samedi 4 juin 2016

Israël/ Palestine : quel espoir de paix ?



La conférence pour la paix qui a réuni hier 3 juin à Paris une trentaine de pays , le Secrétaire général de l'ONU, la Haute représentante de l'Union n'a pas vraiment emporté l'adhésion d'Israël qui estime (1) ''qu'elle ne fait qu'éloigner les perspectives de paix''. 

Il est clair que l'on assiste à un durcissement de la position de M. Netanyahu qui, il est vrai, n'était au départ guère enthousiaste. Attend-il les élections présidentielles américaines en estimant que seuls Mme Clinton ou M. Trump pourront "faire bouger les lignes"? 

Faut-il en conclure que tout effort pour rapprocher les parties est vain? Probablement pas mais - tout comme un mur entoure la Cisjordanie - peut-être faut-il ne pas trop "bétonner" les positions ainsi que le fait le Premier ministre israélien poussé probablement par son aile la plus à droite (2). Pourtant la paix a besoin, en ce moment, de toutes les ailes...

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(1)The Times of Israël du 3 juin 2016 (timesofisrael.com)
(2) Le nouveau ministre de la Défense M Avigdor Lieberman ne va pas faciliter la tache...

jeudi 2 juin 2016

Lettre à un ami espagnol sur l' état de la France




   Cher Pablo,


Depuis Madrid et en regardant la TV espagnole tu estimes qu'il ne fait pas bon vivre en France en ce moment. Je ne sais si tu fais allusion à la météo ou bien aux mouvements sociaux sur tous les fronts et, particulièrement, sur le Front de gauche.

Comme tu emploies l'expression espagnole follon j'en déduis que tu ne te réfères pas seulement au baromètre. J'ai cherché la traduction exacte de follon mais je n'en ai pas trouvé de probante. En empruntant au général De Gaulle c'est peut-être le terme de "chienlit" qui conviendrait. Rassures-toi il ne s'agit pas d'une grossièreté mais je mets cependant l'expression entre guillemets.

Je comprends ta perplexité : tu affirmes  que l'Espagne - même au temps de l'occupation de la Puerta del Sol par les Indignés - ne donnait pas cette impression de désordre . Tu insistes d'ailleurs sur le côté nauséabond de la situation et tu t'étonnes que souvent des ordures s'entassent .

Au fond, tu as bien raison de t'occuper de l'état de la France et je constate que nous fonctionnons de la même manière mais à l'envers : Ici le désordre est dans la rue, en Espagne il est plutôt au Parlement puisque aucune majorité n'a pu se dégager aux Cortes depuis décembre dernier et que votre gouvernement en est réduit à expédier les affaires courantes en attendant les élections du 26 juin .

 A ce propos dis-moi si le leader du parti Podemos , M. Iglesias se réfère encore au "modèle" économique qui plonge le Venezuela dans la misère (700 % d'inflation) et la violence.

Mais revenons à la France: nous vivons des situations paradoxales :

Notre économie va mieux (disons un peu mieux du fait de la reprise des investissement) mais il nous faut encore aller de l'avant (sans nous serrer la ceinture comme vous, espagnols, dont le pantalon était retombé sur les chevilles). Nous attendons une croissance (1,5 %) qui permette la création d'emplois et des annonces récentes nous confortent.

Mais il y a des barrages : la loi "Travail" (on se méfie d'un texte à l'expression ainsi raccourcie) ennuie un syndicat proche du parti communiste qui craint - dans les entreprises - d'être dépassé par un autre syndicat. Et cela juste au moment où se tient le 37 ème congrès du parti communiste . Tu vois bien - c'est évident -  que cette situation justifie les grèves, les blocages de raffineries, l'entassement des ordures etc.... (!)

Et les Français, me dis-tu ? Et bien ils attendent. Ils espèrent que le gouvernement empêchera un chaos qui ruinerait notre image...et à terme notre économie. A quelques jours des matchs de l'Euro cela ternirait le côté carte postale de la "Douce France" que chantait jadis Jean Sablon (j'ai retrouvé  un 78 tours qui grince un peu des dents ...). 

 Te saludo esperando poder ir a Madrid si no estan en huelga los pilotos, los controladores y las azafatas.

Tu amigo,


JMD

NB- No me envies carta pues no estoy seguro - con las huelgas - de que pueda atraversar los Pirineos.




mercredi 1 juin 2016

Centrales nucléaires EDF : ligne rouge ?


 En situation d'état d'urgence cela peut paraître surprenant que 19 centrales nucléaires soient en grève dans la journée du 2 Juin.

 Ainsi des tensions sociales seront à l'origine de ...baisses de tension à un moment où les désordres...
climatiques plongent nombre de nos concitoyens dans la détresse.

On peut, en effet, s'interroger - comme l'a fait le Conseil d'Etat le 12 avril 2013 - sur le bien fondé ou non des réquisitions prises par EDF au printemps 2009. Dans ce contexte le C.E. avait reconnu la compétence d'EDF et son bon droit.

Dans le contexte actuel et au delà de la sécurité "technique" des centrales (qui j'imagine sera assurée) on peut aussi se demander - vu la sensibilité des sites nucléaires en période d'état d'urgence - si ce mouvement (même s'il se limite à des baisses de charge ponctuelles) était bien opportun ou bien à contre - courant.

Ligne rouge ou feu orange ?  

mardi 31 mai 2016

Economie : ne pas casser la reprise


L'économie française va effectivement mieux en dépit des grèves et de la météo. Plusieurs indicateurs vont dans le même sens : une progression du PIB en France supérieure à la moyenne de la zone euro (+ 0,6 %) au premier trimestre 2016, une reprise des investissements (+2,4%), une progression de la consommation des ménages de 0,3 % alors que les prévisionnistes anticipaient une baisse de 0,2 % (cf.Les Echos.fr du 30 mai). Une progression du PIB de 1,5 % sur l'année est à portée et donc des créations nettes d'emploi.

Effectivement "cela va mieux" pour l'économie comme l'indiquait le Président de la République et les mouvements "sociaux" vont à contre courant ...à moins que l'extrême gauche, le parti communiste - mus par je ne sais quelle vaine ambition concernant les présidentielles de 2017 - n'entendent pas que François Hollande tire les marrons du feu et veuillent apparaître comme les sauveurs de la gauche ...quitte à exacerber les tensions et casser la reprise.

Il est cependant inédit que des députés de gauche (PS "frondeurs" et communistes) entendent déposer une motion de censure (1) et , de la sorte, engendrer une instabilité qui casserait la machine.

 Dans ce contexte où se mêlent fureurs,colères, ambitions et calculs politiciens il faut "appeler un chat un chat" et reconnaître que l'économie de la France - en dépit des casseurs, des ambitieux et des cabotins -  va mieux. Le taux de croissance probable de 1,5 % du PIB en 2016 aura un impact sur l'emploi.

En tout cas et malgré la météo un rayon de soleil est là. Puissent certaines organisations se préserver des "coups de lune"...

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(1) cf. Pierre Laurent secrétaire général du parti communiste sur BFM TV ce 31 mai 2016 à la veille du 37 ème congrès du Parti communiste qui s'ouvre ...aujourd'hui....

vendredi 27 mai 2016

France : Les "raisons" de la colère



Ce ne sont pas seulement des Français qui sont pris en otage par la CGT mais la France.. Le syndicat canalise un mécontentement, une grogne latente (chômage, attentats, insécurité, société déstabilisée par de nouveaux paradigmes) déjà mise en musique par l'extrême droite (Front National) .

On a ainsi la vision "en live" de la jonction des deux extrêmes. Ce n'est pas nouveau : on sait que nombreux sont passés d'un bastion à l'autre (d'extrême gauche à l'extrême droite).

A ce mouvement jumelé se rajoutent, pour "allumer le feu " des  mouvements activistes libertaires qui constituent  le noyau dur des casseurs alors que d'autres se contentent de rêver au "grand soir" ou au "temps des cerises".

Pour autant la situation ne peut se comprendre avec cette seule clé de lecture: les problèmes de communication du gouvernement sur la "loi Travail" , les reculades (déchéance de nationalité) , les tiraillements et cacophonies (députés socialistes "frondeurs", chorale gouvernementale à plusieurs voix) donnent à l'opinion un sentiment de faiblesse, un manque de crédibilité que traduisent d'ailleurs les sondages.

Quoi qu'il en soit des responsabilités, il est néanmoins inadmissible qu'un syndicat mette en doute la légitimité du Président de la République et tente de tirer la sienne des panaches de fumées venant des pneus brûlés.

 A ce propos les Français de tout temps "râleurs" ne sont-ils pas "enfumés " ?
 Derrière les pneus, la plage ? croient-ils vraiment cela ?
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NB - Il est surprenant que des personnels grévistes soient autorisés à intervenir pour modifier le régime de fonctionnement de sites aussi sensibles que les centrales nucléaires tout particulièrement en situation d'état d'urgence et que la réquisition ne soit pas - apparemment - jugée nécessaire...

lundi 23 mai 2016

C.G.T : vers une société bloquée



Le syndicat CGT (proche du parti communiste) tente de faire plier le gouvernement en paralysant l'activité économique (blocage des raffineries de pétrole notamment) et en suscitant une réaction de l'opinion publique qui lui serait favorable. 

Alors que la loi sur la réforme du code du Travail a été adoptée par l'Assemblée nationale après que le gouvernement ait engagé sa responsabilité sur la base de l'article 49-3 de manière conforme à la Constitution , le syndicat veut susciter " une motion de censure" de l'opinion publique inspirée par la crainte d'un blocage économique ou celle de ne plus pouvoir aller et venir (grèves SNCF, aéroports, métro, ports etc...).

Au-delà de la démonstration de force , on peut s'interroger sur la qualification juridique de l'action menée qui va au-delà du droit de grève puisqu'il s'agit d'amener les Français "oppressés" à faire pression pour s'opposer à une mesure qui est du ressort du Parlement (examen au Sénat puis en seconde lecture à l'Assemblée nationale).

Force est de constater la relation entre l'action du syndicat et les positions de députés "de gauche" ou "écologie" qui ne soutiennent pas le gouvernement de Manuel Valls et qui ont tenté - par une motion de censure - de le renverser.

Peut-on faire le lien entre l'échec de la motion de censure déposée par les députés de gauche ''frondeurs" et la "reprise en main" par la CGT afin d'aboutir au résultat escompté non par des moyens juridiques et législatifs mais par l'intimidation ?

En cela, le secrétaire général de la CGT est "en ligne" avec le choix de s'appuyer - pour obtenir sa réélection - sur l'aile la plus radicale de son organisation . La crainte de "perdre la main'' au profit du syndicat C.F.D.T, la diminution de ses effectifs expliquent sa volonté d'occuper le terrain à la recherche d'un blason redoré.

Mais il semble bien - dans ce contexte de blocage économique et de crainte d'un reflux des investisseurs étrangers et nationaux - que le gouvernement n'entende pas céder à la pression exercée. C'est en tout cas la position du Premier ministre Manuel Valls qui se trouve en première ligne.

 L'étau néanmoins se resserre et - à gauche comme à droite - on se demande si l'on parviendra à le desserrer en garantissant la paix sociale et le maintien de l'ordre public et - pour le moyen terme - la possibilité ou non d'engager des réformes en France.

C'est maintenant - à quelques mois des élections - la crédibilité du Président de la République et du gouvernement qui est en jeu.

dimanche 22 mai 2016

Elections/ Espagne : sondages et perspectives (scrutin du 26 Juin)



Si l'on s'en tient aux sondages, une coalition droite (PP) et centre (Ciudadanos) est envisageable tout comme une coalition socialiste (PSOE) et extrême gauche (Podemos). Dans les deux cas on frôle les 176 voix requises au premier tour aux Cortes pour la désignation du Président du Conseil. 

Selon un récent sondage (1) le PP et le PSOE sont relativement stables par rapport au scrutin de décembre 2015 alors que l'extrême gauche (Podemos) serait en baisse . Le mouvement centriste (Ciudadanos) améliorerait son score. 

Les jeux ne sont donc pas faits mais d'autres éléments peuvent être pris en compte :

1-Les Espagnols - plus que d'un changement radical - ont ( des interlocuteurs me le disent ) besoin de stabilité. Ainsi les perspectives d'une indépendance de la Catalogne (soutenue par Podemos) les prennent à rebrousse-poil tout comme peuvent les "déniaiser" les échecs des politiques économiques "radicales" en Amérique latine : C'est le cas du Venezuela dont le leader de Podemos , Pablo Iglesias, fut un des conseillers du Président Maduro. Cette "lecture" pourrait favoriser le P.P. et Ciudadanos.

2- On peut aussi imaginer une réaction de défiance à l'égard de l'Union européenne si - comme il semble - la Commission décidait de sanctionner l'Espagne pour la non maîtrise du déficit public (5% environ du PIB en 2015 et un objectif de 2,8 en 2016 qui ne sera pas atteint ). Une sanction signifiant encore plus d'austérité favoriserait le PSOE et surtout Podemos ouvertement eurosceptique.

Au-delà de ces hypothèses , une certitude  : l'absence de parti d'extrême droite . On peut s'en réjouir.

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(1) journal ''El Mundo " du 18 Mai 2016, faisant la synthèse de plusieurs sondages.

samedi 21 mai 2016

Israël / Palestine : un fragile espoir de Paix ?



L'initiative de la France de réunir une conférence pour la Paix se concrétise : une vingtaine d'Etats + ONU et Union européenne devraient être présents à Paris le 3 Juin prochain lors d'une première séquence précédant une autre réunion en septembre .

L'appui de l'Egypte a - semble-t-il - été important alors même qu'Israël semblait au départ réticent et exprimait depuis longtemps des doutes (avant même le "lapsus" Unesco) par la voix de M. Netanyahou. 

 Evidemment la confirmation de la présence américaine (John Kerry) a été déterminante : Tel-Aviv ,on le sait, considère que rien ne peut se faire sans l'engagement des Etats-Unis. 

Il faut tout de même souhaiter que le Premier ministre israélien (Israël et la Palestine devant en principe participer dans un second temps ) ne boude pas ultérieurement les éventuels accords de Paris comme cela avait été le cas pour les accords d'Oslo de 1993 que M. Netanyahou avait à l'époque(ainsi qu'il l'a dit par le suite) volontairement torpillés.

Un fragile espoir de Paix apparaît même si rien , encore, n'est joué.

A l'international la voix de la France porte encore.

vendredi 20 mai 2016

France : la démocratie contestée



Alors que la CGT et F.O appellent au blocage des raffineries (1) et ne se cachent pas de vouloir paralyser l'activité économique , alors que des "casseurs" enflammés enflamment une voiture de police, alors qu'une partie de la "Rue" bat le pavé on peut s'interroger : sommes- nous encore en démocratie dans une situation quelque peu "à la brésilienne"  ?

La France a-t-elle oublié ses institutions et les règles de la démocratie représentative ? On peut se poser la question lorsque l'on voit des syndicats tenter de se substituer au Parlement.

Il faut aussi convenir de ce que la Gauche fragmentée donne au Pays la fâcheuse impression qu'il n'est plus représenté que par périodes. 

Drôle de Nation qui , en ces moments difficiles,  se complaît dans la confusion au lieu de se serrer les coudes. Renan et son "désir de vivre ensemble " sont à mille lieues dans un autre temps, un autre espace.
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(1) stratégie syndicale : alarmer les automobilistes, harasser l'opinion  (grèves, blocages...) et l'amener à faire pression sur les Pouvoirs publics afin de bloquer la loi modifiant le code du travail.

lundi 16 mai 2016

anarcho ou archéo ?



A en croire certains (M. Mélenchon?) la France serait dans un état pré-révolutionnaire , au bord de l'explosion sociale. C'est - on le sait - la manière de s'exprimer de l'ultra gauche que de verser de l'huile sur le feu. Mais ce sont là des chaudrons d'huile déversés , au delà des remparts, sur la démocratie .

C'est aussi le rêve fantasmé d'un Mai 68 à défaut d'une " prise de la Bastille".

Faut-il prendre M. Mélenchon ( et son fonds de commerce) au pied de la lettre ? Non probablement car les manifestations et/ou grèves programmées ne sont ni porteurs d'une alternative de société, ni expression d'une volonté de détruire mais , bien au contraire, de conserver .

A part quelques voyous hargneux et boutonneux , l'on manifeste non pour casser mais pour maintenir (un statut, des avantages acquis,un code du Travail archaïque ...).

C'est un conte à "dormir - la nuit - debout": les mécontents alignés (sans ligne directrice) contestent pour contester profitant d'un semblant de vacance de gouvernance .

On peut se demander aussi qui ,derrière, tire les fils des marionnettes qui vont chantant...sans savoir qu'elles font le lit de l'extrême-droite.


mercredi 11 mai 2016

A.Juppé : au-delà du programme, l'homme



Certains diront que les programmes en vue des présidentielles de 2017 se ressemblent - et c'est certainement les cas chez "Les Républicains" et à l' UDI (économies budgétaires, suppression des 35 Heures, amélioration de la compétitivité des entreprises etc...) . Mais une chose différencie leurs auteurs : la crédibilité dans la mise en oeuvre des programmes.

 La "marque de fabrique " d'Alain Juppé est le sérieux et la loyauté. On peut penser qu'en effet pendant les six premiers mois il gouvernera, comme il l'a dit le 10 mai, par ordonnances afin d'accélérer le rebond et réveiller le pays .

 Comme il n'aura pas l'oeil rivé sur un deuxième mandat, il ne pensera pas - en se rasant - à 2022 comme tant d'autres (et même les plus glabres).

 Il ne faut ni attendre un homme de "synthèse" ni un franc-tireur ni une girouette mais un chef d'Etat exprimant une volonté et des objectifs . Pour les atteindre il sera à n'en pas douter "droit dans ses bottes" .

samedi 7 mai 2016

'' exit '' britannique : une opportunité ?



Les milieux d'affaire,  des gouvernants se demandent ce qu'il adviendra de l'Union européenne le 24 juin si les britanniques décident finalement de se "dépacser" d'avec l'Europe. Il y aura probablement quelques fissures dans le Traité ...et aussi chez ceux pour lesquels l'Europe n'est pas seulement un billet de banque . 

Mais à moyen terme le départ des britanniques peut être une chance pour l'Union,agacée par l'exception britannique négociée - et conclue - avec une stratégie qui nous conduit droit à Trafalgar. De fait, les Anglais ne souhaitent pas aller au-delà d'un "marché commun" , d'une zone de libre-échange.

D'ailleurs il faut en convenir : l'Union n'avance guère et manque de visibilité (sauf peut-être pour les américains et leur TIPP qui ouvrirait le marché européen aux entreprises d'outre-atlantique quitte à nous soumettre à des arbitrages et des normes dont nous ferions les frais ).

 La politique étrangère de l'Union, sa politique de Défense ne soulèvent guère l'enthousiasme ...si tant est qu'elles soient perceptibles.

Dans ce contexte et le brouillard qui l'entoure on peut se dire que le départ des britanniques aurait pour effet de rebattre les cartes. L'avenir de l'Union (dans le domaine politique et pas seulement économique) suppose probablement une Europe plus "resserrée" et plus lisible : en particulier un Président de l'Union qui cumule les fonctions de Président du Conseil européen et celui de Président de la Commission. 

Car on ne peut imaginer que le départ des britanniques ne soit pas l'occasion d'un rebond, d'une "résilience" qui donnerait à l'Union quelques vitamines au lieu de nous laisser pantois. Voilà pourquoi - plutôt que de faire triste figure par anticipation - on pourrait aussi se réjouir de l'occasion ainsi offerte par delà les soubresauts possibles quelques mois durant .Le temps de faire notre deuil...

dimanche 1 mai 2016

Tunique du Christ (Argenteuil) : foi et science à contretemps



200 000 pèlerins sont venus en mars-avril 2016 à Argenteuil pour vénérer la "Tunique du Christ" qu'abrite la basilique. Cet élan de foi - dans une société bien matérialiste - est à saluer comme se plait à le faire l'hebdomadaire Valeurs actuelles du 24 mars 2016 qu'une amie vient de m'envoyer.

Mais qu'en est-il de l'authenticité de la " Sainte Tunique d' Argenteuil" considérée comme le vêtement porté par Jésus lors de sa crucifixion ?

Prudemment l'évêque de Pontoise (comme ses prédécesseurs) parle d'une icône, d'une représentation. Cette position est , en effet, plus conforme à la réalité. Car - outre l'analyse au carbone 14 réalisée en 2004 par le laboratoire du C.E.A. de SACLAY- les invraisemblances historiques sont nombreuses .

1- L'analyse du CEA  qui est notamment détaillée dans le livre que j'ai écrit en 2005 (1) situe la confection du vêtement entre 530-650. Un autre laboratoire donne une datation 670-880 soit, dans les deux cas, la période du haut moyen âge, période pendant laquelle les reliques fleurissent pour assurer l'ornement, la renommée ...et la richesse des monastères.

2 - Par ailleurs - et selon les experts - la technique de confection de la Tunique  n'est pas compatible avec le mode de tissage des tout premiers siècles au Moyen-Orient (cf. études sur les tissus retrouvés à Doura Europos dans l'actuelle Syrie).

3 - Mais ce que ne dit pas l'article de Valeurs actuelles en dépit de ses 3 pleines pages c'est que le récit de la venue à Argenteuil de la "Tunique du Christ" demeure légendaire : aucun historien ou chroniqueur proche de Charlemagne tels Eghinard , Alcuin, Nithard... ne fait référence à cette arrivée en "grand arroi" (selon la légende) ni au don supposé de cette relique par l'impératrice Irène de Constantinople. De la même manière la soi-disant redécouverte de la Tunique en 1156 en présence de Louis VII des évêques et de sa Cour demeure pure légende : les chroniqueurs n'en touchent pas mot. D'ailleurs Louis IX (Saint-Louis) aurait certainement transféré la Sainte Tunique dans la Sainte Chapelle tout spécialement édifiée pour accueillir les reliques de la Passion (dont la couronne d'épines) . Comment imaginer que Saint-Louis ignorât l'existence de la Tunique du Christ...à quelques lieues de Paris ? Le chroniqueur du règne de Louis IX , Guillaume de Nangis, n'en souffle mot.

Bref lorsque l'on tente de dépoussiérer les légendes , celles-ci se délitent ... .

Comment donc ( dans le contexte relaté de la Tunique du Christ ) accorder foi et science ?
Faut-il plonger dans la physique quantique et se convaincre de ce qu' une particule change de nature et de position une fois observée ? La foi serait-elle de nature vibratoire comme le photon passant de l'état ondulatoire à l'état de particule ? le regard porté sur une relique lui conférerait-il une autre dimension ? Autant de questions.

Comment ne pas comprendre la perplexité du clergé et comment dire ces "vérités" à 200 000 pèlerins venus de bonne foi et que la foi a fait marcher? La réponse est aussi énigmatique et incertaine que la réaction incrédule d'Einstein à propos de la physique des quantas : ''Dieu ne joue pas aux dés ! '' a-t-il dit. Et pourtant ...

Mais l'essentiel est probablement de croire et l'authenticité est probablement secondaire. 
Et pourtant...

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(1) Une si humble et si Sainte Tunique : enquête sur une énigme Jean-Maurice Devals (éditions François - Xavier de Guibert , 2005).





mardi 26 avril 2016

Grèves SNCF : du '' pain béni "pour le Front National ...



Les réseaux sociaux bruissent de sarcasmes à l'égard de la SNCF et des mouvements qu'elle paraît ne pas maîtriser ou anticiper  : une nouvelle grève (après celle du 31 mars) est en cours  pour "peser" sur des négociations statutaires.

A nouveau les usagers sont - selon l'expression consacrée - pris en otage. Et ce n'est qu'un début assure-t-on.  Ces levées de boucliers des usagers sont autant de "pains bénis "pour le Front national. Autant d'indices d'une France ingouvernable où le comportement de la CGT est devenu le nouveau baromètre des insatisfactions.

Dans ce contexte il n'est pas étonnant que les usagers appellent de leurs voeux une vraie concurrence européenne qui - heureusement - se profile pour bientôt.

Mais entre temps il y aura des rendez-vous politiques : sur l'échiquier les dangereux pions d'extrême - droite attendent leur tour aidés (à son corps défendant) par un syndicat qui cherche à renverser la table ...sous le regard impassible du gouvernement qui ne voit pas les trains passer .

dimanche 24 avril 2016

LA FRANCE : INGOUVERNABLE ?



C'est la question que l'on peut se poser : perte de popularité du Président , échec ou recul sur la "loi travail" devant favoriser l'embauche des jeunes, agitation chez les cheminots, appels à la grève de la CGT, mouvements "nuit debout" s'apparentant à des rave parties pour adolescents à la recherche de leur "chemin  de Katmandou" . Et - en face- une financiarisation de l'économie fondée sur le profit plus ou moins virtuel ...et des salaires CAC 40 incroyables mais bien réels.

La France souffre par ailleurs des mêmes maux que plusieurs pays occidentaux en particulier les Etats- Unis où les disparités se sont accrues de manière considérable ces dernières années : il existe bien outre-atlantique une vraie pauvreté qu'un taux de chômage de l'ordre de 5% ne parvient pas à masquer.

Mais bien que les Etats-Unis soient désormais devenus un pays fortement inégalitaire, les "nuits debout" sont rares dans l'Etat de New-York, du Wisconsin ou de l'Utah etc... L'utopie californienne des années 70 ne fait plus recette et l'on travaille souvent bien plus de 40 heures par semaine avec un "job" ou plusieurs qui s'enchaînent.

Faut-il chercher les raisons du spleen français ou - ce qui est la même chose - des manifestations estudiantines agitant le grelot de la Fronde dans la perte de substance des gouvernants ? Car ils ne donnent plus l'impression de gouverner, l'esquif France voguant de ci de là au gré d'une boussole qui perd souvent le nord.

C'est probablement ce qui explique l'irrésistible montée dans les sondages d'Emmanuel Macron, notre jeune ministre de l'Economie...tout comme les américains (ou nombre d'entre eux) plaçaient leurs espoirs en John F. Kennedy, Président des USA à 44 ans. Voilà aussi pourquoi on sonde les entrailles de nos politiques à la recherche du plus sincère (Juppé?) et du moins "bling bling" etc...

Est-ce vraiment la quadrature du cercle de rechercher un Président (pour 2017) qui gouverne ...et nous fasse (aussi) un peu rêver?

mercredi 20 avril 2016

Pétrole : duplicité saoudienne ?



Après l'échec de la récente réunion le week-end dernier des pays producteurs de pétrole à Doha (absence de l'Iran), on fustige Téhéran qui refuse de baisser sa production de pétrole afin de faire remonter le cours du brut.L'Arabie saoudite regrette l'absence d' accord et renvoie à la responsabilité de l'Iran.

 Mais l'on oublierait presque que c'est Riyad qui - il y a 1 an environ - a décidé de ne pas réguler sa production : de son point de vue l'effondrement du cours du pétrole permettait en effet de déstabiliser les Etats importuns (l'Iran bien sûr mais aussi la Russie qui soutient l'Iran... et la Syrie) sans oublier les sociétés américaines qui spéculaient sur l'avenir du pétrole de schiste ;

 Certes le royaume saoudien allait en souffrir mais le "hara-kiri" n'était pas excessivement douloureux du fait des très faibles coûts d'extraction du pétrole et au regard du coup de grâce ainsi porté à l'Iran ou du moins imaginé.

 L'Arabie saoudite (dont le prince héritier, ministre de la défense)  n'a probablement que faire de la situation de l'Algérie, du Vénézuela, ou du Brésil au bord de la faillite et de bien d'autres pays tributaires de la vente de leur pétrole;

Pendant ce temps - et à l'issue d'une longue période de sanctions économiques - l'Iran relève la tête et ne veut pas "payer les pots cassés". Doit-on le tenir pour responsable ou bien chercher l’intrus...sur le devant de la scène?

vendredi 15 avril 2016

F.Hollande : Le Président bien empêtré



Comme le rapportent les médias, le Président n'a probablement pas retourné l'opinion avec sa prestation d' hier soir sur France 2. Le décalage était perceptible entre le chapelet de ses affirmations et les questions au plus près du quotidien des intervenants. 

Certes l'exercice n'est pas facile pour un Président de la République que d'opérer ainsi une descente "sans rappel" et un peu raide en acceptant d'être interpellé. Le profil régalien du Président s'en est trouvé quelque peu écorné à prendre la place d'un Premier ministre devant défendre la politique économique du gouvernement.

Dans cette position François Hollande est apparu bien empêtré : tant à propos de son recul sur la déchéance de nationalité pour les terroristes que sur le projet de loi sur le travail dont il ne va rester qu'un moignon puisque la finalité du projet - faute de pédagogie d'un côté et d'excès de démagogie de l'autre - a échappé aux étudiants et à leurs tuteurs (qui renouaient peut-être avec la nostalgie de mai 68)

En politique extérieure et à propos du Moyen-Orient il a semblé que - revenant sur des évolutions récentes - il considérait le départ d' Assad de la présidence syrienne comme prioritaire . A défaut du terme "prioritaire" la fougue de son affirmation en disait tout autant. Dommage qu'il n'ait pas été relancé à propos - par exemple - de nos relations avec l'Arabie saoudite ou le Qatar.

En dépit de tout cela, le Président est apparu sincère et prêt à jouer son "va-tout" pour 2017 (si l'on note un frémissement au niveau de l'emploi).

François Hollande a-t-il sciemment joué à "contre- emploi" en assumant une prestation aussi indigeste ? Peut-être . Cependant beaucoup de Français sont restés sur leur faim .


lundi 11 avril 2016

E. Macron : "En marche " en course



Sans être un "pavé dans la marre" l'annonce de création d'un nouveau mouvement "En marche" constitue une nouvelle donne dans le paysage politique français. On pourrait penser qu'il s'agit là d'une initiative éphémère : ce serait se tromper.

 L' ancien patron du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade  (un des "sages" les plus écoutés)  est l'un de ses soutiens avisés qui - avec d'autres - prépare le terrain.

 Emmanuel Macron est probablement encore un peu "tendre" (38 ans) pour les présidentielles 2017 mais il sera - à coup sûr - en lice pour 2022... A moins de former dès 2017 un tandem avec tel Président élu .

Esr-ce pour cela que M.Sarkozy pousse en avant François Baroin dont le " look" n'est pas - il les a pourtant - celui d'un homme de 50 ans. 

Bref, la relève semble bien assurée au-delà de la gauche radicale ankylosée et de l'illusion de l'adroite Marine.

mardi 5 avril 2016

PANAMA : La "Grande Evasion"



Ainsi nous avons notre scandale du siècle et de quoi alimenter notre indignation. Evidemment tout cela est scabreux et la Justice sera mise à rude épreuve car les dénégations seront nombreuses tout autant que les envolées lyriques des avocats d'affaires.

Pour autant deux ou trois choses interpellent : si plus de 300 journalistes ont travaillé sur cette affaire depuis plus d'un an, il se peut que des fuites aient eu lieu et que des évadés "au parfum" soient rentrés au bercail (ou aient choisi un autre paradis fiscal : l'Etat américain du Delaware par exemple ...). Pourra-t-on dans ces conditions remonter le fil d'Ariane ?

Il semble aussi que des ONG bien connues comme Open Society (George Soros) ou USAID aient apporté leur concours pour aider à ces révélations . On ne saurait le regretter mais certains s'en étonnent en raison des liens de ces 2 ONG avec le Département d'Etat américain . La mariée serait-elle trop belle ?

D'autres y voient une manœuvre dirigée contre Vladimir Poutine. Mais , dans ces conditions, pourquoi le roi d'Arabie Saoudite (jusqu'à présent proche des Etats-Unis ) serait-il aussi visé par ces révélations ? Serait-ce pour accréditer l'absence de complaisance  des "lanceurs d'alerte " ?

D'autres encore disent qu'il est curieux qu'aucune grande fortune américaine n'apparaisse : seraient-elles toutes à l’abri au Delaware ?

Quoi qu'il en soit ce scandale dévoilé est révélateur d'une société (et pas seulement occidentale ) qui marche sur la tête tant s'opposent mille pattes et  unijambistes .

lundi 4 avril 2016

Huntington avait-il raison ?



Lorsque - en 1996 - Samuel P. Huntington écrivit "Le choc des civilisations" il provoqua une tempête (ou des railleries) chez de bons esprits qui trouvaient son analyse un peu courte.

La série d'attentats à laquelle on assiste de par le monde incite à se demander si Samuel Huntington n'avait pas raison.

C'est le cas de l'attentat de Lahore en particulier, le 27 mars . Car, au-delà des attentats qui ont  voulu frapper directement l' Occident , celui de Lahore visait localement la communauté chrétienne qui célébrait le dimanche de Pâques (1)

72 Pakistanais ont ainsi payé de leur vie leur appartenance religieuse. 

Moins (ou plus) qu'un "choc de civilisations" il s'agit bien d'un "choc des cultures et religions" porté par les totalitarismes islamistes. Sinon pourquoi s'en prendre à des chrétiens pakistanais issus des castes hindouistes les plus modestes ?  

L'Asie est donc - tout autant que l'Occident - menacée .

Au-delà des rodomontades de la Corée du nord la menace réelle est bien celle du totalitarisme islamiste : la Chine, la Russie l'ont compris . L'Inde devrait aussi percevoir le danger . Cela est moins sûr - en raison des doubles et troubles jeux - de la part du Pakistan ...et de l'Afghanistan.

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(1) voir notamment Le Point n° 2273 du 31 mars 2016