lundi 1 février 2016

Nicolas Sarkozy : le cheval...de retour ?


L'ancien Président tente de revenir sur la scène tout en se mettant en scène . Comme tant d'autres - qu'elles soient déclarées ou non - sa candidature est évidemment légitime et on ne saurait seulement ironiser sur le côté "bling bling"  ou " hyperactif " que l'on a tant moqué de l'ancien Président.

Au-delà des prismes psychologiques mettant en relief les habituelles pulsions ou impulsions , on ne peut qu' être étonné par l'ardeur qu'il déploie pour tenter de rejoindre l'Elysée en mai 2017 en dépit de sondages défavorables venant  doucher aussi régulièrement que pluies des tropiques.

En effet - à moins d'un improbable alignement des planètes - Nicolas Sarkozy part dans l'opinion avec un handicap personnel difficile à décliner mais bien réel . Certes il arrive que des chevaux de course partent avec des handicaps mais ils sont rarement à l'arrivée.

A en croire les sondages  et les "potins" le handicap du cheval Juppé serait bien plus léger : son âge et sa moindre turbulence (ce qui est aussi une qualité).

Le temps serait-il bientôt aux chevaux - légers ? Macron ou Le Maire par exemple . Ceux-là  piaffent ...et ils ont raison de parader!

mardi 26 janvier 2016

France / Europe : Terres de "mission" ?



Certains s'étonnent ou bien s'émeuvent devant la progression de l'islam et des dérives qui parfois l'accompagnent. Mais que font nos Eglises si tant est que certaines églises soient encore ouvertes ?

 Où sont "nos missionnaires" qui jadis sillonnaient la France (et bien au-delà...) ? Probablement disparus au rythme de la société de consommation et du bonheur "prêt à porter "?

 Il ne s'agit pas évidemment de porter un regard passéiste et nostalgique sur la "France d'antan" (vaste fumisterie utilisée par les supermarchés). Il ne s'agit pas - c'est encore plus évident - de cligner de l’œil aux partis populistes hors du temps . 

C'est plutôt mettre les Eglises (au sens large) devant leur responsabilité . Faut-il se plaindre parce que l'on voit des jeunes se tourner vers l'islam parce que l'islam vient à eux alors que les rares prêtres ou pasteurs sont ailleurs ?

L'Eglise - au delà des synodes et du pointillisme de la Curie - est-elle présente au quotidien ? Il est vrai qu'elle n'est pas poussée par un désir de conquête et que les monarchies pétrolières sont sur d'autres rives, toutes voiles dehors ...

La France , l'Europe sont-elles devenues , désormais, des " terres de mission" ?

Mais que sont nos missionnaires  devenus ? 

mercredi 20 janvier 2016

Union européenne : silence radio



Le silence assourdissant de Bruxelles fait mal aux oreilles et davantage au cœur  . Car en ces moments agités l' Union fait la sourde oreille : on a beau tendre les deux oreilles rien (ou à peu près) sur la situation  économique, rien de tangible en politique étrangère et rien de bien nouveau en matière de défense et de lutte contre l'E.I. 

Quand bien même on est un adepte fervent de l' Union rien ne donne envie en ce moment d'entonner l'Hymne à la joie . L'Union serait-elle devenue un simple ovni préoccupée d'abord, par la négociation d'un traité transatlantique de libre échange ? L'Union n'est-elle devenue que le joujou économique des américains?

 Certes l'on sait combien Jean Monnet et Robert Schuman portaient aussi - parallèlement à leur foi en l'Europe - la parole des Etats-Unis. Mais ne se retourneraient-ils pas dans leur tombe au constat d'une Union tombée en léthargie ? 

Nous faut-il regarder davantage vers l'Est à la recherche d'un orient nouveau ? Difficile à dire (a fortiori a prédire) . Mais le constat est qu'il manque à l'Union un chef d'orchestre...pour rendre crédible l'Hymne à la Joie.

samedi 16 janvier 2016

Islamisme : une fatwa contre les terroristes ?



Les Etats - laïques ou islamiques - sont nombreux à condamner les attentats qui sont devenus - les médias aidant - notre quotidien. Le monde entier vit ainsi au rythme de ces atrocités commises au nom d'Allah : Europe, Asie, Afrique, Amérique .

 Certes des coalitions se font (et se défont). Les frappes et les assauts s'évertuent à stopper la paranoïa terroriste . Suffiront-ils en raison  de la guerre des clans et des rivalités de factions ?

Dans ce contexte est-ce irréaliste d'imaginer que des condamnations interviennent au sein des mouvements religieux dans le monde musulman : les autorités religieuses habilitées à prononcer une fatwa ne devraient-elles pas unanimement condamner les actes terroristes ? 

S'exprimant au nom de l'islam, ces autorités ne pourraient-elles pas se prononcer sur ce que d'autres - en signant leurs actions terroristes djihadistes  - font, croient-ils, au nom - aussi - de l'islam ? 

Ce serait ainsi - par une condamnation interne au monde musulman (1) - soutenir les acteurs des coalitions armées auxquels les Etats s'associent .

Sunnites et Chiites , s'ils sont de bonne foi , devraient pouvoir se "coaliser " pour s'accorder sur de telles prises de position. Elles seraient courageuses . Est-ce trop demander ?

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(1) - Il faut cependant citer quelques condamnations courageuses : celle - en juillet 2014 - du Président de la Confrérie des Oulémas (et aussi membre des Frères Musulmans),celle du Grand Mufti d'Arabie Saoudite en Aout 2014 et la fatwa de septembre 2015 (rédigée par le chef religieux de Bombay, et signée par plusieurs imans dont celui de la principale mosquée de New-Delhi).

jeudi 14 janvier 2016

Espagne : vers un pacte anti-corruption /austérité ?


Pacte inattendu passé pour l'élection à la présidence du Parlement espagnol : grâce à l'abstention du P.P. (Partido popular, droite) et à une alliance PSOE (parti socialiste) + Ciudadanos (centre droit), c'est le socialiste Patxi Lopez qui a été élu à la présidence des Cortes. 

Mais il reste à désigner le chef du gouvernement et le roi poursuit sa ronde de consultation. 

En dépit des doléances du leader de Podemos Pablo Iglesias, c'est le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez qui se trouve en lice pour l'investiture en tant que Président du Conseil. 

Toutefois - si c'est lui qui est désigné - il pourra difficilement gouverner sans l'appui de Podemos . Or ce parti issu du mouvement des "indignés" n'apportera vraisemblablement son soutien qu'en échange d'un véritable pacte anti-austérité . 

La lutte contre la corruption - endémique en Espagne - sera également une priorité du gouvernement qu'il soit ou non dirigé par Pedro Sanchez.


mardi 12 janvier 2016

Pétrole de schiste américain : quel impact sur la stratégie "pivot" vers l'Asie ?



Les Etats-Unis,forts de leur autosuffisance pétrolière, s'apprêtaient à délaisser le Moyen-Orient pour de nouveaux horizons en Asie où les enjeux économiques et stratégiques apparaissaient les plus importants.

 Le recentrage vers l'Asie s'est notamment traduit par la signature récente de l'accord de partenariat économique transpacifique (TPP)

Mais - en raison de la stratégie de l'Arabie Saoudite  qui veut "punir" l'Iran en faisant chuter les prix - le pétrole de schiste américain n'est plus rentable désormais : le seuil de rentabilité est de l'ordre de 70 $ le baril alors même que le cours est parti en vrille pour se situer aux alentours de 35$ . 

Au-delà des quelques 800 000 emplois menacés aux Etats-Unis (sociétés de forage de pétrole de schiste, chimie etc...) on peut se demander quel impact aurait la fin de l'autosuffisance énergétique des Etats-Unis sur la stratégie de "pivot" telle que l'exprimait en 2010 Mme Clinton alors Secrétaire d'Etat. 

Faut-il s'en féliciter en imaginant un réancrage des Etats- Unis au Moyen-Orient ? Faut-il le regretter en constatant que la politique étrangère américaine va être en partie dictée par le régime saoudien ? Ou se féliciter de l'impact positif à court terme de la stratégie de Riyad qui conduit - au moins pour l'instant - à une baisse du prix des importations ?

C'est une partie de billard à plusieurs bandes où ni l'Iran, ni la Russie, ni les U.S.A ne sont gagnants.

lundi 11 janvier 2016

Union européenne : des épines dans le pied


L'année 2016 sera révélatrice de la volonté de l'Union de maintenir ou non un cap , celui de l'intégration progressive des politiques (économie, défense, affaires extérieures). L'union politique est à ce prix mais les hésitations sont nombreuses et la musique est souvent celle de l'arlésienne. 

Cette année sera probablement marquée par l’exacerbation de forces centrifuges : contestations de la Pologne, hésitations de l'Espagne, du Portugal et frilosité du Royaume - Uni. Cela sans compter les "vieux démons" : Grèce, et tentative de sécession de la Catalogne. 

Face à ce concert dissonant rien ne serait pire pour l'Union que de rester calée dans son fauteuil d'orchestre. La Commission et le Conseil seraient bien inspirés - comme l'on dit - de "fendre l'armure" en faisant mieux entendre la voix de l'Union ...afin qu'elle ne se désunisse. 

vendredi 8 janvier 2016

L'étrange Mme TAUBIRA



Nul ne doute que notre ministre de la Justice soit une femme de caractère et - comme l'on dit - une "forte femme''. Pourtant on ne peut comprendre (sauf à ne pas connaître toutes les cartes) comment la Garde des Sceaux peut, de fait, tenir tête au Président de la République et au Premier ministre en marquant publiquement sa désapprobation quant au projet de révision constitutionnelle portant sur la déchéance de nationalité française à l'égard des terroristes.

Au moment où, justement, la Garde des Sceaux met l'accent sur le fait que l'attentat d'hier dans un commissariat parisien est l'oeuvre d'un individu sans lien avec le radicalisme islamique organisé, il est surprenant que la Garde ne perçoive pas -dans le même temps - l'impérieuse nécessité de se doter d'un arsenal juridique ...et psychologique à la hauteur des menaces . 

Comment les Français (sauf à effectuer un dérapage incontrôlé vers le Front National) pourraient-ils accepter ces tergiversations de l'exécutif alors même - justement - que le terrorisme viendrait désormais "de nulle part" puisque non organisé et donc difficile à anticiper par la police ?

Raison de plus d'avoir - et de montrer-  un front uni au gouvernement." . Post du 8 janvier 2016.

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NB. Ajouté le 1er Février 2016 : Ainsi - tout en ayant "de son plein gré " quitté mercredi dernier le gouvernement - Mme Taubira n'en publie pas moins aujourd'hui un livre de "murmures" contestant la très prochaine révision constitutionnelle : un plan média déjà sur les " murs murant Paris " était en cours . Le Président s'était apparemment muré dans un silence de circonstances. 

mercredi 6 janvier 2016

Corée du Nord / nucléaire : un étonnement bien tardif



C'est l'information du jour et pourtant ce n'est pas une surprise : la Corée du Nord posséderait une bombe thermonucléaire. Cette annonce avait déjà été faite début décembre 2015 par le Président Kim-Jong-Un. Gesticulation , Provocation ?  En fait on sait depuis 10 ans que la Corée du Nord dispose d'un arsenal de bombes A (une vingtaine d'ogives nucléaire probablement).

 L'étonnement se mesure plutôt à rebours : Cet Etat était membre du Traité de non prolifération nucléaire depuis 1985...quand - en 2003 - il décida de sortir du TNP. 

Cette décision était évidemment le préalable à la réalisation d'un programme nucléaire. Pourtant, à l'époque, le Conseil de Sécurité ne sanctionna pas la sortie du TNP et l'A.I.E.A (1). demeura  dès lors sans aucun moyen de contrôle.

Une des interrogations - outre les failles du T.N.P- a trait à l'attitude de la Chine qui a très probablement aidé la Corée du Nord dans son programme nucléaire et de missiles balistiques.

 La question que l'on doit se poser maintenant concerne l'ascendant que peut avoir la Chine sur  la Corée du Nord et sa maîtrise - en tant que grande puissance régionale ( mondiale ?) - de la situation en Asie. On peut s'interroger : à l'avant-veille (2017 ) d'un Congrès du Parti communiste majeur , la Chine maîtrise - t - elle sa politique étrangère ...comme son économie ?

Quoi qu'il en soit de la Chine un point rassure : les récentes rencontres de haut niveau entre Séoul et Pyongyang . Un autre point néanmoins inquiète : les failles du Traité de non prolifération nucléaire dont ne sont pas membres au moins 4 Etats disposant de l'arme nucléaire (Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël).

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(1) Agence internationale de l'énergie atomique rattachée à l'ONU.

mardi 5 janvier 2016

Croissance 2016 ; quelle reprise ?



Les analystes saluent la bonne tenue dans la zone euro du secteur manufacturier : l'indice markit est en hausse de plus d'un point (décembre/novembre ) . Mais les hirondelles ne font pas le printemps et , en France, les investissements stagnent. 

A défaut d'un rebond des investissements il est à craindre que l'emploi ne reparte pas  : une croissance probable du PIB de 1,1 ou 1,2 % en 2016 est insuffisante pour susciter la création d'emplois. 

Certes les mesures envisagées en France (plan massif de formation) sont positives mais le défi à relever est celui de l'emploi durable . Or dans un contexte mondial incertain (situation précaire de la Chine, possible hausse du pétrole du fait des tensions exacerbées au Moyen-Orient) les chefs d'entreprise hésitent ...sauf à miser sur un marché intérieur en expansion. 

La relance (ou au moins un soutien) de la demande devra donc accompagner une relance de l'offre sauf - situation inenvisageable - à imaginer que les usines puissent tourner à vide ...pour faire plaisir (en cette année "politique") aux Pouvoirs publics...

lundi 4 janvier 2016

Iran /Arabie Saoudite : l'heure de vérité ?



Le compte à rebours semble bien avoir commencé au Moyen-Orient : la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad n'est probablement qu'un tout premier épisode et les deux Etats rivaux semblent prêts à en découdre.

On a ici suffisamment répété que la détestation entre sunnites et chiites l'emportait sur toutes autres considérations. L'exécution par Riyad du dignitaire chiite Nim al Nimr constitue probablement un point de non - retour. 

Certes l'Iran est en possession des éléments pouvant conduire à terme à la construction d'une arme nucléaire comme moyen de dissuasion. On peut - heureusement - douter de son emploi : Téhéran ne tirerait plus alors aucun bénéfice de l'accord du 14 juillet dernier qui assoit, de fait, son leadership au Moyen-Orient et se retrouverait aussitôt au ban des nations.

 Il reste à observer maintenant l'attitude de Moscou car rien ne se fera sans l'accord express ou tacite de la Russie. Un conflit conventionnel n'est pas à exclure. Daesh en tirerait-il bénéfice ou bien cela le couperait-il de toute source de financement plus ou moins occulte ?

 Il reste qu'un conflit armé entre l'Iran et l'Arabie Saoudite mettrait probablement fin à la baisse du pétrole et risquerait d'avoir un impact négatif sur la croissance occidentale ...au moment où l'on constate à nouveau des signes de défaillance de l'économie chinoise.

samedi 2 janvier 2016

Ukraine : vent d'est, vent d'ouest ...


En ce début d'année on se remémore les événements d'il y a 2 ans sur le Maïdan de KIEV :  un "vent d'ouest" a chassé un "vent d'est" jugé un peu trop froid .

 On aurait pu aujourd'hui s'attendre à de bonnes nouvelles mais les chiffres (1) que l'on découvre laissent perplexe : le PIB a diminué de moitié par rapport à 2012 (90 milliards $ contre 195 milliards en 2012) et la part de la dette dans le PIB passe de 37 % à 94 %

Assurément il faut du temps pour reconstruire une économie sinistrée (mines, sidérurgie ...) et l'accord d'association passé avec l'Union européenne favorisera les échanges mais ne permettra pas de stopper de si tôt un délabrement qui met l'Ukraine en situation de quasi faillite.

Au juste qu'en est-il  des Ukrainiens qui avaient mis leur espoir dans l'Europe et qui voient leur monnaie se déprécier en raison d'une inflation de 50 % ?

Les Ukrainiens devront accepter les mesures d'austérité que réclame le F.M.I en échange d'un prêt de 17 milliards $...Vont-ils considérer que le "vent d'ouest" venant des Etats- Unis et de l'Europe est moins chaleureux qu'espéré il y a 2 ans sur le Maïdan de Kiev ?

Dans un jeu d'échec (où russes et américains excellent) on ne sait qui est vraiment le gagnant. Souhaitons que ce soient les Ukrainiens ...

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(1)  FMI - Word Economic Outlook Database.

mardi 29 décembre 2015

Déchéance nationalité : A défaut d'armure, un bouclier ?



Ainsi le monde politique s'agite , le parti socialiste se déchire ...et les Français n'y comprennent rien. Evidemment la déchéance de la nationalité - déjà prévue par les textes - n'appelait probablement pas à une modification de la constitution .Les juristes le clament ainsi que les "gardiens du Temple républicain".

Faut-il, en ces circonstances, envisager un référendum car nombreux sont ceux qui attendent de leurs gouvernants un "bouclier" quelle qu'en soit la nature : quand bien même elle ne serait que psychologique et destinée à démontrer l'implication des dirigeants.

 La déchéance de nationalité envers les terroristes djihadistes apparaît , pour certains, un "bouclier" à défaut d'être une véritable armure en ces temps troubles.

Les événements récents en Corse montrent ce qui pourrait advenir sur le continent si le sentiment de "perte de territoire" , d'abandon des valeurs et d' insécurité l'emportaient. 

Aussi ne faut-il pas analyser le projet de déchéance de nationalité sous le seul angle juridique . Il relève tout autant du politique et de la psychologie d'une nation quelque peu traumatisée et désorientée  . 

Evidemment on dira aussi : "il faut raison garder" , "méfions nous des autoritarismes " , 'l'essentiel ce sont nos libertés" etc ...etc...

Certes, mais notre pays s'interroge : que demeurerait-t-il de nos valeurs si les Français avaient le sentiment soit de vivre continuellement avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs valeurs (désormais reléguées "en portefeuille" ...) soit de n'être qu'un bouchon ballotté en eaux troubles ?

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NB - 31/12/2015 : je viens de lire l'éditorial de Franz-Olivier Giesbert (Le Point ) intitulé "La déchéance de la gauche babachou" : Bravo , tout est dit !

dimanche 20 décembre 2015

Elections : L'Espagne ingouvernable ?


Potion amère pour certains, heureux événement pour d'autres : les nouveaux partis (Podemos et Ciudadanos) mordent à belle dent sur les partis traditionnels  P.P. (droite) et P.S.O.E (socialistes) . 

Ils rendent possible un basculement politique majeur...sans majorité absolue aux Cortes.

Au moment où 97 % des bulletins sont dépouillés (1) le PP + Ciudadanos (centre droit) et le PSOE + Podemos (extrême gauche) font jeu égal ce qui ouvre la voie à toutes les hypothèses de coalition...et de combinaison.

L'affaire sera rude : le leader de Podemos , Pablo Iglesias vient d'appeler à une réforme de la Constitution espagnole.

Ainsi , en dépit de son taux de croissance (plus de 3%) l'Espagne continue à traîner son boulet :  22 % de chômage. 

Morale : ce n'est pas le  P.I.B. qui fait les élections mais - en décalage - le taux de chômage .

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(1) à 23 H , Dimanche 20 Décembre 2015

samedi 19 décembre 2015

L'Europe "chocolat"


A quelques jours de Noël il est impératif de sourire et l'une des préoccupations de l'Union concernant le chocolat prête effectivement à sourire : les taux de TVA différent selon qu'il s'agit de chocolat noir, blanc, ou bien au lait . 

Cette distinction est - j'imagine - déterminante pour des fonctionnaires européens et le débat est probablement légitime et de haute importance...

 Mais il y a plus : selon que la tablette de chocolat est vendue entière ou bien en morceaux le taux de TVA diffère. Je me pose ainsi une question : si le chocolatier - à la demande du client - brise la tablette en 2 morceaux quel taux de TVA  sera appliqué ?

Gardons le sourire et ne souscrivons pas aux récents propos pessimistes de Michel Rocard sur l'avenir de l'Europe : A ma connaissance David Cameron n'a pas fait part à l'Union (pour éviter le "Brexit") d'une quelconque revendication des britanniques concernant la TVA sur le chocolat. 

mercredi 16 décembre 2015

Arabie Saoudite : changement de cap ?



Ainsi l'Arabie Saoudite va prendre la tête d'une vaste coalition d'Etats (30 ou 40 ) majoritairement sunnites . A l'évidence le régime saoudien , après avoir pendant longtemps soutenu les mouvements salafistes djihadistes , craint de se trouver dans la position de "l'arroseur arrosé" par Daesh. 

C'est en soi une bonne nouvelle que des Etats du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique sub-saharienne envoient (ou se proposent d'envoyer) des troupes au sol pour neutraliser l'E.I.

On a cru aussi comprendre que l'Arabie Saoudite entendait donner une  image plus sereine de l''islam afin d'éviter que des "jeunes" n'ayant pas lu le Coran et l’interprétant à leur manière ne se fourvoient.  
Peut-on espérer que cet islam exemplaire ne soit pas un simple ''papier-coller" du wahhabisme dont les rejetons salafistes viennent se ressourcer auprès de l'E.I. ?

 Il faut aussi souhaiter que cette montée en puissance des Etats sunnites ne soit pas le prélude à un vaste conflit avec les chiites mettant alors au grand jour la traditionnelle rivalité entre l'Iran et l'Arabie Saoudite et remodelant l'ensemble du Moyen-Orient. 

Il est vrai que pour les Etats-Unis désormais autosuffisants en pétrole et gaz, une telle recomposition revêtirait moins d'importance... au moment où l'Asie devient,désormais, leur première préoccupation.

mardi 15 décembre 2015

Elections : des lendemains qui chantent ?


Certes on peut se réjouir de ce que l'on ait fait barrage au Front National qui - pour répondre aux interrogations et aux craintes - prône un repli sur soi se satisfaisant d' un horizon étriqué. 

Il n'empêche que ce sont presque 7 millions d'électeurs qui ont voté pour ce parti "populiste". Le "populisme" devient ainsi populaire parce que les interrogations touchent au quotidien : emploi, contrôle de l'immigration , islamisme , place de la France dans le monde, société aux codes en mouvement etc...

Il semble bien qu'il y ait convergence de 2 états qui se télescopent : d'une part une fragilité sociale (Jacques Chirac aurait parlé de "fracture sociale") liée à la crise économique qui n'en finit pas et d'autre part une crise morale typiquement française qui n'a rien à voir avec un sentiment de "déclin de l'Occident" tel que le percevait Spengler au début du 20  ème siècle. La France semble dépourvue de l'élan qui porte les américains et aussi - par exemple- les espagnols qui savent s'indigner et également relativiser.

 Il semble - au lendemain de ces élections - que nous ayons encore la tête dans le sable , heureux d'avoir évité un boulet de canon mais regrettant aussi que notre artillerie soit si légère : le Premier ministre annonce un (nouveau) plan pour l'emploi à grand renfort de formation professionnelle . Oui, mais : est-ce dû au sifflement du boulet de canon ? 

 Au-delà des "contre-feux'' allumés un petit chant d'espérance toutefois : des voix s'élèvent à droite et à gauche appelant à un discours plus unitaire, moins exclusif... La réponse à cette double crise est peut-être dans un élan retrouvé par delà les "valeurs de droite " et les "valeurs de gauche " : dans des valeurs tout court qui ne sont l'apanage d'aucun camp.

Mais ce type de discours est-il audible au moment où  les nouveaux "Napoléon (s)" se mettent déjà en ordre de bataille avec , en ligne de mire, les élections présidentielles de 2017 ?

mercredi 9 décembre 2015

Organisation de Coopération de Shanghai : conjectures ...


L'O.C.S. regroupe la Chine, la Russie ainsi que plusieurs Etats (riches en pétrole ou gaz ) d'Asie Centrale .Il est un peu passé inaperçu que l'Inde et le Pakistan avaient rejoint le groupe (1) comme membres à part entière . L'Iran est également membre en tant qu'observateur.

 La Chine, comme l' Inde, comme la Russie ont tout à craindre d’infiltrations ou d'extensions de réseaux terroriste islamistes. Le Pakistan se heurte - avec les Talibans - au  même problème.

Au moment où de "belles âmes "étonnamment naïves considèrent que la lutte contre Daesh devrait seulement relever des Etats régionaux du Moyen-Orient, je ne suis pas certain que ce soit là le sentiment de Moscou, Pékin ou Delhi. Ils savent probablement que l'E.I. grignote l'Afghanistan et que les rivalités E.I. /Al Qaïda peuvent s'exacerber aux marges de l'Inde. 

Dans ce contexte le "chacun pour soi" relève de l'ignorance ou de la "politique de l'autruche": l'Organisation de Coopération de Shanghai poursuit les mêmes objectifs  : priorité à la lutte contre le terrorisme.

Est-ce vraiment une conjecture que d'imaginer que l'O.C.S.  soit - aussi - à nos côtés ?

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(1) décision prise au sommet d'Oufa en juillet 2015 : l'Inde et le Pakistan rejoindront l'O.C.S. début 2016.

lundi 7 décembre 2015

La France désorientée (quelque peu...)



L'esquif sur lequel nous sommes va-t-il rejoindre - faute de mieux - un port "bleu marine" ? C'est toute la question au lendemain du premier tour des élections régionales . 

Bien sûr les médias et les partis s'efforcent d'expliquer , de comprendre . Le vote d'hier n' est probablement pas un vote de protestation mais un vote d'exaspération : l'emploi qui ne repart pas en raison d'une croissance molle, des "cafouillages" récents au niveau des impôts, le sentiment d'une nation fragmentée et menacée de dislocation par le communautarisme et le terrorisme non jugulé . 

Les Français , pour tout dire, ont le sentiment que l'on "tâtonne" tant en politique intérieure qu'en politique extérieure en dépit des courageuses décisions prises par le Président Hollande.

 La France a égaré sa boussole : elle cherche - désespérément - un panache auquel se rallier et une  Europe qui la conduise - enfin -  à bon port .

vendredi 4 décembre 2015

Turquie/Union européenne : une bien (trop) rapide relance


Certes on peut imaginer qu'à long terme - et si elle remplit les critères de Copenhague - la Turquie intègre un "deuxième cercle" de l'Union européenne.

Mais il n'y a pas le feu et la confirmation d'une reprise des négociations officiellement annoncée peu après que la Turquie ait abattu un avion russe interpelle (1)

Voudrait-on quelque part (à Bruxelles ou ailleurs) freiner un rapprochement France / Russie? 

Par ailleurs, au juste, que cherche M. Erdogan ? Veut-il réellement s'amarrer à l'Union ou bien a-t-il un pied en Asie (la Turquie a candidaté en 2013 à l'Organisation de Coopération de Shanghai) ?

La Turquie avait aussi fait acte de candidature auprès de l'Union eurasiatique même si - dans la conjoncture présente - cette candidature paraît incongrue.

Mais peut-être M. Erdogan a-t-il - par opportunisme - trois pieds "dans le même sabot"? 


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(1) il semble incroyable qu'un pays membre de l'OTAN abatte ainsi un avion dans ces circonstances...