentaires"- peut-elle être déduite de la théorie quantique ?

Bien sûr la "pluralité des mondes" évoquée ici impliquerait l'existence de mondes en "superposition" (et non pas seulement l'ordre - ou le désordre - cosmique de notre univers). Cela renvoie aussi  à la théorie des cordes en physique quantique conduisant à une superposition des dimensions du cosmos.


Russie / Occident: "frères ennemis " ?



Le Monde retentit de bruits de botte : l'OTAN vient d'achever un exercice majeur aux portes de la Russie et Moscou envisage - ou l'a déjà fait - de déployer des missiles balistiques Iskander dans l'enclave de Kaliningrad. De son côté M. Gorbatchev annonce  (1) que nous sommes à quelques encablures d'une ligne rouge dans un monde bien trop nucléarisé.

Pendant ce temps les pays occidentaux lancent l'offensive pour reprendre Mossoul alors même que les contacts entre Moscou et Washington sont pour le moins distendus. Cela donne le sentiment d'un flottement alors que l'on a tout intérêt à faire cause commune avec la Russie pour en finir avec l'hydre daeshien.

Qui a finalement intérêt à susciter une ambiance de guerre froide en tentant de ressusciter les vieux démons? Jadis on évoquait le "complexe militaro-industriel ". Mais ce raccourci a bon dos. Ne serait-ce pas plutôt une erreur d'analyse stratégique comme l'a été - à l'époque où l'URSS envahissait l’Afghanistan - l'encouragement et l'armement de djihadistes islamistes par les Etats-Unis afin de déstabiliser l'Union Soviétique ? Et ces djihadistes eurent ultérieurement - comme l'on dit dans les contes de fées - de nombreux enfants. 

C'est une peine que de voir 2 grands pays s'espionner et avancer posément (et à grand peine) leurs pions sur le jeu d'échec alors que d'autres , pendant ce temps , pourraient bien être tentés par un foudroyant "échec et mat ". Il ,nous faut prêter l'oreille à ce dit en ce moment Mikhaïl Gorbatchev.

_____________

(1) voir article de "Russia beyond the headlines"  du 16 octobre 2016

vendredi 14 octobre 2016

Zone euro : une relance néo-keynésienne ?


Des économistes , des commentateurs suggèrent  (plutôt qu'ils ne prédisent) une sortie de l'euro de l'Allemagne ou de l'Italie . Cela en faisant - dans la zone euro - le constat d'une croissance faible ou d'un taux de chômage élevé assorti - pour certains Etats (dont la France) - d'un endettement excessif.

 Il est vrai que la croissance de la zone euro (1,6% en 2016) sera inférieure à celle de l'Union européenne ( 2% environ) ou celle des Etats-Unis (2, 5 %). La croissance mondiale , même réduite du fait du Brexit et des incertitudes chinoises, serait de l'ordre de 2,8 %. 

On en vient donc à se poser la question de la pertinence des critères de convergence (inflation, taux d'intérêt, dette publique, déficit budgétaire) s'imposant aux Etats membres de la Zone dans une situation économique qui n'est plus celle des années 1990.  

C'est la raison pour laquelle des réflexions sur une relance néo-keynésienne voient le jour sans évidemment que ces idées soient encore adoubées par la B.C.E. Ainsi il ne devient plus absurde de parler d'un revenu minimum garanti ...et encore moins (ce qui semble tout de même plus réaliste) d'une intervention de la BCE (soit directe soit en garantie) pour financer des projets d’infrastructure ou des programmes d'investissement en adéquation avec les objectifs de transition énergétique. 

Qu'en penser ? Autant une réorientation de la zone euro s'appuyant sur des politiques ciblées de relance paraît de bon sens autant les appels à quitter la zone euro paraissent absurdes puisque les Etats partenaires constituent un "premier cercle " de gouvernance d'une Europe à 28 assez peu gouvernable. Mais cela suppose - si la BCE adopte de nouvelles orientations - une coordination bien plus étroite des politiques budgétaires pour que l'on en finisse de tirer à hue et à dia selon que la boussole marque le nord ou bien le sud.

samedi 8 octobre 2016

Accord climat : l'inconnue nucléaire

 A quelques semaines de l'ouverture de la COP 22 à Marrakech le nucléaire reste quelque peu dans l'ombre. Alors que la France a décidé d' une réduction de ses centrales nucléaires (1) d'autres pays - en Asie particulièrement -  prévoient une montée en puissance de leur parc. C'est ainsi que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) envisage (2) une croissance de 60 % de la capacité nucléaire mondiale d'ici 2040. 

Certes il s'agit souvent de remplacer des centrales thermiques au charbon (cf. les mines en Chine ou en Inde etc..) et l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ne se prive pas d'insister sur le fait que l'énergie générée par les centrales nucléaires est "décarbonée''. 

Dans ce contexte la question que l'on peut se poser a trait aux risques de prolifération nucléaire : l'on sait que les centrales nucléaires sont alimentées par de l'uranium enrichi qui - s'il est suffisamment enrichi - peut permettre une dérive militaire (comme on le suspectait en Iran doté avant l'accord de 2015 de multiples centrifugeuses en cascade ). 

Certes il ne s'agit pas de fantasmer sur un scénario exagérément pessimiste mais peut-être faudrait-il que la COP de Marrakech évoque le problème ? Cela pour éviter à terme une situation dans laquelle plusieurs pays (en Europe, aux Etats-Unis, au Japon essentiellement ...) fermeraient des centrales alors qu'ailleurs dans le monde les réacteurs pousseraient comme coquelicots au printemps avec la bonne intention de réduire ainsi le bilan carbone .

 Mais l'A.I.E.A. veille probablement ...quand bien même le Protocole de Kyoto (visant à la réduction du gaz à effet de serre) reste - il semble - très discret en la matière.

__________

(1) la loi de transition énergétique prévoit que l'électricité d'origine nucléaire passerait de 77 % actuellement à 50 % en 2025 .

(2) Rapport de l'AIE du 12 Novembre 2014

mercredi 28 septembre 2016

Nicolas Sarkozy : rebonds ou rebondissements ?


On ne sait ce qui interpelle le plus : l'acharnement de l'ancien Président à rebondir ou celui dont font preuve de très proches conseillers éconduits  (Patrick Buisson) et tel site en ligne bien connu.

C'est que - comme aux Etats-Unis - les Français souhaitent passer au scanner ceux qui prétendent les gouverner. Nicolas Sarkozy - celui de 2016 , le nouveau - est-il à même de tenir des promesses?

 A l'évidence l'ancien Président dispose d'un flair redoutable surfant avec la plus intense conviction sur les problèmes de sécurité, d'identité qui seront - avec l'emploi - les thèmes dominants de la campagne présidentielle de l'an prochain.

Pour autant, ne se bornerait-il pas à répéter ce que nous voulons entendre? Ne serait-il qu'un capteur d'échos dont les promesses reviendraient en boomerang? On sait que M. Sarkozy excelle à enthousiasmer une salle et faire applaudir et jubiler les publics  les  plus sceptiques en sortant lapins et pigeons de ses poches.

 Mais l''équation comporte un x, un y (Alain Juppé) et une variable désormais connue : Emmanuel Macron. Au-delà de l'acharnement de (et sur) Nicolas Sarkozy, les Français soupèsent et recherchent celui qui fera le poids. Et sur les plateaux de la balance il y a en a plusieurs et aussi - comme dans l'ancienne Egypte - une plume (celle de Maât).

lundi 26 septembre 2016

OPEP/ ALGER : impacts économiques et politiques


Les décisions qui seront prises demain lors des rencontres (1) d'Alger auront un impact majeur sur de nombreux pays : si la baisse du baril depuis la mi-2014 a donné "un coup de fouet" aux économies occidentales , elle a , en revanche, plongé de nombreux Etats dans une situation de quasi faillite : en Amérique Latine et Afrique en particulier.

La Russie dont le pétrole et le gaz constituent la principale ressource s'est trouvée en récession quand bien même sa situation économique semble s'améliorer en 2016. 

Une des questions a trait probablement à l'influence de la Russie sur l'Iran : Moscou va-t-il convaincre Téhéran de ne pas débrider sa production en encourageant ainsi une baisse des prix qui affecterait les économies émergentes ? 

La réunion d'Alger verra-t-elle se dégager un consensus pour geler à leur niveau actuel les quantités mises sur le marché? L'influence de la Russie sur l'Iran (visible dans bien des domaines) se mesurera probablement à l'aune de la décision qui sera prise. Le décryptage offrira une lecture géopolitique des rapports de force.

_________

(1) Forum des pays producteurs de pétrole suivi d'une réunion "informelle" de l'Opep.

jeudi 22 septembre 2016

Syrie : quelle issue ?


Alors que se réunit à New-York le Groupe international de soutien à la Syrie on n'entrevoit pas encore de "sortie de crise" : il est difficile de parler de "transition politique" à Damas tant l'alternative paraît incertaine et vide de sens . 

On constate que l'Armée syrienne libre (A S L) qui paraissait constituer une force crédible d'opposition est - de fait- largement dépendante (1) du mouvement Al-Nosra (désormais dénommé Fatah-al-Sham) lequel est inféodé à Al- Qaïda et tout aussi dépendant de soutiens en provenance du Qatar ou de l'Arabie Saoudite. 

Au moment où les Etats-Unis "pivotent " vers l'Asie laissant une fenêtre à la Russie on n'imagine pas que Washington ou Moscou veuillent s’accommoder d'un probable chaos.

L'issue de ce conflit à l'origine de drames humanitaires au Moyen-Orient et déstabilisant l'Occident est forcément politique . Cela suppose un accord et un engagement déterminé des Etats-Unis et de la Russie . 

Mais toute la difficulté vient du fait que cet accord politique indispensable repose sur une improbable solution politique nationale concernant les modalités d'une transition.

_________

(1) fourniture de matériel militaire (notamment missiles).

mardi 20 septembre 2016

Russie : le nouveau "centre" ?



A lire les éditoriaux le monde occidental serait en perte de vitesse ne sachant si sa civilisation est en déclin ou s'interrogeant sur son identité . Tels sont les dilemmes véhiculés par les médias sur fond de menaces sécuritaires et culturelles. Peut-être l'incapacité de résilience tient-elle à la difficulté de percevoir un défi à relever?

Fréquemment on regrette une absence de cap et de volontarisme : A quelques mois ou semaines d'échéances électorales (et des promesses qui les précèdent) les populations - ici et ailleurs - semblent attendre le messie sans trop y croire.

A contrario les Russes ne doutent par de leur président et aussi de leurs racines :  Le rôle de la Russie a été majeur au Moyen-Orient et Moscou se félicite d'avoir rétabli un équilibre avec les Etats-Unis . Par ailleurs Vladimir Poutine entent bien  protéger (ou élargir) ses frontières.

Ainsi face à un Occident qui doute de lui-même, la Russie deviendrait-elle un "modèle" ? Trop tôt pour le dire , trop tôt pour le croire.

jeudi 15 septembre 2016

Union européenne : en avant !



Il est devenu à la mode de vitupérer contre l'Union et de souhaiter en finir avec les "diktats" de Bruxelles. C'est cette frilosité qui a poussé les votants du Brexit à se replier sur eux-mêmes. Mais c'est un leurre que d'imaginer que le repli sur l'hexagone serait la panacée.

 A l'heure où les blocs se reforment, on ne peut imaginer que la France seule continue à pousser son cocorico. Les penseurs économistes tels Jacques Sapir ne pansent que des plaies sans les recoudre  . 

De deux choses l'une : ou bien on construit une Europe enracinée dans des valeurs et souhaitant aller de l'avant ou bien l'on construit des remparts et l'on se terre à terre. C'est là un discours "dans le vent" qui considère que la France seule peut régler ses problèmes de sécurité et gérer une économie parfois défaillante (Alstom?). 

Le chant des sirènes c'est écouter Marine Le Pen, Dupont-Aignant (1)... et autres Mélenchon bref, les tenants du "il -n'y- à -qu'à ". 

C'est un leurre que d'imaginer que la solution est le repli sur soi. Un drapeau a besoin d'une hampe et cette hampe c'est l'Union. Puisse le Sommet de Bratislava conforter cette vision !

___________

(1) Un bémol s'agissant de Dupont-Aignan : cohérence dans ses propos sur l'identité ,nationale et nos valeurs républicaines mais frilosité quant à l'avenir de l'Union . Dommage .

mercredi 14 septembre 2016

Films/anglicismes : "soumission" ou manque d'imagination ?



Le français est-il devenu une langue "has been " ? C'est la question que l'on se pose en voyant le titre de récentes sorties au cinéma . Est-ce la conséquence d'un manque d'imagination ou bien le seul souci d'être dans le vent après un "after work" ?

 Notre langue s'étiole sous le coup de changements climato-linguistiques.

Au hasard de ces derniers mois :

-Blair Witch
-Free State Of  Jones
-War Dogs
-Bad Moms
-Mechanic Resurrection
-Infiltrator

Bernard Pivot : Help !

______________

NB- actualisation 10 octobre 2016 :

rajouter Bridget Jones Baby, Don't Breath , Deepwater, Friend Request...alors que l'on se glorifie - après le Brexit - que le Français devienne la première langue officielle de l'Union européenne . Cherchons l'erreur ...

samedi 10 septembre 2016

Terrorisme et...humanisme



Comme l'a dit le Président il n'est pas question de se départir de l'Etat de droit et de se recroqueviller . Mais cela ne doit pas être confondu avec une vision humaniste sitôt interprétée comme faiblesse.

Certes, la France , vieille démocratie, a une image à préserver et ne peut se replier sur elle même en élevant des murs. Pour autant - et sans modifier la Constitution mais en en appliquant toutes les dispositions  - nous avons les moyens de mener la guerre que tente de nous livrer l'organisation dite Etat islamique. 

Or les Français ressentent qu'ils sont désormais entrés dans une des "guerres des civilisations" que prédisait jadis Huntington. Beaucoup de nos concitoyens redoutent de perdre de leur "territoire"et de leurs repères en même temps qu'ils voient s'éloigner l'adhésion à des valeurs républicaines.

Ainsi - et au-delà de ce que dit François Hollande - le combat à mener est double : lutter contre le terrorisme et aussi affirmer nos idéaux pour nous démarquer de ceux pour qui le djihad suppose la conquête du Maghreb, voire de l'Andalousie ...et de Rome. 

Il semble nécessaire de se battre sur deux fronts : pas de modification de la Constitution mais toute la Constitution, lutte contre le djihad terroriste et celui, plus pernicieux "d'entrisme" dans notre système de valeurs tentant de déstabiliser nos démocraties.

Cela sans céder aux chants troubles des sirènes populistes.

dimanche 4 septembre 2016

1984 : si George Orwell avait dit vrai ...


En 1950 George Orwell se projetait en 1984. C'est, aujourd'hui, - en 2016 - l'espace de temps qui nous sépare de 2050. Or notre ''agenda 2050" se borne à être un prolongement des tendances actuelles (dérèglement climatique, montée en puissance de la Chine, interrogation sur un possible déclin de l'Occident; rupture dans les modes de transports et de communication...).

 Mais ce ne sont là qu'extrapolations à partit du présent...tout comme George Orwell extrapolait dans l'immédiate après guerre à partir d'un Stalinisme tout-puissant.

 Ainsi si G.Orwell avait dit vrai (ou pressenti) nous vivrions dans un monde hyper totalitaire avec un espace de liberté limité sous le regard permanent d'un Big Brother. Tel n'est pas le cas quand bien même les réseaux sociaux ne sont pas étanches.

La "morale" de ce constat est que l'Histoire est loin d'être linéaire . Le futur n'est pas - heureusement- un futur antérieur mais un aléatoire conditionnel.

____________

NB - George Orwell : 1984 Editions Gallimard, 1950

jeudi 1 septembre 2016

Le phénomène MACRON


Emmanuel Macron vient de démissionner du gouvernement et déjà les appareils politiques - à droite et à gauche - lancent  leurs sagaies contre un intrus qui vient brouiller les cartes .

 E. Macron aurait-il finalement si bien rebattu ces cartes écornées qu'il trouble à ce point le jeu ?

L'ex-ministre sera-t-il candidat à la présidentielle ? Peut-être. Quoi qu'il en soit il apporte quelque fraîcheur dans un débat qui paraissait un peu clos. Au moment où l'on rêve (cf. la fiction du "revenu universel") est-il vraiment ubuesque d'imaginer un avenir qui ne soit ni de droite ni de gauche ? 

E.Macron aura évidemment contre lui les caciques de tous bords mais il aura avec lui des "garants" d'un certain ordre républicain : Jean Peyrelevade, Gérard Collomb...Les chefs d'entreprise qui le soutiennent sont à eux seuls un parti, celui du risque et de l'innovation. Ce parti n'est pas , il est vrai, un appareil et les chefs d'entreprise ne sont pas élus au suffrage universel mais ils avancent et font - tout autant que les politiques - la France. 

Notre ex-ministre de l'économie peut surprendre : détermination, lucidité et hardiesse sont des qualités de chefs d'entreprise.

Sont-elles des qualités suffisantes de chef d'Etat? A voir.