vendredi 27 septembre 2019

Chirac : Requiem pour un " homme bien "



Comme d'autres sans doute , je veux apporter ma (petite) pierre aux hommages qui pleuvent en ce moment sur le Président Chirac . Au delà de la nostalgie et des affinités politiques il y a - cela a été dit et redit - l'homme . 

A titre d'exemple (un parmi d'autres) je me souviens de l'appel téléphonique de Jacques Chirac alors que j'étais en poste en 1995 à la préfecture de région du Limousin  .  Le Président , inquiet , appelait depuis l'avion qui le ramenait à Paris : il voulait s'enquérir de l'état de santé du fils de l'un des membres de son cabinet qui venait d'avoir un grave accident de circulation . Il a demandé qu'on le tienne personnellement au courant et a , lui-même , téléphoné à deux reprises .

Certains de ses proches ( ceux du "petit cercle " autour de son ex-directeur de cabinet à l'Elysée) ont brossé avec discrétion son caractère . Je retiens pour ma part son regard capté à 2 ou 3 reprises : un mélange de hardiesse, de curiosité et - paradoxalement - d'une pointe d'inquiétude   .

C'était Jacques Chirac ...

mardi 24 septembre 2019

Greta Thunberg en "surchauffe" ...



La jeune Greta a interpellé , au siège de l'ONU , les dirigeants politiques mais elle a dérapé en opposant préoccupations environnementales et développement économique : c'était là une reprise du  langage utopique du Club de Rome en 1970 , celui du souhait d'une croissance zéro à l'époque où la croissance dépassait les 6 % . 

Tel n'est plus le cas aujourd'hui puisque la croissance mondiale n’excédera pas 3 % . D'ailleurs , à défaut de croissance , les plans de lutte contre la pauvreté demeureraient des coups d'épée dans l'eau  . D'où le concept de "développement durable " qui , depuis la fin des années 1980 (1) , associe développement économique et respect de l'environnement . 

Comme l'a souligné Emmanuel Macron il faut se méfier des positions par trop radicales et trop bien "mises en image " ...et "en émotion" .

___________

(1) cf . le rapport Brundtland (ONU 1987)

dimanche 22 septembre 2019

Climat : l'ONU sur le pied de guerre



Le Secrétaire Général de l'ONU , Antonio Guterres a bien raison de vouloir "secouer" les chefs d'Etat lors de l'Assemblée Générale qui s'ouvre demain . Le GIEC et nombre d'experts sont , plus que jamais , pessimistes : au rythme actuel d'émission de CO2 , la température en 2100 serait de + 3 degrés par rapport à ce que l'on dénomme " l' ère pré-industrielle"(1850 - 1900 ) . Alors même que la COP 21 s'était fixée un objectif de + 2 degrés à ne pas dépasser et la COP 22 , un objectif de +1, 5 sous peine de dérèglement climatique majeur. 

Certains experts considèrent même que les émissions de gaz à effet de serre actuelles se traduiront par une augmentation de + 5 degrés d'ici la fin du siècle . Cela ne signifie peut-être pas grand chose pour les "profanes" mais cela implique la disparition d'Etats insulaires (du Pacifique et des Caraïbes) dont les populations frapperont à nos portes . 

Parmi les points à résoudre ou sur lesquels s'interroger :

1- Quelle peut-être la place du nucléaire (1) dans le monde (les centrales n'émettent pas de CO 2 ) sachant que les énergies renouvelables (éoliennes , photovoltaïque) ne sont pas à même de prendre encore la place du pétrole ou du charbon ? 

2- Comment rendre obligatoire , pour tous les Etats , l'obligation de notifier leur programme de diminution de gaz de serre et de s'en tenir à leurs engagements (2) ?

L'ONU (sous la pression du GIEC notamment ) a sensibilisé les opinions . Depuis le Sommet de la Terre (Rio, 1992) nous savons que la "Maison brûle" (Jacques Chirac l'avait dit au sommet de Johannesburg en 2002) . Désormais il appartient à M. Guterres de veiller à ce que l'on ne noie pas le poisson dans l'eau des voeux pieux . Dernière chance ?

____________

(1) Alors que la France va réduire le nombre de ses centrales nucléaires , celles-ci vont augmenter dans le monde (passant de 400 environ actuellement à 700 d'ci 2050 )

(2) Le protocole de Kyoto (1997) qui prévoit l'obligation, pour les Etats signataires, de diminuer leur émission de gaz à effet de serre ne concerne en fait que les pays dits industrialisés . 

jeudi 19 septembre 2019

USA / Arabie Saoudite : le Quincy ne répond plus ...



Le " Pacte du Quincy " est tombé dans les oubliettes ou a sombré dans le lac Amer : quand bien même les historiens s'interrogent encore sur l'existence d'un "Pacte" en bonne et due forme , il est probable que Roosevelt, en février 1945 et à bord du navire Quincy, a donné au roi Ibn Saoud des assurances quant au soutien des Etats-Unis en cas d'attaque visant l'Arabie Saoudite : les "majors " américaines avaient négocié cela en amont de la rencontre .

Ce soutien était - il va de soi à l'époque - lié à une garantie d’approvisionnement en pétrole . C'est sur la base de ces considérations que les USA intervinrent lors de la guerre du Golfe : l'Irak ayant envahi le Koweit menaçait l'Arabie Saoudite . 

Ce n'est plus -  après les récents tirs de missiles sur les installations pétrolières de Riyad -  l'heure de discours et actes belliqueux et l'on doit se féliciter que la diplomatie l'emporte : le Président Trump fait-il preuve de sagesse ou bien considère-t-il que la campagne électorale 2020 , désormais ouverte , ne peut prendre le risque d'un enlisement (en Iran ) ? Difficile de faire la part des considérations politiques (élection présidentielle) et économiques (exploitation du pétrole de schiste américain et moindre dépendance à l'égard du Moyen-Orient) .

Il n'empêche , le constat est là : les Etats-unis , au-delà des sanctions économiques , entament peut-être un désengagement du Moyen-Orient . Laisseront-ils pour autant la porte ouverte à une avancée Russe via la Syrie et l'Iran et ouvriront-ils la route (de la Soie ... ) à la Chine ? Trop tôt pour répondre mais pas trop tard pour s'interroger .

jeudi 12 septembre 2019

USA / ISRAËL: chaud et froid ou simple pirouette ?



Le limogeage de John Bolton , conseiller spécial de Donald Trump , jusqu’au-boutiste notoire et proche des milieux évangélistes , pourrait signifier que M. Trump met désormais "de l'eau dans son vin " s'agissant de sa conception binaire du moyen-orient . 

Mais , apparemment , le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne l'entend pas de cette oreille : son engagement , à l'avant-veille des élections législatives, d'annexer une part de la Cisjordanie (vallée du Jourdain) est un propos belliqueux qui tranche avec le renvoi dans les coulisses de John Bolton . Or il est peu probable que le Premier ministre israélien ait fait cette annonce sans tâter le pouls de la Maison Blanche . 

Cela accrédite l'idée que les Etats-Unis fonctionnent en ce moment (en politique étrangère tout au moins ) selon le régime de la douche écossaise : tout et son contraire .

Certains analystes "complotistes" évoquaient , jadis, la théorie du chaos à propos de la recomposition du moyen-orient : auraient-ils finalement raison ou n'est-ce qu'une pirouette de plus du Président américain ?

jeudi 5 septembre 2019

Nucléaire/Moyen-Orient : bombes à retardement ?



Alors que l'Iran , sous le coup des sanctions américaines, persiste à s'affranchir de l'accord sur le nucléaire de juillet 2015 en matière d'enrichissement d'uranium c'est , désormais, la Turquie (1)qui déplore que le Traité de Non Prolifération l'empêche de se doter d'un armement nucléaire . 

On serait tenté, dans les 2 cas, de parler de "bluff " : Pour l'Iran , faire monter les enchères avant une nouvelle (re)négociation (si les sanctions américaines sont levées) et pour la Turquie , réaction "épidermique" après son exclusion, par les Etats-Unis, du programme de l'avion de chasse F 35 (2). 

Mais - au-delà des apparences - il n'est pas besoin d'être grand clerc pour s'interroger sur une possible prolifération nucléaire au moyen-orient lorsque , par ailleurs, on constate que l'Arabie Saoudite affiche d'égales ambitions en se dotant d'un premier réacteur nucléaire . Ce réacteur serait certes civil mais il pourrait être l'amorce d'un programme militaire si , comme l'a dit le Prince héritier Ben Salmane , l'Iran poursuivait une "marche en avant " nucléaire . 

Dans ce contexte de risques de prolifération il est urgent lors de la prochaine conférence d'examen du TNP (en 2020)  de prévoir, au moyen-orient, une zone exempte d'arme nucléaire (ZEAN ) comme cela est envisagé depuis plusieurs années mais à chaque fois reporté à la demande des Etats-Unis .

___________

(1) discours du Président Erdogan à Sivas le 4 septembre 2019
(2) possible mesure de rétorsion après l'acquisition de missiles S 400 par la Turquie auprès de la Russie .

lundi 2 septembre 2019

Pari pour Paris ( élections 2020)



Des amis me disent qu'en dépit des sondages qui lui sont favorables ils hésitent à "parier" pour Benjamin Griveaux aux prochaines élections à Paris : non pas qu'il n'ait pas l'étoffe mais , au delà de la couleur de l'étoffe, il y a les accrocs :  l'habit fait peut-être le moine mais rarement le pape ... et le mépris affiché par l'ancien ministre à l'égard d'autres candidats  demeure un lourd handicap .

Comme on le sait,  la "guerre " avec Cédric Villani est désormais déclarée et le médaillé "Fields" n'emploiera pas des fleurets mouchetés pour résoudre l'équation à plusieurs inconnues qu'il garde cachée sous sa lavallière .

La droite n'ayant pas de candidat adoubé (et suffisamment auréolé) , Anne Hidalgo , l'actuelle maire PS ne devrait pas - me dit-on - avoir de grand souci à se faire ...sauf , bien sûr,  en cas de candidature d'Edouard Philippe .




lundi 26 août 2019

G 7 : renouveau du multilatéralisme ?



Alors que certains , de tous bords , en faisaient  leur "gorge chaude " avant qu'il ne débute , le G7 de Biarritz a  montré que "l'Occident" est à la recherche de cohérence au moment où le multilatéralisme semblait battre de l'aile  : 

Certes , il y a eu beaucoup de bilatéral dans ce multilatéral mais l'Union européenne a parlé d'une seule voix (1) et un équilibre Etats-Unis / Europe est ainsi apparu : aucun tweet rageur du Président américain Donald Trump n'a d'ailleurs assombri l'atmosphère . Intelligemment, Emmanuel Macron a écarté les manœuvres provocatrices du Président brésilien Bolsonaro qui auraient pu transformer le G7 en coulisses d'un journal à sensation (match de ping pong sur invectives) .

1-La piste iranienne est en partie ouverte (intégration des missiles balistiques dans l'accord nucléaire et , en échange , levée des sanctions économiques américaines) . Quand bien même le risque de conflit demeure (si, par exemple,  le ministre iranien des affaires étrangères venait à être désavoué par les "durs" du régime) . Il reste à savoir s'il s'agirait d'un "nouvel accord" ou bien d'un amendement à l'accord de juillet 2015 . Cette distinction est majeure .

2- De même, la guerre commerciale avec la Chine devrait diminuer d'intensité à la mesure du temps qui s'écoule avant l'élection présidentielle américaine ...et l'on sait que Donald Trump pose souvent son regard sur sa montre de campagne . Or une guerre économique à outrance compromettrait très certainement sa réélection .

3-Pour la forêt amazonienne , Emmanuel Macron a fait , opportunément , retentir les tambours et sonner les trompettes . Au delà de la grossièreté de Jair Bolsonaro (2) , c'est , en effet , ce que l'on retiendra : comme le disait jadis Jacques Chirac , il est impératif de réagir sans attendre lorsque la maison brûle...

________

(1) Il est vrai que seuls 4 pays de l'Union étaient présents (F, A, I, RU) et trois d'entre eux peu enclins à se mettre en avant .

(2) Des amis lusitanophones me disent - après les saillies de Bolsonaro - que " le Rio " est ainsi , et bien malgré eux , passé de l'état de rivière à celui de ruisseau .

mercredi 21 août 2019

Trump, marchand de "bien(s) "



Au départ on pouvait croire à une plaisanterie lorsque on prétendait que Donald Trump voulait acheter le Groenland . Une Fake-News de plus ? Et bien , non ! M. Trump a voulu bel et bien acheter le Groenland comme jadis les Etats-Unis ont voulu acheter une part du Mexique dans la première moitié du 19 ème siècle ...avant de conquérir par les armes ces territoires (Californie, Nouveau-Mexique...) à l'occasion du conflit  de 1846 .

Il est à souhaiter que les mesures de rétorsion à l'encontre du Danemark n'aillent pas jusque là et se limitent à l'annulation du voyage que devait effectuer, à Copenhague ,  le Président des Etats-Unis ! 

Méfions-nous tout de même d'un Président "marchand de biens" : il pourrait , au G7, proposer à la France de lui céder la Guyane ou la Martinique ...comme jadis la Louisiane .

jeudi 15 août 2019

USA/CHINE : l'heure de la confrontation n'est pas venue...




Y a-t-il du bruit pour rien ? Certainement pas mais il ne faut pas confondre tension et confrontation : Ni Donald Trump ni Xi Jinping n'ont - pour l'heure - aucun intérêt à ce que les tensions actuelles dégénèrent . Le premier , parce que sa réélection en 2020 serait compromise en cas de crise économique aiguë, le second, parce que la Chine n'a pas encore achevé son "programme 2049 " (son horizon de moyen / long terme) . 

On assiste, c'est vrai , à une partie de "bras de fer " mais aucun des deux protagonistes n'a (pour l'instant) d'intérêt à faire plier son adversaire . Ainsi la guerre commerciale enclenchée devra , d'une manière ou d'une autre , se traduire par un armistice qui ne signifie pas une paix pour autant . La paix demeurera "armée" et le stock de missiles de portée intermédiaire, de part et d'autre , ne fondra certainement pas .

Mais l'heure de la confrontation n'est (heureusement) pas encore venue et il est probable que l'Amérique de Trump aura vu - d'ici là - passer beaucoup d'eau sous les ponts du Potomac .

_______________

NB - Ainsi la situation au Moyen-Orient paraît nettement plus préoccupante : une confrontation avec l'Iran (directement ou par Israël interposé) est plus probable dans le court terme qu'une confrontation avec la Chine . 

vendredi 9 août 2019

Situation internationale : carambolages d'été



Un de mes amis , quelque peu anxieux , me demande ce que je pense de la situation internationale en ce mois d’août où "Bison futé " voit souvent rouge . Je ne suis ni grand expert ni prophète mais , pour autant , on peut mettre en évidence quelques signaux forts par delà les "courants faibles ".

1-Le Moyen-orient est dominé par le contentieux iranien et la crainte d'un embrasement . Le messianisme américain fait , aux côtés d’Israël , alliance avec l'Arabie saoudite et le cercle des faucons veut en finir avec les chiites iraniens et le Hezbollah . Le détroit d'Ormuz peut être l'occasion d'en découdre ...sachant que Pékin et Moscou ne seront pas aussi immobiles que les colosses de Memnon .

2-Tout aussi sensible paraît être la situation en Asie : Les tensions à Hong Kong peuvent inciter la Chine à intervenir bien plus directement pour resserrer les liens et montrer que l'enclave politico-juridique n'est que provisoire . Par ailleurs la situation au Cachemire pourrait , après le coup de force de Delhi , dégénérer . C'est aussi un baromètre pour vérifier si , par-delà les solidarités anciennes , il y a une vraie alliance entre Moscou et Pékin quelles qu'aient été les affinités de la Chine et de la Russie avec le Pakistan pour l'une , avec l'Inde pour l'autre.

3-Enfin le pétard allumé en Italie fait quelque bruit : Salvini prend l'initiative de faire exploser la coalition extrême droite / extrême gauche . A vrai dire cette fausse entente aurait déjà dû imploser . 
Cela aura tout de même pour mérite qu'ailleurs en Europe (France , Espagne...) l'entente de la carpe et du lapin n’apparaîtra que provisoire et restera du domaine du faux semblant . 

4- Pendant ce temps l'Union européenne semble dormir . A souhaiter qu'il ne s'agisse que d'une impression : l'Union a , notamment , pour vocation d'être - entre l'Asie et l'Occident américanisé - un balancier encore porteur de "l'Esprit des Lumières " . Esprit es-tu bien là !

jeudi 1 août 2019

Russie : médiatrice ou "tête de pont " de l'Asie ?



Dans 10 ou 20 ans il est possible que la rivalité Etats-Unis / Chine  - qui demeure actuellement sur le terrain économique - ne se traduise sinon par un conflit armé du moins par une tension de tous les instants . 

Cela amène à s'interroger sur la stratégie à moyen-long terme de la Russie : constituera-t-elle un relais pour la Chine ou bien se verra-t-elle progressivement amarrée à l'Europe ?

Il est bien difficile (sinon ridicule) de tenter de prophétiser à cette échelle de temps . Cependant si l'on compare les PIB ( 1700 milliards d'euros pour la Russie et 13000 milliards pour la Chine ) on se rend compte de ce que la Russie se trouve dans une situation de dépendance à l'égard de la Chine . 

La Chine , au-delà des convergences (alliances?) constatées au Conseil de Sécurité ONU,  prend notamment pied dans l'espace Russe (Sibérie) ou dans son "étranger proche" (Nouvelle "Route de la Soie " traversant le Kazakhstan par exemple) . 

C'est un vieux débat qui date des années d'après-guerre au cours desquelles certains voyaient dans la Russie soviétique "l'avant-garde de l' Asie " (1) mais la question se trouve désormais et plus que jamais au cœur non de l'actualité immédiate mais des réflexions sur le (finalement) pas si long terme .

___________

(1) Voir notamment Henri Massis dans son " Défense de l'Occident " (Plon éditeur, 1956) .

samedi 27 juillet 2019

L'Espagne ingouvernable mais sans dérive "à l'Italienne"



Faute du soutien du parti d'extrême gauche "Podemos" (1) , le Président du Gouvernement , Pedro Sanchez (PSOE, parti socialiste) n'a pu être reconduit . Le Président de Podemos, Pablo Iglesias semble s'être montré trop gourmand s'agissant des portefeuilles  ministériels convoités . 

On peut douter qu'un accord intervienne avant le terme de la mi-septembre en raison de l'antagonisme - voire animosité - entre Sanchez et Iglesias ...mais en politique "toutes les options demeurent sur la table ".

Les cartes sont-elles rebattues pour autant ? Certains - nombreux - souhaitent un accord avec le parti de centre droit , Ciudadanos (le parti d' Albert Ribera ...et celui de Manuel Valls) . Mais Ciudadanos s'est compromis avec le parti d'extrême droite Vox en Andalousie , turpitudes difficiles à digérer .

Le poids des extrêmes tant à gauche qu'à droite pèse donc lourdement dans la balance . En tout état de cause une situation "à l'Italienne " (compromis des extrêmes de droite et de gauche ) se révèle impensable en Espagne : Ouf !

__________

(1) Parti style Mélenchon , la dimension narcissique/révolutionnaire en moins cependant

lundi 22 juillet 2019

Greta Thunberg / réchauffement : Nouvelle "Jeanne d'Arc " ?



Tout comme "la Pucelle" Jeanne d'Arc , Greta Thunberg est , à sa manière , une "messagère" et - au-delà de la rhétorique médiatique - une "lanceuse d'alerte ".

Demain mardi elle ne sera pas attendue à Chinon pour rencontrer Charles VII mais à Paris , à l'Assemblée Nationale , venue qui , de la part de certains députés soulève des tempêtes au prétexte que tout cela est cirque et manipulation . Pourtant c'est bien de tempêtes qu'il s'agit si les problèmes climatiques ne sont pas pris sans délai à bras le corps : La COP 25 qui se tiendra en Novembre à Santiago du Chili sera confrontée à un défi : comment stopper la hausse des températures si l'on est incapable de stopper les émissions de CO 2 ?  

Alors que la COP 21 (Paris) s'était accordée sur une augmentation de 2 degrés (voire 1,5 degrés) à ne pas dépasser en fin de siècle , les experts (GIEC) pronostiquent une augmentation des températures de + 3 degrés . A défaut de muscler le Protocole de Kyoto (1)sur la diminution du gaz à effet de serre on voit mal comment s'en sortir  :  l'objectif de + 2 degrés ne sera pas atteint . Si telle est la situation des Etats insulaires seront submergés , l'Afrique sera confrontée à des pénuries alimentaires et les flux migratoires s’accéléreront.

Ainsi, en dépit des louables intentions des COP (2) qui se succèdent rien ne bouge vraiment : Trump se cache derrière les mines de charbon des Appalaches et les pays émergents font , eux, grise mine en attendant que soit enfin mobilisé un fonds d'investissement "vert"pour favoriser les énergies renouvelables . En parallèle, le nucléaire - énergie décarbonée- reprend l'avantage (notamment en Chine et en Inde) sans que soient résolus les problèmes des déchets .

Dans cet inquiétant contexte il serait malheureux que la petite suédoise de 16 ans , Greta Thunberg, vienne à Paris prêcher dans le désert . A sa manière, celle d'un témoin accusateur , elle est porteuse d'un "message " qu'il serait désastreux , à l'avant-veille de la COP 25 , de ne pas entendre ... quand bien même serait privilégiée  et  sur-jouée la dimension médiatique .

Quitte à ce que tout cela ne soit que provocation . Car enfin il s'agit de "faire bouger les lignes " ...

___________

(1) Le protocole de Kyoto signé lors de la COP 3 en 1997 prévoit des réductions de gaz à effet de serre mais la portée obligatoire ne vaut que pour les pays industriels ( c-a-d- en fait les Etats membres de l'OCDE) .

(2) COP = Conférence des Parties ( Etats-Membres de l'ONU + Union européenne)


vendredi 19 juillet 2019

Teilhard de Chardin a-t-il raison ?


Teilhard de Chardin propose la vision d'un Christ "cosmique" quelque peu éloigné du "Jésus de Galilée" du catéchisme . Il est à l'image d'un monde globalisé dans lequel chacun participerait à l'élaboration d'une nouvelle humanité . Cette vision d'un Christ à l'échelle planétaire a conduit l'Eglise à faire passer "à la trappe " Teilhard de Chardin en le réhabilitant tardivement et "avec des pincettes" faute d'en faire un Galilée ou ....un Giordano Bruno .

Pourtant cette image est celle qui s'accorde le mieux avec la vision de l'Univers qu'ont la plupart des scientifiques . Car il est communément admis que notre soleil disparaîtra dans un peu moins de 5 milliards d'années et , notre étoile disparaissant , il en sera de même pour notre Terre (et donc pour l'humanité terrestre) . Or il est également admis - qui plus est dans un Univers en constante expansion - que des milliards d'étoiles ont devant elles des dizaine de milliards d'années avant de s'affaisser lorsque la réaction nucléaire interne  , faute de "carburant" , aura cessé . 

Si l'Univers demeure alors que notre planète aura disparu depuis longtemps c'est que la création n'a pas pour but ultime le seul destin de la Terre : cette simple réflexion semble légitimer la croyance de Teilhard de Chardin en un Christ cosmique dont , en forçant le trait ,  la Terre ne serait qu'une étape (1) et notre humanité qu'une goutte d'eau dans l'océan cosmique .

Ainsi le point Oméga teilhardien ne serait pas le point Oméga de l'Univers .  A moins que le destin de l'humanité ne soit d'ensemencer tout le Cosmos : vaste programme .  A méditer ...sur la plage !

_________

(1) Une étape qui permet cependant de mesurer le chemin parcouru depuis Adam et Ève , nos ancêtres  symboliques à moins qu'ils ne soient australopithèques dans le temps historique ...


lundi 15 juillet 2019

Europe centrale / Balkans : un enjeu pour l'Europe



Emmanuel Macron est aujourd'hui à Belgrade et , au-delà des contentieux ponctuels, il n'est pas besoin d'être grand clerc pour se convaincre de l'importance stratégique des Balkans (et donc de la Serbie) et de l'intérêt géopolitique de ce voyage . 

Dans le conflit larvé (amical ou inamical) qui se prépare entre Occident et Orient les Balkans demeurent , comme jadis , une des lignes de fracture tant en raison de l'avancée de la Chine que de l'existence , toute proche, de l'escarcelle russe ou bien du giron américain tout prêt à gober . 

La nécessaire intégration , à terme, de plusieurs pays des Balkans occidentaux dans l'Union va évidemment poser un problème de "gouvernance" de l'Union mais - en même temps (!) - l'Union ne peut laisser partir ces pays à la dérive : quelle que soit la rive choisie  le port d'accès doit demeurer en Europe : Il faudra bien trancher ce nœud gordien .

vendredi 12 juillet 2019

François de Rugy , bouc émissaire de la République



Sous le harcèlement médiatique F. de Rugy , ministre de la Transition énergétique, sera-t-il tenté de démissionner ...pour un plat de lentilles ou plutôt quelques homards ? Certains se sont donnés pour ambition de se "faire un ministre" et tout les coups sont bons (1)alors que la probité de Rugy paraît assez évidente ...sauf à considérer qu'il doit lui-même (ou son épouse) signer les menus et qu'il est tenu d'envoyer aux cuisines un acte notarié lorsqu'il s'agit de "dîners de Gala " (...).

En mettant l'accent sur ce que certains qualifient "d'affaire" cela permet d'éviter de parler d'affaires bien plus sérieuses . Rugy, à son corps défendant , devient le "marronnier" à abattre de l'été pendant que des amis politiques lui cirent le parquet . Homards et peaux de bananes en quelque sorte . 

Certes François de Rugy n'est pas un foudre de guerre (2) et se défend trop benoîtement (3) Trop accommodant, voilà qu'il est prêt à être mangé à toutes les sauces .

 Courage ! le tribunal révolutionnaire ne tient pas encore table ouverte dans la rue même si les Fouquier-Tinville courent les cuisines déguisés en homards .

_______

(1) exemple d'attaque biaisée : prétendre qu'une bouteille de sauternes a coûté 500 euros alors qu'elle s'est contentée de vieillir dans les caves de l'Hôtel de Lassay ...et prendre de la valeur en dormant !

(2) On lui reproche d'avoir prêté une oreille trop attentive aux lobbies du secteur de l'énergie , ce qui expliquerait que le mode de calcul de l'augmentation du prix de l’électricité n'ait pas été revu.

(3) sauf à limoger sa directrice de cabinet bénéficiant d'une HLM à Paris depuis 12 ans alors qu'elle était en poste en province. Mais Mme Klein , à titre compensatoire , sera probablement nommée au Conseil d'Etat , institution à large vocation sociale accueillant des hauts fonctionnaires alertes jusqu'à 70 ans .

lundi 8 juillet 2019

IRAN / USA : Pour une sortie de crise ...



La partie de bras de fer s'intensifie et aucune partie n'entend perdre la face . Mais c'est du nucléaire dont il s'agit et non pas d'un jeu d'innocentes marionnettes . Si telle est actuellement la situation c'est  - qu'on le veuille ou non -  à la suite de la dénonciation par les USA de l'accord de 2015 et de la montée en puissance des sanctions ayant pour but de faire plier le régime iranien . 

Théoriquement il pourrait y avoir 2 options :

1- Négocier un accord concernant les missiles balistiques (qui ne figurent pas dans l'accord négocié par les 5 + 1 en  2015) . Mais , évidemment, les iraniens n'accepteront pas une nouvelle négociation sur des missiles a priori non nucléaires ...sauf (peut-être) si les sanctions économiques américaines sont levées avec un calendrier contraignant et un engagement ferme (1)

2- Créer une "zone exempte d'arme nucléaire " (ZEAN) au Moyen-Orient . Cette création avait été demandée par une large majorité à l'Assemblée générale ONU en 2012  et une conférence devait se tenir à Helsinki mais elle a été , depuis lors, systématiquement reportée à la demande des Etats-Unis . Or une ZEAN serait un gage pour une dénucléarisation du Moyen-Orient dans son ensemble (le pays détenteur , les pays "du seuil " , les pays susceptibles de se doter du nucléaire) . Bien évidemment cette option suppose l'accord d’Israël mais elle a pour intérêt d'appeler "un chat un chat " . Utopie ?   

___________

(1) Au delà d'une simple promesse susceptible d'être dénoncée comme l'accord de 2015 (cf. le PM Harold Wilson distinguait jadis "promesse" et "engagement "....) .

samedi 6 juillet 2019

Quelle Europe , quelles frontières ?



C'était, hier vendredi 5 juillet , l'objet du sommet de Poznan que d'évoquer la situation des 7 ou 8 Etats des Balkans occidentaux qui souhaitent intégrer l'Union européenne . C'est aussi le moment  de s'interroger sur les frontières de l'Union .

Déjà la situation actuelle à 28 (27 après le départ des anglais) est difficilement gérable : nous avons été témoins récemment des atermoiements pour s'accorder sur le nom du président de la Commission et celui du Conseil européen . Le risque , en passant de 27 à 34  est de "noyer le poisson". En élargissant de plus en plus on risque de "tuer" l'Europe en privilégiant la dimension "marché" c-a-d la dimension économique par rapport à la dimension politique .

Certains diront que l'Union européenne doit se "caler "sur l'OTAN et que l'Albanie ou le Monténégro ont aussi leur place. Mais comment éviter que l'Union ne devienne un "machin" incontrôlé et incontrôlable ?

Face à la Chine qui avance et aux Etats-Unis qui hésitent  l'Europe a tout intérêt à rechercher l'Union sans barguigner . Cependant il y a danger à passer , sans assise ferme quant à la stratégie , à une gestion de type "multinationale " . Or la stratégie' fait encore défaut dans un espace où , par ailleurs ,  viennent mordre les eaux troubles des populismes qui haïssent l'Europe .

vendredi 28 juin 2019

COP 25 : Sur le chemin de Saint-Jacques



C'est un long chemin encore à parcourir avant la conférence de Santiago (Saint-Jacques) du Chili en décembre prochain . Les rencontres préparatoires à Bonn ces derniers jours ne reflètent pas un optimisme béat : l'objectif de la COP 21 (Paris, décembre 2015) est loin d'être atteint s'agissant de la "stabilisation " des températures à + 2 degrés - et si possible + 1, 5 - par rapport à l'époque dite "préindustrielle" . 

Les signaux de détresse envoyés l'an passé par les experts du GIEC restent d'actualité puisque le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre conduit non à une stabilisation des températures en fin de siècle mais une augmentation de l'ordre de + 3 degrés . 

En cet épisode caniculaire, la situation a d'ailleurs quelque chose de prémonitoire quand bien même certains romanciers surfent sur la vague en prédisant une quasi fin de l'humanité d'ici un demi-siècle . N'exagérons pas !

Il en demeure pas moins qu'il est inconséquent d'assister en ce moment au ballet de "petites marionnettes" se livrant à des guerres tarifaires : plusieurs  ONG  à juste titre estiment que nombre d' hommes politiques ne situent leur action (et leurs préoccupations) que dans le court terme . Or le réchauffement climatique - dixit Donald Trump - ne relèverait que du très long terme, les centrales à charbon relevant , elles , du court terme .

Mais il semble y avoir un accommodement des temps : le long terme devient , s'agissant du climat , du court terme :  le chemin de Santiago (du Chili) demande plus que jamais - avant décembre - à être sérieusement balisé (au-delà des seules réflexions sur les échanges de quota d'émission de carbone ) .